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Gaude, Maria Virgo, cunctas hæreses sola interemisti.

(Tractus Missæ Salve Sancta Parens)

samedi 25 mars 2006

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«Là où nous avons échoué avec Rampolla…,

    …nous réussirons avec Montini »

La lettre de Marc Winckler à Mgr. Guérard des Lauriers o.p.

Le complot Rosicrucien qui prépara l’usurpation de la Chaire de Pierre,

le concile Vatican II et la suppression des Saints Ordres

Giovanni Baptista Montini est l’homme qui a, entre autres attentats contre l’Eglise catholique, supprimé le rite valide de consécration épiscopale pour le remplacer par celui, invalide, de Pontificalis Romani (18 juin 1968), mettant ainsi un terme à la succession apostolique pour des milliers de généalogies épiscopales.

Vingt ans plus tard, le 29 juin 1988, un archevêque, Mgr Lefebvre, assurait la sauvegarde de la transmission du Sacerdoce catholique en sacrant quatre évêques selon le véritable rite catholique immémorial aboli par Montini le 18 juin 1968.

Aujourd’hui l’un de ces quatre évêques catholiques, Mgr Fellay, par sa volonté obstinée, qui est d’abord celle de l’entourage qu’il s’est constitué (abbés Schmidberger, Sélégny, Lorans, Celier, etc.), et sous l’inflluence qu’il a acceptée d’un réseau de personnalités allemandes liées à Ratzinger, a entrepris de remettre son épiscopat entre les mains de l’abbé Ratzinger, successeur de Montini.

S’il advient que, acceptant carrément de contredire ses récentes déclarations et de les reléguer ainsi au rang de mensonges publics, Mgr Fellay engage sa signature avec l’abbé Ratzinger, la liquidation dès lors inévitable de l’œuvre de Mgr Lefebvre, devra être méditée à la lumière d’un document historique, paru en 1979 dans les Cahiers de Cassiciacum.

Il s’agit de la lettre que M. Winckler adressa le 11 février 1977 au R.P. Guérard des Lauriers.

Rappelons que Marc Winckler rencontrait régulièrement son ami d’enfance, Jean Vaquié. Peu après la mort de ce dernier, sa mémoire et ses travaux furent attaqués en 1993, par l’abbé Grégoire Celier, devenu depuis directeur de Fideliter, revue du District de France de la FSSPX, sous l’autorité de l’abbé de Cacqueray.

A l’automne 2003, parut sous un pseudonyme (Paul Sernine, attribué à ce même abbé) La paille et le sycomore, un pamphlet qui attaquait violemment Jean Vaquié et l’Ecole des Cahiers Barruel. Ces cahiers avaient en effet effectué dans les années 1980 et suivantes, des recherches et des analyses de la gnose et de la subversion dans l’Eglise sans équivalent depuis les travaux de Mgr Jouin. Ils étaient soutenus chaleureusement par Mgr Lefebvre.

Marc Winckler raconte comment après avoir été arrêté plusieurs fois par les Allemands pendant la Seconde Guerre mondiale, il fut ensuite, par un retournement de situation, amené à fréquenter de près la Cour Pontificale.

Voici ce qu’il écrit au R.P. Guérard des Lauriers[1] :

«Mon Révérend Père,

Vous m'avez demandé de mettre par écrit le récit de quelques souvenirs romains vieux de trente ans.

Les hasards de la guerre m'avaient conduit en Italie après diverses aventures et mésaventures dont plusieurs arrestations par les Allemands, notamment après un article de journal, paru en 1942, qui me désignait comme Juif. Et voilà un catholique mis d'abord aux abois, puis à toute sortes de caresses et d'honneurs lorsque la roue eut enfin tourné. Elle commença à tourner en ce qui me concerne dans la joie spirituelle, jusqu'au jour où elle tourna mal.

Jouissant du privilège immense à l'époque de la Poste aux Armées, qui permettait d'acheminer vers la France et vice-versa la correspondance des nombreux Monseigneurs, Révérends et Révérendes de toute couleur (d'habit) résidant à Rome, j'avais fait la connaissance de beaucoup de monde et appris bien des choses, car la Cour Pontificale était encore une Cour. A mi-chemin entre l'Orient et l'Occident, entre hier et demain, elle était pleine de survivances et de saveurs qu'on ne connaît plus depuis que les Chefs d'Etats sont des gens bardés de dix sortes de polices armées, et véhiculés à une allure folle dans des sortes de trains de catafalques blindés.

