Virgo-Maria.org

Qui et Pourquoi, depuis la mort de Mgr Lefebvre en 1991, a détourné la finalité surnaturelle de l’OPERATION-SURVIE des sacres de 1988, pour assigner à la FSSPX ce FAUX objectif prioritaire de la «ré-conciliation» avec la Rome conciliaire (en fait la «ré-conciliarisation» de la FSSPX) ?

Qui a, depuis 2000, PROMU, et Pourquoi, le FAUX préalable de l’autorisation de la messe de Saint Pie V ?

Pourquoi n’a-t-on pas posé la VRAIE question du rétablissement du VRAI Sacerdoce de VRAIS prêtres, ordonnés par des Evêques VALIDEMENT sacrés selon le rite VALIDE des Saints Ordres ?

Qui a INVENTE, et POURQUOI, le faux préalable de la levée des «excommunications» ?

Pourquoi n’a-t-on pas posé la VRAIE question de l’abrogation de Pontificalis Romani INVALIDE de 1968 et du rétablissement du vrai rite de la consécration épiscopale VALIDE d’avant 1968?

A quoi servirait-il, en effet, de faire dire le VRAI rite de la messe par de FAUX prêtres ?

Serait-ce donc qu’après avoir obligé de VRAIS prêtres à dire une FAUSSE messe, l’on veuille désormais faire dire la messe du VRAI rite par de FAUX prêtres ?

Serait-ce que l’on veuille «concilier» les VRAIS prêtres qui disent encore la VRAIE messe avec un clergé aussi INVALIDE que le FAUX CLERGE ANGLICAN ?

Gaude, Maria Virgo, cunctas hæreses sola interemisti.

(Tractus Missæ Salve Sancta Parens)

dimanche 2 juillet 2006

Ce message peut être téléchargé au format PDF sur notre site http://www.virgo-maria.org/.

Aux Ordinations d’Ecône,
Mgr Tissier condamne fermement la doctrine de Ratzinger
et son « ‘Eglise’ sans prêtres » ni messe

Le site américain Traditio.com souligne le clivage
entre le clan Fellay-Schmidberger et le reste de la FSSPX.

Le rôle du Père Pierre-Marie d’Avrillé, désigné selon le site américain comme « agent de l’abbé Schmidberger »
pour prêcher la prochaine retraite pré-électorale
afin de « manipuler » les 40 votants.

TEXTE INTEGRAL DU SERMON DE MGR TISSIER (fin de message)

Le sermon de Mgr Tissier de Mallerais à Ecône connaît un grand retentissement international, tout particulièrement aux Etats-Unis. Un site y dénonce la « manipulation » des 40 votants que constituerait le choix du Père Pierre-Marie pour prêcher la retraite des Elections. Cette collaboration du dominicain avec le clan ultra-libéral de la FSSPX dévoile les méthodes de mise sous contrôle des grands électeurs par l’abbé Schmidberger, alors que dans le même temps son associé, Mgr Fellay, en appelle benoîtement à une neuvaine de prières.

Selon nos sources, lors des ordinations sacerdotales à Ecône le 29 juin 2006, il régnait une atmosphère lourde et pénible, empreinte de méfiance et de suspicion, ainsi qu’une impression de fin de règne pour l’équipe de Mgr Fellay et de l’abbé Schmidberger. D’ailleurs, fait étonnant, l’abbé Schmidberger aurait abandonné la réunion dès le matin du 29 juin et durant toute la journée. Il s’agissait cette année du plus faible contingent d’ordinations presbytérales de l’histoire d’Ecône. Marque finale du bilan des 12 ans de règne de Mgr Fellay et des 24 ans de règne de l’abbé Schmidberger ?

Le sermon de Mgr Tissier a consisté dans une condamnation de la doctrine de Joseph Ratzinger qu’il accuse d’avoir rejeté la notion de compensation, de propitiation et de sacrifice de la théologie catholique. Mgr Tissier, qui a visiblement subi des pressions du clan de Mgr Fellay et de l’abbé Schmidberger, a évité de nommer directement Ratzinger mais il l’a désigné sous le vocable de « théologien de Tübingen ».

