Virgo-Maria.org

Qui et Pourquoi, depuis la mort de Mgr Lefebvre en 1991, a détourné la finalité surnaturelle de l’OPERATION-SURVIE des sacres de 1988, pour assigner à la FSSPX ce FAUX objectif prioritaire de la «ré-conciliation» avec la Rome conciliaire (en fait la «ré-conciliarisation» de la FSSPX) ?

Qui a, depuis 2000, PROMU, et Pourquoi, le FAUX préalable de l’autorisation de la messe de Saint Pie V ?

Pourquoi n’a-t-on pas posé la VRAIE question du rétablissement du VRAI Sacerdoce de VRAIS prêtres, ordonnés par des Evêques VALIDEMENT sacrés selon le rite VALIDE des Saints Ordres ?

Qui a INVENTE, et POURQUOI, le faux préalable de la levée des «excommunications» ?

Pourquoi n’a-t-on pas posé la VRAIE question de l’abrogation de Pontificalis Romani INVALIDE de 1968 et du rétablissement du vrai rite de la consécration épiscopale VALIDE d’avant 1968?

A quoi servirait-il, en effet, de faire dire le VRAI rite de la messe par de FAUX prêtres ?

Serait-ce donc qu’après avoir obligé de VRAIS prêtres à dire une FAUSSE messe, l’on veuille désormais faire dire la messe du VRAI rite par de FAUX prêtres ?

Serait-ce que l’on veuille «concilier» les VRAIS prêtres qui disent encore la VRAIE messe avec un clergé aussi INVALIDE que le FAUX CLERGE ANGLICAN ?

Gaude, Maria Virgo, cunctas hæreses sola interemisti.

(Tractus Missæ Salve Sancta Parens)

vendredi 20 octobre 2006

Ce message peut être téléchargé au format PDF sur notre site http://www.virgo-maria.org/.

Mgr Fellay, le manipulateur des fidèles de Villepreux

« Je pense que nous obtiendrons un accord. Je pense que les choses pourraient s’accélérer et arriver plus vite que prévu » Mgr Fellay aux journalistes (Reuters, 16 octobre 2006)

« Il [l’accord] est impossible. Aujourd’hui impossible. C’est un suicide pur et simple que de prétendre un accord pratique. Bien sûr il n’y a pas que deux préalables. Il ne faut pas penser que une fois que les deux préalables sont acquis, on fait l’accord, c’est pas ça » Mgr Fellay aux fidèles (Villepreux, 14 octobre 2006)


Un double discours pour endormir les clercs et les fidèles et qui trahit Mgr Lefebvre

    

La lettre secrète reçue de l’abbé Hoyos en juin 2006 et que Mgr Fellay cache à Menzingen

Pour l’analyse approfondie de la visite à Paris de Mgr Fellay entre le 12 et le 15 octobre 2006, nous invitons les lecteurs à se référer au message Virgo-Maria du 19 octobre 2006 et intitulé : « La lettre secrète de Hoyos cachée par Mgr Fellay – L’abbé Lorans compromet Mgr Fellay ».

Dans ce message nous allons mettre en évidence la rouerie de Mgr Fellay qui tient deux discours, l’un auprès des journalistes et l’autre auprès des fidèles à Villepreux. Pour cela nous avons retranscrit l’intégralité des propos de Mgr Fellay à Villepreux[1]. Menzingen, tout en indiquant que cette conférence « montre où en sont exactement les relations entre Rome et Ecône »[2], en démentant Sophie de Ravinel du Figaro, s’est bien gardé de publier le texte de la conférence. L’abbé Lorans et Mgr Fellay espèrent bien que peu de fidèles auront le courage d’aller écouter un fichier audio MP3 peu audible. Désormais, les fidèles et les clercs pourront, avec ce texte se faire une idée du discours à la fois contradictoire de Mgr Fellay et aussi des graves erreurs théologiques qu’il véhicule.

Nous avons sélectionné quelques verbatim de Mgr Fellay parus tant dans la presse qu’exprimés directement par lui à Villepreux.

Ce prÉlat ne parle plus comme un ÉvÊque catholique

« Encore une fois le papier avec le tampon, ça vient seulement après la glace sur le gâteau. Ca sert à quoi une glace s’il n’y a pas le gâteau en dessous. Mangeons le gâteau, la glace arrivera après ». à Villepreux

Le mÉpris de Mgr Fellay pour les prÊtres de la FSSPX qui rejoignent l’IBP : des « unitÉs »

« Ce ne sont pas les quelques unités parties ou en partance vers cet institut qui vont nous perturber. » in Le Figaro

« Pour lui, cet institut, qui rassemble d'anciens prêtres de la Fraternité Saint-Pie X revenus à Rome, est tout juste « un ballon d'essai, destiné au cas très particulier de la France ». in Le Figaro

« On leur a préparé un magnifique enclos avec une porte ouverte. Je ne sais pas si vous avez déjà essayé : vous mettez un troupeau de moutons ou de poules dans un poulailler magnifique et puis vous laissez la porte ouverte. L’exclusivité c’est l’ensemble, les murs, et puis ce qui n’est pas dit c’est la porte ouverte. Il n’est pas besoin de faire un dessin pour savoir ce qu’il va se passer ». à Villepreux

AprÈs le « bouquet », le « saucisson » !  A propos de la messe (sic).

« Si l'intention prêtée au pape Benoît XVI de remettre à l'honneur le rite tridentin et la messe en latin se concrétise, "ce serait un grand geste, un acte de poids, de ceux que nous demandons depuis si longtemps" » in Reuters

« Nous ne connaissons ni les délais ni le contenu », argumente-t-il » in Reuters

« La messe, on demande la liberté totale de la messe. On ne demande pas un morceau de saucisson. » à Villepreux

La dÉsinvolture de Mgr Fellay face À l’excommunication venue de la Rome antichrist en raison des sacres fait en 1988 par Mgr Lefebvre.

Mgr Fellay fait démentir par l’abbé Lorans les écrits de Sophie de Ravinel (Le Figaro) sur le retrait du décret des excommunications. Et puis il réduit à « de la diplomatie » cette réponse à la sollicitation de Rome pour effectuer une demande de retrait!

« Bon, ça c’est peut-être maintenant de la diplomatie. » à Villepreux

Rappelons qu’en juillet 1988, l’abbé Lorans était signataire d’une lettre publique à Rome demandant pour lui-même l’extension de l’excommunication.

La lettre que Mgr Fellay va envoyer à Ratzinger pour « remettre » les fruits de l’imposture du « bouquet »

« Cette lettre, qui est aussi une lettre de soutien au Pape face aux adversités présentes et à venir, devrait être envoyée avant la fin du mois » in Le Figaro

Mgr Fellay accuse Hoyos de l’avoir trompÉ, mais ce sont les fidÈles que Mgr Fellay est en train de tromper : dans quel coffre-fort a-t-il cachÉ la lettre de Hoyos ?

« Nous ne vous croyons plus, vous nous avez suffisamment trompés, et donc si tout d’un coup, vous vous approchez de nous, peut être bien que vous venez avec de bonnes intentions cette fois-ci mais vous nous avez trompé tellement de fois que l’on ne vous croit plus. » à Villepreux

Mgr Fellay avance avec les journalistes et Rome et puis simultanÉment abuse les fidÈles

La vérité aux journalistes sur ses négociations secrètes

« Les choses vont dans la bonne direction. Je pense que nous obtiendrons un accord » in Reuters

« Les choses pourraient s’accélérer et arriver plus vite que prévu » in Reuters

Et les paroles faussement rassurantes et volontairement trompeuses pour les fidèles

« Il [l’acord] est impossible. Aujourd'hui impossible. » à Villepreux

 « Est-ce que la conséquence immédiate d'un accord est une situation vivable pour nous ? Et manifestement non. » à Villepreux

« C'est un suicide pur et simple que de prétendre un accord pratique ». à Villepreux

« Dès le soir de l'accord on serait déjà dans un tel désaccord qu'on serait de nouveau excommunié » à Villepreux

« Bien sûr il n'y a pas que deux préalables. On demande deux préalables comme deux signes pour commencer à avancer. Donc il ne faut pas penser que une fois que les deux préalables sont acquis, on fait l'accord, c'est pas ça. Parce que il ne s'agit pas de conditions sur un contrat écrit, n'est-ce pas, une fois que la première condition, la deuxième condition sont remplies, toc, on peut y aller. » à Villepreux

« Lorsque nous disons à Rome, nous ne pouvons pas obéir aux ordres parce que se serait un suicide et bien nous avons à peu près tout dit » à Villepreux

L’Étrange thÉologie de Mgr Fellay : on peut Être catholique en « Étant dans l’Église sans y Être ».

Le successeur de Mgr Lefebvre a comme idÉal et modÈle l’Église (communiste) patriotique chinoise !

« Nous pourrions être un peu comme l’Eglise patriotique chinoise, dans l’Eglise sans réellement y être » in Reuters

« Il pourrait y avoir une relation entre Rome et nous, mais ce ne serait pas encore une relation juridique » in Le Figaro

« Apercevant peut-être la lumière au bout d'un tunnel dont la traversée aura pris près de vingt ans, Mgr Fellay présage que la sortie au grand jour s'accompagnera « d'une guerre dans l'Église », d'un retentissement « identique à celui d'une bombe atomique » in Le Figaro

« Du bout des lèvres, il évoque une structure sur mesure pour la Fraternité Saint-Pie X : « Répartie dans le monde entier et indépendante des évêques. » in Le Figaro

AprÈs avoir justifiÉ le « bouquet » en niant tout contact avec Rome depuis 11 mois, Mgr Fellay pris les doigts dans le pot de confiture

« Rome nous l'offre, puisque Rome nous dit "on est prêt à être d'accord" » à Villepreux

Comment donc Mgr Fellay a-t-il reçu l’offre de Rome puisqu’il dit être sans nouvelles depuis 11 mois. Nous savons déjà qu’il s’agit d’un mensonge, puisque l’abbé Lorans a révélé le 16 octobre que Mgr Fellay a reçu une lettre de Hoyos en juin 2006.

