Abbé
Michel Marchiset
Quarante
ans d’erreurs
RÉfutation
des arguments erronÉs sur
l’infaillibilitÉ de l’Église.
˝les
vÉritÉs ont ete diminuÉes par les
enfants
des hommes˝
(Psaume
xi,
3)
Quand
une erreur est réfutée, si elle est
répétée, elle devient un mensonge
(parler avec l’intention de tromper)
Aller
contre la vérité connue, c’est
pêcher
contre le Saint-Esprit,
péché
irrémissible (Math., xii, 31-32).
I -
Préliminaires
Pour
commencer cette étude, qui se présente
dans une large partie sous la forme d’une
réfutation de
1-
Le Christ et l’Église c’est tout un
Régulièrement
le
fidèle catholique redit son acte de foi :
« Mon
Dieu je crois fermement toutes les
vérités que Vous nous avez
révélées et que Vous nous enseignez
par Votre Eglise, parce que Vous êtes la
vérité même et que Vous ne pouvez ni
Vous tromper, ni nous tromper ».
Plusieurs variantes
de l’acte de foi existent et celles-ci correspondent
toujours, renforcent même,
cette union du Christ et de Son Eglise.
Ainsi, par cet acte
de foi mais aussi dans bien d’autres occasions, le
fidèle catholique affirme
implicitement cette unité entre le Christ et Son Eglise. Il
est donc
indispensable, si l’on veut parler correctement de
l’infaillibilité accordée à
son magistère, de rappeler cette union. Merveilleusement
développée par les
Pères de l’Eglise et citée dans les
ouvrages traitant de l’Eglise Corps
mystique du Christ, elle est l’objet de plusieurs sermons
chez saint
Augustin :
«Qu’est-ce
que l’Eglise ? Le corps du Christ. Ajoutez-lui la
tête, et cela devient un
seul homme : la tête et le corps ne font
qu’un homme. La tête qui
est-elle ? Celui qui est né de
2-
MÊme voix
Il
en est de même pour l’enseignement. Citons
encore saint Augustin qui nous rappelle que l’enseignement
prodigué par l’un et
par l’autre est une seule voix :
« L’unité
merveilleuse de cette personne, Isaïe, lui aussi, nous
l’enseigne, car le
Christ, en ce prophète, s’exprime en ces
termes : « Comme un
époux, il m’a couronné d’une
mitre, comme une épouse, il m’a embellie
d’ornements » (Isaïe lxi,
10). Il se nomme à la fois l’époux et
l’épouse. Pourquoi est-il à la fois
l’époux et l’épouse, sinon
parce qu’ils seront deux en une seule chair ?
S’ils sont deux en une seule chair, pourquoi ne seraient-ils
tous deux, en une
seule voix ? Que le Christ parle donc, puisque, dans le
Christ, parle
l’Eglise, et dans l’Eglise parle le
Christ : la tête dans le corps et le
corps dans la tête » (sermon sur le psaume
30).
3-
MÊmes modes d’enseignement
Instruits
par ces passages de St Augustin sur
l’union du Christ et de Son Eglise, et sur
l’identité de l’enseignement du
Christ et de l’Eglise, ce que nous affirmons implicitement
dans notre acte de
foi, nous pouvons maintenant parler des modes
d’enseignement employés
par Notre Seigneur et prolongés par l’Eglise. Nous
vous le rappelons à l’aide
des exemples que nous apportent les Evangiles :
- un mode simple et ordinaire,
celui que le Maître
employait habituellement. Il disait aux
Apôtres et aux foules,
selon sa manière d’enseigner :
‘’Ecoutez
! Voici que le semeur sortit pour semer’’…
Et
il
leur disait aussi : ’Est-ce
qu’on apporte la lampe pour la mettre sous le boisseau ?
N’est-ce pas pour être
mise sur le chandelier?’’»
Etc. (Marc iv, 2
et 21).
- un
mode solennel et
extraordinaire, comme
s’Il voulait par-là frapper davantage les esprits
pour mieux retenir leur
attention. Il commençait alors son enseignement par quelque
formule
solennelle :
« En
vérité ! En
vérité ! Je vous le dis » ; ou par
l’annonce de bénédictions : « Bienheureux
les pauvres… Bienheureux… » ; ou encore en
fulminant des
malédictions : « Malheur
à vous… ».
L’Eglise
prolongeant la présence du Maître, a
adopté pour enseigner les façons de faire de
Notre Seigneur. Laissons-lui le
soin de nous rappeler cette vérité avec son
Autorité :
«Le
Magistère de l’Eglise, établi ici bas
d’après le dessein de Dieu pour garder perpétuellement
intact le dépôt des vérités
révélées
et en assurer facilement et sûrement la connaissance aux
hommes,
s’exerce chaque jour par le Pontife romain et par les
évêques en communion avec
lui; mais en outre, toutes les fois qu’il impose de
résister plus efficacement
aux erreurs et aux attaques des hérétiques ou
d’imprimer dans l’esprit des fidèles
des vérités expliquées avec plus de
clarté et de précision, ce magistère
comporte le devoir de procéder opportunément
à des définitions en formes et
termes solennels…Cet usage extraordinaire du
Magistère n’introduit
aucune nouveauté… » (Pie XI, Mortalium
animos).
Afin de nous
familiariser toujours plus à ces modes
d’enseignement, retenons ce que nous dit
le théologien J.-M.-A. Vacant
[1] sur
le magistère
ordinaire universel
puisqu’il sera particulièrement question de ce
magistère dans l’analyse qui va
suivre :
«Ce
magistère n’est autre chose, en effet, que celui
dont l’Eglise tout entière
nous offre continuellement le spectacle, quand nous la voyons parler
sans cesse
par la bouche du pape et de tous les évêques
catholiques, se mettre par tout
l’univers à la disposition et à la
portée de tous les hommes, des infidèles et
des chrétiens, des ignorants et des doctes, leur apprendre
à régler d’après
4-
L’hÉrÉsie
du XXè siÈcle sur
l’infaillibilitÉ de l’Église
Après ce
passage qui fait partie d’un exposé sur ce
magistère ordinaire et qui démontre
fort bien comment l’Eglise enseignante au concile Vatican I
était consciente de
ses différents modes d’enseignement, nous devons
maintenant dire quelques mots
sur la diminution du bagage intellectuel en ces
points de doctrine chez
nos contemporains.
En comparant
les documents relatifs au premier concile du Vatican ainsi que les
différents
auteurs qui ont traité de
l’infaillibilité de l’Eglise
jusqu’au début du XXè
siècle nous constatons les nombreuses lacunes
dans la formation religieuse des trois, voire quatre
dernières générations de
séminaristes et conséquemment des
fidèles qui n’ont pas pu recevoir ce que
leurs pasteurs n’avaient pas reçu
eux-mêmes. Ce sont ces lacunes que nous
essayons de combler en rappelant ces points de doctrine tout en
étant
conscients que ces lacunes ont engendré des erreurs,
de véritables hérésies
sur une
vérité
contenue dans notre Credo, notre foi en l’Eglise qui ne peut
ni se tromper ni
nous tromper.
Cet oubli du
magistère ordinaire infaillible du souverain Pontife en
particulier ainsi que
le refus de regarder en face le problème posé au
concile Vatican II par le magistère
ordinaire en général, est donc à
l’origine de plusieurs arguments qui auront
tous un point commun : une
atteinte à la foi
théologale en Dieu et en Son Eglise.
Parmi ceux qui ont
été à l’origine
d’un ou plusieurs arguments, certains sont
décédés, mais
d’autres générations de clercs et de
laïcs continuent de scandaliser les âmes
par des solutions toujours aussi erronées.
5
–
L’oubli de l’infaillibilitÉ du
magistÈre
ordinaire du souverain Pontife
Ce magistère
ordinaire du
souverain Pontife existe bel et bien mais nous devons savoir comment celui-ci
fut en quelque sorte placé aux
oubliettes. Lorsque nous observons les documents du
magistère dont certains
seront cités par Monsieur Arnaud de Lassus
lui-même, ceux-ci ne manquent pas
d’y faire référence. Ne serait-ce que
l’encyclique que nous venons de
citer : « Le magistère
de l’Eglise (…) s’exerce chaque jour par
le
pontife romain (…) ». Or,
paradoxalement, ce
magistère fut insensiblement
oublié par la proclamation de
l’infaillibilité pontificale.
Voici à
ce propos ce que nous dit le théologien Dom Paul
Nau :
«Tout se
passe (depuis la proclamation de
l’infaillibilité pontificale) comme si
l’éclat même de la définition
avait
rejeté dans l’ombre la
vérité jusque là universellement
reconnue».
Ce qui signifie effectivement
que l’infaillibilité de son magistère
ordinaire n’était pas contestée. «Elle
jouissait alors, nous dit
le théologien, d’une
tranquille possession».
Puis
dans une note, Dom Paul Nau fait une
remarque très intéressante, qui explique bien une
des causes de l’état d’esprit
actuel :
«On
comprend aisément comment à pu
s’introduire ce glissement de
perspective : depuis 1870, les manuels de théologie
ont pris pour énoncés
de leurs thèses les textes mêmes du concile. Aucun
de ceux-ci ne traitant in
recto de l’enseignement ordinaire du seul souverain
Pontife, celui-ci a été
peu à peu perdu de vue et tout l’enseignement
pontifical a paru se réduire
aux seules définitions ex cathedra.
De plus l’attention étant entièrement
attirée sur celles-ci, on s’est habitué
à ne plus considérer les interventions
doctrinales du Saint-Siège que dans la seule perspective du
jugement
solennel : celle d’un jugement qui doit à
lui seul apporter à la doctrine
toutes les garanties requises. Dans cette perspective il
était impossible de
saisir la vraie nature du magistère ordinaire. Elle demeure
pourtant celle de
plus d’un auteur ».
(les
soulignés et
caractères gras sont de notre fait).
Si nous tenons dans ces
préliminaires à rappeler les causes de cet oubli
du magistère ordinaire du
souverain Pontife, c’est bien parce que celui-ci
fut implicitement
impliqué avec celui des évêques lors de
Vatican II. L’on aurait tort en
effet, de ne considérer que le cas du magistère
ordinaire des évêques, puisque
celui-ci en tant que corps épiscopal dispersé ou
réuni en concile œcuménique
tient son infaillibilité de
l’infaillibilité même de sa
tête, de
l’infaillibilité du magistère du
souverain Pontife. Par conséquent et dans le
cas qui nous intéresse ici, il s’agit du
magistère ordinaire de J. B. Montini
qui a présidé et ratifié ce concile.
Mais que le lecteur ne s’y trompe pas, il
en est de même pour les magistères suivants
puisque ceux-ci ont appliqué, et
appliquent toujours ce concile, ses réformes liturgiques et
disciplinaires.
C’est
donc dans
ce climat que le Bon Dieu permet que nous subissions les outrages de
ceux qui
disent que «nous
voyons de l’infaillibilité partout»
alors qu’eux-mêmes, possédant des
lacunes certaines sur les modes
d’enseignement du magistère, finissent par ne voir
l’infaillibilité de
l’Eglise, pour les besoins de leurs causes, que dans les
seules définitions ex
cathedra.
Avant de passer
à l’analyse
des documents en question, ce qui nous permettra de remettre bien des
choses en
place en ce qui concerne le magistère et
l’infaillibilité de l’Eglise, retenons
tout d’abord ce passage de
6-
Le
passage le plus connu de
Celui-ci
mérite d’être cité ( et
même au
besoin d’être appris par cœur ) en dehors
de tous les feux dont il va être
l’objet. Les termes magistère ordinaire
et universel ont été choisis par
les Pères conciliaires et par Pie IX lui-même qui
les employait déjà dans sa
lettre à l’archevêque de Munich en 1863,
pour désigner le mode d’enseignement
des évêques, soit dispersés soit
réunis en concile mais en tous les cas unis au
souverain Pontife.
Ce
passage de la constitution bien compris
complète fort heureusement notre acte de foi,
lui-même expression et résumé de
l’union du Christ et de Son Eglise :
«On
doit croire de foi divine et catholique, toutes les
vérités qui sont contenues
dans la parole de Dieu écrite ou transmise par
Chapitre
III, de fide.
II -
Un dilemme dans le clergé et parmi les
fidèles
1-
Le
dilemme.
C’est dans le
contexte que nous venons de décrire que se situe le dilemme
entre ceux d’une
part qui ont perdu de vue les principes
élémentaires des modes d’enseignement
et qui interprètent ceux-ci de
façon fort restrictive, et ceux
d’autres part qui embrassent toute cette doctrine de
l’Eglise et qui devant
les hérésies conciliaires et les
réformes postconciliaires
qui sont désormais des faits, ne
peuvent y voir la voix et l’œuvre
de l’Eglise de Notre Seigneur Jésus-Christ.
Les
premiers contournent les problèmes, pour des raisons que
nous allons démontrer,
et ne posent jamais les bonnes questions.
Les seconds, au
contraire, saisissent combien la vraie nature du magistère
dans l’exercice de
ses différents modes d’enseignement correspond
à l’ordre formel de Notre
Seigneur lorsqu’il dit à ses
Apôtres :
«Toute
puissance M’a été donnée
dans le ciel et sur la terre. Allez donc, enseignez
toutes les nations, les baptisant au nom du Père et du fils
et du Saint-Esprit,
et leur enseignant à observer tout ce que Je vous ai
commandé. Et voici que Je
suis avec vous tous les jours, jusqu’à la
consommation des siècles» (Matthieu,
xviii,
18-19).
Et saint Marc précise : «Celui
qui ne croira pas sera condamné»,
Marc, xvi, 16.
Ils
comparent ainsi les faits conciliaires et post-conciliaires avec la
doctrine et
se posent les véritables questions, celle de
l’autorité et de la
légitimité de
ces « papes conciliaires » et en
remontant aux causes, celles des
conditions nécessaires pour être canoniquement
(validement) élu souverain
Pontife. Mais ces questions, nous l’avons dit, ils se les
posent en n’oubliant
jamais de les replacer dans
le contexte de la conjuration
antichrétienne qui pour arriver à ses
fins avait besoin d’investir la place.
Dans ce dilemme
l’auteur des documents que nous analysons a donc
biaisé, il a cherché une
solution qui permette, et nous insistons bien sur ce fait : d’exclure la
possibilité de parler d’un Magistère
ordinaire
infaillible pour le concile Vatican II.
Ainsi, suite aux
vieilles et vaines tentatives pour prouver que
l’infaillibilité de l’Eglise
n’avait pas été engagée au
concile Vatican II (le fameux argument du concile
«pastoral»),
les tenants de la légitimité des «papes
conciliaires» en sont réduits à
utiliser des circonvolutions.
Circonvolutions qui ne sont évidemment pas faites pour
vulgariser la doctrine
de l’infaillibilité de l’Eglise. Pour
comble, l’auteur n’hésite pas
à affirmer
dans les premières lignes de l’Aide
mémoire : « Doctrine qui est
simple mais qui a été compliquée par des
ambiguïtés de vocabulaire»
! (p. 69 du n° 174 des AFS).
Puisque
selon l’auteur, se sont des
« ambiguïtés de
vocabulaire » qui ont compliqué
la compréhension de la doctrine, nous regarderons donc
quelle est son
argumentation et si la doctrine qui en résulte est simple et
catholique.
III
– Analyse des documents
1-
Nous
avouons que nous goûtons très peu la
méthode de l’auteur qui consiste à
citer
certains Actes du magistère ainsi que les écrits
des théologiens pour ses fins
particulières et qui ne retenant pas la saine doctrine passe
ensuite celle-ci
sous les feux de sa propre interprétation. De plus nous nous
demandons si cette
méthode, déjà fort peu scolastique, ne
serait pas l’occasion de régler un
contentieux avec quelques clercs et fidèles qui
n’auraient fait que rappeler
correctement la doctrine sur l’infaillibilité de
l’Eglise. La suite de la
réfutation de ces deux documents va nous permettre de
répondre par
l’affirmative.
2-
Quand
Dans les
premières
pages de
Une
définition
dérange donc celui-ci. C’est celle qu’il
relève dans cet article paru dans
«(…) Nous
leur (certains lecteurs de
Indépendamment
de l’article
qui émane d’une communauté
ralliée, l’auteur considère cette
définition comme
une « extension de
l’infaillibilité ». Voici le
passage où nous
signalons l’expression en caractères gras:
«On
trouve la même définition (et la
même extension de l’infaillibilité)
formulée par d’autres
auteurs »(p. 3 et 4 de
Après les
citations
des « autres auteurs », ce genre
de définition, déjà
qualifiée
« d’extension
de
l’infaillibilité »
se
retrouve présentée comme une « thèse ».
