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Gaude, Maria Virgo,
cunctas hæreses sola interemisti.
(Tractus Missæ Salve Sancta Parens)
mardi 21 mars 2006
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message peut être
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Cette analyse proposée à votre lecture est, à ma connaissance, la seule étude établie pour l’instant par un membre de la FSSPX sur l’ « encyclique » de l’abbé Ratzinger. Cette étude, qui, certes, n’est pas complète parce qu’elle ne relève pas le scandaleux tantrisme développé dans sa première partie, présente cependant quelques remarques indispensables sur ce document.
« Je ne saurais
cependant recommander à aucun catholique
la lecture de ce texte ».
C’est assez dire. En effet, uniquement à partir de ce que l’abbé relève dans cette encyclique :
· l’absence de références, autres que celles du conciliabule Vatican II,
· les omissions (spécialement le péché originel et la perte du don préternaturel d’intégrité),
· les conséquences dangereuses et néfastes de la fusion de l’amour de soi et de l’amour qui se sacrifie,
· le naturalisme,
· le nouvel humanisme,
· l’immanence vitale ou modernisme
on ne peut conseiller, encore moins recommander cette prétendue encyclique.
En accord avec cette conclusion, je ne peux cependant pas manquer de rappeler une question primordiale : celle du degré d’autorité des encycliques et par conséquent de l’autorité même dont elle émane.
Car il ne faudrait pas croire que clercs et fidèles puissent délibérément et impunément juger personnellement d’un document du saint Siège.
Je ne peux donc approuver
l’attitude qui consiste à
critiquer une encyclique lorsque l’on
reconnaît comme légitime
l’autorité
dont elle émane.
Si
cette prétendue encyclique
de l’abbé Ratzinger peut être
critiquée, et à juste titre
déconseillée et
rejetée comme dangereuse pour la foi et les
mœurs ! c’est premièrement
parce que ce document est l’œuvre d’un
usurpateur du siège de Saint Pierre.
En tant que catholique lorsque l’on admet comme il se doit la haute autorité des encycliques pontificales ainsi que la grande considération qui leurs sont dues (comme le souligne fort bien Dom Paul Nau dans son Essai sur l’autorité de leur enseignement (1), force est de constater que celles-ci contiennent sans doute possible dans leur continuité, l’infaillible doctrine, celle-là même qui doit servir de règle à notre foi,et précisons-le bien ici, à nos mœurs.
Critiquer, déconseiller, rejeter cette prétendue encyclique Deus Caritas est ne peut donc se faire que si l’on considère l’autorité actuelle comme illégitime, et seulement secondement parce que celle-ci contient de réels dangers pour la foi et les mœurs, ce qui ne s’est même jamais trouvé dans les documents ayant obtenus le ninil obstat de la part des autorités légitimes, autorisées et compétentes de la véritable Eglise de Notre Seigneur Jésus-Christ.
Ajoutons après ces
précisions nécessaires que cette analyse
de l’abbé Scott, avec le mérite
d’être une première au sein de la FSSPX,
reste
pour l’instant bien isolée
dans le cadre de sa publication en
Australie.
Pour ma part, et pour celle de bien d’autres qui désirent rester fidèle à l’opération survie de la tradition, je ne peux que constater cet esprit caractéristique d’une trahison dans le combat pour la foi et la sauvegarde de l’épiscopat catholique pour la transmission du Sacerdoce catholique et la préservation des sacrements.
A quelques jours de fêter l’Annonciation, que Notre-Dame, Mère du Verbe Incarné, Vierge, avant, pendant et après l’incarnation, dont la vocation est de vaincre toutes les hérésies, nous protège et donne les grâces nécessaires à tous ceux et celles qui ont besoin actuellement de comprendre que cette prétendue encyclique qui contient précisément ce scandaleux tantrisme ainsi que les différentes erreurs relevées par cette analyse de l’abbé Peter Scott, ne peut être l’œuvre d’un vrai Pontife de la sainte Eglise du Christ.
