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faf
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Posté le: Lun Mai 07, 2007 4:10 pm Sujet du message: De la pub pour le livre de l'abbé Celier |
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Sous la Bannière n° 130, mars-avril 2007
Nous avons lu pour vous : BENOIT XVI ET LES TRADITIONALISTES
par Olivier Pichon et l'Abbé Grégoire Celier
Les éditions "l'Entre lacs", filiale d’ ″Albin Michel", viennent de
publier un livre de 250 pages au format 14x22, dont les titres et
auteurs figurent en tête du présent article.
Son genre littéraire est celui d'un dialogue entre les deux
auteurs, ou si l'on préfère de l'interrogatoire dialogué d'un prêtre de
la Fraternité, l'abbé Celier, par un journaliste, monsieur Pichon.
Globalement, l'interrogateur, qui est directeur du magazine Monde
et Vie, cherche par ses questions à susciter les explications de
l'interrogé, qui en tant que prêtre de la fraternité Saint Pie X,
cherche à expliquer les positions de cette dernière. Résumons tout
d'abord ce livre.
Les diverses phases de l'entretien
L'ouvrage comporte trois parties : le présent, le passé, le futur.
La première partie, le présent, comporte trois chapitres. Tout
d'abord, "Accords en vue", simple rappel bref des événements
consécutifs à l'annonce (toujours sans suite) d'un "motu proprio"
libéralisant la Messe de Saint Pie V, et des feux croisés des réactions
qu'elle a suscités. Puis, sous le titre "serpent de mer", un chapitre,
sans grand intérêt, commente l'ambiance des polémiques qui se sont
manifestées, et la résonance médiatique de celles-ci. Enfin, un
troisième chapitre intitulé "Itinéraires croisés", ouvre aux deux
co-auteurs une tribune leur permettant de se présenter, voire de se
"raconter", ceci à l'intention des lecteurs tout public qui ne les
connaîtraient pas.
Nous passerons rapidement sur cette première partie qui, pour nous, ne présente qu'un intérêt secondaire.
Quant à la seconde partie, le Passé, elle comporte six chapitres,
qui ont pour but de présenter l'historique de la crise ecclésiale au
moment de Vatican II, pendant celui-ci, et dans les temps qui l'ont
suivi. Présentation comportant notamment l'historique de la Fraternité
Saint Pie X, et de l'ensemble de ce qu'il est convenu d'appeler le
mouvement de la Tradition.
Le chapitre "alliance européenne" expose la préparation du Concile,
très rapidement dominé par une coterie, composée, avant même le
concile, d'évêques et de théologiens progressistes groupés sous le
titre de ce chapitre. Cette "alliance" devint la "Majorité", ainsi
désignée par eux-mêmes, tandis que les quelques évêques plus
traditionalistes, groupés trop tard par Monseigneur Lefebvre,
devenaient la "minorité". L'abbé Celier résume dans ce chapitre le
déroulement du Concile sans oublier de mettre en relief le caractère
"pastoral" choisi par celui-ci.
Le second chapitre, intitulé "signe des temps" expose le
bouleversement de l'Eglise pendant le Concile ; "heure d'inquiétude"
disait Paul VI ; abandon massif de 80.000 prêtres ; oubli de toute
autre source doctrinale que ledit Concile ; hérésies apparaissant dans
les textes conciliaires ; "liberté religieuse"; rupture de Vatican II
avec la doctrine traditionnelle. Enfin, issue du Concile et de son
esprit, préparation de la "nouvelle messe". Cette analyse
événementielle se termine sur l'espérance que "Rome pourrait utiliser
comme point d'appui d'une révision progressive ce qui a pu se dire de
meilleur comme critique officielle de la crise postconciliaire et
ainsi, sans violence ni brusquerie, faire repartir l'Eglise dans la
bonne direction". Après un exposé assez juste de la gravité de la
crise, ne semble-t-on pas ainsi en atténuer sensiblement les
conséquences ? A la précédente citation, ajoutons encore celle-ci :
"Les développements heureux (du concile) seront conservés. Et il y en a
beaucoup (?). L'Eglise est sage, elle est guidée par l'Esprit Saint,
elle saura garder les bonnes choses en corrigeant ce qu'il y aura pu
avoir de défectueux dans le demi-siècle écoulé".