Officier interprète d'italien, je me consacrais aux tâches habituelles dans les Etats-Majors. Il me restait du loisir. »

De par ses contacts, Winckler fut présenté à Mgr Montini, qui n’était autre que l’aumônier de l'Association des diplômés d'Université à Rome. Il était alors Substitut au Secrétariat d'Etat.

« Mes nouveaux amis m'en avaient fait un portrait enthousiaste, en ajoutant : «Il est des nôtres». Comprenne qui pourra. Je garde un souvenir ébloui de ces messes et de ces homélies, dans l'extraordinaire chapelle baroque de la Sapienza, une chapelle pour contes de fées, où l'assemblée chaleureuse créait une sorte d'ambiance et comme une grâce sensible, sans que je sache trop à quoi l'attribuer. Je m'en veux de n'avoir conservé aucun souvenir précis d'aucun passage de ces homélies ; c'était chatoyant, il y avait des mots qui jouaient comme la lumière dans un haut vitrail.

Nous étions contents et lui aussi. Au demeurant, la mode était à l'éloquence. Le Souverain Pontife régnant avait involontairement imposé son style et chacun s'essayait à être svelte, à être ascète, à être mystique, à avoir de longues mains (je ne sais pas si l'on allait jusqu'à dormir par terre). Dans son bureau, Mgr MONTINI était actif, direct et précis. Il aurait souhaité que je pousse, à Paris, à la création d'une association semblable à la sienne. Les diplômés parisiens n'ont pas eu besoin de moi ; quant aux étudiants ils ont su montrer, en 1968, de quoi ils sont capables une fois bien imprégnés et chauffés à point.

Le lobby qui avait cru au début du siècle réussir son coup avec le Cardinal RAMPOLLA, c'est-à-dire hisser l'un des siens au sommet de l'Eglise pour la remodeler à sa propre image, ce groupe de pression n'avait pas désarmé. Et l'espoir de la victoire était d'autant plus vif, l'impatience d'autant plus grande, que les circonstances avaient joué en sa faveur depuis la mort de S.S. PIE X.

La révolution avait assis sa puissance sur un système financier prodigieux, sur «la victoire des démocraties», sur un empire soviétique fortifié, sur de nouveaux moyens mondiaux de propagande et de pression, et sur le discrédit, en raison de l'effondrement hitlérien, de tout ce qui ressemblait à l'anticommunisme ; et dans l'Eglise, sur la peur, pour beaucoup d'évêques, de religieux et de séculiers, de passer pour des vaincus ou des attardés.

Je me rappelle encore les distinctions établies par PIE XII dans son discours de Noël 1944 au sujet du mot «démocratie». Cela, comme on dit, ne passa pas la rampe. Et je me rappelle la confidence désolée du Cardinal SUHARD qui avait suivi le conseil du Nonce de se rallier au Gouvernement de Vichy, dont la «légitimité» n'était pas reconnue par celui de la France «Libre». Le bon Cardinal ne se remettait pas de la poignée de main manquée. Quant au Cardinal TISSERANT, il ruminait ce qui est devenu, lors du Concile, le point de départ du décret sur la liberté religieuse. Il était, quant à lui, le chef incontesté du «parti gaulliste en soutane», et il avait l'œil - si l'on peut dire - sur tous les évêques de France. Qui me contredira si j'avance que RONCALLI et MONTINI lui doivent leur élection ?

Mais qui, en revanche, a préparé de longue main la possibilité de ces élections dont l'une a rendu possible la suivante ? Il est facile de répondre, mais veuillez enregistrer qu'il est dangereux de s'aventurer sur ce terrain. Je comprends parfaitement l'attitude prudente de ceux qui préfèrent croire que c'est l'Esprit Saint qui a Lui-même manifesté Son choix. Peut-être l'avait-Il manifesté autrement, peut-être n'en a-t-on pas tenu compte, seul le Bon Dieu pourrait nous le dire puisque les Cardinaux, paraît-il, s'engagent au secret...

