Le lecteur parle de l’ « église catholique » au sujet de l’ « église conciliaire », ne semblant pas avoir bien compris que cette église [secte] Conciliaire n’est plus qu’une structure de substitution, sans hiérarchie légitime, sans Sacerdoce sacramentellement valide, destinée à éclipser la véritable Église catholique.
Pour le latin, il existe un mouvement en faveur du latin vivant et paradoxalement, des expériences en cours dans les pays nordiques, qui démontrent que cette langue qui fut la langue commune de la Chrétienté pourrait retrouver sa place et effacer l’anglais dans ce rôle.
Voici quelques extraits de ce mail d’un lecteur dont nous préservons l’anonymat :
Bonjour Monsieur l’Abbé,
J’ai lu avec attention l’article de mars 2010 sur virgo-maria.org :
http://www.virgo-maria.org/articles_HTML/2010/003_2010/VM-2010-03-24/VM-2010-03-24-A-00-Hillard-Histoire_du_mondialisme.html
J’avais auparavant entendu sur Internet diverses interventions de Monsieur Hillard sur le nouvel ordre mondial.
Dans votre article ci-dessus, il n’est pas fait mention du rôle central que font jouer les élites mondialistes à la langue anglaise. Tous les groupes euro-atlantistes ou/et mondialiste se servent de la langue anglaise comme d’un levier pour arriver à leurs fins.
Je ne vais pas développer ici en détail le rôle joué par la langue anglaise dans la mondialisme; d’autres l’ont fait mieux que moi.
Par ailleurs, le « bien parler » français n’étant plus un critère de différentiation de classe, l’anglais en devient un, d’autant qu’être argenté facilite l’envoi des enfants en classes linguistiques, puis permet leur séjour dans les pays anglo-saxons pour leurs études supérieures.
Un jeune adulte ayant passé un temps relativement important dans un pays anglophone conservera le plus souvent une sympathie envers le monde anglo-saxon, sympathie qui le fera regarder ce monde, ainsi que les projets mondialistes (tous reposant sur la langue anglaise), avec un œil favorable.
Ni l’élite « de droite », ni celle « de gauche », n’échappe à cette « anglophonisation » (consciente et inconsciente) de l’esprit, ceux de gauche auto-justifiant souvent leur « rêve anglophone » par une illusion d’un « village monde » où chacun pourrait se faire comprendre de l’autre.
La réalité est bien sûr toute autre et c’est l’abaissement des nations, des états et plus généralement de toute forme d’organisation collective auquel on assiste, par le biais de l’imposition, et souvent de l’acceptation de la langue anglaise, dans les élites européennes.
La hiérarchie catholique n’échappe pas à cette tendance. Rappelons nous du récent « Jesus is my boss » et du « why not ? » du Service National des Vocations de l’Église Catholique » (http://www.arretsurimages.net/vite.php?id=7850). La raison avancée par ce service pour justifier l’utilisation de la langue anglaise est un sondage effectué auprès de quelques jeunes qui aurait conclut que « l’utilisation de la langue anglaise ferait jeune ». Merci pour les jeunes non-anglophones ! Sont-ils vieux de naissance ! ?
Dans un domaine plus prosaïque, il n’est qu’à se pencher sur la programmation musicale des radios, y compris publiques : hormis les chansons en français et en anglais, point de salut. Il y a encore quelques temps, on entendait encore des chansons italiennes, espagnoles, kabyles etc… Mais ceci est maintenant quasi révolu.
Ne parlons pas du contexte des multinationales et des médias dans lesquels les mots anglais remplacent des mots français parfaitement équivalents.
C’est donc bien à un complexe « psychosocial » autour de l’anglais auquel nous avons affaire.
Chacun voit son intérêt :
- le scientifique écrit en anglais, ne traduit plus ; il vise « l’impact factor »,
- le programmateur de chansons « assure le coup » et choisit des chansons en anglais ; d’ailleurs il n’écoute souvent que cela lui-même,
- le papa à l’aise financièrement envoie son étudiant étudier aux États-Unis, pour son « avenir »,
- le jeune diplômé d’une grande école publique (financée par le contribuable) part travailler à Londres ou outre-atlantique, pour son « avenir »,
- le directeur de la même école commence à faire donner des cours en anglais aux élèves francophones, y compris à des jeunes étrangers, aimant le français et qui sont venus étudier dans notre pays, tout cela pour se conformer au classement absurde dit « de Changaï », etc…
bref, tout ceci mine le collectif.
Si l’on dessinait une pyramide des tendances « psychosociales » des élites européennes ; on aurait comme fondation : la langue anglaise, au-dessus de cette fondation : l’américanisation des esprits au plan culturel (musiques, films, etc. …), encore au-dessus : la construction européenne et tout au dessus, chapeautant le tout, la finance internationale à dominante anglo-saxonne.