Mgr Tissier décrit l’Eglise conciliaire comme vivant « sans prêtres ». Selon lui, cette disparition du Sacerdoce place la FSSPX et les communautés non ralliées dans la situation du petit nombre qui conserve encore la messe et la vie de la grâce. Il dénonce l’exécution par la Rome conciliaire d’un plan maçonnique. Mgr Tissier parle d’ « Eglise laïque », il faudrait plutôt dire « Eglise conciliaire laïque ». Cette Eglise conciliaire de Ratzinger a désormais reproduit le schéma de la secte Anglicane de Cranmer.

Il est clair que le clan de Mgr Fellay et de l’abbé Schmidberger est de plus en plus  déconsidéré au sein de la FSSPX. Ce sermon d’Ecône sonne comme une condamnation implicite et sans appel du « processus de réconciliation » poursuivi par Mgr Fellay et l’abbé Schmidberger depuis six ans, et de façon très publique et insistante depuis dix mois.

Nous publions en fin de message l’intégralité du sermon de Mgr Tissier du 29 août 2006. Nous y retrouvons les mêmes conceptions ecclésiologiques erronées propres à Ecône que nous avons déjà signalées (absence de distinction entre l’Eglise et l’Eglise conciliaire, méconnaissance du véritable sens de l’infaillibilité du Magistère Ordinaire Universel, etc.). Mgr Tissier ne va pas jusqu’au bout de l’analyse, car nous assistons véritablement à la disparition du Sacerdoce sacramentel dans l’Eglise conciliaire, et non pas simplement de la « nature » du Sacerdoce ou à une baisse des vocations. En effet, l’invalidité du nouveau rite de consécration épiscopale est désormais établie par les nombreuses solides analyses faites sur le sujet par le Comité international Rore Sanctifica[1] (et synthétisées par l’abbé Cekada).

Malgré ces erreurs désormais habituelles, il reste que ce sermon, à la différence de toutes les interventions de Mgr Fellay, se place dans la ligne de la pensée de Mgr Lefebvre, et marque un désaveu de toute politique de « réconciliation » tel que promue par le réseau allemand et le GREC de l’abbé Lorans.

Soulignons aussi que la fin de ce sermon est à l’opposé de l’article de Fideliter de janvier 2005 de l’abbé Célier-Beaumon, théologien "couvert" de Mgr Fellay et qui attaque la doctrine du Christ-Roi, article que nous avons analysé le 28 juin. Mgr Tissier a toujours défendu la doctrine du Christ-Roi, fidèle en cela à Mgr Lefebvre. A quand les sanctions pour l’abbé Celier ?

Continuons le bon combat.

Abbé Michel Marchiset


Début de la traduction de l’article de Traditio.com

http://www.traditio.com/comment/com0607.htm

SSPX Bishop Condemns Benedict-Ratzinger; SSPX Elections Said to be "Rigged"

Un Evêque de la FSSPX condamne Benoît-Ratzinger : Les élections de la FSSPX seraient « manipulées »

Exclusive Report from Francois (TRADITIO's SSPX French Correspondent)

Rapport exclusif de François (Correspondant français de Traditio à la FSSPX)

Photo de Mgr Tissier sur le site Traditio

SSPX Bishop Tissier de Mallerais At the SSPX Ordinations in Econe on June 30 Where He Condemned False Doctrine from Ratzinger after Vatican II

L’Evêque Tissier de Mallerais de la FSSPX aux ordinations de la FSSPX à Ecône du 29 juin où il a condamné la fausse doctrine de Ratzinger après Vatican II

SSPX Bishop Tissier de Mallerais, who together with Bishops Galarreta and Williamson, is resisting Superior Fellay's liberalist faction, which wants to sell out to Newrome, courageously stood up at the SSPX ordinations at Econe on June 29th and made violent criticisms against the writings of Ratzinger in 1968, shortly after Vatican II. These writings, the bishop said, denied the sacrifice of Our Lord and denied the traditional Catholic doctrines of satisfaction and compensation. The bishop did not pronounce the name of Ratzinger, but spoke about "a theologian of Tübingen" and said that "he would not say more."