Sur ce mensonge de Mgr Fellay, rappelons notre analyse du message Virgo-Maria du 19 octobre 2006 :

« Pour préciser les faits, rappelons que le 12 octobre au soir, Mgr Fellay a expliqué de façon hésitante aux auditeurs de Radio Courtoisie[12], que :

« Eh bien… je n’étais pas du tout, disons, au courant, du développement de ce fameux, euh, décret, motu proprio au moment où nous avons lancé çà au Chapitre, et donc, euh,… les dernières relations que j’ai eu avec Rome, la dernière fois que j’ai parlé avec, euh, le Cardinal Castrillon, c’est le 15 novembre… (silence) … (…) … donc 2005… bientôt un an et donc, euh, euh, tout çà, ce sont des … élucubrations … paranoïdes ou paranoïaques, euh, qui, euh, qui n’ont absolument aucune valeur, euh, non, il n’y a aucune, euh, aucun complot, aucune négociation, euh, secrète, (… ) » Mgr Fellay, 12 octobre 2006, Paris, Radio Courtoisie

 « ces histoires comme quoi il y aurait euh des accords secrets ou que cette demande de prière serait une supercherie, euh, euh, c’est, euh, çà ne vaut absolument rien, pour être gentil » Mgr Fellay, 12 octobre 2006, Paris, Radio Courtoisie

Et que l’abbé Lorans vient de révéler le 16 octobre que Mgr Fellay a reçu en juin 2006 une lettre du même abbé Castrillon Hoyos, mettant ainsi Mgr Fellay en porte à faux avec ses déclarations publiques du 12 octobre, en détruisant publiquement le faux argument que son Supérieur général a avancé sur Radio Courtoisie (le silence de 11 mois) pour nier la supercherie du « bouquet ». »

Les propos de Mgr Fellay le 13 octobre au soir sur Paris, auprÈs des journalistes

Mgr Fellay a rencontré des journalistes sur Paris dans la soirée du vendredi 13 octobre. Et durant cette soirée, il a passé trente minutes en tête-à-tête avec Sophie de Ravinel. Il a donc eu le temps de lui donner clairement et longuement la matière de son court article du Figaro.

Mgr Fellay a reconnu sans hésitation devant les journalistes au soir du 13 octobre à Paris que les différentes étapes (mise en place des préalables, etc) étaient déjà bien connues par lui-même en avril 2006, mais que Rome a décidé de repousser.

Ce 13 octobre au soir, Mgr Fellay a déclaré devant les journalistes que le statut canonique que propose Ratzinger est sans commune mesure avec tout ce qui a pu être proposé jusqu’ici et qu’il est bien supérieur à celui de l’Institut du Bon Pasteur. En déclarant cela, Mgr Fellay avait paraît-il une mine rayonnante et le visage bouffi de vanité ne parvenait plus à dissimuler son ravissement et sa satisfaction, son ego semblant très flatté par la perspective de ce « pack canonique en or ». Mgr Fellay relit-il la lettre de Hoyos tous les soirs avant de se coucher en rêvant au statut canonique sans pareil qu’il lui est proposé ?

Durant cette même soirée du 13 octobre, Mgr Fellay a déclaré aux journalistes qu’il répondra à l’abbé Hoyos dès l’accord des deux préalables. Cela suffit à souligner le lien direct qui existe entre cette lettre cachée (de Hoyos) et le sort de la FSSPX.

Mgr Fellay manipule les fidÈles et les clercs de la FSSPX comme de Gaulle a manipulÉ les partisans de l’AlgÉrie franÇaise

Dans le message du 19 octobre 2006, nous écrivions :

« Nous reviendrons sur la technique de manipulation des fidèles par Mgr Fellay à Villepreux. Pour faire simple, elle consiste à placer la loupe sur le terme du processus (le lien canonique final de l’accord) en le présentant comme peu probable et très lointain, subordonné à une multitude de conditions. Et dans le même temps, Mgr Fellay garde le silence sur l’étape en cours qui seule est importante et réelle car elle engage la FSSPX dans un système de cliquet. Il est évident qu’une fois franchie l’étape en cours, Mgr Fellay espère que l’atmosphère et les esprits seront différents, car « informés » par la nouvelle situation, et qu’il pourra alors commencer à présenter l’étape suivante comme acceptable. Et ainsi, d’étapes en étapes, Mgr Fellay conduit la FSSPX vers un ralliement-apostasie qu’elle eût rejeté, s’il lui avait été présenté d’emblée. Le Supérieur de la FSSPX collabore ainsi activement à une méthode de subversion, digne des plus pures pratiques maçonniques. Rappelons simplement pour l’analogie, le « processus » des accords de Nouvelle-Calédonie, destinées selon un modèle similaire à faire accepter l’indépendance de cette île, malgré l’opposition farouche d’une majorité de sa population. Autre analogie historique, nous pourrions comparer le discours de Villepreux au « Vive l’Algérie française » de de Gaulle aux partisans de l’Algérie française, alors qu’il s’apprêtait à les trahir. Mgr Fellay est en train de faire (avec le talent en moins et l’épiscopat en plus) aux membres de la FSSPX et à ses fidèles, ce que fit de Gaulle aux partisans de l’Algérie française. »

Dans l’étape actuelle, et qui est celle de l’obtention des « préalables », Mgr Fellay passe sous silence sa lettre reçue de Hoyos, et abuse les fidèles par le « bouquet », alors qu’il fait étalage devant les journalistes du progrès de ses négociations avec Rome, il connaît déjà le statut canonique que lui offre l’abbé Ratzinger.

Que contient la lettre de l’abbé Castrillon Hoyos à Mgr Fellay en juin dernier ?

Continuons le bon combat

Abbé Michel Marchiset

Annexe A – Conférence de Mgr Fellay

A VILLEPREUX (France – Yvelines) le 14 octobre 2006

Dans le cadre des Journées de la Tradition,

organisées par le District de France de la Fraternité Sacerdotale Saint-Pie X

http://www.dici.org/dl/audio/conf_mgr_fellay_14-10-2006.mp3

Transcription de la conférence. Cette transcription peut contenir des coquilles.

Abbé Lorans :

« Si vous le voulez bien, nous allons commencer par une prière… je vous salue Marie…

Monseigneur au nom de tous, ici, soyez remercié d’avoir bien voulu accepter cette invitation. Merci infiniment d’honorer de votre présence ces journées de la Tradition à Villepreux. Vous avez choisi comme thème de la conférence que vous allez donner : La Fraternité St Pie X après le chapitre général.

On peut se demander si le sujet colle à l’actualité dans la mesure où depuis quelques jours les médias nous parlent d’un Motu proprio qui libéraliserait la messe. Quelques temps avant, il a été question d’élection de l’Institut du Bon Pasteur. On pourrait avoir la tentation d’aller tout de suite à l’actualité, chercher tout de suite à avoir votre sentiment, votre impression sur ces deux nouvelles. Mais il me semble que nous devons bien maintenir que vous avez donné à cette conférence : la Fraternité St Pie X après le chapitre général. Ce chapitre général qui a eu lieu au mois de juillet au cours duquel vous avez été réélu pour 12 ans, a été sans aucun doute l’occasion de rappeler les grandes lignes qui sont celles de la Fraternité de par la volonté de son fondateur, votre prédécesseur, Mgr Marcel Lefebvre. Je pense que nous pourrions peut-être essayer d’éclairer ces deux événements, ces deux faits : le Motu proprio dont on parle et la fondation de cette Institution du Bon Pasteur à la lumière de ce qu’est la Fraternité, de ce que vous avez entendu de la part des quarante capitulants.

Aussi ma première question sera-t-elle la suivante : Est ce que vous pouvez, sans trahir évidemment le secret du chapitre général, nous dire un petit peu au cours de cette semaine comment a été réaffirmé l’esprit de la fondation de Mgr Lefebvre : la Fraternité St Pie X ».

Mgr Fellay :

« Et bien, l’un des principes que nous a donné Monseigneur (Lefebvre), lui-même, lors des chapitres lorsqu’il était encore présent : c’était de ne rien changer à nos statuts en ce qui concerne son esprit les lignes générales. Evidemment avec le temps, ce qui concerne le côté administratif, verra des modifications, je ne sais pas, il y aura peut-être un peu plus de districts, il faudra renforcer telles et telles places dans cette partie d’administration peut connaître avec le temps quelques modifications, mais pas les lignes fondamentales, les principes. Et cette ligne qui nous guide, qui nous guide en particulier lors d’un chapitre général. Par exemple : on a remis non pas, enfin si, à chaque capitulant les décisions prises par le supérieur et les chapitres précédents, pendant ces trente ou trente cinq années de son existence de telle sorte que ayant à réfléchir sur des décisions peut-être nouvelles, nous ayons bien sous les yeux ce qui avait déjà été décidé dans le passé de telle sorte qu’on reste bien fidèle à cet esprit qui nous a été donné par Monseigneur.

L’esprit, c’est d’abord, vous le savez bien mais il est bien de le répéter, la Fraternité, quand on dit la Fraternité, on pense à beaucoup de choses. Mais tout d’abord, la Fraternité, son titre, c’est Fraternité sacerdotale. C’est une société de prêtres et donc lorsqu’on parle des statuts, c’est un ensemble de règles qui exposent comment des prêtres qui sont membres de cette institut qui a aussi des frères, comment ils doivent vivre avec cette assurance que si ils sont fidèles à ses règles,  et bien, ils iront au Ciel.

