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Qui et Pourquoi, depuis la mort de Mgr Lefebvre en 1991, a détourné la finalité surnaturelle de l’OPERATION-SURVIE des sacres de 1988, pour assigner à la FSSPX ce FAUX objectif prioritaire de la «ré-conciliation» avec la Rome conciliaire (en fait la «ré-conciliarisation» de la FSSPX) ?

Qui a, depuis 2000, PROMU, et Pourquoi, le FAUX préalable de l’autorisation de la messe de Saint Pie V ?

Pourquoi n’a-t-on pas posé la VRAIE question du rétablissement du VRAI Sacerdoce de VRAIS prêtres, ordonnés
par des Evêques VA
LIDEMENT sacrés selon le rite VALIDE des Saints Ordres ?

Qui a INVENTE, et POURQUOI, le faux préalable de la levée des «excommunications» ?

Pourquoi n’a-t-on pas posé la VRAIE question de l’abrogation de Pontificalis Romani INVALIDE de 1968 et du rétablissement
du vrai rite de la consécration épiscopale VA
LIDE d’avant 1968?

A quoi servirait-il, en effet, de faire dire le VRAI rite de la messe par de FAUX prêtres ?

Serait-ce donc qu’après avoir obligé de VRAIS prêtres à dire une FAUSSE messe, l’on veuille désormais faire dire
la messe du VRAI rite par de FAIX prêtres ?

Serait-ce que l’on veuille «concilier» les VRAIS prêtres qui disent encore la VRAIE messe avec un clergé aussi INVALIDE
que le FAUX C
LERGE ANGLICAN ?

Gaude, Maria Virgo, cunctas hæreses sola interemisti.

(Tractus Missæ Salve Sancta Parens)

samedi 6 mai 2006

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L’interview en français de Mgr Tissier du 30 avril
censuré par Suresnes, DICI etc…

Un évêque parle contre Ratzinger, mais la hiérarchie parallèle du clan de l’abbé Schmidberger qui tient Fideliter, Nouvelles de Chrétienté, La Porte Latine, DICI, etc…
le censure

Les commentaires en français de l’abbé Cekada

Mgr Tissier rejette toute « réconciliation » avec Ratzinger
qu’il accuse de professer des « hérésies pires que celles de
Luther»

Mgr Tissier préconise la suppression pure et simple, «tabula rasa», de «Vatican II
qui ne peut être lu comme une œuvre catholique
»,
et désavoue toute référence au discours du 22 décembre 2005 de Ratzinger.

Un évêque sacré par Mgr Lefebvre, son secrétaire particulier, son fils spirituel et aussi son biographe, parle.
Son intervention est de nature à réduire en miettes 7 ans de «processus de réconciliation» avec la Rome antichrist

Mgr Williamson dans son bulletin d’avril[1] dénonçait les «ennemis conciliaires» et mettait déjà en garde la Direction de la FSSPX contre toute «conciliation» avec Rome. Il prenait l’image de l’Irlande et comparait Mgr Fellay à Michael Collins qui avait été instrumentalisé par Londres afin de déclencher la guerre civile irlandaise, en jouant sur sa faiblesse personnelle. De façon analogue, le «processus de réconciliation» engagé par Mgr Fellay au nom de la FSSPX menace celle-ci d’une guerre civile interne.

En déplacement aux Etats-Unis pour les confirmations, Mgr Tissier de Mallerais a accordé le 30 avril 2006 à Stephen L.M. Heiner, un jeune webmestre américain, une interview qui est publiée et diffusée par The Remnant, un journal de laïcs américains, dont nous avions déjà publié la traduction française d’un document[2]. Dans ce document publié le 25 février, le rédacteur en chef de The Remnant et son collègue de Catholic Family News, Michael J.Matt et John Vennari, se livraient à un véritable réquisitoire contre les abbés Ratzinger et Hoyos, et dissuadaient Mgr Fellay et la FSSPX de tout accord avec eux.

Voici quelques éléments essentiels de cette intervention de Mgr Tissier de Mallerais. Son interview a été réalisée par le même jeune webmestre que Mgr Fellay avait corrigé au téléphone en février[3]. Il va sans dire que les propos interminables et filandreux de Mgr Fellay en février font pâle figure en face du texte court, mais vigoureux et digne d’un véritable pasteur, que livre ici Mgr Tissier de Mallerais. On ne compare pas des propos de politiciens, fussent-ils ecclésiastiques, avec les propos des confesseurs de la Foi. En ce dimanche du Bon Pasteur, les brebis sauront faire le tri.

Ø      Au sujet de l’évocation par le texte de la dernière réunion de la Conférence épiscopale française qui insistait sur la «Communion» avec Rome et appuyée par Mgr Rifan

«Tout d’abord, je ne suis pas familier avec ce texte. Je ne le connais pas. Il ne m’intéresse pas, je ne suis pas ce genre de nouvelles. Ce n’est pas le problème présent. Le problème n’est pas la «communion». C’est l’idée stupide de ces évêques depuis Vatican II – il n’y a pas de problème de communion, il y a un problème de profession de la Foi. La «communion» n’est rien, c’est une invention de Vatican II. Le point essentiel est que ces personnes (les évêques) n’ont pas la Foi Catholique.  «Communion» ne signifie rien pour moi – c’est un slogan de la nouvelle Eglise. La définition de la nouvelle Eglise est «communion», mais cela n’a jamais été la définition de l’Eglise Catholique. »

Ø      Ratzinger n’a rien fait depuis un an. Il ne fait rien pour l’Eglise (répété plusieurs fois)

«Je l’ai connu comme négociateur, qui voulait se réconcilier avec nous, nous réintroduire dans l’Eglise Conciliaire. Il était alors pour moi, un homme intelligent, motivé par le projet de la «ré-intégration». Nous avons évité ses initiatives. Mais maintenant, je pense qu’il est le Pape, maintenant, oui, il est le Pape et il a des grâces spéciales, mais il n’utilise pas ces grâces spéciales car il ne fait rien pour l’Eglise. Un an s’est écoulé, et il n’a rien fait !»

[...] «Il était honnêtement persuadé que nous étions en dehors de l’Eglise et que nous avions le devoir de nous ré-introduire dans l’Eglise. C’est bien sûr ridicule, car nous ne sommes pas en dehors de l’Eglise. Nous ne l’avons jamais été. C’était une grande aspiration pour lui (la réconciliation). C’était quelques mois avant ma consécration comme évêque. Mais il est maintenant le Pape ! Il devrait faire quelque chose pour l’Eglise ! Mais il ne fait rien !»

Ø      Selon Mgr Tissier, Ratzinger ne gouverne pas l’Eglise, il est paralysé volontairement dans la collégialité. Il est attiré par la religion juive.

