Virgo-Maria.org

Gaude, Maria Virgo, cunctas hæreses sola interemisti.

(Tractus Missæ Salve Sancta Parens)

mercredi 31 janvier 2007

Ce message peut être téléchargé au format PDF sur notre site http://www.virgo-maria.org/.

Mgr Williamson, encore un infiltré (de substitution) ?

Le futur successeur de Mgr Fellay briguant la tête d’une fausse structure qui refuserait le ralliement ?

Dans Rivarol, le 12 janvier 2007, l’ancien Anglican (variante méthodiste) se pose de façon tonitruante en pseudo-opposant et invoque des raisons fallacieuses qui confortent objectivement le Motu Proprio de Ratzinger, étape n°1 de la « réforme de la réforme ». Veut-il jouer au conducteur de la voiture-balai de la Tradition ?

Il refuse toujours que lui soit posée publiquement la question angoissante de la confusion des Sacerdoces qui lui a été adressée par « La lettre solennelle aux évêques de la FSSPX »[1]

Nous avons déjà mis en évidence le véritable rôle dont, en accord avec la complaisance des médias internationaux, l’ancien anglican (variante méthodiste) s’est auto-investi.

Un lecteur de Virgo-Maria.org, nous livre son appréciation sur l’ancien anglican-méthodiste :

« Bien que d’ordinaire quelque peu sceptique en ce qui concerne les histoires de conspiration, j’ai entendu au fil des années diverses personnes affirmer que Mgr Williamson (plutôt qu’un “crypto-Anglican”) serait un “infiltré” dont l’objectif réel serait d’identifier, et rassembler pour la neutraliser toute véritable opposition aux modernistes. Même si, de fait, il n’était pas un infiltré, ses déclarations et ses initiatives produisent les mêmes effets délétères. »

1.     Mgr Williamson, le protecteur discret mais efficace de l’abbé Celier.. 2

2.     Mgr Williamson, encore un infiltré ?.. 2

3.     Les origines religieuses anglicano-méthodistes de Mgr Williamson.. 3

4.     La spiritualité de l’ « enthousiasme », une technique de manipulation psychologique par Mgr Williamson.. 4

5.     L’absence de crédit de Mgr Williamson parmi les catholiques traditionalistes anglais.. 4

6.     Une stratégie « politique » de Mgr Williamson de substitution, a priori anti-Mgr Fellay.. 4

7.     Du « gateau empoisonné » (Vatican II) aux propos empoisonnés de Mgr Williamson.. 6

1- Mgr Williamson passe sous silence la confusion des sacerdoces qui va naître de la promulgation du Motu proprio. 7

2 -  Mgr Williamson passe sous silence le problème du magistère de Vatican II 9

3 – Comment Mgr Williamson passe sous silence les véritables arguments qui lui permettaient de ne pas être hors sujet sur le problème de la légitimité des autorités de L’Eglise conciliaire. 13

4 - Les graves erreurs sur la notion d’Eglise, les propositions provocantes et les opinions contradictoires de Mgr Williamson.. 17

5 - Conclusion.. 19

1.      Mgr Williamson, le protecteur discret mais efficace de l’abbé Celier

En 1995, Mgr Williamson intervient personnellement auprès du Père Innocent-Marie afin de protéger l’abbé Celier

Mgr Williamson est intervenu en 1995 afin d’empêcher Avrillé (Le Sel de la terre) de réfuter entièrement l’ouvrage naturaliste de philosophie que l’abbé Celier venait de publier (« Le Dieu mortel »). Profondément naturaliste, ce livre aurait dû être écarté. Les dominicains d’Avrillé avaient commencé la réfutation et la dénonciation du contenu de cet ouvrage en 1995. Ils furent arrêtés dans leur élan sur l’intervention de Mgr Williamson auprès du Père Innocent-Marie. Une telle sanction aurait certainement évité à la Tradition de voir l’abbé Celier occuper une place importante pendant plus de treize ans. Les dégâts sont irréversibles : toute une génération qui se croit formée n’est en réalité que déformée et désarmée intellectuellement. Mgr Williamson et Avrillé en portent la responsabilité.

L’abbé Celier venait d’être promu en 1994, comme directeur des Editions Clovis et de la revue Fideliter. L’année précédente, en 1993, cet l’abbé avait attaqué Jean Vaquié et son œuvre, dans un pamphlet publié aux Editions Grichat (La nuit tous les chats sont gris, l’abbé Celier serait-il un éternel adolescent ?), sous le titre « L’Ecole des Cahiers Barruel – L’avenir d’une illusion ».

En 1989, Mgr Lefebvre soutient Jean Vaquié que l’abbé Celier attaquera après leur mort à tous deux

Jean Vaquié et les Cahiers Barruel ont accompli un énorme travail afin de dénoncer la gnose et l’école de l’ésotérisme chrétien. Ce travail fut salué et encouragé par Mgr Lefebvre qui l’exprima dans une lettre :

« Mgr Lefebvre exprime ses vives félicitations et sa profonde reconnaissance à Monsieur Jean Vaquié pour le remarquable ouvrage qu’il a rédigé sur l’Ecole de l’ésotérisme chrétien (la gnose).

Ce faisant il réalise le désir de Léon XIII et de saint Pie X disant qu’il faut enlever le masque de ces gens qui se déguisent en catholiques pour mieux faire passer leurs doctrines perverses.

Que Dieu le bénisse ! ». signé Mgr Lefebvre, lettre à Jean Vaquié, le 27 septembre 1989[2] 

L’abbé Celier agissait dès 1993 afin de tenter de disqualifier ceux qui dénoncent le danger du développement de la pensée gnostique dans les milieux catholiques. En 2003 il reprendra ce travail sous un pseudo (Paul Sernine, anagramme d’Arsène Lupin), avec son complice d’alors l’abbé de Tanoüarn, dans une brochure faite de sophismes, La Paille et le sycomore, et qui devait soulever l’indignation de tous les fidèles bien formés. A aucun moment Mgr Williamson n’interviendra pour dénoncer cette manœuvre typiquement moderniste de l’abbé Celier.

2.      Mgr Williamson, encore un infiltré ?

Il anime le pôle d’une fausse opposition, par des déclarations aussi vaines que tonitruantes, tout en veillant attentivement, de concert avec la direction d’Avrillé et du Sel de la terre (Père Pierre-Marie Geoffroy de Kergorlay), avec le directeur de Sous la bannière (Adrien Loubier de Bonnet de Villers), à étouffer soigneusement toutes les études qui pourraient aboutir sur des points fondamentaux du combat contre la révolution dans l’Eglise.

Mgr Williamson détourne la Tradition des vrais arguments en l’égarant dans des arguments flous et inconsistants

Dans ses déclarations en particulier, son procédé consiste à veiller à occulter systématiquement les véritables arguments précis du combat, pour leur substituer des arguments flous et particulièrement faibles et aisément réfutables, arguments dont les ennemis de la Tradition ne peuvent que se réjouir entr’eux. Il s’agit d’un comportement de sabordage du vrai combat de la résistance catholique devant les menées de l’abbé apostat Ratzinger.

Dernier point en date, la publication d’un texte de quelques pages de l’abbé Calderon (Sel de la terre, n°58) qui enseigne au Séminaire de La Reja dirigé par Mgr Williamson, texte qui fait fi de toutes les études et réfutations déjà publiées par le CIRS[3], en faisant mine devant ses lecteur de les ignorer, afin de continuer à maintenir devant eux, contre l’évidence et en dépit des réfutations déjà publiées, la fausse démonstration de validité sacramentelle du nouveau rite conciliaire de consécration épiscopale de Dom Botte-Lécuyer, reprise, à l’insu des lecteurs, sous la signature du Père Pierre-Marie Geoffroy de Kergorlay dans le n°54 du Sel de la Terre de novembre 2005.

3.      Les origines religieuses anglicano-méthodistes de Mgr Williamson

Nous recevons des confidences de clercs au sujet de Mgr Williamson. Elles nous permettent d’affiner notre jugement sur ce personnage clé dans le plan de verrouillage de l’œuvre de Mgr Lefebvre, afin de la paralyser et d’en permettre la prise de contrôle par Ratzinger. Voici l’une de ces réactions :

« Il n’était pas un Anglican. Son environnement religieux renvoyait à ce que l’on appelle communément en Angleterre sous le terme de “chapelle” — en fait évangélique protestant ou Méthodiste/Calviniste. Ce genre de groupes religieux ne s’intéressent pas à la Liturgie, à la “high church” ni à un statut “uni-mais non absorbé” avec Rome (à la manière de Lord Halifax ou des Conversations de Malines).

J’ai rencontré beaucoup d’Anglicans, et je puis vous assurer que Mgr Williamson n’a pas une mentalité proprement Anglicane. »

Nous tempérons ce jugement de notre lecteur.

Le Professeur Tighe[4] a montré dans son étude sur la Diaspora anglicane que la question de l’identité anglicane est chose délicate. Elle demeure aujourd’hui le point commun, mais aussi le prisme à travers lequel apparaissent toutes les variantes des « Anglicans permanents », en rupture avec l’Anglicanisme officiel.

De même, le Père Van de Pol classe en 1967 les Méthodistes dans les courants issus de la révolution liturgique anglicane. Il les distingue et même les oppose aux Anglo-catholiques.

« La via media de l'anglicanisme, dès lors, n'est pas une voie entre l'Église catholique et la Réforme ; elle se tient expressément à égale distance entre l'extrémiste du moyen âge finissant d'une part, et l'extrémiste puritain d'après la Réforme d'autre part. En principe, l'anglicanisme s'est, dans ses déclarations officielles, tenu du côté de la Réforme. Mais en même temps il a refusé de se séparer de l'Église catholique. L'anglicanisme a toujours nourri la conviction que le Concile de Trente n'a accompli que la moitié de sa tâche et n'a pas réussi à purifier l'Église catholique des idées, des doctrines, des habitudes et des pratiques médiévales qui, selon la conviction des anglicans, sont opposées au pur catholicisme, celui de l'Écriture et de l'antiquité chrétienne.

C'est pourquoi l'Église anglicane s'est toujours considérée elle-même comme le prolongement réformé de l'Église catholique en Angleterre. Elle a toujours attaché une grande importance à une organisation ecclésiastique et à une liturgie qui manifestent clairement la continuité avec l'Église d’avant la Réforme.

La marque principale et caractéristique de l'anglicanisme est originairement la modération, qu'il importe de ne pas confondre avec la comprehensiveness. Cette dernière, souvent louée, mais aussi considérée comme une faiblesse, est l'empreinte d'une époque postérieure, bien qu'elle soit liée à la tendance humaniste qui fut toujours plus puissante dans les Églises anglicanes que dans les Églises «réformées» et luthériennes. En définitive, la «comprehensiveness» est un produit du latitudinarisme du xviiè siècle, ainsi que des tendances apparentées des xviiiè et xixè siècles, le libéralisme et le rationalisme.

Jusqu'au xviiiè siècle, l'Église anglicane a tenté de maintenir une certaine uniformité. Elle ne put empêcher, cependant, des courants plus récents, tels le méthodisme et l’anglo-catholicisme, d'obtenir un droit de cité de façon durable jusqu'à notre époque. C'est là que réside la cause principale de l'actuelle comprehensiveness de l'anglicanisme.

L'anglo-catholicisme est la tendance qui a rencontré la plus forte opposition. Les anglicans de l'aile évangélique (low Church), mais aussi bon nombre de modernistes (broad Church) ont la conviction que la tendance romanisante est fondamentalement opposée au caractère et à la position de l'anglicanisme authentique. On ne pourrait, dès lors, commettre méprise plus grande que de juger l'anglicanisme sur le seul anglo-catholicisme et de ranger en conséquence l'Église anglicane parmi les Églises de type «catholique». Puisse la documentation présentée dans la suite de cet ouvrage en apporter la preuve convaincante. »[5]

La jeunesse de Mgr Williamson devrait donc être rattachée, au sein de la comprehensiveness (exhaustivité) anglicane, à la variante méthodiste. Cette origine « méthodiste » de Mgr Williamson est très inquiétante. Il ne provient pas du milieu de l’Anglo-Catholicisme, mais d’une variante de l’Anglicanisme très proche de la Réforme protestante.

4.      La spiritualité de l’ « enthousiasme », une technique de manipulation psychologique par Mgr Williamson

Poursuivons la citation de notre lecteur :

« Sa manière de concevoir la religion est celle de l’’“enthousiasme.” En dépit du fait qu’il utilise un langage Thomiste, la spiritualité qu’il promeut est celle d’une manipulation psychologique simulant la piété ignatienne. Il maintient ceux dont il a la direction, dans l’expectative – tout spécialement les séminaristes — en énonçant des propositions provocantes, en émettant des opinions contradictoires, agissant à l’occasion de manière très singulière, pour enfin jauger les réactions pour voir qui va protester.

Au fil des ans, des anciens séminaristes du séminaire de la FSSPX s’en sont ouverts à moi. Et je connais au moins deux séminaristes que Mgr Williamson a détruit de cette manière.

A la différence de ceux d’entre nous qui avions sucé le Catholicisme au berceau, et qui savions à quoi ressemblait réellement l’Eglise avant Vatican II, le seul “Catholicisme” dont Mgr Williamson ait pu faire l’expérience se limite à la version particulière pratiquée à Ecône. »

N’est-ce pas cette « spiritualité de l’enthousiasme » que pratique à nouveau Mgr Williamson dans son interview par Jérôme Bourbon par son éloge du martyre, alors qu’il vient de tenir des propos triviaux sur les « gâteaux » ?

