Virgo-Maria.org

Gaude, Maria Virgo, cunctas hæreses sola interemisti.

(Tractus Missæ Salve Sancta Parens)

jeudi 6 avril 2006

Ce message peut être téléchargé au format PDF sur notre site http://www.virgo-maria.org/.

L’abandon programmé du rite de Saint Pie V

Mgr Fellay approuve implicitement le projet de l’abbé Ratzinger d’abandonner à terme le rite de Saint Pie V

 (Selon le bulletin des Pères Rédemptoristes)

Comprenons-nous bien

Le site Virgo-Maria a une position ferme et précise : aucun accord avec la secte conciliaire qui ne peut être l’Eglise Catholique surtout depuis la démonstration irréfutable de la non validité des sacres montiniens, preuve évidente et capitale que cette secte conciliaire usurpe, éclipse, la sainte Eglise de Notre-Seigneur Jésus-Christ. Nous y reviendrons plus en détail  prochainement.

Il est donc de notre devoir d’informer les fidèles de toute compromission, de toute aventure risquée.

Mgr Lefebvre dans sa "Lettre aux futurs évêques"[1], leur écrivait :

"(…) Je vous conférerai cette grâce, confiant que sans tarder le Siège de Pierre sera occupé par un successeur de Pierre parfaitement catholique en les mains duquel vous pourrez déposer la grâce de votre épiscopat pour qu'il la confirme".

Certains croient qu’avec Benoît XVI cette heure est arrivée. Pour cela on laisse entendre que ce "Pape" aurait des tendances traditionalistes. Mgr Lefebvre ne le croyait pas[2].

Nous ne le croyons pas nous aussi, car nous croyons que le pontificat de Benoît XVI a pour objectif de faire une pause pour intégrer la Tradition, permettant à un successeur la marche en avant inéluctable vers la Religion Universelle. Son attachement au Concile Vatican d’eux prouve tous les jours sa véritable pensée.

Pour cela nous étudions dans tous les détails les faits qui nous préoccupent : écrits, déclarations, interviews. Nous recherchons les informations de tous les côtés, essayons de les vérifier au mieux (avec parfois de petites erreurs comme il en est toujours dans ce combat) et les analysons pour nos lecteurs, avec le souci d’éviter un ralliement-apostasie.

Ce n’est pas par plaisir que nous découvrons des incohérences, des manipulations, des contradictions[3], des omissions, parfois même des mensonges[4], et que nous les dénonçons. Ce n’est pas manquer à l’honneur d’être sévère et de parfois ajouter un adjectif inévitable qui souligne notre indignation. Nous préfèrerions bien au contraire ne lire qu’un langage de vérité. Ce n’est malheureusement pas le cas.

En voici encore un exemple, un fait passé inaperçu, et qui nous semble là encore indispensable de souligner, d’analyser pour en tirer les conclusions.

En effet, quand on lit l’article de la revue des Rédemptoristes, nous devrions être rassurés, être d’accord avec ce que dit Mgr Fellay, tout est clair. D’ailleurs aucun participant n’a réagi, tout était transparent, net, précis, tranché.  Un final comme

« tant qu’ils ne changeront pas et qu’ils ne s’humilieront pas, nous ne ferons rien de nôtre côté.  Combien de temps cela durera t-il ? personne ne peut le dire. Le fait est que le présent pape veut conserver (ou préserver) le concile »

devrait nous tranquilliser. Eh bien, pourtant, nous ne sommes pas rassurés. NOUS DOUTONS.

Voici nos commentaires sur ce texte paru dans la revue des Pères Rédemptoristes d’Ecosse et qui rapporte les propos de Mgr Fellay à Flavigny le 1er février.

Mgr Fellay dans le sillage du réseau allemand et la « réforme de la réforme »

Nous recevons la traduction du dernier numéro de The Catholic, revue des Pères Rédemptoristes qui sont situés en Ecosse. Les Pères étaient présents le 1er février à Flavigny, à l’invitation de Mgr Fellay aux communautés amies. Le Père Anthony Mary C.SS.R des rédemptoristes de Papa Stronsay au nord de l'Ecosse fait un compte-rendu de cette réunion auprès de leurs lecteurs.