Ø      Pour Mgr Tissier, il serait normal qu’un simple prêtre soit élu en juillet. L’interviewer Stephen L.M. Heiner insiste beaucoup sur la réélection possible de l’abbé Schmidberger à la tête de la FSSPX.

Ø      Mgr Lefebvre n’a jamais traité de la validité des consécrations épiscopales selon Mgr Tissier qui déclare ne pas connaître la pensée de Mgr Lefebvre sur ce sujet :

«Je ne connais pas sa pensée (à Mgr Lefebvre) à ce sujet. Il ne connaissait pas le nouveau rite relatif à l’Episcopat. Il n’étudia ou ne lut pas ces sujets. Parce que tout simplement, il continua avec l’Ancien Rite».

Ø      Ratzinger est pire que Luther. Ce Pape a professé des hérésies dans le passé et il ne s’est jamais rétracté. Il a écrit un livre entier en 1968 et il ne s’est jamais rétracté. Il a nié le dogme de la Rédemption.

"Quand il (B. XVI) était théologien, il a affirmé des hérésies, il a publié un livre plein d'hérésies.
[...] Il a écrit un livre appelé
Introduction au Christianisme, c'était en 1968. C'est un livre plein d'hérésies. Spécialement la négation du dogme de la Rédemption.

[...] Il écrit que le Christ n'a pas réparé nos péchés, qu'il ne les a pas expiés. Que Lui, Jésus-Christ, n'a pas satisfait pour nous péchés. Ce livre nie l'expiation par le Christ de nos péchés...
[...] Il nie la nécessité de la rédemption.

[...] Il va beaucoup plus loin que Luther.

[...] C'est pire que Luther, bien pire.

[...] Il n'a jamais rétracté ces déclarations.

[...] [et il a enseigné] beaucoup d'autres hérésies. Beaucoup d'autres. Il a émis des doutes au sujet de la divinité du Christ, concernant le dogme de l'Incarnation...

[...] Il relit, réinterprète tous les dogmes de l'Eglise. Absolument. C'est ce qu'il appelle l'"herméneutique" dans son discours du 22 décembre 2005.

[Il interprète la doctrine catholique] selon la nouvelle philosophie, la philosophie idéaliste de Kant. [...] J'ai lu Joseph Ratzinger, et je peux vous assurer que [tout cela] est vrai."

Ø      Il n’est pas possible de lire Vatican II à la lumière de la Tradition. Vatican II ne peut être lu comme un travail catholique, Vatican II est basé sur la pensée d’Emmanuel Kant, sur l’idéalisme allemand. L’Eglise doit supprimer Vatican II et l’oublier, faire une tabula rasa de Vatican II

"[L'unique interprétation possible, la seule relecture possible du concile est ] à la lumière de la "nouvelle philosophie". Oui, c'est cela la véritable "lumière" [gloussements]. C'est l'unique "lumière" avec laquelle vous pouvez le lire.

[...] Vous ne pouvez pas lire Vatican II comme une oeuvre catholique. Il est basé sur la philosophie d'Emmanuel Kant. [...] Exactement [sur] l'idéalisme allemand.

[...] Je le dis, un jour l'Eglise devra effacer ce concile. Elle n’en parlera plus du tout. Elle l’oubliera. L’Eglise sera prudente si elle oublie ce concile. [...] L’oublier, oui. Comme un blanc - tabula rasa."

Mgr Tissier insiste à la fin de son interview auprès de Stephen L. Heiner pour lui dire qu'aucune de ses questions n'a touché le vrai fond des choses, et c’est alors qu’il entreprend de démontrer que l’abbé Ratzinger professe des hérésies. Le webmestre, visiblement surpris par la force des propos de l’évêque, lui relit ses notes et lui fait confirmer ses propos, afin de bien s’assurer que ses notes reflètent bien la pensée de Mgr Tissier. Il lui fait observer également que The Remnant a une grande diffusion, comme s’il voulait s'assurer que Mgr Tissier est bien conscient de la répercussion que ses propos vont avoir. Mgr Tissier montre ainsi clairement qu’il assume pleinement son interview.

Nous observons aussi et malheureusement que dans ce texte, Mgr Tissier répète les incohérences d’Ecône : bien qu’hérétique, Ratzinger serait le vrai Pape. Et Mgr Tissier lui reconnaît la légitimité. Selon lui, l’Eglise supplée. Nous avons déjà démontré que ces incohérences, qui ne sont pas catholiques, proviennent d’un mauvais enseignement reçu sur la question du magistère ordinaire universel. Cette fausse conception s’appuie sur une pensée qui déplace le terme Magistère de son sujet (la fonction d’enseigner, c’est-à-dire l’autorité légitime) vers son objet : l’enseignement ou le message. Cette inversion de l’objet qui devient sujet, s’oppose à l’enseignement de l’Eglise, et engendre une fausse conception de l’infaillibilité du Magistère ordinaire universel. Nous invitons les lecteurs à se reporter à notre étude[4].

Malgré ces incohérences déjà connues, par cette intervention Mgr Tissier de Mallerais rejette tout accord et toute concession avec l’abbé Ratzinger. Un évêque sacré par Mgr Lefebvre parle et ses propos constituent le désaveu cinglant de toute l’œuvre de désinformation menée par les abbés Lorans et Sélégny depuis août 2005. Cette invention du leurre du «processus de réconciliation», cette mise en avant de l’«herméneutique» du discours du 22 décembre, de la «réhabilitation de Romano Amerio», bref toute cette manipulation médiatique par DICI, Nouvelle de Chrétienté et La Porte Latine vient de voler en éclat. L’Evêque français, Mgr Tissier de Mallerais, vient d’un coup de crosse balayer ces armes de désinformation et de division de la FSSPX forgées depuis des mois et des années par le réseau allemand.

Mgr Lefebvre semble parler à travers Mgr Tissier de Mallerais qui s’exprime dans un langage de confesseur de la Foi. Les discours politiciens d’un Mgr Fellay et les communications savamment concoctées par les abbés Lorans et Seligny apparaissent pour ce qu’elles sont : des corps étrangers introduit dans l’œuvre de Mgr Lefebvre afin de la diviser et de la détourner de sa finalité qui est la préservation du Sacerdoce catholique valide.