C’est ainsi que
l’auteur va se fixer particulièrement sur les
écrits de l’abbé Lucien qui ne
faisait à l’époque (ses
écrits datent de 1994), que rappeler la doctrine sur le
magistère ordinaire et universel (les caractères
gras sont de notre
fait) :
«Par
l’expression ’’Magistère
ordinaire et universel’’(…), il (le
concile Vatican
II) désigne le corps épiscopal uni à
sa tête, dans son enseignement quotidien
et concordant. Il s’agit bien du corps épiscopal
(subordonné à sa tête) à
un
moment donné de l’histoire
(n’importe lequel bien sûr) et aucunement
ce
qui a été enseigné toujours et partout…»
[2] .
Aux dires de Monsieur
Arnaud de Lassus ces textes développeraient une
thèse à laquelle il donne un
titre :
«Dans
ces divers textes, est affirmée comme allant de soi, une
thèse que nous
appellerons, pour faire court, thèse de
l’infaillibilité du Magistère
vivant à
une époque donnée (quelle
qu’elle soit)» (p. 4 de
3-
L’argument de l’auteur
C’est donc
dans cette
dernière citation que nous découvrons
l’argument en question. En effet, il faut
s’arrêter sur l’expression :
«à une époque
donnée». Pourquoi cette
précision dans le titre de cette prétendue
thèse puisque que nous avons vu dans
les définitions que nous venons de donner dans les
Préliminaires et tout
spécialement avec Pie XI dans Mortalium animos,
que «le
Magistère de l’Eglise s’exerce chaque jour par
le pontife romain et par les
évêques en communion avec lui» et qu’en cela
il y a parfaite
conformité aux Paroles de Notre Seigneur ?
Cette
précision fait
référence au passage
précédent de Monsieur l’Abbé
Lucien. Si nous revenons
quelques instants sur ce texte, celui-ci signale que le
magistère ordinaire et
universel ne peut être que le corps épiscopal
subordonné à sa tête et cet
abbé
insiste bien : «dans
son enseignement quotidien et concordant, à un
moment donné de l’histoire».
L’abbé Lucien réfute donc à
cet endroit
précis un argument qui consistait
déjà depuis plusieurs années, et
à cause
du fait Vatican II, à dire que le magistère
ordinaire et universel
n’était pas le
corps épiscopal uni au
souverain Pontife, mais «ce qui a
été enseigné toujours et
partout», autrement dit, non
pas l’autorité
ecclésiastique, ni même la fonction, ni encore le
mode d’enseignement employé
par l’autorité, mais l’enseignement des
évêques depuis les origines.
C’est cet
argument
repris et développé d’une
façon fort singulière par Monsieur Arnaud de
Lassus
que nous allons devoir analyser et réfuter. Nous
relèverons au fur et à
mesure :
- comment ceux qui ne
veulent jamais aborder le problème du concile en posant les
bonnes questions,
s’évertuent à trouver des solutions qui
permettent d’exclure
la possibilité de parler d’un magistère
infaillible au
concile Vatican II.
- la
méconnaissance
de tout ce qui a été écrit par les
théologiens dignes de ce nom sur les modes
d’enseignement de l’Eglise.
- ainsi que de
singuliers procédés pour faire dire aux mots et
même à
Remarquons
dès à
présent que l’auteur pensera certainement avoir
répondu aux difficultés posées
par le magistère conciliaire et post-conciliaire, alors que
l’auteur ne fera
que réfuter
des faux problèmes, et
disserter d’une manière
générale en étant hors sujet,
car ce n’est
pas le magistère ordinaire et
universel en tant que tel qu’il fallait redéfinir,
mais dire pourquoi celui-ci
fut faillible lors
de ce dernier concile et
pourquoi il l’est toujours à l’heure
actuelle !
4-
Le problÈme tel qu’il se pose
Avec le concile
Vatican II nous nous trouvons devant un fait.
Convoqué par Roncalli,
repris et présidé par Montini
(appliqué par ce dernier, mais aussi par Luciani,
Wojtyla, et Ratzinger) les décrets de ce
‘’concile’’ ont
été promulgués par
quelqu’un qui apparemment du moins était pape. Ce
‘’concile’’ étant
clos depuis
longtemps, il est désormais pour tous un fait historique,
fait historique et
théologique sur lequel tout repose pour la secte
conciliaire, évidemment !
Or, lorsque nous
regardons les faits, d’une part toutes les conditions
réunies pour que ce
concile soit infaillible et d’autre part les
hérésies ratifiées et
promulguées,
nous pensons à un raisonnement de Saint Thomas
d’Aquin : « aucun
principe ne tient devant un fait
contraire ».
Ainsi le
principe, avec Vatican II, c’est
qu’étant un concile
œcuménique, il ne peut
pas enseigner d’erreur doctrinale,
et le fait
contraire,
c’est que les textes promulgués par ce
‘’concile’’ en
contiennent plusieurs (à bien tout
compter : 202 !).
Normalement, en
suivant saint Thomas, on devrait conclure que le principe,
c’est à dire
l’infaillibilité du magistère,
démenti par le fait contraire, ne tient pas.
Mais la foi théologale s’oppose à une
telle conclusion. En effet, ici, la
vérité du principe est garantie par la
véracité de Dieu, qui est absolue.
Cependant la
véracité
de Dieu ne supprime pas le fait et le fait demeure et perdure. Comment
sortir
alors de la contradiction ?
Disons-le tout de suite, soit par un raisonnement de
gribouille, soit en
libérant les consciences par un raisonnement de foi
et c’est tout le
dilemme dont nous avons parlé il y a quelques instants.
5
-
Le raisonnement de gribouille
C’est
celui de tous ceux qui, n’ayant pas une foi
éprouvée, se laissent guider par le sentiment.
Ceux-là font subir au principe
(l’infaillibilité du magistère) de
multiples contorsions pour l’ajuster à leur
comportement et sauver arbitrairement les apparences.
6-
Le raisonnement de foi
C’est celui,
non
seulement de ceux qui possèdent cette vertu, mais de ceux
chez qui cette vertu
est éprouvée et guide leur comportement.
Habitués à vivre de la foi, ils savent
que la foi interdit de résister à
l’autorité.
Mais ils
n’oublient
pas pour autant que c’est cette même vertu
théologale qui leur commande de refuser les
nouveautés de Vatican II.
Ils comprennent alors, dans la lumière de la foi, que les
responsables de ces
doctrines erronées, que cette même vertu leur
interdit d’accepter, ne sont pas
et ne peuvent pas être revêtus par Dieu de
l’Autorité qu’ils devraient avoir.
Le problème, que Vatican II posait à leur
conscience catholique, se trouve
ainsi résolu dans le respect du principe
(infaillibilité du magistère) et du
fait ( car ce dernier concile sera considéré
comme il se doit, c’est à dire
comme un conciliabule).
7-
L’auteur a choisi le raisonnement de
gribouille
L’auteur des
documents cités (M. Arnaud de Lassus) n’ayant pas
mis en avant la véracité du
principe (l’infaillibilité du
magistère) garanti par la véracité de
Dieu, et ne
pouvant nier le fait (Vatican II) se trouve donc obligé
de ne pas respecter
le principe, c’est à dire ici le
Magistère ordinaire et universel.
C’est ainsi
que nous
allons assister à plusieurs dichotomies.
L’auteur sans égard pour le
sens employé par le magistère, car
c’est tout de même cela qui prime avant de
faire des dissociations de sens à l’aide
d’un dictionnaire sur la langue
française, va donc séparer
l’autorité (ou
pouvoir d’enseigner) d’avec
l’enseignement lui-même.
Une seconde dissociation sera opérée à
partir du mot
«infaillibilité».
Enfin une troisième dichotomie qui portera sur le mot «universel»
( celui contenu dans magistère
ordinaire universel) :
-
une «universalité dans
l’espace», une
«universalité dans le temps», pour
conclure à l’universalité dans
l’espace et
dans le temps pour accorder l’infaillibilité au
magistère ordinaire et
universel ainsi redéfini. Et pourtant l’auteur
nous a dit : « Tachons
d’y voir clair » (p.
5 de
8
-
Les
deux critÈres de vÉritÉ
Pour analyser
ces dichotomies et leurs conséquences nous devons absolument
rappeler les deux
critères de vérités que sont :
- le
magistère
(que nous appelons « autorité
ecclésiastique dans l’ordre de
l’enseignement »
- et la foi
commune ou Tradition qui
elle-même possède à son tour plusieurs
critères :
- le consentement
unanime des Pères
- le consentement
unanime des docteurs de l’Eglise et des
théologiens
- le consentement des
fidèles qui est souvent défini par le canon de
Saint Vincent de Lérins :
« Tenons pour vrai ce qui a
été cru partout, toujours, et par tous les
fidèles ».
Après ce
rappel,
précisons également en quoi consiste ces trois
consentements qui
composent
«Le
consentement unanime des Pères est une expression directe de
l’Eglise enseignante »
(…) « le consentement unanime
des théologiens et celui des fidèles
nous apportent le témoignage de l’Eglise
enseignée, mais recueillie dans des
conditions où il traduit,
sans aucun doute possible
la pensée de l’Eglise enseignante, dont il est le
reflet ou l’écho fidèle.
Tels sont les principaux
moyens humains par
lesquels s’exerce
l’infaillibilité du magistère
enseignant »(p. 156,157
ouvrage
précité).
Il
est donc fort regrettable que ce passage et
tout spécialement la dernière phrase de Mgr Louis
Prunel, n’ait pas été retenue
par l’auteur, car « les moyens
humains par lesquels s’exerce
l’infaillibilité du magistère
enseignant » ne peuvent faire passer en
second plan ou même supprimer la
véracité de Dieu qui garantit
l’enseignement
de son magistère.
Or, c’est
bien à cela
que l’auteur va aboutir en se livrant à la
dichotomie du mot magistère et à
celle de la notion d’infaillibilité.
9
-
Ce qu’il faut savoir
Le passage de
l’ouvrage de Mgr Louis Prunel le résume et les
ouvrages des théologiens le
développent, mais nous pouvons déjà
retenir ici que
«Ego
enim accepi a Domino quod et tradidi vobis
(…)», «Car j’ai
appris du
Seigneur ce que je vous ai moi-même transmis
(…)» (I
Cor., xi
23).
Ainsi dans la vie de
l’Eglise les deux critères, Magistère et Tradition,
qui ne doivent en aucune façon être
opposés, jouent ainsi dans une perpétuelle
interéaction, avec une priorité au
magistère hiérarchique de par son
enseignement et son jugement car celui-ci possède bien en
lui-même la fidélité
de Notre Seigneur Jésus-Christ, indépendamment
du consentement de l’Eglise,
tout en s’affirmant en communion avec elle.
Ainsi
le magistère, règle prochaine de la foi,
s’assure de l’accord de son
enseignement avec le dépôt de la foi,
«On
doit croire de foi divine et catholique, toutes
les vérités qui sont contenues dans
10-
Les diffÉrents sens du mot
« magistÈre » :
L’auteur
qui pourtant cite lui aussi la constitution Dei Filius
ainsi que des
passages de saine doctrine, ne retient cependant pas ceux-ci et se
livre à la
dissociation des différents sens du mot magistère.
En cela, nous l’avons
dit, il ne tient absolument pas compte du sens utilisé dans
la scolastique, et
plus précisément par Pie IX et les
Pères conciliaires.
Ainsi, en pages 5 et
6 de
«Le
magistère, pouvoir d’enseigner, est l’un
des trois pouvoirs de l’Eglise ; il
est fondé sur l’ordre de Notre Seigneur aux
Apôtres : «Tout
pouvoir M’a été donné au
ciel et sur la terre ; allez donc : enseignez toutes
les nations…».
Suit une
définition
qui est celle donnée par Mgr Louis Prunel. Une autre est
tirée du Dictionnaire
pratique des connaissances religieuses de J.
Rivière et celle-ci se
termine par une réflexion qui vaut son pesant d’or
dans notre contexte :
«De
toute façon, ce terme caractérise
l’autorité ecclésiastique dans
l’ordre de
l’enseignement »(
cité en p. 6 de
Or,
chose curieuse l’auteur continue : « Au sens large, le
mot « magistère peut désigner
(c’est nous qui soulignons) non plus le pouvoir
d’enseigner de l’Eglise mais l’enseignement
même (idem) qui
est dispensé ».
Et si nous nous
reportons à l’Aide-mémoire,
l’auteur précise en page 70 de ce
document :
«Le
mot "magistère" : - sens principal : fonction
d’enseigner : - premier
sens dérivé : le résultat de la
fonction, autrement dit l’enseignement.
Deuxième sens dérivé
(couramment utilisé mais ne correspondant
pas au sens original du mot latin magisterium et
créant des ambiguïtés)
: le, ou les,
titulaires de la fonction. Ainsi,
quand on parle de ‘’magistère ordinaire
de l’Eglise ‘’ l’on
désigne par là :
- soit la fonction d’enseigner du pape et des
évêques dans son exercice
quotidien (enseignement ordinaire) ; - soit cet enseignement
ordinaire ; - soit le pape et les évêques
dans l’exercice de cette
fonction».
Loin de croire
qu’il
s’agisse d’une simple question de vocabulaire, nous
avons affaire ici à une méthode totalement
erronée. Commençons tout
d’abord par dénoncer une affirmation
péremptoire.
11-
Une affirmation pÉremptoire
En effet,
l’auteur
vient d’introduire lors du deuxième sens
dérivé du mot magistère,
une
affirmation symptomatique des lacunes dont nous avons parlé,
celles des manques
de connaissances religieuses en cette deuxième
moitié du XXè
siècle.
Car enfin où
a t-on
déjà vu que le terme
« magistère » tel que
« couramment
utilisé (…) créait
souvent
des ambiguïtés » ?
Nous
croyons bien au contraire que ces
«ambiguïtés»
n’existent que chez les
‘’théologiens’’
auxquels l’auteur se réfère et que
celui-ci citera pour
démontrer que désormais grâce aux
travaux de ces derniers, l’on a enfin compris
ce que les termes magistère ordinaire et universel
voulaient
désigner !
Après ces
considérations passons à la méthode
employée par l’auteur :
12-
Suppression, permutation
Que
penser, en effet, en approfondissant le
raisonnement de Monsieur Arnaud de Lassus, lorsque nous nous apercevons
que
dans l’annexe de l’Aide-mémoire en p.
77, celui-ci ayant choisi et retenu le
premier sens dérivé du mot magistère :
l’enseignement, place ce
premier sens dérivé, en
« premier sens » tout court, faisant
même
disparaître le sens principal, c’est à
dire la fonction d’enseigner ! Le
lecteur, même sans être en possession de ces
documents
[4] ,
pourra juger lui-même de l’opportunité
de cette méthode car la fin ne
justifie pas les moyens.
L’auteur
qui n’a qu’un but précis, nous le
rappelons encore une fois : exclure la
possibilité de parler d’un magistère
ordinaire infaillible pour le concile
Vatican II, force les consciences pour faire admettre
que le terme magistère,
dans magistère ordinaire et universel,
n’est pas l’autorité enseignante,
ni la fonction d’enseigner, ni le mode
d’enseignement (dont il ne parle pas), mais l’enseignement
de ce magistère.
Or, ce qui nous
importe ici de faire remarquer, c’est que cette
méthode dissocie
totalement le sujet et l’objet du magistère.
Le sujet étant l’autorité
ecclésiastique dans l’ordre de
l’enseignement et
l’objet étant l’enseignement, l’auteur
en choisissant le sens dérivé
« enseignement » vient
tout bonnement de remplacer le
sujet : l’autorité
ecclésiastique, par son objet ! Et
c’est bien en cela que l’argument
de l’auteur doit être principalement
réfuté car celui-ci n’est ni plus ni
moins
que scandaleux pour
la foi.
En effet, le
magistère ecclésiastique qui a reçu le
pouvoir d’enseigner et qui est garanti
par la véracité de Dieu, qui est cause
première, se trouve remplacé par
l’enseignement, l’enseignement des
évêques, c’est entendu, puisque
l’auteur ne
parle que de ceux-ci à propos du magistère
ordinaire et universel, mais
l’enseignement tout de même qui, d’objet
qu’il était devient sujet par l’astuce
de l’homme. Cette astuce ou artifice est un mensonge
s’il y a intention de tromper et les conséquences
sont évidemment gravissimes. «Omnis
homo mendax», «Tout
homme est menteur» nous dit
le Psaume (Ps .cxv,
11).
13-
Comment cet «enseignement - magistÈre»
peut-il Être infaillible ?
Si donc maintenant
nous considérons ce nouveau magistère ordinaire
que nous appellerons ‘’enseignement
- magistère’’ par rapport au
véritable magistère ecclésiastique
dans
l’ordre de l’enseignement, comment ce
« magistère »
recevra-t-il son infaillibilité ?
- de la cause
première qui est Dieu qui ne peut ni se tromper,
ni nous tromper ?
- de la cause
efficiente, qui est l’infaillibilité en
tant que « don surnaturel ou
privilège que Notre
Seigneur Jésus-Christ accorde à Son Eglise pour
ne pas errer en matière de foi
et de croyance » ? (Mgr
de Ségur ; Le dogme de
l’infaillibilité, p. 220,
cité par l’auteur
en p. 70 de son Aide-mémoire).
