Virgo-Maria.org
Qui et Pourquoi, depuis la mort de Mgr Lefebvre en 1991, a détourné la finalité surnaturelle de l’OPERATION-SURVIE des sacres de 1988, pour assigner à la FSSPX ce FAUX objectif prioritaire de la «ré-conciliation» avec la Rome conciliaire (en fait la «ré-conciliarisation» de la FSSPX) ? |
Qui a, depuis 2000, PROMU, et Pourquoi, le FAUX préalable de l’autorisation de la messe de Saint Pie V ? |
Pourquoi n’a-t-on pas posé la VRAIE question du rétablissement du VRAI Sacerdoce de VRAIS prêtres, ordonnés par des Evêques VALIDEMENT sacrés selon le rite VALIDE des Saints Ordres ? |
Qui a INVENTE, et POURQUOI, le faux préalable de la levée des «excommunications» ? |
Pourquoi n’a-t-on pas posé la VRAIE question de l’abrogation de Pontificalis Romani INVALIDE de 1968 et du rétablissement du vrai rite de la consécration épiscopale VALIDE d’avant 1968? |
A quoi servirait-il, en effet, de faire dire le VRAI rite de la messe par de FAUX prêtres ? |
Serait-ce donc qu’après avoir obligé de VRAIS prêtres à dire une FAUSSE messe, l’on veuille désormais faire dire la messe du VRAI rite par de FAUX prêtres ? |
Serait-ce que l’on veuille «concilier» les VRAIS prêtres qui disent encore la VRAIE messe avec un clergé aussi INVALIDE que le FAUX CLERGE ANGLICAN ? |
Gaude, Maria Virgo, cunctas hæreses sola interemisti.
(Tractus Missæ Salve Sancta Parens)
vendredi 5 janvier 2007
Ce message peut être téléchargé au format PDF sur notre site http://www.virgo-maria.org/.
Ratzinger apostasie dans la mosquée bleue d’Istanbul
Le Vatican soutient l’entrée de la Turquie dans l’Union Européenne
En 1986, Mgr Lefebvre dénonçait le scandale d’Assise
Aujourd’hui Ratzinger prêt à « libérer » le rite de Saint Pie V
pour le bien du dialogue avec les « autres » religions
Ratzinger prie à la musulmane à la mosquée bleue d’Istanbul le 30 novembre 2006
« Le Pape songe depuis longtemps à mettre fin au schisme de 1988. Pourquoi laisser en dehors de l’Eglise des centaines de prêtres et des milliers de fidèles, alors même qu’on prône le dialogue avec les autres religions ? » Le Figaro, 4 janvier 2007, Sophie de Ravinel
Et le quotidien titre l’article : « Les traditionnalistes obtiennent « leur » messe »
Ratzinger a apostasié publiquement la Foi catholique en priant devant toutes les télévisions du monde dans la posture d’un mahométan au sein de la mosquée bleue d’Istanbul, en compagnie du Mufti.
Il a reconnu[1] le 6 décembre, lors d’une audience générale au Vatican, avoir prié dans la mosquée « le Dieu du Ciel et de la terre, Père miséricordieux de toute l’humanité »
Nous avons traduit le récit que donne le site traditionaliste américain Novus Ordo Watch au sujet de cette apostasie de Ratzinger.
« En visitant la fameuse Mosquée bleue, il suivi les instructions des responsables musulmans, se tourna vers la Mecque et, croissant ses bras devant lui, pria comme un musulman[2]. Ensuite, selon le Père jésuite Federico Lombardi, directeur de la salle de presse du Vatican, le « Pape » Ratzinger n’avait pas du tout prié, mais simplement « fait une pause dans un moment de méditation et de recueillement »[3]. Et cela en dépit du fait qu’il avait agi ainsi dans le hall de prière de la mosquée et avait, par une observation logique de ses actions, accompli chaque effort apparent pour suivre les instructions de l’imam de prier à la lettre à la manière musulmane[4].
Une semaine plus tard, durant une audience à Rome, ce fut Benoît lui-même qui réfuta l’embellisseur officiel du Vatican en reconnaissant qu’il avait, en fait, prié dans une mosquée.
“Le Pape ‘remercia la divine Providence pour cela [la prière à la mosquée]’ et dit ‘Puisse tous les croyants s’identifier eux-mêmes avec le Dieu unique et attester de la vraie fraternité » [5]
Le texte complet du site internet officiel du Vatican du 6 décembre 2006[6] confirme, au-delà du débat, que c’était, vraiment, une prière et non une méditation dans laquelle il était plongé. Que Lombardi ait tenté de minimiser le scandale est une preuve supplémentaire de la profondeur de la duplicité et de combien la Rome moderniste ne mérite aucune confiance.