Mgr Tissier a évoqué la question de l’invalidité des sacres mais sans se prononcer en des termes qui l’engagent. En fait il dit que Mgr Lefebvre ne l’a pas étudié et que lui-même, Mgr Tissier ne connaît pas la pensée de Mgr Lefebvre à ce sujet. Il est à remarquer que Mgr Tissier se garde sur ce sujet de manifester son soutien public à la position du Père Pierre-Marie, dont il évite de prononcer le nom, alors qu’il pouvait le faire, la possibilité lui en étant ainsi offerte par Stephen L. Heiner. En fait, il reste prudent, ce qui laisse deviner que déjà l’étude du Père Pierre-Marie ne convainc plus et qu’au sein de la FSSPX des clercs étudient cette grave question de près et se refusent à emboîter le pas à la pseudo-démonstration de Dom Botte de validité, par une prétendue « analogie » avec des rites orientaux, reprise à leur compte sans le dire par les rédacteurs du Sel de la terre en novembre 2005 dans le numéro 54. Désormais les travaux de Rore Sanctifica circulent ainsi que la démonstration théologique de l’abbé Cekada[5] de l’invalidité de la nouvelle forme de la consécration épiscopale conciliaire, et beaucoup découvrent que la nouvelle forme de 1968 ne signifie pas le pouvoir d’ordre conféré (potestas ordinis) et donc qu’elle est absolument invalide.

L’opposition interne au sein de la FSSPX devient de plus en plus publique contre l’orientation désastreuse que le clan des «concilieurs», Mgr Fellay, l’abbé Schmidberger, le réseau allemand et leurs relais de Suresnes, ont imprimé à la FSSPX depuis la mort de Mgr Lefebvre. La survie de la Foi catholique et du Sacerdoce catholique apparaît de plus en plus comme l’enjeu principal.

Ajoutons que la version du site de Stephen L. Heimer est la version complète envoyée au Remnant. Une polémique[6] a lieu aux Etats-Unis actuellement, certains prétendant que The Remnant aurait coupé une partie du texte de Mgr Tissier au sujet de Fatima, car cela ne lui conviendrait pas. Rappelons que Mgr Tissier a donné, en 2004 dans un Symposium de théologie à Paris (actes publiés en octobre 2005), une interprétation de la « Bête de la terre » similaire à celle que développa Rore Sanctifica tome I, et de façon indépendante, en juillet 2005.

Nous livrons ci-dessous le texte de l’interview en anglais tel que publié par Stephen L.Heiner.

Alors continuons le bon combat

Abbé Michel Marchiset

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Two Comments on Bp. Tissier's Recent Interview
Rev. Anthony Cekada[7]

Deux commentaires à propos de l'interview récente de Mgr Tissier.

Abbé Anthony Cekada

Two points in Bp. Bernard Tissier de Malleraiss interview with Stephen Heiner (The Remnant, 30 April 2006) deserve some further comment.

Deux points de l'interview de Mgr Bernard Tissier de Mallerais par Stéphane Heiner (The Remnant, 30 April 2006) méritent quelques développements.

1. Abp. Lefebvre and the New Rite of Episcopal Consecration. Bp. Tissier emphatically denies that Abp. Lefebvre ever studied, denied, doubted or even discussed the validity of the new rite of episcopal consecration.

1. Mgr l'Archevêque Marcel Lefebvre et la Consécration épiscopale. Mgr Tissier dénie emphatiquement que Mgr Lefebvre n'ait jamais étudié, nié, douté ou même parlé de la validité du nouveau rite de consécration épiscopale.

All I can say is that Bp. Tissier was not in the room when Abp. Lefebvre personally told me the form for the new rite had been completely changed and that he regarded it as invalid.

Tout ce que je puis dire c'est que Mgr Tissier n'était pas dans la pièce lorsque Mgr Lefebvre en personne me disait que la forme avait été complètement changée pour le nouveau rite, et qu'il tenait cela pour invalide.

Perhaps such issues didnt worry Bp. Tissier, so he didnt ask. But they sure worried me.

Il est possible que de telles questions ne préoccupaient pas Mgr Tissier et que par suite il ne l'ait pas interrogé.
Ce qui est sûr c'est qu'elles me préoccupaient.

I stand by the account of my conversation with Abp. Lefebvre that I gave in my article Absolutely Null and Utterly Void.The Archbishop told me the rite was invalid.

Je maintiens le compte-rendu de ma conversation avec Mgr Lefebvre que j'ai publié dans mon article Absolument nul et entièrement vain : L'Archevêque m'a dit que ce rite était invalide.

But in any event, this is a sideshow. The validity of the rite is not determined by a dead Archbishops opinions, but by applying the principles of Catholic sacramental theology.

Mais en tout cas, ce n'est là qu'une question latérale. La validité de ce rite n'est pas déterminée par les opinions d'un Archevêque disparu, mais par l'application des principes de la Théologie sacramentelle catholique.

2. Benedict XVIs Heresies. Bp. Tissiers strong language about Ratzinger will strike many traditionalists as some sort of fundamental change of position.

2. Les hérésies de Benoît XVI.
Les propos forts de Mgr Tissier sur Ratzinger frapperont bien des traditionalistes qui les prendront en quelque sorte pour un changement fondamental de position.

This, I fear, is not the case.

J'ai bien peur que ce ne soit pas le cas.

Bp. Tissiers insistence that Ratzingers heresies have no effect on whether or not he is a true pope is itself remarkably similar to Ratzingers own heresies about the Church: that (1) the denial of Catholic teaching through heresy does not truly put one outside the Church of Christ, and that (2) one may be a member of the Church of Christ without being subject to the Roman Pontiff.

L'insistance que met Mgr Tissier à expliquer que les hérésies de Ratzinger n'auraient aucune portée sur la question de savoir s'il serait ou non un véritable pape est par elle-même remarquablement semblable aux hérésies sur l'Eglise propres à Ratzinger selon lesquelles (1) la négation par hérésie de l'enseignement catholique ne sépare pas réellement de l'Eglise du Christ, et (2) on peut être membre de l'Eglise du Christ sans être sujet du Pontife Romain.

As regards (1), according to Bp. Tissier, Ratzinger has professed heresies in the past& he has never retracted his errors& he published a book full of heresies.

Pour ce qui est du point (1), selon Mgr Tissier, "Ratzinger a professé des hérésies dans le passé...Il n'a jamais rétracté ses erreurs...Il a publié un livre rempli d'hérésies."

But none of this, it seems, affects Ratzingers membership in the Church or his capacity to become and remain the Vicar of Christ: No, no, no no. He is the Pope&Heresy, in Bp. Tissiers system, simply has no consequences for the individual professing it.

Mais rien de tout cela, semble-t-il, n'affecterait l'appartenance de Ratzinger à l'Elise, ni sa capacité de devenir et rester le Vicaire du Christ. "Non, non, non, non...Il est le Pape". L'hérésie, dans le système de Mgr Tissier, n'a tout simplement aucune conséquence pour l'individu qui la professe.