- ou encore de la cause
instrumentale que sont les critères de
Disons-le tout de
suite ce magistère ne pourrait recevoir
son infaillibilité que des
critères de
«Son
infaillibilité(du magistère ordinaire et
universel) est celle de ce qui a
été cru partout, toujours et par tous»
! (p.
31 de
Or, nous ne savons pas
si les
‘’théologiens’’
post-Vatican
II sont conscients de tous les tenants et aboutissants de cette
affirmation car
leur enseignement-magistère est condamné
dès le départ à ne recevoir
aucune infaillibilité pour la bonne raison que les
critères de
Le
théologien J.-M.-A. Vacant qui a
étudié comment
l’infaillibilité est accordée aux
critères de
«Ainsi
s’explique l’infaillibilité que nous
avons attribué aux consentements unanimes
des saints Pères et des théologiens. Elle vient
du magistère ordinaire de
l’Eglise enseignante, et spécialement du
magistère du souverain Pontife qui
approuve leurs enseignements formellement ou tacitement».
C’est
parce que l’infaillibilité de l’Eglise
découle toujours du magistère que
celui-ci est dit règle prochaine de la foi. Ces points de doctrine
sont implicitement
contenus dans les formules brèves que nous avons
citées précédemment, dans le
passage de la constitution Dei Filius et dans notre
acte de foi.
Nous croyons
l’Eglise
parce que son magistère, règle prochaine de la
foi, est infaillible de cette
infaillibilité de Notre Seigneur Jésus-Christ, du
«céleste Infaillible», pour
reprendre une expression de Mgr de Ségur.
Par
conséquent ne pas tenir compte ou faire passer
en second plan la règle prochaine de la foi est une atteinte
en la foi en Dieu
et en Son Eglise qui ne peut ni se tromper ni nous tromper.
Avant de regarder la
dichotomie de la notion d’infaillibilité, nous
pouvons donc déjà tirer les
premières conséquences de l’argument de
l’auteur.
14-
ConsÉquences de l’argument de l’auteur
Nous avons dit que
l’argument employé était scandaleux pour la foi
et nous avons montré pourquoi, mais il nous faut aussi
parler des conséquences
de cet argument.
L’astuce ou
l’artifice pour faire passer l’objet du
magistère à la place du sujet conduit
à
un libre examen
et à un néo-gallicanisme.
Libre
examen et nÉo-gallicanisme
Puisque selon la
nouvelle définition, le magistère ordinaire et
universel devient «la
constance de l’enseignement de
l’Eglise à travers le temps et
l’espace» pour reprendre une
autre expression de
l’auteur (page 4 de couverture de
Ce libre examen
entraîne à son tour à un
néo-gallicanisme car l’enseignement ne sera
accepté
qu’après l’assentiment de ceux qui
auront vérifié sa conformité avec
Ces deux erreurs,
l’auteur les manifeste dans la
conclusion de son Aide-mémoire:
«Grâce
à elle ( la doctrine sur
l’infaillibilité selon sa version ) nous savons que la
vérité peut
facilement être atteinte avec
certitude (…) Dans la pratique, ce qui
compte surtout, c’est la fidélité au
magistère constant que saint Vincent de
Lérins a si clairement formulée :
‘’Il faut veiller à tenir ce qui a
été
cru partout, toujours et par tous. C’est cela qui est
catholique au sens propre
et véritable» (p. 76 de
l’Aide-mémoire).
Cette affirmation est
une grave erreur
car, en plus du rejet
en second plan de la véracité de Dieu qui garanti
le magistère, règle prochaine
de la foi, ce moyen pour agir droitement avec la foi catholique,
excellent en
soi et de grande utilité pour les théologiens,
pour prouver l’apostolicité de
l’Eglise par exemple, est quasi impossible à
utiliser par les simples fidèles. Il
nécessite en particulier des
connaissances historiques et patristiques que la grande
majorité d’entre eux ne
possède pas. J.-M.-A. Vacant l’affirme
lui-même :
«Il
est en effet, des points de doctrine certains et imposés
comme tels, même par
des jugements solennels, et qui sont au-dessus de la portée
du plus grand
nombre des laïques. Aussi serait-ce à tort
qu’on chercherait à se rendre compte
de la foi de l’Eglise sur ces points par la foi du peuple.
Autant vaudrait, dit
Melchior Cano (De Locis theol.,I. IV, c. VI, ad 14), demander
à un aveugle
qu’il voie les couleurs ».
- De même que
c’est une deuxième erreur de dire que « grâce
à elle ( toujours la doctrine
de
l’infaillibilité selon la version de
l’auteur), nous sommes
à même de résister sans
hésitations ni
inquiétudes à la redoutable crise doctrinale de
notre époque » ( idem,
p. 76).
En effet,
ceux qui prétendent utiliser le ‘’quod
semper et ubique ‘’ auront
beau jeu lorsqu’ils affirmeront s’ils suivent le
canon de saint Vincent de
Lérins : «"partout, toujours", tous les
catholiques se sont
distingués des schismatiques et des
hérétiques par leur
prompte obéissance au pape régnant».
Que font-ils maintenant de ce
qui a toujours été fait dans le
passé ? puisqu’ils ont constamment recours à un
«devoir de désobéissance».
Il n’est donc
pas difficile de voir que ce sont ce libre examen
et ce néo-gallicanisme que nous retrouvons dans la position
actuelle de la
majorité traditionnelle.
Après avoir
souligné
les premières conséquences de cet argument, nous
pouvons maintenant regarder la
dichotomie du mot infaillibilité et
comprendre pourquoi l’auteur parlait
« d’extension de
l’infaillibilité »
là où il n’y avait
qu’affirmation
de la saine doctrine.
15-
Les diffÉrents sens du mot
« infaillibilitÉ »
Afin de garder une
définition classique de
l’infaillibilité reprenons celle que nous venons
de
citer plus haut :
«L’infaillibilité
de
l’Eglise est le don surnaturel
que Notre Seigneur Jésus-Christ
a fait à l’Eglise de ne pas errer en
matière de
doctrine et de croyance»
(Mgr de
Ségur, ouvrage précité).
Toujours selon cette
même méthode, citant mais quittant ces
définitions comme celle donnée par Mgr
de Ségur, l’auteur distingue maintenant deux sens
au mot infaillibilité.
Ainsi dans
«Le
mot
’’infaillibilité’’:
Mot utilisé dans deux sens :
-
infaillibilité au sens subjectif :
« la qualité d’une personne
(ou d’un groupe de personnes) qui, certaines conditions
étant requises, ne peut
pas se tromper ;
-
infaillibilité au sens objectif : le
mot s’applique à une
doctrine et non plus à une personne : on parlera de
doctrine au sens de
doctrine certainement vraie ».
Il
est évident que cette distinction
opérée sur le mot infaillibilité
n’a
d’autre but que de choisir ce dont a besoin
l’auteur, c’est à dire
« une
doctrine certainement vraie » afin de correspondre
à
« l’infaillibilité »
de son enseignement-magistère.
Mais il y a
plus grave encore, car selon la même méprise que
pour sujet et objet dans la
dichotomie du mot magistère,
l’auteur utilise de nouveau les deux sens
du mot infaillibilité sans se rendre
compte qu’il manipule à son
gré
le sujet et l’objet de l’infaillibilité
pour les besoins de son argument.
C’est ainsi
que dans
son interprétation de la constitution Dei Filius, il
nous dit :
«Deux
infaillibilités apparaissent
ici : l’infaillibilité subjective du
pape, l’infaillibilité objective de
l’enseignement appelé
«magistère ordinaire et universel» !
(Aide-mémoire, p.
69)
L’erreur est
toujours la même, et il nous semble que l’auteur
s’enfonce encore plus dans son Aide-mémoire que
dans sa Note parue 5 ans
auparavant. En effet, celui-ci utilise le sujet de
l’infaillibilité, l’autorité
en tant que personne pour le jugement solennel du souverain Pontife,
mais prend
une fois encore l’objet
de l’infaillibilité :
l’enseignement
(le sens de
« doctrine certainement vraie »),
lorsqu’il veut parler du magistère
ordinaire et universel. C’est ainsi que cette
« infaillibilité objective
de l’enseignement » est appelée
‘’ magistère ordinaire
et universel’’ » !
Evidemment si
l’on a point vu dans la dichotomie, que l’on se
trouvait en présence du sujet
et de l’objet de l’infaillibilité,
l’on pourra obtenir autant d’enseignements
infaillibles que le mot infaillibilité peut fournir de sens.
C’est
d’ailleurs
cette méprise et cette
méthode qui est l’origine de ce faux
problème
lorsque l’auteur se bat contre ce qui est que
chimère : « le pape
bénéficierait de deux
infaillibilités »
(p.78 de
l’Aide-mémoire) ou encore : « l’hypothèse
d’une double infaillibilité pontificale est exclue »
(idem).
Avec de
telles astuces, le magistère ordinaire
et universel qui est donc devenu
un enseignement-magistère
reçoit à présent
« l’infaillibilité »
qui lui était nécessaire. Ainsi
l’auteur ne
craindra point de réinterpréter la constitution Dei
Filius et d’affirmer
dans une phrase subtile :
«Ce
texte met en évidence deux catégories
d’enseignements « auxquelles ont
doit croire de foi divine et catholique »
et qui sont donc
infaillibles » (p. 71 de
l’Aide-mémoire).
L’auteur en
arrive donc à contredire
Pie IX, les Pères
conciliaires et tous les théologiens du XIXè
siècle. Mais
comment a-t-il formé cette phrase qui semble être
une conclusion
irréversible ? C’est ce que nous allons
regarder en analysant sa technique
du copier – coller.
16-
Technique du copier–coller
Nous devons
en effet dénoncer, là encore, la technique
employée par l’auteur pour faire
dire à la constitution Dei Filius ce
qu’elle n’a jamais dit. Reprécisons
celle-ci puisque la réfutation de l’argument nous
y oblige :
«On
doit croire de foi divine et catholique, toutes les
vérités
qui
sont contenues dans
et
que l’Eglise propose à croire comme divinement
révélées,
soit
par un jugement solennel,
soit
par son magistère ordinaire et universel».
Au lieu de nous
parler des différents modes d’enseignement que le
magistère emploie pour nous
proposer les vérités à croire,
l’auteur au contraire compose cette phrase qui
pour un lecteur non averti pourrait sembler correcte. Afin de mieux
saisir sa
composition, mettons en évidence ses trois
parties et donnons les
explications nécessaires :
1.«Ce texte
met en évidence deux
catégories d’enseignements /
2. ’’auxquels
on doit croire de foi divine
et catholique’’ /
3. et qui sont
infaillibles».
a
/ Puisque l’auteur veut prouver
« l’existence » de son enseignement-magistère,
il lui est
indispensable d’employer des termes qui ne signifient pas
autre chose
que : enseignement.
Pas question, par
exemple, de parler de moyens
d’enseignement. Or, dans l’expression
« modes
d’enseignement », nous avons les
moyens par lesquels
les vérités de la foi nous sont
proposées à croire (par le mode extraordinaire
ou par le mode ordinaire).
Au contraire, le
terme
« catégories d’enseignements »
très significatif de son
argument, signifie plusieurs sortes d’enseignements, ce que
l’auteur traduit
par le pluriel : « deux
catégories d’enseignements ».
Le vocabulaire
employé n’est pas fortuit, d’autant plus
que nous devons remarquer que les termes
« catégories
d’enseignements » se trouvent
accompagnés de cet extrait
de
b / Or, quel
était l’objet de ce passage dans
L’auteur
s’est ainsi
servi de l’affirmation : « On
doit croire de foi divine et catholique »
qui portait sur les vérités qui sont contenues
dans
c / Pour clore sa phrase
nous trouvons un
curieux ‘’raccourci’’
d’une remarque du Chanoine Berthod qui
écrit :
« l’obligation
de
croire comporte nécessairement, comme contrepartie,
l’infaillibilité du
magistère (…) magistère soit solennel,
soit ordinaire et universel» (note 6 de
la p. 71 de l’Aide-mémoire). Le
‘’raccourci ‘’ donne
ceci : « et qui sont
infaillibles »,
et l’auteur le joint aux éléments
précédents. Les
trois parties sont donc assemblées ainsi :
«Ce texte met en
évidence
deux catégories d’enseignements
//
auxquels ont doit croire de foi divine et
catholique’’
// et qui
sont infaillibles ».
Là encore le
lecteur jugera de la méthode employée, car
l’auteur pervertit la pensée de
Pie IX et des théologiens du concile Vatican I. En
effet, la constitution,
nous l’avons vu, stipule clairement que toutes
les vérités (…) nous sont
proposées à croire par
l’Eglise, soit par un jugement solennel
(mode extraordinaire),
soit par son magistère ordinaire et universel (mode
ordinaire).
L’extrait de
17
–
Un argument dÉjÀ prÉsent dans
l’enseignement des « sÉminaires
de Tradition »
Nous venons de
montrer comment l’auteur force les consciences pour faire
admettre son enseignement-magistère.
Or, il nous faut également parler, suite à la
réaction des clercs et des
fidèles face à Vatican II et ses
réformes, comment de telles lacunes dans la
doctrine sur l’infaillibilité ont pu aboutir
à cet argument erroné sur le
magistère ordinaire. Les témoignages convergeant
des clercs eux-mêmes nous
confirment que les prémices de cet argument
étaient déjà enseignés
depuis
plusieurs dizaines d’années dans les
séminaires de la tradition et se
trouvaient également dans les écrits des
‘’théologiens’’ dans
la mouvance de
L’on
présentait en
effet le magistère ordinaire et universel,
à cause du fait Vatican II,
comme un magistère tellement dépendant des
critères de
«En
ce qui concerne le magistère postconciliaire (…),
il faut exclure de la façon
la plus absolue qu’on puisse parler de magistère
ordinaire infaillible, puisque
lui fait défaut le caractère essentiel du
magistère ordinaire infaillible, à
savoir la continuité avec
Et c’est
ainsi que
s’est forgée cette idée :
accorder l’infaillibilité au corps
épiscopal
serait « une extension abusive de
l’infaillibilité » !
Quant à l’infaillibilité du
magistère ordinaire du souverain pontife on pouvait
même se demander si ce n’était pas une
invention de clercs que l’on commençait
à accuser de « voir de
l’infaillibilité partout ». Et
pourtant nous
avons vu que celle-ci existe bien et comment grâce aux
explications de Dom Paul
Nau, elle a fini par ne plus faire partie de l’enseignement
scolastique.
Face
au fait Vatican II, enseignants, conférenciers et
rédacteurs d’articles,
passant leur temps à analyser les erreurs du concile sans
jamais poser les
bonnes questions, et excluant la possibilité de
parler d’un magistère
ordinaire infaillible à Vatican II, ont réussi
à tellement subjectiviser le
magistère, que celui-ci ne sera plus compris comme
autorité ecclésiastique
dans l’ordre de l’enseignement. Or, nous
le répétons, il ne s’agissait pas de remettre en cause
l’infaillibilité du magistère
ordinaire,
mais dire pourquoi ce magistère fut faillible à
Vatican II.
18-
De
« magistÈre
infaillible », l’on passe À
« enseignement
infaillible »
Ce subjectivisme fait
donc partie des « bagages
intellectuels » de la majorité
traditionnelle, et c’est ainsi que l’on ne parlera
plus dans les exposés
doctrinaux, du magistère ordinaire et universel
comme sujet direct
de l’infaillibilité, alors que
nous le trouvons parfaitement énoncé dans
la saine doctrine.
Dublanchy,
cité par l’auteur lui-même, nous dit
dans le
Dictionnaire de théologie catholique (les
soulignés sont de notre fait ainsi
que l’insertion des mots sujet et objet
) :
«Pour
que (…) le magistère ordinaire
et universel (sujet) soit infaillible,
il est nécessaire que son enseignement (objet) soit
manifestement donné comme
appartenant, directement ou indirectement, à
Alors que dans
l’enseignement erroné, nous pouvons le
remarquer, c’est l’objet de
l’infaillibilité qui est pris directement comme
sujet de l’infaillibilité :
«(Les
textes de cet enseignement)
doivent
être considérés, non
pas à titre individuel, mais dans la continuité
de l’enseignement de l’Eglise :
ils sont ainsi infaillibles pour autant qu’ils
reflètent l’enseignement
permanent et inchangé de la foi de
l’Eglise, en d’autres termes, pour
autant qu’ils sont en accord avec la tradition
catholique» (Chanoine
Berthod
[5] ,
Bulletin Una Voce helvetica, janvier 1981, p. 13,
cité par l’auteur en
p. 74 de l’Aide-mémoire).
Cette façon
de
décrire le magistère ordinaire et universel et de
l’enseigner n’est donc point
une question de jeux de mots, mais une grave erreur,
qui nous l’avons vu, conduit à une atteinte à la
vertu théologale de foi.