Wojtyla-Jean-Paul II embrasse le Coran
Autre récit : Benoît prie à la mosquée bleue[7] : quand l’imam de la mosquée présente au « Pontife » un livre de prière musulman, Benoît place sa main sur le livre en incitant les personnes présentes à prier, ce qui immédiatement rappelle à l’esprit un acte similaire d’apostasie[8] de son prédécesseur de malheureuse mémoire. »[9]
Nous apprenons (texte à la fin de cette analyse) également aujourd’hui que le Vatican soutient l’entrée de la Turquie dans l’Union Européenne, par la voix du nouveau secrétaire d’Etat, Bertone (La Documentation catholique, n° 2371 du 7 janvier 2007).
Déjà Ratzinger avait eu un geste en ce sens lors de son voyage en Turquie, puis des esprits de mauvaise foi, très embarrassés, et désireux de ne pas écorner l’image de « traditionaliste éclairé » de Ratzinger avaient tenté de nier les faits. Aujourd’hui ces palinodies deviennent impossibles, les faits sont là par la déclaration de Bertone :
« il semble bien que l’Europe sans la Turquie ne bénéficierait plus de ce pont entre l’Orient et l’Occident que la Turquie a toujours été au cours de l’Histoire ». Bertone
« Aujourd’hui, la Turquie connaît un système de laïcité particulier et un régime qui tend vers plus de démocratie. Il est de l’intérêt de l’Europe de l’aider à être une véritable démocratie pour consolider toujours plus un système de valeurs. Laisser la Turquie hors de l’Europe risque en outre de favoriser le fondamentalisme islamiste à l’intérieur du pays. » Bertone
Ratzinger prie avec le Mufti – Il s’est déchaussé comme l’exige l’Islam
Dans son discours du 22 décembre 2006 (texte partiel à la fin de ce message), Ratzinger déclare, en présence des cardinaux et des membres de la Famille pontificale et de la Curie romaine qu'il a reçus dans la salle Clémentine du Palais apostolique pour leur présenter ses vœux de Noël, Ratzinger a précisé sa pensée dans le « dialogue » inter-religieux.
Tout d’abord Ratzinger présente positivement la pensée du philosophe idéaliste allemand, Emmanuel Kant :
« Emmanuel Kant, en son temps, avait vu exprimée l'essence de la philosophie des Lumières dans le dicton «sapere aude» : dans le courage de la pensée qui ne laisse aucun préjugé la mettre dans l'embarras. Eh bien, la capacité cognitive de l'homme, sa domination sur la matière à travers la force de la pensée, a accompli entre-temps des progrès alors inimaginables. » Ratzinger
Et puis, après avoir expliqué que l’islam est aujourd’hui confronté, comme il y a deux siècles l’Eglise, à la pensée des Lumières, Ratzinger souligne l’apport positif de cette philosophie anti-chrétienne et subversive :
« il est nécessaire d'accueillir les véritables conquêtes de la philosophie des Lumières, les droits de l'homme et en particulier la liberté de la foi et de son exercice, en y reconnaissant les éléments essentiels également pour l'authenticité de la religion. » Ratzinger
Au sujet du schismatique oriental Patriarche Bartholomaios Ier, Ratzinger déclare partager avec lui la « Foi des apôtres » :
« Nous avons fait l'expérience d'être frères non seulement sur la base de paroles et d'événements historiques, mais du plus profond de l'âme; d'être unis par la foi commune des Apôtres jusque dans notre pensée et nos sentiments personnels. Nous avons fait l'expérience d'une unité profonde dans la foi et nous prierons le Seigneur avec encore plus d'insistance afin qu'il nous donne bientôt la pleine unité dans le partage commun du Pain. » Ratzinger
Ce qui laisse entendre que les apôtres eux-mêmes étaient hérétiques. Nous voyons aussi poindre dans ce propos l’instrument de l’union œcuménique : l’eucharistie détournée par l’apostat Ratzinger afin d’en faire le socle commun d’une « Eglise future ».
