Virgo-Maria.org
Gaude, Maria Virgo, cunctas hæreses sola interemisti.
(Trait de la Messe Salve, Sancta Parens)
lundi 6 février 2006
« Après cette élection, il n’était guère difficile de voir quel était le groupe qui était assez organisé pour prendre la direction des opérations. Le Rhin avait commencé de se jeter dans le Tibre » (Ralph Wiltgen, s.v.d., Le Rhin se jette dans le Tibre, le concile inconnu, Ed. du Cèdre, 1974, page 19).
Depuis plusieurs mois, quelques clercs bien placés dans les organes dirigeants de la FSSPX sont très actifs dans les « opérations de rapprochement avec Rome », soit en agissant directement auprès du Vatican, soit en préparant les fidèles au Ralliement à Ratzinger, notamment en France, grâce aux media qu’ils contrôlent de longue date (Fideliter, DICI, …). On sait aussi que des réunions directes ont eu lieu entre Mgr Fellay et les Abbés Ratzinger ou Hoyos, pour certaines tenues secrètes aux fidèles. Quant au long monologue du Supérieur général de la FSSPX à Saint-Nicolas-du-Chardonnet le 10 décembre dernier, il a brouillé les pistes… et tendu un rideau de fumée devant les compromissions en marche et les silences complices. Il semble que la même tactique d’endormissement ait prévalu le 1er février lors de la réunion de Flavigny avec les communautés religieuses et le lendemain lors des prises de soutane.
Ainsi, on n’a pas entendu la
FSSPX dénoncer la mise à
l’étude d’un
« divorce catholique » par un
cardinal de Curie[1]
pas plus que le délirant éloge du Nouvel ordre
mondial fait à Noël par Ratzinger, ou encore de
souligner que la dernière encyclique Deus est
Caritas qui vient d’être
publiée tient plus du tantrisme que du catholicisme. Mgr
Fellay a bénéficié coup sur coup
récemment de deux entretiens journalistiques complices
auxquels Mgr Lefebvre n’eut jamais droit : le
premier devant l’AJIR (association des journalistes
d’information religieuse) à la Maison de la Radio
le 13 janvier, dans lequel Mgr Fellay comparait l’Eglise
conciliaire à « un
zoo » (télégramme AFP), le
second dans La Croix,
très complaisant lui aussi. Quand
Ce dossier a pour but de mieux identifier le milieu étranger dont les idées influencent ces « démarches » : des universitaires allemands à la théologie douteuse, voire carrément hérétique, proches de longue date de Ratzinger, au milieu desquels évoluent l’Abbé Schmidberger et Mgr Fellay. Une fois encore, il ne s’agit pas ici d’allégations mais, malheureusement, de faits.
Pour la compréhension de nos
lecteurs, il faut savoir que bien des personnes – notamment
les laïcs – que nous allons évoquer
gravitent dans le milieu des facultés publiques de lettres
classiques et de théologie – soutenues en
Allemagne par l’Etat –, en liaison avec les
représentants de l’Eglise catholique
d’Allemagne, elle-même très proche des
milieux protestants. L’œcuménisme, via
notamment les « académies »
d’Eglise fondées avec des finances
américaines après la Seconde guerre mondiale, est
très puissant en Allemagne et cela débouche soit
sur un véritable syncrétisme, soit une mise
à l’écart des
« vérités qui
fâchent ». L’Abbé
Ratzinger, expert près du Concile et intellectuel
renommé, connaît parfaitement ces milieux comme
eux-mêmes le connaissent. Voilà qui facilite les
contacts. Il semblerait que l’Abbé Schmidberger,
assure son relais au sein de
Ajoutons aussi que bien que plusieurs français aient partagé ces activités outre-Rhin, personne n'en a jamais parlé en France. Pourquoi ? La France est elle aussi au bord du Rhin et comme au Concile certains français ont le droit de partager, dans le plus grand secret, les travaux « du bord du Rhin ». Pourquoi ? Qui a le droit de venir ? Pourquoi n'en parlent-ils pas ensuite dans les revues où ils interviennent ? Nous laissons les trois évêques et les lecteurs répondre à ces questions.