Quoi qu'il en soit, depuis l'arrivée de Jacques MARITAIN comme ambassadeur auprès du Saint Siège, cadeau bête et méchant de Georges BIDAULT, j'avais cessé de servir la messe à Mgr MONTINI. Car en cette conjoncture, les membres de l'association ne se gênèrent plus pour affirmer leur progressisme. Mes amis, disons le mot, étaient franchement modernistes. MARITAIN avait envahi le groupe MONTINI, et il n'y en avait plus que pour l'humanisme intégral. J'avais fui.

Mais puisque c'est un témoignage que vous me demandez, j'affirme qu'il y avait à Rome précisément ce que vous cherchez à savoir, et que vous me permettrez d'appeler le lobby montinien, ou le groupe Rampolla, et qu'un actif Monseigneur, ayant beaucoup d'entregent, que je rencontrais souvent et pour qui j'avais une sincère amitié, apprenant que j'avais été présenté à Mgr MONTINI, que je l'admirais et que j'avais l'air de le suivre, me crut sans doute assez mûr pour faire un pas décisif dans la voie de l'efficacité.

Je me rappelle le ton mystérieux qu'il prit - Mgr PIGNEDOLI, c'est de lui qu'il s'agit - pour me parler de la grande revanche qu'on préparait. Il me fit le récit tout au long du veto de l'Autriche, dont le résultat, pour lui, fut de replonger l'Eglise pendant un demi-siècle dans l'obscurantisme et l'isolement du Moyen-Age ; il insista sur la nécessité d'une ouverture et d'une adaptation de l'Eglise ; enfin il me fit entrevoir une ère nouvelle, et pour très bientôt, et avec un succès certain, grâce à celui qui réussirait là ou le Cardinal RAMPOLLA eut le malheur d'échouer.

Je le regardai avec de grands yeux. Il crut que cela signifiait : «Mais qui est-ce ?» ; il répondit sans parabole : «Vous lui servez la Messe tous les jeudis».

J'avoue que je devais avoir l'air bête ; et je l'étais, car j'étais à cent lieues de me douter de ce qu'on attendait de moi pour le succès de MONTINI, le nouveau désiré des collines temporelles et des nations (unies).

Il fallut pourtant bien que je reprenne mes esprits. C'était sérieux. Le sympathique Mgr PICNEDOLI était fort lié avec MONTINI, puisqu'il le suivit dans son «honorable» éloignement milanais ; il est actuellement cardinal chargé de missions délicates (comme d'engager les Catholiques du Viêtnam à accueillir pour l'honneur de Dieu et pour la paix les troupes communistes du Viêtcong).

Nous étions le 2 janvier 1945, le soir tombait ; il y avait réception chez le vénérable prince E. de NAPLES RAMPOLLA, et mon cher Monseigneur m'avait fait inviter. C'était dans un palais cossu, de style 1880 ; les salons étaient brillants, les lustres rutilants, les hôtes, les invités respiraient l'aisance ; les parfums des jeunes filles et des femmes, l'odeur des alcools, des cigarettes blondes, toute cette ambiance à la fois somptueuse et mondaine me changeait des papalini, ces patriciens qui, depuis la prise de Rome, avaient condamné la porte principale de leur palais en signe de protestation et dès lors n'avaient point bénéficié des faveurs de la Maison de Savoie.

Vous le savez déjà, mon cher Père, je n'ai pas répondu aux avances du «Vénérable» prince qui était pour ainsi dire le miroir aux alouettes du fameux lo (là aussi, «vous m'avez compris»). Je pensais, en sortant de cette réception, au titre d'un petit livre italien que je lisais dans mon enfance: «Le cose più grande di lui» (Les choses qui le dépassent) ; et je pensais davantage encore au fameux « Santo » de Fogazzaro...

Sans doute y a-t-il eu, y aura-t-il encore des caractères d'une trempe particulière, capables, au mépris des larmes et du sang, de dire : «Je m'arrangerai pour...» et «Je ferai en sorte que...», mais pousser la fourberie au degré de perfection où nous la voyons aujourd'hui, cela tient du mysterium iniquitatis, mystère si puissant qu'il va jusqu'à rendre aveugles et sourds même les meilleurs, sans oublier les «saints» prêtres disciples de S. Timoré... Ils n'ont, par exemple, jamais entendu parler des maladies et de la mort étrange de PIE XII ; et quand on leur donne des preuves, ils s'empressent de les récuser ou de faire le silence. Ce sont des silencieux de l'Eglise, des bons toutous muets.