Ce thème de l’eucharistie œcuménique est constant, il sous-tend la mise en avant permanente de la messe, y compris jusque dans le Motu Proprio à venir pour le rite de Saint Pie V (le rite au-dessus du Sacerdoce). Ce détournement de l’eucharistie fait déjà partie du mouvement d’origine anglicane Radical Orthodoxy, que nous avons déjà longuement évoqué, et dont l’abbé Barthe est en ardent propagandiste par sa revue Catholica. Nous signalons également un commentaire récent d’un intervenant[10] qui signale une conférence significative faite en 2005 par un professeur de la Grégorienne sur le même thème de l’eucharistie :
« Cette étude[11] peut être complétée par la lecture d'une conférence tenue par un jésuite américain, Keith Pecklers, (professor of liturgy at the Pontifical Gregorian University in Rome and professor of liturgical history at the Pontifical Liturgical Institute of San Anselmo) en 2005 et intitulée "Eucharist and Mission in the 21st Century" (Eucharistie et Mission au 21ième siècle).
Elle montre que l'Université de Tübingen (dont Ratzinger fit partie) sous l'influence de Johann Adam Mölher puis le mouvement liturgique de Dom Lambert Beauduin furent les détonateurs du soi-disant malaise qu'avait déjà soulevé un moine bien connu du XVIème siècle, Luther. Le rôle de l'Eucharistie y est totalement corrompu pour laisser place à un syncrétisme religieux (on dépasse ici Dom Beauduin qui se limitait aux chrétiens schismatiques) englobant juifs et musulmans, abandonnant les 4 fins de la messe pour la seule dimension humaine (ce qui rejoint les propos de Ratzinger aux Bnai Brith il y a peu). »[12]
Le texte de la conférence du « Père » Keith Pecklers est disponible ici (lire les pages 3 à 7) :
http://www.prounione.urbe.it/pdf/f_prounione_bulletin_n68_fall2005.pdf
Et toujours le 22 décembre 2006, Ratzinger déclare que la liberté religieuse correspond à « la nature profonde de la Foi » :
« Espérons et prions pour que la liberté religieuse, qui correspond à la nature profonde de la foi et est reconnue dans les principes de la Constitution turque, trouve dans des formes juridiques adéquates comme dans la vie quotidienne du Patriarcat et des autres communautés chrétiennes une réalisation concrète toujours croissante. » Ratzinger
Devant ce flot d’hérésies et d’actes d’apostasie de la part « des antichrists qui siègent sur le trône de Pierre » (Mgr Lefebvre, début de la lettre de mission aux quatre futurs évêques), rappelons ce que déclarait Mgr Lefebvre au Figaro le 4 août 1976 :
« D'autre part, s'il nous apparaît certain que la foi enseignée par l'Église pendant vingt siècles ne peut contenir d'erreur, nous avons beaucoup moins l'absolue certitude que le pape soit vraiment pape. L'hérésie, le schisme, l'excommunication ipso facto, l'invalidité de l'élection sont des causes qui éventuellement peuvent faire qu'un pape ne l'ait jamais été ou ne le soit plus. Dans ce cas, évidemment très exceptionnel, l'Eglise se trouverait dans une situation semblable à celle qu'elle connaît après le décès d'un souverain pontife.
Car enfin un problème grave se pose à la conscience et à la foi de tous les catholiques depuis le début du pontificat de Paul VI.
Comment un pape vrai successeur de Pierre, assuré de l'assistance de l'Esprit saint, peut-il présider à la destruction de l'Église, la plus profonde et la plus étendue de son histoire en l'espace de si peu de temps, ce qu'aucun hérésiarque n'a jamais réussi à faire ?
A cette question il faudra bien répondre un jour, mais laissant ce problème aux théologiens et aux historiens, la réalité nous contraint à répondre pratiquement selon le conseil de saint Vincent de Lérins : «Que fera donc !e chrétien catholique si quelque parcelle de l’Eglise vient à se détacher de la communion de la loi universelle ? Quel autre parti prendre sinon préférer au membre gangrené et corrompu, le corps dans son ensemble qui est sain et si quelque contagion nouvelle s'efforce d'empoisonner, non plus une petite partie de l'Eglise mais l'Eglise tout entière à la fois ! Alors encore son grand souci sera de s'attacher à l’antiquité, qui, évidemment, ne peut plus être séduite par aucune nouveauté mensongère !»
Nous sommes donc bien décidés à continuer notre œuvre de restauration du sacerdoce catholique quoi qu'il arrive, persuadés que nous ne pouvons rendre de meilleur service à l’Eglise, au pape, aux évêques et aux fidèles. Qu'on nous laisse faire l'expérience de la tradition.
Mgr Marcel Lefebvre, Ecône, le 2 août 1976. »
Alors que l’abbé Lorans a minimisé sur Dici.Org les évènements de la visite de Ratzinger en Turquie, comment se fait que plus d’un mois après l’apostasie, il n’existe encore, à notre connaissance, aucune déclaration officielle de Menzingen sur ce grave scandale.