19
-
Ce que nous devons savoir sur le sens
subjectif
Puisque
l’auteur a
distingué dans sa dichotomie un « sens
subjectif » et un « sens
objectif » sans malheureusement y voir le sujet
d’une part et l’objet
d’autre part de l’infaillibilité, nous
devons faire un léger rappel uniquement
dans le but de démontrer que cette distinction est un
artifice de plus dans ces
arcanes inutiles pour comprendre la saine doctrine sur
l’infaillibilité.
Posons la
question : pourquoi l’infaillibilité du
magistère ecclésiastique est-elle
désignée par ce
« sens subjectif » ?
[Pour notre gouverne,
le terme subjectif signifiant : relatif, variable,
dépendant, il se trouve
donc que dans un concept, lorsque le sujet est dépendant de
son objet, de la
pensée par exemple, l’on dit que celui-ci se
subjectivise, car tenant son
‘’être’’ (son
existence) par la participation de son objet. Cette vue de
l’esprit est malheureusement courante dans la
théologie moderniste].
Le
magistère, pour
être infaillible, s’assure donc de la
conformité de son enseignement avec les
critères de
Ce que nous
dénonçons
donc ici dans l’enseignement erroné des
‘’théologiens’’ de
la majorité
traditionnelle, c’est ce subjectivisme
«absolu»
que l’on fait subir au magistère ordinaire au
point de décréter qu’il ne
s’agira plus de l’autorité
ecclésiastique sous prétexte que
l’enseignement fut
faillible à Vatican II.
Quoique l’on
en dise,
le magistère ordinaire existe comme fait objectif
puisqu’il est un mode
d’enseignement de l’Autorité
légitime et
celle-ci a toujours été consciente des conditions
nécessaires pour que ce
magistère soit infaillible :
«Le
Saint-Esprit n’a pas été promis aux
successeurs de Pierre pour qu’ils fassent
connaître, sous sa révélation, une
nouvelle doctrine, mais pour qu’avec son
assistance ils gardent
saintement et exposent
fidèlement
(Constitution
Pastor
aeternus,
L’Eglise
enseignante
a toujours agit ainsi, et même avec la crise arienne et les
prétendus papes hérétiques,
le magistère légitime dans sa fonction
d’enseignement ne fut jamais
mis en défaut. L’histoire
de l’Eglise, et
plus spécialement celle des Actes du magistère
lorsque celle-ci est honnêtement
relatée, nous fourni une merveilleuse preuve de
l’assistance de Dieu malgré les
turpitudes des hommes.
Pour terminer ce
paragraphe faisons une remarque d’ordre pratique :
- dans la
démonstration de l’auteur, cet enseignement-magistère
étant tellement
proche de la définition de
S’il est
nécessaire
de rappeler ces simples vérités c’est
que dans toutes ces astuces de l’homme,
de ces complications de
‘’théologiens’’
l’on finirait par ne plus se souvenir
que Notre Seigneur, Verbe de Dieu incarné, vrai Dieu et vrai
homme, a confié
Ses pouvoirs à
Ses Apôtres pour continuer
Son enseignement ici-bas. Car c’est bien à eux et
pas à leur «enseignement»
qu’Il a dit : « Et voici
que
Je suis avec vous tous les jours jusqu’à la
consommation des siècles »
(Matthieu 28 / 20).
Et pourtant avec toutes
ces arcanes, l’auteur, nous l’avons
dit, qui ne craint pas de parler de « doctrine
simple », aura encore
soumis le lecteur à une troisième dichotomie.
Celle qui sera faite sur le mot universalité
afin que son enseignement-magistère,
soit un « magistère
constant ».
20
-
Dichotomie du mot universalitÉ
Cette
troisième dichotomie que nous trouvons exposée en
p. 9
dans
L’auteur aura
donc pris le mot universel dans le sens
d’une universalité « dans
le temps et dans l’espace », termes
déjà difficilement accessibles, ne tenant pas
compte du sens employé par Pie
IX, par les Pères conciliaires et par les
théologiens de l’époque.
Dès le
départ il y a une méprise qui dans le contexte
que
nous connaissons ne peut être involontaire. Dans
«Quand
il s’agirait de cette soumission qui s’exerce par
un acte de foi divine, il ne
faudrait pas la restreindre aux points expressément
définis par les décrets des
conciles œcuméniques ou des Pontifes romains ou du
siège apostolique ; mais on
devrait l’étendre aussi aux points qui sont
donnés comme divinement
révélés par
le magistère ordinaire de toute l’Eglise
dispersée sur la terre,
et que, par cette raison, d’un consentement
unanime et constant, les théologiens catholiques regardent
comme appartenant à
la foi», Pie IX, le 21 décembre 1863 (les
soulignés sont de notre fait).
Les commentaires du
chanoine Bareille nous seront fort
utiles également pour démontrer, même
43 ans après cette lettre, qu’il n’y a
jamais eu d’ambiguïté de langage, ni dans
le mot magistère, ni dans le
mot universel :
«Or,
c’est justement là ce que le concile du Vatican
appelle le magistère
ordinaire et universel ; et ce magistère
ordinaire et universel est
une des manières dont l’Eglise propose
explicitement les vérités de foi
catholique ;
c’est un mode d’enseignement,
dont se servent le pape
et les évêques
dispersés pour proposer les dogmes
révélés, et qui
ne diffèrent des définitions solennelles des
conciles œcuméniques que par le
mode et la forme ; il est ordinaire,
c’est à dire de chaque
instant, et universel,
c’est à dire exercé dans
toute l’Eglise, au lieu de
l’être extraordinairement
et dans tel lieu donné, comme dans
les conciles»
[6] .
21
-
Vatican I mis en cause
Avec cette
méprise sur le sens du mot universel, ce
qui révèle indubitablement une
méconnaissance certaine des faits théologiques
de Vatican I, ainsi qu’une atteinte à
l’adhésion au magistère de
l’Eglise, les
textes de la constitution Dei Filius seront donc
interprétés comme
n’étant pas assez précis ! :
«Le
concile Vatican I n’a abordé la question du
Magistère ordinaire et universel
que dans ce seul passage (celui du chapitre III,
ndlr) ;
il ne lui a pas consacrer de
canon ; il n’a pas précisé, de
façon explicite, le sens qu’il fallait
donner au mot "universel"»(p. 9 de
Et c’est
ainsi qu’avec un tel regard, qui n’est plus celui de la
foi en l’Eglise, l’on
clapote depuis plusieurs décennies dans des sophismes
savamment entretenus dans
des revues qui tirent à plusieurs milliers
d’exemplaires. L’analyse qui va
suivre est du même acabit, et celle-ci ressemblera bien
sûr comme deux gouttes
d’eau à celle de Monsieur Madiran,
lui-même cité en annexe de
«Pendant
les 90 années séparant les deux conciles du
Vatican, cette incertitude n’avait
guère de conséquences pratiques,
l’enseignement du magistère vivant à
cette
époque étant en conformité avec la
doctrine traditionnelle. Un certain nombre
de théologiens ont adopté la solution donnant
à l’infaillibilité
l’extension
maximum : infaillibilité du pape et de
l’ensemble du corps épiscopal uni à
lui.
Depuis
le concile Vatican II, c’est la même solution
qu’ont adoptée des théologiens se
refusant à critiquer ce concile, car elle leur permettait de
justifier les
nouveautés conciliaires » (p. 9 de
Dans le contexte que
nous connaissons
désormais, cette analyse est scandaleuse pour la foi
et pour les fidèles. Elle est un
concentré des erreurs que nous
réfutons :
- faire croire
qu’à Vatican I, c’est à
dire avec Pie IX, les évêques et tous ses
théologiens, mais aussi sous le règne
de ses successeurs, l’on se trouvait dans une incertitude
concernant la
conception du magistère ordinaire et universel.
- passer sur la
question qu’il fallait
poser, puisque dans cette période effectivement
l’enseignement du Magistère
vivant était en conformité avec la doctrine
traditionnelle et qu’il aurait
fallu se demander pourquoi le magistère fut infaillible dans
cette période et
pourquoi celui de Vatican II ne le fut pas ?
- croire encore que les
théologiens
exposant le magistère ordinaire comme l’Eglise
l’a toujours entendu était une
thèse, thèse de «l’extension
maximum de l’infaillibilité».
- faire croire que
«cette thèse» serait
commune à ceux qui refusent le concile et à ceux
qui l’acceptent !
C’est avec
ces jugements
erronés
et cet état d’esprit que l’auteur
examine les documents du magistère pour
prouver que son « enseignement-
magistère » correspond
à
« l’universalité
dans
l’espace et dans le temps ».
Or, il est
évident qu’en utilisant le sens universalité
tel
que l’auteur l’entend, ses commentaires ne peuvent
être que des lapalissades.
En effet, dans les documents des
différents magistères avant Vatican II on ne peut
que retrouver les critères
sur lesquels l’Eglise s’est toujours
appuyée pour son enseignement. Voici une
de ses lapalissades des plus caractéristiques:
«Ce
texte ( à propos d’une lettre du S.C. du
Saint-Office à l’archevêque de Boston
datant du 8 août 1949) semble bien établir une
connection entre "Magistère
ordinaire et universel" et "les choses que l’Eglise a
toujours
prêchées"» ( p. 14 de
C’est ainsi
que l’auteur sera convaincu d’avoir
réfuté
l’abbé Lucien et tous ceux qui à
l’époque ferraillaient pour défendre
leurs
points de vue.
La réussite
sera
apparemment obtenue pour ceux qui tenaient à exclure la
possibilité de parler
d’un magistère infaillible à Vatican
II. Cette réussite apparente est
même devenue une sécurité
doctrinale, nous l’avons vu, pour ceux qui tiennent absolument
à ce que cette voix de
« l’église
conciliaire » soit tout de même la voix de
l’Eglise, la
voix de Notre Seigneur Jésus-Christ !
Mais dans cette
contradiction flagrante avec l’unité
d’enseignement du Christ et de Son Eglise,
qui l’un par l’autre, ne peut ni se tromper ni nous
tromper, il faudra nous
dire de qui vient cet enseignement-magistère non
garanti par
l’infaillibilité ?
Autrement dit :
- où trouve
t’on la trace de ce
«magistère» dans «toutes les
vérités qui sont contenues dans
Il est
évident que cet enseignement-magistère,
même
si celui est désigné comme
«magistère constant» (p. 79 de
l’Aide-mémoire) n’existe
pas. Il est le
fruit de la pensée de l’homme. C’est une
nouveauté, et comme toute nouveauté c’est une hérésie.
« Omnis homo mendax ».
IV –
Commentaires sur les divers
documents cités par l’auteur
1-
Les Actes du magistÈre et les Écrits des
thÉologiens d’avant le concile Vatican II
Puisque
l’auteur cite les documents suivant
une classification qui correspond à sa dichotomie du mot universalité :
« universalité dans l’espace
seulement », puis
« universalité
dans le temps et l’espace », termes qui
ont dû faire acquérir des mérites
à certains lecteurs, nous suivrons une toute autre
classification et nous
regarderons tout d’abord avec profit deux documents parmi les
actes du
magistère ou des théologiens d’avant le
concile Vatican II.
a / Encyclique
Satis cognitum
de Léon XIII (29 juin
1896) :
Citons
en premier lieu cet extrait que nous
rappellerons au chapitre suivant dans nos conclusions. Léon
XIII signale une
conséquence inéluctable au cas (impossible)
où le magistère légitime
enseignerait une autre doctrine que celle
révélée (les soulignés sont
de notre
fait) :
« Toutes
les fois donc que la
parole de ce magistère déclare que telle ou telle
vérité fait partie de
l’ensemble de la doctrine
révélée, chacun doit croire avec
certitude que cela
est vrai ; car si cela pouvait en quelque manière
être faux, il
s’ensuivrait, ce qui est évidemment
absurde, que Dieu Lui-même serait
l’auteur de l’erreur des hommes (…) ».
Et Léon
XIII, suite à
ce passage, rappellera cette harmonie entre magistère et
critères de
b
/
J. B. Franzelin.
Un autre
texte doit retenir notre attention. C’est celui de
l’ascète et très docte
Jésuite et Cardinal J. B. Franzelin,
que l’on fait enfin sortir de
l’oubli où la grande majorité
du clergé l’avait laissé depuis
bientôt 130
ans ! L’auteur présente deux courts
passages du théologien
de Pie IX. Ceux-ci exposent les
critères pour
qu’une doctrine soit transmise divinement, mais ce qui
retiendra notre
attention ici, c’est cette phrase où le
théologien parle de jugement
solennel du magistère authentique (infaillible)
à propos d’un concile
œcuménique (les soulignés sont de notre
fait) :
«Lorsque
soit par un jugement solennel du
magistère authentique (concile
œcuménique ou pape) soit par la
prédication ecclésiastique unanime,
l’accord présent de l’ensemble est clair
et manifeste, cela suffit à soi seul
(comme critère de l’apostolicité
d’une doctrine)»
[7] .
Si
nous tenons à nous arrêter sur cette
précision, c’est bien parce dans un de ses
documents (dans
Voici
sa triple question :
«L’infaillibilité
revendiquée ici est-elle vraiment celle du
magistère ordinaire et
universel ? Ne se rattacherait-elle pas plutôt
à celle du pape s’exprimant
« ex cathedra » ? trois
des quatre conditions « ex
cathedra »
ne sont-elles pas indiquées ici (une doctrine sur la foi et
les mœurs, définie
par le pape et imposée par lui de façon absolue)
?».
En analysant cette
triple question ainsi que la référence au
chanoine Berthod sur ce sujet
[8] nous
constatons des lacunes sur la compréhension de ce qui fait
la différence
entre mode d’enseignement extraordinaire, dans lequel se
situent les définitions
ex cathedra mais aussi l’enseignement
d’un concile œcuménique, et mode
d’enseignement ordinaire.
Pourtant, en se
donnant la peine de lire objectivement les documents du
magistère, l’auteur
possède la réponse. Il la possède
aussi en lisant J.- M.-A. Vacant (les
soulignés sont de notre fait) :
«(…)
Car, je prie le lecteur de s’en souvenir, ce n’est
pas le fond et l’autorité
des enseignements, mais leur
forme et la manière
dont ils se présentent, qui
font toute la différence entre les
jugements solennels, et le magistère ordinaire».
C’est ce que
nous
expliquait le chanoine Georges Bareille dans son commentaire de
«C’est un
mode d’enseignement ( le magistère ordinaire et
universel, ndlr) dont se
servent le Pape et les évêques
dispersés pour proposer les dogmes
révélés, et
qui ne différent des définitions
solennelles des conciles œcuméniques
que par le mode et la forme (…) au lieu
de l’être extraordinairement et
dans tel lieu donné, comme dans les conciles» (ouvrage
précité).
Par
conséquent et
pour répondre à la question soulevée,
nous pouvons rappeler que le concile Vatican II
même sans avoir prononcé de définition
« ex cathedra » (et nous prions
le lecteur de bien retenir que nous parlons ici de la
définition ex cathedra
telle que précisée dans le dogme de
l’infaillibilité pontificale), a rempli toutes les conditions
nécessaires à l’exercice du
magistère extraordinaire de l’Eglise.
Pour le fond et l’autorité
qui sont communs au mode ordinaire et extraordinaire nous avions
bien :
- les
décrets qui
exposent la foi et les mœurs,
-
l’autorité de J. B.
Montini exprimée sans équivoque, ne serait-ce que
dans la formule de
ratification des décrets et constitutions.
Pour le mode et la forme
qui sont nécessairement différents entre mode
ordinaire et extraordinaire, nous
avions bien les conditions du mode extraordinaire :
- celui d’un
concile
œcuménique (21è)
convoqué extraordinairement, et dans un
lieu
donné.
- seule la forme ou
plutôt les différentes formes peuvent
être discutées, puisque ce concile n’a
point recouru aux définitions dogmatiques et s’est
engagé à ne condamner aucune
des hérésies et idéologies de XXè
siècle.
Ceux
qui tiennent absolument à ce que les conditions de
l’infaillibilité de l’Eglise
ne soient pas réunies au concile Vatican II font donc de
cette absence de
définitions dogmatiques et de condamnations solennelles, un
de leurs arguments,
oubliant même dans leurs analyses, de parler de la formule de
promulgation des
décrets et constitutions qui contient pourtant la
dimension ex cathedra, le concile devant
être reçu et accepté par toute
l’Eglise. Chacun sait que dans ce
domaine les documents ne manquent
point, ne seraient-ce que les lettres très fermes de J.B.
Montini à Mgr
Lefebvre.
C’est donc
sur la
forme employée par ce concile que se sont
élevées des controverses. Or, nous
prions le lecteur de s’en souvenir, la ratification
et la promulgation de documents conciliaires par le souverain Pontife
en font
l’enseignement personnel de celui-ci.
Par
conséquent, nous laisserons polémiquer tous ceux
qui méconnaissent ou qui
refusent de considérer le magistère ordinaire du
souverain Pontife. Leurs
polémiques pourront durer aussi longtemps que leurs
‘’théologiens’’
auxquels ils se référent, ne
reconnaîtrons pas ce magistère ordinaire et
néanmoins infaillible du Vicaire du Christ.