L’Evêque de la FSSPX Tissier de Mallerais, qui, avec les Evêques Galaretta et Williamson, résiste à la faction libérale du Supérieur Fellay, lequel cherche à brader la Fraternité à la Nouvelle Rome, s’est dressé courageusement aux ordinations de la FSSPX à Ecône du 29 juin, pour critiquer violemment les écrits de Ratzinger de 1968, peu après Vatican II. Ces écrits, a déclaré l’Evêque, sont une négation du Sacrifice de Notre-Seigneur, ainsi que de la doctrine Catholique traditionnelle de la satisfaction et de la compensation. L’Evêque, tout en évitant de prononcer le nom de Ratzinger, l’a désigné sous le terme « d’un théologien de Tübingen » en ajoutant qu’il n’en dirait pas plus.

The Europeans are interpreting this to mean that Fellay & Schmidberger had put pressure on Bishop Tissier to avoid any public criticism of Benedict-Ratzinger and that the liberalist faction of the SSPX is terrorizing the clergy of the SSPX, including the three bishops. Bishop Tissier went on to say that Newchurch is "organising itself to be without priests" and that Newchurch is a "lay Church." He said that the Newrome is now under the control of Freemasonry.

Selon les Européens, cette manière de s’exprimer traduirait les pressions exercées par Fellay et Schmidberger sur l’Evêque Tissier pour qu’il s’abstienne de toute critique publique, et témoignerait de la terreur que la faction libérale de la FSSPX ferait régner sur le clergé en même temps que sur les trois Evêques. Mgr Tissier en vint même à déclarer que la Nouvelle Eglise « est en train de s’organiser pour se passer de prêtres » et qu’elle serait une « Eglise laïque ». Il a affirmé que la Nouvelle Rome est désormais passée sous le contrôle de la Franc-maçonnerie.

Meanwhile, SSPX Superior Fellay chose Fr. Pierre-Marie to preach at the five-day retreat (July 3-7) preceding the duodecennial elections the man whom Schmidberger and what is called his "German Network" had hired to defend the validity of Benedict-Ratzinger's episcopacy in a badly-written series of articles in the SSPX organ, Angelus. I say badly written because this SSPX theologian barely mentioned Pope Pius XII's arguably infallible 1947 decree, Sacramentum ordinis, confirming what is the valid form for Holy Orders.

Entre-temps, pour prêcher la retraite de cinq jours (du 3 au 7 juillet) qui précèdent les élections duodécennales, Mgr Fellay, le Supérieur de la FSSPX, a choisi le Fr. Pierre-Marie d’Avrillé, l’homme précisément que Schmidberger et ce que l’on appelle « le réseau allemand » avait recruté pour défendre la validité de l’Episcopat de Benoît-Ratzinger dans une série d’articles bâclés d’Angelus, l’organe de la FSSPX. J’écris bâclés, car ce théologien de la FSSPX mentionne à peine la Constitution Apostolique de 1947 Sacramentum Ordinis, réputée infaillible, de Pie XII qui énonce ce qu’est la forme valide des Saints Ordres.

It appears that the Fellay/Schmidberger faction is trying to influence the forty electors by asking to their agent, the Pierre-Marie, to condition the electors' minds to favor the position of a sell-out to New Rome, turning the SSPX elections into a mere political charade, like just so many secular elections. A confidential political pamphlet arguing for the validity of the Novus Ordo is also being circulated to the electors.

Il apparaît bien que la faction Fellay/Schmidberger chercheraient à influencer les quarante électeurs en demandant à leur agent, le Frère Pierre-Marie, de conditionner les esprits en faveur d’un ralliement à la Nouvelle Rome, transformant les élections de la FSSPX en une pure élection politique, exactement comme le sont tant d’élections profanes. Un livret contestant la validité du Novus Ordo serait également en circulation sous le manteau parmi les électeurs.

Thus, Fellay displays openly a bias toward Newpope and Newrome, which is unconscionable before the elections. The Europeans are saying that the election is already "rigged" for the Fellay-Schmidberger liberalist faction, after the manner of what your U.S. readers will recognize as a corrupt Tammany Hall scheme!