Et lorsque l’on examine comment l’abbé Lorans rend compte sur Dici.org (sous un titre anodin) de cette apostasie de la mosquée bleue, on s’aperçoit que semblant critiquer le faux discours du jésuite Lombardi, il présente néanmoins la posture et les actes de Ratzinger comme une « méditation », il tente d’atténuer l’évènement en établissant un parallèle continu avec la déclaration de Ratisbonne, comme si cette apostasie était une manière de « réparer » les propos de Ratisbonne :
« Après avoir écouté la description du lieu traduite par un interprète, les deux hommes se sont recueillis ensemble en direction de La Mecque. Le pape, invité par son hôte, les yeux fermés et les mains jointes sur le ventre, a médité pendant que le mufti récitait une prière. »
« « La prière » de Benoît XVI dans la Mosquée bleue, « est encore plus significative qu’une excuse » pour ses propos associant l’islam et violence, a affirmé le mufti d’Istanbul, cité par le journal turc Sabah du 1er décembre. Il a également laissé entendre que le geste du pape était prémédité, expliquant à la chaîne d’informations NTV qu’il avait parlé d’une invitation faite au pape avec les responsables du protocole turc, qui auraient à leur tour consulté les autorités du Vatican. « C’était quelque chose de très beau, un beau geste de sa part. Avec sa posture, il a donné un message aux musulmans », a déclaré à Sabah le mufti Mustafa Cagrici. « C’était une attitude encore plus significative qu’une excuse » moins de trois mois après la violente polémique déclenchée par ses propos sur l’islam, a-t-il déclaré au sujet de cette visite qui a fait la Une de la presse turque.
Après lui avoir expliqué comment les musulmans se recueillent devant le mihrab (niche de prière), le mufti a commencé à prier. Les mains croisées sur le ventre, le chef de l’Eglise catholique s’est alors recueilli pendant quelques minutes en silence. « Il a fait preuve d’une grande courtoisie en ne faisant pas le signe de la croix à la fin de la prière et en croisant les mains sur le ventre comme le font les musulmans pendant la prière. Je remercie notre invité », a encore dit le mufti à NTV. » Dici.org, n°146[13]
Et ensuite, commentant très brièvement et en des termes très atténués cette apostasie (le terme n’est jamais employé par Dici.org), l’abbé Lorans ne trouve rien de mieux que d’aller chercher l’autorité de l’universitaire conciliaire René Rémond pour émettre une mise en garde mesurée au sujet des conséquences des actes de Ratzinger :
« La conséquence pratique d’un tel dialogue interreligieux ne peut être que l’indifférentisme, voire le syncrétisme, comme le reconnaît René Rémond, lui aussi cité dans DICI n° 143. Parlant de l’idée « très ancrée dans les mentalités contemporaines qu’aucune religion ne détient seule la totalité de la vérité », ce chrétien progressiste militant n’hésite pas à dire : « l’Eglise elle-même y contribue dans la mesure où, depuis le dernier concile surtout, elle témoigne du respect envers les autres croyances. Les traditions non chrétiennes ne sont plus assimilées à l’erreur. De ce fait, le schéma classique qui préserva si longtemps la cohésion du peuple catholique a volé en éclats : l’opposition tranchée, absolue entre la vérité et l’erreur ». Et d’en tirer la conclusion logique : « L’opinion commune n’est pas très loin de l’idée que les différentes traditions religieuses se valent toutes. Pourquoi alors ne pas aller chercher ailleurs ce qui nous manque, à travers une sorte de voyage ou de tourisme spirituel ? Ce qui peut conduire à une sorte de syncrétisme… » (Le christianisme en accusation, Desclée de Bouwer, 2000, pp. 45-46) » Dici.org, n°146[14]
Il est certain que Dici.org et leurs Directeurs, les abbés Lorans et Sélégny, sont aujourd’hui bien loin des propos que tenait Mgr Lefebvre qu’ils n’invoquent même plus en de si graves circonstances.
Jusqu’à quand ce silence assourdissant de Mgr Fellay, successeur de Mgr Lefebvre, va-t-il durer ? Mgr Lefebvre était-il évêque à se taire devant de si graves actes d’apostasie ?