C’est on peut dire c’est l’avantage des sociétés de l’Eglise qu’on appelle les religieux mais aussi des sociétés telles que la nôtre. On a cette garantie de la part de l’Eglise, une fois que l’Eglise a prouvé ces règles que si on est fidèle, et bien, on se sanctifie, on devient saint et on aboutit au ciel. C’est une consolation évidemment extraordinaire, mais c’est celle-là qui nous régit et donc lorsque l’on parle d’un chapitre, lorsque l’on parle de nouvelles décisions, c’est d’abord ça qui domine. C’est donc une perspective qui  n’est pas du tout matérielle, politique ou, je ne sais pas, diplomatique. Non, c’est un regard sur le Bon Dieu. Il s’agit de prendre les dispositions correspondant à notre époque pour que le prêtre aujourd’hui, membre de la Fraternité, est une vie telle que en suivant les règles qui lui sont données, il se sanctifie et par la même, il puisse apporter d’une manière beaucoup plus efficace les grâces du Bon Dieu qu’il représente aux fidèles.  C’est ça si on peut dire un chapitre. Donc on va regarder les 12 ans passés, éventuellement même un peu plus loin en arrière pour regarder ce qui est allé, ce qui n’est pas allé, les défauts, la cuirasse pour essayer de les réparer, aborder les nouveaux problèmes toujours dans cette perspective, cette ligne. Mais pour nous, Monseigneur  nous a donné un regard sur le prêtre, Monseigneur a insisté beaucoup en disant : la Fraternité sacerdotale St Pie X n’a pas de spiritualité propre. Alors qu’elle est notre particularité, qu’elle est notre esprit propre ? Et bien c’est de ne pas avoir d’esprit propre. C’est à dire, c’est d’avoir l’esprit de l’Eglise, de coller au  plus près à ce que l’Eglise en général entend lorsqu’elle dit : prêtre. Et lorsqu’on dit prêtre, on dit : Jésus, on dit Notre Seigneur Jésus-Christ. Il y a dans le nouveau testament un seul médiateur, un seul prêtre et c’est Notre Seigneur Jésus-Christ. Et lorsque l’ont dit prêtre, on dit aussi une action de la même manière que lorsque l’ont dit œil, on dit voir. S’il n’y a pas d’acte de vision, un œil ne sert à rien, ça n’a pas de sens. De la même manière, si on dit prêtre et bien on dit un acte sacerdotal et c’est la messe. Si on veut comprendre le prêtre, et bien on regarde la messe. Ca dit le prêtre, le prêtre se comprend de la même manière qu’un œil, on comprend ce qu’est un œil, en considérant la vision. Et bien de la même manière le prêtre, on comprend ce que c’est en regardant la messe. Et donc ça, c’est,  si on peut dire, le fondement de la Fraternité qui a cette particularité aujourd’hui  dans une époque particulière de l’Eglise, qui est une tragédie. Tragédie où précisément le sacerdoce est remis en question. On ne sait plus ce que c’est que le prêtre, et bien de rappeler, rappeler au monde entier ce que c’est que le prêtre.

D’abord à l’Eglise évidemment, et donc notre chapitre tourne là autour, puis ensuite bien sûr avec les conséquences plus particulières. Par exemple les données de l’apostolat aujourd’hui, les problèmes internes, il faut soutenir le prêtre. Il faut vérifier que justement, il arrive à se sanctifier. Et donc, il faut l’épauler, il faut lui donner ses adjuvants de la discipline, vérifier que ça marche bien. C’est un peu ça, tout ça, le chapitre et on pourrait dire presque d’une manière annexe, ça c’est de la tension particulière, donc on regarde d’abord la Fraternité. On ne regarde pas l’extérieur. Mais la vie de la Fraternité, elle est aussi conditionnée par cette extérieur : le monde qui cause et qui apporte toute une somme de problèmes qu’il nous faut aborder, pour voir comment on peut les régler. Problème par exemple de la jeunesse, cette décadence, le soucis de l’éducation, le soucis de la famille : comment aider les familles aujourd’hui, sont des problèmes très très importants, gravissimes que nous avons aussi abordés.

Bien évidemment, on regarde aussi la question de la relation avec Rome qui peut-être depuis quelques années a modifié un petit peu son regard, son attitude sur la Fraternité. Donc on regarde un peu où on en est dans ces relations avec Rome et où on va. On essaie de se fixer un petit peu le programme, quoique ce qui est plus important qu’un programme chronologique, c’est les grandes lignes d’un, on  peut l’appeler, un combat.

C’est assez impressionnant qu’on puisse parler, lorsque l’on parle de relation d’une Société de l’Eglise envers sa hiérarchie, de combat. Mais c’est la réalité. Et donc on a défini, ou redéfini, on a rien inventé, rien du tout, cette ligne de conduite dans une déclaration qui était déjà, communiquée, publiée, aux prêtres et aux fidèles ».

Abbé Lorans :

« Alors justement Monseigneur à propos de cette déclaration qu'effectivement tous nous avons pu lire puisqu'elle a été publiée, les 40 capitulants récusent la possibilité d'un accord pratique. Ils disent que cet accord est … quoi ? impossible, chimérique, dans l'immédiat ? »

Mgr Fellay :

« Il est impossible. Aujourd'hui impossible, et pourquoi ? Parce que, ça n'est pas tellement l'accord pris en soi, dans l'abstrait, qui est impossible, puisque Rome nous l'offre, puisque Rome nous dit "on est prêt à être d'accord", c'est pas l'accord mais c'est où cet accord va-t-il se réaliser, quel va être notre situation, à supposer qu'on fasse un accord, dans quoi on va se retrouver, dans quelles circonstances est-ce que la conséquence immédiate d'un accord est une situation vivable pour nous ? Et manifestement non. Lors de l'audience, le 29 août de l'année passée, je dis textuellement au pape : "la situation de l'Eglise est telle aujourd'hui, qu'une vie catholique normale, c'est-à-dire traditionnelle a été rendue im-po-ssi-ble, donc dans la vie pratique, pratiquement, cette vie est impossible, et donc il est impossible de parler d'accord pratique avant d'avoir rendu cette vie possible. Et rendre possible cette vie, catholique, c'est pas de notre ressort, c'est du ressort du pape, c'est du ressort de la hiérarchie, qui doivent prendre tout un tas de mesures, de dispositions, qui d'une part répriment, condamnent, les déviations, les abus et d'autre part répriment promeuvent d'une manière positive, les principes catholiques, les règles catholiques de toujours, qu'il s'agisse de la discipline, qu'il s'agisse de la liturgie, qu'il s'agisse de la vie religieuse, c'est tout un monde. Depuis Vatican II, c'est tout un monde qu'on a effacé, de la réalité, la vie catholique d'autrefois elle n'existe plus aujourd'hui et qu'il faut réintroduire. Evidemment on n'attendra pas que tout soit rétabli pour dire "cette fois-ci on y va". Mais les principes qui régissent cette vie, et réimposé. Tant que ces éléments ne sont pas là c'est un suicide pur et simple que de prétendre un accord pratique.

Et pendant le chapitre nous en donnions quelques exemples. Faisons une application pratique. Supposons que l'on fasse l'accord aujourd'hui. Qu'est-ce que ça veut dire demain ? Donc nous sommes parfaitement reconnu comme étant membres de l'Eglise officielle. Eh bien Monsieur le Curé nous invite à venir l'aider. "Ecoutez j'ai beaucoup de monde, c'est une exception, voilà une chapelle où il y a beaucoup de monde", et le Curé nous demande de venir l'aider pour donner la communion. Ben voila, on a déjà le premier problème, moi cette communion là je ne la donne pas. Vous c'est la nouvelle messe, cette nouvelle messe, elle est mauvaise,  je ne peux pas y participer, donc je ne donne pas la communion avec vous. C'est bien parti, ou plutôt c'est très mal parti. Et on peut continuer, hein ? Vous pouvez prendre de tous les côtés, les relations avec ceux qui sont autour de nous seraient conflictuelles immédiatement. On serait obligé de rester chez nous, on serait obligé de se barricader pour ne pas avoir de problèmes et ce serait déjà un problème. Ce qui montre bien que ce n'est pas par là qu'il faut commencer, on ne peut pas commencer par faire un accord pratique. On se mettrait dans une situation impossible, et dès le soir de l'accord on serait déjà dans un tel désaccord qu'on serait de nouveau excommunié et on se retrouverait à la case de départ en moins de deux. Et c'est pour cela que nous disons, non ce n'est pas le bon chemin, il faut commencer par modifier cet état de fait. Et d'où cette insistance sur ce que nous appelons des préalables. C'est-à-dire des actes qui directement ne nous concernent pas. Mais qui concernent toute l'Eglise. Et qui une fois posés vont travailler à modifier cet état d'esprit dans lequel se trouve l'Eglise officielle aujourd'hui et qui, petit à petit, ça ne sera pas en un jour, et bien sûr il n'y a pas que deux préalables. On demande deux préalables comme deux signes pour commencer à avancer. Donc il ne faut pas penser que une fois que les deux préalables sont acquis, on fait l'accord, c'est pas ça. Parce que il ne s'agit pas de conditions sur un contrat écrit, n'est-ce pas, une fois que la première condition, la deuxième condition sont remplies, toc, on peut y aller. Il s'agit d'une réalité, on peut dire de vie, c'est la vie dans l'Eglise qui, petit à petit, est modifiée par ce qu'on appelle les préalables, et qui petit à petit rend de nouveau cette vie normale catholique possible. On arrive petit à petit de nouveau à avoir une relation normale avec notre, entre guillemets "prochain", le catholique de l'Eglise officielle et  encore une fois, petit à petit, ce sera extrêmement délicat, de toute façon le risque de confusion et tout cela est grand, mais essayez de réfléchir et de vous dire : qu'est-ce qui est possible ? comment l'Eglise va-t-elle d'un coup se retrouver sur ses pieds ou sur les rails ?

Il y a deux solutions, l'une c'est le miracle, c'est la conversion instantanée non pas seulement d'une personne, mais de toute l'Eglise, qui étant pas seulement déraillée, mais un peu sens dessus-dessous, tout d'un coup se retrouve sur les rails comme si tout allait bien. C'est un miracle prodigieux, rien n'est impossible au Bon Dieu, mais avec des yeux humains et avec la Foi elle-même, cette situation est fort improbable. Le Bon Dieu jusqu'ici ne l'a jamais utilisée cette méthode. Il peut l'utiliser, il peut, ce fameux "à la fin mon Coeur immaculé triomphera", peut être que ce sera cela, mais peut être que ce ne sera pas du tout cela. Et donc compter sur cette guérison miraculeuse de l'Eglise, c'est pas raisonnable. La méthode habituelle du Bon Dieu c'est une guérison graduelle. Un peu comme on se remet d'une grippe, ça prend un certain temps, ou tout autre maladie. Et de cette crise de l'Eglise, on doit penser, au moins selon nos forces et nos capacités d'action, ça se passera ainsi, donc petit à petit, graduellement, l'Eglise va sortir de cette crise, ça veut dire qu'il y a des états intermédiaires, pendant lesquels, forcément on se rapprochera et ce sera pour nous une époque très difficile parce que d'un côté il faut garder la fermeté et de l'autre côté il faut aussi constater le progrès qui est fait en face. Donc il y a toute une charité, une miséricorde envers le prochain tout en maintenant cette fermeté. C'est beaucoup plus difficile que si vous voulez un combat où les deux positions sont bien clairement, franchement déterminées. Et je suis là, je me campe sur ma position. L'autre ennemi est là, il est aussi sur sa position, on sait où il est, on sait comment lui taper dessus, on sait où lui tirer dessus, ça va bien. Enfin s'il commence à bouger, tout chasseur sait bien que c'est plus difficile à tirer sur un animal qui bouge que s'il est arrêté, bon c'est pas difficile à comprendre. Et ce sera la même chose pour nous. Ce sera beaucoup plus difficile, mais bien, le Bon Dieu nous donnera toutes les grâces qu'il faut pour cela. Donc notre insistance au début, c'est des préalables. Il faut que Rome fasse quelque chose.