Ainsi, Fellay démontre ostensiblement un biais qui n’est pas convenable avant les élections, en faveur du Nouveau Pape et de la Nouvelle Rome. Les européens disent que l’élection est déjà « truquée » en faveur de la faction libérale de Fellay/Schmidberger, à la manière de ce que vos lecteurs US reconnaîtront comme un schéma de corruption à la Tammany Hall !

Reports are circulating here in Europe that in 1982 Schmidberger deceived Archbishop Lefebvre by supposedly telling him that the Novus Ordo rite of episcopal consecration is similar to an Eastern rite. This contention has been completely refuted by Fr. Anthony Cekada, a noted traditional Catholic theologian in the United States, who has written extensive Latin theological monographs for the clergy, as well as in short pamphlets in the vernacular to educate the laity.

Des rapports circulent ici en Europe indiquant qu’en 1982 Schmidberger aurait trompé l’Archevêque Lefebvre en lui assurant que le rite du Novus Ordo de la consécration épiscopale serait analogue à celle d’un rite oriental. Cette prétention a été entièrement réfutée par l’abbé Anthony Cekada, théologien catholique traditionnel connu aux Etats-Unis, qui a écrit des monographies complètes en latin pour le clergé, en même temps que de courts livrets en langue vernaculaire pour informer les laïcs.

Accordingly, Fr. Cekada has come under harsh attack here in France, the center of SSPX membership and activity, by the Fellay/Schmidberger liberalist faction. By this attack, however, Fellay & Schmidberger have stirred up a hornet's next. Fr. Cekada was invited a week ago to speak on an influential French radio station to explain his argument that the Novus Ordo rite of episcopal consecration is theologically invalid and that, therefore, Benedict-Ratzinger, the first not to have been consecrated in the certainly valid traditional rite, would not be Bishop of Rome.

En conséquence l’Abbé Cékada est l’objet d’une furieuse attaque ici en France, centre des membres et de l’activité de la FSSPX, de la part de la faction libérale de Fellay/Schmidberger. Par cette attaque pourtant, Fellay et Schmidberger ont secoué un nid de guêpes. L’Abbé Cékada a été invité, voici une semaine, à s’exprimer sur une station de radio française influente pour exposer son argumentation démontrant que le rite du Novus Ordo de la consécration épiscopale est théologiquement invalide, et que, par conséquent, Benoît-Ratzinger, premier Nouveau « Pape » à ne pas avoir été consacré dans le rite traditionnel certainement valide, ne serait pas Evêque de Rome.

Fin de la traduction de l’article de Traditio.com

Intégralité du sermon de Mgr Tissier de Mallerais à Ecône le 29 juin 2006-07-02

Au nom du Père du Fils et du Saint-Esprit.

Ainsi soit-il.

Monseigneur le supérieur général, Messeigneurs, mes biens chers confrères, chers fidèles, chers ordinants, voici qu’en 2006, l’Eglise va donc par notre ministère, ordonner quatre nouveaux prêtres et en plus quelques diacres. Cette célébration en 2006, parmi une Eglise qui ne croit plus au sacerdoce, puisqu’elle se prépare à être une Eglise sans prêtre, et qu’elle s’organise du reste, partout dans tous les diocèses, pour être désormais une Eglise sans prêtre, notre cérémonie est donc pleine de signification de notre volonté d’empêcher un si grand crime.

Le sacerdoce, le prêtre a toujours sa place essentielle dans l’Eglise. On ne peut pas imaginer une Eglise sans prêtre. Quel est le rôle du prêtre ? C’est ce que je voudrais vous exprimer en deux mots, en vous disant, le prêtre c’est un sauveur à la suite de l’unique sauveur Notre Seigneur Jésus Christ. Sauveur de tous, spécialement des fidèles, salvator omnium, et sauveur du monde, salvator mundi. Je dirais sauveur des âmes et en plus sauveur des sociétés d’où la place essentielle du prêtre, non seulement dans l’Eglise mais dans la société. Et ce sont ces deux points que je voudrais développer : tout voir bien chers futurs prêtres, le rôle de sauveur des âmes et ensuite envisager votre rôle de sauveur des sociétés. Jésus bien entendu est l’unique sauveur, sauveur principal, sauveur par son incarnation, sauveur par sa croix, sauveur comme le dit son nom : Jésus qui veut dire Dieu sauve. Donc il suffit de prononcer le nom de Jésus pour professer notre foi en Jésus Christ sauveur des âmes.