Avec les
éléments que l’auteur avait en main,
celui-ci aurait
dû pousser sa réflexion et se dire finalement que
le problème ne résidait pas
tant dans le magistère ordinaire des
évêques, mais dans le magistère
d‘un
personnage qui apparemment était pape.
2-
Les "thÉologiens" d’aprÈs
Vatican II
Si nous passons
maintenant aux écrits d’auteurs de
l’après
concile Vatican II et dans la réaction à
celui-ci, Monsieur Arnaud de Lassus
cite le Père Joseph de Sainte Marie, le chanoine Berthod
dont avons déjà parlé,
puis des passages et références aux auteurs
d’articles parus dans cette revue
du Courrier de Rome, ainsi que
l’Abbé Luc Lefebvre, le Père Calmel,
l’Abbé Dulac et Mgr Lefebvre.
Un écrit en
marge de ces auteurs retiendra également notre
attention et nous permettra encore une fois de
révéler ces curieuses
méthodes employées par Monsieur Arnaud
de Lassus pour arriver à ses fins.
Nous avons donc
déjà vu, à propos du chanoine Berthod,
combien la conception du magistère ordinaire
était imprégnée de ce
subjectivisme adapté au fait Vatican II, et comment
l’enseignement sur ce point
de doctrine commençait régulièrement
par l’objet et non plus par le sujet du
magistère. Par conséquent il ne faut pas
s’étonner si les textes de ce professeur,
s’attardent sur cette universalité
mal comprise dès le départ. Ces
écrits développent donc eux aussi ces
lapalissades que nous avons dénoncées.
Il en sera de
même pour le Père Joseph de Sainte Marie qui
de surcroît traitera d’une façon
très savante ce que tous les auteurs du XIXè
siècle ont exprimé d’une
façon fort simple et accessible à tous.
Quant au Courrier
de Rome, les rédacteurs
d’articles expriment encore à ce jour ces
arguments qui cherchent
continuellement à exclure la possibilité de
parler d’un magistère ordinaire
infaillible à Vatican II. L’auteur
s’étant appuyé en grande
majorité sur ce genre de revue
[9] il
ne
faut donc pas s’étonner si nous retrouvons dans
ces écrits les bases de
l’argumentation de l’auteur.
Regardons maintenant
cet écrit sur lequel Monsieur Arnaud de Lassus appuie cette
affirmation
péremptoire de «thèse
commune à ceux qui refusent le concile et à ceux
qui l’acceptent». Car enfin
par quel moyen arrive-t-on à
mêler les partisans du concile avec les catholiques qui
rejettent, avec les
vrais arguments, ce concile Vatican II
Il s’agit
d’une
affirmation du Père
Chenu !
C’est donc à
l’aide de ce
‘’théologien’’ que
Monsieur Arnaud de Lassus justifie sa
réfutation d’une dichotomie qui
n’appartient qu’à son protagoniste et
à ceux
qui suivent cette hérésie. Voici
ce passage, et nous allons bien sûr expliquer pourquoi
l’auteur s’appuie sur ce
genre d’écrit :
«Il
existe, dans l’Eglise, deux
pouvoirs suprêmes
: l’évêque de Rome, le pape, et le corps
des évêques, dès l’instant
que le pape
est avec eux… La primauté de
l’évêque de Rome est donc
équilibrée par la
collégialité
du corps épiscopal…».
Sans nous attarder
sur les deux
hérésies
présentes ici
(«deux pouvoirs suprêmes» et cette
fameuse «collégialité» des
évêques), nous
devons nous demander pourquoi l’auteur est allé
chercher cette histoire de
«deux pouvoirs suprêmes», qui, nous
sommes bien d’accord, n’existent
pas dans l’Eglise.
Prenons le temps de
situer le contexte, car la méthode de l’auteur est
en fait un syllogisme.
Nous relevons les
deux premiers éléments de ce
procédé (p.69, 70 de
l’Aide-mémoire) dans sa
présentation de l’infaillibilité du
pape.
Pour cet
exposé,
l’auteur choisit des passages de
Puis dans la
majeure (premier élément du
syllogisme) de sa démonstration, il cite le
passage de cette même constitution qui développe
les conditions de
l’infaillibilité ex cathedra,
ainsi qu’une question-réponse du
catéchisme de saint Pie X sur
l’infaillibilité du Pape.
L’auteur ne
parlant de l’infaillibilité accordée au
magistère du souverain Pontife que dans
le cas de cette définition ex cathedra,
il est fort à craindre que la
question- réponse du catéchisme, n’ait
servi, elle aussi, à limiter le
magistère extraordinaire du pape et exclure une nouvelle
fois son magistère
ordinaire infaillible !
Dom Paul Nau avait
donc parfaitement raison lorsqu’il affirmait que «l’enseignement
ordinaire du seul souverain Pontife avait été peu
à peu perdu de vue et que
tout l’enseignement pontifical avait paru se
réduire aux seules définitions ex
cathedra».
Et celui-ci
avait doublement raison en disant que l’attention
était entièrement attirée sur
cette définition et sur les jugements très
précis au détriment de son magistère
ordinaire. Il suffit en effet, de parcourir les manuels de
théologie de la
deuxième moitié du XXè
siècle pour remarquer que ceux-ci ne traitent
plus des interventions doctrinales du saint-Siège que dans
la seule perspective
du jugement solennel.
Or,
une question subsiste. Que nous dit la réponse du
catéchisme de saint Pie X ?
Aurait-on déjà réduit à
cette époque le magistère extraordinaire du pape
et
passé aux oubliettes son magistère ordinaire ?
Nous posons la question, car il
ne faudrait tout de même pas faire dire à ce
catéchisme ce qu’il n’a jamais dit
:
«Quand
est-ce que le pape est infaillible ?
R.
- « Le pape est infaillible seulement lorsque, en sa
qualité de Pasteur et
de Docteur de tous les chrétiens, en vertu de sa
suprême autorité apostolique,
il définit, pour être tenue par toute
l’Eglise, une doctrine concernant la foi
et les mœurs ».
Chacun le sait, les
catéchismes ont pour but d’exposer la foi de tous
et les rédacteurs s’arrêtent
à ces affirmations parce qu’ils veulent
être brefs et éviter de longs
développements.
Par
conséquent cette
réponse du catéchisme de saint Pie X contient
implicitement ce magistère ordinaire et ce
magistère extraordinaire,
ces deux modes d’enseignement infaillibles du souverain
Pontife qui sont
exprimés précisément dans les Actes du
magistère. Combien de fois lisons-nous
cela, ne serait-ce que dans l’encyclique Mortalium
animos de Pie XI que
nous rappellerons en soulignant ce qui décidemment doit
être souligné :
«Le
magistère de l’Eglise - établi ici bas
d’après le dessein de Dieu pour garder
perpétuellement intact le dépôt des
vérités révélées
et en assurer facilement
et sûrement la connaissance aux hommes - s’exerce
chaque jour par le pontife romain et par les
évêques en communion
avec lui (…) mais en outre (…) ce
magistère comporte le devoir de procéder opportunément
à des définitions en formes et termes solennels…».
Après avoir
établit cette «majeure»,
l’auteur introduit
maintenant son élément erroné, sa
«mineure»( 2è
élément du syllogisme).
Dans son commentaire sur le pouvoir suprême dans
l’Eglise et dans cette
conception restrictive de l’infaillibilité du
magistère du souverain Pontife,
l’auteur raisonne ainsi :
«C’est
d’abord une question de bon sens : s’il y
en avait deux, aucun ne serait
suprême. Il faut néanmoins insister sur ce point,
car la théorie d’un double
pouvoir suprême (d’où est
tirée la théorie d’une double
infaillibilité) n’a pas
perdu l’audience qu’elle avait à
l’époque du concile Vatican II»
Dans cette histoire de
«deux pouvoirs suprêmes», et
s’appuyant sur ce passage hérétique
du
Père Chenu, car c’est à cet endroit que
celui-ci est cité (par une note au bas
de la p. 73 de l’Aide-mémoire) l’auteur
réfute ce qui n’est que chimère : une
«double infaillibilité», «deux
infaillibilités pour le souverain Pontife».
Ces dissociations des
mots magistère, infaillibilité,
et universalité, et cette
chimère de deux pouvoirs suprêmes
n’auront donc servit qu’à lutter contre
des moulins à vent. Par contre, ce qui
demeure
scandaleux,
nous ne le signalerons jamais assez,
c’est la
méthode de l’auteur :
-
faire croire aux lecteurs que parler correctement des modes
d’enseignement du
souverain Pontife et d’une manière
générale du magistère infaillible de
l’Eglise, relève d’une
«thèse», d’une
«hypothèse», et même
d’une «théorie», de
cette hérésie du Père Chenu avec ses
«deux pouvoirs dans l’Eglise» !
Après
sa «mineure», l’auteur tire une
conclusion tout aussi erronée en s’appuyant,
syllogisme oblige, à la fois sur
sa «majeure» et sur cette
«mineure» que nous venons de décrire.
Commentant ce
sens du mot universalité dans
l’avant dernière page de son
Aide-mémoire,
nous avons le summum d’une argumentation qui aura
été hors sujet du début
jusqu’à la fin. Voici ce sommet de
l’argument (nous plaçons entre
parenthèses
les éléments du syllogisme) :
«Sens du mot
’universel’- une universalité
dans l’espace seulement ? C’est la thèse
soutenue par un certain nombre de théologiens avant et
après le concile Vatican
II. L’expression ’’magistère
ordinaire et universel’’
désignerait alors
l’enseignement ordinaire du pape et des
évêques en communion avec lui à une
époque donnée (le temps présent par
exemple). Une telle thèse se
heurte à plusieurs difficultés :
-
le pape bénéficierait de deux infaillibilités,
celle de son magistère extraordinaire (conditions
’’ex cathedra’’
précisées par
le texte 3 (la
«majeure», ndlr)
et
celle de son magistère
ordinaire (donné avec les évêques du
monde entier). Or, si l’on se rapporte aux
textes 3 et 4 ( la
«mineure»,
ndlr) on
voit (conclusion,
ndlr)
que l’hypothèse d’une double
infaillibilité pontificale est exclue) ».
Suite à ces
méthodes fort peu scolastiques qui se terminent
par cette réfutation d’une double
infaillibilité, vue de l’esprit issue
de trois dichotomies, terminons
le tour d’horizon des personnes citées par
l’auteur pour appuyer son argument.
Nous allons comprendre pourquoi les théologiens qui vont
suivre n’ont pu donner
les véritables raisons pour récuser ce concile.
L’auteur
signale
qu’il n’a pas retrouvé dans les
œuvres de l’ abbé Luc Lefebvre,
du Père
Calmel, de l’abbé Dulac et de Mgr Marcel Lefebvre
de textes traitant du
magistère ordinaire et universel. Ceux-ci sont donc
cités pour «leurs critiques
très vives à l’égard du
concile Vatican II», et parce qu’«il est
exclu qu’ils
aient pu admettre une conception du magistère ordinaire et
universel conduisant
à l’infaillibilité de toutes les
doctrines proposées par le concile» (p. 25 de
Nous
pouvons donc faire remarquer, effectivement, qu’un
enseignement correct,
émanant de leur part aurait sans doute permis, face au fait
Vatican II ainsi
que toutes les réformes qui s’en suivirent, de
concentrer la réflexion des
théologiens, du clergé et des fidèles
sur le magistère ordinaire de J.B.
Montini, ainsi que par la suite sur celui de ses successeurs
plutôt que
d’osciller continuellement sans connaître
finalement la véritable nature de ces
‘’autorités’’
romaines et de cette «Rome moderniste» dont on
parle si souvent.
Or, les
théologiens
cités par l’auteur, dont Mgr Lefebvre, ne
l’on pas fait. Beaucoup de questions
furent posées, le concile fut accusé, alors
qu’il fut encore un temps où les
textes de ces auteurs auraient pu faire autorité. Le combat
de Mgr Lefebvre fut
ailleurs, c’est certain, mais pourquoi ce silence
sur la question du magistère ordinaire ?
La réponse
est
pourtant relativement facile à donner lorsque l’on
a recours aux faits. Les
ecclésiastiques cités font en effet partie de ces
générations de clercs, y
compris Mgr Lefebvre, qu’on le veuille ou non, qui ont
reçu un enseignement incomplet
et finalement erroné sur le magistère infaillible
de l’Eglise lors de leur
formation théologique.
L’histoire
s’écrit.
Nous avons déjà vu avec Dom Paul Nau, comment
celui-ci explique la disparition
dans les manuels de théologie du magistère
ordinaire du souverain Pontife. Pour
ce qui est de Monseigneur Lefebvre particulièrement, nous
pouvons ajouter qu’il
fut l’élève du Père Le Floch, recteur du
Séminaire
français à Rome qui réduisait le plus
possible l’infaillibilité pontificale.
Il
ne faudra donc pas s’Étonner si dans
l’enseignement donnÉ dans les
sÉminaires de tradition, ces lacunes ne soient
toujours pas comblÉes et les erreurs qui en
dÉcoulent soient toujours
vÉhiculÉes.
Avec
ces quelques renseignements nous comprendrons pourquoi les
‘’théologiens’’ de
la majorité traditionnelle, proposent sans cesse de nouveaux
arguments,
toujours plus alambiqués les uns que les autres, sans jamais
exposer correctement
et simplement la saine doctrine sur ces différents modes
d’enseignement de
l’Eglise.
Mais
nous comprendrons aussi, 135 ans après le dogme de
l’infaillibilité
pontificale, 90 ans après la guerre 14-18 qui marquera un
net recul dans
l’enseignement scolastique, et après ces dizaines
d’années de mauvaise
formation du clergé, pourquoi lorsqu’il
s’agit de combler les lacunes et de
corriger l’enseignement donné, des
prêtres dont nous faisons partie, des
séminaristes et des fidèles catholiques sont
accusés de développer des thèses
ou des opinions personnelles, alors qu’il s’agit de
la saine doctrine sur
l’infaillibilité de l’Eglise qui se
trouve ainsi bafouée.
Ces
divergences sont donc les conséquences
inéluctables de ces lacunes et des
erreurs qui en découlent et nous constatons combien ceux qui
ont gravement
manqué et ceux qui manquent encore à leurs
devoirs pour l’exposé de la vraie
foi, desservent grandement la défense de celle-ci.
De plus
ils rendent la tache difficile à tous ceux qui
dénoncent les raisonnements de
gribouille, le mot n’aura pas été trop
fort, ces raisonnements qui se
transmettent depuis des dizaines d’années et qui
entraînent les fidèles dans
l’hérésie sur le magistère.
Malgré cela,
le
catholique qui veut garder la foi, le catholique semper idem,
toujours
le même, tout comme le terme eodem sensu
l’exprime pour transmission du
dépôt de la foi : une continuité sans
changement ni nouveauté, sait qu’il ne
faut pas s’étonner outre mesure de ces
épreuves et de ces divergences. Notre
Seigneur a prévenu :
«Il
est nécessaire qu’il arrive des scandales»
(Matthieu, xviii,
7),
et
saint Paul a donné la raison de cette
nécessité :
«afin
que
soient reconnus ceux d’entre vous qui ont une vertu
(une foi,
précise
C’est donc
dans cet état d’esprit que nous voulons aborder
maintenant ce cinquième chapitre, répondre
à quelques dernières difficultés et
aborder les causes de la situation actuelle de l’Eglise.
Puisque nous avons vu
comment le scandale de ces arguments
et de ces méthodes touchaient la vertu de foi en
l’Eglise, regardons maintenant
comment Mgr de Ségur, avec la simplicité et
l’intelligence de la foi, nous
parle de l’infaillibilité, don surnaturel du céleste
Infaillible accordé
au magistère.
Là encore,
nous remarquons, puisque plusieurs citations de
l’ouvrage du prélat sont contenues dans les
documents que nous réfutons, que
l’auteur aura lu la saine doctrine sans la retenir. Et
pourtant il est
difficile de ne pas s’arrêter sur ces pages qui
manifestent cette foi en
l’Eglise, Corps mystique du Christ, se faisant ainsi
l’écho des sermons de
saint Augustin dont nous avons rappelé l’essentiel
dans nos préliminaires.
«Il
a déclaré (le concile Vatican I,
ndlr)
que, d’après l’enseignement traditionnel
des siècles,
Notre Seigneur a déposé dans le Chef, dans le
Chef unique de Son Eglise, la
pleine puissance d’enseigner l’Eglise universelle,
et par conséquent le don
surnaturel de l’infaillibilité (...) C’est de
Jésus-Christ que dérive
l’infaillibilité de son Vicaire,
et c’est du
Vicaire de Jésus-Christ que découle dans
l’épiscopat, dans le
sacerdoce et dans le peuple chrétien, la grâce
magnifique de l’infaillibilité active ou
passive».