Il y a plusieurs, plusieurs buts, disons une intention assez vaste, lorsque nous demandons des préalables à Rome. C'est pas simplement une petite chose, nous disons à Rome, c'est pour que vous nous donniez des marques avec lesquelles nous puissions vous redonner un peu de confiance. Et c'est vrai, si Rome fait çà on l'oblige à montrer qu'ils ont quand même un certain désir de bien pour la Tradition. Parce que on ne demande pas des demi mesures. On demande quelque chose d'entier. La messe, on demande la liberté totale de la messe. On ne demande pas un morceau de saucisson. C'est à dire la messe oui mais à la condition que vous reconnaissiez le concile, que vous reconnaissiez la nouvelle messe, que vous soyez soumis à l'évêque qui vous imposera encore je ne sais pas combien de conditions, non. La liberté, droit égal. Et pourquoi la messe ? Nous l'avons déjà, donc c'est pas pour nous. C'est bien pour les autres que nous demandons la messe. Et la messe c'est le coeur de l'Eglise.

Le cœur de cette pompe qui distribue le sang, l’oxygène à travers tout le corps et par là qui distribue la vie dans tout le corps et ainsi dans le corps mystique, c’est cette pompe qui envoie, euh, la grâce dans tout le corps mystique, c’est la messe. Et une messe qui est fructueuse, qui est pleine en grâces, revivifie l’Eglise. La nouvelle messe c’est une pompe extrêmement défaillante, euh, je ne sais pas, c’est un cœur après un infarctus, et même pire encore, je ne sais pas si l’on peut aller très loin avant d’aller à la mort, mais donc réintroduire la messe c’est rouvrir les écluses de la grâce sur l’Eglise. C’est un acte, euh, tout à fait, tout d’abord juridique. On prétend aujourd’hui que cette messe est interdite, alors que c’est faux. La messe traditionnelle n’est pas interdite. On prétend donc qu’elle est interdite ; c’est un faux juridique. C’est une injustice, et Rome, c’est horrible de devoir dire cela, mais Rome reconnaît que cette messe n’a jamais été abrogée. Ils en sont parfaitement conscients. Dire qu’elle n’a jamais été abrogée, cela veut dire que c’est une loi qui est en vigueur dans l’Eglise. L’ancienne messe est une loi qui n’a jamais été supprimée, jamais été abrogée, elle est en vigueur, pleinement en vigueur aujourd’hui dans l’Eglise et on interdit de l’appliquer. Juridiquement c’est, c’est un monstre. Et donc là nous réclamons que justice soit faite, que justice soit faite à la messe. Elle a le droit d’être célébrée cette messe et donc bien sûr les prêtres ont le droit de la célébrer. Simplement, le simple fait de rétablir la justice dans l’Eglise, déjà rien que ça, même s’il n’y a personne qui la célèbre cette messe, ce rétablissement de la justice va assurer des grâces à l’Eglise. Rien que ça, et en plus, évidemment, il y a quand même un désir, le désir croissant de la messe. On ne le voit pas tellement, euh, on surveille un petit peu, en surveillant un petit peu, on voit on voit qu’il existe ce désir, surtout chez les jeunes. Les jeunes prêtres aujourd’hui, ce n’est pas encore la majorité, mais dans une proportion assez importante, ils désirent la messe. Et les témoignages que nous recevons des prêtres qui sont revenus à l’ancienne messe sont impressionnants. Je suis bien placé, j’en reçois, euh, ils sont très réconfortants. C’est du genre, euh, en célébrant l’ancienne messe j’ai découvert ce que c’était que le prêtre. Le prêtre qui a dix ans de sacerdoce qui m’a dit ça.

Cela ne veut pas dire qu’il ne savait pas ce que s’était le prêtre auparavant. Il en avait une idée, une idée juste, mais il n’en avait pas la profondeur. Il y a une profondeur infinie dans le sacerdoce et cette profondeur on ne peut pas la trouver dans la nouvelle messe. Dans ce sens là le prêtre n’est que rivé à la nouvelle messe. Il ne sait pas, il ne sait pas ce qu’il est. Euh, un prélat à Rome, assez haut placé, a osé dire que le prêtre ne peut pas trouver son identité dans la nouvelle messe. C’est fort, et c’est vrai. Il est plus qu’important que le prêtre sache ce qu’il est. Si il sait qui il est, il comprend aussi mieux les exigences de son sacerdoce, ses devoirs. Il les remplira aussi mieux, donc toute l’Eglise, toutes les âmes s’en ressentiront. Pour donner un exemple de cette attente des prêtres : depuis quelques années maintenant, enfin, relativement récemment, nous avons commencer à offrir dans certains pays, aux prêtres, d’apprendre à célébrer l’ancienne messe, à découvrir l’ancienne messe. Comme on ne peut pas aller chez eux, qu’on ne peut pas toujours les visiter, qu’eux ne peuvent pas toujours venir chez nous, et bien on leur propose un film. Avec les moyens modernes, on appelle ça maintenant un DVD, ces disques là, vidéos, voyez la tradition, c’est aussi utiliser les moyens modernes, c’est pas toujours, euh, contradictoire ; et donc nous avons offert, nous avons passé aux Etat Unis, nous avons fait un film sur la messe. Le prêtre célèbre la messe et on explique tous les gestes du prêtre, mais aussi leurs sens. Euh…leurs signes spirituels pour que les prêtres se familiarisent avec la messe et même après apprennent à la dire. Et depuis cette année nous avons essayé la même chose en Allemagne. L’Allemagne qui est réputée pour être un Pays très très moderne, et donc, euh, peu perméable à l’idée de la Tradition. Nous n’avons pas beaucoup, beaucoup de…nous avons quand même certains prêtres, mais pas beaucoup de répondant du clergé officiel. Et néanmoins nous avons lancé cette action. Après les Etats-Unis nous sommes passés à l’Allemagne. Nous avons jusqu’ici passé à la moitié du clergé allemand cette proposition. Si ça vous intéresse vous la commandez chez nous ; on vous l’envoie gratuitement. Et bien jusqu’ici nous avons reçu en moins de trois mois plus de 1000 demandes, de prêtres, 1050 dont 100 séminaristes. Un petit peu moins de prêtres (…) 950 prêtres en Allemagne aujourd’hui, à (…)… cela fait la moitié de prêtres.

Cela montre qu’il y a une attente et donc évidemment nous allons continuer cette action.

En même temps cette messe c’est un test sur Rome. Nous savons parfaitement que libérer la messe ça va provoquer une fameuse décharge dans l’Eglise. Euh, tous ne seront pas contents ; ça, il va y avoir de l’opposition, il va y avoir un peu de guerre, un peu d’opposition, même beaucoup d’opposition à Rome. Et donc, euh, nous savons parfaitement qu’un jour nous nous retrouvons, euh, cette opposition sera à peu près la même que celle de la messe, et donc nous disons à Rome : Vous le voulez ? Très bien ! Commencez par la messe, et l’on va voir ce qui va se passer. Euh, si maintenant vous tenez le coup, si vraiment vous êtes convaincus qu’il faut la messe, et bien vous vous battrez pour défendre la messe et alors on pourra penser que peut-être vous serez aussi prêts à vous engager pour nous défendre au moment où nous serons agressés par ces quantités d’évêques et autres qui ne voudront pas.

Il y aussi, un test, donc depuis l’an 2000, nous demandons à Rome cette libération de la messe. A l’époque on disait : on est complètement fous, qu’est-ce qui vous prend, de demander une chose pareille, et vous demandez la lune, euh, euh, ben voyez, et bien maintenant on en parle comme si s’était demain, sans que ce soit demain. Mais en tout cas ça semble avec une assez grande probabilité ; peut-être une réalité pour demain, ou après demain, cette libération de la messe. Et donc si l’on obtient un bien aussi grand que celui-là en moins de 6 ans, cela valait bien la peine de le demander ».

Abbé Lorans :

 « Mgr, merci de nous rappeler justement les principes qui guident votre action et je crois que cette hauteur de vue est bien nécessaire. Il ne s’agit pas de coller au sensationnel. Néanmoins, ces évènements existent et ont défrayé la chronique. Vous nous dites que vous souhaitez créer ce climat de confiance, redonner à l’Eglise cette possibilité de déverser les grâces par la messe traditionnelle, et d’autres confrères ont fait un autre choix, un accord pratique et ils ont obtenus l’exclusivité de la célébration de la messe de saint Pie V. Alors en quoi cette position se distingue de celle que vous venez de montrer. En quoi elle ne vous satisfait pas ? ».

Mgr Fellay :

« Je pense de deux côtés. D’une part : qu’est-ce que signifie cette exclusivité ? Elle signifie que c’est quand même quelque chose de nouveau, et c’est un plus. Cela montre bien que la tradition avance quand même. On promet à ces prêtres qu’ils ont le droit à ne dire que l’ancienne messe. C'est-à-dire qu’ils ont le droit de refuser de célébrer la nouvelle messe si on leur demande ; ça c’est vrai. Ce qui se trouve dans ce mot ’’exclusif ’’.