La « puissance douce » repose donc à 80% sur la langue anglaise qui est bien la fondation des tendances lourdes d’aujourd’hui.
Il s’agit donc d’un problème de civilisation duquel l’Europe aura du mal à se relever ; on le voit avec la croissance européenne en panne.
L’église catholique aurait tout intérêt à suivre une autre voix que le « Jesus is my boss« . Puisque la langue d’échange modèle les esprits et que l’usage de l’anglais conduit ces esprits sur la voie du mondialisme, l’église catholique devrait se démarquer de ce mouvement d’anglomanie et systématiquement promouvoir pour ses échanges internationaux une autre langue que l’anglais. L’église catholique pourrait s’appuyer sur plusieurs des quatre langues suivantes : latin, français, espagnol, esperanto. En quelques lignes, nous allons essayer rapidement (et incomplètement, je m’en excuse par avance) d’identifier leurs atouts respectifs :
Le latin a bien sûr son rôle sacré dans les messes, mais à mon sens ne peut suffire à faire bouger les fondamentaux du mondialisme, dans les esprits et dans la population.
Le français dispose d’atouts et virgo-maria.org rappelle à juste titre le rôle particulier joué par la France « Et, si l’affrontement se joua en 1429 entre la couronne de France et la couronne d’Angleterre, il est logique, dans le plan divin (dévoilé par de nombreuses prophéties), que la France – en dépit de ses terribles défaillances historiques – soit appelée à nouveau par la Providence divine à jouer un rôle essentiel …. » Notre belle langue est riche, mais un peu complexe (nombre de graphèmes bien moins important que l’anglais mais tout de même important).
L’esperanto est une belle idée et n’est pas à exclure (voir le dernier chapitre du livre très intéressant de Marc Rousset « La nouvelle Europe Paris-Berlin-Moscou« ), et le sujet devrait être creusé d’avantage.
Mais je voudrais surtout insister sur l’espagnol :
- c’est la langue la plus utilisée dans le monde par les catholiques,
- 400 Millions de personnes la parle et elle est en croissance, y compris en Amérique du Nord,
- au sujet du rôle de l’espagnol dans le contexte « Paris-Berlin-Moscou », je rappelle ici la citation de M. Henri de Grossouvre en 2003 : http://www.paris-berlin-moscou.org/page_32.html (les 18 dernières lignes de l’article) : reprises ci-dessous (j’ai mis en gras certains mots) :
« Nous voudrions terminer sur une proposition qui semblera au premier abord paradoxale en conclusion d’un texte sur la chance et le potentiel que représentent l’ouverture à l’Est du continent. L’Europe à vingt-cinq sera confrontée à un problème de langue. Les langues du noyau dur européen devraient être les deux langues majoritaires de l’Europe continentale, le français et l’allemand et nous sommes en faveur de la promotion de ces deux langues. Cela dit, l’Europe a besoin d’une « lingua franca ». Pour trois raisons majeures, l’espagnol serait la langue de travail idéale de l’Europe. L’espagnol serait favorablement accueilli par les pays de langue latine, et est en même temps un compromis acceptable pour les pays germanophones. L’espagnol, langue la plus proche du latin, tout en véhiculant un important patrimoine culturel n’est pas difficile à apprendre. Enfin et surtout, d’un point de vue géopolitique, cela permettrait d’établir un pont de coopération économique et culturel avec tout le continent américain où le nombre d’hispanophones ira toujours croissant au détriment de l’anglais. D’ailleurs, pour qui sait regarder une carte, Madrid est la continuation naturelle à l’Ouest de l’axe Paris, Berlin, Moscou. »
Précisions ici que l’espagnol est effectivement assez facile à apprendre: on le voit écrit, alors on sait le prononcer, moins de graphèmes que le français et bien sûr bien moins de graphèmes que l’anglais qui est le cauchemar des dyslexiques.
- à noter la citation de Charles Quint : « Je parle espagnol à Dieu, italien aux femmes, français aux hommes et allemand à mon cheval »,
(…)
La langue espagnole, pourrait constituer un atout fondamental dans la relance de l’église catholique ET en même temps constituer une langue de travail de nombreuses alternatives au mondialisme. Son usage par l’église catholique ferait donc d’elle un fer de lance du « sauvetage » civilisationnel qu’il reste à entreprendre. (…)
Merci de m’avoir lu.
Veuillez croire, Monsieur l’Abbé, en mon grand respect.
Message signé
Nous vous conseillons de mettre la nouvelle adresse de notre Blog dans vos « favoris », et de le consulter régulièrement.