Qui dit sauveur dit par conséquent une catastrophe universelle, un naufrage, un sauvetage. Il n’y a pas de sauveur sans un naufrage. Et ce naufrage universel, c’est le naufrage du péché qui entraîne toutes les âmes en enfer, du moins c’est ce que Notre Seigneur a enseigné. C’est aussi ce que Saint Ignace dans ses exercices spirituels nous montre très bien dans cette belle contemplation de l’incarnation du Fils de Dieu. Il nous fait voir les trois personnes divines assises sur leur trône de leur majesté et contemplant de toute éternité le désastre du péché, leur œuvre créatrice ravagée par le péché et comment ces trois personnes dans l’éternité décrètent : opérons la rédemption du genre humain. Et cette rédemption, ce sera l’incarnation de la deuxième personne divine, sa passion et sa croix pour expier les péchés des hommes. Et c’est cette œuvre de rédemption que le prêtre continue par sa messe. Alors chers jeunes futurs prêtres, attardons nous à contempler ce mystère de la rédemption puis que vous êtes appelés à le prolonger, à le propager par vos saintes messes.

Il est écrit dans la sainte Ecriture : sans effusion de sang, il n’y a point de rémission. Dieu a posé cette loi dès l’origine de l’humanité. Il fallait offrir des sacrifices sanglants pour apaiser sa colère, c’est-à-dire satisfaire à sa justice depuis le péché originel. Et Notre Seigneur Jésus Christ n’a pas voulu se soustraire à cette loi. Par l’incarnation, la sainte trinité a décrété que le Fils de Dieu verserai son sang pour expier nos péchés, sacrifice expiatoire comme dans l’ancienne loi mais au lieu du sang de boucs et de béliers, ce serait le précieux sang d’un agneau immaculé, le Christ, l’homme Dieu avec une valeur infinie aux yeux de Dieu. Alors tel est le mystère incompréhensible que nous méditons et que nous réactualisons à chaque sacrifice de la messe, chez futurs prêtres.

Et c’est ce mystère de la rédemption par le sang de Jésus, par une expiation qui est nié actuellement par les plus hautes autorités de l’Eglise. Bien que l’on emploi à satiété dans le nouveau catéchisme, il y a une page célèbre qui a une énumération incroyable des mots expiation, satisfaction, compensation. Mais ils prononcent ces mots sans y croire car ils leur donnent un sens tout à fait différent. Depuis qu’un célèbre théologien de Tübingen[2] en Allemagne écrivit en 1968 que la présentation de la théologie de la satisfaction était très rudimentaire dans l’Eglise et qu’il fallait changer cela. Il écrivait : « Cette présentation est faussée. On prétend que la justice de Dieu infiniment offensée devait être réconciliée par une satisfaction infinie et pour cela on nous présente un Dieu qui envoie son Fils à la mort avec une justice inexorable pour obtenir une satisfaction infinie par un sacrifice sanglant. Cette thèse de droit lésé et rétablit n’est pas la signification de la satisfaction du mystère de la rédemption dans le nouveau testament. On se détourne avec horreur d’une telle justice divine et de sa sombre colère qui ôte toute crédibilité au message de l’amour. Et donc le Fils de Dieu n’aurait pas expié nos péchés sur la croix. Il aurait seulement [nouvelle interprétation] démontré l’amour de Dieu pour les hommes, un amour parfaitement gratuit par le don de sa vie par le Fils de Dieu fait homme. On ne devrait plus parler de justice lésée ni d’offense du péché puisque Dieu ne peut pas être offensé. Dieu étant infiniment heureux en lui-même, ne peut pas être offensé et donc il n’y aurait plus de justice divine à satisfaire mais seulement que Dieu montre à l’homme pécheur son amour inchangé et étreigne l’homme justifié et gratifié par l’amour gratuit de Dieu. »[3]