Cependant ’’exclusif ’’peut cacher aussi autre chose. C’est en cela qu’il est trompeur et le cardinal Ricard s’est plu à souligner l’autre côté, et l’autre côté c’est que personne ne peut interdire un prêtre qui jouit de ce droit à l’exclusivité. Personne ne peut lui interdire. Il peut quand même célébrer la nouvelle messe, si lui-même, ce prêtre, qui a le droit de dire cette ancienne messe, veut dire la nouvelle, et bien personne ne peut le lui interdire ».

Abbé Lorans :

« Pas même ses supérieurs ? A votre avis » ?

Mgr Fellay :

« Euh, c’est explicite dans un décret de Rome de 1989. Ce que l’on appelait à l’époque le protocole 1411 qui, euh, au moment où certains supérieurs des groupes Ecclesia Dei, en particulier l’abbé Bisig, avait puni certains prêtres de la Fraternité Saint Pierre, parce qu’ils avaient concélébré la messe chrismale avec l’évêque du lieu. Et bien Rome avait répondu en disant : « Monsieur l’abbé et même tous les prêtres et supérieurs des communautés Ecclesia Dei : vous n’avez pas le droit d’interdire à vos prêtres qu’ils aillent célébrer avec l’évêque du lieu ». C’est cela que le cardinal Ricard, à l’occasion de l’érection de l’Institut du Bon Pasteur leur rappelle. Vous avez le droit à l’exclusivité de l’ancienne messe, oui mais si un de vos prêtres veut célébrer la nouvelle, il a parfaitement le droit de le faire. Autrement dit, on leur a préparé un magnifique enclos avec une porte ouverte. Je ne sais pas si vous avez déjà essayé : vous mettez un troupeau de moutons ou de poules dans un poulailler magnifique et puis vous laissez la porte ouverte. L’exclusivité c’est l’ensemble, les murs, et puis ce qui n’est pas dit c’est la porte ouverte. Il n’est pas besoin de faire un dessin pour savoir ce qu’il va se passer ». 

Abbé Lorans :

«  Est-ce que l’on peut vous demandez où exactement le cardinal Ricard a dit ce que vous venez de dire ? ».

Mgr Fellay :

« Alors on le trouve dans La Croix qui reprend l’Aquitaine qui est le bulletin diocésain de Bordeaux. C’est ces jours derniers, c’est tout récents même...J’essaye de trouver le bon papier, euh, je dois l’avoir quelque part sous les yeux. J’en ai tellement de ces papiers que…je risque, euh… de cafouiller un peu en le cherchant ».

Abbé Lorans :

« Donc on peut se référer déjà  à La Croix »

Mgr Fellay :

« A La Croix, oui ».

Abbé Lorans :

« Je mettrai cela dans DICI alors. Mgr donc la messe, on parle de ce motu proprio, il n’existe pas encore. Il vous est peut être difficile évidemment de réagir à un document dont on annonce simplement la publication. Néanmoins on parle d’un rite unique, le rite romain, mais sous deux formes : la forme « ordinaire », Paul VI, la forme « extraordinaire », saint Pie V. Est-ce que si cette information est avérée, vous avez déjà, une, euh, analyse ? »

Mgr Fellay :

« C’est difficile, pourquoi ? Parce que ce que l’on sait, c’est que quelque chose est en préparation. Ca on peut le prendre pour certain. Il y a un projet de permission de l’ancienne messe qui est au travail ; jusqu’ici on a pu constater que ce travail s’est fait dans le plus grand secret. Aujourd’hui les choses filtrent un petit peu. Ca s’agite un peu sur Rome, ailleurs, les choses les plus sûres c’est que le pape par un mouvement propre, c'est-à-dire un Motu proprio, ça vient de lui, peut corriger, améliorer la situation de l’ancienne messe dans l’Eglise. D’après ce que l’on entend, il semble bien qu’il est pour une libéralisation totale. On voit aussi qu’il y a beaucoup de tiraillements et qu’ils ne sont pas peu nombreux ceux qui veulent absolument essayer de réduire cette liberté totale. Alors jusqu’où pourront aller les opposants. A quoi pourront-ils s’opposer ? Quelles sont les restrictions qu’ils seront capables d’imposer au pape ? Ca nous le verrons lorsque le document sera vraiment publié. Avant c’est très, très très difficile de le dire. Actuellement on a entendu ceci : le document était déjà monté jusqu’au pape et il est redescendu. Et le pape n’est pas content tout à fait avec le texte préparé. Alors il passe d’une commission à l’autre, d’une congrégation à l’autre. Il est revu par tel cardinal, euh, un article, euh euh, d’avant-hier, euh, je pense que c’est le plus fiable de tous ceux qui ont été publié dans la presse. C’est celui du Il Giornale, qui nous dit qu’il a été revu par le cardinal Arinze, qu’il est passé par la Congrégation pour le culte, où il a été disons très tiraillé, euh, alors il y a des compromis, euh, on a engagé d’imposer 100  personnes, c'est-à-dire un prêtre a le droit de célébrer la messe, il n’a pas besoin de la permission de l’évêque, même pour une messe publique à la condition qu’il y ait 100 personnes. Alors on a rayé le 100, on est descendu à 30. Et en même temps qu’on faisait donc un gain, un pas en avant de ce côté-là, on a été obligé de faire une concession en disant, on vous donne ça de ce côté-là  et de l’autre côté on raille la motion dans ce texte, ce Motu proprio, la mention des abus liturgiques, de la nouvelle messe, voyez c’est du donnant-donnant ; c’est une espèce de compromis dans la curie. C’est vrai que beaucoup de monde s’agite pour essayer de limiter au maximum l’effet positif attendu. Donc, tant que ça circule comme ça, il est impossible de dire quelque chose sur ce texte.

Il y a trop de risques de taper à côté pour pouvoir vraiment avancer. Et quand  sortira-t-il ? Et bien là aussi on en sait rien. Certains nous disent : il est signé. Plus probablement il n’est pas encore signé. On nous dit : le pape attend l’occasion favorable. Alors quand est-ce qu’elle vient cette occasion favorable ? Et laissons la à sa sagesse. Prions pour lui. Et puis voilà.

Euh, au sujet de Mgr Ricard, ça se trouve dans l’éditorial du journal officiel du diocèse de Bordeaux du 6 octobre cette année. Note sur laquelle on a pas le droit de leur interdire la célébration de la nouvelle messe, la concélébration avec l’évêque ou avec le pape ».

Abbé Lorans :

« Mgr, j’aimerais bien revenir sur quelque chose que vous avez déclaré sur Radio Courtoisie ; donc il y a deux jours vous avez dit, employé cette expression : « il ne faut pas succomber à la tentation de l’officialité ». Et en vous entendant, je me demandais si à vos yeux justement une régularisation de la Fraternité n’était pas, euh, urgente, prioritaire pour vous ? Ou expliquez ce que vous entendez par tentation de l’officialité. Comment est-ce que vous voyez le rôle de la Fraternité dans la crise présente de l’Eglise ? Est-ce que la priorité, c’est la régularisation ? Si ce n’est pas elle, qu’elle est à vos yeux la priorité ? ».

Mgr Fellay :

« D’accord ! Commençons d’abord par l’officialité. Je crois qu’il appartient tout simplement à la nature humaine, qui est une nature sociale, de vivre en société, de vivre en paix avec cette société, pour reconnaître les organismes, la structure de cette société. Qu’il s’agisse de la famille, qu’il s’agisse de la société en général dans laquelle nous vivons. Il est normal que nous essayions de vivre dans l’ordre, dans la tranquillité de l’ordre qu’on appelle la paix. Cela signifie que l’on reconnaît ses autorités et que ces autorités reconnaissent aussi et approuvent ce que nous faisons. Euh, la police c’est pas pour les bons, c’est pour faire respecter ses lois et les sanctions sont données lorsqu’elles ne sont pas respectées. Euh, donc ce soucis d’être en paix avec l’autorité, d’avoir cette reconnaissance, cette approbation de l’autorité, c’est une chose qui est parfaitement normale, qui est inhérente à notre nature humaine et donc on le trouvera dans toute société. On le trouve donc aussi dans l’Eglise et cela devient ce que j’appelle la tentation de l’officialité, c'est-à-dire d’être bien avec l’autorité officielle, au moment où précisément on est en conflit avec cette autorité pour des raisons très très graves.

Cette autorité fait un geste vers nous, elle nous tend la main, et alors on ne voit plus que le bon geste et on oublie tout le reste. Mais regardez, ils sont pour nous ! Ils sont d’accord ! Donc on saute sur l’occasion et on pense que tout est réglé. C’est bon, cette fois-ci c’est bon. C’est la fraternité, ou je ne sais pas quoi. C’est la tradition qui triomphe. Voilà on a la messe. Tout est gagné. Et bien non ! C’est pas ainsi. Mais cette tentation elle est vraiment, elle est profonde. Et donc il faut faire attention. Euh…, ce phénomène, vous le voyez sous les yeux jusqu’à maintenant avec, euh, l’Institut qui vient d’être, euh, créé à Bordeaux ; parce qu’on a le papier avec le tampon, tout est bon ! Tout d’un coup tout est bon ! Tout est réglé ! C’est pas vrai du tout ! Qu’est-ce qu’on a ? Qu’est-ce qui a changé ? Un bout de papier. Qu’est-ce qui a changé dans la vie de l’Eglise ? Rien ! Juste un bout de papier. Voilà, vous êtes reconnus par Rome. C’est ce que j’appelle l’officialité. C’est officiel. Je suis reconnu par l’autorité officielle. Mais les relations avec l’évêque du lieu, c’est bien ? C’est une relation de paix ? Regardez un petit peu. C’est là qu’on voit que, encore une fois, cet accord pratique qui en soit est une bonne chose, ne peut pas être la première chose, la priorité. Il y a un fondement et, euh, dans la Fraternité, depuis bien longtemps, enfin depuis déjà Mgr Lefebvre en fait, nous avons été habitué à regarder au plus profond ; pourquoi est-ce que nous sommes dans cette situation, euh, d’opposition aux autorités ? Pourquoi les autorités officielles nous en veulent ? Est-ce que parce que nous avons fait quelque chose de mauvais ? Non.  Nous sommes fidèles à ce que nous avons toujours fait. Mais par contre nous disons à ces autorités : il y a quelque chose qui ne va pas et vous en êtes la cause. Ca ne va pas, ça ne va pas du tout. Alors bien sûr de dire vous en êtes la cause, ça peut être un peu provocateur. Et on pourrait même le passer en nous arrêtant à : il y a quelque chose qui ne va pas. S’il vous plaît occupez-vous en  et réparez. C’est ça le fond. Il y a une crise dans l’Eglise ; c’est ce qu’on essaie de leur dire, mais il y a une crise, ça ne va pas. Et jusqu’à peu de temps ces autorités nous répondaient : une crise ? Ou çà ? Mais non. Tout va bien.