Parmi les faits qu’ils rapportent nous avons relevé que, selon les Pères Rédemptoristes, Mgr Fellay assume le projet énoncé par la lettre que l’abbé Ratzinger adressa au Docteur Barth en 2003, ce qui signifie que Mgr Fellay adhère implicitement au projet de suppression à terme de la messe de Saint Pie V que contient cette lettre de Ratzinger.

Dans sa lettre au Dr Barth, universitaire allemand, l’abbé Ratzinger, encore "cardinal", annonce son intention de promulguer un nouveau rite, élaboré à partir du rite traditionnel, destiné à remplacer le Novus Ordo Missae et le rite de Saint Pie V. Ainsi en plaignant l’abbé Ratzinger sur la difficulté qu’il aurait à imposer cette décision aux évêques, et en espérant qu’il puisse surmonter les obstacles, Mgr Fellay signifie qu’il fait sien ce projet de rite unique et qu’il accepte cette idée d’un abandon à terme du rite de Saint Pie V.

Ainsi le successeur de Mgr Lefebvre adhère à l’abandon du rite de Saint Pie V au profit d’un rite artificiel qui reste encore à créer. Nous constatons ici, sur la base du compte-rendu que font les Pères Rédemptoristes, que Mgr Fellay est bien sous l’influence du réseau allemand. Nous l’avions déjà analysé et dévoilé dans un précédent message[5].

Le Dr Barth avait organisé en août 2005, en Allemagne, un symposium sur la liturgie[6]. Le colloque était patronné par l’abbé Schmidberger et Mgr Fellay y assistait. Les trois autres évêques étaient absents.

Ainsi, Mgr Fellay apparaît comme déjà gagné aux projets révolutionnaires de « réforme de la réforme » de l’abbé Ratzinger.

Ces projets anciens, ont commencé à être évoqué par l’abbé Ratzinger devant son ami Robert Moynihan en 1995, et ont été ensuite propagés dans le milieu Ecclesia Dei, à partir des réseaux Anglicans. Un site internet avait déjà, il y a quelque mois parlé de cette opération, baptisée l’« AngliCampos », comme  du rôle de Catherine Pickstock, une universitaire cambridgienne anglicane, fondatrice du mouvement Radical Orthodoxy, et de celui de l’abbé Claude Barthe, relais en France de cette thèse de la « réforme de la réforme ».

Désormais, selon les écrits des Pères Rédemptoristes, le projet anglicano-ratzinguérienne est repris à Flavigny au plus haut niveau de la FSSPX.

On comprend mieux cette obstination de Mgr Fellay flanqué de l’abbé Schmidberger à promouvoir à tout prix le « processus de réconciliation » avec la Rome maçonnique. Jugeons sur pièce, voici les propos de Mgr Fellay.

Traduction depuis la source anglaise

Les Pères Rédemptoristes citent Mgr Fellay qui, visant implicitement la lettre au Dr. Barth, parle à Flavigny le 1er février :

Nous connaissions déjà les idées du pape avant son élection. Il avait écrit à un fidèle : “Nous ne pouvons donner globalement l’autorisation de dire l’ancienne Messe car la majorité des gens est “ vaccinée” contre elle. Il ne peut y avoir deux rites. Nous en ferons un nouveau sur la base de l’ancienne Messe.” Cela n’est plus une rumeur. C’est écrit, nous avons la lettre. Il avait bien l’intention de réaliser ce qu’il disait. Et il peut le faire maintenant qu’il est pape. Mais cela n’est pas aussi simple. Sera t’il obéi ?

La désobéissance des évêques pourrait rendre toute directive nulle et sans effet. Si un évêque ne veut pas l’appliquer dans son diocèse, il en a le droit»

The Catholic, février 2006

Source en anglais

“ We knew the ideas of the Pope even before his election ; he wrote to one of the faithful, saying we cannot give a global authorisation of the old Mass as the majority of persons are “vaccinated ” against it.

There cannot be two rites. We will make a new on the basis of the old Mass. Now this is not a rumour. It is written down, we have the letter. He had the intention to make it happen then. Well, he is Pope now, so he can do it. But it is not so simple. Will he be obeyed ? ”

The flagrant disobedience of bishops could render any instruction useless. If a bishop doesn’t want it in his diocese he can refuse it public right.”

The Catholic, February 2006

Voici la fameuse lettre où Ratzinger dévoile son projet de fusion du rite de Saint Pie V et du Novus Ordo Missae dans un nouveau rite artificiel d’apparence traditionnelle.