Tout d’abord, le professeur Heinz-Lothar BARTH (www.kath.net/detail.php?id=7613).
http://www.fsspx.info/special/index.php?page=6&show=&id=img1126175592.
Docteur ès lettres et
maître de conférences de lettres classiques
à l’université de Bonn, il
fréquente le prieuré de Bonn de
Le Docteur Barth a publié[3] en 1999 chez Una Voce un ouvrage sur le Canon d’Hippolyte : (Die Mär vom antiken Kanon des Hippolytos).[4]
Il s’est
particulièrement fait connaître en
écrivant le 6 avril 2003 à celui qui
n’était encore que Préfet de
« Dans l’avenir, l’église romaine ne devra avoir qu’UN SEUL RITE ; l’existence de deux rites est difficilement gérable pour les évêques et pour les prêtres. Le rite romain de l'avenir devrait être un seul rite, célébré en latin ou en langue populaire, mais basée entièrement dans la tradition du rite ancien; il pourrait intégrer quelques nouvels éléments qui ont fait leurs preuves, quelques préfaces, des lectures plus larges - plus de choix qu'avant, mais pas trop- une « Oratio fidelium », cela veut dire une litanie de prières d'intercession après l'Oremus avant l'offertoire, ou est sa place primitive (…) Très estimé Dr Barth, si vous vous engagez ainsi pour la question liturgique, vous ne serez pas seul et vous préparerez « l’opinion publique de l’église » à des mesures éventuelles en faveur d’un usage plus large des manuels liturgiques anciens ». Il faut cependant être prudent quant à l'excitation des espoirs trop grands, maximaux, auprès des fidèles attachés à la tradition.
(source www.fsspx.info du 16.500000.2005 et donnée intégralement en annexe 1 ci-après).
http://www.montfort.org.br/index.php?secao=veritas&subsecao=igreja&artigo=ratzinger_barth&lang=fra
ou encore :
http://www.wolfganglindemann.net/html/brief_an_dr_barth.html
Détail très révélateur, cette lettre a disparu du site Internet de la FSSPX en Allemagne. Serait-ce donc que la consigne ait été donnée de supprimer un document aussi gênant pour les négociations de ralliement ? A notre connaissance, ce document n’a jamais été diffusé en France.
C’EST LA REFORME DE LA REFORME
QUE L’ABBE RATZINGER DEMANDE AU PROFESSEUR BARTH DE VEHICULER
DANS LES RANGS DE
Afin de bien prendre conscience de la diffusion internationale de ces idées, rappelons que la « réforme de la réforme » a été évoquée la première fois par l’Abbé Ratzinger en 1995, dans une conversation avec Robert Moynihan, directeur d’Inside the Vatican. Puis il fut ensuite lancé par le milieu Anglican de Radical Orthodoxy à Cambridge. Catherine Pickstock, une Anglicane accueillie dans les milieux Ecclesia Dei, s’en fit le relai. La pensée de Radical Orthodoxy est relayée en France par Denis Sureau, responsable des Editions de l’Homme Nouveau. La revue Catholica, où collabore l’Abbé Claude Barthe, a également publié, dès 1999 des articles de Radical Orthodoxy. Et en France, l’Abbé Barthe fait depuis des années la promotion de la « Réforme de la réforme ». La dernière initiative médiatique importante de l’Abbé Claude Barthe fut menée en novembre 2005 avec l’écrivain allemand Martin Mosebach qui fut également invité par le Centre Saint-Paul de l’Abbé de Tanoüarn et par Radio-Courtoisie. Cette tournée de l’écrivain allemand à Paris précéda de trois semaines la venue de Mgr Fellay en France pour les journées du Centenaire de Mgr Lefebvre les 10 et 11 décembre 2005.