5.      L’absence de crédit de Mgr Williamson parmi les catholiques traditionalistes anglais

Et notre lecteur continue :

« Il est pris sérieusement pour un “dur” par les Français, les Allemands et les Américains (ces derniers étant toujours assez stupides pour ne pas manquer d’être impressionnés par un bon accent British), mais ce n’est là qu’un cas d’application de la maxime “Omne ignotum pro magnifico est.”

Les Traditionalistes en Angleterre (on me l’a répété plusieurs fois) ne le prennent pas au sérieux, aussi n’a-t-il jamais entrepris aucun apostolat là-bas.

Mon pronostic : au cas, peu probable, où Mgr Fellay signerait un accord avec Ratzinger, Mgr. Williamson prendrait la tête d’un petit groupe de dissidents sous la bannière, non du sédévacantisme, mais de la “fidélité à la véritable ligne de Mgr. Lefebvre.”

L’Abbé Marchiset a rendu un grand service en fournissant un excellent résumé de toutes les démarches étranges de Mgr Williamson au cours de l’année passée.

Bien que d’ordinaire quelque peu sceptique en ce qui concerne les histoires de conspiration, j’ai entendu au fil des années diverses personnes affirmer que Mgr Williamson (plutôt qu’un “crypto-Anglican”) serait un “infiltré” dont l’objectif réel serait d’identifier, et rassembler pour la neutraliser toute véritable opposition aux modernistes. Même si, de fait, il n’était pas un infiltré, ses déclarations et ses initiatives produisent les mêmes effets délétères[6].

Nous lisons Virgo Maria avec grand intérêt.”

***

6.      Une stratégie « politique » de Mgr Williamson de substitution, a priori anti-Mgr Fellay

Cette strategie politique vise à morceler la FSSPX et a en neutraliser les elements exclus en les ecartant de la question explosive de l’invalidité des sacres conciliaires

L’intervention de Mgr Fellay se produit une semaine après que Mgr Fellay ait délivré, en substance, un message de « non possumus » à Paris. Nous disons bien : à Paris, car nous sommes en effet obligés de constater que les fidèles de province ou du monde entier n’ont pas eu connaissance du vrai message de cette conférence.

L’indignation des fidèles face à la censure de la conférence de Mgr Fellay par les infiltrés

Contrairement aux usages, les abbés de Suresnes, ainsi que les abbés Lorans et Sélégny s’obstinent à ne pas rendre public l’enregistrement des propos de leur Supérieur général, alors que l’affaire commence à faire grand bruit parmi les fidèles qui s’indignent d’être ainsi privé des propos de Mgr Fellay. Le voile commence à se déchirer sur les méthodes de la faction qui tient Suresnes et les médias de la FSSPX.

Le véritable message de Mgr Fellay a donc été censuré par les infiltrés, comme nous l’avons expliqué dans un précédent envoi. A ce jour il est donc toujours censuré (sauf pour les lecteurs de Virgo-Maria.org).

Mgr Williamson a choisi, avec la complaisance de Jérôme Bourbon, d’intervenir dans Rivarol, donc en France et nous remarquons qu’il ne fait ses confidences à aucun des supports de la Tradition. Ni Fideliter, ni DICI, ni Les Nouvelles de chrétienté, ni SI SI NO NO, ni même La Porte Latine ne le citent, même pas en écho. On ne le lit seulement que dans Sous la Bannière, dans Minute et aujourd’hui dans Rivarol.

Un rôle trop fabriqué d’ « opposant » et de substitution à venir

Là encore nous nous posons quelques questions. Pourquoi ? S’agit-il d’une stratégie concertée avec le réseau des infiltrés qui tient les médias de la FSSPX ? Ainsi, le comportement des infiltrés modernistes place (d’un commun accord de ceux-ci ?) Mgr Williamson dans une position médiatique d’exclu, d’opposant, comme s’il s’agissait de l’associer dans l’esprit des fidèles et des abbés à un futur chef de substitution à un Mgr Fellay qui aurait rallié.

Dans cette interview, Mgr Williamson anticipe sur un éventuel ralliement de Mgr Fellay à la Rome antichrist, et adopte la posture du chef du dernier bastion qui serait fidèle à Mgr Lefebvre.

Annonce fracassante, il se déclare prêt à sacrer des évêques.

Qui donc ? Le Père Pierre-Marie de Kergorlay (dans le nouveau rite de Dom Botte-Lécuyer « certainement valide » !) ? L’abbé Calderon, cette gloire de la théologie sacramentelle? L’abbé Celier, son protégé, et dont Jean Madiran vient d’écrire dans Présent, que le Directeur de la revue Fideliter mériterait de devenir évêque ?

Enorme !

Mgr Williamson, un Fellay-vacantiste ?

Cette annonce de nouveaux sacres par Mgr Lefebvre tombe à plat car le sujet est-il vraiment d’actualité ? Mgr Williamson se prend-t-il pour Mgr Lefebvre ? Il se comporte comme si Mgr Fellay avait déjà signé et que la place de successeur de Mgr Lefebvre était vacante.

La véritable raison de cette annonce fracassante de Mgr Williamson est sans doute très prosaïque, il souhaite envoyer un message aux abbés qui seraient tenter de ne pas suivre le ralliement en les incitant à se rallier à sa bannière. « Sous la bannière » de Mgr Williamson ? Il attise également ainsi les ambitions épiscopales de certains.

La stratégie subversive des deux anneaux dévoilée par le sataniste abbé Rocca

Aussi nous faut-il rappeler pour bien comprendre ce qui se dessine, cette confidence, en 1889, du sataniste chanoine Rocca (dans "Glorieux centenaire" , p. 447, ouvrage de référence, disponible aux Editions Saint-Remi sous le titre « Nouveau Monde ») au sujet des ennemis de Notre Seigneur Jésus-Christ qui dirigent le complot contre Son Eglise :

"Ils forment en ce moment un anneau qui se rompra par le milieu ; et chacune de ses deux moitiés formera un autre anneau. Cette scission va se faire : il y aura l’anneau des rétrogrades, et il y aura l’anneau des progressistes".

Ce qui veut dire qu’ils choisissent l’heure de la rupture, et par conséquent savent s’organiser avant, et surtout qu’ils choisissent à l’avance le chef des rétrogrades et le mettent sur orbite afin de bien contrôler la résistance, c’est-à-dire le deuxième anneau.

Mgr Williamson destiné à contrôler le deuxième anneau, à l’image des « sacres » anglicans de Denver ?

Ainsi le but de Mgr Williamson serait d’éviter que ne se constitue une nouvelle Fraternité ou autre société cléricale, qui se réclamerait de Mgr Lefebvre et adopterait les conclusions désormais factuellement et publiquement démontrées sur l’invalidité sacramentelle du nouveau rite de consécration épiscopale de Dom Botte-Lécuyer. Dans le plan de l’ennemi, il est très important qu’aucune structure organisée, a fortiori internationale, ne pose les véritables questions qui embarrasseraient la Rome apostate de l’abbé Ratzinger et amorceraient le début du crépuscule pour les responsables de l’Eglise conciliaire.

En agissant ainsi (agent convaincu ou simple agent manipulé par des tireurs de ficelle de l’ombre ?), l’ancien anglican-méthodiste s’apprête à reproduire sur les ruines de la FSSPX explosée, le schéma déjà appliqué au sein de l’anglicanisme permanent par les 4 sacres de Denver de 1979 et leurs suites.

Mgr Williamson de mèche avec les infiltrés modernistes ?

Nous avons rapporté comment le Professeur Tighe a décrit cette atomisation de l’anglicanisme où les groupuscules vont de scission en éclatement, chaque faction prétendant représenter la « véritable identité anglicane ». Nous aurions alors des groupes, issus de la FSSPX, refusant le ralliement, et prétendant chacun défendre le « véritable héritage de Mgr Lefebvre ».

C’est dans un tel contexte que Mgr Williamson jouerait un rôle en veillant à ce que ces groupes développent des argumentations bancales qui ne posent jamais les véritables questions.

Curieusement cette intervention de Mgr Williamson intervient au moment où les infiltrés modernistes censurent le vrai message de Mgr Fellay, et où celui-ci vient à la fois d’exprimer un « non possumus » à Paris et d’annoncer aux Etats-Unis le 12 janvier 2007, l’envoi de sa lettre du « bouquet ».

Intime conviction ou duplicité de Mgr Fellay ? Coordination de Mgr Williamson et des infiltrés ?

***

Après cette première analyse regardons maintenant de façon plus précise comment Mgr Williamson enterre la question primordiale et angoissante de la confusion entre le Sacerdoce catholique valide et les faux prêtres prétendument ordonnés par les faux évêques conciliaires.

Nous ajoutons à ce regard nos commentaires sur les propos de l’évêque sur Vatican II, sur L’Eglise conciliaire ainsi que son opinion sur Benoît XVI et l’avenir de l’Eglise.

7.      Du « gateau empoisonné » (Vatican II) aux propos empoisonnés de Mgr Williamson

« Il faut qu’il y ait des hérésies parmi vous,

afin que l’on découvre par là ceux d’entre vous qui ont une vertu éprouvée »

I Corinthiens, xi, 19

Tous nos lecteurs ont compris que Benoît XVI continue méthodiquement, comme ses prédécesseurs, la construction de l’ÉGLISE UNIVERSELLE. Pour cela, un des objectifs de son "pontificat-conciliaire"est la disparition de la FSSPX. Nous vous avons souvent expliqué que confondre la secte conciliaire avec la sainte Eglise catholique, Une, oblige à des discours incohérents et à des sophismes graves sur différents points. En voici encore un exemple.

La complaisance délibérée de Jérôme Bourbon qui interroge Mgr Williamson dans le numéro du 12 janvier de l’hebdomadaire Rivarol, permet donc à ce dernier d’enterrer à bon compte la question angoissante pour les traditionalistes de la confusion entre le Sacerdoce catholique valide et les faux prêtres prétendument ordonnés par les faux évêques conciliaires que va instaurer dans la Tradition, à la demande de la FSSPX, la promulgation prochaine du Motu Proprio, soutenue par Mgr Williamson dans ce même entretien.

Cette complaisance convenue entre le journaliste et Mgr Williamson permet à ce dernier d’entretenir le black-out total sur cette question capitale pour le salut des fidèles et de leurs familles.

Cela est d’autant plus intolérable et honteux qu’il y a encore un mois à peine, dans le message public du 5 décembre 2006[7] nous posions à nouveau publiquement les questions suivantes à Mgr Williamson :

Comment se fait-il que Mgr Williamson n’ait toujours pas répondu à la lettre ouverte solennelle aux quatre évêques du 10 octobre sur le Sacerdoce, qui lui est nommément adressée ?

Comment se fait-il que l’ANCIEN ANGLICAN-METHODISTE DEVENU EVEQUE n’évoque JAMAIS la question centrale de la préservation du Sacerdoce catholique sacramentellement valide ? Surtout dans la pespective d’une « libéralisation » du rite tridentin de la messe, qui pour les fidèles de la Tradition va organiser la confusion entre le Sacerdoce catholique authentique sacramentellement valide et les faux prêtres ordonnés par les faux évêques conciliaires (Ecclesia Dei, FSSP, Christ Roi, Campos, etc). Ses silences VOLONTAIRES ne valent-ils pas réponse ?

Alors que le risque pour beaucoup de lecteurs de cette interview consiste à considérer les propos de l’évêque comme la manifestation d’une position et d’une doctrine fermes, propos qui ne manqueront pas d’être opposés au double langage de Mgr Fellay, nous allons démontrer au contraire que malgré ces apparences, la pensée et la doctrine de Mgr Williamson ne sont que les conséquences des sempiternelles erreurs doctrinales sur le magistère et l’infaillibilité de l’Eglise et leurs inévitables sophismes par lesquels les autorités de la FSSPX ont faussé depuis plusieurs dizaines d’années de trop nombreuses intelligences.

1- Mgr Williamson passe sous silence la confusion des sacerdoces qui va naître de la promulgation du Motu proprio.

Dans son interview, l’évêque fait donc totalement l’impasse sur la question de l’invalidité des sacres épiscopaux de Montini - Paul VI. Et en cela, il rejoint le même black-out opéré par Mgr Fellay lors de son discours à la Mutualité ce dimanche 7 janvier 2007.

Puisque nous avons déjà souligné cette impasse faite par le supérieur de la FSSPX dans un précédent message, reprenons quelques éléments de notre analyse :

« Il affirme que le Sacerdoce serait atteint dans son esprit (sa « forme »), et qu’il suffirait de retrouver la Foi, de rétablir la Tradition pour que l’Eglise reparte.

Mgr Fellay n’a pas vu que la situation est bien plus dramatique, car du fait de la suppression radicale du rite de consécration épiscopale, les consécrations épiscopales conciliaires sont sacramentellement invalides depuis le 18 juin 1968.

Le rite épiscopal conciliaire n’exprime plus du tout de façon univoque la grâce du Saint-Esprit ni le pouvoir d’Ordre épiscopal (potestas ordinis), ainsi que le Pape Pie XII avait solennellement et infailliblement défini en novembre 1947 dans sa Constitution Apostolique Sacramentum Ordinis que sa validité sacramentelle l’exigeait absolument.