Aujourd’hui, là, on a gagné un pas. Maintenant ils nous disent : Oui, effectivement tout ne va pas très bien. Mais vous savez ça va déjà beaucoup mieux et alors, on recommence, n’est-ce pas ! On est reparti pour un tour, pour leur montrer à chaque fois, avec des désordres concrets que bien non, cela ne va pas du tout. C’est un peu pénible que ce travail, ce qui montre encore une fois que la priorité, la chose essentielle, et bien, c’est d’aller au vrai problème, au problème de fond qui n’est pas justement de recevoir un tampon ou pas, c’est la situation de l’Eglise notre préoccupation qui forcément aura une application sur notre vie à nous-mêmes aussi, et lorsque nous disons à Rome, nous ne pouvons pas obéir aux ordres parce que se serait un suicide et bien nous avons à peu près tout dit. Il faut que Rome rétablisse les choses, et bien alors il n’y aura plus le suicide à leur obéir et rétablir les choses, c’est tout simplement revenir à ce que l’Eglise a toujours dit, a toujours fait ; pourquoi ? Parce que la vérité est éternelle, elle ne change pas. Il y a des principes dans l’Eglise. Ces principes ont été clairement définis, qui sont infaillibles, qui ne peuvent pas changer.

Evidemment on peut les changer, on fait autre chose, mais ce n’est plus l’Eglise dans laquelle on se trouve. La plupart, beaucoup beaucoup de catholiques aujourd’hui croient être encore catholiques, et ils ne le sont plus. Ils sont autre chose ; leur foi, ce n’est plus la foi catholique. Regardez les sondages. Quand on vous dit que parmi les pratiquants, plus de 50% ne croient pas à la Résurrection. Les pratiquants c’est ceux qui vont au moins une fois par mois, ou mois et demi à la messe. Ca c’est les pratiquants dans les sondages. Et bien parmi ceux-là la moitié ne croient pas que Notre Seigneur est ressuscité. S’ils ne croient pas qu’il est ressuscité, ils ne croient pas qu’il est Dieu. Ils ne sont plus catholiques. Ils perdent la foi. Ca c’est la réalité d’aujourd’hui. Ils le croient encore, ils ne le sont plus. Et bien sûr qu’elle est la part d’ignorance invincible, quelle est la part de réflexion, arrêtée ? C’est difficile à dire. Faut laisser ça dans les mains du Bon Dieu, mais objectivement ce peuple qui était le peuple chrétien, dans une grande partie a perdu la foi. Parce que les autorités, ceux qui ont la charge d’annoncer, de proclamer cette foi, ne le font plus ! Je vous donne là, un exemple, et nous nous tournons vers Rome et nous leur disons : « mais qu’est-ce que vous faites ? Ca va pas ça »! Et alors on nous dit : « Taisez-vous, obéissez. Et si vous n’obéissez pas : un coup de crosse ». Et bien c’est notre état. Alors seulement dire : je ne veux plus recevoir de coups de crosse, euh, je me tais. On n’a pas le droit. Alors de seulement dire : Je ne veux plus recevoir de coups de crosse, euh, je me tais, on n’a pas le droit. Nous n’avons pas le droit de nous taire. Et le risque, après avoir reçu le tampon, c’est de dire : « Oh, ce tampon, il est drôlement précieux, il faut que je le garde absolument, il faut que j’évite le coup de crosse et donc je me tais… ». Ca ne va pas ; voyez vous-mêmes, ça ne va pas. La priorité, nécessairement c’est cette défense de la foi. Sans la foi il est impossible d’aller au ciel. Même le simple chrétien a le devoir de professer sa foi. Alors ça veut dire quoi ? Que s’il est interrogé : Si vous, qu’est-ce que vous croyez, ça, vous êtes obligé de dire, de répondre que vous croyez ça. Vous pouvez encore essayer d’esquiver. Vous êtes en face de la question, vous n’avez pas le droit d’échapper, même si vous devez y perdre la tête, qu’on vous la coupe, perdre la vie, vous devez professer la foi, sinon vous reniez la foi. C’est terrible. Et on voit là, disons ces exemples, qu’il y a des choses qui sont beaucoup plus importantes que d’autres. Encore une fois le papier avec le tampon, ça vient seulement après la glace sur le gâteau. Ca sert à quoi une glace s’il n’y a pas le gâteau en dessous. Mangeons le gâteau, la glace arrivera après ».

Abbé Lorans :

« Sur ces préalables, Monseigneur, en vous écoutant, souvent on vous reproche de multiplier un petit peu les manœuvres dilatoires, de ne pas envisager de façon pratique, concrète , une solution, et c’est vrai que les accords pratiques donnent au moins cette impression, cette illusion qu’on a là quelque chose en main, peut être un tampon, mais…  un papier.

Comment est ce que cette exigence, il faut rappeler à nos amis ces deux préalables pour commencer, la libération de la messe de toujours pour tous les prêtres et par tout le monde et le retrait du décret d’excommunication qui frappe les 4 évêques qui ont été consacrés par Monseigneur en 1988, non pas parce que vous considérez cette excommunication comme valide mais parce qu’elle a une validité médiatique reconnue à savoir la diabolisation de la tradition. Est-ce que ce sont vraiment des manœuvres dilatoires ? Est-ce que ce sont des vues de l’esprit ? Parce que c’est un peu ce que l’on dit aussi.

Monseigneur est bien exigeant, il a mis la barre très très haut, mais ce n’est pas pratique, ce n’est pas réalisable, obtenir un papier c’est plus facile, c’est plus pratique…. »

Monseigneur Fellay :

« C’est effectivement plus facile, mais encore une fois, nous nous retrouvons devant une Rome qui d’un côté essaye de nous faire un sourire, donne l’impression d’être favorable, et nous nous faisons un petit peu comme… c’était un chevreau qui montrait patte blanche, qui voulait être sure que ce sourire est accompagné d’une réalité. Ha,  vous êtes favorable avec la fraternité, avec la tradition, hé bien montrez-le…montrez-le, ce n’est pas une manœuvre dilatoire. Nous ne vous croyons plus, vous nous avez suffisamment trompés, et donc si tout d’un coup, vous vous approchez de nous, peut être bien que vous venez avec de bonnes intentions cette fois-ci mais vous nous avez trompé tellement de fois que l’on ne vous croit plus. Et donc avant de vous croire nous voulons des faits tangibles qui ne sont pas de belles paroles mais vraiment des faits, une réalité qui va dans le sens de ces bonnes paroles. C’est une première chose.

Deuxièmement, ce n’est pas si mirobolant ce que nous demandons, la preuve, c’est que pour la messe on voit, on est pas bien loin, au moins d’arriver à ce qui est annoncé on verra bien si cela arrive ou si cela n’arrive pas, en tout cas, ça donne l’impression de faire un sérieux pas en avant de ce côté-là. Et même en ce qui concerne l’excommunication, depuis à peu prêt une année, Rome semble ne plus voir d’obstacles dans l’un ou l’autre commentaire et même à ce que l’on a dit à nous même, n’a plus vraiment d’objection pour enlever cette excommunication.

Le seul problème qu’il reste, c’est qu’ils voudraient que l’on se mette à genoux. Et on n’a pas envie de se mettre à genoux. Pourquoi ? Parce que, hé bien nous n’avons aucune contrition et Rome voudrait quand même un petit peu de contrition. Et nous voulons être sincères avec nous même, avec nos interlocuteurs et nous disons en face : Non, nous n’avons pas de contrition, nous ne regrettons pas.

Sur le fond, sur le fait lui-même Rome reconnaît que ce n’est pas ce qu’ils avaient prétendu, de dire que ce n’est pas un schisme, qu’on l’a fait aussi ans des circonstances aussi assez extrêmes. Ca, ils le reconnaissent aussi. Mais on sent bien qu’ils aimeraient un donnant donnant.

D’un Cardinal, nous avons entendu qu’il disait : Ce n’est pas une excommunication formelle, donc on distingue en droit canonique une excommunication formelle d’une excommunication matérielle. Elle est formelle quant elle est vraie et elle matérielle quant un évêque ou le pape l’a portée mais elle n’a pas de « substrat », c'est-à-dire qu’elle n’a pas de cause. C'est-à-dire que le pape a bien dit : « J’ai excommunié », mais comme il n’y a pas la cause qui est un péché mortel, elle n’a pas d’effet. Elle n’a pas d’effet sur l’âme. Normalement une excommunication, ça vous coupe de la Grâce. Ca vous coupe de l’Eglise et ça vous coupe de la Grâce. C’est ça la grâce et la force de l’excommunication. Mais pour qu’une telle censure soit valide, il faut qu’elle ait été causé par un péché très grave. Un péché mortel, et en plus un péché mortel très grave. Et dans notre cas, nous leur disons : on est désolés, mais on a pas péché. Et si l’on regarde un petit peu sérieusement les cardinaux et peut être même le pape, ils sont bien obligés de reconnaître qu’il n’y a pas toutes ces circonstances qui feraient que cela serait vraiment un péché. C’est pour cela qu’on va dire que c’est une excommunication matérielle. C'est-à-dire que le pape a bien dit ils sont excommuniés, mais il n’y a rien dessous. Donc elle ne vaut rien cette excommunication. Et on en est là. Et nous disons à Rome, (c’est un petit peu comme la messe), « vous reconnaissez qu’elle est valide, donc dite aussi permise ». Ici, pour l’excommunication, vous dites : « vous reconnaissez qu’elle n’a pas de « substrat » donc qu’elle n’est pas valide, donc retirez-là sans rien nous demander ». Et eux disent : « Oui, Non, il faudrait quand même que cela soit quelque chose de bilatéral »…Bon, ça c’est peut-être maintenant de la diplomatie. En tout cas cela veut bien montrer que nous ne demandons pas quelque chose d’impossible. »