Très concrètement, ce dessein revendiqué par l’Abbé Ratzinger en 2003, signifie que, s’il signait avec Rome, Mgr Fellay accepterait, de façon irréversible et inéluctable, l’abandon à moyen terme de la messe de Saint Pie V, au profit d’un rite artificiel unifié mi-traditionnel mi-moderniste qui deviendrait alors le rite unique obligatoire de toute l’« Eglise romaine » à laquelle appartiendrait l’« administration apostolique » de la FSSPX dont tous les biens et les membres seraient contrôlés par la Rome apostate.
Les fidèles et les abbés qui sont fidèles à Mgr Lefebvre et à son combat pour la Messe de toujours doivent être bien conscients de ce fait incontournable.
PAR CONSEQUENT et EN TOUTE LOGIQUE, LA SIGNATURE AVEC ROME EQUIVAUT A LA FIN DE LA MESSE DE TOUJOURS.
Contrairement au discours susurré ici ou là, LE COMBAT DE LA MESSE SERAIT PERDU.
Le professeur Barth, par les responsabilités qui sont les siennes à l’Université de Bonn, a de nombreux contacts avec les conciliaires. Il organisa durant l’été 2005 un symposium liturgique auquel a participé Mgr Fellay, un dominicain d’Avrillé et que présidait… l’Abbé Schmidberger (http://www.fsspx.info/special/index.php?page=0&show=&id=img1126175592).
Le professeur Barth et l’Abbé Schmidberger :
http://www.fsspx.info/special/index.php?page=7&show=&id=img1126175592
L’Abbé Schmidberger au colloque :
http://www.fsspx.info/special/index.php?page=8&show=&id=img1126175592
Un dominicain était présent, les fidèles français sont-ils informés de ces activités ?
http://www.fsspx.info/special/index.php?page=9&show=&id=img1126175592
Mgr Fellay au colloque du professeur Barth :
http://www.fsspx.info/special/index.php?page=1&show=&id=img1126175592
Il s’agit toujours de rechercher, comme disait Mgr Fellay à DICI en juillet 2005, et de trouver « un accord buvable » avec Rome. Accord qui passe par la réforme de la réforme.
C’est sans doute la raison pour laquelle le professeur Barth refuse ce qu’il appelle « l’infaillibilisme, le papalisme extrême, la papolâtrie… » qui n’est autre que le Magistère ordinaire universel de l’Eglise, magistère irréformable, certain et continu, en dépit des erreurs sur le sujet répandues par SI SI NO NO et la FSSPX, comme l’a prouvé l’étude de l’Abbé Marchiset.
Le professeur Barth a un accès direct à Menzingen.
En étroite connexion avec le professeur BARTH, on trouve un second personnage, Jens MERSCH, un laïc venu des milieux conciliaires et proche de l’Angelicum, la faculté théologique des dominicains au Vatican. Jens MERSCH est le fondateur d’un mensuel Die kirchliche Umschau (www.kirchliche-umschau.de), dont la correspondance en France est assurée par la revue Certitudes de l’Abbé de Tanoüarn. Le journal a également une édition argentine, « Panorama catolico » (www.pricolosa.com/panorama_catolico.htm).
Jens Mersch en conversation :
http://www.fsspx.info/special/index.php?page=10&show=&id=img1126189426
La revue Fideliter (n° 161, septembre-octobre 2004, page 76) mentionnait dans un article sur « le latin vivant » le nom de MERSCH. Ce dernier a, en effet, organisé en août 2004 dans une l’école de la FSSPX à Schönenberg, un symposium sur le latin vivant, dont le promoteur est en France Dominique Viain[5], professeur à l’Institut Saint Pie X. Symposium auquel ont participé des dominicains d’Avrillé, un capucin de Morgon, des bénédictins de Bellaigue – dont le frère Bernard de Menthon, ex-Abbé Rulleau de la FSSPX, maître des novices, dont l’hostilité à la scolastique est connue depuis son passage à Ecône -, mais aussi des membres du clergé conciliaire allemand et des étudiants allemands non-catholiques.