Le troisième chapitre est intitulé "Résistance Catholique". Il
évoque les réactions de nombreux fidèles et de quelques prêtres devant
ce que l'abbé Celier désigne à juste titre comme "un vent de folie qui
balaya l'Eglise", à la faveur de cette "tarte à la crème" que fut
"l'esprit du concile", "rupture de l'enseignement catéchétique ;
implosion de la liturgie ; moquerie des pratiques coutumières de piété
; disparition de l'habit ecclésiastique ; (...) désertion de nombres de
prêtres". Suit un historique de la réaction de Monseigneur Lefebvre, de
la fondation d'Ecône et de la fraternité sacerdotale Saint Pie X.
Historique assez clair, que nous connaissons assez bien dans nos
milieux pour qu'il soit inutile de s'y attarder ici.
Le quatrième chapitre, intitulé "Séminaire sauvage", fait suite au
précédent en exposant la persécution à laquelle Ecône fut en but à
partir de 1975, tandis que le mouvement "traditionaliste" se
développait, et que Monseigneur Lefebvre et Ecône faisaient figure de
drapeau. Persécution qui, on le sait, se retourna contre ses
promoteurs, car, au lieu de l'écraser et d'éradiquer Ecône et son
évêque, elle eut pour résultat d'en faire une vedette médiatique.
Nota : Le livre est supposé écrit dans l'espoir d'atteindre les
personnes ignorantes de la nature du "traditionalisme" et de son
historique. Les développements de ces quelques chapitres sont donc
inutiles pour nos lecteurs qui sont suffisamment informés de ces
questions (sinon mieux que nos deux co-auteurs qui, en 1976, jouaient
au ballon dans les cours de récréation de la banlieue parisienne).
Le cinquième chapitre est intitulé "Révolution liturgique". Il
expose avec assez d'exactitude le processus de la réforme liturgique
après le concile, qualifié à juste titre de "révolution", et les
dévastations qu'elle a entraînées dans la vie de l'Eglise sous la
houlette de Monseigneur Bugnini. Là encore, nos lecteurs ont disposé
sur ce sujet d'assez nombreuses sources d'informations pour qu'il soit
inutile de leur résumer ce chapitre.
Le sixième chapitre est intitulé "guerre des deux messes ". Il
suscite les mêmes observations que les trois précédents chapitres. On y
fait ressortir l'historique, et quelques bonnes analyses sont données
sur les raisons du "refus absolu de célébrer" la nouvelle messe; sur le
"rapprochement avec les protestants" qu'elle concrétise; et conclut à
une inébranlable fidélité "à la liturgie traditionnelle certainement
orthodoxe et nourrissante pour notre foi".
La troisième et dernière partie du livre aborde le Futur. Ici nous
rentrons dans les spéculations, les hypothèses, les projets, les
espérances d'avenir, (ou les illusions?) des auteurs ; ceci en quatre
chapitres : "Triangulation" ;"Messe pipaule" ; "Fable du Héron" ; et
"Espérance".
Efforçons-nous d'en résumer la substance.
Dans la Triangulation, l'abbé Celier tâche de "comprendre la
position réelle de notre congrégation" (la fraternité Saint Pie X),
afin "de pouvoir anticiper son évolution future". Puis il défend cette
position sous la figure d'un "triangle", dont nous retenons la
définition suivante. "Premier angle : nous sommes absolument et sans
aucune réserve catholiques. Deuxième angle : dans l'Eglise dont nous ne
sommes qu'une petite part, nous représentons un institut sacerdotal de
taille moyenne doté de moyens forcément limités en hommes, en argent,
en temps, et possédant une vocation propre. Troisième angle : en raison
de la crise, nous conservons, sans mérite de notre part, des biens
spirituels d'une valeur immense qui ont pour vocation de retrouver
toute leur place au sein de l'Eglise".
On remarque qu'ici, aucune précision n'est faite qui permette de
situer l'Eglise. S'il s'agit de l'Eglise catholique, au plein sens du
terme, les "valeurs" et les "biens spirituels" visés par le troisième
angle devraient normalement en constituer l'essentiel, et non retrouver
plus tard leur place dans ladite Eglise, après qu'une "petite part"
extérieure à celle-ci en ait assuré la conservation. Si lesdites
"valeurs" et lesdits "biens spirituels" sont, provisoirement au moins,
étrangers à l'Eglise dont parle l'abbé Celier, il eût été souhaitable
de préciser de quelle Eglise il s'agit. Ce n'est pas fait. Si bien
qu'au deuxième angle, on peut se demander de quelle Eglise la
Fraternité, selon les dires de l'abbé Celier, est une "petite part":
l'Eglise conciliaire ? l'Eglise moderniste ? l'Eglise Œc*ménique ? ou
bien l'Eglise catholique tout court ?