Les impétrants ne peuvent donc plus recevoir ontologiquement un épiscopat catholique qui n’est plus signifié en aucune manière par les paroles de la forme essentielle déterminée par Montini-Paul VI depuis le 18 juin 1968.

Dès lors, les prêtres ordonnés par ces faux évêques catholiques ne sont nullement prêtres ! Ils sont en particulier désormais dépouillés de tous pouvoirs sacrificateur et sacramentels.

Les sacrements administrés par ces faux prêtres ne sont plus des sacrements, hormis le baptême.

Lors des prétendues « messes » de ces prêtres conciliaires, les fidèles, abusés, ne reçoivent que du pain. Que du pain et non pas le Corps de Notre Seigneur Jésus-Christ. Les absolutions prononcées par ces faux prêtres conciliaires sont invalides. »

C’est donc cette même impasse que nous retrouvons ici chez Mgr Williamson, alors que l’interview accordée à l’évêque lui permettrait d’aborder ce sujet à l’occasion de quatre questions successives.

A l’occasion de trois premières questions, Mgr Williamson ne parlera que des risques qui seraient encourus  par le manque de clarté doctrinale dans cette situation créée par ce Motu proprio « libéralisant » la messe de Saint Pie V, et n’évoquera que le cas des « messes hybrides », c'est-à-dire du mélange possible des deux rites, l’un promulgué par Montini-Paul VI et l’autre, le rite de saint Pie V, la messe de toujours que nul ne peut interdire et qui, un comble, devra prochainement être « libérée » par l’usurpateur Ratzinger !

Voici ces questions regroupées dans l’interview sous le titre :

« LA LIBERALISATION DE LA MESSE TRIDENTINE : UNE SOURCE DE CONFUSION ? » :

R. : Benoît XVI devrait, dit-on, prochainement libéraliser la messe traditionnelle. Cette mesure est-elle de nature à résoudre la crise de l’Eglise ?


Mgr R. W. : Je peux me tromper, mais je pense que la libéralisation, même partielle, de la messe traditionnelle serait un pas en avant pour l’Eglise universelle. La grâce très forte de cette messe, qui se trouve comme étranglée à présent par le rite de Paul VI, se remettrait à couler un peu partout dans le monde. Mais il faudrait bien plus que restaurer le bon rite de la messe pour résoudre la crise de la foi.


R. : Ce motu proprio sur la messe ne va-t-il pas au contraire créer plus de confusion que de clarté doctrinale ?


Mgr R. W. : Justement, permettre le bon rite de la messe n’est pas former les fidèles à y participer comme il faut. Tout est à reconstruire, et dans un premier temps il y aurait en effet beaucoup de confusion, par exemple des messes hybrides. Mais la reconstruction doit bien commencer quelque part, et il faut avoir confiance dans la force intrinsèque du bon rite.

R. : Les fidèles traditionalistes ne risquent-ils pas de se dissoudre dans les paroisses conciliaires au détriment de la foi intégrale ?


Mgr R. W. : Si, à la suite de cette libéralisation du bon rite, des fidèles de la Tradition fréquentaient régulièrement les paroisses conciliaires, c’est qu’ils n’auraient pas compris grand-chose au combat de la foi intégrale. Il revient aux chefs de la Tradition de bien former leurs ouailles de sorte que cette éventuelle libéralisation fasse plus de bien aux conciliaristes que de mal aux traditionalistes. C’est pourquoi ceux-ci doivent comprendre que le problème de fond est la foi totale, et pas seulement le rite de la messe.

Relevons le sophisme implicite des questions du journaliste.

Jérôme Bourbon pratique une inversion astucieuse qui escamote la question sacramentelle

En suggérant que le Motu Proprio pourrait créer plus de confusion que de clarté doctrinale, Jérôme Bourbon applique la technique de l’inversion. Le Motu Proprio, en mélangeant vrais et faux prêtres, va créer une confusion sacramentelle. Par contre le développement d’un rite traditionnel, doctrinalement impeccable n’est aucunement « source de confusion ». Mais par l’inversion subtile qu’il pratique dans sa question, le journaliste déplace la confusion du terrain sacramentel (qu’il n’aborde aucunement) au terrain doctrinal (qui n’est aucunement mis en cause par le nouveau rite).

Alors que dans la quatrième question le sujet devenait encore plus précis, puisqu’il s’agissait de parler de la légitimité, ou pour le moins, de la valeur du novus ordo missae de Paul VI, Mgr Williamson n’évoque, à la manière d’un abbé Aulagnier, que le combat pour la messe et la raison de l’opposition à la messe de toujours.

R. : Demander la libéralisation de la messe traditionnelle sans revenir sur le novus ordo missae de Paul VI ne revient-il pas à accepter le principe de coexistence et d’égale dignité entre ce que Mgr Lefebvre appelait « la messe de toujours » et la « messe de Luther » ?

Mgr R. W. « Ab inimico disce », apprenez de votre ennemi, disaient les latins. Pourquoi tant d’évêques conciliaires se mettent-ils en émoi pour la simple éventualité de libéralisation du bon rite de la messe ? N’est-ce pas parce qu’ils savent que si l’on remet l’Arche de l’Alliance dans leurs temples, leurs rites de Dagon sont en péril ? Voir le Premier livre des Rois, au chapitre V ! Serions-nous avec le rite de Pie V plus peureux que les conciliaires avec leur rite de Paul VI ?

Par conséquent l’évêque s’est tu volontairement, avec la complicité astucieuse du journaliste, sur un sujet capital et bien plus important que celui de la messe, et sans que son silence ne soit relevé par le journaliste, alors que nous savons qu’il a reçu la lettre ouverte du 10 octobre mentionnée plus haut, adressée nommément à chacun de quatre évêques de la FSSPX, et qu’il possède les documents du CIRS sur la question.

Une ignorance délibérée du problèmes des ordinations invalides de la Fraternité Saint-Pierre

Il savait également que son devoir d’évêque le plus élémentaire lui interdisait de faire l’impasse sur la situation tragique dans laquelle se trouvent les fidèles, ne distinguant déjà plus au sein de la Fraternité Saint Pierre, pour ne parler que de cette Fraternité créée à la suite des Sacres de Mgr Lefebvre en juin 1988 bénéficiant d’un indult pour la célébration de la liturgie traditionnelle, quels sont les véritables prêtres et les faux prêtres, les véritables sacrements et les « sacrements » invalides.

Ne subsiste donc au détriment de cette question cruciale, qu’un argument commun aux deux évêques, et cela à quelques jours seulement de distance :

- « retrouver la foi, de rétablir la Tradition pour que l’Eglise reparte», selon les propos de Mgr Fellay à la Mutualité ce 7 janvier 2006, et, bien qu’affirmé avec une forme différente, « le problème de fond est la foi totale, et pas seulement le rite de la messe », selon les propos de Mgr Williamson dans cette interview du journal Rivarol.

Mgr Williamson et Mgr Fellay parlent de la Foi, mais dégagée de la théologie sacramentelle

Comme si dans ce recouvrement de la foi et ce rétablissement de la Tradition, dans cette « foi totale », ne devait pas figurer le devoir d’étudier la théologie sacramentelle afin que soit transmis en premier lieu aux clercs un épiscopat valide (transmission du véritable Sacerdoce sacramentellement valide, ce qui constitue au premier chef le véritable combat de Mgr Lefebvre et le premier devoir de la FSSPX qu’il a fondé) puis aux prêtres ainsi validement ordonnés, la liturgie traditionnelle de l’Eglise !

Les réponses de Mgr Williamson comme celles de Mgr Fellay sont typiques de l’inversion qui est actuellement pratiquée et c’est bien la raison pour laquelle nous ne cessons de marteler ces deux questions :

-          A quoi servirait-il, en effet, de faire dire le VRAI rite de la messe par de FAUX prêtres ?

-          Serait-ce que l’on veuille «concilier» les VRAIS prêtres qui disent encore la VRAIE messe avec un clergé aussi INVALIDE que le FAUX CLERGE ANGLICAN ?

Ajoutons à cela ce que là encore nous disions dans cette précédente analyse :

« Par conséquent affirmer que le sacerdoce est atteint dans son esprit et qu’il suffirait de retrouver la foi, de rétablir la Tradition pour que l’Eglise reparte, pensée que Mgr Fellay explique régulièrement dans ses conférences, sans évoquer le grave problème de l’invalidité sacramentelle factuelle des sacres conciliaires depuis 1968, ne serait qu’un emplâtre sur une jambe de bois, les canaux de la grâce, nécessaires à la sanctification des âmes et à l’édification du Corps mystique n’étant pas rétablis. Sans compter que la véritable question dans ces remèdes proposés par Mgr Fellay, celle de la légitimité de ces réformes liturgiques et de leurs promulgateurs, la liturgie faisant partie des objets de l’infaillibilité de l’Eglise, demeure toujours absente ou sans réponse doctrinalement catholique. »

Non seulement toutes ces questions demeurent sans réponse mais grâce aux dernières déclarations de Mgr Williamson nous allons nous rendre compte du niveau de gravité de la méconnaissance de la doctrine sur le magistère dans lequel se trouvent certains clercs de la FSSPX et de sa mouvance. 

2 -  Mgr Williamson passe sous silence le problème du magistère de Vatican II

Si nous considérons, en effet, sous l’angle de la doctrine sur le magistère de l’Eglise les réponses aux questions posées à l’évêque, celles-ci nous donnent l’occasion de relever une fois de plus les graves erreurs doctrinales sur l’infaillibilité et même sur la foi et le sens de l’Eglise.

Quant aux incohérences qui continuent de caractériser la pensée de l’ancien anglican qui se positionne de plus en plus, par sa fausse fermeté, comme l’évêque qui conduira le reste des clercs et des fidèles de la FSSPX qui refuseront les compromissions avec les « Romains », pour reprendre le terme auquel l’évêque a si souvent recours, celles-ci sont à la fois les conséquences de ces erreurs mais également, nous l’avons déjà signalé par le témoignage ci-dessus, la manifestation extérieure de sa manière de concevoir la religion.

Le Magistère, règle prochaine de la Foi, bafoué

Nous avons suffisamment exposé dans notre étude 40 ans d’erreur sur l’infaillibilité de l’Eglise[8] et dans Constat doctrinal sur la tradition et la FSSPX, les causes de la situation doctrinale actuelle ainsi que leurs conséquences. Il nous est donc possible de nous y reporter afin d’analyser les propos de Mgr Williamson.

D’une manière générale nous remarquons que l’origine de cette position incohérente vient des graves erreurs doctrinales sur le magistère de l’Eglise en général et du magistère ordinaire et universel en particulier, sans parler bien sûr de la méconnaissance de la nature et des méthodes de l’adversaire du Christ et de son Eglise.

En contournant le problème posé par le cas de Vatican II, soit en forgeant une fausse définition du magistère ordinaire et universel (en utilisant les mots magistère et universel avec un autre sens que celui utilisé par les théologiens de Vatican I), soit en minimisant les erreurs contenues dans les décrets et constitutions ratifiées par Montini-Paul VI[9], nous constatons de plus en plus effarés combien l’on fait fi, jusque dans son fondement même, du magistère, règle prochaine de la foi, que Notre Seigneur nous a donné, lorsqu’il a dit aux Apôtres : « Qui vous écoute, m’écoute ».

Il nous est impossible ici de reprendre tout ce qui peut être relevé dans ce domaine mais il nous semble nécessaire de vous livrer un aveu qui est arrivé à point pour confirmer notre analyse sur ces erreurs doctrinales sur le magistère auxquelles Mgr Williamson n’échappe évidemment pas.

Un aveu de l’abbé Laguérie : le MOU est infaillible, mais Vatican II ne serait pas le MOU

Il s’agit d’une affirmation de l’abbé Philippe Laguérie qui déclare dans le Forum catholique le 17 octobre 2006 :

« En 1979, date de mon ordination, éclate dans la Fraternité la querelle sédévacantiste. Aucun confrère, je dis bien aucun, de la Fraternité n’avait les moyens de répondre théologiquement à cette querelle. Les professeurs de dogmatique à Ecône enseignaient que le Magistère ordinaire et universel n’était pas infaillible, ou qu’il dépend du consentement de l’Eglise alors que le Concile Vatican I dit exactement le contraire. N’ayant pas alors les moyens intellectuels de réfuter les sédévacantistes, j’ai pris deux ans pour étudier la question. A la fin j’ai conclu que le MOU est infaillible mais que Vatican II n’est pas du MOU, quoiqu’en ait dit l’abbé Lucien (le plus brillant théologien de l’époque). Depuis je n’ai plus d’état d’âme – Et ce que je déteste chez les sédévacantistes c’est qu’ils n’osent même pas s’avouer tels. Comme disait le pape mercredi dernier dans son audience publique, « L’affirmation de notre identité chrétienne (…) suppose la clarté, la force et l’audace de la provocation qui sont le propre de la foi ».

