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Gaude, Maria Virgo, cunctas hæreses sola interemisti.

(Tractus Missæ Salve Sancta Parens)

dimanche 12 novembre 2006

Ce message peut être téléchargé au format PDF sur notre site http://www.virgo-maria.org/.

L’érection de l’Institut du Bon Pasteur et le prochain « carrefour »
confirment l’AngliCampos dénoncé par CSI à l’été 2005

Le plan et les réseaux de la « Réforme de la réforme »

L’abbé Barthe, Radical Orthodoxy et les unionistes de la FSSPX

L’abbé de Tanoüarn organise le 20 novembre 2006 au Palais de la Mutualité à Paris, un « carrefour apostolique »[1] qui sera une sorte d’élargissement des deux précédents congrès des Mutins de la FSSPX (6 février 2005 et novembre 2005).

Il est presque risible que l’abbé de Tanoüarn adopte une terminologie qui était celle qui avait cours dans les mouvements d’Action catholique de l’après-concile : « carrefour ». Pourquoi pas « espace » ? L’image du vide intersidéral serait plus appropriée à la vacuité de ces manifestations.

L’abbé de Tanoüarn serait-il en train de vivre son « émancipation » et son « mai 68 » ? A peine 20 mois après son éviction de la FSSPX, il glisse vers le naufrage de la Foi presque aussi vite que l’abbé Hyacinthe Loison dont nous avons récemment diffusé le parcours établit par le CIRS.

Voici le programme de ce « carrefour »:

La Tradition Catholique: notre bien commun, réflexions pour la paix de l'Eglise

·                    Merci Très Saint Père pour la libéralisation de la messe traditionnelle

·                    Après l’assemblée de Lourdes notre réponse aux évêques de France

·                    Benoît XVI pape de transition ( ?) pour le XXIème siècle

·                    Comment sortir des années 70 ?

·                    Des solutions théologiques ( !) après Vatican II

Et les intervenants :

Yves Amiot, Abbé Christophe Héry, Olivier Pichon, Abbé Claude Barthe, Jean-Pierre Denis, Gérard Leclerc, Bruno Larebière, Louis Daufresne, Abbé Philippe Laguérie, Abbé Guillaume de Tanoüarn, Père Louis-Marie de Blignière, Père Michel Lelong etc

Le titre « La Tradition catholique : notre bien commun » incite à se poser la question : Tradition catholique ou Tradition primordiale (celle qu’affectionne les penseurs de la Nouvelle Droite dont l’abbé de Tanoüarn est très proche) ? En effet, la Tradition catholique ne peut se concevoir indépendamment de l’action de l’Esprit-Saint. Ravaler, au sens strict, la Tradition catholique à un « bien commun » serait gommer le surnaturel et l’aborder sous un angle très naturaliste.

Ce « bien commun » sera-t-il du goût de l’abbé Vingt-Trois avec lequel l’abbé de Tanoüarn a rendez-vous le 17 novembre, à trois jours du « carrefour ».

Cet évènement est pour nous l’occasion de jeter un coup de projecteur sur les différents réseaux qui s’agitent depuis des mois dans l’ombre des figures de proue de cette mouvance.

Parmi elles, l’inévitable abbé Barthe intervient au « carrefour apostolique ». Décidemment après le G.R.E.C. de l’abbé Lorans le 28 avril 2006, le chroniqueur religieux de Catholica va porter la bonne parole du « restaurationisme » à l’IBP. L’abbé Barthe a pour lui l’expérience des réseaux, comme en témoigne l’aventure de l’Institut Cardinal Pie, sur lequel il est très instructif de lire le mémoire d’Anne Perrin intitulé « Autorité et charisme », dirigé par Jean Bauberot et soutenu en présence d’ Emile Poulat en 1999. Ce mémoire gagnerait à être connu et diffusé, car il fourmille de faits bien instructifs.