Nous relevons ici une ambiguïté particulièrement notoire dans le
"triangle" de l'abbé Celier, mais dont on peut dire qu'elle règne plus
ou moins d'un bout à l'autre du livre que nous étudions.
Dans le chapitre intitulé "Messe pipaule" l'abbé exprime sa
confiance en Benoît XVI pour "purger l'atmosphère de l'Eglise de cette
animosité envers la tradition", et ceci, affirme-t-il, ″à relativement
court terme". Puis il envisage les différents moyens dont Benoît XVI
disposerait, selon lui, pour relire Vatican II "à la lumière de la
Tradition", et peu à peu s'acheminer vers "une certaine forme d'oubli
du concile". Puis l'abbé se lance dans une prospective sur les accords
qui pourraient se nouer entre Rome et la Fraternité, fondés sur un
rappel du protocole de 1988 et des documents de fondation de l'Institut
du Bon Pasteur (ailleurs les modèles de Campos, Monseigneur Rifan,
Fraternité Saint Pierre, institut du Christ Roi sont évoqués).
Puis, devant l'espoir de la libéralisation de la messe de Saint Pie
V, l'abbé Celier évoque le fait que "la pratique de deux rites n'est
pas neutre : l'un déteint forcément sur l'autre". D'où, selon notre
auteur, la "naissance" à venir "d'un nouveau rite : la messe pipaule"
Pour ceux de nos lecteurs moins jeunes que l'abbé Celier et Olivier
Pichon, cela ne manquera pas d'évoquer les souvenirs du temps où la
débâcle liturgique se produisant (1968-1973), nous courrions de
paroisse en paroisse pour y trouver des messes bâtardes, mâtinées de
Paul VI et de saint Pie V, au milieu d'un déluge d'initiatives plus
invraisemblables les unes que les autres.
Nous n'appelions pas cela "messe pipaule", mais nous avons connu !
Et comme Ecône n'avait pas encore occupé le terrain avec ses jeunes
prêtres, nous courrions parfois à cent kilomètres chercher et ramener
chez lui un vieux prêtre resté fidèle... ou pire, un prêtre
biritualiste qui nous servait une messe de Saint Pie V à peu près
correcte pour un tarif de 1.000 à 2.000 francs de l'époque.
Toujours est-il que, "dans le domaine du pur possible" l'abbé
Celier imagine qu'on "verrait peut être naître et s'imposer au fil des
années ce rite hybride que j'ai appelé de façon un peu humoristique la
"messe pipaule".
Puis, ce long chapitre sur la "messe pipaule" est suivi d'un
chapitre sur la Fable du Héron qui envisage une série de scénarios
possibles, pouvant conduire à des accords entre Rome et la Fraternité,
par les cheminements et les combinaisons les plus divers, et permettre
à celle-ci de réintégrer une place normale dans l'Eglise. (Avec
toujours l'ambiguïté signalée plus haut sur cette Eglise et sa
définition).
En résumé, après de nombreux modèles prélevés dans les accords
traités par "Ecclésia Dei", l'abbé manifeste sa confiance en Benoît XVI
en affirmant : "J'ai plutôt tendance à penser que les choses, avec un
minimum d'habileté et de bonne volonté sont susceptibles de s'arranger
par la grâce de Dieu."
Par la grâce de Dieu? ou par les combines et les compromissions ?
Or ce chapitre évoque la fable du Héron, exposée par Olivier Pichon
: devant, dit-il, l'ouverture de Rome "vis à vis des traditionalistes à
la fois exceptionnelle et inespérée", devant "l'élection de Benoît XVI,
inespérée (?), marque un tournant (!), ce fut une divine surprise"
(?!), la Fraternité saint Pie X, et Monseigneur Fellay "à force de
tergiverser, ne risque-t-il pas, finalement, de se retrouver comme le
héron de la fable qui, ayant dédaigné la carpe et brochet, dut
finalement se contenter d'un limaçon ?"