Cette intervention de l’abbé Laguérie dans le Forum catholique est intéressante car il était préférable que les erreurs doctrinales de la grande majorité des clercs d’Ecône que nous relevons soient confirmées par le témoignage direct d’un clerc ayant suivi sa formation sacerdotale au sein même de la FSSPX. Quant à sa critique à l’égard des clercs, péjorativement appelés sédévacantistes, elle nous donne l’occasion de constater une fois de plus que dans ce manque de moyens intellectuels (l’abbé Laguérie l’avoue lui-même) quant à la doctrine sur l’infaillibilité de l’Eglise, les supérieurs de la FSSPX n’ont eu comme solution à proposer, que le renvoi des clercs qui ont voulu pallier à ce manque de moyens intellectuels et qui ont posé les véritables questions sur le magistère de Vatican II et sur les autorités conciliaires et postconciliaires[10].

Que certaines solutions proposées et adoptées parmi ces clercs soient imparfaites ou incomplètes, cela est humainement explicable puisque ce que nous vivons actuellement reste un mystère, ce mystère d’iniquité, qui comme tout mystère, comme celui de la Passion de Notre-Seigneur et Passion de son Corps mystique, comporte par définition, des éléments mystérieux dont cependant la Très Sainte Vierge Marie à La Salette a bien voulu nous lever quelque peu le voile :

« Rome perdra la foi et sera le siège de l’antéchrist », « l’Eglise sera éclipsée » et à Fatima lorsqu’elle nous ajoute les conditions nécessaires et suffisantes pour garder la foi et l’espérance : « A la fin mon Cœur Immaculé triomphera ». 

L’abbé Laguérie trahit Vatican I

Pour ce qui concerne les dires de l’abbé Laguérie, et malgré les deux ans qu’il a pris pour étudier la question du Magistère ordinaire et universel, celui-ci ne fait rien d’autre que de retomber dans la même erreur signalée ci-dessus, à savoir : utiliser un autre sens que celui employé par les théologiens de Vatican I lorsqu’ils ont parlé de ce mode d’enseignement infaillible dans la Constitution Dei Filius.

En effet, dans la postface du livre de son confrère l’abbé Héry, Non lieu sur un schisme, postface que nous étudierons plus en détail, l’abbé Laguérie n’a pas trouvé mieux que de donner au mot universel, le sens « d’unanimité », et grâce à un syllogisme erroné, de conclure que Vatican II (à cause du manque d’unanimité numérique dans les votes des décrets et constitutions) « n’était pas du Magistère ordinaire et universel » !

C’est ce qui lui permet, si nous comprenons bien le sens de son intervention dans le Forum catholique, de ne plus avoir « d’état d’âme » sur la question de Vatican II et de se retrouver finalement dans la position commune à tous les ralliés et rallieurs que nous connaissons.

Une conception erronée du Magistère martelée dans les congrès de Si si No no

Par conséquent qu’il s’agisse des professeurs de dogmatique à Ecône dans les années de séminaire de l’abbé Laguérie, professeurs au séminaire dont faisait partie du reste l’abbé Williamson, ou qu’il s’agisse encore d’un grand nombre de séminaristes et de prêtres de la FSSPX et de sa mouvance (cet enseignement erroné sur le magistère ordinaire étant loin d’être rectifié ou bien passé sous silence afin de ne pas engendrer de nouvelles polémiques), nous avons vu combien celui-ci donnait lieu à de nombreux essais théologiques particulièrement lors des congrès de Si si No no ou encore dans les publications du Sel de la terre des Dominicains d’Avrillé.

Ces « essais », dont celui de l’abbé Calderon, professeur au séminaire de la Reja et que nous voyons également « parrainé » par Mgr Williamson pour tenter de contrer les études du CIRS sur l’invalidité du rituel des sacres de Montini-Paul VI de 1968, ces essais par conséquent et qui comparés à la saine doctrine sont tous aussi erronés les uns que les autres, ont toujours un même but, esquiver les véritables questions sur la légitimité des autorités conciliaires et post-conciliaires, et ne l’oublions pas, écorcher au passage les sédévacantistes, comme l’a encore fait l’abbé Laguérie dans sa brève intervention dans le Forum catholique

Il est donc facile de comprendre pourquoi, les uns ne faisant que devancer les autres, tous sont déjà acquis à la cause et se positionnent pour interpréter le concile « à la lumière de la Tradition ». Tandis que du côté des antichrists, à Rome, et Ratzinger en premier, on se garde bien de parler de l’autorité et de l’infaillibilité du magistère ordinaire ainsi que de l’intégrité doctrinale des hommes qui ont ratifié, appliqué le concile et promulgué les réformes liturgiques. Rusé, l’abbé Ratzinger, connaissant les lacunes de la majorité traditionnelle dans ce domaine, propose l’herméneutique de Vatican II, afin de se positionner pour le dialogue avec les pseudos théologiens actuels et, dans le principe, avec les futurs interlocuteurs de la FSSPX.

Un esprit de ralliement qui a son origine dans la fausse conception du Magistère

Ces précisions étant données, nous comprendrons que la principale cause des ralliements successifs à l’Eglise n’est pas tant « la fatigue du combat », « la séduction de Rome », «  la faiblesse humaine » comme l’affirme Mgr Williamson dans l’une de ses réponses, mais la conséquence directe des erreurs sur le magistère et l’infaillibilité de l’Eglise ainsi que, nous le répétons, la méconnaissance de la nature de l’ennemi et de ses méthodes.

Aussi lorsque l’évêque, toujours dans cette même réponse propose comme stratégie à observer vis-à-vis de Rome pour garder l’équilibre : « en m’accrochant à la vérité, dont la poursuite est loin d’être toujours facile », nous lui rappelons qu’il lui faudrait tout d’abord prendre conscience que la FSSPX ne détient pas dans son enseignement « la plénitude de la vérité catholique[11] », comme il l’affirme dans son sermon d’ordination du 27 juin 2003 à Ecône.

Au contraire avec un enseignement erroné dans le domaine du magistère et refusant d’appliquer le principe de non-contradiction au sujet des œuvres de l’Eglise conciliaire, alors même qu’un enfant comprend qu’une Eglise qui enseigne l’erreur ne peut être l’Eglise de Notre-Seigneur Jésus-Christ, la séduction dont parle Mgr Williamson peut effectivement l’emporter si la majorité traditionnelle, dans ses autorités principalement, ne prend pas conscience de la nécessité de rectifier ses erreurs et de prendre, au lieu de les passer sous silence, les véritables arguments canoniques que les vénérés pontifes nous ont pourtant légués.

***

Abordons maintenant les autres propos de Mgr Williamson. Ceux-ci nous donnerons l’occasion de regarder les véritables arguments qui permettent de porter un regard en tout point catholique sur la situation actuelle

L’interview titrant VATICAN II ENSEIGNE-T-IL L’HERESIE ? voici ce que l’évêque répond sur ce sujet :

R. : Considérez-vous que Vatican II enseigne l’erreur ou l’hérésie et diriez-vous de cette assemblée d’évêques qu’elle fut un vrai concile œcuménique ou un conciliabule ? Et exprimez-vous là la position officielle de la FSSPX ?


Mgr R. W. : Mgr. Lefebvre disait de Vatican II que c’était un vrai Concile œcuménique dans sa convocation, mais pas dans son déroulement. Autrement dit, les quelque 2000 évêques ont été validement rassemblés, mais les 16 documents qu’ils ont produits sont presque tous mauvais, même très mauvais. Si ces documents ne sont pas nettement hérétiques, ils sortent de l’hérésie et aboutissent à l’hérésie, encore une expression de Mgr Lefebvre qui correspond sûrement à la position officielle de la FSSPX.

R. : L’Institut du Bon Pasteur considère que l’on ne peut ignorer l’existence de Vatican II et que par conséquent il faut le réinterpréter. Qu’en pensez-vous ?


Mgr R. W. : « L’on ne peut ignorer Vatican II » ? – Je distingue. Vatican II est un énorme fait dans l’histoire récente de l’Eglise, d’accord. Mais ses documents sont beaucoup trop subtilement et profondément empoisonnés pour qu’il faille les réinterpréter. Un gâteau en partie empoisonné va tout entier à la poubelle !

Dans la première réponse qui est donc sensée exprimer la position officielle de la FSSPX, mais aussi dans la seconde, nous voyons comment Mgr Williamson a totalement évacué le problème du magistère ordinaire de l’Eglise à Vatican II. Il n’en existe pas même une allusion. Alors que cette question qui faisait déjà trébucher Mgr Lefebvre et qui a engendré, nous n’avons plus à le démontrer, les erreurs sur le magistère ordinaire et universel dans la majorité traditionnelle, ne peut être escamotée ou passée sous silence sans provoquer une grave atteinte à l’infaillibilité de l’Eglise puisqu’il il s’agit d’un rejet d’un des deux modes d’enseignement infaillibles de l’Eglise.

L’infaillibilité réduite par Mgr Williamson à un seul mode du Magistère : le mode extraordinaire

Ainsi, pour Mgr Williamson, et cela pratiquement trente ans après le problème posé à Ecône, la question du magistère, règle de la foi, n’est même plus posé ; il est évacué comme si l’Eglise ne possédait qu’un seul mode d’enseignement infaillible, le mode extraordinaire, c’est à dire les définitions dogmatiques ou ex cathedra, ce qui nous confirme bien que les erreurs sur l’infaillibilité de l’Eglise constituent l’hérésie de ce XXè siècle passé et de ce début du XXIè siècle au sein de la majorité traditionnelle.

Les conséquences directes, et bien nous les avons sous les yeux: se sont ces engagements des uns et des autres, ralliés et rallieurs, ce processus des « préalables », qui irrémédiablement conduisent à cette « ouverture de discussions doctrinales », c'est-à-dire à la réinterprétation de Vatican II avec le rusé abbé de Tübingen usurpant le siège de Saint Pierre, faisant toujours en sorte que dans ce travail d’étude et de réception du concile, les artisans croient marcher « sous la bannière des clefs apostoliques » !   

L’impasse de Mgr Williamson sur le Magistère ordinaire et universel, mode d’infaillibilité

Après avoir fait l’impasse sur la grave question de l’invalidité du rituel  des sacres épiscopaux de 1968, Mgr Williamson fait donc également l’impasse du magistère ordinaire et universel, l’un des deux modes d’enseignement infaillibles de l’Eglise !

Dans ces conditions il faudrait que Mgr Williamson nous donne les raisons qui lui permettent de dire que « les 16 documents de Vatican II sont presque tous mauvais, sortent de l’hérésie et aboutissent à l’hérésie », et surtout qu’il nous dise pourquoi Vatican II est « un gâteau empoisonné qu’il faut jeter à la poubelle ». Dieu sait combien les pseudos théologiens de la majorité traditionnelle ont déjà inventé d’hypothèses, jusqu’à créer pour Vatican II un « magistère dialogué », n’ayant aucun degré d’autorité, et cela toujours dans le but d’esquiver le problème de la légitimité des autorités conciliaires et postconciliaires. La seule explication valable parce que totalement catholique existe. Nous allons bien sûr avoir l’occasion d’y revenir. Pour l’instant Mgr Williamson ne donne aucune explication. Ses propos ne manifestent seulement qu’une fausse fermeté face à Vatican II.

3 – Comment Mgr Williamson passe sous silence les véritables arguments qui lui permettaient de ne pas être hors sujet sur le problème de la légitimité des autorités de L’Eglise conciliaire

Plus nous avançons dans l’analyse des réponses de Mgr Williamson, plus nous constatons que l’évêque ne tient absolument aucun compte des moyens qu’il ne peut pourtant pas ignorer afin d’assurer des réponses doctrinalement correctes sur le problème de la légitimité des autorités conciliaires.

En effet, à la question de Jérôme Bourbon, qui ne fera du reste qu’apporter de l’eau au moulin de l’évêque pour une nouvelle critique du sédévacantisme, nous ne pouvons que déplorer le lamentable développement que Mgr Williamson établit sur cette fausse question des « papes hérétiques » :

R. : Puisque vous dénoncez, de la nouvelle messe, des nouveaux rites sacramentels, du nouveau code de droit canon, du nouveau catéchisme, des nouvelles béatifications (Jean XXIII) et canonisations (Mgr Escriva de Balaguer, fondateur de l’Opus Dei), est-ce que cela ne revient pas à poser la question de l’autorité des pontifes conciliaires qui ont promulgué toutes ces réformes que vous jugez désastreuses ?

Mgr R. W. : Les multiples mauvais fruits des pontifes conciliaires, Jean XXIII, Paul VI, Jean-Paul II et maintenant de Benoît XVI, prouvent que ce sont de mauvais pontifes, mais pas nécessairement qu’ils n’ont pas été pontifes du tout.

Abordons l’argument principal des « sédévacantistes ». Personne, que je sache, n’affirme qu’un hérétique purement matériel perd automatiquement son office, car il ne s’oppose pas consciemment à la doctrine ni à l’autorité de l’Eglise catholique. Donc les « sédévacantistes » doivent affirmer que ces papes sont des hérétiques formels, ce qui requiert la pertinacité dans l’hérésie. Mais la pertinacité est une question intérieure à l’homme, dont seul Dieu peut juger sans se tromper. Donc, pour juger si un hérétique était formel, l’Eglise autrefois l’obligeait à renoncer extérieurement à son hérésie ou à y persister extérieurement. Mais un tel processus ne pouvait venir que d’une autorité supérieure. Or, dans cette crise sans précédent dans toute l’histoire de l’Eglise, ce sont les autorités suprêmes de l’Eglise, en particulier le Vicaire du Christ, qui sont envahis par l’hérésie moderniste. Donc, il est impossible, au moins pour le moment, de prouver que ces papes sont des hérétiques formels tels qu’ils perdraient ou auraient perdu nécessairement leur office.