Lettre du cardinal Ratzinger au professeur Barth (23 juin 2003)

http://www.montfort.org.br/index.php?secao=veritas&subsecao=igreja&artigo=ratzinger_barth&lang=fra

(cette lettre n’est plus disponible sur le site de la FSSPX)

Ou encore : http://www.wolfganglindemann.net/html/brief_an_dr_barth.html

« Très estimé Monsieur le Docteur Barth,

« Je vous remercie de votre lettre du 6 avril, à laquelle je ne réponds que maintenant, faute de temps. Vous me demandez de m'engager pour l'autorisation plus élargie du rite romain ancien. Vous savez déjà que j'accueille bien une telle demande, vu que mon engagement dans cette Affaire est maintenant connu par tout le monde.

« Si le Saint Siège "autorisera le rite ancien de nouveau mondialement et sans limitation" -comme vous le souhaitez et l'avez entendu par rumeur- n'est pas si facile à dire: Trop de catholiques partagent encore une attitude négative -endoctrinée depuis des années- envers la liturgie traditionnelle, laquelle ils appellent orgueilleusement "pré conciliaire", et beaucoup d'évêques s'opposeraient massivement à une autorisation générale du rite ancien.

« La situation est différent si on n'envisage qu'une autorisation limitée; car la demande de la liturgie ancienne est limitée. Je sais que sa valeur ne dépend point de la demande, mais le nombre des prêtres et laïcs intéressés a cependant une certaine importance. En plus, une telle mesure ne peut être réalisée progressivement aujourd'hui, une 30aine d'année après la réforme liturgique du Pape Paul VI; chaque nouvelle précipitation ne produira pas de bons résultats.

« Mais je crois que dans l'avenir l'église romaine ne devra avoir qu'un seul rite ; l'existence de deux rites est difficilement "gérable" pour les évêques et les prêtres. Le rite romain de l'avenir devrait être un seul rite, célébré en latin ou en langue populaire, mais basée entièrement dans la tradition du rite ancien ; il pourrait intégrer quelques nouvel éléments qui ont fait leurs preuves, quelques préfaces, des lectures plus larges - plus de choix qu'avant, mais pas trop - une "Oratio fidelium", cela veut dire une litanie de prières d'intercession après l'Oremus avant l'offertoire, ou est sa place primitive.

« Très estimé Dr Barth, si vous vous engagez ainsi pour la question liturgique, vous ne serez pas seul et vous préparez "l'opinion publique de l'église" à des mesures éventuelles en faveur d'un usage plus large des manuels liturgiques anciens. Il faut cependant être prudent quant à l'excitation des espoirs trop grands, maximaux, auprès des fidèles attachés à la tradition.

« Je me sers de cette occasion de vous remercier de votre engagement appréciable en faveur de la liturgie de l'église romaine, dans vos livres et conférences, même si je souhaiterais ici et là plus d'amour et compréhension pour le magistère du Pape et des évêques. Que la semence, que vous semez, grandisse et porte des fruits pour une nouvelle vie renouvelée de l'église, dont la "source et sommet", son véritable cour, est et sera cette liturgie.

« Je vous donne volontiers la bénédiction demandée par vous, cordialement

« Votre Josef Cardinal RATZINGER

Suite de notre analyse

Il est inouï qu’une telle défense implicite de la position de l’abbé Ratzinger de la part de Mgr Fellay ait pu être exposée sans susciter parmi l’assistance des communautés amies une vive réaction.

En effet, il n’en fut rien, ni pendant ni après.

Cela montre que ces clercs n’étudient pas assez, n’observent pas assez les réalités, que les arcanes du réseau et cette lettre de Ratzinger au Dr Barth leur semble toujours inconnue.

Il faut cependant souligner que cette lettre semble avoir été révélée en France et dans le monde de la Tradition seulement deux jours avant Flavigny, ce qui ne manqua pas de susciter dans la nuit qui suivit un certain émoi du côté de Menzingen.

Une telle révolution liturgique rappelle les travaux du Comité Rore Sanctifica[7] au sujet de l’invention et de la fabrication de « La prétendue Tradition Apostolique fallacieusement attribuée à Hippolyte de Rome » qui consista à attribuer faussement à la tradition romaine archaïque un rite qui n’était rien d’autre qu’un « fatras de compilations » issu de sources égyptiennes alexandrines très fortement suspectes d’hérésies.