Et
Mgr de Ségur précise cette
infaillibilité
afin que l’on ne croie pas que l’Eglise
enseignée possède
l’infaillibilité active :
«Elle
est passive, nous l’avons vu, pour les
fidèles ; elle l’est même pour
les
prêtres (…). Elle est tout à la fois
active et passive pour l’évêque, lequel,
pasteur vis-à-vis des prêtres et des
fidèles, n’est que brebis vis-à-vis du
Pape (…) Ainsi, l’infaillibilité
de l’Eglise se
résume dans le Pape, comme la
personnalité humaine, dans la tête de
l’homme ; comme la
sécurité
du troupeau, dans le pasteur.
«Ce
n’est pas à dire que le corps
épiscopal, soit dispersé, soit réuni
en concile,
ne participe pas au divin privilège de
l’infaillibilité. Oui, certes :
l’épiscopat catholique (c’est
à dire le corps des évêques qui sont en
communion
avec le Pape) a reçu du Seigneur une promesse
générale d’infaillibilité,
et
Jésus-Christ est avec eux comme il est avec le pape, tous les jours
jusqu’à la fin des siècles. Mais,
notons-le
bien, il n’est avec eux que parce qu’ils sont avec
le Pape, et en tant qu’ils
ne font qu’un avec le
Pape. Il ne leur communique Sa
divine infaillibilité que parce
qu’ils sont unis à l’infaillible Vicaire
du céleste Infaillible» (p. 227 à
229, de l’ouvrage précité).
Ce
rappel nous permet donc de situer, du point de vue doctrinal, le
problème posé
par le magistère de ces 45 dernières
années. Celui-ci réside dans le sujet principal de
l’infaillibilité, ici, le
présupposé souverain Pontife.
Voilà
pourquoi toutes les astuces des hommes pour contourner ce point de
doctrine, ne
posant jamais les bonnes questions et ne respectant pas le principe,
n’engendrent que des atteintes à la foi et font
perdre le sens de l’Eglise.
Dans le chapitre qui
va suivre nous regarderons donc ce que nous dit le Droit Canon
à propos de ceux
qui ont failli dans la foi avant leur élection au conclave
et les conséquences
qui en découlent pour l’Eglise, son
magistère et la sécurité du troupeau.
Mais, nous
l’avons
dit, il nous faudra également compléter la
théologie spéculative, car même si
cette dernière nous permet de réfuter les erreurs
actuelles, il est nécessaire
de recourir à un minimum de connaissances sur la
théologie du Corps mystique et de la conjuration
antichrétienne, et
bien sûr à ce que nous dit l’Epouse du
Saint-Esprit,
V
– Une situation unique
Les colonnes des
Dictionnaires de théologie spéculative ne nous
permettent donc pas d’expliquer
entièrement cette situation dont le point de
départ se révèle être
l’élection
de Roncalli et qui continue sans cesse de s’aggraver,
maintenant sous nos yeux,
sous des apparences de plus en plus trompeuses.
Or, nous ne sommes
pas dépourvus de moyens.«Le chrétien
réfléchi,
compare les faits avec ce qui est prédit»
nous dit fort justement
Mgr Gaume. C’est pourquoi nous devons comparer les faits avec
ce que nous dit
la doctrine du Corps mystique de l’Eglise et constater les
étapes déjà
franchies dans le plan
de la conjuration
antichrétienne.
C’est
d’ailleurs à
partir d’une réflexion exposée par
Monsieur Arnaud de Lassus, et tout en y
répondant, que nous allons pouvoir regarder ces deux
domaines. Commençons par
regarder celui de la conjuration antichrétienne :
Dans sa Note sur le
magistère ordinaire et universel, l’auteur expose
le processus qui pourrait
servir pour accréditer une religion
nouvelle. Mais celui-ci ne fait que citer le
principe, puisqu’il
pense avoir résolu le problème par son
‘’enseignement-magistère’’.
«Pour
accréditer une religion nouvelle
sous couvert catholique, deux choses sont
nécessaires :
-
faire poser par le magistère des
éléments de cette religion nouvelle ;
-
canoniser les actes de ce magistère en lui accordant
l’infaillibilité
(canoniser l’actualité).
De
ces deux conditions, la seconde est la plus importante, car, une fois
qu’elle
est acquise, les fidèles ne peuvent plus se
défendre contre les nouveautés.
D’où l’importance de la question de
l’infaillibilité du magistère ordinaire
et
universel, objet de la présente étude »(p.31
de
Puisque nous avons
déjà largement répondu à
cet argument erroné qui conduit toujours à cette
fausse piste du magistère ordinaire des
évêques, nous devons maintenant nous
arrêter sur les remarques précédentes,
car celles-ci sont précisément des
principes employés dans le plan de la conjuration
antichrétienne.
1-
Ce qui est
incroyable puisque l’auteur parle des différentes
conditions pour accréditer
une nouvelle religion, c’est que lui-même cite la
technique de l’adversaire
dans une de ses revues. Dans un numéro spécial
sur
«Le
pape, quel qu’il soit, ne viendra jamais aux
sociétés secrètes
c’est aux sociétés
secrètes à faire le
premier pas vers l’Eglise, afin de les vaincre tous deux. Le
travail que nous
allons entreprendre n’est l’œuvre ni
d’un jour, ni d’un siècle ;
mais dans
nos rangs le soldat meurt et le combat continue (…). Une
fois votre réputation
établie dans les collèges, dans les gymnases,
dans les universités et dans les
séminaires, une fois que vous aurez capté la
confiance des professeurs et des
étudiants, faites que ceux qui principalement
s’engagent dans la milice
cléricale aiment à rechercher vos
entretiens…
Cette
réputation donnera accès à nos
doctrines au sein du jeune clergé, comme au fond
des couvents. Dans quelques années, ce jeune
clergé, aura, par la force des
choses, envahi toutes les fonctions : il gouvernera, il
administrera, il
jugera, il formera le conseil du souverain, il sera appelé
à choisir le pontife
qui doit régner, et ce Pontife, comme la plupart de ses
contemporains, sera
plus ou moins imbus des principes italiens et humanitaires que nous
allons
commencer à mettre en circulation… Que le clergé
marche sous votre étendard en croyant toujours marcher sous
la bannière des
Clefs apostoliques. Tendez vos filets comme
Simon-Barjona; tendez-les
au fond des sacristies, des séminaires et des couvents
plutôt qu’au fond de la
mer ; et, si vous ne précipitez rien, nous vous
promettons une pèche plus
miraculeuse que la sienne… Vous aurez
pêché une révolution en tiare et en
chape, marchant avec la croix et la bannière, une
révolution qui n’aura besoin
que d’être un tout petit peu
aiguillonnée pour mettre le feu aux quatre coins
du monde ».
C’est donc
dans ces instructions
de
Il suffit de
connaître mais aussi d’admettre, car
l’ennemi sait parfaitement s’infiltrer
dans les groupes de résistance et insinuer que tout cela
n’est qu’un complot
qui n’existe pas, que la conjuration est annoncée
dès le péché originel lorsque
Dieu dit au démon : «Je mettrai des inimitiés
entre toi et la femme, entre ta postérité et sa
postérité : Elle te brisera la
tête, et toi tu lui tendras des embûches au talon»
(Genèse, iii,
15).
Ce sont les deux cités
dont parle saint Augustin. Ce sont
les deux
civilisations opposées,
si bien décrites par Mgr
Gaume dans son Traité
du Saint-Esprit et par Mgr Henri
Delassus dans son ouvrage sur
Puisque nous
supposons que le lecteur connaît ces écrits, nous
pouvons donc ajouter que les
desseins de ces ennemis de Notre Seigneur, consistent
également à détruire
le sacerdoce de Melchisedech (le sacerdoce
catholique) et rétablir le sacerdoce d’Aaron ainsi
que le Temple, tous deux
abolis par Notre Seigneur.
C’est
pourquoi faire marcher le clergé et les fidèles
en leur faisant croire qu’ils
marchent sous la bannière des Clefs apostoliques
leur est toujours
indispensable afin de continuer leurs œuvres, principalement
faire disparaître
l’apostolicité de l’Eglise en invalidant
le sacre des évêques et par la même la
transmission du sacerdoce de
Nous
ne saurions donc mieux faire ici que de conseiller le lecteur de relire
la parabole des
vignerons homicides (Matthieu xxi, 33-46
– Marc xii,
1-12- Luc xx,
9-16). Nous voyons que la vigne fut retirée à ces
vignerons homicides et déicides. Ce qui explique que ceux-ci
n’ont cesse de
vouloir rétablir ce qui leur a été
ôté puisque la vigne du Seigneur est
désormais confiée au magistère de son
Eglise dans cette Nouvelle et Eternelle
Alliance et son Sacrifice perpétuel si bien
décrit par l’Apôtre saint Paul dans
son Epître aux Hébreux.
Après cet
aperçu du programme
de la conjuration antichrétienne et
comparant les faits qui s’accumulent depuis
Il est donc
avéré,
que ces conditions pour accréditer une religion nouvelle,
sont réalisées :
- cet empire
anti-chrétien à envahi les postes et a
posé les éléments d’une religion gnostique
[12] et
c’est cette religion qui sert actuellement à la
réconciliation entre Israël,
le Christianisme et l’Islam, dans les perspectives
d’un monothéisme commun,
religion étape, en vue de l’adoration finale
à l’Antéchrist, à
«l’Homme
d’iniquité».
- ces
éléments ou
principes de base sont donc «canonisés»,
avec toutes les apparences et la force
d’obligation du concile Vatican II et ceux-ci sont
particulièrement contenus
dans quatre décrets et constitutions qui servent
désormais de base pour le
mouvement œcuménique.
N’étant
évidemment pas couverts par
l’infaillibilité, sinon, nous l’avons vu
avec
l’encyclique Satis cognitum de Léon XIII,
«il s’ensuivrait, ce qui est
évidemment absurde, que Dieu Lui-même serait
l’auteur de l’erreur des hommes»,
subsiste
donc le problème qui sera appelé par Mgr Lefebvre
«le coup de maître de Satan»,
celui de l’obéissance aux
‘’autorités’’ qui
imposent de telles nouveautés.
Ainsi, lorsque nous
regardons tous les événements, tous les
arguments, pour essayer de justifier le
refus de ce concile jusqu’à inventer ce «devoir
de désobéissance»
aux autorités reconnues comme légitimes, ce
qui est scandaleux
pour la foi catholique,
il faut bien le dire, c’est l’obstination
des auteurs d’articles, quitte à
s’écarter d’un catéchisme
élémentaire, pour soutenir la
légitimité des autorités,
quand
bien même celles-ci seraient hérétiques.
Ainsi clergé
et
fidèles conciliaires, mais aussi tous ceux dans la
majorité traditionnelle qui
suivent ces arguments
erronés, coopèrent finalement
au projet de
Or, qu’en
est-il donc
de ces «pontifes» qui seront «plus ou
moins imbus des principes humanitaires»
dont parlaient ces instructions ? Qu’en est-il donc ?
La véritable
question
qu’il faut poser et à laquelle il faut
répondre, afin de savoir si la situation
des clercs et des fidèles qui refusent les
nouveautés de Vatican II et toutes
ses réformes, est catholique
ou non, car
nous savons qu’il en coûte chère au
salut des âmes, lorsque l’on invente et
suit des arguments justifiant une désobéissance
à de vrais souverains Pontifes,
successeurs le l’Apôtre saint Pierre.
Ce sont encore les
instructions de
«Dans
quelques années, ce jeune clergé, aura par la
force des choses, envahi toutes
les fonctions : il gouvernera, il administrera, il jugera, il formera
le
conseil du souverain, il sera appelé à choisir le
pontife qui doit régner, et
ce pontife, comme la plupart de ses contemporains, sera plus ou moins
imbus des
principes italiens et humanitaires que nous allons commencer
à mettre en
circulation… ».
Ainsi, même
les
espérances de
Tous ces candidats
depuis 50 ans minimum, ont clapoté en tant que cardinaux,
évêques (ou simple
abbé pour Ratzinger), dans ce cloaca maxima
décrit par Saint Pie X, ce
modernisme, égout collecteur de toutes les
hérésies.
C’est
donc la situation dans laquelle les hérétiques se
placent ipso facto qui
doit guider notre recherche dans
le droit Canon afin de savoir si le magistère a
prévu par
des Actes sur la discipline, objet de
l’infaillibilité de l’Eglise,
l’impossibilité à de tels hommes
d’être élus canoniquement (validement)
sur le
trône de saint Pierre.
Longtemps
l’on a
ferraillé et l’on ferraille encore sur la question
des papes
hérétiques. Les uns disent
que cela est possible
en prenant le prétexte de soi-disant papes
hérétiques dans le passé de
l’Eglise, les autres tout en stipulant que la
possibilité fut envisagée par les
théologiens et canonistes, le cas de papes
hérétiques ne se présente
réellement
que depuis le concile Vatican II, ce qui a engendré une
dichotomie
supplémentaire pour essayer de résoudre la
question de l’obéissance à de telles
autorités : la thèse du pape materialiter-
formaliter : un souverain Pontife reconnu comme
élu canoniquement
sur le siège de saint Pierre (materialiter) mais du fait
qu’il enseigne les
hérésies conciliaires, ne possède pas
les pouvoirs de diriger l’Eglise (formaliter).
Or, il est
intéressant de remarquer, à l’encontre
de ces positions, que mêmes les
instructions de
«Le pape,
quel qui soit, ne viendra jamais aux sociétés
secrètes», car les
conspirateurs savent mieux que certains
supposés défendre la foi catholique, qu’un véritable
successeur de saint Pierre, Vicaire de Notre Seigneur
Jésus-Christ, ne peut
tomber dans l’hérésie dans son
magistère ordinaire ou extraordinaire sur la foi
et les mœurs.
Pour
réaliser leur plan et avoir un Pape "à eux", il
leur fallait donc un
papabile "à eux", un candidat formé et tenu "par
eux", et par
conséquent hérétique avant son
élection.
Nous l’avons
dit, et
le reprécisant ici, nous voulons répondre
également à Monsieur Arnaud de Lassus
et à combien d’autres avant lui et
après lui, que se servir de la crise arienne
(p. 27-28 de
La solution ne se
trouve donc pas en aval de leur élection, mais en
amont, dans la période
précédent leur élection au conclave.
C’est ce
que nous devons maintenant regarder en ayant recours au Droit Canon,
règle suprême
de l’Eglise pour le salut des âmes.
2
– Le Droit Canon
Tous nos lecteurs le
savent, Paul IV stipule dans une constitution en date du 15
février 1559, qu’un
clerc ou même un simple baptisé ayant
dévié dans la foi ne saurait en aucun cas
devenir Pontife, quand bien même tous les cardinaux seraient
d’accord, quand
bien même les catholiques du monde entier lui
prêteraient joyeuse obéissance
durant des décennies. Tous les actes et décisions
d’un tel faux-pontife
seraient juridiquement nuls et non avenus, et cela ipso facto,
sans
qu’il faille une déclaration de la part de
l’Eglise. Tout chrétien de bon sens
le comprend.
Paul IV a
porté ce jugement
ex cathedra et ce jugement est valide à
perpétuité. S’il
est
vrai que la subversion déjà en action du temps de
Léon XIII, aura réussi dans
la majeure partie du XXè
siècle à faire passer cette Bulle dans
l’oubli et pour le grand malheur de l’Eglise
militante qui n’en aura plus
connaissance au moment où elle aurait dû
être brandie face aux imposteurs des
années 60, il n’en reste pas moins que celle-ci
n’a pas besoin d’être
confirmée
par qui que se soit.
Lorsqu’on lit
avec
grand intérêt ce que nous dit J.-M.-A.Vacant, nous
voyons que même un
assentiment du magistère équivaut à
une approbation et devient un enseignement
tacite de ce magistère ; cette Bulle, de nouveau
rappelée par saint Pie X, fut
rangée officiellement dans ce que l’on appelle le
corps des lieux canoniques.
Ce
qui est redoutable, par contre, c’est de découvrir
dans le passé de l’abbé
Montini, que celui-ci étudia des mois entiers les actes du
magistère au Vatican
et forcément le corps des lieux canoniques,
un travail qui ne pouvait
pas être fait sans un but précis.
Par
conséquent, il faut absolument tenir compte du
fait que ce personnage avec ses connaissances des actes du
magistère, savait
parfaitement quels étaient les termes et les moyens
à utiliser, ce qu’il était
permis de faire, mais aussi de ne pas faire, pour ne rien
précipiter dans
Il est donc
inadmissible d’innocenter J.B. Montini et
de faire croire que celui-ci était
« ignorant du magistère
ecclésiastique »,
la seule excuse nous dit saint Thomas d’Aquin, qui puisse
éviter la note
d’hérétique (commentaire
sur toutes les Epîtres de saint Paul, leçon 2 sur
Tite 3/ 10 -11).
Cette
précision est
donc applicable à tous ceux qui sont ainsi parvenus aux
conclaves, et qui sont
malheureusement devenus papabile pour reprendre
l’expression consacrée.