C'est naturellement Olivier Pichon qui pousse. Mais Grégoire
Celier, malgré son optimisme, relaté plus haut, tient tout de même une
position plus ferme. "Notre attitude n'est pas fondée d'abord sur la
stratégie la plus payante à court ou à long terme. Notre attitude est
fondée sur la foi."
Enfin, le dernier chapitre intitulé Espérance, forme une sorte de
polémique dans laquelle Olivier Pichon exprime les diverses critiques
dont la Fraternité Saint Pie X est l'objet, tandis que Grégoire Celier,
en position d'avocat de la défense, s'efforce de justifier celle-ci.
Les limites de cet article ne nous permettent pas de faire
l'inventaire de ces échanges d'arguments, d'intérêt inégal par rapport
au sujet principal du livre. |
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faf
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Posté le: Lun Mai 07, 2007 4:10 pm Sujet du message: |
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La cuisine sans cuisinier !
Nous venons de résumer très sommairement le livre que nous examinons,
plutôt pour en fixer le plan que pour en faire un compte rendu
exhaustif, ce qui sortirait du cadre forcément limité de la présente
recension.
Une foule de détails seraient à mentionner et à analyser dont nous
avons noté certains ; mais il nous paraît plus important de ne
concentrer les remarques suivantes que sur les carences les plus
importantes de ce livre.
La première observation, qui saute aux yeux et qui concerne la
trame d'ensemble du sujet, consiste dans une absence, ou si l'on
préfère un silence assourdissant : l'étude de la crise dans le passé et
le présent, par nos deux co-auteurs, est conduite exclusivement sur les
causes secondes ; elle ne comporte pas la moindre allusion à la cause
efficiente. Carence redoutable, me semble-t-il, de la part d'un abbé
Celier qui se dit philosophe.
Que dirait-on d'un critique gastronomique qui n'attribuerait la
qualité d'une cuisine qu'à la valeur des épices, à la qualité des
légumes, au choix des viandes, au mode de cuisson... mais qui omettrait
systématiquement de mentionner le cuisinier, ses marmitons, et son art
?
A quoi servirait le guide de ce gastronome qui se contenterait de
décrire des plats succulents sans désigner les chefs de cuisine et
l'adresse de leurs tables ?
Je gage qu'aucun éditeur n'accepterait d'investir son argent dans
un livre aussi nul ! Et pourtant, le livre de nos co-auteurs a trouvé
un éditeur, et pas des moindres. Pourquoi ? La réponse est simple.
C'est qu'on ne voulait pas que les cuisiniers soient connus, ni
désignés, ni eux, ni les lieux où se concocte leur cuisine !
Ainsi tous les chapitres de ce livre expliquent que le désarroi et
la crise ecclésiale sont dus à l'évolution de la vie moderne, au
vertige du progrès technique, à la crise des vocations, aux idées
avancées des théologiens progressistes, à la révolution culturelle de
1968, etc, etc... Toutes causes secondes qui sont des données non
négligeables qui méritent une étude. Mais dont l'analyse est
notoirement insuffisante pour expliquer le phénomène dans son ensemble,
si l'on ne cherche pas à savoir qui a coordonné ces causes, qui les a
composées les unes avec les autres, qui a mené l'ensemble à son terme ?
Il y a bien une cuisine. Mais on ne parle pas du cuisinier ! Il y a
bien une révolution dans l'Eglise, mais comment existe-t-elle, comment
a-t-elle pu se réaliser avec autant de méthode et d'efficacité, s'il
n'y avait pas un plan préalable, un fédérateur pour le téléguider, et
des affidés pour le mettre en œuvre à chaque niveau dudit plan et de
son déroulement ?
Sur ce point le silence de nos auteurs est absolu.
Or, sans cause efficiente, il n'y a ni révolution ni cuisine. Sans horloger, il n'y a pas d'horloge.
Ainsi par exemple, au chapitre intitulé "Alliance Européenne",
l'abbé Celier montre l'existence, avant même le concile, d'un ensemble
de théologiens et d'évêques groupés en mouvement théologique qui ont
immédiatement et dès les premières séances du Concile, dominé et
téléguidé celui-ci.
La description qu'il en fait est même tellement claire qu'Olivier
Pichon ne peut s'empêcher, devant l'évidence, de lâcher : "Vous pensez
que le Concile a été piloté par un noyau dirigeant ?" (page 60).