Participants au colloque « Latin vivant » : Abbé Rulleau, dominicains, …
http://www.fsspx.info/news/news.php?show=199
Galerie de photos :
http://www.fsspx.info/special/?id=img1126189426
Une couverture internationale idéale pour avoir des discussions théologiques poussées et diffuser des consignes ? Quoi qu’il en soit, et même si cela part d’une bonne intention (faire connaître le latin) l’atmosphère « œcuménique » de ces réunions d’intellectuels est à l’opposé de l’esprit et du combat de toute la vie de Mgr Lefebvre sur ce sujet.
Jens Mersch intervient aussi dans les
même lieux de conférence que
l’Abbé Ratzinger, par exemple le 29 mai 2002
à Domus ecclesiae, il interroge le
Père Gumpel, jésuite romain. Ce dernier
personnage, en charge de la cause de Pie XII, est complaisamment mis en
avant à Rome pour converser avec les personnes
attirées par
http://www.domus-ecclesiae.de/quid-novi.mmii.html
Comme BARTH, MERSCH a un accès direct permanent à Menzingen.
David BERGER, devenu professeur de théologie dogmatique en 2005, est aussi professeur correspondant de l’Académie pontificale Saint Thomas depuis 2003 et depuis octobre 2005, chevalier de Jasna Gora (le grand sanctuaire marial polonais où se rendait Jean-Paul II dans ses voyages comme pape en Pologne). Ses ouvrages sont diffusés dans les prieurés de la FSSPX en Allemagne. Pour lui, l’Eglise peut réformer la forme et la matière des sacrements, sauf le baptême et l’Eucharistie ! Voilà comment Berger parle de la FSSPX dans un de ses récents ouvrages (www.kath.net/detail.php?id=12554) : « Eine Lösung im Sinne eines vollkommenen Abspaltungen etwa »
MERSCH et BARTH sont en contact étroit avec un jeune thomiste laïque allemand, David BERGER, directeur de la revue Theologisches (www.theologisches.net), dans laquelle écrit BARTH. La revue a comme ligne éditoriale de défendre Vatican II, rien que Vatican II… ce qui est la ligne ratzingérienne par excellence. MERSCH, pour sa part, fréquente aussi la faculté catholique de Louvain (dont on connaît les positions ultra-progressistes).
Il faut également parler d’un autre personnage, le Dr KASCHEWSKY, président d’UNA VOCE Allemagne, seule section nationale (de cette organisation internationale de défense du chant grégorien qui rallia en 1988) à soutenir la FSSPX, mais, contre ses ex-amis Barth et Mersch, Kaschewsky défend et fait défendre par cette organisation, l’anaphore d’Addaï et Mari, c’est-à-dire la messe sans paroles de consécration reconnue valide par Jean-Paul II ! Un ami de Mersch, Ulrich NERSINGER, actuel président mondial d’UNA VOCE est, selon des sources fiables, un vaticaniste réputé.
Cette collaboration du Dr Barth et de J. Mersch avec le Dr Karschewsky a duré jusqu’à ce que ce dernier défende l’anaphore d’Addaï et Mari.
BARTH, MERSCH et KASCHEWSKY
fréquentent le prieuré de Bonn, où ils
voient régulièrement l’Abbé
Schmidberger, ils écrivent dans les media de
A travers les uns et les autres, c’est un fil rouge continu qui apparaît, reliant Ratzinger, Schmidberger et Fellay, auquel ne manque même pas un « vrai » protestant, Peter BEYERHAUS, « évêque piétiste » allemand, membre de l’Ordre de Saint Jean, principale organisation caritative protestante allemande, et membre du Mouvement œcuménique de Lausanne[6].