Abbé Michel Marchiset
(1) :
Dom Paul Nau se
réfère au magistère et à
certains auteurs ayant traités de l’importance des
encycliques pontificales et de leur réception par
l’Eglise universelle. Je vous
en signale ici deux passages :
- « Nous
avions vu les Souverains Pontifes proposer expressément
comme but de leurs
encycliques cette unité à réaliser
dans l’enseignement épiscopal,
présenter
leurs Lettres comme une norme de doctrine dont ils ne permettent plus
la
discussion, qualifier même de « modernisme
pratique » la seule
négligence à faire passer la conduite de la vie
l’enseignement pontifical. Pie
XII se situe donc bien dans la ligne de ses
prédécesseurs quand il exige de
tous l’adhésion entière au contenu de
ces Lettres qui s’adressent à nous au nom
même de Dieu » (Dom Paul Nau cite
à cet endroit le passage de l’encyclique
Humani generis : « Il
ne faut pas estimer non plus que ce
qui est proposée dans l’encyclique ne demande pas
de soi l’assentiment…A ce qui
est enseigné par le magistère ordinaire,
s’applique aussi la parole :
« qui vous écoute,
m’écoute. »
- Et ce passage de
Dom Guéranger par lequel Dom Paul Nau termine son
chapitre précisément
intitulé « Qui vous écoute,
m’écoute » :
« Pourrions-nous
sans péril, écrit Dom Guéranger en une
des plus belles pages de son année
liturgique (le jeudi de la Pentecôte, Paris 1950, t. III, p.
609), imposer des
bornes à notre docilité aux enseignements qui
nous viennent à la fois de
l’Esprit et de l’Epouse que nous savons unis
d’une manière indissoluble (Apoc.
XXII,17). Soit donc que l’Eglise nous intime ce que nous
devons croire en nous
montrant sa pratique, ou par la simple énonciation de ses
sentiments, soit
qu’elle déclare solennellement la
définition attendue, nous devons regarder et
écouter avec soumission du cœur : car la
pratique de l’Eglise est
maintenue dans la vérité par l’Esprit
qui la vivifie ; l’énonciation de
ses sentiments à toute heure est l’aspiration de
cet Esprit qui vit en
elle ; et quant aux sentences qu’elle rend, ce
n’est pas elle seule qui
prononce, c’est l’Esprit qui prononce en elle et
par elle. Si c’est son
Chef visible qui déclare la
doctrine, nous savons que Jésus a daigné
prier pour que la foi de Pierre ne défaille pas,
qu’il l’a obtenu de son Père,
et qu’il a confié à l’Esprit
la charge de maintenir Pierre en possession d’un
don si précieux pour nous ».
Les soulignés sont de
notre fait.
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Texte
paru sur le
http://www.phpbbserver.com/phpbb/viewtopic.php?t=325&mforum=lelibreforumcat
L’ENCYCLIQUE
« DEUS CARITAS
EST »
Une analyse de
l’Abbé Peter R. Scott (FSSPX),
Recteur du
Séminaire de la Sainte-Croix (Australie)
(« The Sentinel » n° 35, mars 2006)
(traduit de
l’anglais[1])
_____
On m’a demandé quelle devait être notre attitude vis-à-vis de la première encyclique du pape Benoît XVI, Deus Caritas est. Il est certes encourageant d’entendre un pape parler de l’amour, des différents mots employés pour l’exprimer dans les Saintes Écritures et de sa nécessité, si opposée à la notion protestante de salut par la seule foi (c’est-à-dire la confiance). Il est bon également de voir défendre la possibilité d’un amour qui ne soit pas purement matérialiste et instinctif, ainsi que la nécessité d’aimer notre prochain et le fait que cela présuppose la justice.
OMISSIONS
Je ne saurais cependant recommander à aucun catholique la lecture de ce texte. Je vais m’en expliquer, sans toutefois entrer dans les détails techniques développés par le texte en question. Ce qu’on remarque en premier dans l’encyclique – et cela ne laisse pas d’être extrêmement troublant – est l’absence de toute référence au Magistère de l’Église d’avant Vatican II. On y trouve assurément quelques allusions aux Pères de l’Église, et aussi une évocation de l’exemple des saints ayant pratiqué la charité à un degré héroïque (§40), mais pas un mot sur les enseignements précis de l’Église concernant la vertu surnaturelle de charité, ni même sur le fait que celle-ci est une vertu théologale (cf. §39). Rien n’est dit non plus sur la nécessité de la charité pour la justification, bien que l’Église ait défini cette nécessité comme étant de foi (cf. concile de Trente, Session vi, Canons 9 & 11), ni sur le fait que la charité est infusée par Dieu (deuxième concile d’Orange, Canon 25 et concile de Trente, Session vi). De même, l’encyclique ne signale pas que la charité peut être accrue, notamment par les mérites de la mortification et des bonnes œuvres (Trente, Ib. Chapitre 10 et Canons 24 & 32), ni que ce n’est nullement un péché d’avoir la récompense éternelle pour but de nos œuvres de charité (Ib. Canon 31). Pourquoi le pape a-t-il écrit, sur la charité, une encyclique qui ne réitère pas ces magnifiques enseignements si nécessaires à notre salut ?