Plus que jamais il est possible de faire le mal en pensant faire le bien. Ces papes conciliaires sont trompés en profondeur par le monde moderne, à cause notamment de leur perte kantienne de la vérité objective (voir Pascendi dont nous fêtons cette année le centenaire). Je pense qu’ils sont « sincères » comme tout libéral convaincu et j’incline d’autant moins à penser que ce sont des hérétiques formels.
Je ne vois pas d’autre argument sérieux pour conclure que le Siège de Rome est vacant.

Là encore nous avons suffisamment répondu à ce faux problème dans 40 ans d’erreur sur l’infaillibilité de l’Eglise. Qu’il nous suffise donc de reprendre ici ce qui est de nature à couper court à la polémique que Mgr Williamson continue d’entretenir, alors que son argumentation, nous le répétons, est hors sujet.

La loupe sur l’hérésie  matérielle ou formelle et détournée de l’éligibilité de l’élu

En effet, il ne s’agit pas de prouver l’hérésie matérielle et même simplement formelle d’un souverain Pontife, (nous savons que cela n’est jamais arrivé dans l’histoire de l’Eglise et que cette éventualité n’est qu’ « un cas d’école ») mais de regarder en amont d’une élection au Souverain Pontificat, si le sujet élu est canoniquement (validement) éligible.

N’hésitons pas à citer les principaux passages de cette étude qu’il est toujours possible de relire dans son intégralité[12] car ceux-ci nous servent à donner, comme nous l’avons annoncé, la véritable raison qui nous permet de rejeter Vatican II et les différentes réformes, tant liturgiques que canoniques qui en sont issues.

« Tous nos lecteurs le savent, Paul IV stipule dans une constitution en date du 15 février 1559, qu’un clerc ou même un simple baptisé ayant dévié dans la foi ne saurait en aucun cas devenir Pontife, quand bien même tous les cardinaux seraient d’accord, quand bien même les catholiques du monde entier lui prêteraient joyeuse obéissance durant des décennies. Tous les actes et décisions d’un tel faux-pontife seraient juridiquement nuls et non avenus, et cela ipso facto, sans qu’il faille une déclaration de la part de l’Eglise (…)».

« C’est donc tout cet enseignement que nous retrouvons dans cette constitution cum ex apostolatus, document ex cathedra, engageant l’infaillibilité du magistère de Paul IV, pour éviter qu’un personnage soupçonné d’hérésie puisse se faire élire pape. Celui-ci, en effet, confia à l’un de ses proches :

« Pour vous dire la vérité, nous avons voulu nous opposer aux dangers qui menaçaient le dernier conclave et prendre de notre vivant des précautions pour que le diable n’asseye pas à l’avenir un des siens sur le siège de Saint Pierre» (Louis Pastor : Histoire des papes depuis la fin du moyen age, Paris 1932, tome 14, p. 234).

« Et c’est pourquoi la constitution stipule d’une façon très claire les conséquences d’une telle élection :

«Nous ajoutons que si jamais il advient qu’un évêque, même ayant fonction d’Archevêque, de patriarche ou de primat ; qu’un cardinal de l’Eglise romaine, même légat, qu’un souverain Pontife même, avant leur promotion ou leur élévation au cardinalat ou au Souverain Pontificat, ont dévié de la foi ou sont tombés dans quelque hérésie la promotion ou l‘élévation même si cette dernière a lieu dans l’entente et avec l’assentiment unanime de tous les cardinaux- est nulle, non avenue, sans valeur (…)».

Cet argument est le seul, nous l’avons dit, qui permette de considérer Vatican II comme un conciliabule, car l’infaillibilité de l’Eglise, « don surnaturel que Notre Seigneur Jésus-Christ a fait à l’Eglise de ne pas errer en matière de doctrine et de croyance» (Mgr de Ségur), ne peut être accordée à une assemblée d’évêques, si grande soit-elle, et quand bien même tous les évêques se réclameraient-ils de leur union à un « Pontife » si ce même « pontife » n’est pas canoniquement élu.

Le silence de Mgr Williamson sur la bulle de Paul IV

En passant sous silence cette Bulle de Paul IV[13], nous voyons combien est fallacieuse l’argumentation de Mgr

Williamson car l’application de ce que stipule cette Bulle Pontificale aux autorités conciliaires est la seule argumentation qui puisse permettre de dire à propos de Vatican II, qu’ « un gâteau en partie empoisonné va tout entier à la poubelle ! » pour reprendre l’expression de l’évêque. Expression qui n’impressionnera donc que le lecteur crédule, celui qui, comme dans la morale d’une des fameuses fables de La Fontaine, permet à l’évêque « de vivre au dépend de celui qui l’écoute ».

N’ayant pas recours à cet argument, l’évêque, comme bien d’autres clercs et fidèles malheureusement, ne peut que demeurer dans les incohérences doctrinales.

Ainsi en est-il dans sa démonstration sur Ratzinger :

Prouvant que le théologien de Tübingen est hérétique parce que moderniste, ce qui suffit amplement à prouver selon la Bulle de Paul IV que l’abbé Ratzinger est un usurpateur sur le trône de Saint Pierre, Mgr Williamson n’apportera, là encore, aucune conclusion pratique à son argumentation. Contrairement à la conclusion qui s’impose il justifie le théologien de Tübingen devenu Benoît XVI, en invoquant le prétexte de sa pensée hégélienne, et d’une manière générale pour « ces papes conciliaires » que ceux-ci « sont trompés en profondeur par le monde moderne, à cause notamment de leur perte kantienne de la vérité objective » !

Devant une telle attitude nous ne pouvons que réaffirmer à l’évêque, qui ne peut l’ignorer d’ailleurs, ce que condamne expressément le magistère de l’Eglise.

Citons alors l’abbé Mouraux (dont nous aurons soin de lire l’ensemble de son commentaire sur la Bulle de Paul IV que nous avons placé en annexe 1) qui en 1992 invitait ses lecteurs à examiner à la lumière de ces textes pontificaux, les actes antérieurs des clercs élus à la suite du Pape Pie XII :

« Certains ont cru échapper à ces lois en disant qu’elles n’auraient aucune valeur d’application sur un Pontife qui aurait la conscience faussée, et qui croirait accomplir son devoir en enseignant l’hérésie ou en coudoyant les hérétiques et les païens jusque dans leurs rites impies. Une telle opinion est totalement fausse et condamnée « de fide » par Vatican I (Dz. 1794) : « Si quelqu’un dit…que les catholiques peuvent avoir une juste cause pour suspendre leur adhésion à la foi qu’ils ont reçue du Magistère de l’Eglise ou pour la révoquer en doute, qu’il soit anathème »(les caractères gras et soulignés sont de notre fait).

Ce rappel correspondant tellement à l’actualité non seulement sur l’abbé Ratzinger lors de son passage à la Mosquée bleue à Istanbul, mais aussi quant à la position de Mgr Williamson, et de tous ceux qu’il représente ici, puisque celui-ci soutient la même argumentation anathèmisée par le Concile Vatican I, que nous laisserons le lecteur en faire les applications lui-même.

Profitons encore de l’occasion pour souligner un autre point que le lecteur attentif n’aura du reste pas manqué de remarquer puisque dans cet anathème du Concile Vatican I, se trouve synthétisé ce que nous dit Saint Thomas d’Aquin lorsque celui-ci précise que Nul n’est sensé ignorer le magistère.

Nous avons déjà parlé de cet enseignement précieux du Docteur angélique dans 40 ans d’erreur sur l’infaillibilité de l’Eglise mais nous le citerons une nouvelle fois ici puisque l’impasse opérée par Mgr Williamson nous y oblige :

Selon Saint Thomas (Somme Théologique, I, q. 32, a. 4), tous les catholiques sont sensés connaître le magistère de l’Eglise et les vérités révélées dans la Sainte Ecriture. Le code de Droit canon stipule que tous les fidèles doivent non seulement croire tout ce qu’enseigne l’Eglise (donc tous sont censés connaître le magistère), mais encore qu’ils sont tenus d’éviter les hérésies ou les opinions proches de l’hérésie et par conséquent tous sont censés connaître les mises en garde contre le protestantisme, le libéralisme, le modernisme, etc.

C’est bien pour cela que saint Pie X a obligé chaque clerc à prononcer le serment antimoderniste[14], afin de s’assurer que nul ne reste ignorant des condamnations prononcées à l’encontre des erreurs maçonniques modernistes.

Il est donc impossible de contourner ce qui s’applique à ces personnages. Nous venons de parler de Montini, sur lequel il faudrait ajouter le problème de ses origines, celui des marranes introduits dans la vigne du Seigneur, mais il faut citer aussi Roncalli[15] moderniste initié à la F\M\, celui qui fut l’instrument idéal pour le plan de la conjuration anti-chrétienne et convoquer un concile, Luciani acquis au modernisme, Wojtyla imbus de fausse philosophie et théologie, ainsi que Ratzinger dont la pensée et les écrits modernistes sont connus, ce qui sans abjuration de leur part, en ont fait et en font pour ce dernier, des personnages, là encore ipso facto hors de l’Eglise avant leur élection au conclave.

Dans ces faits, une difficulté subsiste, dont la cause elle-même est condamnable, celle du laxisme de notre monde actuel et dont la majorité traditionnelle n’est pas exempte car celle-ci ne dénonce jamais le parjure de ces hommes qui ont pourtant tous fait profession de foi catholique et prêté le serment anti-moderniste.

Mgr Williamson ne tenant pas compte de ces jugements précieux qui nous sont donnés d’une part par saint Thomas d’Aquin et d’autre part par le magistère de l’Eglise, jugements qui s’appliquent sans réserve à ces hommes, particulièrement à l’abbé Ratzinger, nous voyons combien le discours de l’évêque n’est qu’un décor de théâtre sur lequel s’inscrit en trompe-l’œil sa prose sur « les romains », les désignant certes de « requins, de loups », ou encore en parlant de Benoît XVI « d’esprit malade », mais n’apportant jamais d’arguments et de conclusions doctrinalement et canoniquement catholiques.

Qu’il nous soit donc encore permis de faire remarquer que lorsque nous avons rédigé en décembre 2005 ce commentaire sur Nul n’est sensé ignorer le magistère de Saint Thomas d’Aquin nous avions posé en conclusion cette interrogation : « Quels sont ceux qui parlent d’évêques hérétiques ou d’abbé hérétique en ce qui concerne Ratzinger ?» Depuis nous avons donc l’interview de Mgr Williamson où celui-ci parle de Ratzinger en tant qu’hérétique ; mais l’attitude de Mgr Williamson qui ne conclut absolument pas sur les attitudes à avoir face à l’hérétique, et, tombant même sous le coup de l’anathème de Vatican I, est d’autant  plus dangereuse. Celle-ci, en effet, faisant l’impasse sur la seule argumentation catholique qui soit possible d’appliquer à ces personnages qui se sont placés ipso facto hors de l’Eglise avant leur élection au conclave, continue d’entraîner clercs et fidèles dans la communion avec l’hérétique, et cela, jusqu’au Canon du saint Sacrifice de la Messe, à propos duquel il est pourtant bien stipulé qu’aucune mention de l’hérétique ne peut être faite ![16]

Ceci étant rappelé, voici la réponse de Mgr Williamson où l’évêque démontre que Ratzinger est hérétique tout en présentant une opinion totalement fausse et condamnée « de fide » par Vatican I (nous reprendrons ultérieurement sa réponse sur le passage de l’abbé Ratzinger à la Mosquée bleue afin de parler de la Communicatio in sacris et de l’apostasie).


R. : Qualifieriez-vous Benoît XVI de moderniste ?


Mgr R. W. : Si un moderniste est quelqu’un qui veut adapter l’Eglise Catholique au monde moderne, certainement Benoît XVI est un moderniste. Il croit toujours que l’Eglise doit se ré-approprier les valeurs de la Révolution française. Peut-être admire-t-il moins le monde moderne que Paul VI, mais il l’admire encore beaucoup trop. Ses écrits passés sont pleins d’erreurs modernistes. Or, le modernisme est la synthèse de toutes les hérésies (Pascendi, Saint Pie X). Donc, comme hérétique, Ratzinger dépasse de loin les erreurs protestantes de Luther comme l’a très bien dit Mgr Tissier de Mallerais. Seulement un hégélien comme lui est persuadé que ses erreurs sont la vraie continuation de la doctrine catholique, alors que Luther savait – et disait – qu’il rompait avec la doctrine catholique.

L’analyse que nous venons d’établir sur les propos de Mgr Williamson nous permet donc à présent de rassembler les « péchés par omission » de l’évêque :

- celui-ci a enterré la question angoissante pour les traditionalistes de la confusion entre le Sacerdoce catholique valide et les faux prêtres prétendument ordonnés par les faux évêques conciliaires,

- n’a nullement évoqué le problème posé par le magistère de Vatican II, laissant croire que l’Eglise ne possède qu’un seul mode d’enseignement infaillible

- n’a pas posé les véritables questions sur la légitimité des autorités de l’Eglise conciliaire, en étant hors sujet en parlant de l’hérésie matérielle ou formelle d’un pape alors qu’un véritable souverain Pontife hérétique, cela n’est possible que dans les cas d’école et que cela n’a jamais existé et que cela n’existera pas dans l’histoire de l’Eglise

- et a, une fois de plus, fait l’impasse sur les véritables arguments que nous avons rappelés, à savoir la Bulle de Paul IV, le jugement de Saint Thomas d’Aquin intitulé Nul ne peut ignoré le magistère, et l’anathème de Vatican I, continuant, sans jamais conclure dans son analyse sur le moderniste et hérétique abbé Ratzinger, d’entraîner et d’entretenir clercs et fidèles à la communion avec l’hérétique, usurpateur du Siège de Saint Pierre.