* * *

Les contours du projet de ralliement-apostasie de la FSSPX à l’abbé Ratzinger, au terme du « processus de réconciliation » apparaissent maintenant un peu plus clairement :

·         Comme annoncé, vers Pâques 2006, concession d’au moins l’un des deux préalables de Mgr Fellay par la Rome Antichrist (autorisation de la messe de Saint Pie V[8]), peut-être même, levée des excommunications, l’article de l’abbé Barthe du 1er avril peut laisser comprendre que cette dernière condition pourrait être levée de façon différée.

·         Période d’euphorie entretenue par les médias de la FSSPX et les médias Ecclesia Dei. Dans son communiqué de lundi 3 avril[9], l’abbé de Cacqueray anticipe et présente déjà cette décision, désormais proche, comme une victoire. Début d’une « période d’expérimentation » durant laquelle des « visiteurs romains »[10] viendraient inspecter la FSSPX et « constater les faits de la justesse de la Tradition comme remède à l’Eglise en crise »

·         Campagne de Mgr Fellay en juillet 2006 pour se faire réélire pour un deuxième mandat, sous la pression de l’abbé Schmidberger et du réseau allemand. Entre temps, pause entre Rome et Ecône pour ne pas gêner cette réélection et silence complet sur la "résolution des questions doctrinales".

·         Il est important de souligner ce point capital des "questions doctrinales". Elles sont connues, bien connues. On dit qu’elles ne seront pas résolues avant dix ou vingt ans. Ne serait-ce pas pour endormir toute opposition ? et faire croire qu’avec cela on ne doit pas s’inquiéter des pourparlers : avec les  questions doctrinales, "on tient Rome". Ne pourrait-on pas de toute urgence en faire une liste la plus exhaustive possible pour en informer les fidèles ? et montrer la gravité des différences entre la vérité catholique immuable et les nouvelles « vérités » de la nouvelle religion ?

·         Intégration de la FSSPX dans un « Patriarcat Tridentin », ou, version sous une sémantique similaire, un « Archevêché majeur du rite Tridentin »[11] qui aurait son rite propre, mais qui concrétiserait la prise de contrôle juridique de Rome sur les biens et les legs de la FSSPX. L’église conciliaire en a tellement besoin, aussi bien en France où certains diocèses ne peuvent même plus entretenir un évêché (après avoir regroupé les paroisses, on parle déjà de regrouper les diocèses à cause des graves problèmes financiers) que partout dans le monde où les scandales de mœurs sont tels que la vente de tous les biens ecclésiastique va-t-elle suffire à indemniser les victimes ? On parle de 1,3 milliards de dollars aux USA et ce n’est que le début ! Selon la conférence épiscopale américaine la somme a augmenté de 219% au cours de la seule année 2005. Relisons Rom, i, 18-32 pour comprendre. Les biens et les legs des fidèles remis à la FSSPX depuis 30 ans contribueront-ils, une fois la FSSPX ralliée juridiquement à l’abbé Ratzinger, à payer une partie des gigantesques pénalités qui s’annoncent du fait de ces scandales de mœurs aux Etats-Unis ?

·         Face à ce mécano canonique, nous suggérons aussi à nos zélateurs de la « réconciliation » quelques autres échafaudages : « le métropolite de rite tridentin ou le vicaire général apostolique de rite tridentin ». Cette intégration serait assortie d’une formule diplomatique qui permettrait une certaine « réception du concile à la Lumière de la Tradition » ou une certaine « réception critique du concile », ou encore la concession d’une « critique positive du concile » ou autre subtilité vide de sens des vaticanistes à la manière de l’abbé Barthe

·         Ensuite, après une phase d’acclimatation au sein de la structure conciliaire, de suspicion interne dans la nouvelle FSSPX patriarcale et de purges, le dispositif, aux ordres de Rome, pourrait évoluer vers une adoption du nouveau rite unifié, tel que l’annonce la lettre de 2003 de l’abbé Ratzinger au Dr Barth. Une telle évolution s’achèverait sous les auspices des théologiens « de droite » (le P.de Lubac, le P.von Balthazar), « la « droite » du concile – en sa version restaurationiste » pour citer les sophismes de l’abbé Barthe dans le récent Monde et Vie[12] : un poisson d’avril pour fidèle de Mgr Lefebvre ? Ce serait un voyage vers la gnose. Fin honteuse pour l’œuvre entreprise par Mgr Lefebvre et pour les trois autres évêques qui auraient laissé passivement se produire une telle trahison de l’œuvre de leur propre archevêque-consécrateur.