As regards (2), even though Bp. Tissier says of Ratzinger he is the Pope, now, yes, he is the Pope,SSPX refuses to be subject to the Popewhile at the same time considering itself part of the Church. Submission to the Roman Pontiff, in Bp. Tissiers system as in Ratzingers, is no longer necessary for membership in the Church of Christ.

En ce qui concerne le point (2), même s'il déclare de Ratzinger que "il est le Pape, maintenant, oui il est le Pape", la FSSPX refuse de se soumettre à ce "Pape", tout en se considérant elle-même en même temps partie intégrante de l'Eglise. La soumission au Souverain Pontife, dans le système de Mgr Tissier comme dans celui de Ratzinger, n'est plus nécessaire pour appartenir à l'Eglise du Christ.

It is ironic that by coupling a denunciation of Ratzingers heresies with insisting that this has no effect on either Ratzingers membership in the Church or capacity to be a true pope, Bp. Tissier inadvertently embraces Ratzingers great church-as-communionheresy.

Il est ironique de constater qu'en rapprochant une dénonciation des hérésies de Ratzinger avec l'insistance mise sur le fait que ceci n'aurait aucune conséquence ni sur l'appartenance de Ratzinger à l'Eglise, ni sur sa capacité à être un véritable Pape, Mgr Tissier, sans s'en rendre compte, embrasse l'hérésie de Ratzinger de "la grande Eglise en tant que communion".

Obviously this is not Bp. Tissiers intention.

Ce n'est évidemment pas l'intention de Mgr Tissier.

One can always pray, however, that having acknowledged that Ratzinger taught heresy, Bp. Tissier and other members of SSPX will soon apply to that fact the appropriate theological principles and then unflinchingly acknowledge the logical consequences: the heretic Ratzinger cannot be a true pope.

On peut néanmoins toujours prier pour qu'ayant reconnu que Ratzinger enseigne l'hérésie, Mgr Tissier ainsi que d'autres membres de la FSSPX appliqueront bientôt à ce fait les principes appropriés de la théologie catholique, et dès lors en reconnaîtront sans défaillance les conséquences logiques : l'hérétique Ratzinger ne peut pas être un véritable pape.

In the meantime, denouncing Ratzingers heresies while insisting he is a pope merely crystallizes the incoherence of SSPXs recognize-and-resistecclesiology.

En attendant, dénoncer les hérésies de Ratzinger, tout en insistant sur le fait qu'il serait néanmoins pape, cristallise l'incohérence de l'ecclésiologie "reconnaître-et-résister" de la Fraternité.

(April 30, 2006)

Abbé Anthony Cekada


 


http://www.remnantnewspaper.com/Archives/archive-2006-0430-tissier.htm  ou

http://truerestoration.blogspot.com/2006/04/my-interview-with-his-lordship-bishop.html (source)

Interview de Mgr Bernard Tissier de Mallerais

Téléchargeable sur www.virgo-maria.org



Dimanche 30 avril 2006

Transcription de l’interview que m’a accordée Mgr Bernard Tissier de Mallerais, de la Fraternité Sacerdotale Saint-Pie X (pour la version imprimée de The Remnant)

On trouvera ci-dessous le texte intégral de mon interview (une dizaine de pages), que j’ai établi pour l’édition de The Remnant du 30 avril 2006. Je tiens à remercier particulièrement les prêtres et les frères de la Fraternité qui, en Amérique et en Europe, ont rendu cette interview possible grâce à leur aimable coopération, ainsi que Michael Matt, qui en a autorisé la publication en ligne au moment même où elle paraît sous forme imprimée.

À la fin de ce long texte, on trouvera des liens vers les articles qui le commentent.

Alors même que nous mettons sous presse, le numéro d’avril de The Angelus publie le texte intégral et non édité de la conférence donnée par Mgr Bernard Fellay en février, que j’ai évoquée brièvement une première fois ici, ici et ici, avec des corrections et l’approbation de Monseigneur.

http://truerestoration.blogspot.com/2006/04/responses-to-interview-with-his.html

Interview de Monseigneur Mgr Bernard Tissier de Mallerais

Colton, Californie, le 21 avril 2006

Stephen L.M. Heiner

Pour The Remnant

Je n’avais rencontré Mgr Bernard Tissier de Mallerais qu’une seule fois auparavant, en 1997,  lors de l’ordination de l’abbé Frank Kurtz. Le sachant féru de droit canon, je lui avais alors posé quelques questions sur la nature « intrinsèquement perverse » de la nouvelle messe. Il avait bien voulu me consacrer une partie de son temps et m’avait brièvement exposé ses idées sur la question. Sa courtoisie et sa gentillesse m’avaient frappé, d’autant plus que je venais de lui voir célébrer la messe avec une précision et une sainteté telles que j’en avais rarement vu l’équivalent.

J’ai exprimé le désir d’interviewer Monseigneur à Michael Matt, qui m’a autorisé à le « pourchasser ». Bien que je ne sois pas européen et que mon français et mon allemand soient, au mieux, très sommaires, j’ai fini par le trouver à Écône (il était 2 heures du matin en Californie alors quand on était au milieu de la  matinée en Suisse ; j’étais donc fatigué, et de plus, mon français est exécrable), et il m’a permis de le rencontrer à Colton, où il devait se rendre pour des confirmations. J’ai enregistré personnellement l’interview, qui a duré environ quarante-cinq minutes.

Monseigneur a vérifié le texte ci-dessous quant à la précision de la forme et du fond. Il en a approuvé la totalité aux fins de publication. Je préfère employer le titre « Your Lordship » (Monseigneur) que le titre plus contemporain « Your Excellency » (votre Excellence), et c’est pourquoi on retrouvera le premier partout dans le texte.

S.H. : Monseigneur, l’agence Zenit a publié le 7 avril un texte contenant certaines déclarations des évêques français sur la fin de leur assemblée plénière :

« La vérité nous impose d’exprimer clairement nos sujets de désaccord. Plus que sur des points de liturgie, ce désaccord porte sur l’acceptation du Magistère, en particulier celui du deuxième concile du Vatican et des papes des dernières décennies. La Communion peut s’accompagner de questions, de demandes de précision ou de réflexion complémentaire. Mais on ne saurait tolérer un rejet systématique du Concile, une critique de ses enseignements ou un dénigrement de la réforme liturgique décrétée par lui. »

En outre, le site Internet AngelQueen.org a publié dernièrement une «interview exclusive» de Mgr Rifan, du diocèse de Campos. Dans le texte de cette interview, Mgr Rifan déclare (par l’intermédiaire d’un subordonné) que la communion dite essentiellement «pratique» et «effective» avec le rite romain est démontrée par la concélébration dans le Novus Ordo, et il cite à cet égard le canon 541.