3
-
Nul n’est sensÉ ignorer le magistÈre
En effet, selon Saint
Thomas (somme théologique, I,q. 32,a. 4), tous les
catholiques sont sensés
connaître le magistère de l’Eglise et
les vérités
révélées dans
C’est bien
pour cela
que saint Pie X a obligé chaque clerc à prononcer
le
serment antimoderniste, afin de
s’assurer que nul ne reste ignorant
des condamnations prononcées à
l’encontre des erreurs maçonniques modernistes.
Il est donc
impossible de contourner ce qui s’applique à ces
personnages. Nous venons de
parler de Montini, sur lequel il faudrait ajouter le
problème de ses origines,
celui des marranes introduits dans la vigne du Seigneur, mais il faut
citer
aussi Roncalli moderniste initié à la F\ M\, celui qui fut
l’instrument idéal pour le plan de la conjuration
anti-chrétienne et convoquer
un concile, Luciani acquis au modernisme, Wojtyla imbus de fausse
philosophie
et théologie, ainsi que Ratzinger dont la pensée
et les écrits modernistes sont
connus, ce qui sans abjuration de leur part, en ont fait et en font
pour ce
dernier, des personnages, là encore ipso facto hors de l’Eglise avant leur
élection au conclave.
Dans ces faits, une
difficulté subsiste, dont la cause elle-même est
condamnable, celle du laxisme
de notre monde actuel et dont la majorité traditionnelle
n’est pas exempte car
celle-ci ne dénonce jamais le parjure de ces hommes qui ont
pourtant tous fait profession
de foi catholique et prêté le serment
anti-moderniste. Quels sont
ceux qui parlent d’évêques
hérétiques ou d’abbé
hérétique en ce qui concerne
Ratzinger ?
En
effet, combien de fois n’entendons-nous pas
dénoncer l’hérésie, sans
jamais
voir ou entendre désigner le nom de ces
hérétiques ?
Et
pourtant ces personnes doivent
être désignées
et dénoncées comme il se
doit
[15] ,
afin que les fidèles puissent éviter les
hérésies, ne pas être en union avec
l’hérétique et cessent enfin de
«croire qu’ils marchent sous la bannière
des clefs
apostoliques».
Ces
personnages étant tombés dans
l’hérésie formelle et même
avec pertinacité, sans
même qu’une sanction canonique soit
portée à leur égard, se sont
placés
d’eux-mêmes en dehors de l’Eglise.
Les faits
étant
connus bien avant le concile, et ceux-ci s’amplifiant encore
pendant la période
conciliaire, tous les
évêques et cardinaux qui
avaient autorité pour dénoncer
l’hérétique, ont
prévariqué ;
tous ont manqué au devoir de leurs charges,
particulièrement de gardiens
de la foi. Et c’est bien parce
qu’il y a
eu prévarication que ces hommes furent élus et,
malgré toutes les apparences,
ne sont point les pasteurs du troupeau. C’est cette
prévarication qui nous vaut ce châtiment de
Vatican II et toutes ces
difficultés rencontrées par des arguments qui
s’éloignent sans cesse de la
saine doctrine sur le magistère et
l’infaillibilité de l’Eglise.
Il n’est donc
pas
question de papes ‘’materialiter’’,
suivant cette dichotomie à laquelle nous venons de faire
allusion, et qui,
suivant cette thèse, pourraient en se convertissant et en
abjurant leurs
hérésies, Vatican II et ses réformes,
posséder les pouvoirs de saint Pierre,
mais bien d’usurpateurs
suivant le sens
donné par Paul IV dans sa Bulle cum ex
apostolatus,
servant d’instruments pour appliquer le principe du solve
et du coagula,
ou encore cette technique du démon : diviser
pour régner.
Ces hommes composent une hiérarchie qui
n’est pas celle de l’Eglise de Notre
Seigneur Jésus-Christ car ils ne sont
pas rentrés dans la bergerie
par la porte, mais ils l’ont «escaladée
par un autre point». C’est ce
que Notre Seigneur Jésus-Christ nous indique et
c’est aussi ce qui sera repris
par le magistère en termes juridiques infaillibles dans le
Droit Canon :
«En
vérité, en vérité, je vous
le dis : celui qui n’entre point par la porte
dans le bercail des brebis, mais y monte par ailleurs, est un voleur et
un
larron. Mais celui qui entre par la porte, est le pasteur des brebis.
C’est à
celui-ci que le portier ouvre, et les brebis entendent sa voix, et il
appelle
ses propres brebis par leur nom, et les fait sortir. Et
lorsqu’il à fait sortir
ses brebis, il marche devant elles, et les brebis le suivent, parce
qu’elles
connaissent sa voix. Elles ne suivent point un étranger,
mais elles le fuient,
parce qu’elles ne connaissent point la voix des
étrangers » (St Jean
10 / 1 à 5).
Et comme les
auditeurs ne comprenaient pas ce qu’il leur disait, Notre
Seigneur se mit à
leur expliquer cette parabole toujours en termes solennels:
« En
vérité,
en vérité, je vous le dis c’est MOI qui
suis la porte des brebis (…) le voleur ne vient que pour
voler, égorger et
détruire (…) mais le mercenaire, et celui qui
n’est point pasteur, dont les
brebis ne sont pas le bien propre, voyant le loup venir, laisse
là les brebis
et s’enfuit ; et le loup ravit et disperse les brebis »
(St Jean
10 / 7 à 13).
Cet
enseignement que Notre Seigneur donnait
fut cause de dissension parmi les auditeurs au point que certains
d’entre eux
se disaient :
« Il
a en lui
un démon, et il a perdu le sens ; pourquoi
l’écoutez-vous ? »
(St Jean 10 / 20).
A cela, et pour notre
instruction concernant le domaine des deux cités, des deux
camps, des deux
étendards qui s’opposent, Notre Seigneur
Jésus-Christ répond :
« Quelqu’un
peut-il pénétrer dans la maison d’un
homme vigoureux et enlever tout son
mobilier sans l’avoir garrotté au
préalable ? c’est alors seulement qu’il
peut
mettre sa maison au pillage. Qui
n’est pas avec Moi
est contre Moi, et qui n’est pas avec Moi disperse »
(Matthieu 12 / 29-30).
C’est
donc tout cet enseignement que nous
retrouvons dans cette constitution cum ex apostolatus,
document ex
cathedra, engageant l’infaillibilité du
magistère de Paul IV, pour éviter
qu’un personnage soupçonné
d’hérésie puisse se faire
élire pape. Celui-ci, en
effet, confia à l’un de ses proches :
« Pour vous dire la
vérité, nous avons
voulu nous opposer aux dangers qui menaçaient le dernier
conclave et prendre de
notre vivant des
précautions pour que le diable
n’asseye pas à l’avenir un des siens sur
le siège de Saint Pierre» (Louis
Pastor : Histoire des papes
depuis la fin du moyen age, Paris 1932, tome 14, p. 234).
Et
c’est pourquoi la constitution stipule
d’une façon très claire les conséquences
d’une telle élection :
«Nous ajoutons que si
jamais il advient
qu’un évêque, même ayant
fonction d’Archevêque, de patriarche ou de
primat ; qu’un cardinal de l’Eglise
romaine, même légat, qu’un souverain
Pontife même, avant
leur promotion ou
leur élévation au cardinalat ou au Souverain
Pontificat, ont dévié de la foi ou
sont tombés dans quelque hérésie la
promotion ou l‘élévation même si
cette dernière a lieu dans l’entente et
avec l’assentiment
unanime de tous les
cardinaux- est nulle, non avenue, sans valeur (…)».
Ainsi
le catholique, à la voix de l’étranger,
doit fuir celui-ci, fuir
l’hérésie et même ce qui est
proche de l’hérésie comme le rappelle le
Droit canon. Se
faisant il ne fait que se conformer aux conseils de
l’Apôtre saint Jean :
«Si
quelqu’un vient à vous et n’apporte
point cette doctrine (du Christ), ne le recevez
pas dans votre maison, ne lui dites pas même salut. Car celui
qui lui dit salut
communique
à ses œuvres mauvaises»(2
Jean x, 11),
et encore au conseil
de l’Apôtre saint Paul : «Evite l’homme
hérétique»
(Tite 3 / 10).
Voilà
donc à qui ont affaire tous ceux qui croient
marcher sous la bannière des
clefs apostoliques, mais qui font allégeance
à des antichrists qui ont
pillé les trésors de grâces de
l’Eglise, c’est à dire
invalidé les sacrements,
en commençant par le sacre des évêques
et cela avant tout autre rituel de la
liturgie catholique romaine.
Trente-sept ans
après
les réformes où
rien n’aura été
épargné et laissé
au hasard, Ratzinger, sous des allures de faux
conservateur,
continue le solve, et nous ne parlons ici que du
sujet qui intéressera
plus particulièrement nos lecteurs, en agissant par la
séduction en vue de la ‘’régularisation’’
de
Avec ces rappels
sur la conjuration anti-chrétienne, le Droit canon et cette
actualité de la
tradition, nous aurons donc donné la véritable
raison pour laquelle Vatican
d’eux et ses réformes, la gnose et
l’œcuménisme, les
magistères conciliaires et postconciliaires, ne sont pas
couverts par
l’infaillibilité.
En
ce qui concerne maintenant l’obéissance
à de telles autorités et aux actes de
leurs magistères, tous les arguments, tout aussi
extravagants les uns que les
autres pour justifier un quelconque «devoir de
résistance» ou de
«désobéissance» et qui
engendrent là encore des atteintes à la vertu
théologale
de foi, proviennent d’une méconnaissance, entre
autre, du contenu de la
constitution de Paul IV. Tous ces faux arguments tombent
d’eux-mêmes avec ce
que celle-ci stipule :
«On ne pourra la
tenir (la promotion ou
l’élévation au souverain Pontificat)
pour légitime en aucune de ses parties et
elle ne confère ni ne peut être censée
conférer quelque pouvoir
d’administration au spirituel et au temporel à des
tels hommes promus évêques,
archevêques, patriarches ou primats, ou
élevés au cardinalat ou au Souverain
Pontificat. Tous leurs dits, faits et gestes, leur administration et
tout ce
qui en découle, tout est sans valeur, et ne
confère aucune autorité, aucun droit
à personne».
Il est donc fort
regrettable que cette constitution n’ait
pas été ressortie et brandie
par ceux qui, lorsqu’il était encore temps, nous
l’avons dit, faisaient
autorité de leur vivant. Cela aurait
évité bien des divergences et des
divisions dans la recherche des arguments pour refuser Vatican II, les
magistères conciliaires et postconciliaires. C’est
cette recherche désordonnée
des arguments qui a fini par faire rallier les uns, et qui fait
toujours
prendre de graves risques à certains autres.
Pourtant ces
modalités pratiques de la constitution de Paul IV
s’appliquent directement aux
magistères précités. Celles-ci font de
Vatican II un conciliabule
dont toutes les
applications sont juridiquement
nulles,
non avenues et sans valeur. C’est la seule raison qui nous
permette de tout
rejeter, en bloc, sans
chercher, comme certains l’on fait et
d’autres qui le feront encore, à reconnaître
le concile à la lumière de
4-
Vatican II
était donc une assemblÉe
dÉpourvue de pasteur lÉgitime, les
magistères suivants et actuels
également. Il est nécessaire
de l’affirmer
surtout pour ceux qui avancent aujourd’hui les arguments de
l’impossibilité
d’une telle situation. En effet, à ceux qui
soutiennent que la visibilité ne
peut être retirée à l’Eglise,
il faut rappeler que cette situation n’est pas
impossible à expliquer, à condition que les
‘’théologiens’’
actuels cessent
d’accommoder à leurs arguments les colonnes des
Dictionnaires de théologie qui
ne sont pas faites pour cela, mais tournent plutôt leurs
regards vers la théologie
du Corps mystique de l’Eglise bien mal
menée, là encore, par certains clercs, et
tiennent compte également de
l’enseignement des souverains Pontifes de la fin du XIXè
et du début
du XXè siècle qui ont
bénéficié des travaux qui les ont
précédés et
d’une meilleure approche sur une situation qui avait
déjà failli être celle que
nous vivons actuellement si le cardinal Rampolla avait
été élu en 1903.
En cela, ces
clercs, pourraient se mettre vraiment à
l’école de saint Pie X qui finalement
fut l’élu de ce conclave et retenir ce que le
saint Pontife enseignait dans son
encyclique Communium rerum :
«Ne faut-il
pas que l’Eglise de jour en jour, prenne d’avantage
la ressemblance du Christ ?
Ne faut-il pas qu’elle soit comme la vivante image de celui
qui a souffert de
tels tourments et si nombreux»
(21 avril 1909).
Pie XI dans
son encyclique Miserentissimus Redemptor, ne sera
pas moins
explicite :
«La passion
du Christ est renouvelée et, en quelque manière,
continuée et achevée dans son
corps mystique qui est l’Eglise… »(6
juin 1928).
Mais le
souverain Pontife le plus explicite dans ce domaine fut Léon
XIII, puisque
celui-ci a compris l’action des ennemis du Christ sur Son
Eglise, précisant
sans ambiguïté cette action qui retirerait le
pasteur et disperserait le
troupeau :
(…) L’Eglise,
épouse de l’Agneau Immaculé, la voici
saturée d’amertume et abreuvée de
poison,
par des ennemis très rusés; ils ont
porté leurs mains impies sur tout ce
qu’elle désire de plus sacré. Là où fut
institué le
siège du bienheureux Pierre, et la chaire de
Cette
partie de l’exorcisme contre Satan et
les anges apostats (supplique à Saint Michel
Archange) composée par Léon
XIII, mais supprimée des versions postérieures
à 1903, (ce qui est une preuve
supplémentaire de l’action des ennemis
très rusés occultant l’acte de
Léon
XIII), démontre précisément que le
souverain Pontife fut divinement
inspiré
[16] sur
ce
que deviendrait la situation de l’Eglise et c’est
la raison pour
laquelle il l’a prémuni par cet exorcisme, tout
comme Paul IV avait lui aussi
averti l’Eglise par plusieurs Bulles dont celle que nous
avons citée
précédemment.
Avec
ce rappel, nous comprenons toute la
portée de la prophétie de Zacharie(xiii,
7) qui concernait Notre Seigneur et que le divin Rédempteur
accomplit au début
de Sa Passion :
«Alors
Jésus leur dit : Vous tous vous
prendrez du scandale à Mon sujet pendant cette
nuit ; car il est
écrit : Je frapperai le pasteur, et les brebis du
troupeau seront
dispersées» (Matthieu, xvii, 31-
Marc, xiv,
32 - Jean xvi,
32).
Dans ce qui
rentre désormais dans les étapes de
C’est donc
dans cette
théologie du Corps mystique que nous
pouvons également saisir toute la portée du
Psaume 21 que Notre Seigneur
accompli sur la croix, entrecoupé de spasmes. Nous y voyons
le divin Crucifié
priant pour «Son Unique» (verset 21), pour Son Epouse,
celle que l‘«assemblée des
méchants a assiégée»
(verset 17), c’est à dire ce concile
Vatican d’eux (21è concile
œcuménique
[17] )
composé de tous ceux qui sont décrits dans les
versets 13 et 17a, et qui sont
désignés nous l’avons vu, comme des
ennemis très rusés, ces antichrists du
moment que le Maître dit : «Qui
n’est pas avec Moi est contre Moi, qui n’est
pas avec Moi disperse».
Cette
«assemblée des méchants»,
ce
concile avec toutes ses irrégularités
[18] ,
comme pour le procès de Notre Seigneur, a donc
livré l’Eglise aux membres de
cet empire antichrétien dont le but, nous l’avons
vu, toujours le même, est
celui de «s’élever contre le Christ et
de détruire
Son Eglise».
Voilà
pourquoi, avant de regarder ce que nous
dit
Ce que Léon
XIII a
perçu le 13 octobre 1884 est devenu
rÉalitÉ. Le vicaire du
Christ avait discerné ce qu’allait devenir la
situation de l’Eglise et avait prémuni celle-ci
par cet exorcisme, exorcisme
qui a protégé l’Eglise pendant 80 ans
environ. La subversion qui a réussi à
mutiler cette prière et plus encore, cette tentative de
placer définitivement
cette partie de l’exorcisme aux oubliettes, nous prouve
la réalisation de la prophétie.
Mais il
n’est «rien de caché qui ne
soit (tôt ou tard) révélé»
(Matthieu, x,
26), voilà pourquoi
avec cet exorcisme et
Par
conséquent nous
ne devons pas oublier ce qui dans la pédagogie divine
s’est toujours réalisé.
Lorsque nous lisons les commentaires sur cette prophétie de
Zacharie accomplie
par Notre Seigneur et qui de nouveau se
renouvelle pour l’Eglise, les faits qui
s’accomplissent sous nos yeux nous démontrent
bien que Notre Seigneur à commencé
d’accomplir ce qui est conforme à Sa justice.
En effet, les
prophètes lorsqu’ils annonçaient les
calamités qui devaient fondre sur Israël,
supposaient que la nation ne serait pas totalement détruite,
mais qu’un reste
survivrait parce que le Seigneur poserait Sa main sur ceux qui lui
resteraient
fidèles.