La tentative de neutralisation de l’œuvre de Mgr Lefebvre rappelle un précédent historique qui fut celui des Tractariens et des Puseyistes dans l’Anglicanisme au XIX° siècle. Nous reviendrons sur ces influences qui ont transparu sous le pontificat de Léon XIII, alors que le cardinal Rampolla, membre de la secte illuministe de l’OTO[13], était secrétaire d’Etat, et puis plus tard lors des conversations de Malines en 1923.

On peut donc dire que depuis un an, Mgr Fellay est tenté sous apparence de Tradition, par des maîtres de la manipulation, formées dans les meilleures écoles de l’Anglicanisme et des Hautes loges illuministes Rose+Croix.

Cette séduction-tentation à laquelle Mgr Fellay et l’abbé Schmidberger souhaitent faire succomber les fidèles et les clercs de la FSSPX fait passer avant toute chose le leurre du « processus de réconciliation », son kérygme du combat de la Tradition[14], et ruine les fondements de l’œuvre de Mgr Lefebvre qu’il avait construite en faisant de la sauvegarde du Sacerdoce catholique la cause finale de son entreprise. Il n’a pas manqué de le rappeler dans ses multiples déclarations solennelles (lettre de juin 1987 aux quatre futurs évêques, préface aux statuts de la FSSPX en 1990, lettre à l’abbé Tam en 1991)

A quelques jours de la réunion de la Curie du 7 avril, où l’abbé Ratzinger va faire acter son plan d’intégration de la FSSPX, et de Pâques, où vont intervenir la concession des « préalables », il est utile de bien comprendre dans quel contexte, ces grandes manœuvres se produisent.

Le double langage de Mgr Fellay[15], prenant dans la FSSPX la posture de l’apparente fermeté, mais ayant engagé des négociations avec la Rome antichrist, dans le dos des fidèles, s’éclaire avec une telle grille de lecture.

L’impatience triomphante d’un abbé de Cacqueray qui transpire de son communiqué du 3 avril sur La Porte Latine, le confirme, les décisions sont sur le point d’être annoncées, d’un commun accord qui a bien été enclenché entre la Rome moderniste et les hauts dirigeants du clan de Mgr Fellay et de l’abbé Schmidberger.

On surveille aussi avec attention l'Assemblée plénière des évêques de France à Lourdes

L’assemblée par hasard (par hasard on vous assure !) "doit également discuter de l'accueil dans les églises diocésaines des fidèles de groupes "traditionalistes".

Entre le « processus de réconciliation » qui tuera le Sacerdoce catholique et la Sauvegarde sacramentelle du Sacerdoce de Melchisedech de la Nouvelle Alliance, les évêques, les prêtres de la FSSPX et des communautés amies, et les fidèles vont devoir choisir en ces semaines historiques.

Le « processus de réconciliation » promu par Mgr Fellay depuis sa rencontre du 29 août 2005 avec l’abbé Ratzinger est typique des méthodes modernes, héritées de la franc-maçonnerie. Lorsqu’il s’agit de faire adopter à un groupe humain une décision inacceptable, la méthode consiste alors à présenter non pas la décision, ce qui serait voué à l’échec, mais le « processus de la décision ». Prenons l’exemple de la Nouvelle-Calédonie, l’indépendance de cette île est rejetée par la majorité de sa population. Il a donc été imaginé des « accords de Matignon » dans lesquels les protagonistes signent un « processus ». Ensuite, la décision est rejetée vers une échéance lointaine. Pour la Nouvelle-Calédonie un référendum est projeté à horizon de 15 ans. Et dans l’intervalle, le sablier court en faveur de l’aboutissement du processus. Les partisans du non sont déjà liés, car il ne faut pas entraver le « processus ». Et cette période permet d’écarter ceux qui seraient susceptibles de s’opposer aux résultats attendus, et de faire accepter aux récalcitrants le résultat comme une fatalité. Pour la FSSPX, Mgr Fellay a emboîté le pas à la méthode de l’abbé Ratzinger. Il faut dire que depuis 40 ans, la Rome antichrist a acquis un certain professionnalisme dans la pratique des méthodes maçonniques (ce qui ne pourrait étonner que les naïfs). Mgr Lefebvre n’a jamais accepté des « processus de réconciliation ». Mgr Lefebvre avait une formation et un esprit catholiques. Il posait clairement un problème dans la vérité. Notre Seigneur n’a pas non plus entamé un « processus de réconciliation » avec les grands prêtres du Temple. « Que votre oui soit oui, que votre non soit non ».