Quel est le devoir d’un évêque, qui appartient à l’Eglise enseignante, gardien de la foi, sinon d’étudier particulièrement dans les temps présents et en toute objectivité, sans contrainte, la saine doctrine, le Droit Canon, mais aussi les prophéties, et ainsi de comparer les faits avec ce qui est prédit et de passer aux applications pratiques en dénonçant le scandale, en désignant l’hérétique et l’apostat, afin de protéger le petit troupeau des fidèles de toute confusion, toute ruse, toute séduction par « les antichrists qui siègent aujourd’hui à Rome » ?
Si les évêques se taisent, faudra-t-il que les pierres crient ?
Continuons le bon combat
Abbé Michel Marchiset
Le Saint-Siège appuie l'entrée de la Turquie en Europe[15]
Dans une interview exclusive accordée à "La Documentation catholique", le cardinal Tarcisio Bertone, secrétaire d'État de Benoît XVI, considère que l'Europe ferait une erreur en se fermant à la Turquie, même si ce pays pourrait appartenir à un deuxième cercle
Oui à la Turquie en Europe, même si elle pourrait n’appartenir qu’à un « second cercle ». La position du Saint-Siège est cette fois claire, sans ambiguïté, comme elle n’avait jamais encore été exprimée si nettement à ce niveau. Ce n’est pas Benoît XVI qui parle, mais son bras droit, le cardinal Tarcisio Bertone, secrétaire d’État.
Pour sa première interview en français depuis sa nomination à ce poste le 15 septembre, il a choisi La Documentation catholique, bimensuel édité par Bayard , dont le numéro du 7 janvier 2007 inaugure une nouvelle formule.
Certes, explique ce salésien devenu homme clé du Vatican, l’Église catholique n’a pas de « pouvoir particulier pour favoriser l’entrée de la Turquie en Europe ou y opposer un veto ». Mais, ajoute-t-il, « il semble bien que l’Europe sans la Turquie ne bénéficierait plus de ce pont entre l’Orient et l’Occident que la Turquie a toujours été au cours de l’Histoire ».
L’ancien archevêque de Gênes sait de quoi il parle : « La Turquie est depuis longtemps un partenaire de l’Europe. Ainsi, la République de Gênes entretenait de bonnes relations avec les Turcs, et c’est pour pouvoir commercer avec eux que l’Angleterre a acquis la bannière de saint Georges des mains des Génois afin d’entrer dans les ports ottomans. »
Une intégration "par cercles concentriques"
Autres arguments, plus actuels, avancés par l’homme d’Église : « Aujourd’hui, la Turquie connaît un système de laïcité particulier et un régime qui tend vers plus de démocratie. Il est de l’intérêt de l’Europe de l’aider à être une véritable démocratie pour consolider toujours plus un système de valeurs. Laisser la Turquie hors de l’Europe risque en outre de favoriser le fondamentalisme islamiste à l’intérieur du pays. »
Sur un plan très concret, le cardinal Bertone estime que « l’intégration à l’Europe peut se réaliser par cercles concentriques, avec un premier cercle des pays historiquement européens, actuellement réunis dans la zone euro, et un deuxième niveau pour ceux qui en sont plus éloignés ».
Cette interview, recueillie après le voyage de Benoît XVI en Turquie (28 novembre-1er décembre 2006), a l’avantage de clore un débat quant à la position précise de l’Église catholique sur ce dossier épineux. Il avait été rouvert par l’élection du cardinal Ratzinger au siège pontifical, car, en tant que préfet de la Congrégation pour la doctrine de la foi, le futur pape s’était publiquement opposé à l’entrée de la Turquie en Europe. Et, plus récemment, lors de ce voyage, avec les déclarations du premier ministre turc Erdogan.
Les polémiques de Ratisbonne relèvent "de l'archéologie"
À peine sorti d’un entretien en tête à tête avec le pape à l’aéroport d’Ankara, l’homme politique avait affirmé en effet devant les caméras que Benoît XVI était d’accord pour l’entrée de la Turquie en Europe. Cela avait laissé sceptiques plus d’un observateur, vu les intérêts du gouvernement turc dans cette affaire.