La dernière
partie du
verset 7 dans cette prophétie de Zacharie le
rappelle :
(…)
et Je tournerai Ma main vers les petits ».
Ce qui était
de
rigueur dans l’Ancien Testament, et qui nous est
indiqué par le prophète
Amos : «Le Seigneur ne fait rien sans
qu’il
ait révélé son secret à ses
serviteurs, les prophètes»
(Amos 3 /
7), Notre-Dame, pour
les membres de l’Eglise que
nous sommes, se charge de le faire.
Notre-Dame
intervient en tant que Mère de ce Corps mystique.
C’est le but de ses
apparitions et de ses messages où nous sont
rappelés toute cette pédagogie
divine.
Par
conséquent, 75 ans après les faits
signalés par Léon XIII, ce qui correspond
maintenant au concile Vatican d’eux et ce plus grand pouvoir
accordé aux démons
et aux membres de la conjuration antichrétienne, au service
de Satan, le père
du mensonge, et dans ce mystère
d’iniquité qui se déroulent sous nos
yeux, nous
constatons :
-
que le troupeau est privé de pasteur et la majeure partie de
celui-ci,
dispersée, coure à tout vent de doctrine,
-
que Notre Seigneur disperse les superbes et fait revenir sa main sur
les
petits, les humbles, sur ceux qui sont fidèles, qui gardent
la foi en l’Eglise
dans cette période
d’insécurité doctrinale.
Et nous souvenons
avec crainte et piété :
-
qu’il sera question de l’épreuve, pour
purifier
[19] .
Cette opération douloureuse, tant de fois
rappelée dans les raisons des guerres
et des châtiments que nous vivons déjà,
est nécessaire et aura pour
résultat de purifier des scories, de resserrer les liens de
la foi et de rendre
plus douces les relations avec Notre Seigneur Jésus-Christ
dont le règne tant
de fois annoncé, sera établit après
une victoire éclatante de Notre-Dame.
Voilà
pourquoi toutes les prophéties reconnues par le
magistère de l’Eglise ainsi que toutes celles qui
ont été éprouvées,
contiennent toutes, non pas des mièvreries qui encensent le
magistère
conciliaire, un piège de plus pour faire croire aux
fidèles qu’ils marchent
sous la bannière des clefs apostoliques,
mais au contraire de sévères
avertissements afin que les âmes se
détournent des persécuteurs de
l’Eglise, implorent
le Ciel, par leurs prières et par leurs
pénitences.
5-
RÉsumÉ des argumentations
Après ces
rappels de
la doctrine sur l’infaillibilité de
l’Eglise et que nous avons voulu compléter
par la théologie du Corps mystique afin de donner quelques
éléments de réponse
à cette question de la visibilité de
l’Eglise, nous pouvons donc résumer ce que
nous avons développé dans ces chapitres.
La
question que Vatican II pose à la conscience catholique se
trouve
résolue :
-
dans le respect du principe, c’est
à dire dans le respect de
l’infaillibilité du magistère garanti
par la véracité de Dieu,
-
dans le respect du fait, puisque Vatican II
n’est qu’un conciliabule
avec un enseignement et des réformes qui ne sont pas les
œuvres de l’Eglise
catholique.
La
question de la visibilité de l’Eglise à
laquelle nous avons voulu répondre
puisque celle-ci est étroitement liée
à la conjuration antichrétienne, est
résolue lorsque l’on admet que l’Eglise
dont Notre Seigneur Jésus-Christ
demeure la tête, et le Saint-Esprit,
l’âme, passe par les étapes de
Par
contre, nous aurons constaté que l’argumentation
de l’auteur et la doctrine qui
en résulte n’est certainement pas simple et surtout
n’est pas catholique. Ce qui nous
amène à signaler que tous les
ouvrages actuels qui cherchent à prouver par un moyen ou par
un autre que
l’église conciliaire est l’Eglise de
Notre Seigneur
Jésus-Christ, sont des argumentations
qui manifestent :
-
un recul certain dans les connaissances sur le magistère et
les conditions de
l’infaillibilité,
-
un manque d’esprit de foi et de sens de l’Eglise,
-
l’oubli de la théologie du Corps mystique tant de
fois utilisée par les Pères
de l’Eglise et les théologiens pour
réfuter les hérésies,
théologie qui exprime
si bien le lien entre le Christ et son Eglise,
-
une connaissance superficielle du plan de la conjuration
antichrétienne,
-
ou ce qui est plus grave encore, un refus de voir dans la
réalité présente, le
résultat de cette conjuration contre le Christ et Son Eglise,
-
et enfin le refus de se pencher sur ce que nous dit
Avec
l’exemple de
Notre Seigneur sur la croix priant pour Son Eglise, Son Unique
qui
serait un jour assiégée par ce «concilium
malignantium», cette «assemblée
des méchants», et l’exemple de
Notre-Dame qui retenait et méditait
toutes ces choses dans son Cœur, nous pouvons
aborder ce que Notre-Dame
elle-même annonce dans son message à
Mélanie.
6-
L’Éclipse de l’Église
Constatant
qu’une
partie du clergé, même dans la majorité
traditionnelle, boude le domaine
vraiment surnaturel de la doctrine, ne nous faisons pas trop
d’illusion
lorsqu’il s’agit de parler des
révélations privées. Celle-ci
cherchera sans
doute toujours à expliquer la situation actuelle par des
circonvolutions fort
savantes et nous aurons assez démontré comment l’astuce
de l’homme, du
‘’théologien’’ qui
n’agit pas avec un véritable esprit de foi,
réussi à compliquer la théologie au
point de la rendre rebutante et très
souvent erronée. Or, nous devons
rappeler que l’Eglise, dans son
magistère légitime, n’a jamais exclu la
révélation privée de
l’économie de la
loi nouvelle pour la direction des âmes.
Une homélie
du cardinal Pie,
qui mérita un bref pontifical de Pie
IX, nous rappelle quelles sont les règles
que l’Eglise observe dans ce domaine, même si
«Il ne s’en
suit pas de là que la
révélation privée ait
été exclue de l’économie de
la loi nouvelle. La raison
toute seule nous enseigne qu’il est toujours libre
à Dieu de se mettre en
rapport avec Sa créature ; et les annales de
l’Eglise nous montrent de
siècle en siècle de grands fruits de
sainteté obtenus (…) des directions
très
opportunes offertes au peuple chrétien par la voix des
communications
extraordinaires». C’est bien dans ce même
sens que nous devons entendre ce
passage de l’Epître de l’Apôtre
saint Pierre : «Si quelqu’un
parle, que
ce soit des oracles de Dieu».
Puisque l’on
peut
être conduit fort loin dans ce domaine, le cardinal Pie
n’oublie pas de faire
cette remarque :
«Assurément
(…) s’il y a des visions
vraies, il y en a de fausses ; j’accorde même,
étant donnée la disposition des
esprits, à certaines époques surtout,
qu’une vision vraie devient le signal
d’une multitude de visions fausses».
Et voici
l’argument
du cardinal, celui que l’Eglise a toujours
observé :
«…armé
de l’autorité de l’Apôtre
(saint
Paul), lequel à côté du principe,
établit la règle au moyen du
discernement :‘’Donnez-vous
bien garde, dit saint Paul, d’éteindre
l’Esprit, et de mépriser de parti
pris toute espèce de révélations.
Mais soumettez-les
à l’épreuve, et retenez ce qui est bon»
(I Thessaloniciens, v
19-25). Ainsi fait l’Eglise. Elle a
appris de saint Jean «qu’il ne faut pas se
fier à tout esprit, mais qu’il
faut éprouver
si les esprits proviennent de Dieu»(I Jean 4
/1).
C’est ainsi
que l’Eglise
a reconnu les apparitions à Maximin et Mélanie
à
Le pèlerin
non
averti, lorsqu’il monte au sanctuaire de
Nous ne pouvons donc
pas négliger ce que Notre-Dame nous fait savoir sur
l’Eglise de son divin Fils,
Elle qui est l’Epouse du Saint-Esprit et qui
connaît ce qui fut déjà
annoncé en
Genèse, iii,
15, et ce qui se
continue actuellement : ces inimitiés entre
la descendance du démon, le prince de la cité du
mal, et sa descendance, la
descendance de Celle qui est désormais la base de
Mgr Gaume, en nous
rappelant l’existence des deux cités qui
s’opposent depuis le péché originel,
nous offre de beaux passages sur Notre-Dame, la première
création du
Saint-Esprit dans le Nouveau-Testament :
«Notre-Dame
est crée pour être l’Epouse du
Saint-Esprit et la mère du Verbe (…). Si vous
demandez dans quel but le Saint-Esprit s’est ainsi
reposé en elle, les anges et
les hommes répondent : parce que Marie devait être
Son épouse, la mère du Verbe incarné,
la base de
Sur
la sainte montagne de
Dans ses paroles
inspirées par le Saint-Esprit, Notre-Dame indique cette
perte de la foi en ce
lieu précis parce que Rome c’est bien
évidemment le Siège apostolique et ceux
qui ont failli dans la foi et qui ont réussi à
l’investir ne sont point les
pasteurs du troupeau mais au contraire ceux qui pillent et dispersent
les
trésors de grâces de l’Eglise
[20] .
Ce pillage et cette
dispersion des trésors de grâces sont les œuvres de
l’empire antichrétien, la réalisation
du plan de la conjuration antichrétienne.
Celle qui consiste depuis 45 ans à
dissoudre(solve), nous l’avons
dit en désignant l’invalidité du sacre
des évêques et par-là même de
l’apostolicité de l‘Eglise, et qui
continue de s’accomplir par ces loups
couverts de peaux de brebis.
C’est cette
action et
ses conséquences que Notre-Dame désignent,
toujours en très peu de mots,
par cette expression : «L’Église
sera ÉclipsÉe».
Expression
qui résume
toute cette situation dans laquelle nous sommes depuis 45 ans,
situation unique
et par conséquent qui ne peut être
comparée avec aucune autre crise dans
l’histoire de l’Eglise. Même avec la
crise arienne, par exemple, où nous voyons
régulièrement les
’’théologiens’’
actuels chercher en vain leur argumentation.
Notre
Seigneur demeurant la tête de l’Eglise, le
Saint-Esprit son âme, l’éclipse de
l’Eglise signifie donc :
-
l’absence du pasteur qui garantissait l’union et la
sécurité du troupeau,
-
la disparition de l’infaillibilité du
magistère puisque nous avons vu que
celle-ci se résume dans un pape légitime,
véritable successeur de saint Pierre.
-
la réduction de la source de la grâce,
conséquence de la réforme des
antichrists dans le domaine de la liturgie, en premier lieu
l’invalidation du
sacre des évêques, et par-là
même du sacerdoce et de la plupart des sacrements
qui en découlent.
-
la diminution de la charité.
-
la foi catholique et la pratique religieuse réduite
à la dimension de
domesticité, la chaire de saint Pierre devenue le
trône de l’abomination de
l’impiété, et les sanctuaires
livrés au culte impie.
Toutes ces actions
des ennemis du Christ, sont donc les œuvres de ceux qui
composent malgré toutes
leurs apparences trompeuses, une
église qui n’est
pas celle de Notre Seigneur Jésus-Christ, mais celle
composée par ce faux
magistère qui éclipse celle-ci.
Et c’est donc
dans
cette éclipse que nous nous trouvons, avec de
surcroît ce dilemme dont nous
avons parlé dans les premiers chapitres, ces entraves
posées par ceux
qui croient marcher sous les étendards des clefs
apostoliques, mais qui confondent
l’église conciliaire avec l’ Eglise
catholique.
Ainsi
dans cette méprise, ceux-ci sont comme des hommes ne
connaissant pas la réalité
de ce phénomène astral et qui pensent avoir
affaire au travail du soleil sur
lui-même, alors que la réalité est tout
autre puisqu’il s’agit de la diminution
de la lumière opérée par
l’astre mort, la lune qui s’interpose entre le
spectateur et le soleil qui, lui, demeure inchangé.
Combien de fois ne
trouvons-nous pas cette méprise particulièrement
grave car les fidèles sont
invités à faire confiance à ces
’’théologiens’’ qui
dans leurs argumentations rendent l’Eglise
elle-même responsable de l’obscurité
qui s’étend aux domaines que nous venons de
citer ! Tous les sophismes de
la majorité traditionnelle sont fort
révélateurs de cette confusion.
Nous pourrions donner
bien des exemples et de tout récents, mais il nous semble
que le plus
caractéristique est celui contenu dans la brochure
envoyée par
«L’Eglise
catholique n’agit
plus en phare de la vérité qui
illumine les cœurs et dissipe l’erreur, mais plonge
l’humanité dans la brume de
l’indifférentisme religieux,
et bientôt dans
les ténèbres de l’apostasie silencieuse » !
(p. 33 de l’opuscule, Lettre à
nos frères prêtres, janvier 2004).
Cette
analyse totalement erronée, à
l’opposé de la doctrine
catholique sur la sainteté de l’Eglise, de
l’unité d’enseignement entre le
Christ et l’Eglise, de la théologie mystique et
surtout de ce que nous dit
7
-
Conclusion
Après cette
réfutation des arguments erronés, le rappel de la
doctrine sur l’infaillibilité
et la comparaison des faits avec ce qui est prédit, nous
comprendrons que dans
cette situation unique de l’Eglise, il est
nécessaire et urgent de bien situer les camps
qui s’affrontent et de bien
saisir la nature du combat à mener,
car ceux qui cherchent
continuellement à prouver la
légitimité
des autorités conciliaires et postconciliaires, à
prouver également la validité
des nouveaux rituels, s’alignent eux-mêmes sur
l’action de ces pilleurs des
trésors de grâces.
C’est vers
Notre-Dame
de
«Sauvez-moi,
Seigneur, car il n’y a plus de saint, car les
vérités ont été
diminuées par les
enfants des hommes. Chacun ne dit à son prochain que des
choses vaines ; leurs
lèvres sont trompeuses, et ils parlent avec un
cœur double. Que le Seigneur
détruise toutes les lèvres trompeuses, et la
langue qui se vante avec jactance»
(psaume, xi,
3-4)
[21] .
Que Notre-Dame de
Gaude,
Maria Virgo, cunctas hæreses sola interemisti
Réjouissez-vous,
Vierge Marie, vous seule avez détruit
TOUTES les hérésies
Trait de la messe Salve,
Sancta Parens
"Combattez, enfants de lumière, vous,
petit nombre qui y voyez"
Nous
précise la très sainte Vierge Marie dans son
message à
Abbé
Michel
Marchiset.
[1] Lire son ouvrage fondamental,
étude unique et
primordiale, L’infaillibilité du
Magistère Ordinaire Universel :
[2] Abbé Lucien, ouvrage
cité en référence par
l’auteur
dans la note 3, p.4.
[3] Mgr Louis Prunel, Cours
supérieur de religion, 1932,
tome II, p. 153.
[4] Le lecteur en possession des
documents peut comparer
la dichotomie de la p. 77 (Aide-mémoire) et celle de la p.7
( Note).
[5] Chanoine Berthod, professeur
à Ecône, à ne pas
confondre avec l’Abbé Berto, théologien
de Mgr Lefefvre pendant les premières
années du concile.
[6] Chanoine Georges Bareille, Le
catéchisme romain.
Tome II, Le dogme, p. 604-605. Librairie J. M.
Soubiron, Editeur à
Montréjeau (Haute-Garonne), imprimatur 2 juillet
1906.
[7] J.B. Franzelin, Tractatus
de divina traditione et
scriptura, 1875. Cité par l’auteur en p.
17 de
[8] p. 24 de
[9] pour
[10] supplément au
n° 29 . Action Familiale et Scolaire (AFS).
[11] Les deux ouvrages
cités sont en vente aux Editions
Saint- Rémi, BP 80 – 33410 Cadillac. Ils DOIVENT
être lus et médités.
[12]
[13] A lire : Petit
catéchisme du Syllabus de
Mgr Gaume (50 pages) aux Editions saint-Rémi, BP 80 - 33410
Cadillac.
[14] Tous les bons manuels de
doctrine réfutent cet argument. A
propos du Pape Honorius
régulièrement cité lire : Honorius
a-t-il été monothélite ?
de
l’Abbé B.-M. Constant, Editions
Saint-Rémi, précitée.
[15] En cela l’on se
conforme à l’injonction de Léon XIII
qui recommande, dans son encyclique Humanum genus,
d’arracher leur
masque aux ennemis de l’Eglise.
[16] Selon la version la plus
largement acceptée de ce
qui s’est passé le 13 octobre 1884,
après que le Pape Léon XIII eut
terminé
[17]
[18]
[19]
[20] Remarquons bien la
formule de la très sainte Vierge Marie : ROME. Elle
ne dit pas :
L’ÉGLISE. La très sainte
Vierge Marie connaît la théologie et
sait faire la différence entre Rome et l’Eglise.!
[21] Traduction selon