Que répondriez-vous à ces commentaires sur la «communion» en tant qu’évêque du rite romain reconnaissant la validité de l’élection de Benoît XVI ?

Mgr : Tout d’abord, je ne suis pas au courant de ce texte. Je ne l’ai pas lu. Cela ne m’intéresse pas, je ne suis pas ce genre de nouvelles. Ce n’est pas le problème qui se pose ici. Le problème, ce n’est pas la «communion», qui correspond à l’idée stupide entretenue par ces évêques depuis Vatican II. La communion n’est pas ce qui pose problème ; ce qui pose problème, c’est la profession de la foi. La «communion» n’est rien, c’est une invention du concile Vatican II. L’essentiel, c’est que ces gens (les évêques) n’ont pas la Foi catholique. La «communion» ne signifie rien à mes yeux, ce n’est qu’un slogan de la nouvelle Église. La définition de la nouvelle Église est la «communion», qui n’a jamais été une définition de l’Église Catholique. Je ne puis vous fournir que la définition de l’Église telle qu’on la comprenait traditionnellement.

S.H. : Quelle est cette définition, Monseigneur ?

Mgr : L’Église est la société visible de ceux qui sont baptisés, qui professent la foi catholique et qui se soumettent au Pontife romain. Ces trois éléments sont essentiels et nécessaires et représentent tout ce qui compte selon moi ; la «communion» n’a aucune valeur à mes yeux.

Si j’ai quelque chose d’important à vous dire, c’est bien que ces gens ont perdu la Foi, surtout la foi dans le mystère et le dogme de la Rédemption. Car ainsi que vous le savez, le concile Vatican II n’a pas un dit un mot de la Rédemption. La réforme liturgique, c’est un fait, a complètement falsifié le mystère de la Rédemption.

S.H. : Le Saint-Père a beaucoup travaillé sur ce concile en tant que théologien. Vous le connaissiez quand il était encore cardinal, en 1988, et je sais qu’à l’époque, vous aviez eu affaire à lui de très près dans le cadre des «négociations». Vous avez eu l’occasion de l’observer pendant plus d’un an (on fêtait il y a quelques jours le premier anniversaire de son élection) : y a-t-il eu un changement dans ses paroles, ses actions ou son ton depuis qu’il est devenu pape ?

Mgr : Je le connaissais pour être un négociateur cherchant à nous réconcilier avec l’Église conciliaire et à nous y réintroduire. Je voyais en lui un homme intelligent et intéressé par ce projet de «réintégration». Nous avons esquivé ses initiatives. Mais à présent, je considère qu’il est le pape, oui, le pape, et qu’il est investi de grâces spéciales. Pourtant, il ne se sert pas de ces grâces, car il ne fait rien pour l’Église. Il est en place depuis un an, et il n’a rien fait !

S.H. : On a dit qu’il éprouvait une certaine culpabilité à propos de 1988, car extérieurement, il semble «combattre» pour la Fraternité. Pensez-vous que ce soit exact ?

Mgr : Il était honnêtement persuadé que nous étions hors de l’Église et qu’il avait le devoir de nous y réintroduire. Une telle idée était ridicule, bien entendu, car nous ne sommes pas hors de l’Église et nous ne l’avons jamais été. C’était son grand désir (la réconciliation). Ces événements ont eu lieu quelques mois avant ma consécration épiscopale. Mais maintenant, c’est lui qui est pape ! Il doit faire quelque chose pour l’Église ! Or, il ne fait rien !

S.H. : Donc, vous ne lui avez rien vu accomplir de concret, Monseigneur ?

Mgr : Non, rien.

S.H. : Au cours du récent consistoire, il a accru le poids électoral de l’Europe au détriment des autres parties du monde. On dit qu’il veut que l’Europe reprenne les rênes de l’Église. Mais l’Europe est infectée par la montée de l’islam. Nous sommes très mal placés, en Amérique, pour observer l’islam militant, car il n’y a chez nous qu’une très petite minorité de musulmans. Compte tenu des récentes émeutes et de l’article publié par Dici  en février au sujet de la montée de l’islam en Europe, que pouvez-vous dire de l’état de l’Église en Europe ? Est-elle prête à « prendre les rênes » ?

Mgr : Cette question concerne non pas Benoît XVI, mais les gouvernements européens, qui permettent à l’islam de se développer sans freins. Le gouvernement français, par exemple, invite pratiquement les musulmans à venir en France. Il prétend contrôler leur religion et adopte à cette fin lois et règlements. Les évêques ne voient pas le danger ; en fait, ils ne sont pas cohérents. D’un côté, ils voient ce danger et refusent de donner des églises aux musulmans pour que ceux-ci en fassent des mosquées ; de l’autre, ils disent que chrétiens et musulmans doivent se réconcilier, qu’il n’existe pas de différence entre la religion des uns et celle des autres, et que l’islam est une religion très « tolérante ». Ils sont donc en complète contradiction avec eux-mêmes.

S.H. : Diriez-vous que cette attitude est partagée par les évêques d’Allemagne, de France et de Suisse, qu’il n’y a pas de différence entre les pays ?

Mgr : Je ne vois pas la moindre différence. Ils sont tous parfaitement incohérents. Ils voient le danger, parce qu’ils vont être contraints (en vertu de la législation française relative aux édifices publics) de céder des églises vides aux musulmans. Mais à côté de cela, ils disent que l’islam est une religion très bonne et très tolérante.

S.H. : Le « projet européen » de Benoît XVI se heurte donc à de nombreux obstacles. Vous avez dit qu’en son temps, vous aviez vu agir l’actuel Saint-Père en tant que négociateur. Mgr Fellay l’a présenté dernièrement comme très attaché au Concile. Quelles sont les principales idées de ce pape qui détonent avec la Tradition ?

Mgr : La collégialité, par exemple. Il veut gouverner l’Église avec les évêques, avec les cardinaux. Il se rend donc incapable de gouverner l’Église. C’est évident, car il est pape depuis un an et il n’a rien fait !

[Monseigneur a déjà tenu ces propos à deux reprises, mais je remarque que sur cette question, il les tient avec plus de véhémence. Il poursuit…]

La collégialité le paralyse. C’est cela même : la collégialité paralyse le pape.

S.H. : Et il veut être paralysé ?

Mgr : Oui, il y croit (à la collégialité) !

S.H. : En ce qui concerne l’œcuménisme, on dit qu’il n’a pas été content d’Assise…

Mgr : L’œcuménisme, c’est une autre chose, en effet, et l’on a dit qu’il méprisait Assise, mais nous ne sommes pas certains que ce soit vrai. De plus, il s’est déjà rendu à maintes reprises dans des synagogues, avec les Juifs, alors… Ce n’est pas clair… car il a une inclination pour la religion juive.