Un aspect que n’élude pas le cardinal Bertone dans cette interview : « La rencontre avec M. Recep Tayyip Erdogan n’était pas prévue mais attendue. D’un point de vue de politique intérieure, il était à l’évidence de l’intérêt du premier ministre turc de rencontrer le pape. En cela il a fait preuve d’une grande sagesse politique. Ce contact a été très positif et procure aux Turcs une bonne carte de visite pour l’entrée de la Turquie en Europe. »
Autre point fort de cet entretien, le commentaire du plus proche collaborateur du pape sur la controverse de Ratisbonne qui a suivi le discours de Benoît XVI dans l’université de cette ville le 12 septembre dernier (pour consulter notre dossier "Benoît XVI et l'islam", cliquez ici) : « Les clarifications données par le pape ont permis de comprendre son intention limpide de poursuivre, à partir de son discours de Ratisbonne, un débat sur la foi et la raison. Il ne s’agissait pas du tout d’une polémique avec les musulmans, qu’il n’a pas stigmatisés. D’ailleurs, quelque temps après, des intellectuels et des dirigeants musulmans l’ont bien compris. Le rôle de l’Église dans le dialogue interreligieux est bien reconnu au-delà du cadre de l’Église elle-même. (…) Pour quelques observateurs, après le voyage du pape en Turquie, “les polémiques au sujet de Ratisbonne relèvent donc de l’archéologie”. »
L'Eglise travaille au dialogue au Proche-Orient
Enfin, parmi d’autres sujets dont la question de l’unité des chrétiens, l’actualité du Proche-Orient et du Liban apparaît aux yeux de celui qui supervise la diplomatie du Vatican comme « un enjeu majeur de 2007 ».
S’il confirme que l’Église catholique souhaite qu’une « conférence internationale » se réunisse sans tarder – « il est plus urgent que jamais d’obtenir au niveau international un résultat, si petit soit-il, pour débloquer la situation » –, le cardinal révèle que l’Église « active tous les canaux possibles, y compris avec les chrétiens non catholiques de cette région, pour créer les plates-formes de dialogue et de convergence sur des objectifs précis ».
Cette livraison de La Documentation catholique propose aussi un portrait du cardinal Tarcisio Bertone – les portraits feront désormais partie des rubriques de cette nouvelle formule – et, bien sûr, l’intégralité des textes prononcés par Benoît XVI lors de son voyage en Turquie.
Jean-Marie GUENOIS
La Documentation catholique, n° 2371 du 7 janvier 2007.
Le pape dresse un bilan de l'année 2006 : Discours à la curie romaine (III)
ROME, Dimanche 24 décembre 2006 (ZENIT.org) – Nous publions ci-dessous la troisième et dernière partie du discours que le pape a prononcé en présence des cardinaux et des membres de la Famille pontificale et de la Curie romaine qu'il a reçus dans la salle Clémentine du Palais apostolique pour leur présenter ses vœux de Noël, vendredi 22 décembre. Dans ce discours, que nous avons publié en trois volets, le pape dresse un bilan de l'année écoulée. Dans cette troisième partie il évoque l'importance du dialogue avec les autres religions, son voyage en Turquie, une lettre qu'il a reçue du patriarche Bartholomaios… (Pour la première partie, cf. Zenit, 22 décembre, pour la deuxième partie, cf. Zenit, 24 décembre).
* * *
L'autre grand thème lié à celui de Dieu est le thème du dialogue. Le cercle intérieur du dialogue complexe qui est aujourd'hui nécessaire, l'engagement de tous les chrétiens pour l'unité, est apparu de façon évidente au cours des Vêpres œcuméniques dans la Cathédrale de Ratisbonne, où, outre les frères et sœurs de l'Eglise catholique, j'ai pu rencontrer de nombreux amis orthodoxes, et chrétiens évangéliques.
Dans la récitation des Psaumes et dans l'écoute de la Parole de Dieu, nous étions tous réunis, et il est significatif que cette unité nous ait été donnée. La rencontre avec l'Université était consacrée — comme il se doit — au dialogue entre foi et raison. A l'occasion de ma rencontre avec le philosophe Jürgen Habermas, il y a quelques années, à Munich, ce dernier avait dit que nous aurions besoin de penseurs capables de traduire les convictions codées de la foi chrétienne dans le langage du monde sécularisé pour les rendre ainsi à nouveau efficaces. En effet, il devient toujours plus évident que le monde a un besoin urgent du dialogue entre foi et raison. Emmanuel Kant, en son temps, avait vu exprimée l'essence de la philosophie des Lumières dans le dicton «sapere aude» : dans le courage de la pensée qui ne laisse aucun préjugé la mettre dans l'embarras. Eh bien, la capacité cognitive de l'homme, sa domination sur la matière à travers la force de la pensée, a accompli entre-temps des progrès alors inimaginables.