Nous sommes donc obligés dans ce premier constat de conclure que Mgr Williamson s’éloigne de près comme de loin d’un discours vraiment catholique et la suite de notre analyse va nous prouver que nous ne sommes pas encore arrivés au bout de nos peines dans toutes ses approximations, incohérences et sophismes.

***

Suite à ce premier résumé regardons comment dans ses réponses l’évêque commet de graves erreurs de jugement sur l’Eglise, Corps mystique du Christ.

4 - Les graves erreurs sur la notion d’Eglise, les propositions provocantes et les opinions contradictoires de Mgr Williamson

Dans les dernières réponses de l’évêque nous constatons encore de graves erreurs sur la notion d’Eglise ainsi que la confirmation du jugement porté dans le témoignage que nous avons cité, à savoir :

 « Il maintient ceux dont il a la direction, dans l’expectative - tout spécialement les séminaristes - en énonçant des propositions provocantes, en émettant des opinions contradictoires, agissant à l’occasion de manière très singulière, pour enfin jauger les réactions pour voir qui va protester ».

Tout d’abord les graves erreurs sur la notion d’Eglise.

Il est consternant en effet, de voir comment l’évêque, comme quelques autres clercs de la majorité traditionnelle, canalisent ces sources doctrinalement empoisonnées que sont ces « essais théologiques » dont nous avons parlé ci-dessus. Nous n‘oublions pas, en effet, que Mgr Williamson anime le pôle d’une fausse opposition, par des déclarations aussi vaines que tonitruantes, tout en veillant attentivement, de concert avec la direction d’Avrillé et du Sel de la terre, à ce que les véritables questions FACTUELLES soient enterrées.

A ce sujet, une réponse de Mgr Williamson nous donne l’occasion de relever les opinions doctrinales communes de l’évêque et celles publiées dans l’éditorial du dernier numéro du Sel de terre.

R. : S’agissant précisément de votre épiscopat, vous considérez-vous membre de l’Eglise enseignante et du collège apostolique ?

Mgr R. W. : Je ne fais partie ni de l’Eglise enseignante conciliaire ni du collège apostolique conciliaire. En revanche, de l’Eglise enseignante catholique et du collège apostolique catholique, je fais bien partie. A l’inverse, les évêques diocésains conciliaires forment un gâteau empoisonné en bloc, mais pas dans toutes ses parties

Dans cette distinction établie par Mgr Williamson entre Eglise conciliaire et Eglise catholique nous remarquons en effet que pour l’évêque il est implicitement acquis qu’une seule et même hiérarchie (et que l’évêque considère bien évidemment comme légitime) dirige deux Eglises et par conséquent préside à deux religions, l’une vraie et l’autre fausse ! Et c’est cette position totalement erronée, position qui n’est absolument pas catholique, qui se trouve expliquée, justifiée dans ce tout dernier numéro du Sel de la terre.

Puisque nous aurons l’occasion de revenir sur ces écrits publiés sous l’égide des Dominicains d’Avrillé, écrits où l’on relève une application fort singulière des quatre causes de la philosophie scolastique à l’Eglise en tant que société et être moral, signalons tout de même ici que cette argumentation tombe à plat lorsque l’on présente face à cette hypothèse, la théologie du Corps mystique.

En effet, ces pseudos-théologiens, dont Mgr Williamson ne peut que se réclamer, si ce n’est lui le commanditaire de cette hypothèse, osent proposer l’argumentation suivante :

une seule hiérarchie pour deux Eglises, l’Eglise catholique et l’Eglise conciliaire, et bien sûr, deux religions suivant la formule consacrée de Mgr Williamson : « la religion du Dieu qui s’est fait homme et la religion conciliaire de l’homme qui se fait Dieu ».

Par conséquent, si nous suivons ces pseudos-thélogiens, nous serions en présence d’une seule et même entité composée de deux corps (Eglise catholique et Eglise conciliaire) avec une seule tête, puisque « la tête de l’Eglise c’est le Christ » :

Même le simple fidèle comprendra ici que nous serions alors en présence d’un monstre !

Avec ce court mais essentiel rappel de la théologie du Corps mystique, Notre-Seigneur Jésus-Christ étant la tête de l’Eglise, le Saint- Esprit en étant l’âme, voici donc que la sainte Epouse du Christ, serait composée de deux corps :

-          l’un serait animé par le Saint-Esprit,

-           l’autre inanimé, nous osons l’espérer, puisque nous ne pouvons tout de même pas imaginer que les tenants de cette hypothèse aillent jusqu’à dire que le Saint-Esprit cautionne l’erreur des hommes, cautionne cette fausse religion.

Une tête, deux corps, dont un inanimé, il faut avouer que nous n’osons pas nous représenter ce monstre, pure  création des pseudos-théologiens de la majorité traditionnelle !

Avec un tel égarement, c’est le moins que l’on puisse dire, nous mesurons combien les esprits ont chaviré et il nous revient encore une fois à l’esprit ce que disait déjà Mgr Gaume dans une de ses lettres dans la deuxième moitié du XIXè siècle :

« A ces heures redoutables une sorte de vertige semble tomber sur le monde. Les têtes tournent. Les mots changent de signification. Les plus fermes esprits ne raisonnent plus, les autres déraisonnent complètement. Dans le conflit incessant des opinions contradictoires, les convictions chancellent. L’incertitude du vrai engendre l’incertitude du droit. De là, une foule de jugements erronés et, trop souvent éternellement regrettables ».

Citation à laquelle il faut aussi ajouter ce que nous dit l’abbé Augustin Lémann sur cette même subversion des esprits, mais sous l’angle de l’action des « esprits d’erreurs » et des « doctrines des démons ».

« C’est le mot de Saint Paul, écrit l’abbé Augustin Lémann : « L’Esprit dit maintenant que, dans les derniers temps, plusieurs s’écarteront de la foi, s’attachant à des esprits d’erreurs et aux doctrines des démons. » Cette défection que le grand Apôtre annoncera plus tard pour les derniers temps de l’Eglise, elle va se produire auparavant aux derniers âges de la Synagogue. Les esprits de mensonge qui n’avaient pas cessé, depuis nos premiers parents, de séduire et d’égarer les intelligences humaines, vont plus particulièrement circonvenir les intelligences juives. Il y aura donc une doctrine messianique des démons comme il y a eu jusqu’à lors une doctrine messianique des prophètes ; et le pauvre peuple juif, séduit, égaré par elle, s’écartant du chemin de la vérité, sera précipité dans les abîmes du mensonge ».

Il n’est donc pas surprenant que dans les temps que nous vivons, alors que les clercs sont particulièrement censés connaître ces leçons de l’Ancien Testament, et par conséquent censés être avertis pour avertir à leur tour les fidèles, nous assistions à cet entraînement dans les ténèbres de l’erreur.

En ce qui concerne l’ensemble de la tradition, l’erreur ne pouvant plus se porter sur le portrait du Messie, c’est désormais sur l’Eglise, sur son magistère et son infaillibilité, que l’ennemi du Christ et de son Eglise va porter ses efforts, répandre son esprit de mensonge.

Avec les énormités que nous venons de souligner précédemment, nous pouvons déjà nous faire une idée de la gravité de la situation puisque nous voyons depuis quelques années les autorités de la majorité traditionnelle affirmer publiquement ce qui ne pouvait certainement pas être imaginé par nos auteurs antilibéraux du XIXè siècle et surtout par les véritables théologiens à Vatican I : rendre l’Eglise elle-même responsable de l’apostasie !

« L’Eglise catholique n’agit plus en phare de la vérité qui illumine les cœurs et dissipe l’erreur, mais plonge l’humanité dans la brume de l’indifférentisme religieux, et bientôt dans les ténèbres de l’apostasie silencieuse » (p. 33 de la Lettre à nos frères prêtres, janvier 2004. FSSPX).

Si nous analysons enfin les quelques derniers propos de Mgr Williamson sous l’angle de propositions provocantes et de ses opinions contradictoires, nous voyons effectivement que lors d’une seule et même réponse, refusant de dénoncer le processus machiavélique des « préalables », mais au contraire acceptant dans le principe l’ouverture de discussions doctrinales avec le Vatican pour la FSSPX, l’évêque dans une manifestation de fausse fermeté placera une phrase provocante et totalement contradictoire, confirmant le peu de crédit que l’on peut accorder à l’ancien anglican (variante méthodiste) devenu évêque.

Enfin de bien souligner cette incohérence nous avons signalé cette phrase contradictoire en caractère gras.

R. : Après l’obtention des deux préalables, la FSSPX souhaite l’ouverture de discussions doctrinales avec le Vatican. Sur quoi porteront-elles ?


Mgr R. W. : Elles porteront sur la rupture entre la doctrine catholique et celle de Vatican II. Elles réussiraient si elles ramenaient les Romains à la Foi de toujours. Elles « réussiraient », aux yeux des conciliaires, si la FSSPX abandonnait cette Foi. Mais même parler d’un accord fausse le problème, si l’on rêve par là de mettre fin à la guerre mortelle entre la religion du Dieu qui s’est fait homme et la religion conciliaire de l’homme qui se fait Dieu. Car cette religion conciliaire ne céderait la place qu’à un successeur tout aussi faux, suscité par le même diable.

Que vient faire, en effet, cette phrase reproduisant la pensée de Paul IV à propos de la Bulle Cum ex apostolatus,« Pour vous dire la vérité, nous avons voulu nous opposer aux dangers qui menaçaient le dernier conclave et prendre de notre vivant des précautions pour que le diable n’asseye pas à l’avenir un des siens sur le siège de Saint Pierre », puisque dans le contexte que nous lui connaissons, Mgr Williamson ayant continuellement fait l’impasse de l’argument canonique présenté dans la Bulle de Paul IV, tout cela signifierait que le Vicaire de Jésus-Christ puisse être en même temps le chef de la synagogue de Satan !

Cette phrase, destinée une fois de plus à impressionner, est donc une incohérence supplémentaire, et celle-ci ne fait que confirmer le jugement que nous pouvons porter sur les méthodes de l’évêque et la conception qu’il se fait de la religion et de l’Eglise.

5 - Conclusion

Ainsi, force est de constater, même si de fait, il n’était pas un infiltré, que les propos et les interventions de Mgr Williamson produisent les mêmes effets délétères d’un “infiltré” dont l’objectif réel serait d’identifier, et rassembler pour la neutraliser toute véritable opposition aux modernistes.

Alors que nous parviennent des échos sur la crédulité de ceux qui ont interprété les réponses de Mgr Williamson comme un langage « clair et ferme », nous affirmons au contraire en paraphrasant les propres termes de l’évêque sur le concile Vatican II, « gâteau empoisonné », que ses propos à son tour sont « empoisonnés ». Nous ne pouvons que prononcer un « non possumus » aux erreurs et aux incohérences doctrinales manifestées par l’évêque et nous continuons de dénoncer ses tentatives d’étouffer toutes les études qui pourraient aboutir sur des points fondamentaux et FACTUELS du combat contre la destruction de l’Eglise.

Quant sa manière de concevoir la religion, qui est celle de l’« enthousiasme », nous la remarquons encore dans sa dernière réponse :

 R. : Beaucoup de catholiques désespèrent d’une crise de l’Eglise qui s’éternise. Que leur dire ?

Mgr R. W. : Que ces catholiques ravivent leur foi, en s’élevant à une vue surnaturelle de la crise actuelle ! Si le Bon Dieu a permis qu’à vue humaine tout soit perdu, ce n’est que pour nous obliger à regarder en haut ! Il nous a faits pour le ciel, pas pour cette terre ! Quelle chance donc pour nous que cette terre soit moins séduisante que jamais ! Et quelle chance que notre martyre « sec » actuel, et la possibilité du martyre sanglant ! Allons ! « Votre rédemption est proche », dit Notre-Seigneur.

La seule vue surnaturelle possible sur ce que nous vivons à l’heure actuelle ne peut être qu’un regard englobant le grave problème de l’invalidité des rituels de Montini-Paul VI, et par conséquent de la préservation de l’épiscopat et du sacerdoce, des canaux de la grâce pour l’édification du Corps mystique, ainsi qu’un retour à la saine doctrine sur l’Eglise et de retenir et d’appliquer concrètement ce que la Très Sainte Vierge permet de nous dévoiler dans ce mystère d’iniquité lorsqu’elle nous dit que « Rome perdra la foi et sera le siège de l’Antéchrist ».

Depuis 38 ans d’application de la réforme du rite épiscopal tout particulièrement, cette hiérarchie cléricale conciliaire est devenue fausse, mensongère car elle porte le nom de catholique, se l’arroge même, mais elle n’appartient plus au véritable corps épiscopal et presbytéral de l’Eglise catholique qui subsiste sur terre.