Abbé Lorans :

« Merci Monsieur Pour cette confession publique au cours de laquelle nous avons compris que vous aviez le ferme propos de persévérer, ce qui nous rassure… Peut être nous allons nous séparer, je vous poserait une dernière question sur ce que vous attendez, sur ces associations qui se réunissent aujourd’hui. Nous sommes à Villepreux, toutes ces associations qui sont ici représentées oeuvrent pour la tradition. Je me permettrait donc de reprendre donc deux de vos propos, Monseigneur et dire que dans le district de France, donc le supérieur, Monsieur l’Abbé de Cacqueray est momentanément absent, parce qu’il se trouve à Lisieux aux côtés de Monsieur L’Abbé de la Motte, pour le grand pèlerinage en l’honneur de Sainte Thérèse mais il nous rejoindra demain. Dans le district de France, sous l’impulsion de Monsieur l’Abbé de Cacqueray, ce qui a été fait en Allemagne va être repris par le canal de la lettre aux frères prêtres de Monsieur l’Abbé de la Roque. Les prêtres recevront en France aussi cette proposition d’apprendre ou de réapprendre à dire la messe traditionnelle. Et puis, sur la vraie cause de la crise, ce que vous disiez être prioritaire, à savoir identifier où, véritablement, l’Eglise est en crise. Le congrès de Si Si No No qui va avoir lieu à Paris cette année à la Mutualité les 5, 6 et 7 janvier prochain, sous votre présidence, Monseigneur, d’avance, Merci. Ce congrès aura justement pour thème les crises dans l’Eglise : causes, effets, remèdes. Et je crois savoir que ce congrès aura pour but, justement de montrer qu’on ne peut pas appliquer les remèdes aux effets seulement. Si l’on soigne les effets, justement, on arrive à pratiquer la médecine symptomatique mais on ne guérit pas la cause. Les heureux bénéficiaires de la médecine symptomatiques meurent d’ailleurs guéris de leur fièvre mais pas du foyer infectieux qui les mine. Donc c’est pour vous dire que nous essayons aussi de correspondre à votre attente, Monseigneur, dans ce district. Est-ce que vous-même pouvez nous donner quelques paroles d’encouragement et nous dire un petit peu comment est-ce que vous voyez l’avenir de la Tradition, de ces familles, qu’est-ce que cela représente dans le combat que vous menez et peut être même dans les discussions que vous avez avec Rome, est-ce que nous pouvons ; je sais que vous avez demandé des prières, vous avez demandé un million de chapelets (je crois qu’il ne reste plus que 10 chapelets à dire), comment est-ce que vous voyez un peu les choses ? »

Monseigneur Fellay :

« Les discussions, comment dire, ce sera un peu l’étape prochaine, une fois que nous aurons obtenu ces deux préalables, car bien sur ce n’est pas fini. Ces discussions sont capitales et en même temps nous rendent bien compte que le plus fort des l’arguments, ce n’est pas l’argument théorique. Depuis longtemps, Monseigneur aimait à le dire, il disait, « Rome, on peut leur dire tout ce qu’on veut, cela ne les émeut pas. Par contre, ce qui les touche, ce sont les faits. Et contre un fait, il n’y a pas d’argument contraire ou opposé ». C’est ce que nous avons vu dans notre pèlerinage à Rome en l’an 2000. C’était un fait tout simple, vous étiez là, et vous priiez et ça a touché le monde Romain, ça a touché le Vatican aussi, et ça a touché leur conscience, beaucoup plus et beaucoup mieux qu’un argument théologique. Un des prélats responsable des dicastères a dit, lorsqu’il vous a vu : « Mais, ils sont catholiques ces gens-là, nous devons faire quelque chose pour eux. Et par votre simple vie, vos efforts quotidiens, vos croix à supporter, offerts vaille que vaille, vos prières, votre vie chrétienne, aujourd’hui dans les circonstances qui sont les nôtres, avec toutes ces peines que vous assumez pour plaire au Bon Dieu, pour vous sanctifier, hé bien, vous êtes l’argument fort, c'est-à-dire l’argument de la tradition vivante. Compris dans un sens non ambigu cette fois-ci, vous vivez la Tradition, vous vivez de la Tradition de l’Eglise, vous vivez selon ses principes, ses ver tues, qui ont fait le chrétien depuis Notre Seigneur Jésus Christ, les apôtres, jusqu’à aujourd’hui. Et cet argument là, il ne supporte absolument aucune objection. L’argument massue contre le modernisme, hé bien, c’est votre vie chrétienne, c’est la famille chrétienne, ce sont ces écoles. Et si nous attendons quelque chose de vous, c’est d’abord ça. Simplement vivez, vivez en catholiques. C’est beaucoup, c’est un programme exigeant, c’est vrai. Mais je pense que parmi tous les arguments, c’est vraiment le plus puissant sur une Rome, sur des théologiens, qui sont infestés d’une philosophie complètement dérangée, qui ne savent même plus ce que c’est que la vérité ou la réalité, avec lesquels il est très très difficile de parler parce qu’ils sont suffisamment intelligents ou malin pour essayer d’esquiver, de trouver je ne sais pas quelle objection. Mais votre vie, elle ne souffre pas d’objections. C’est une vie à la suite de Notre Seigneur Jésus Christ. Et je vous invite à vivre tout simplement. Cette vie chrétienne. D’une part, elle vous obtient toutes les grâces et même l’assurance du ciel. Cette fidélité aux petites choses de tous les jours. Et en plus, c’est encore une fois l’argument massue contre cette crise de l’Eglise. Je ne crois pas que nous arriverons à gagner, si j’ose l’expression « les chrétiens d’en face », « les catholiques d’en face », simplement par une déclaration doctrinale. Non, c’est l’exemple. C’est les enfants bien éduqués, qui se tiennent, c’est ça qui touche, c’est ça qui parle, c’est ça qui interpelle, comme on dit aujourd’hui, qui pose question, qui oblige à réfléchir, et qui,  si honnêtement on réfléchit, on arrive à la conclusion que beaucoup n’aiment pas parce que ça oblige,  cette vie que vous avez elle est exigeante, ce côté moral, quelque part, on le retrouve. Pourquoi est-ce qu’il y a cette crise. Parce qu’on a voulu une vie facile. Et ce que vous prêchez par votre exemple, ce n’est pas une vie facile. Mais c’est une vie qui va quand même ! Ce n’est pas si difficile que cela. Il y certains jours avec ses croix, c’est vrai, mais vous voyez vous-même que cela ne nous fait pas tirer des mines de tristesse, que cette vie chrétienne. Au contraire, elle est remplie de joie, elle est pleine de joies la vie chrétienne. Cette joie, cet élan, cet entrain, c’est un argument.

Saint Paul a eu la bonté de nous livrer, bien sur, c’était sous l’inspiration du Saint Esprit, que les fruits du Saint Esprit, c’était la joie, la paix, la charité. C’est comme cela que cela commence. Et ces fruits aussi parlent d’eux-mêmes. Donc encore une fois, nous attendons de vous beaucoup, même énormément, en vous demandant finalement peu mais tout… »

Abbé Lorans :

« Merci beaucoup Monseigneur, Merci de nous avoir rappelé nos responsabilités, merci de nous dire ce que vous attendez de nous, je pense que les catholiques de France ne vous décevrons pas, et auront le soucis d’argumenter par le devoir d’état, en famille, au travail et de montrer qu’au fond, la tradition vivante, c’est avant tout la tradition vivable. C’est parce qu’elle est vécue au quotidien que l’on peut dire effectivement, cela n’est pas une vue de l’esprit, ni même une crispation nostalgique, surtout pas…

Je vais vous demander, pour nous donner véritablement toutes les grâces dont nous avons besoin de nous accorder votre bénédiction, Monseigneur, »

Monseigneur Fellay :

« Bien volontiers ».

Annexe B – Lefebvristes, Rome sur le point de lever les sanctions

(Le Figaro – Sophie de Ravinel, 16/10/2006)

http://www.lefigaro.fr/france/20061016.FIG000000132_lefebvristes_rome_sur_le_point_de_lever_les_sanctions.html

Lefebvristes : Rome sur le point de lever les sanctions


SOPHIE DE RAVINEL.

Publié le 16 octobre dans LE FIGARO


Si Mgr Fellay semble accepter la main tendue par Rome, il veut garder son autonomie de parole et d'action.
(Photo : Le Figaro / M. Archambault)


Mgr Bernard Fellay serait sur le point de répondre à la très simple condition posée par Rome pour une levée de l'excommunication qui pèse sur les évêques de
la Fraternité Saint-Pie X depuis 1988 : en faire la demande officiellement au Pape. Le supérieur de cette Fraternité fondée par Mgr Marcel Lefebvre en 1970 a en effet annoncé au Figaro son intention d'envoyer un courrier à Benoît XVI contenant cette requête ainsi qu'une demande de libéralisation de la messe selon le rite tridentin (messe en latin). « Cette lettre, qui est aussi une lettre de soutien au Pape face aux adversités présentes et à venir, devrait être envoyée avant la fin du mois », a-t-il assuré.


«Ce serait un grand geste»


Elle serait une réponse à un courrier envoyé il y a quatre mois environ par le cardinal Dario Castrillon Hoyos. Le préfet de la Congrégation pour le clergé l'y aurait assuré d'une prochaine remise à l'honneur de la messe en latin par Benoît XVI, mais aussi d'un rétablissement de la pleine communion avec le siège de Pierre s'ils en faisaient la demande.


Mgr Fellay, prudent, ne souhaite pas s'exprimer sur le texte libéralisant le rite tridentin qui pourrait être prochainement publié par le Pape. « Nous ne connaissons ni les délais ni le contenu », argumente-t-il. Mais le prélat suisse, d'habitude impassible, frémit tout de même de satisfaction en l'évoquant : « Ce serait un grand geste, un acte de poids, de ceux que nous demandons depuis si longtemps. » Un geste d'un « tout autre niveau » que celui qui a permis la création en septembre de l'Institut du bon pasteur. Pour lui, cet institut, qui rassemble d'anciens prêtres de
la Fraternité Saint-Pie X revenus à Rome, est tout juste « un ballon d'essai, destiné au cas très particulier de la France ». Même si cet institut, qui célèbre exclusivement selon le rite latin, est une épine plantée dans le pied des lefebvristes, Mgr Fellay, bravache, le balaie d'un revers de main : « Ce ne sont pas les quelques unités parties ou en partance vers cet institut qui vont nous perturber. » « Nous sommes plus de 470 prêtres répartis dans le monde », aime-t-il à rappeler.