FUSION DE
Benoît XVI laisse transparaître d’emblée cette velléité de fusion, lorsqu’il décrit l’objet de l’encyclique, qui est de montrer « le lien intrinsèque de cet Amour avec la réalité de l'amour humain » (§1), c’est-à-dire entre l’amour divin et l’amour humain, entre d’une part cet amour qui constitue la nouveauté de la loi nouvelle fondée par le Christ, un amour qui est entièrement sacrifice de soi et que nous appelons à juste titre charité (agapè en grec), d’autre part cet amour sensuel, enivrant, égoïste et instinctif qui est naturel à la nature humaine déchue et caractéristique du paganisme (eros en grec). Alors que la spiritualité constante de l’Église, fondée sur l’Évangile (cf. Jn 12:25 : « Celui qui aime sa vie la perdra, et celui qui hait sa vie dans ce monde la conservera pour la vie éternelle »), consiste à mortifier sa sensualité (l’amour de soi-même sous tous ses aspects) à seule fin de croître dans la charité (l’amour qui se sacrifie et qui va à Dieu d’abord, au prochain ensuite), cette encyclique a pour but de promouvoir une unification de l’une et de l’autre, considérées comme deux aspects d’un même amour. « C’est seulement lorsque les deux se fondent véritablement en une unité que l’homme devient pleinement lui-même. C’est uniquement de cette façon que l’amour – l'eros – peut mûrir, jusqu’à parvenir à sa vraie grandeur » (§5).
Ce principe est gros de conséquences aussi dangereuses pour l’âme que trompeuses pour l’esprit. Il s’agit du développement de la nouvelle théologie du corps exprimée par Jean-Paul II, dans laquelle la sensualité, quoique disciplinée et au-dessus de la sexualité grossière du plaisir fugitif, est intégrée dans la dignité globale de la personne humaine, ou dans « le tout de la liberté de notre existence » (ib.), comme l’écrit Benoît XVI. Il y a donc là une tentative de former une synthèse nouvelle, à mi-chemin entre le christianisme du passé, auquel il est reproché (à juste titre, selon le pape) « d’avoir été l’adversaire de la corporéité » (ib.) et l’exaltation contemporaine du corps, qui rabaisse la personne humaine.
Mais pourquoi ? Pourquoi s’efforcer d’élaborer une nouvelle conception de l’amour visant – sans espoir d’aboutir – à combler le gouffre entre cette charité enseignée par le Christ et infusée dans l’âme par la grâce (cf. Jn 13:34 : « Je vous donne un commandement nouveau : Aimez-vous les uns les autres ; comme je vous ai aimés, vous aussi, aimez-vous les uns les autres ») et cette notion païenne, sensuelle et égoïste de l’amour ? Non seulement pour trouver au message d’amour annoncé par la Bible et la Tradition de l’Église « quelque chose à voir avec l’expérience humaine commune de l’amour » (§7), mais aussi pour bien davantage que cela : pour tenter de prouver que l’une et l’autre notions ne font vraiment qu’un, qu’il existe entre elles un « lien inséparable », que « l’"amour" est une réalité unique » (§8) et que « plus ces deux formes d’amour [eros et agapè], même dans des dimensions différentes, trouvent leur juste unité dans l’unique réalité de l’amour, plus se réalise la véritable nature de l’amour en général » (§5). Or, l’Église a toujours enseigné qu’une charité bien ordonnée commençant par l’amour de Dieu doit nécessairement inclure l’amour de soi-même, et en particulier l’amour de son vrai bien, de son salut éternel. Mais cela signifie nécessairement la mortification de l’amour de soi par l’acceptation de la Croix : « Si quelqu'un veut venir après moi, qu'il renonce à lui-même, qu'il se charge de sa croix, et qu'il me suive » (Mt. 16:24). Quiconque fréquente régulièrement le sacrement de pénitence peut témoigner de la réalité de cette bataille contre l’amour de soi.