C'est une bavure qui lui a échappé, et que l'abbé Celier s'empresse
de noyer sous un flot de considérations sur les conférences
épiscopales, les bords du Rhin (qui se jette dans le Tibre), la
nouvelle théologie et ses représentants qu'il nomme : "Danielou, de
Lubac, Congar, Chenu, Schillebeeckx, Hans Kung, Von Balthasar, Rahner,
Josef Ratzinger" (tiens !?) Tous réunis par hasard dans ce qu'on a
appelé "l'alliance européenne", fédérée sous la houlette du cardinal
Liénard.
Mais surtout, pas de complot dans tout cela, mes amis, et on se
garde bien de remarquer que Lienard, Villot, et pas mal d'autres
prélats bien placés étaient franc-maçons !
Or il s'agit de faits publiquement connus ! Après la mort du
Cardinal Villot, sa bibliothèque fut vendue. On trouva dedans toutes
les preuves de son affiliation à la Franc-maçonnerie, et elles furent
publiées dans la presse ! Quant au Cardinal Liénard, on a su
publiquement que son enterrement à Notre Dame de la Treille à Lille a
eu deux phases : une première dans ladite cathédrale en ornements et
surplis ; une deuxième dans la crypte avec les tabliers en peau de
cochon et les insignes maçonniques sur le catafalque pour son départ à
l'Orient de Lille.
Quelle horreur ! On risquerait de tomber dans le "complotisme",
dont l'abbé Celier-Sernine-Lupin s'applique à nier l'existence depuis
quelques années dans les factums et articles qu'il produit sous
différents pseudonymes.
Voilà pourquoi ce livre ne parle pas de la cause efficiente. Il
décrit la cuisine sans cuisinier, l'horloge sans horloger, la
révolution sans la main cachée qui la dirige. On en vient à se poser la
question de savoir si le but principal d'un livre comme celui-ci n'est
pas de diluer, de faire disparaître de l'esprit des gens, cette idée
pourtant toute naturelle et de bon sens, qu'il n'y a pas de phénomène
humain sans des hommes pour l'organiser. Idée évidente que l'on noie
sous la chape de plomb du silence, sous un flot de causes secondes, non
négligeables certes, mais insuffisantes par elles-mêmes si l'on oublie
la cause efficiente, et le but qu'elle poursuit, la cause finale !
En tout cas, hors la bavure échappée à Olivier Pichon page 60, je
puis vous assurer que sur ces 250 pages, il n'y a pas une allusion à la
Franc-maçonnerie, aux loges P2 et autres qui ont envahi le Vatican.
Dans le présent bulletin, N° 19 de 1988, nous avons publié une liste de
prélats de la curie romaine affiliés à la Franc-Maçonnerie, avec le nom
de leur loge et leur date et numéro d'affiliation. Aucun démenti ne
nous est parvenu. Quant au journal allemand qui avait publié avant nous
cette liste, il a eu de gros ennuis ! Pas d'allusions non plus à la
secte des modernistes dont saint Pie X voyait les progrès jusque dans
l'Eglise et parmi ses pontifes et ses théologiens, ainsi que son
organisation de plus en plus puissante. Bref aucune mention d'un
quelconque complot, qui est pourtant la principale explication des
crises que nous vivons.
Ou plus précisément, les quelques allusions au complot que j'ai
trouvé dans ce livre, ne sont faites que par Olivier Pichon, et pour en
balayer l'idée sous des propos méprisants. Ainsi :
"Ne tombez-vous pas dans un travers trop fréquent : le complotisme ?" (page 143)
"La rhétorique du complot universel et tout puissant qui fleurit
dans des cercles proches de la Fraternité Saint Pie X participe de
cette mentalité qui semble malsaine !" (page 237).
Pauvre Pichon ! S'il savait de quoi il parle, il saurait que depuis
plus de deux siècles il n'est pas un seul auteur contre-révolutionnaire
ou catholique qui n'ait soutenu et développé, preuves à l'appui,
l'existence d'un complot contre l'Eglise et la société chrétienne ! En
limitant ce qu'il appelle avec dérision le complotisme à des cercles
proches de la Fraternité, il prouve une ignorance crasse de la
littérature catholique et contre-révolutionnaire ! Ignorance crasse qui
est peut-être son excuse ? Mais qui ne peut être celle de son
interlocuteur dans ce livre, l'abbé Celier ! Lequel prétend à une
"vaste culture" sur les innombrables auteurs en question, dont il
dresse même des catalogues, mais dont il n'est pas sûr qu'il les ait
lus.