L’obstination de Mgr Fellay à promouvoir le « processus de réconciliation » avec la Rome antichrist N’EST PAS UNE DEMARCHE CATHOLIQUE. Elle est inconciliable avec le combat de Mgr Lefebvre pour la sauvegarde du Sacerdoce catholique. Mgr Fellay tournera-t-il le dos au « processus » soutenu par le réseau allemand ? (voir le message Virgo-Maria du 4 février 2006). Reviendra-t-il un jour à ce que répondait en septembre 1987 Mgr Lefebvre à l’abbé Ratzinger : « Nous ne pouvons pas collaborer, c’est impossible, impossible (…) Rome a perdu la foi mes chers amis. Rome est dans l’apostasie (…) C’est la vérité (…) On ne peut plus avoir confiance dans ce monde là. Il a quitté l’Eglise, il quitte l’Eglise, c’est sûr, sûr, sûr ».

Continuons le bon combat

Abbé Michel Marchiset

Traduction en français de l’article de The Catholic (Pères Rédemptoristes) de février 2006.

“ NOUS CONTINUERONS A DIRE  NON, NON , ET NON ”

dit Mgr. Bernard Fellay

Le 1er février 2006, les supérieurs et les supérieures de tous les ordres religieux traditionnels se sont assemblés à Flavigny à la demande de Mgr. Fellay. Monseigneur nous avait invités pour exposer de première main la situation actuelle de la FSSPX vis à vis de Rome.

Avant cette réunion, de nombreuses rumeurs s’étaient propagées via Internet, rapportant que la FSSPX traitait avec Rome et que le combat pour la Tradition était sur le point d’être perdu. L’évêque commença par expliquer que ces rumeurs n'étaient rien d'autre que des rumeurs[16]. Le but de cette réunion à Flavigny était de fournir des informations détaillées sur les différentes rencontres entre le Vatican et la FSSPX.

Mgr. Fellay nous a dit : “ Rien n’a changé et tout a changé. ” Rien n’a changé dans leur attachement au modernisme et à l’œcuménisme mais par contre la manière d’agir a changé en apparence. On a laissé quelque peu respirer la Tradition. Le clergé et les laïcs d’esprit traditionnel  qui devaient auparavant rester totalement dans l’ombre, peuvent maintenant commencer à émerger. Quelques évêques et cardinaux croient qu’il y a un nouvel espoir avec ce pape.

D’autres rumeurs ont été propagées par les media quant à savoir comment la Messe serait libérée de toute entrave et l’excommunication levée etc.. La réalité, c’est que peu de choses ont changé. Ces bruits ne sont pas naturellement sans fondement, mais il est difficile de savoir qui a commencé à les répandre ou dans quelle intention. Est-ce pour troubler les esprits, fomenter la discorde, ou le fruit d’une simple réflexion de la part de certaines autorités dans l’espoir que ces rumeurs se concrétisent ? 

L’évêque poursuivit en disant qu’il y avait “ une forme de discrétion ” chez ce nouveau pape. De ce point de vue, Benoît XVI est profondément différent du pape précédent. Pour lui, il semblerait qu’il y ait à imposer la discrétion. On sent que quelque chose est en train de se produire concernant la messe traditionnelle mais on recommande en même temps la discrétion sur  ce sujet. “Y a t’il dans tout cela un projet, une idée ? Que prévoit-on qui arrivera ? Je n’ai pas de réponse…

Nous connaissions déjà les idées du pape avant son élection. Il avait écrit à un fidèle : “Nous ne pouvons donner globalement l’autorisation de dire  l’ancienne Messe car la majorité des gens est “ vaccinée ” contre elle. Il ne peut y avoir deux rites. Nous en ferons un nouveau sur la base de l’ancienne Messe. ” Cela n’est plus une rumeur. C’est écrit, nous avons la lettre. Il avait bien l’intention de réaliser ce qu’il disait. Et il peut le faire maintenant qu’il est pape. Mais cela n’est pas aussi simple. Sera t’il obéi ? ”

La désobéissance des évêques pourrait rendre toute directive nulle et sans effet. Si un évêque ne veut pas l’appliquer dans son diocèse, il en a le droit.