Cette hiérarchie est étrangère à l’Eglise catholique. Elle représente l’artifice démoniaque le plus spectaculaire de cette révolution contre l’Eglise permise par Dieu et annoncée maternellement par Notre Dame à La Salette, quand elle dit « l’Eglise sera éclipsée ».

Puisque dans sa conception « enthousiaste » de la religion Mgr Williamson parle du martyre, nous lui demandons alors pour quelle Eglise veut-il être martyr ?

Veut-il être martyr pour ce monstre, que lui et les pseudos-théologiens conçoivent actuellement, ou revenant à la saine doctrine sur l’Eglise, veut-il être ainsi vrai confesseur de la foi et martyr pour la sainte Eglise de Notre Seigneur Jésus-Christ éclipsée par l’Eglise conciliaire ?

Question supplémentaire, qui fait donc suite à celles dont nous attendons toujours les réponses, notamment celles posées dans la Lettre ouverte et solennelle aux quatre évêques du 10 octobre 2006 sur le Sacerdoce et réitérées dans le message public du 5 décembre 2006 (cf. notes de bas de page plus haut).

Continuons le bon combat

Abbé Michel Marchiset


ANNEXE I

Commentaire de l’abbé Mouraux sur la Bulle de Paul IV

Bonum certamen N°124, Nov.Déc. 1992, pp. 10 et 11

EN FACE DE TEXTES AUSSI NETS, AUSSI CONFORMES A LA TRADITION, RAISONNONS ET REFLECHISSONS

       Paul IV déclare que sa Bulle sera valable à perpétuité, qu’elle est promulguée en vertu de son pouvoir apostolique. Les mots dont il se sert sont précis, et ne laissent aucune place à l’équivoque. Les voici : « Nous décidons, statuons, décrétons et définissons ». De plus, il n’invente rien. Il est en accord avec la tradition constante de l’Eglise et en accord parfait avec l’Evangile. Jésus, en effet, a établi Pierre chef de son Eglise seulement après lui avoir fait confesser sa foi en ces termes : « Vous êtes le Christ, le Fils du Dieu vivant » (Matthieu 15, 13-19) et ce n’est qu’après cet acte solennel qu’il devient le fondement inébranlable de l’Eglise et reçoit le pouvoir des clefs.9

         Ajoutons qu’il serait illogique et indigne d’un Dieu de supposer que Celui qui dit à Saint jean «  être venu pour donner sa vie pour ses brebis » les livre au « voleur » (Jean 10, 10), c'est-à-dire, pour parler clairement : à l’hérétique, au démagogue, qui se fait ovationné par des foules dépourvues de sens religieux, qui se coudoient avec les ennemis de la foi catholique, fréquentent leurs temples ou leurs synagogues… Et pourtant, Pie IX a découvert dans les documents qu’il fit saisir dans les Loges, que c’était d’un tel pape que rêvaient la Maçonnerie, pour ruiner l’Eglise catholique. Heureusement, Dieu donna à son fidèle serviteur Paul IV une science prophétique qui lui fit écrire un texte qui empêche à jamais pareil malheur, car il dégage les fidèles de l’obéissance à un Pontife qui n’est pas en communion de foi avec son Maître, le CHRIST.

         Saint Pie X avait inséré cette Bulle dans le corps même du Code du Droit canonique. La mort le surprit avant qu’il ne pût le publier. Ce fut son successeur Benoît XV qui fit cette promulgation. Mais, dans l’ombre du pape, le cardinal Gaspari, imbu de l’esprit de Rampolla retira, avant la publication du corps des lois canoniques la Bulle de Paul IV et la plaça dans le corps des Lieux canoniques. Substitution gravissime, dont la confidence m’a été faite par un Prélat du Vatican… C’est un acte de forfaiture. Mais un acte parfaitement nul en droit puisque, nous le redisons, la Bulle est quand même placée dans le corps des Lieux canoniques. Mais si l’effet juridique est nul, l’effet psychologique fut et demeure réel chez ceux qui connaissent peu ou pas le droit canonique. Ajoutons que pour qu’une loi dans l’Eglise soit supprimée, il faut qu’un document le déclare expressément. Cela ressort des trente premiers chapitres du Code publié par Benoît XV. Or aucun document officiel ne supprima la Bulle de Paul IV.

         Persévérants, les adversaires de la Bulle de Paul IV insistent en disant que Pie XII a publié une Constitution « Sede vacante » en 1945, qui stipule qu’« aucun cardinal ne peut être exclu de l’élection du souverain Pontife, sous le prétexte d’excommunication, de suspens ou d’empêchement ecclésiastique ; que toutes ces censures sont levées à l’occasion du Conclave ; mais reste en vigueur, par ailleurs »… La lecture de cette phrase montre à l’évidence que l’objection est sans valeur. Il ne s’agit pas ici, en effet, comme dans la Bulle de Paul IV, d’HERESIE, mais de CENSURES DISCIPLINAIRES.

         De plus cette Bulle a été confirmées par Saint Pie V le 21 décembre 1566 par son Motu proprio intitulé « Inter multiplices curas » (cf : Bull, Rom. Volume VII, pp 499-502). Et qu’on ne dise pas que le canon 6 du code de Benoît XV annule toutes les lois antérieures aux siennes. Car il annule uniquement les lois disciplinaires qu’il ne reprend, lui, mais sans toucher à celles qu’a conservé la liturgie ni aux lois qui reposent sur le droit naturel et divin. Voici le texte : « Si qua ex ceteris disciplinaribus legibus, quae usque adhuc viguerunt, nec explicite nec implicite in Codice contineatur, ea vim omnen amississe dicenda est, nisi in probatis liturgicis libris reperiatur, aut lex sit juris divini, sive positivi, sive naturalis » (« Toute loi disciplinaire en vigueur jusqu’ici qui n’est ni explicitement ni implicitement reprise, est abrogée, à moins qu’elle  ne soit de droit divin, positif ou naturel, ou qu’elle ne se trouve dans quelque livre liturgique approuvé ») (…).

En outre, le code reprend au canon 188/4 l’essentiel de la Bulle de Paul IV:… « Ob tacitam renuntiationem ab ipso jure admissam quaelibet officia vacant ipso facto et sine ula declaratione, si clericus a fide catholica publice defecerit (4°) » (Un office est vacant par tacite renonciation, si le sujet qui l’occupe fait publiquement un acte opposé à la foi catholique).

C’est là l’enseignement du Pape Innocent III qui déclare « Un pape qui tomberait dans l’hérésie et s’y obstinerait cesserait du même coup d’être membre de l’Eglise, et par conséquent cesserait d’être pape. Il se déposerait lui-même » (Cf : Dictionnaire de théologie, Tome IV, col. 520).

Certains ont cru échapper à ces lois en disant qu’elles n’auraient aucune valeur d’application sur un Pontife qui aurait la conscience faussée, et qui croirait accomplir son devoir en enseignant l’hérésie ou en coudoyant les hérétiques et les païens jusque dans leurs rites impies. Une telle opinion est totalement fausse et condamnée « de fide » par Vatican I (Dz. 1794) : « Si quelqu’un dit…que les catholiques peuvent avoir une juste cause pour suspendre leur adhésion à la foi qu’ils ont reçue du Magistère de l’Eglise ou pour la révoquer en doute, qu’il soit anathème ».

Qu’après avoir étudié ce texte, le Catholique soucieux de s’éclairer sur la légitimité des successeurs de S.S. Pie XII, lise leurs écrits et examine leurs actes antérieurs à leur promotion. Ils y trouveront les racines des hérésies de leur gouvernement, et tirerons, pour leur conduite personnelle, une conclusion appuyée solidement sur la Bulle de Paul IV. De plus puisqu’un Pontife perd toute son autorité s’il est avéré qu’il a erré dans la foi avant son élection, il est évident que s’il propage l’hérésie comme pape, il se dépose lui-même ».

9 : Après la Résurrection, sur les bords du Lac de Genezareth, aux Paroles de Notre Seigneur : « Paix mes agneaux (…) Paix mes brebis » (St Jean 21,15-17) Ndlr. 


ANNEXE II

Mgr Williamson, interrogé par le journaliste Jérôme Bourbon

(Rivarol, vendredi 12 janvier) : texte de l’entretien.

Mgr Richard Williamson : «Vatican II est un gâteau empoisonné» - Interview par Jérôme Bourbon


Doyen des quatre évêques de la Fraternité sacerdotale Saint-Pie X, Mgr Richard Williamson, 66 ans, dirige depuis 2003 le séminaire argentin de La Reja. Après sa conversion, ce Britannique polyglotte diplômé de Cambridge entre en 1972 à Ecône où il est ordonné prêtre en 1976 par Mgr Lefebvre, qui le sacre évêque douze ans plus tard. Il se dit opposé à toute entente avec Benoît XVI.


RIVAROL : Benoît XVI occupe le siège de Pierre depuis bientôt deux ans. Quel bilan faites-vous de son règne ?


Mgr Richard WILLIAMSON : Benoît XVI semble essentiellement continuer dans la ligne de son prédécesseur Jean Paul II. Jusqu’ici donc, il s’est montré un pontife du Concile Vatican II. On pouvait s’y attendre.


LA LIBERALISATION DE LA MESSE TRIDENTINE : UNE SOURCE DE CONFUSION ?


R. : Benoît XVI devrait, dit-on, prochainement libéraliser la messe traditionnelle. Cette mesure est-elle de nature à résoudre la crise de l’Eglise ?


Mgr R. W. : Je peux me tromper, mais je pense que la libéralisation, même partielle, de la messe traditionnelle serait un pas en avant pour l’Eglise universelle. La grâce très forte de cette messe, qui se trouve comme étranglée à présent par le rite de Paul VI, se remettrait à couler un peu partout dans le monde. Mais il faudrait bien plus que restaurer le bon rite de la messe pour résoudre la crise de la foi.

R. : Ce motu proprio sur la messe ne va-t-il pas au contraire créer plus de confusion que de clarté doctrinale ?


Mgr R. W. : Justement, permettre le bon rite de la messe n’est pas former les fidèles à y participer comme il faut. Tout est à reconstruire, et dans un premier temps il y aurait en effet beaucoup de confusion, par exemple des messes hybrides. Mais la reconstruction doit bien commencer quelque part, et il faut avoir confiance dans la force intrinsèque du bon rite.


R. : Les fidèles traditionalistes ne risquent-ils pas de se dissoudre dans les paroisses conciliaires au détriment de la foi intégrale ?


Mgr R. W. : Si, à la suite de cette libéralisation du bon rite, des fidèles de la Tradition fréquentaient régulièrement les paroisses conciliaires, c’est qu’ils n’auraient pas compris grand-chose au combat de la foi intégrale. Il revient aux chefs de la Tradition de bien former leurs ouailles de sorte que cette éventuelle libéralisation fasse plus de bien aux conciliaristes que de mal aux traditionalistes. C’est pourquoi ceux-ci doivent comprendre que le problème de fond est la foi totale, et pas seulement le rite de la messe.


R. : Demander la libéralisation de la messe traditionnelle sans revenir sur le novus ordo missae de Paul VI ne revient-il pas à accepter le principe de coexistence et d’égale dignité entre ce que Mgr Lefebvre appelait « la messe de toujours » et la « messe de Luther » ?


Mgr R. W. : « Ab inimico disce », apprenez de votre ennemi, disaient les latins. Pourquoi tant d’évêques conciliaires se mettent-ils en émoi pour la simple éventualité de libéralisation du bon rite de la messe ? N’est-ce pas parce qu’ils savent que si l’on remet l’Arche de l’Alliance dans leurs temples, leurs rites de Dagon sont en péril ? Voir le Premier livre des Rois, au chapitre V ! Serions-nous avec le rite de Pie V plus peureux que les conciliaires avec leur rite de Paul VI ?


BENOÎT XVI : UN MODERNISTE !


R. : Dans La Somme théologique, Saint Thomas d’Aquin écrit que vénérer le tombeau de Mahomet est pour un chrétien un acte d’apostasie. Considérez-vous que Benoît XVI est coupable de communicatio in sacris quand il s’est recueilli à
la Mosquée Bleue d’Istanbul et est-ce que son attitude ne revient pas à renier la foi ?


Mgr R. W. : Si Benoît XVI a prié à l’intérieur d’une mosquée, entouré de mahométans, selon la manière de prier des mahométans, il a commis un grave péché contre la foi catholique, et un scandale énorme devant l’Eglise entière.


R. : Qualifieriez-vous Benoît XVI de moderniste ?


Mgr R. W. : Si un moderniste est quelqu’un qui veut adapter l’Eglise Catholique au monde moderne, certainement Benoît XVI est un moderniste. Il croit toujours que l’Eglise doit se ré-approprier les valeurs de la Révolution française. Peut-être admire-t-il moins le monde moderne que Paul VI, mais il l’admire encore beaucoup trop. Ses écrits passés sont pleins d’erreurs modernistes. Or, le modernisme est la synthèse de toutes les hérésies (Pascendi, Saint Pie X). Donc, comme hérétique, Ratzinger dépasse de loin les erreurs protestantes de Luther comme l’a très bien dit Mgr Tissier de Mallerais. Seulement un hégélien comme lui est persuadé que ses erreurs sont la vraie continuation de la doctrine catholique, alors que Luther savait – et disait – qu’il rompait avec la doctrine catholique.