Vous voyez chers amis que l’on a complètement vidé le mystère de la rédemption de sa substance. On ne parle plus du péché ni de l’expiation ni de la peine due au péché. Or ce théologien a par la suite reçu des charges importantes dans l’Eglise. Je n’en dirais pas plus mais vous pouvez deviner. Alors on recule avec horreur, non pas devant la justice divine que nous comprenons très bien comme catholiques, mais devant cette caricature honteuse du mystère de la rédemption qui a eu une influence incroyable dans l’Eglise puisque ce livre selon l’éditeur qui l’a réédité récemment en l’an 2000, est une œuvre capitale de la théologie du XX° siècle et à tel point que les catéchèses de plusieurs nations ont été infectées par cette hérésie comme nous le lisons dans un célèbre ouvrage des évêques de France écrit vers 1969 en disant que la théologie de la satisfaction nous représente un Dieu moloch qui exige sa ration de sang humain pour être satisfait. Donc c’est toujours la caricature de notre foi catholique.

Ces théologiens, s’ils avaient pris la peine de lire quelques pages de saint Anselme, de saint Léon le Grand et encore plus de saint Thomas d’Aquin dans sa somme théologique, auraient très bien compris que c’est la plus grande preuve d’amour du bon Dieu de nous donner un satisfacteur, un homme pris d’entre nous, l’homme Dieu qui va satisfaire pour nos péchés parfaitement à la justice divine à cause de la dignité de sa vie qu’il va offrir pour nous, à cause de son grand amour, de sa charité, à cause de son obéissance, mais surtout à cause des souffrances immenses qu’il va choisir lui-même d’assumer pour offrir à son père une satisfaction surabondante pour nos péchés. Saint Thomas d’Aquin a trois articles sur la passion de Jésus Christ où il détaille les souffrances que Jésus a voulu souffrir pour expier nos péchés.

Or de cela on ne veut plus parler. On dit que Jésus a donné sa vie pour une preuve d’amour gratuit. On ne considère pas les souffrances de la passion de Jésus On ne considère plus du tout la valeur rédemptrice de la souffrance. Tout cela est une falsification du mystère de la rédemption. Et l’on comprend maintenant la nouvelle messe. La nouvelle messe n’est rien d’autre que l’application de cette hérésie dans la liturgie et l’on comprend par conséquent la raison dogmatique de l’attachement à la messe traditionnelle qui exprime, qui renouvelle, qui réactualise le mystère de la rédemption, de cette expiation de Jésus Christ au calvaire. Sans doute Jésus Christ ne veut plus souffrir maintenant. A la messe, il ne peut plus souffrir, il ne peut plus expier à proprement parler, mais il offre un sacrifice expiatoire qui apaise la justice divine et qui nous rend Dieu à nouveau propice par l’application des satisfactions et des mérites du calvaire qui sont à nouveau présentés à Dieu par la victime présente sur l’autel sous les apparences du pain et du vin. Voilà le mystère que vous êtes appelés à renouveler chers jeunes prêtres. Mystère de justice, le mystère de la messe, c’est d’abord faire justice à Dieu. Et ensuite dépendent les mérites de Jésus Christ qui vont sanctifier les âmes et d’abord ôter le négatif avant de donner le positif. Il faut d’abord absoudre les péchés avant de penser à donner la grâce. Il faut d’abord penser à faire justice à Dieu avant d’espérer son pardon et sa vie divine. C’est un peu comme dans les sept dons du Saint-Esprit. Il y a le don de sagesse qui est le plus élevé qui consiste à être en action de grâce pour tout ce qui nous arrive au gré du bon Dieu. Puis il y a le don de crainte qui est le plus petit, le plus humble qui nous fait craindre par-dessus tout d’offenser le bon Dieu que nous aimons. Le don de sagesse ne peut pas se passer du don de crainte. Il est impossible de vivre sans être en action de grâce pour toutes les épreuves que le bon Dieu nous envoie sans d’abord exercer le don de crainte c’est-à-dire craindre par-dessus tout la catastrophe la pire qui puisse nous arriver, de commettre un péché délibéré. C’est la même chose pour la messe. Comment penser que nous puissions offrir un sacrifice d’action de grâce, de louange et d’adoration, si d’abord nous n’offrons pas un sacrifice d’expiation et de satisfaction à la divine justice. C’est vouloir barrer la vertu de justice de la théologie et même de la philosophie chrétienne. On dit amour, amour, amour, eros et je ne sais quoi encore, des choses vraiment étranges et l’on ne dit plus justice, justice pour Dieu. Alors vous serez les ministres de ce sauvetage spirituel des âmes par vos messes. Quelles consolations pour le prêtre, à chaque consécration, de savoir qu’il peut appliquer à sa volonté les infinies satisfactions de Jésus Christ pour purifier des âmes à toutes les intentions qui lui sont confiées. A sa messe, quelle puissance dans le pouvoir du prêtre, essayons toujours de faire justice à Dieu et ensuite de sanctifier les âmes. Alors croyons de tout notre cœur, chers futurs prêtres que le sacrifice de la messe est vere propitiatorium comme le proclame et le définit le concile de Trente qui est un sacrifice vraiment propitiatoire. C’est un dogme de foi. C’est un sacrifice propitiatoire. Alors si la croix n’est plus un sacrifice expiatoire, il est impossible que la messe soit un sacrifice propitiatoire. Tout se tient. C’est en célébrant votre messe essentiellement que vous serez de nouveau sauveur, que vous continuerez ce sauvetage spirituel d’une Eglise qui ne croit plus à son sacerdoce. Quelle importance donc que nous au moins en petit nombre nous y croyons, que nous maintenions le sacerdoce et sa nature.