NATURA
Mais, là encore, il faut se demander pourquoi. Pourquoi essayer d’unifier deux mouvements de la volonté qui s’opposent si fréquemment l’un à l’autre, d’un côté la nature déchue, qui cherche son propre avantage, de l’autre la grâce, qui cherche à faire la sainte volonté de Dieu ? Pourquoi essayer d’établir que l’amour avec lequel Dieu a créé l’homme et « qui, en premier lieu, se manifeste avant tout comme eros entre l’homme et la femme, doit se transformer intérieurement ensuite en agapè, en don de soi à l’autre pour répondre précisément à la nature authentique de l’eros », comme tel était le but de l’encyclique, selon ce que Benoît XVI lui-même aurait déclaré le 2 février ? Pourquoi aller jusqu’à identifier l’amour de la Bonté infinie, diffuseur de lui-même par pure générosité envers les créatures, sans aucune possibilité d’avantage pour soi, à l’amour égoïste ou eros ? C’est pourtant là, très exactement, ce que fait Benoît XVI : « Il aime, et son amour peut être qualifié sans aucun doute comme eros, qui toutefois est en même temps et totalement agapè » (§9). Pourquoi essayer de fusionner ces deux formes d’amour entièrement différentes l’une de l’autre ?
Il ne peut y avoir qu’une explication à cet effort : la volonté d’obscurcir radicalement la distinction entre l’ordre naturel (amour humain) et l’ordre surnaturel (charité infuse). Tel est le but réel de cette encyclique, telle est la manière dont elle sert à gommer la distinction entre l’Église catholique et toute autre religion, ainsi qu’à promouvoir un humanitarisme plus élevé, et non pas simplement « une sorte d’activité d’assistance sociale » (§25) comme celle à laquelle se livrent les organisations pratiquant une aide purement séculière.
Un
déni pratique du péché originel
accompagne nécessairement ce refus de
distinguer entre l’amour de soi et l’amour
chrétien qui se sacrifie, lequel a
été consommé sur la Croix.
« À l’arrière-plan de ce récit, on peut voir des conceptions qui, par exemple, apparaissent aussi dans le mythe évoqué par Platon, selon lequel, à l’origine, l’homme était sphérique, parce que complet en lui-même et autosuffisant. Mais, pour le punir de son orgueil, Zeus le coupe en deux, de sorte que sa moitié est désormais toujours à la recherche de son autre moitié et en marche vers elle, afin de retrouver son intégrité. Dans le récit biblique, on ne parle pas de punition ; pourtant, l’idée que l’homme serait en quelque sorte incomplet de par sa constitution, à la recherche, dans l’autre, de la partie qui manque à son intégrité, à savoir l’idée que c’est seulement dans la communion avec l’autre sexe qu’il peut devenir "complet", est sans aucune doute présente. » (§11)
UN NOUVE
Comment ne pas percevoir dans une telle explication de l’amour conjugal un refus de l’inspiration divine de l’Écriture sainte ? Selon cette encyclique, l’amour conjugal catholique n’est plus l’amour sacré, surnaturel, la participation au mystère de la Croix que décrit saint Paul dans sa lettre aux Éphésiens (5:22-27 & 32), c’est-à-dire la grâce sacramentelle communiquée par l’un des sept sacrements. Cela devient un phénomène entièrement naturel, commun à toute l’humanité. C’est le développement de l’amour de soi, qui permet de découvrir son humanité :
« Deux aspects sont ici
importants : l’eros
est comme enraciné dans la nature même de
l’homme ; Adam est en recherche et il
"quitte son père et sa mère" pour trouver sa
femme ; c’est
seulement ensemble qu’ils représentent la
totalité de l’humanité,
qu’ils
deviennent "une seule chair".
Vu sous cet angle, le mariage est un engagement personnel dicté par l’impulsion naturelle de rechercher son propre bien, ce qui est toutefois entendu comme n’étant possible que si ledit engagement est exclusif et indissoluble, c’est-à-dire fondé sur une relation monogame appelée à durer toute la vie. Bien que cette vision des choses soit juste dans l’ordre naturel, elle manque de la profondeur, du sacrifice de soi, de l’authentique charité de la Croix qui caractérisent tout mariage vraiment catholique. Selon une telle philosophie, quelqu’un qui nie l’inclination naturelle au mariage afin d’aimer d’une manière purement surnaturelle peut-il être considéré comme complet ? Une conception aussi naturaliste de l’amour ne peut que détruire le grand signe de sainteté de l’Église qu’est le vœu de chasteté perpétuelle prononcé par tout prêtre et religieux en accomplissement des paroles de Notre-Seigneur : « … il y en a [des eunnuques] qui se sont rendus tels eux-mêmes, à cause du royaume des cieux. Que celui qui peut comprendre comprenne » (Mt 19:12).
Cette
encyclique fait la promotion d’un nouvel humanisme en
essayant de fusionner
l’amour de soi et l’amour divin, la nature et la
grâce, la Création et la
Révélation, et le pape Benoît XVI
n’y va pas par quatre chemins. Ainsi
prétend-il que la
On notera
ici
l’absence de l’ordre surnaturel, donc le
défaut de toute caractéristique
vraiment catholique dans l’activité caritative.