Pourtant, nous lisons : "Tous les moyens ont été utilisés pour
faire céder les réfractaires au grand vent de la modernité" (Grégoire
Celier page 91). Mais par QUI ces moyens ont-ils été utilisés ? Silence
gêné !
Et encore "je ne sais pas pourquoi il (Bugnini) a introduit dans le
travail qui lui était imparti des gens habiles et de tendances
théologiques progressistes" (Grégoire Celier - page 138). L’abbé ne
sait pas ? Il ferait bien de s'informer avant d'écrire des livres !
S'agit-il de sottise, ou de cécité volontaire ? Mais voyons, Bugnini
était F\M\ Il figure en bonne place dans la liste que nous avons
publiée en 1988 (SLB n° 19)!
Ainsi donc, contre toute évidence, on cache, on travestit, on
oublie, on fait silence, et surtout on cherche à faire oublier la cause
efficiente.
Or, tout le monde le sait, la première ruse du diable consiste à se
faire oublier; il peut ainsi, lui et ses suppôts, agir sans être vu,
tromper son monde, et pénétrer dans la bergerie sous l'habit du
pasteur, sans même que les chiens ne se mettent à gronder, endormis
qu'ils sont dans une fausse sécurité.
Quant aux hommes dévoués à cette cause, et qui travaillent
activement à la destruction de l'Eglise, les affidés, le silence et le
secret des loges servent aussi efficacement leurs buts, à l'instar de
leur maître, le diable.
Pour ne pas le savoir, pour ne jamais le dire, pour chercher à
l'occulter comme le fait systématiquement k livre que nous examinons,
il faut que leurs auteurs soient :
- ou bien complices du complot qu'ils cherchent à dissimuler.
- ou bien utilisés, manœuvrés, téléguidés par plus malin qu'eux, à titre d'idiots utiles.
Désolé d'être aussi clair que cru ! Mais ce dilemme ne comporte aucune échappatoire !
Tous de braves gens ?
Occulter le complot, dissimuler la cause efficiente de la, ou des
conjurations, cacher la trame de la crise que l'on prétend analyser,
voilà qui n'est certes pas innocent, et oblitère gravement la
compréhension du passé et du présent.
Or, on ne combat efficacement un phénomène comme la crise
ecclésiale, ou la révolution dans l'Eglise que si on en a bien compris
toutes les causes, y compris les causes efficientes et les causes
finales.
Et la première conséquence, sinon la plus grave de cette omission
du complot, c'est de faire oublier que les tenants de celui-ci sont des
pervers ! Ce qui implique que nos ennemis sont dans la place ! Ils
règnent à Rome, et ils y règnent en maître, du haut en bas de la
hiérarchie, (sauf exceptions sans doute de plus en plus rares).
Ce que Monseigneur Lefebvre exprimait en disant que "Rome est occupée par des antichrist".
Ce que Notre-Dame est venue nous annoncer à la Saiette : "Rome perdra la foi et deviendra le siège de l'antéchrist" !
Ici, nous passons du passé et du présent, dont l'essentiel de la
crise est occultée par le couple Celier-Pichon, au futur, aux
espérances dont tant de gens se flattent, et dont on semble bien
conforter les illusions dans ce livre.
Car, bien évidemment, s'il n'y a pas de complot, il n'y a pas de
pervers. Et sur la base de cette incompréhension du passé et du présent
sans cause efficiente, il est logique d'aborder les dialogues, les
négociations, les projets d'accords avec Rome, comme se déroulant entre
honnêtes gens, avec des gens de bonne foi... Ce qui est la meilleure
manière de se faire rouler dans la farine lorsqu'on a à faire à des
pervers bien plus malins que soi.
Les tenants de Rome veulent un accord ? Peut-être ! Mais pas pour
revenir vers nous et vers la tradition ; bien au contraire c'est pour
nous attirer dans leurs filets, dans les pièges d'une tradition
édulcorée, accommodée, énervée, émoussée, conciliante ; afin de nous
endormir, et peu à peu de nous absorber et de nous réduire.
Certes, l'abbé Celier manifeste en de nombreux endroits des
réserves prudentes où l'on peut flairer ces pièges. Mais son silence
sur le complot suscite un second silence sur la perversité de ces
prélats, qui sont, pour la plupart, des loups déguisés en bergers. Dès
lors, les réserves de l'abbé Celier ne sont dues qu'à des prudences
envers des interlocuteurs supposés de bonne foi, qui se trompent sans
doute, mais qu'il suffirait de convaincre.