Mais le pouvoir de l'homme, qui s'est accru entre ses mains grâce à la science, devient toujours plus un danger qui menace l'homme lui-même et le monde La raison visant entièrement à s'emparer du monde n'accepte plus de limites. Elle est sur le point de traiter désormais l'homme lui-même comme le simple sujet de sa production et de son pouvoir. Notre connaissance s'accroît, mais dans le même temps, on assiste à un aveuglement progressif de la raison en ce qui concerne ses propres fondements; en ce qui concerne les critères qui lui confèrent son orientation et son sens. La foi dans ce Dieu qui est la Raison créatrice de l'univers en personne, doit être accueillie par la science de façon nouvelle comme un défi et une chance. Réciproquement, cette foi doit reconnaître à nouveau son ampleur intrinsèque et son bien-fondé. La raison a besoin du Logos qui est à l'origine de tout et qui est notre lumière; la foi, pour sa part, a besoin du dialogue avec la raison moderne, pour se rendre compte de sa grandeur et être à la hauteur de ses responsabilités. C'est ce que j'ai tenté de souligner dans mon discours à Ratisbonne Il s'agit d'une question qui n'est absolument pas de nature uniquement académique ; notre avenir à tous est contenu dans cette question.
A Ratisbonne, le dialogue entre les religions ne fut évoqué que de façon marginale et sous un double point de vue. La raison sécularisée n'est pas en mesure d'entrer dans un véritable dialogue avec les religions. Si elle demeure fermée face à la question sur Dieu, cela finira par conduire à l'affrontement entre les cultures. L'autre point de vue concernait l'affirmation selon laquelle les religions doivent se rencontrer dans le cadre de leur devoir commun de se placer au service de la vérité et donc de l'homme.
La visite en Turquie m'a offert l'occasion d'exprimer également publiquement mon respect pour la religion musulmane, un respect, d'ailleurs, que le Concile Vatican II (cf. Déclaration Nostra aetate, n. 3), nous a indiqué comme un devoir. Je voudrais à présent exprimer une fois de plus ma gratitude envers les Autorités de la Turquie et envers le peuple turc, qui m'a accueilli avec une si grande hospitalité et qui m'a offert des journées de rencontre inoubliables.
Dans un dialogue à intensifier avec l'Islam, nous devrons garder à l'esprit le fait que le monde musulman se trouve aujourd'hui avec une grande urgence face à une tâche très semblable à celle qui fut imposée aux chrétiens à partir du siècle des Lumières et à laquelle le Concile Vatican II a apporté des solutions concrètes pour l'Eglise catholique au terme d'une longue et difficile recherche. Il s'agit de l'attitude que la communauté des fidèles doit adopter face aux convictions et aux exigences qui s'affirment dans la Philosophie des Lumières. D'une part, nous devons nous opposer à la dictature de la raison positiviste, qui exclut Dieu de la vie de la communauté et de l'organisation publique, privant ainsi l'homme de ses critères spécifiques de mesure. D'autre part, il est nécessaire d'accueillir les véritables conquêtes de la philosophie des Lumières, les droits de l'homme et en particulier la liberté de la foi et de son exercice, en y reconnaissant les éléments essentiels également pour l'authenticité de la religion. De même que dans la communauté chrétienne, il y a eu une longue recherche sur la juste place de la foi face à ces convictions — une recherche qui ne sera certainement jamais conclue de façon définitive — ainsi, le monde musulman également, avec sa tradition propre, se trouve face à la grande tâche de trouver les solutions adaptées à cet égard. Le contenu du dialogue entre chrétiens et musulmans consistera en ce moment en particulier à se rencontrer dans cet engagement en vue de trouver les solutions appropriées. Nous chrétiens, nous sentons solidaires de tous ceux qui, précisément sur la base de leur conviction religieuse de musulmans, s'engagent contre la violence et pour l'harmonie entre foi et religion, entre religion et liberté. En ce sens, les deux dialogues dont j'ai parlé s'interpénètrent.
Enfin, à Istanbul, j'ai pu vivre une fois de plus des heures heureuses de proximité œcuménique lors de la rencontre avec le Patriarche œcuménique Bartholomaios Ier. Il y a quelques jours, il m'a écrit une lettre dont les paroles de gratitude provenant du plus profond du cœur m'ont fait revivre l'expérience de communion de ces journées. Nous avons fait l'expérience d'être frères non seulement sur la base de paroles et d'événements historiques, mais du plus profond de l'âme; d'être unis par la foi commune des Apôtres jusque dans notre pensée et nos sentiments personnels. Nous avons fait l'expérience d'une unité profonde dans la foi et nous prierons le Seigneur avec encore plus d'insistance afin qu'il nous donne bientôt la pleine unité dans le partage commun du Pain. Ma gratitude profonde et ma prière fraternelle vont en cette heure au Patriarche Bartholomaios et à ses fidèles, ainsi qu'aux diverses communautés chrétiennes que j'ai pu rencontrer à Istanbul. Espérons et prions pour que la liberté religieuse, qui correspond à la nature profonde de la foi et est reconnue dans les principes de la Constitution turque, trouve dans des formes juridiques adéquates comme dans la vie quotidienne du Patriarcat et des autres communautés chrétiennes une réalisation concrète toujours croissante.