Cela signifie que la
« charité » de
l’Église ne peut consister
qu’à aider les gens à être
des personnes meilleures, ainsi qu’à manifester
leur dignité par leur liberté
d’expression comme par la jouissance du confort et des aises
de la vie
terrestre. Il ne peut être tenu aucun compte du salut
éternel, et cela ne
saurait être le but de l’activité en
question. Et la conséquence en est
radicale : qu’on le croie ou non, il est immoral
d’accomplir des actes de
charité dans le but d’encourager
quelqu’un à se convertir à la Foi
catholique,
ainsi que les missionnaires l’ont toujours fait dans
l’histoire de
l’Église !
Cet
humanisme
a pour autre conséquence qu’il serait immoral
d’accomplir des actes de charité
assurant la promotion des principes catholiques dans l’ordre
civil ou
maintenant véritablement l’unité de
l’Église et de l’État que les
papes n’ont
cessé de préconiser jusqu’à
Vatican II. Au contraire, le paragraphe 28 signale
que l’Église doit accepter « l’autonomie
des réalités terrestres » (=
pur laïcisme) et que « l’État
[…] doit en garantir la liberté [de la religion],
ainsi
que la paix entre les fidèles des différentes
religions » se bornant à
reconnaître dans l’Église une
communauté de foi (= liberté religieuse), et en
aucun cas la seule véritable Église,
créée par le Christ
On voit mal comment ces théories de l’amour pourraient ne pas conduire à une forme de l’« immanence vitale » condamnée par saint Pie X sous le nom de modernisme :
« Certes, il ne s'agit plus de la vieille erreur qui dotait la nature humaine d'une espèce de droit à l'ordre surnaturel. Que cela est dépassé ! En l'homme qui est Jésus-Christ, aussi bien qu'en nous, notre sainte religion n'est autre chose qu'un fruit simple et spontané de la nature. Y a-t-il rien, en vérité, qui détruise plus radicalement l'ordre surnaturel ? » (Pascendi, §11).
« D'autres
corrompent la véritable gratuité de l'ordre
surnaturel, puisqu'ils tiennent que
Dieu ne peut pas créer des êtres doués
d'intelligence sans les ordonner et les
appeler à la vision béatifique. Ce n'est pas
assez ! Au mépris de toutes
définitions du Concile de Trente, on a perverti la notion du
péché originel, et
du même coup, la notion du péché en
général, dans le sens même
où il est une
offense à Dieu […] Quelques-uns
réduisent à une formule vaine la
nécessité
d'appartenir à la véritable Eglise pour obtenir
le salut éternel » (§26 et 27).
Tirons bien plutôt nos leçons de
charité de la magnifique encyclique que le pape Pie XI,
« poussé par la
charité du Christ » (Caritate
Christi compulsi), a publiée en 1932, pendant la
grande Dépression.
Déplorant l’injustice de
l’époque, il en désigne
immédiatement la cause, à
savoir le sordide égoïsme, l’amour
désordonné de soi, dont l’amour de
l’argent,
racine de tous les maux (I Tim. 6:10), offre aujourd’hui
encore un exemple
particulièrement frappant.
Pie XI insiste longuement sur le
fait que la charité exige de nous la pénitence et
l’expiation de nos péchés, et
il nous incite à renouveler l’acte de
réparation aimante du péché, comme le
demande le Sacré-Cœur. Déplorant que
dès cette époque, le désir de faire
réparation pour le péché
n’inspirât pas autant d’efforts de
générosité
qu’auparavant, à cause de l’orgueilleuse
indépendance de l’homme moderne, il
poursuit : «
Faisons de cela le pivot de notre
véritable charité surnaturelle pendant ce
Carême, d’abord en pratiquant la
prière personnelle, en récitant le Rosaire et en
faisant des sacrifices pour
mortifier notre amour de soi, mais aussi en les offrant, de
même que notre
temps, nos biens, notre argent, nos possessions et nos
aumônes pour le bien des
autres âmes, des membres actuels ou potentiels du Corps
Mystique du Christ.
Ainsi nos efforts nous élèveront-ils
jusqu’à la
générosité divinement sublime
de la Croix, en nous rappelant que seul l’amour
d’un Dieu souffrant a sauvé le
monde et que c’est en cette charité que nous avons
cru (I jn 4:16).
Bien à vous dans le Cœur
Sacré et
Aimant de notre Seigneur crucifié
Abbé Peter R. Scott
____________
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