QUELLE AUTORITE POUR L’EGLISE CONCILIAIRE ?


VATICAN II ENSEIGNE-T-IL L’HERESIE ?

R. : Considérez-vous que Vatican II enseigne l’erreur ou l’hérésie et diriez-vous de cette assemblée d’évêques qu’elle fut un vrai concile œcuménique ou un conciliabule ? Et exprimez-vous là la position officielle de la FSSPX ?


Mgr R. W. : Mgr. Lefebvre disait de Vatican II que c’était un vrai Concile œcuménique dans sa convocation, mais pas dans son déroulement. Autrement dit, les quelque 2000 évêques ont été validement rassemblés, mais les 16 documents qu’ils ont produits sont presque tous mauvais, même très mauvais. Si ces documents ne sont pas nettement hérétiques, ils sortent de l’hérésie et aboutissent à l’hérésie, encore une expression de Mgr Lefebvre qui correspond sûrement à la position officielle de la FSSPX.


R. : L’Institut du Bon Pasteur considère que l’on ne peut ignorer l’existence de Vatican II et que par conséquent il faut le réinterpréter. Qu’en pensez-vous ?


Mgr R. W. : « L’on ne peut ignorer Vatican II » ? – Je distingue. Vatican II est un énorme fait dans l’histoire récente de l’Eglise, d’accord. Mais ses documents sont beaucoup trop subtilement et profondément empoisonnés pour qu’il faille les réinterpréter. Un gâteau en partie empoisonné va tout entier à la poubelle !

 R. : Puisque vous dénoncez l’illégitimité et la nocivité de Vatican II, de la nouvelle messe, des nouveaux rites sacramentels, du nouveau code de droit canon, du nouveau catéchisme, des nouvelles béatifications (Jean XXIII) et canonisations (Mgr Escriva de Balaguer, fondateur de l’Opus Dei), est-ce que cela ne revient pas à poser la question de l’autorité des pontifes conciliaires qui ont promulgué toutes ces réformes que vous jugez désastreuses ?


Mgr R. W. : Les multiples mauvais fruits des pontifes conciliaires, Jean XXIII, Paul VI, Jean-Paul II et maintenant de Benoît XVI, prouvent que ce sont de mauvais pontifes, mais pas nécessairement qu’ils n’ont pas été pontifes du tout.

Abordons l’argument principal des « sédévacantistes ». Personne, que je sache, n’affirme qu’un hérétique purement matériel perd automatiquement son office, car il ne s’oppose pas consciemment à la doctrine ni à l’autorité de l’Eglise catholique. Donc les « sédévacantistes » doivent affirmer que ces papes sont des hérétiques formels, ce qui requiert la pertinacité dans l’hérésie. Mais la pertinacité est une question intérieure à l’homme, dont seul Dieu peut juger sans se tromper. Donc, pour juger si un hérétique était formel, l’Eglise autrefois l’obligeait à renoncer extérieurement à son hérésie ou à y persister extérieurement. Mais un tel processus ne pouvait venir que d’une autorité supérieure. Or, dans cette crise sans précédent dans toute l’histoire de l’Eglise, ce sont les autorités suprêmes de l’Eglise, en particulier le Vicaire du Christ, qui sont envahis par l’hérésie moderniste. Donc, il est impossible, au moins pour le moment, de prouver que ces papes sont des hérétiques formels tels qu’ils perdraient ou auraient perdu nécessairement leur office.
Plus que jamais il est possible de faire le mal en pensant faire le bien. Ces papes conciliaires sont trompés en profondeur par le monde moderne, à cause notamment de leur perte kantienne de la vérité objective (voir Pascendi dont nous fêtons cette année le centenaire). Je pense qu’ils sont « sincères » comme tout libéral convaincu et j’incline d’autant moins à penser que ce sont des hérétiques formels.
Je ne vois pas d’autre argument sérieux pour conclure que le Siège de Rome est vacant.


R. : Les ralliements successifs à l’Eglise conciliaire du Barroux, de la Fraternité Saint-Pierre, de Campos, de l’Institut saint Philippe Néri et de l’Institut du Bon Pasteur ne s’expliquent-ils pas par la propension à faire de la question de l’autorité dans l’Eglise post-Vatican II un tabou ?


Mgr R. W. : A-t-on réellement fait de l’autorité dans l’Eglise post-conciliaire une question taboue ? Refuse-t-on de discuter avec lesdits « sédévacantistes » ? Quelle est la force de la Tradition Catholique si ce n’est la Vérité ? Et quelle serait une Tradition incapable de discuter de la Vérité ? Ne sont-ce plutôt les « sédévacantistes » qui refusent tout argument contraire à leur position ? Quant aux ralliements successifs à l’Eglise Conciliaire de la part d’anciens résistants au Concile, ne s’expliquent-ils pas suffisamment par la fatigue du combat, par la séduction de Rome, par la faiblesse humaine ? Si je veux garder mon équilibre, ce n’est pas en tombant à droite que j’éviterai de tomber à gauche ! Je garde mon équilibre en m’accrochant à la vérité, dont la poursuite est loin d’être toujours facile.


R. : S’agissant justement de ces entités ecclésiadéistes, quels sont leur avenir et leur marge de manœuvre au sein de l’Eglise conciliaire ?


Mgr R. W. : Ce que pourront accomplir les groupes ecclésiadéistes, et apparentés, à l’intérieur de l’Eglise conciliaire dépend en bonne partie de leur foi. Plus ils croient, et plus ils se rendront inassimilables dans un système conçu pour les absorber, pour les mettre au pas… conciliaire ! Mais il faut reconnaître que ce système est fort, très fort ! Danger de mort pour sa foi si l’on y met ne serait-ce que le petit doigt !


R. : Où voyez-vous l’Eglise catholique dans vingt ou trente ans ?


Mgr R. W. : Le Nouvel Ordre Mondial, auquel correspond l’apostasie molle dans l’Eglise, avance à pas de géant. Mais l’Eglise est indéfectible. Donc de deux choses l’une : ou bien dans cinq, dix, vingt ans Dieu intervient avec un châtiment exemplaire pour rétablir l’ordre, ou bien l’Eglise en sera à gémir dans les catacombes, en attendant cette intervention. De toute façon, la situation actuelle est irrécupérable par des efforts purement humains.


DE NOUVEAUX SACRES D’EVEQUES


R. : La crise se prolongeant, êtes-vous prêt à sacrer des évêques sans mandat pontifical ?


Mgr R. W. : Oui. Mais pas sans la prudence requise par toutes les circonstances, j’espère.


R. : S’agissant précisément de votre épiscopat, vous considérez-vous membre de l’Eglise enseignante et du collège apostolique ?


Mgr R. W. : Je ne fais partie ni de l’Eglise enseignante conciliaire ni du collège apostolique conciliaire. En revanche, de l’Eglise enseignante catholique et du collège apostolique catholique, je fais bien partie. A l’inverse, les évêques diocésains conciliaires forment un gâteau empoisonné en bloc, mais pas dans toutes ses parties.


R. : Après l’obtention des deux préalables, la FSSPX souhaite l’ouverture de discussions doctrinales avec le Vatican. Sur quoi porteront-elles ?


Mgr R. W. : Elles porteront sur la rupture entre la doctrine catholique et celle de Vatican II. Elles réussiraient si elles ramenaient les Romains à la Foi de toujours. Elles « réussiraient », aux yeux des conciliaires, si la FSSPX abandonnait cette Foi. Mais même parler d’un accord fausse le problème, si l’on rêve par là de mettre fin à la guerre mortelle entre la religion du Dieu qui s’est fait homme et la religion conciliaire de l’homme qui se fait Dieu. Car cette religion conciliaire ne céderait la place qu’à un successeur tout aussi faux, suscité par le même diable.


R. : Beaucoup de catholiques désespèrent d’une crise de l’Eglise qui s’éternise. Que leur dire ?

Mgr R. W. : Que ces catholiques ravivent leur foi, en s’élevant à une vue surnaturelle de la crise actuelle ! Si le Bon Dieu a permis qu’à vue humaine tout soit perdu, ce n’est que pour nous obliger à regarder en haut ! Il nous a faits pour le ciel, pas pour cette terre ! Quelle chance donc pour nous que cette terre soit moins séduisante que jamais ! Et quelle chance que notre martyre « sec » actuel, et la possibilité du martyre sanglant ! Allons ! « Votre rédemption est proche », dit Notre-Seigneur.


Propos recueillis par Jérôme BOURBON.

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[1] Cf . messages VM des 10 octobre 2006, 5 décembre 2006 et 18 décembre 2006 :

http://www.virgo-maria.org/articles/2006/VM-2006-10-10-A-00-Appel_aux_quatre_eveques_de_la_FSSPX.pdf

http://www.virgo-maria.org/articles/2006/VM-2006-12-05-A-00-Mgr_Williamson_rejette_le_Motu_Proprio_1.pdf

http://www.virgo-maria.org/articles/2006/VM-2006-12-18-B-00-Mgr_Williamson_Omission_d_Avrille_1.pdf

[2] Lettre reproduite dans le Sel de la terre, n°4, printemps 1993

[3] Comité international Rore Sanctifica, site : http://www.rore-sanctifica.org

[4] http://www.virgo-maria.org/articles/2007/VM-2007-01-03-C-00-Tighe_commente_Anglicans_de_Tradition_2.pdf

[5] http://www.virgo-maria.org/articles/2007/VM-2007-01-03-D-00-Van_de_Pole_1_c.pdf

[6] Ceux qui connaissent les Exercices de Saint Ignace, ne manqueront pas de remarquer que Mgr Williamson est l’exemple type de la deuxième classe d’hommes, ceux du oui, mais… ceux qui veulent concilier les deux étendards (les deux "partis") ; mais qui finissent toujours par déplaire aux deux camps. La sanction est terrible, car cette classe d’hommes ne peut faire son salut éternel. Ce n’est pas nous qui le disons, c’est saint Ignace.

[7] cf. http://www.virgo-maria.org/articles/2006/VM-2006-12-05-A-00-Mgr_Williamson_rejette_le_Motu_Proprio_1.pdf 

[8] http://www.virgo-maria.org/articles/2006/VM-2006-02-05-A00-Refutation_erreurs_sur_infaillibilite.pdf

[9] Mais même dans ce cas il ne peut y avoir une seule erreur sinon se serait rendre Dieu responsable de l’erreur des hommes. Rappelons à ce propos ce que Léon XIII disait dans son Encyclique Satis cognitum : « Toutes les fois donc que la parole de ce magistère déclare que telle ou telle vérité fait partie de l’ensemble de la doctrine révélée, chacun doit croire avec certitude que cela est vrai ; car si cela pouvait en quelque manière être faux, il s’ensuivrait, ce qui est évidemment absurde, que Dieu Lui-même serait l’auteur de l’erreur des hommes (…) ».

Rappelons encore que l’Eglise Catholique comme Notre Seigneur, puisque le Christ et l’Eglise s’est tout un, ne peut ni se tromper, ni nous tromper et que par conséquent dans les Actes du Magistère de l’Eglise Catholique TOUT l’enseignement est "NIHIL OBSTAT". Cela les clercs et les fidèles l’oublient de plus en plus avec Benoît XVI !

[10] Il est tout de même navrant de constater que, si en 1979, l’enseignement d’Ecône sur ces divers points était flou, en 2006, toujours répéter les mêmes erreurs, après que celles-ci aient été plusieurs fois clairement réfutées, relève d’une pertinacité qui confine encore aujourd’hui, au "péché contre le Saint-Esprit" avec sa sanction dramatique.

[11] « (…) nous, qui par la grâce de Dieu détenons la vérité, la plénitude de la vérité catholique (…). Passage censuré et par conséquent que le lecteur ne pourra pas trouver dans la version écrite de ce sermon publié dans les Editions Fideliter.

[12] téléchargeable sur le site http:// www.virgo-maria.org/ 5 février 2006

[13] bien qu’ayant déjà répondu à l’argument avancé par certains sur la soit disante abrogation de cette Bulle pontificale de Paul IV, nous voulons ici signaler ce que disait sur ce sujet l’abbé Mouraux, dans un de ses excellents Bulletin Bonum certamen.

[14] Serment que l’abbé Ratzinger a dû prononcer pour son ordination sacerdotale. Profitons-en pour demander aux évêques et aux prêtres de la FSSPX s’ils renouvellent régulièrement et officiellement ce serment qui est très précis et engageant.

[15] Jean XXIII a lui, fait ce serment, en acceptant le « pontificat », comme l’ont fait tous ses prédécesseurs :

"Je promets de ne rien diminuer ni changer de ce qui m'a été transmis par mes vénérables prédécesseurs. Comme leur fidèle disciple et successeur, je m'engage a n'admettre aucune nouveauté, mais, au contraire, à vénérer avec ferveur et à conserver de toutes mes forces le dépôt qui m'a été confié. En conséquence, qu'il s'agisse de nous ou d'un autre, nous soumettons au plus sévère anathème quiconque aurait la présomption d'introduire une nouveauté quelconque qui serait opposée à cette tradition évangélique ou à l'intégrité de la Foi et de la Religion Catholique". La conclusion qui s’impose est donc bien le PARJURE

[16] "Au Canon de la Messe, on ne prie pas pour ceux qui sont hors de l'Eglise". Somme Théologique de saint Thomas d'Aquin : III, q. 79