«Et erit iste pax» — telle sera la paix, dit le prophète Michée (5, 4) en ce qui concerne le futur dominateur d'Israël, dont il annonce la naissance à Bethléem. Aux pasteurs qui gardaient leurs brebis dans les champs autour de Bethléem, les anges dirent: celui que l'on attendait est arrivé. «Sur la terre paix aux hommes» (Lc 2, 14). Lui-même a dit à ses disciples: «Je vous laisse la paix; c'est ma paix que je vous donne» (Jn 14, 27). C'est de ces paroles que s'est développé le salut
liturgique: «La paix soit avec vous». Cette paix qui est communiquée dans la liturgie est le Christ lui-même. Il se donne à nous comme la paix, comme la réconciliation au-delà de toute frontière. Là où Il est écouté se multiplient les îlots de paix. Nous, hommes, aurions voulu que le Christ bannisse une fois pour toutes les guerres, qu'il détruise les armes et établisse la paix universelle. Mais nous devons apprendre que la paix ne peut être atteinte uniquement de l'extérieur à travers des structures et que la tentative de l'établir par la violence ne conduit qu'à une violence supplémentaire. Nous devons apprendre que la paix — comme le disait l'ange de Bethléem —est liée à l'eudokia, à l'ouverture de nos cœurs à Dieu. Nous devons apprendre que la paix ne peut exister que si la haine et l'égoïsme sont surmontés de l'intérieur. L'homme doit être renouvelé de l'intérieur, il doit devenir un homme nouveau, différent. Ainsi, la paix dans ce monde demeure toujours faible et fragile. Nous en souffrons. C'est précisément pour cela que nous sommes d'autant plus appelés à nous laisser pénétrer intérieurement par la paix de Dieu, et à apporter sa force dans le monde. Dans notre vie doit se réaliser ce qui a eu lieu en nous dans le Baptême de façon sacramentelle: la mort de l'homme ancien et ainsi la renaissance de l'homme nouveau. Et nous prierons toujours à nouveau le Seigneur avec insistance: Secoue nos cœurs! Fais de nous des hommes nouveaux! Aide-nous afin que la raison de la paix l'emporte sur la folie de la violence! Fais de nous les messagers de ta paix!
Que la Vierge Marie, à laquelle je vous confie, ainsi que votre travail, nous obtienne cette grâce. A chacun de vous ici présent et aux personnes qui vous sont chères, je renouvelle mes vœux les plus fervents, tandis que je vous donne avec affection ma Bénédiction apostolique, en l'étendant aux collaborateurs des divers dicastères et Bureaux de la Curie Romaine et du Governorat de l'Etat de la Cité du Vatican. Bon Noël et tous mes vœux également pour la Nouvelle Année.
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[1] http://www.speroforum.com/site/article.asp?idarticle=6939
[2] http://www.traditioninaction.org/RevolutionPhotos/A184rcRatzMosque.htm
[3] http://www.speroforum.com/site/article.asp?idarticle=6874
[4] http://www.traditioninaction.org/religious/m012rpRatzingerInMosque.html
[5] http://www.speroforum.com/site/article.asp?idarticle=6939
[6] http://www.vatican.va/holy_father/benedict_xvi/audiences/2006/documents/hf_ben-xvi_aud_20061206_en.html
[7] http://www.asianews.it/index.php?l=en&art=7894&theme=5
[8] http://www.novusordowatch.org/archive2006-07.htm#C
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[10] Nous ne pouvons qu’encourager les intervenants des Forums qui produisent un véritable travail de recherches et d’analyses
[11] Message de Virgo-Maria.org du 29 décembre 2006 : http://www.virgo-maria.org/articles/2006/VM-2006-12-29-A-00-Portrait_de_Ratzinger_1.pdf
[12] http://gestadei.bb-fr.com/ftopic599.La-filiation-de-Ratzinger.htm
[13] http://www.dici.org/actualite_read.php?id=1374
[14] http://www.dici.org/actualite_read.php?id=1374
[15] http://www.leforumcatholique.org/message.php?num=251948