S.H. : N’a-t-il pas restreint l’indépendance dont jouissent les franciscains à la basilique (d’Assise) ?

Mgr : Si, mais c’est secondaire.

S.H. : Lorsque j’ai eu Mgr Fellay au téléphone pour me faire préciser par ses soins ce qu’il avait déclaré à sa conférence de Denver, je lui ai dit que j’avais retranscrit ceci (n’ayant pas enregistré la conversation) : «Il (Benoît XVI) pense que la laïcité est le mode d’existence préféré dans la vision catholique de l’organisation sociale». Mgr Fellay m’a corrigé pour que j’écrive «est le seul mode d’existence…».  N’est-on pas là en présence des «trois grands thèmes», à savoir la collégialité, l’œcuménisme et la liberté religieuse ? N’est-il pas entièrement acquis à ces idées ?

Mgr : Si, il est acquis à ces trois erreurs. Pour ce qui est de la liberté religieuse, il est presque exactement sur la même longueur d’ondes que Jean-Paul II. Comme lui, il est convaincu qu’aucun gouvernement ne peut être catholique, qu’aucun gouvernement ne peut reconnaître Jésus-Christ comme vrai Dieu. Bien entendu, c’est contraire à l’enseignement catholique, très précisément à celui que le pape Pie XI a donné dans Quas Primas.

S.H. : Oui, et le Syllabus…

Mgr : Oui, mais le Syllabus, c’était dans les années 1860, alors que Quas Primas, c’était en 1925 ; ce n’est donc pas si vieux, pas si dépassé, comme ils diraient.

S.H. : Monseigneur, outre son éventuel sentiment de culpabilité par rapport à 1988, on dit que Benoît XVI se sent coupable vis-à-vis de Fatima. Vous-même et vos trois confrères dans l’épiscopat vous êtes rendus à Fatima pour y accomplir un acte de réparation… Que pouvez-vous dire du silence persistant au sujet de Fatima, qui remonte à l’époque du pape Pie XII ?

Mgr : Je ne peux rien dire à ce sujet. Fatima, c’est une révélation privée. Pardonnez-moi, mais je n’en parle pas.

S.H. : J’ai quelques autres questions personnelles à vous poser. J’ai lu dernièrement votre biographie de Mgr Lefebvre. Vous l’avez très bien connu. Avez-vous eu des surprises en effectuant vos recherches pour écrire cet ouvrage ?

Mgr : Ma principale surprise a été la grande affection et le grand respect que tous ces pères progressistes éprouvaient à son égard, y compris s’ils n’étaient pas d’accord avec lui : c’est vraiment sidérant. Ils le respectaient énormément pour sa personnalité chrétienne, catholique. Tous en ont témoigné lorsque je les ai rencontrés : ils l’aimaient, quand bien même ils ne le comprenaient pas. Car en fait, ils ne parvenaient pas à faire cadrer sa gentillesse, sa charité, sa franchise avec sa force dans la Foi. Cela, ils en étaient incapables.

S.H. : Puisqu’ils percevaient la personnalité chrétienne de Mgr Lefebvre, comment ne comprenaient-ils pas ses conclusions chrétiennes ?

Mgr : Parce qu’ils étaient libéraux, ils ne pouvaient comprendre qu’un homme puisse être à la fois si aimable et si fort.

S.H. : On sait que c’est Mgr Lefebvre qui vous a consacré évêque. Et vous voici proche du dix-huitième anniversaire de votre consécration. Que pensiez-vous de l’épiscopat, ou plutôt à quoi ne vous attendiez-vous pas en juin 1988 ?

Mgr : Ce qui me surprend beaucoup, c’est que la crise de l’Église dure depuis si longtemps. Quelques années après ma consécration, nous priions pour que le Seigneur nous envoie un pape vraiment catholique, un saint pape catholique, et dix-neuf ans après, nous voilà dans la même situation qu’alors. C’est extrêmement décevant. La crise s’éternise, et nous devons poursuivre le combat. C’est très difficile, non pour moi, mais surtout pour les fidèles. Il faut leur donner du courage, les inciter à tenir bon, à ne pas se lasser. Nous devons continuer le combat.

S.H. : Votre rôle d’évêque vous amène donc à voyager dans le monde entier pour visiter les fidèles. Que remarquez-vous de commun à nous autres, de la Tradition ?

Mgr : Je crois que c’est une grande estime pour les familles nombreuses catholiques. Voilà ce qu’il y a de commun : la grâce du mariage chrétien et le désir d’avoir beaucoup d’enfants. Nos fidèles comprennent que l’avenir de l’Église et celui de leur foyer sont centrés sur un mariage fécond. Et c’est là une grâce de Mgr Lefebvre, avec la sainte Messe, car c’est cela qu’il prêchait.

S.H. : Monseigneur, le Chapitre général de la Fraternité, qui se tiendra cet été…

Mgr :      Ah, oui.

S.H. : On observe une certaine confusion parmi les fidèles sur le point de savoir si quelqu’un ayant été Supérieur général dans le passé peut être élu à nouveau. Par exemple, l’abbé Schmidberger, qui a été Supérieur général, peut-il être à nouveau élu ?

Mgr : Oui, il n’y a pas de restriction.

S.H. : L’abbé Schmidberger a été Supérieur général après votre consécration, de sorte qu’en tant qu’évêque, vous deviez rendre compte à un prêtre. Je crois que dans l’esprit des fidèles, dès lors que Mgr Fellay a été élu au poste en question, celui-ci doit continuer d’être occupé par un évêque, et non par un simple prêtre. Qu’en pensez-vous ? Soyons plus précis, sans pour autant vous demander de formuler une prévision : est-il probable que la pratique consistant à placer un évêque à la tête de la Fraternité continuera ?

Mgr : Non, ce n’est pas normal. En fait, le plus normal serait que ce poste aille à un simple prêtre.

H.L. : Pourquoi, Monseigneur ?

Mgr : Parce que c’est dans notre constitution, et parce que l’existence d’évêques au sein de notre Fraternité représente quelque chose d’extraordinaire, d’imprévu, parce qu’elle n’est pas normale. C’est pourquoi je pense qu’il serait très normal pour un simple prêtre d’être Supérieur général, et je serais prêt à lui obéir, à me soumettre à lui.

S.H. : C’est donc une situation extraordinaire, pour la Fraternité, d’avoir des évêques, mais pouvez-vous envisager de devoir rendre compte à un prêtre, même à un évêque, quand bien même vous l’avez fait avec l’abbé Schmidberger ? Je m’explique : les constitutions n’empêchent pas un ancien Supérieur général d’être réélu ?