Nous voyons également apparaître Gérard Leclerc dans ce « carrefour ». Qui est-ce ? Rappelons là encore une information publiée par CSI-Diffusion le 12 juillet 2005 :

« En complément du message de ce lecteur, nous rajouterons que Gérard Leclerc fut invité par l’abbé de Tanoüarn (ex-FSSPX) dans un congrès de l’association 496 qui se tint à la Mutualité pour l’anniversaire des 10 ans des sacres en 1998 (http://www.france-catholique.fr/archi/articles/article1998,067.html).

Gérard Leclerc est proche du milieu de la revue Communio, elle-même très liée à l’abbé Ratzinger.

Lettre du lecteur de CSI

Parmi les soutiens actifs ayant travaillé depuis longtemps à la constitution de cette nébuleuse, j'attire votre attention sur le cas de Gérard Leclerc (Gérard Coustenoble alias Gérard Leclerc), présentement directeur (sauf erreur de ma part) de La France catholique, très introduit sur KTO (la chaîne cathodique conciliaire), et qui, en d'autres temps (1971, sauf erreur), fut, avec Bertrand Renouvin, cofondateur de la Nouvelle Action française (devenue par la suite Nouvelle Action royaliste). 

Sites intéressants:

·         http://www.france-catholique.fr/

·         http://leclerc.gerard.free.fr/

Comme les rédacteurs de L'Homme nouveau, il évolue plutôt chez les conciliaires que dans le milieu traditionaliste, mais je pense qu'il a une certaine influence. Ce n'est d'ailleurs pas un habitué de Radio Courtoisie, même s'il lui est arrivé, une fois ou deux, d'être invité (mais, à ma connaissance, jamais dans l'un des Libres Journaux du soir, les émissions-phares de la tranche 18-21 heures).

Il a commis, il y a déjà quelques années, un livre-bilan sur le pontificat de Wojtyla (je ne me souviens plus du titre exact), mais cela lui a valu d'être considéré comme vaticanologue, en particulier sur KTO. Lors de l'agonie du comédien polonais, Leclerc s'est révélé être un partisan de Scola, le vénitien soutenu par Comunione e Liberazione.

C'est un esprit moderniste, mais brillant, avec l'apparence de la piété et de la profondeur. Il voue une vénération sans bornes au cardinal de Lubac et est un disciple de l'inévitable Urs von Balthazar.

Signé par un lecteur de CSI » CSI-Diffusion le 12 juillet 2005

Seize mois après la publication de l’étude de CSI sur l’AngliCampos, la Rome de Ratzinger confirme pleinement l’analyse parue le 4 juillet 2005.

« C’est pourquoi, cette opération de fédération des forces traditionnelles catholiques (nées en réaction au concile Vatican II) en connexion avec les milieux conservateurs conciliaires, apparaît comme une concrétisation d’un discours relayé depuis plusieurs années dans les milieux Ecclesia Dei, par des figures anglicanes. Elle bénéficie du soutien de l’abbé Ratzinger, l’un des leaders de la révolution contre l’Eglise. Nous avons déjà eu l’occasion, dans les analyses et les documents de CSI, de montrer la continuité historique du plan anglican des milieux tractariens depuis le pasteur Pusey, en passant par Lord Halifax et les conversations de Malines en 1927 en vue de la subversion de l’Eglise et de la destruction de la succession apostolique. Actuellement, le dominicain Adrian Nichols, de Cambridge, joue un rôle de premier plan dans l’élaboration des principes de cette fédération. Cette destruction de la succession apostolique de rite latin est à l’oeuvre depuis 37 ans, le rite invalide et néo-anglican de consécration épiscopale ayant été promulgué par Paul VI le 18 juin 1968.

Nous avons pour cette raison appelé ce projet l’AngliCampos.

Cet AngliCampos qui serait une structure tradi-conservatrice bénéficierait du soutien des milieux conservateurs anglo-saxons qu’ils soient conciliaires, épiscopaliens ou anglicans. Elle mettrait une forte pression sur Mgr Fellay et la FSSPX afin de les entraîner à rallier. Elle surgirait aussi sur la scène publique au moment où le plan Pike est sur le point de concrétiser une étape politique décisive par l’attaque contre l’Iran à l’initiative des néo-conservateurs américains. Ce serait le point de départ d’un enchaînement prévisible vers le clash des civilisations entre l’Occident d’un côté et l’islam de l’autre. La réalisation d’une telle structure contribuerait donc, par sa contribution sur le plan religieux, à atteindre les objectifs du plan Pike, sur le plan géo-politique.