Quant à Olivier Pichon, il pousse à la roue, ainsi que le montrent les quelques citations suivantes :
Celier : "Soyons catholique et rien autre chose que catholique".
Pichon : "Cela s'applique face aux ennemis de la foi, ou bien dans
le cercle des relations personnelles ou professionnelles. Mais doit-on
"confesser la foi" face à la hiérarchie ecclésiastique elle-même, voire
à son encontre ?" (page 169).
Ce à quoi l'abbé réplique en invoquant la Somme de Saint Thomas sur
le droit de reprendre ses supérieurs. Ce qui est une réponse
insuffisante dans la mesure où Saint Thomas ne traite la question que
dans l'optique de supérieurs trompés ou entraînés dans des fautes par
leurs passions, mais de bonne foi. Il s'agit de "correction fraternelle
", non de combat contre un pervers, hérétique évident ou affidé à la
Franc-maçonnerie !
Et encore, Olivier Pichon : "En revenant dans la structure
ecclésiastique, vous gagneriez infiniment en efficacité, vous pourriez
agir dans les diocèses au lieu de rester à la marge" (page 175).
Puis, à presque toutes les pages, nos interlocuteurs se réfèrent
aux expériences des ralliés, considérés comme des avancées dans la
crise, voire comme des modèles ou des références : Campos et
Monseigneur Rifan ; le Bon pasteur et l'abbé Laguérie ; l'institut du
Christ Roi ; la Fraternité Saint Pierre ; etc...
A toutes les pages également, on "rêve", "supposons que" ; "c'est
une idée en l'air" ; " les temps sont favorables...", "Personnellement
je suis assez confiant..." ; "il faut que Rome s'engage clairement en
faveur de la foi vraie et intégrale, en faveur de l'élimination des
erreurs, en faveur de la revivification de la vie chrétienne
traditionnelle, même si cette volonté n'a pas encore atteint toutes les
parties de I'Eglise". (page 184)
Et ici, comme partout dans ce livre, nous retombons dans la même
ambiguïté sur l'Eglise. Parce que l'Eglise, l'Eglise catholique, c'est
l'assemblée des fidèles de la foi vraie et intégrale, que le Pape a
pour mission de confirmer en éliminant les erreurs, et dont les prélats
ont pour fonction de vivifier la vie chrétienne traditionnelle.
Si l'abbé Celier formule à Rome ces demandes, espérances ou rêves,
c'est que Rome n'est plus dans Rome, c'est que cette Rome là dirige
actuellement une autre Eglise que l'Eglise catholique. Une Eglise dont
l'ensemble des cadres travaillent activement, au moins pour la plupart,
à détruire la foi vraie et intégrale, à propager les erreurs du
modernisme, du libéralisme, de l’œc*ménisme, et à tuer la vie
chrétienne traditionnelle.
Une analyse similaire pourrait être faite à presque toutes les
pages de ce livre, qui paraît ainsi instaurer dans l'esprit des
lecteurs une confiance dangereuse envers ce qui viendra de Rome, fondée
sur une ambiguïté sur ce qu'est l'Eglise, et sur une douloureuse
illusion quant à la bonne foi de la Rome conciliaire, moderniste et
œc*ménique, et sur les cadres qui l'occupent. |
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faf
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Posté le: Lun Mai 07, 2007 4:11 pm Sujet du message: |
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L'illusion Benoît XVI
En complément de ce que nous venons de dire, il est utile de remarquer
à quel point ce livre nourrit des illusions étonnantes à propos de
Benoît XVI.
Le cardinal Ratzinger, (page 60) est repéré comme l'un des tenants
de l'alliance européenne, le "noyau dirigeant" du concile, ainsi que
Pichon ne peut s'empêcher de le remarquer. Et page 239, l'abbé Celier,
coincé par les critiques de Monsieur Pichon, se voit obligé de rappeler
les propos du même cardinal Ratzinger traitant en 1998 de "disposition
provisoire", ou de textes "dépassés", les encycliques comme "Mirari
vos" de Grégoire XVI, "Quanta Cura" de Pie IX, "Libertas" de Léon XIII,
"Quas Primas" de Pie XI, etc... qui sont remises en cause par les
constitutions conciliaires.