Sauvetage spirituel, mais également sauvetage temporel de la société, de la chrétienté, salvator hominum mais aussi salvator mundi.

Les samaritains après la visite de Jésus, disaient à la samaritaine : nous croyons maintenant que celui-ci est vraiment le sauveur du monde, salvator mundi. Donc sauveteur également des sociétés temporelles, des nations, des états. Regnavit a ligno Deus, Dieu règne par sa croix ; mais il ne règne pas seulement au fond des sacristies ou de nos chapelles, il doit régner en public, dans les institutions publiques de la société civile et par la croix, par son sang. Voyons bien la rédemption avec toutes ses conséquences temporelles. Voyez l’importance de votre sacerdoce, chers candidats au sacerdoce. Vous allez être ordonnés prêtres dans un temps d’apostasie, ce qui est par conséquent exercer le sacerdoce d’une façon plus difficile que de l’exercer à saint Pierre et saint Paul, que nous fêtons aujourd’hui, qui urent eux la mission de convertir un monde païen. Vous vous avez la mission de convertir un monde apostat. C’est beaucoup plus difficile. Comment allez-vous faire ? Eh bien reprenez le programme que Monseigneur Lefebvre nous a fixé, qui n’est pas son programme parce qu’il n’avait jamais eu aucune idée personnelle mais qui est le programme de l’Eglise catholique de toujours, opposé au programme libéral du libéralisme et de la franc-maçonnerie que l’on expliquait au jeune Marcel Lefebvre quand il était séminariste à Rome. On lui expliquait d’abord le programme des adversaires pour ensuite lui exposer le programme du Christ Roi.

Et voilà une chose très intéressante que j’aimerais vous développer en trois points : le programme libéral, la franc-maçonnerie.

Comme premier point, ce sera exclure le gouvernement du Christ Roi par la laïcisation des sociétés. C’est ce qui est arrivé dans tous les pays à la fin du XIX° et au début du XX° siècles : la laïcisation de toutes les sociétés civiles. Mais il continue maintenant depuis le concile Vatican II au nom de la liberté religieuse. Dire cela en 1925, quand Monseigneur Lefebvre était séminariste, c’était prophétique de ce qui devait arriver 40 ans après seulement en 1965. Cela a été très vite, l’exécution du plan libéral et maçonnique ; en 40 ans de temps c’était réalisé par la liberté religieuse, donc la laïcisation de la société civile.