La High Church et les loges illuministes Rose-Croix qui pilotent ces évènements et ces diverses initiatives poursuivraient ainsi leur destruction et de la civilisation chrétienne et de la succession apostolique abolissant ainsi le vrai sacrifice et l’Ordre de Melchisedech, toues choses qui sont l’objet de leur haine séculaire. » CSI-Diffusion, 5 juillet 2005

Nous publions en annexe l’étude perspicace de CSI au sujet du mouvement Radical Orthodoxy et de la « Réforme de la réforme » issue des rives Anglicanes. Nous le reproduisons dans un fichier PDF joint et téléchargeable depuis le site www.virgo-maria.org

Ce texte a été publié sur le site de CSI le 4 juillet 2005, et nous constatons aujourd’hui que ces analyses n’ont cessé de se vérifier au fil des mois.

En novembre 2005, au moment où Mgr Fellay et l’abbé Schmidberger rencontraient pendant deux jours l’abbé Hoyos, et lui signifaient leur allégeance et leur volonté d’aller jusqu’au bout de la « réconciliation » et pour cela de casser la FSSPX[2] en expulsant les éléments hostiles (c’est-à-dire fidèles à Mgr Lefebvre), intervenait en France une émission de Daniel Hamiche sur Radio Courtoisie afin de faire découvrir le « nouveau mouvement Radical Orthodoxy ». Suivait la tournée de l’écrivain allemand Martin Mosebach, en faveur des thèses ecclesiadéistes.

Deux semaines plus tard commençait, en décembre 2005, la série d’intervention de Mgr Fellay sur Paris, prétendument afin d’informer les fidèles, mais occultant soigneusement la réunion avec l’abbé Hoyos, et présentant comme un mouvement incourtournable le « processus de réconciliation » avec Rome.

Cette action d’influence du chef de file du petit clan de la mouvance unioniste de la FSSPX, préparée par de telles interventions appropriées de l’abbé Barthe et de ses relais, a illustré, six mois après la parution de l’AngliCampos de CSI, à quel point les clés de lecture contenues dans cette étude, s’avèrent aujourd’hui pertinentes pour bien déchiffrer les manipulations subtiles et cachées des fidèles de la Tradition par certains milieux intellectuels qui ont leur origine dans la mouvance Anglicane elle-même « informée » par la franc-maçonnerie britannique.


Nous pourrions ajouter simplement à cette étude qu’il apparaît aujourd’hui que le schéma des unionistes de la FSSPX (abbé Schmidberger et le réseau allemand) avec la Rome antichrist s’apparenterait non plus à un Super-Campos, mais plutôt à un « archevêché majeur » (termes de l’abbé Barthe dans Monde et Vie du 1er avril 2006), forme dérivée d’un Patriarcat Tridentin [3]qui n’ose plus avouer son nom depuis que Virgo-Maria en a éventé publiquement la manœuvre et la sémantique fallacieuse. Ce modèle du Patriarcat comme moyen d’ « union » a été amplement développé dans le mémoire de Dom Beauduin de 1925 : « L’Eglise anglicane unie non absorbée » téléchargeable depuis notre site internet.

Puisqu’un tel montage voulu par Ratzinger commencerait par la confusion des Sacerdoces, entre le véritable sacerdoca catholique sacramentellement valide et le faux serdoce conciliaire sacramentellement invalide, et mettrait en place à terme un clergé totalement invalide comme peut l’être le clergé anglican, le terme d’Anglicampos utilisé en juillet 2005 nous paraît aujourd’hui plus que jamais, parfaitement approprié.

Continuons le bon combat

Abbé Michel Marchiset

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[1] http://cccsp.free.fr/docus/20061120_carrefour.htm

[2] Révélations de La Stampa le 24 mars 2006 – Lire le message Virgo-Maria.org du 26 mars 2006.

[3] Lire le message de Virgo-Maria.org du 23 mars 2006