P. BEYERHAUS, dont l’Abbé Schmidberger rechercha longtemps le contact et qu’il a rencontré, est à la tête d’une « Fraternité Saints Pierre et Paul », dans laquelle il a reprit l’hérésie œcuménique de Wladimir Soloviev, développée dans la deuxième moitié du XIXe siècle par ce dernier, selon laquelle il faut rapprocher l’Eglise catholique, les schismatiques orientaux et le protestantisme (en réalité les anglicans), notamment par les rites liturgiques, face à la venue imminente de l’Antéchrist.
Le « divino-christianisme » de Soloviev, admiré par de Lubac ou Hans Urs von Balthasar, viennent directement de la Gnose :
« La
relation normale dans l'humanité entre
(cf. www.editionsducerf.fr/html/fiche/ficheresume.asp?N_LIV_CERF=2162).
BEYERHAUS, s’il refuse l’oecuménisme avec toutes les religions version Assise, est néanmoins, partisan d’un œcuménisme « entre chrétiens » …, panchristianisme qui fait l’objet de la condamnation de Pie XI, dans Mortalium animos.
P.BEYERHAUS
(www.institut-diakrisis.de/pbeyerhaus.html) écrit dans la
revue Theologisches de David BERGER et professe
à l’Académie Gustav Siewerth, dont la
directrice actuelle, Mme Alma von Stockhausen, est scotiste
(théologie de Dun Scott (le ‘docteur
subtil’, qui permet certaines dérives, et qui
affirme, contre Saint Thomas d’Aquin, la primauté
de la volonté sur la raison et
l’indépendance de la philosophie par rapport
à la théologie). Jens MERSCH fut
étudiant dans cette académie qui eut parmi ses
fondateurs… l’Abbé Ratzinger.
L’académie,
qui existe depuis les années
“Nach seinem Tod erwarb Gustav Siewerths Schülerin Alma von Stockhausen zwei Häuser in Weilheim-Bierbronnen im Schwarzwald für akademische Sommerkurse, die zum Ziel hatten, der Vereinbarkeit von katholischer Tradition mit neueren Forschungsergebnissen der Natur- und Geisteswissenschaften nachzugehen. Daraus entwickelte sich die Gustav-Siewerth-Akademie, die 1989 die staatliche Anerkennung als Hochschule für Philosophie, Soziologie und Journalistik erwarb”. Extrait du site.
Cette académie a pour but de former en philosophie, sociologie et journalisme en élaborant une « anthropologie contemporaine compétitive » acceptable par le dogme catholique moderne, toutes erreurs condamnées depuis le Syllabus et plus récemment par Pie XII dans l’encyclique Humani generis. Voici le programme de cette académie :
http://www.siewerth-akademie.de/dokumente/Verzeichnis.pdf
Ce programme reflète une conception où l’anthropologie devient la norme du dogme, et s’inspire de Husserl et d’Edith Stein. L’Académie propose des conférences sur Henri de Lubac, Gustav Siewerth et Hans Urs von Balthasar.
http://www.gustav-siewerth.de/
Nous signalons également le Professeur Docteur Georg May, prêtre. Voici sa bibliographie : http://teol.de/nopublic/bi-may.htm
Ses travaux sont à la base de l’argumentation canonique de la FSSPX. Et ses arguments furent repris par le Docteur Rudolf Kaschewsky, juste après les sacres de 1988, afin de justifier un « état d’urgence contre l’Eglise légitime ». Nous remarquons que bien qu’il ait fait une critique du rite de l’Ordre, il n’a jamais étudié le nouveau rite de consécration épiscopale.