Mgr : Non.

S.H. : Par conséquent, Mgr Fellay pourrait être réélu.

Mgr : Oui.

S.H. : Monseigneur, on ne vous entend guère ici, et c’est en grande partie pour cette raison que je souhaitais vous interviewer. Étant anglophones, nous entendons très souvent Mgr Williamson, et assez souvent Mgr Fellay, mais Mgr Alfonso de Galarreta ne parle pas l’anglais. Les trublions ne manquent pas : sur des sites Internet, principalement, ils citent des «sources intérieures» réputées anonymes qui, bien souvent, ne savent rien et cherchent à diviser la Fraternité en parlant d’un prétendu «schisme au sein de la Fraternité» pour le cas (probable selon elles) où Mgr Fellay conclurait un «marché» avec Rome. Ma question est la suivante : lorsque Mgr Fellay prend la parole ou fait une déclaration, peut-on dire qu’il le fait «au nom des évêque » de la Fraternité ?

Mgr : Non. Je dirais qu’il s’exprime en tant que Supérieur général de la Fraternité, tout bonnement.

S.H. : Donc, en tant qu’évêques, votre rôle principal consiste…

Mgr : Seulement à donner les confirmations et à faire les ordinations. Tel est le rôle que Mgr Lefebvre nous a assigné. Aussi ne jouons-nous pas, en soi, un «rôle directeur» dans la Fraternité ; nous sommes simplement soumis au Supérieur général.

S.H. : En somme, s’il y avait une restauration au sein de l’Église, il n’y aurait plus besoin d’évêques de la Fraternité ?

Mgr : S’il y avait des évêques catholiques occupant des sièges catholiques, non, il n’y aurait plus besoin de nous.

S.H. : Monseigneur, The Angelus a reproduit dernièrement une étude du Père Pierre-Marie, O.P. concluant à la validité du nouveau rite de consécration des évêques, question importante puisque l’actuel Saint-Père est le premier pape à avoir été consacré évêque dans le nouveau rite. On trouve sur l’Internet des déclarations selon lesquelles Mgr Lefebvre doutait de la validité des nouveaux rites de consécration épiscopale

Mgr : Non, non, non. Il n’a jamais parlé de cela, jamais. Non, non.

S.H. : Alors, on n’a jamais mis en question, au sein de la Fraternité, la validité de tel ou tel nouveau sacrement ?

Mgr : Mgr Lefebvre n’a jamais traité la validité des consécrations épiscopales.

S.H. : Non ? Et à propos de l’épiscopat ?

Mgr : Je ne sais ce qu’il pensait de cette question. Il ne connaissait pas le nouveau rite de consécration épiscopale. Il n’avait rien étudié ni lu à ce sujet. Car lui-même se bornait à continuer d’appliquer l’ancien rite.

S.H. : Je pense avoir une autre question à vous poser : où la Fraternité croît-elle le plus vite dans le monde ?

Mgr : L’essentiel est que nous rétablissions les familles catholiques, les écoles catholiques : là est le grand moyen de croissance de l’Église catholique. Du reste, beaucoup de nos prêtres sont issus de nos écoles. Nous insistons auprès de nos fidèles pour qu’ils inscrivent leurs enfants dans des écoles catholiques.

S.H. : Eh bien, j’en ai fini avec mes questions, Monseigneur. Mais en écrivant cela, je tiens à m’assurer que je vous cite fidèlement ; c’est pourquoi je vous en communiquerai une transcription avant que vous ne vous rendiez à Veneta…

Mgr : Non, non, dans vos questions, vous n’avez pas touché à l’essentiel ; je les trouve pertinentes, mais elles n’ont rien abordé d’essentiel…

S.H. : Qu’y a-t-il d’autre, Monseigneur ?

Mgr : Eh bien, par exemple, que ce pape a professé des hérésies dans le passé ! Il a professé des hérésies ! Je ne sais s’il les professe encore.

S.H. : Lorsque vous dites «a professé», voulez-vous dire qu’il le fait encore ?

Mgr : Non, mais il n’a jamais rétracté ses erreurs.

S.H. : Mais, Monseigneur, s’il ne les a pas rétractées, y souscrit-il toujours ? De quoi parlez-vous ? Pouvez-vous être plus précis ? Je dois reconnaître que je ne suis pas théologien et que je n’ai lu aucun de ses ouvrages. Voulez-vous parler de l’époque où il était cardinal ?

Mgr : Je veux parler de celle où il était prêtre. En tant que théologien, il a professé des hérésies, il a publié un ouvrage empli d’hérésies.

S.H. : Monseigneur, j’ai besoin que vous soyez plus précis, afin que nous puissions approfondir la question.

Mgr : Oui, bien sûr. Il a publié un livre intitulé Introduction au christianisme ; c’était en 1968. Or, ce livre est bourré d’hérésies, notamment la négation du dogme de la Rédemption.

S.H. : Dans quel sens, Monseigneur ?

Mgr : Il y dit que le Christ n’a pas satisfait pour nos péchés, qu’Il ne les a pas rachetés, que Lui, Jésus-Christ, en mourant sur la Croix, n’a pas satisfait pour nos péchés. Cet ouvrage nie le rachat des péchés par le Christ.

S.H. : Je ne suis pas certain de comprendre…

Mgr : Il nie la nécessité de la satisfaction.

S.H. : On dirait du Luther.

Mgr : Non, cela va beaucoup plus loin que Luther. Luther admet le sacrifice, la satisfaction par le Christ. C’est pire que du Luther, bien pire.

S.H. : Monseigneur, je dois reprendre cette question au début : voulez-vous dire que Benoît XVI est un hérétique ?

Mgr : Non, mais il n’a jamais rétracté ces propos.

S.H. : Eh bien, dans ce cas, que diriez-vous, Monseigneur ? Diriez-vous qu’il est «suspect», «discutable», «favorable à l’hérésie» ?

Mgr : Non, c’est clair. Mais je peux le citer. Il rejette «une présentation extrêmement rudimentaire de la théologie de la satisfaction (perçue comme) un mécanisme de rétablissement d’un droit lésé. Ce serait la manière dont la justice de Dieu, infiniment offensée, aurait été apaisée par une satisfaction infinie… certains textes de dévotion semblent laisser entendre que la foi chrétienne en la Croix comprend Dieu comme un Dieu dont la justice inexorable exigeait un sacrifice humain, le sacrifice de Son propre Fils. Et nous fuyons avec horreur une justice dont la noire colère ôte toute crédibilité au message d’amour» (traduit de la version allemande, pages 232 et 233).

S.H. : Quelles autres hérésies a-t-il émises, Monseigneur ?