Heureusement, il existe encore quelques «Domini canes» !

Je vous prie d'agréer, etc.»

Le 11 février 1977.

Marc WINCKLER. »

Fin de la citation

Ces confidences de Marc Winckler jettent une lumière crue sur la continuité du plan des milieux Rose+Croix auxquels appartenait le cardinal Rampolla. Il était en effet membre de l’O.T.O. (Ordo Templi Orientalis, loge illuminée satanique Rose+Croix de langue allemande, présente en Bavière et à Zürich, filiale des loges illuminées R+C britanniques)

La Providence a voulu que l’Eglise fût protégée en 1903 de l’usurpation du siège de Pierre par un ennemi de l’Eglise, et Elle accorda la grâce immense de l’élection inopinée au trône papal d’un saint Pie X.

Près de 103 ans plus tard, l’Eglise est en grande partie détruite, ne subsistant que dans un petit troupeau. Providentiellement, Mgr Lefebvre, par la fondation d’une Fraternité sacerdotale du nom du saint Pape, puis par les sacres de 1988, a permis la transmission et la sauvegarde du véritable épiscopat catholique et du véritable Sacerdoce de Menchisédech.

Mais, voici qu’en 2006, l’un des quatre évêques qu’il a sacrés, l’ancien économe de la FSSPX à présent fort riche des nombreux legs des fidèles catholiques de la Tradition, Mgr Fellay, s’étant entouré avec obstination d’une camarilla toute ordonnée au ralliement de son Œuvre à la Révolution, camarilla qu’il protège avec vigilance, en dépit des agissements de celle-ci, s’évertue depuis près d’un an à mettre en place une situation qui le conduit aujourd’hui à signer avec les héritiers et les continuateurs de Rampolla et de Montini.

En ce jour anniversaire de la quinzième année de la disparition de son consécrateur, Mgr Fellay reçoit de la Rome apostate et usurpatrice, le signal qu’il a tant « espéré » [2] ;celui qui condamna Mgr Lefebvre, celui à qui l’évêque fidèle déclara en juillet 1987 : « nous ne pouvons pas collaborer », l’abbé Ratzinger, cet ennemi de l’Eglise, lui envoie ce message par son agent, l’abbé Hoyos : « Les bras ouverts aux Lefebvristes » !

La veille du jour de la fête de l’Annonciation, jour de la mort de Mgr Lefebvre, quelle punition et quel châtiment !

Devant cette situation historique gravissime, les quatre évêques sacrés par Mgr Lefebvre se décideront-ils à entreprendre (enfin !) par eux-mêmes l’étude du nouveau rituel invalide de consécration épiscopale de Pontificalis Romani (1968) qui condamne définitivement Vatican II ? Le Comité scientifique Rore Sanctifica a mis toutes les preuves authentiques à leur disposition [3]. Les trois tomes de leurs travaux ont été en effet publiés et sont disponibles aux Editions Saint-Rémy, BP 80, 33410 CADILLAC, http://www.editions.saint-remy.chez-alice.fr

Les quatre évêques vont-ils assumer les responsabilités historiques qui leur incombent ?

ou vont-ils eux aussi abandonner les grâces de leur épiscopat catholique valide ?

et consentir ainsi par leur silence complice à cette destruction finale de l’Eglise ?

En la fête de l’Annonciation, que la Très Sainte Vierge Marie protège le Sacerdoce et l’épiscopat catholique.

Abbé Michel Marchiset

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[1] Cahiers de Cassiciacum n° 1, mai 1979, p.101-105

[2] Rappelons « la lueur d’espérance » que Mgr Fellay déclara publiquement percevoir lors de l’élection de Ratzinger en avril 2005, et puis l’expression des attentes des « propositions » de Rome dont il fit part dans son interview à Il Tempo le 12 mars 2006.

[3] www.rore-sanctifica.org