En conclusion, on ne peut qu’être frappé, à la connaissance de ces informations dûment recoupées et exclusives que nous livrons à nos lecteurs, par les trois caractéristiques de cette mouvance intellectuelle allemande :
– ses connections de longue date avec Ratzinger, dans « l’optique de la réforme de la réforme »,
– les contacts permanents et directs qu’entretiennent l’Abbé Schmidberger et Mgr Fellay avec ces milieux plus que douteux sur le plan doctrinal,
– le ferment d’œcuménisme gnostique et d’anglicanisme qui s’inscrit en arrière-fond de tout cela, conformément au plan des milieux Anglicans.
Les trois autres évêques (Mgr Tissier de Mallerais, Mgr Williamson et Mgr de Galaretta) n’apparaissant pas dans les colloques de cette mouvance, on en déduit que dans les faits, ils se trouvent à l’écart et marginalisés. Cela en dit long sur le respect de la LETTRE DE MISSION adressée par Mgr Lefebvre aux futurs évêques avant leur sacre de 1988.
Quoi qu’il en soit, cette mouvance allemande de la FSSPX, ce Rhin qui jette la Tradition dans le Tibre empoisonné de la Rome de Vatican II, influence à haut niveau une FSSPX dont le fondateur et l’essentiel du combat se firent et se font en France – la France qui a la légitimité de son élection divine, comme l’a dit à maintes reprises Saint Pie X, ce qui n’est pas le cas d’une Allemagne travaillée par l’esprit de Luther –.
Cette influence a estompé le rôle de la France dans l’œuvre de Mgr Lefebvre, alors que les abbés français représentent le tiers des abbés, que le fondateur Mgr Lefebvre est français et que la France, fidèle à sa mission divine reçue par Clovis, lors de son sacre par saint Remy, et par le don miraculeux de la sainte Ampoule [7] , est à la pointe du combat de la Tradition catholique dans le monde. Cela n’a jamais été le cas de l’Allemagne. Rappelons ne serait-ce que la prophétie de Saint-Pie X, les textes du Cardinal Pie, les apparitions à Sainte Marguerite-Marie à Paray-Le-Monial.
Cette influence allemande a produit une situation qui risque de se traduire dans les semaines ou les mois à venir par des décisions longuement mûries outre-Rhin, auxquelles les prêtres et les fidèles de la FSSPX en France et ailleurs, devront, comme lors du Concile, se soumettre ou contre lesquelles ils devront se battre…
http://www.montfort.org.br/index.php?secao=veritas&subsecao=igreja&artigo=ratzinger_barth&lang=fra
ou encore : http://www.wolfganglindemann.net/html/brief_an_dr_barth.html
(Cette lettre n’est plus disponible sur le site de la FSSPX)
« Très estimé Monsieur le Docteur Barth,
Je vous remercie de votre lettre du 6 avril, à laquelle je ne réponds que maintenant, faute de temps. Vous me demandez de m'engager pour l'autorisation plus élargie du rite romain ancien. Vous savez déjà que j'accueille bien une telle demande, vu que mon engagement dans cette affaire est maintenant connu par tout le monde.
Si le Saint Siège « autorise le rite ancien de nouveau mondialement et sans limitation » – comme vous le souhaitez et l'avez entendu par rumeur – n'est pas si facile à dire : Trop de catholiques partagent encore une attitude négative – endoctrinée depuis des années – envers la liturgie traditionnelle, qu’ils appellent orgueilleusement « pré-conciliaire », et beaucoup d'évêques s'opposeraient massivement à une autorisation générale du rite ancien.
La situation est différente si on n'envisage qu'une autorisation limitée ; car la demande de la liturgie ancienne est limitée. Je sais que sa valeur ne dépend point de la demande, mais le nombre des prêtres et laïcs intéressés a cependant une certaine importance. En plus, une telle mesure ne peut être réalisée que progressivement aujourd'hui, une trentaine d'années après la réforme liturgique du Pape Paul VI ; une nouvelle précipitation ne produira pas de bons résultats.