A cette audience du mois d’août avec le pape, nous dit Mgr. Fellay, celui-ci commença par demander au cardinal  Castrillon : “ Où en sommes-nous ? ” le cardinal répondit : “Très Saint Père, c’est parfait, tout va à merveille, il n’y a pas de problème ; tout ce que vous avez à faire est un sanatio. Tout ira bien. Le pape se tourna alors vers Mgr. Fellay, “Quelle est votre réponse, demanda t’il ?” L’évêque lui expliqua qu’une note lui avait été remise en prévision de l’audience et dans laquelle il lui rappelait  tout ce qui était arrivé par le passé, expliquant que l’Église allait mal, et qu’il espérait que le pape pourrait faire quelque chose pour améliorer la situation mais que pour qu’il en soit ainsi, il était nécessaire de suivre les sentiers de la Tradition. En un mot : Accepter la vraie Messe.

Si Rome retourne à la Tradition point ne sera besoin d’un accord puisque le problème sera entièrement résolu.

Pour nous, procéder par étapes, n’a rien à voir avec ce que Rome envisage. Pour eux, cela veut dire la régularisation de la FSSPX et la situation de nos groupes traditionnels etc.…

Par contre pour nous, procéder par étapes, nous dit Mgr Fellay, veut dire que l’Église revienne à la Tradition[17].

Nous le disons de nouveau et nous ne cesserons pas de le dire ; il n’est pas question de faire la moindre concession à ce modernisme qui a envahi l’Église. C’est un poison qui tue l’Église et que nous ne boirons pas. Nous dirons toujours non, non et non. Si nous avions le meilleur des papes et qu’il nous dise que tout va changer, il est clair que l’Église (conciliaire) tomberait en morceaux. Comment ferons-nous revenir l’Église dans le droit chemin ? C’est le travail du pape puisqu’il a les grâces d’état… Mais il subsiste toujours une ambiguïté puisque nous utilisons les mêmes termes mais avec une compréhension totalement différente. Procéder par étapes signifie pour eux la réintégration dans le système et pour nous le retour de Rome dans le Catholicisme traditionnel. ”  

Mgr. Fellay ajouta que la Tradition a, sans aucun doute, gagné du terrain. La vie traditionnelle a pris son essor  Nous progressons quoique lentement. Nous allons dans la bonne direction. Les évêques de France ont dit  que nous étions une force que l’on ne peut arrêter. Cela ne veut pas dire qu’ils sont pour ou contre nous, mais que nous sommes une puissance avec laquelle il faut compter. Restons prudents et n’allons pas commettre d’erreurs par précipitation.

En conclusion, l’évêque dit : tant qu’ils ne changeront pas et qu’ils ne s’humilieront pas, nous ne ferons rien de nôtre côté.  Combien de temps cela durera t-il ? Personne ne peut le dire. Le fait est que le présent pape veut conserver (ou préserver) le concile.”

En clair pour gagner du terrain, il y a encore beaucoup à faire.

Accrochons nous à notre Foi, n’écoutons pas les rumeurs, évitons autant les propos que les décisions irréfléchies ».

Traduit de l’Anglais à partir du journal “ The Catholic ” (février 2006) des Pères rédemptoristes du monastère du Golgotha dans les îles Orkney (Écosse)

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[1] http://www.fsspx.org/fran/rome/histoire/1987/1987MgrLef-FutursEv.htm

[2] http://www.virgo-maria.org/articles/2006/VM-2006-03-11-5-00-Conference_Mgr_Lefebvre_avant_les_sacres_1988.pdf

Et surtout : http://www.a-c-r-f.com/documents/Mgr_LEFEBVRE-Relations-Rome.pdf

Nous renvoyons aussi aux études d’Avrillé ou à celle de l’abbé Tam :

http://www.a-c-r-f.com/documents/Abbe_TAM-Ratzinger.pdf

[3] Nous avons fait connaître sans rancoeur, et au contraire avec beaucoup de satisfaction, l’analyse de l’abbé Leroux sur la dernière « encyclique de Benoît XVI », regrettant que les français n’aient eu aucune analyse critique de ce texte non catholique (ni de la part des ralliés évidemment, ni de la part de DICI, La Porte Latine, Fideliter, Monde et Vie et autres).