Apercevant peut-être la lumière au bout d'un tunnel dont la traversée aura pris près de vingt ans, Mgr Fellay présage que la sortie au grand jour s'accompagnera « d'une guerre dans l'Église », d'un retentissement « identique à celui d'une bombe atomique ». Comme une preuve, selon lui, des combats que se livrent le bien et le mal dans l'Église...


Pour autant, si Mgr Fellay semble avoir l'intention d'accepter la main tendue par Rome, il tentera de garder son autonomie de parole et d'action. « Il pourrait y avoir une relation entre Rome et nous. Mais ce ne serait pas encore une relation juridique. » Le supérieur suisse fraîchement réélu renâcle à parler de solution administrative avant toute discussion doctrinale. Du bout des lèvres, il évoque une structure sur mesure pour
la Fraternité Saint-Pie X : « Répartie dans le monde entier et indépendante des évêques. » Mgr Fellay sent bien qu'il risque de perdre la main, et celle d'une bonne part de ses fidèles, s'il n'attrape pas celle de Benoît XVI.

Annexe C – Les Lefebvristes espèrent du pape une levée de l’excommunication

(Reuters – Tom Heneghan, 16/10/2006)

http://www.lexpress.fr/info/infojour/reuters.asp?id=29334&1104

lundi 16 octobre 2006, mis à jour à 11:15

Reuters

Les Lefebvristes espèrent du pape une levée de l'excommunication Reuters

Après 18 années de schisme, les catholiques traditionalistes ont espoir de regagner bientôt le giron de l'Eglise de Rome.

Si l'intention prêtée au pape Benoît XVI de remettre à l'honneur le rite tridentin et la messe en latin se concrétise, "ce serait un grand geste, un acte de poids, de ceux que nous demandons depuis si longtemps", a déclaré Mgr Bernard Fellay, supérieur général de la Fraternité sacerdotale Saint-Pie X, qui était à Paris durant le week-end.

L'évêque suisse schismatique espère aussi que le Vatican lèvera l'excommunication qui frappe depuis 1988 les évêques traditionalistes, sacrés sans l'accord du Saint-Siège par Mgr Marcel Lefebvre, fondateur de la Fraternité décédé en 1991.

"Les choses vont dans la bonne direction. Je pense que nous parviendrons à un accord", a dit Mgr Fellay à des journalistes. "Les choses pourraient s'accélérer et arriver plus vite qu'on ne le pense", a-t-il ajouté.

Le Figaro de lundi précise que Mgr Fellay pourrait demander officiellement d'ici la fin du mois au pape la levée des excommunications, une condition posée par le Saint-Siège.

Cette lettre au pape, ajoute Le Figaro, est une réponse à un courrier envoyé il y a environ quatre mois par le cardinal Dario Castrillon Hoyos, préfet de la Congrégation pour le clergé, qui assurait les traditionalistes d'une remise à l'honneur de la messe en latin et d'une levée de l'excommunication s'ils en faisaient la demande.

DIALOGUE RENOUÉ DÈS 2005

Mgr Fellay voit très bien la Fraternité Saint-Pie X obtenir de Rome un statut qui lui permettrait de garder son autonomie d'action et de parole. "Il pourrait y avoir une relation entre Rome et nous mais ce ne serait pas encore une relation juridique", a-t-il dit.

En août 2005, pour la première fois depuis le schisme de 1988, le dialogue avait été renoué entre le Vatican et la Fraternité Saint-Pie X, hostile aux innovations du Concile Vatican II, au début des années 60. Le pape Benoît XVI, élu en avril précédent, avait accordé une audience à Mgr Fellay, à sa résidence d'été de Castel Gandolfo.

Fondée en 1970, la Fraternité dénonce le "modernisme" et les "errements dogmatiques" qui ont, selon elle, suivi le concile.

Forte de quatre évêques et de 470 prêtres, présente dans 59 pays, elle marque son attachement à la "messe de toujours", en latin, et ne cache pas son aversion pour un "oecuménisme qui établit en fait l'égalité des religions" et symbolisé par la rencontre d'Assise en janvier 2002.

Benoît XVI, lorsqu'il n'était encore que le cardinal Josef Ratzinger, était apparu au Concile Vatican II comme un théologien libéral. Il a ensuite évolué vers des thèses plus conservatrices, au point de se voir affublé par ses détracteurs du sobriquet de "Panzerkardinal".

Annexe D – Catholic schismatics see return to Roman fold soon

(Reuters – Tom Heneghan, 16/10/2006)

http://qien.free.fr/2006/200610/20061016_heneghan.htm

Catholic schismatics see return to Roman fold soon

By Tom Heneghan, Religion Editor

PARIS (Reuters) - After almost two decades of schism, Catholic traditionalists hope the Vatican will soon take them back into the fold by granting two key concessions and leaving unresolved the main issue that drove them away.

Bishop Bernard Fellay, head of the Society of Saint Pius X (SSPX), says the expected revival of the old Latin mass that was replaced in the 1960s by modern liturgy in local languages would be a "grand gesture" meeting one of his demands.

The Swiss bishop, successor to the late SSPX founder French Archbishop Marcel Lefebvre, also expects the Vatican to lift the 1988 excommunications of Lefebvre and four bishops -- including Fellay -- whom he consecrated without Rome's approval.

"Things are going in the right direction. I think we'll get an agreement," Fellay told journalists in Paris at the weekend. "Things could speed up and come faster than expected."

Getting an agreement now would mean the Swiss-based SSPX and its 470 priests could return to the Roman fold without resolving a dispute over its opposition to the modernising reforms of the Second Vatican Council (1962-1965).

Claiming a million followers, the SSPX is the vanguard of traditionalists among 1.1 billion Catholics worldwide. Its return would have no direct effect on most parishes but high symbolic value for arch-conservatives in the Church.

The excommunications by the late Pope John Paul created the first schism in the Church in modern times. Since his election last year, Pope Benedict has been trying to hold out an olive branch to the SSPX.

Fellay envisages the SSPX would be an independent group within the Church, free of control by local bishops, while it continued to advocate rolling back other Vatican II reforms.

"We would be a bit like the Chinese Patriotic Church, in the Church without really being there," he explained. "There could be a relationship between Rome and us, but it would not yet be a juridical relationship."

"INTERMEDIATE STATE"

Speculation about an SSPX return arose last week when Vatican sources said Pope Benedict would soon allow wider use of the old Tridentine Mass in Latin that went out of favour when the Church switched to praying in local languages in the 1960s.

Priests can say the old mass if they get permission but few bishops grant it and demand for Latin rites is minimal. Most Catholics under 50 years old have never heard Latin spoken.

The SSPX thinks the post-Council liturgy, which stresses participation by worshippers in open praying and singing, has lost the sacred character and beauty of the traditional mass.

The Tridentine rite it prefers is solemn, with the priest and altar boys quietly reciting the prayers in Latin with their backs to the silent congregation.

The traditionalists also reject the Council decision that the Church, which long saw itself as the only path to salvation, should respect and work together with other faiths.

Echoing this, a senior SSPX official sparked controversy last year by urging the Pope to tell Jews and followers of other religions to convert from their "false systems" to Catholicism.

Fellay said the SSPX sought an "intermediate state" in the Church so it could continue to oppose what Lefebvre called "neo-Modernist and neo-Protestant tendencies ... in the Second Vatican Council and in all the reforms which issued from it."

"We don't want a practical solution before these doctrinal questions are resolved," he said. "The focus should be on these discussions."

Benedict, who sparked protest across the Muslim world last month with a speech hinting that Islam had been spread by the sword, has frequently stressed his support for Vatican II reforms including cooperation with other faiths

Annexe E – Lefebvrists ready to seek reconciliation ?

(CWNews.com, 16/10/2006)

http://www.leforumcatholique.org/message.php?num=225252

LEFEBVRISTS READY TO SEEK RECONCILIATION?

Oct. 16 (CWNews.com) - The head of the traditionalist Society of St. Pius X (SSPX) might write to the Pope, asking for a removal of the excommunications levied on Archbishop Marcel Lefebvre and the bishops he ordained in 1998, according to a French newspaper report.

The daily Le Figaro reports that Bishop Bernard Fellay is prepared to write to the Pontiff, seeking reconciliation of the traditionalist group, if Pope Benedict XVI goes through with plans to allow broader use of the Tridentine Mass.

The SSPX denied the accuracy of the Figaro report, saying that the newspaper's reporter had misunderstood the purpose of a letter from Bishop Fellay to the Holy Father. In fact, the SSPX news agency reported, the bishop has sent the Pope a spiritual bouquet, in which traditionalists have offered 1 million rosaries for the liberalization of the old Latin rite. No request for removal of the 1988 excommunications has been made, the group insists.


Cardinal Dario Castrillon Hoyos, the prefect of the Congregation for Clergy, reportedly wrote to Bishop Fellay some months ago, assuring him that the Pope plans to allow free use of the pre-conciliar rite, and suggesting that the Lefebvrist group should make a request for the Pope to lift the excommunications.


SSPX leaders have consistently set conditions for their reconciliation with the
Vatican, including the liberation of the old Latin Mass, the removal of the excommunications, and the freedom to question Vatican II teachings on issues such as religious freedom and ecumenism. By authorizing the universal use of the Tridentine liturgy-- as he is reporting planning to do in a forthcoming document-- the Pope would fulfill the first and most prominent of the traditionalists' demands.



Bishop Fellay avoided speculating on the reported papal initiative in discussions with reporters this weekend. But he did say that a document of the sort reportedly due to appear soon would be a "great gesture" and a major step toward reconciliation between the SSPX and the
Vatican. He predicted, however, that the release of the papal document would precipitate fierce controversy within the Church.

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[1] http://www.dici.org/dl/audio/conf_mgr_fellay_14-10-2006.mp3

[2] Abbé Lorans dans www.dici.org