Mais je crois que dans l'avenir l'Eglise romaine ne devra avoir qu'un seul rite; l'existence de deux rites est difficilement "gérable" pour les évêques et les prêtres. Le rite romain de l'avenir devrait être un seul rite, célébré en latin ou en langue populaire, mais basée entièrement dans la tradition du rite ancien ; il pourrait intégrer quelques nouveaux éléments qui ont fait leurs preuves, quelques préfaces, des lectures plus larges - plus de choix qu'avant, mais pas trop- une « Oratio fidelium », c’est-à-dire une litanie de prières d'intercession après l'Oremus avant l'offertoire, où est sa place primitive.
Très estimé Dr Barth, si vous vous engagez ainsi pour la question liturgique, vous ne serez pas seul et vous préparez « l'opinion publique de l'Eglise » à des mesures éventuelles en faveur d'un usage plus large des manuels liturgiques anciens. Il faut cependant être prudent quant à l'excitation d’espoirs trop grands, maximaux, auprès des fidèles attachés à la tradition.
Je me sers de cette occasion pour vous remercier de votre engagement appréciable en faveur de la liturgie de l'Eglise romaine, dans vos livres et conférences, même si je souhaiterais ici et là plus d'amour et compréhension pour le magistère du Pape et des évêques. Que la semence, que vous semez, grandisse et porte des fruits pour une nouvelle vie renouvelée de l'Eglise, dont la « source et sommet », son véritable cœur, est et sera cette liturgie.
Je vous donne volontiers la bénédiction demandée par vous, cordialement
Votre
Josef Cardinal RATZINGER
TABLE DES MATIERES
40 ans plus tard, le Rhin se jette toujours dans le Tibre !
La mouvance intellectuelle allemande qui influence la FSSPX
Les principaux personnages de la mouvance intellectuelle allemande.
Professeur Barth, l’homme de la « réforme de la réforme » encouragé par Ratzinger
Jens Mersch, homme de contacts Romains et internationaux
David Berger, un ‘thomiste’ ratzinguérien
Dr Kaschewsky (Una voce) , un partisan de l’anaphore d’Addaï et Mari
Beyerhaus, ‘évêque’ protestant adepte du pan-œcuménisme de Soloviev
Mme von Stockhausen, Scotiste, et l’Académie Gustav Siewerth
Lettre du cardinal Ratzinger au professeur Barth (23 juin 2003)
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[1] http://www.traditio.com
[2] Mgr Fellay, Generaloberer, interview dans cette même lettre
[3] http://www.unavoce.de/pages/publikationen.htm
[4] Nous signalons à ce sujet que les récents travaux universitaires nient l’attribution de ce texte à Hippolyte de Rome et considèrent la prétendue Tradition apostolique attribuée à Hippolyte de Rome comme un Document X, ou Diataxeis des Saints Apôtres. Nous renvoyons aux Notitiae de Rore III qui citent les travaux de Jean Magne sur ce sujet. Ce texte prétendument d’Hippolyte forme la pierre angulaire de la réforme liturgique de 1968.
[5] Il vient de donner le 23 janvier 2006 à l’IUSPX une conférence sur le thème du « fondamentalisme chrétien ». Ce thème n’est pas sans rappeler les sujets des années 2001-2004 de l’abbé de Tanoüarn dans la FSSPX et à Civitas (« intégrisme laïque », etc…)
[6] http://www.bibelkreis.ch/fragenab2000/frage2079.htm
[7] Ce sujet mériterait de nombreuses études, car les traditions royales françaises ont fait l’objet d’attaques et de falsifications depuis le XVIe siècle. Nous renverrons simplement les lecteurs au livre remarquable de logique (et jamais réfuté) de l’abbé Dessailly Authenticité du Grand Testament de Saint-Remi, 1878 (disponible aux Editions Saint-Rémi http://editions.saint-remi.chez.tiscali.fr/ )