Mgr : Beaucoup d’autres. Beaucoup d’autres. Il a jeté des doutes sur la divinité du Christ, sur le dogme de l’Incarnation…

S.H. : Ce ne peut être vrai…

Mgr : C’est tout ce qu’il y a de vrai. Il fait une relecture, une réinterprétation de tous les dogmes de l’Église. C’est cela même. C’est ce qu’il a appelé l’«herméneutique» dans son discours du 22 décembre 2005…

S.H. : Cette herméneutique est connue aussi sous l’appellation «tradition vivante»… Elle consiste à interpréter les doctrines existantes sous de nouveaux éclairages…

Mgr : Oui, exactement. Selon la nouvelle philosophie, la philosophie idéaliste de Kant.

S.H. : Ce sont là de très fortes paroles, Monseigneur ; pourtant, la Fraternité n’est pas sédévacantiste…

Mgr : Non, non, non, non. Il est le pape…

S.H. : Mais ce sont de fortes paroles…

Mgr : Ecclesia supplet. L’Église supplée. C’est même inscrit dans le code de droit canon : «en cas de doute, l’Église supplée au pouvoir exécutif». Il est le pape. Ecclesia supplet. Mais nous devons savoir qu’il a professé des hérésies.

S.H. : Monseigneur… Je dois souligner que l’article que je suis en train d’écrire est largement diffusé dans le monde anglophone… Sont-ce là les mots que vous souhaitez employer ?

Mgr : Oui. Oui. J’ai lu Joseph Ratzinger, et j’ai lu ses ouvrages. Je puis vous assurer que c’est vrai.

S.H. : Bien, alors j’aimerais savoir ce que Mgr Lefebvre pensait de lui lorsqu’il était le Cardinal Ratzinger ?

Mgr : Il ne l’avait pas lu. Il ne l’a jamais lu. Il voyait en lui un négociateur, un homme intelligent et honnête prenant des initiatives dangereuses à notre endroit.

S.H. : Ce thème de discussion que vous avez introduit, Monseigneur, nous ramène au Protocole de 1988, dont l’une des points dit que la Fraternité interprétera le Concile «à la lumière de la Tradition». Est-ce encore le cas aujourd’hui ?

Mgr : Absolument pas. Ce n’est plus le cas.

S.H. : Alors, que dire ? Que le Concile doit être revu, entièrement révisé ?

Mgr : Non, car nous le lirions à la lumière de la «nouvelle philosophie». Oui, c’est là la vraie «lumière» (rires). C’est la seule «lumière» à laquelle on puisse le lire.

S.H. : Vous diriez donc que la Fraternité lit le Concile à la lumière de la «nouvelle philosophie» ?

Mgr : Exactement.

S.H. : Et, par conséquent, le rejette ?

Mgr : C’est la seule manière dont on puisse le lire. On ne peut pas lire Vatican II comme une œuvre catholique. Il repose sur la philosophie d’Emmanuel Kant.

S.H. : L’idéalisme ?

Mgr : Exactement, l’idéalisme allemand.

S.H. : Alors, si vous dites que la bonne manière d’interpréter le Concile est de le faire à la lumière de la «nouvelle philosophie », comment l’Église doit-elle traiter ce concile ?

Mgr : Je dirais qu’un jour, l’Église devra effacer ce concile. Elle n’en parlera plus. Elle devra l’oublier. L’Église se montrera sage si elle oublie ce concile.

S.H. : Je vous relis mes dernières notes : L’Église doit effacer ce concile, ne plus en parler, l’oublier.

Mgr : L’oublier, oui. En faire table rase (tabula rasa). Ah, vous allez devoir m’excuser, Stephen, je dois aller entendre des confessions avant la Messe. Veuillez me pardonner.

S.H. : Monseigneur, ce fut un grand plaisir, à la fois intéressant et surprenant.

Mgr : Ce fut un plaisir pour moi aussi.

*   *   *

Voilà donc ce qu’il en est. Ce sont là quelques-unes des paroles les plus fortes que j’aie jamais entendues d’un évêque de la Fraternité Sacerdotale Saint-Pie X. Je n’ai aucun commentaire à y ajouter, si ce n’est que Monseigneur Tissier de Mallerais s’est exprimé avec beaucoup de calme et de clarté, et il m’a semblé intéressant qu’il m’eût empêché de mettre fin à l’interview parce que selon lui, il y avait des questions importantes que je n’avais pas posées. Je me félicite de l’occasion que Michael Matt m’a donnée de conduire cette interview.

J’ai parlé du fond de l’interview avec le Dr Tom Droleskey, qui a étudié de son côté certains écrits de l’abbé Ratzinger, futur Benoît XVI, et qui m’a communiqué cette citation supplémentaire de l’intéressé :

« La dévotion eucharistique que l’on remarque dans la visite silencieuse du fidèle à l’église ne doit pas être perçue comme une conversation avec Dieu. Cela signifierait, en effet, que Dieu est présent à cet endroit et de manière confinée. Justifier une telle assertion dénote un manque de compréhension des mystères christologiques liés à la notion même de Dieu. Cela répugne à la pensée sérieuse de l’homme qui connaît l’omniprésence de Dieu. Aller à l’église au motif qu’on peut y rendre visite à Dieu qui y est présent est un acte insensé que l’homme moderne rejette à juste titre». (Die Sakramentale Begrundung Christlicher Existenz 1966, Kyrios Publishing, Freising-Meitingen-Germany).

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[1] Message de Virgo Maria du 13 avril 2006 : http://www.virgo-maria.org/articles_HTML/2006/004_2006/VM-2006-04-13/VM-Mgr_Williamson_Unite_contre_ennemis_conciliaires.htm

[2]Notre message du 13 mars 2006 : http://www.virgo-maria.org/articles_HTML/2006/003_2006/VM-2006-03-13/VM-2006-03-13-1-00-Laics_americains_contre_le_ralliement.htm

[3] Message de Virgo Maria du 11 mars 2006 (Bernard, que fais-tu de ton épiscopat ?):

http://www.virgo-maria.org/articles_HTML/2006/003_2006/VM-2006-03-11/VM-2006-03-11-4-00-Bernard_que_fais_tu_de_ton_episcopat.htm

[4] Message Virgo Maria du 5 février : http://www.virgo-maria.org/articles_HTML/2006/002_2006/VM-2006-02-05/VM-2006-02-05-A00-Refutation_des_erreurs_sur_l_infaillibilite.htm

Et l’étude sur http://www.virgo-maria.org/page1.htm

[5] Message de Virgo Maria du 26 avril 2006 :

[6] http://angelqueen.org/forum/viewtopic.php?t=7144&postdays=0&postorder=asc&start=0

[7] http://www.traditionalmass.org/