La Porte Latine annonce dans un communiqué du 5 avril 2006 que l’abbé Leroux l’a écrite avec le plein accord de Mgr Fellay. C’est très bien, mais pourquoi ne l’a-t-on toujours pas lue ni commentée comme elle le mérite, sur aucun site en langue française ? Sinon pour éviter que les lecteurs français ne prennent connaissances des curieuses conceptions de l’abbé Ratzinger ? (cf. message de Virgo-Maria du 6 mars 2006) Verra-t-on bientôt sur La Porte Latine cette étude plutôt que cette étrange mise au point ? EN VERITE, LA PORTE LATINE PREFERE PUBLIER YVES DUTEIL QUE L’ANALYSE DE L’ENCYCLIQUE DE BENOIT XVI PAR L’ABBE LEROUX…

[4] Remarquons que l’abbé de Cacqueray, dans son communiqué du 4 avril 2006, paru sur La Porte Latine au sujet du site diffamatoire Honneur.org, prend ses distances avec son webmestre. L’abbé de Cacqueray et les clercs qu’il couvre cherchent ainsi, par une déclaration publique, à se dédouaner (très naïvement eu égard aux dispositions des lois en vigueur sur la diffamation) de toute complicité avec Léon-Pierre Durin, le webmestre d’Honneur.org, espérant ainsi échapper à toute sanction pénale qui pourrait résulter d’une plainte contre ce site pour les diffamations qu’il déverse, abandonnant ainsi ce webmestre à son sort. Nous renvoyons nos lecteurs au dossier publié le 27 mars 2006 et qui établit formellement que les deux sites La Porte Latine et Honneur.org ont le même webmestre : Léon-Pierre Durin, ce qui du reste était déjà de notoriété publique depuis longtemps

[5] Message du 15 février 2006

[6] http://www.fsspx.info/special/index.php?page=0&show=&id=img1126175592).

Le professeur Barth et l’abbé Schmidberger :

http://www.fsspx.info/special/index.php?page=7&show=&id=img1126175592

L’abbé Schmidberger au colloque :

http://www.fsspx.info/special/index.php?page=8&show=&id=img1126175592

Un dominicain était présent, les fidèles français sont-ils informés de ces activités ?

http://www.fsspx.info/special/index.php?page=9&show=&id=img1126175592

Mgr Fellay au colloque du professeur Barth :

http://www.fsspx.info/special/index.php?page=1&show=&id=img1126175592

[7] www.rore-sanctifica.org

[8] Selon le site http://www.novusordowatch.org/archive.htm, en date du 5 avril 2006, l’abbé Ratzinger aurait déjà signé le décret d’autorisation de la messe de Saint Pie V. Le calendrier avance comme nous l’avions analysé.

[9] Site de La Porte Latine

[10] Il s’agit de la proposition de Mgr Fellay qu’il a révélée dans son interview du 25 mars à DICI

[11] L’expression est de l’abbé Barthe dans Monde et Vie du 1er avril 2006

[12] Monde et Vie, 1er avril 2006

[13] Lire le message de Virgo-Maria du 25 mars 2006

[14] Lire l’interview de Mgr Fellay par DICI (abbé Lorans) en date du 25 mars 2006 sur le site www.dici.org

[15] Lire nos analyses de La Stampa du 24 mars 2006 sur le site Virgo-Maria.org (messages du 26 et 27 mars 2006) : http://www.virgo-maria.org/articles/2006/VM-2006-03-27-1-00-Traditio_La_Stampa.pdf

"Une rencontre secrète de deux jours, à la mi-novembre, entre le chef de la Société Saint Pie X et le Cardinal Castrillon Hoyos, avait clarifié certains aspects ; et l'évêque Fellay et son bras droit, Franz Schmidberger sont apparus vouloir franchir le pas décisif [vers le Nouvel Ordre de l'Eglise], fût-ce au prix de la perte de certains appartenant à la frange extrême".

[16] Et La Stampa du 24 mars 2006 ?

[17] Quel voeu pieux ! Mais surtout, quand on connaît l’état du milieu conciliaire comme Mgr Lefebvre l’avait déjà connu, quelle utopie ! Décidément il s’agit vraiment d’aveuglement, et là encore il y a confusion entre église conciliaire et Eglise catholique.