Deuxième point : supprimer la messe, c’était le programme des francs-maçons.

Supprimer la messe, en privant les catholiques de leurs églises. Et avec le concile Vatican II, beaucoup plus simple avec la nouvelle messe qui nous a privé de la messe s’il n’y avait pas eu Monseigneur Lefebvre pour nous la garder, pour la sauver pour l’Eglise.

Troisième point du programme maçonnique : supprimer la vie spirituelle divine des âmes afin que les âmes ne vivent plus en état de grâce.

Puisque les âmes n’auront plus la source de la grâce à la messe, elles ne vivront plus en état de grâce. C’est la situation où personne ne va se confesser ; comment vivre en état de grâce ?

Je pourrai résumer ces trois points par ces trois expressions. Le programme libéral, ce fût d’établir des sociétés laïques, de créer une Eglise laïque et enfin de faire des âmes laïques. Et c’est cela qui est accepté à Rome. C’est ce que l’on a voulu imposer à Monseigneur Lefebvre en 1987. Quand Monseigneur Lefebvre est allé trouver le cardinal Ratzinger à Rome, ils ont discuté là-dessus et ne se sont pas trouvés d’accord parce qu’à Rome on suit le programme maçonnique : on veut des sociétés laïques, on veut une Eglise laïque, on veut des âmes laïques.

C’est logique. Alors vous autres, chers jeunes prêtres, qu’est-ce que vous allez faire ? Vous allez prendre les trois points du programme catholique qui est à rebours du programme libéral.

Premier point : redonner la messe aux âmes.

Puisque Monseigneur Lefebvre nous l’a sauvée, redonnons la aux âmes, la messe, ce sacrifice qui obtient la rémission de nos fautes, sacrifice satisfactoire, sacrifice propitiatoire.

Deuxième point de notre programme.

Avec la messe, on peut constituer une élite de catholiques fidèles vivant en état de grâce. Ces catholiques, cette élite, chers fidèles, c’est vous. Je vous lance des fleurs, mais c’est une réalité dont vous devez être davantage conscients d’être une élite et par conséquent de toutes vos responsabilités, de tous vos devoirs comme une élite chrétienne dans l’Eglise catholique, vis-à-vis de vos familles, vis-à-vis de vos institutions chrétiennes, vis-à-vis aussi de la politique de vos pays. Reconstituez une élite catholique vivant en état de grâce.

Troisième point

Par cette élite, le chrétien vivant en état de grâce peut recouronner Notre Seigneur Jésus Christ, lui redonner sa couronne, lui redonner sa place dans la société civile. C’est votre programme chers jeunes prêtres. Cela découle de votre sacerdoce. Voilà un programme tout à fait enthousiasmant, capable de mobiliser toutes vos forces, un programme qui vous fait entrer dans le travail de vos anciens qui œuvrent depuis 40 ans avec un grand succès malgré les difficultés. Nous avons reconstitué tout un tissu catholique, un embryon de chrétienté, pas nous mais la grâce de Dieu, par nous grâce à notre humble fidélité au programme catholique. Alors chers jeunes prêtres engagez-vous avec foi, avec persévérance dans l’exécution de ce programme catholique.

Demandons pour terminer à la très Sainte Vierge Marie, mère du prêtre, notre reine, notre avocate par son intercession toute puissante auprès de Dieu, de daigner bénir ces jeunes prêtres, ces jeunes diacres qui vont devoir prêcher dès maintenant l’Evangile, la vérité sur le mystère de la rédemption. Supplions la Sainte Vierge de remplir nos jeunes prêtres et nos jeunes diacres d’un zèle surnaturel, soucieux de la saine doctrine catholique et pleins de foi dans l’importance irremplaçable de leur sacerdoce.

Ainsi soit-il.

Au nom du Père du Fils et du Saint-Esprit.

Ainsi soit-il.

+ Mgr Tissier de Mallerais – Ecône – 29 juin 2006

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[1] Voir les Notitiae sur le site www.rore-sanctifica.org

[2] Il s’agit de Josef Ratzinger

[3] Texte de Joseph Ratzinger