Ces seules mentions devraient suffire pour conserver une prudence
de serpent à l'égard de ce prélat devenu Benoît XVI ? En tout cas pour
ne pas verser dans des illusions béates sur le personnage et sur ses
actes réels ou supposés ?
Alors si vous le voulez bien, écoutons nos deux auteurs en
grappillant leurs propos et interjections au fil des pages de ce livre
(sans chercher à être exhaustifs ce qui déborderait du cadre de cet
article !).
La voie "que le pape Benoît XVI propose, à savoir relire Vatican II
à la lumière de la tradition." (O. Pichon page 185) (question : où et
quand ?)
"Il n'y a aucune raison pour que le pape actuel soit gêné d'en
prendre à son aise" (avec le Concile ! Suit un discours imaginaire
dudit pape remettant en cause la liberté religieuse ! ! !) (G. Celier
page 189) (question : on prend ses rêves pour des réalités ?)
"L'élection de Josef Ratzinger nous a semblé une lueur
d'espérance..." ; " Il a manifesté (..) son désir d'un certain retour à
la tradition" (G. Celier page 208). Etc...
Or tout le monde sait, ou devrait savoir, que le père des pères
conciliaires que fut Ratzinger s'est engagé, dès son élection, a mettre
en œuvre avant tout le concile, tout le concile, et rien que le concile
! Et que la liberté religieuse est au cœur de son programme, ce qu'il
vient encore de prouver à la mosquée bleue d'Istanbul !
"Divine surprise" ? Olivier Pichon se moquerait-il de nous ? En
tout cas, bien que plus modérément, l'abbé Celier lui fait chorus avec
sa "lueur d'espérance".
Et sans doute, l'abbé Celier ne manque pas d'exprimer en plusieurs
endroits des réserves prudentes. Il est bien trop malin pour ne pas le
faire, ne fut-ce que pour ménager ses portes de sorties. Mais il n'en
reste pas moins que l'ensemble du livre converge vers la création ou le
maintien d'illusions et d'espoirs fallacieux, qui préparent les esprits
à l'abandon des choses les plus graves pour les succès apparents d'un
accord concédé sur des avantages réels peut-être, mais secondaires. Et
si la Fraternité et ses autorités, demeurées lucides, ainsi que nous
l'espérons, refusaient lesdits accords... ce livre aura préparé ses
lecteurs à abandonner ladite Fraternité pour se faire absorber et
réduire peu à peu dans le giron d'une quelconque formule du type Saint
Pierre ou Bon Pasteur.
En conclusion : Le diable ou Dieu
En résumé, ce livre est un mauvais livre, parce qu'il nie la cause
efficiente du malheur des temps, qui sont les démons et leurs suppôts,
et résume l'actuel combat à de simples erreurs de gens de bonne foi
qu'un peu d'habilité pourrait résoudre sans douleurs.
Non, il faut le dire avec courage en ce temps d'illusions. L'heure
est grave. Elle n'est plus aux combines des petits hommes qui se
croient bien malins. Et je laisserai ici la parole à un ami, dont ces
quelques lignes d'une lettre formeront ma conclusion.
"Je pense que le grand mal, ou danger, c'est le manque du sens de
la gravité de la situation, de l'urgence de l'heure. Et si l'on avait
ce sens, qu'est-ce qui serait différent ? Peut-être ne se
comporterait-on plus comme si la Fraternité Sacerdotale Saint Pie X
était une congrégation à peu près normale dans une Eglise à peu près
normale ; comme si, avec un peu de souplesse de part et d'autre cet
affrontement, cette confrontation pouvait se régler, et que tout
rentrerait dans l'ordre ! Alors que cet affrontement, cette
confrontation, se fait entre deux mondes, deux religions aussi
radicalement opposées que le diable et Notre-Dame. De fait, nous nous
trouvons dans une situation pré-apocalyptique, où cette confrontation
s'approche de son avant dernier paroxysme".
Et mon correspondant de terminer par cette question, que je livre à mes lecteurs:
"Combien de prêtres fidèles le voient ? et de ceux qui voient,
combien le disent ? et ceux qui le disent, de combien sont-ils écoutés
?"
ADDENDA
La présentation du livre "Benoît XVI et les traditionalistes", et
surtout celle de ses auteurs, nous suggère quelques réflexions qu'il
nous paraît utile de livrer à nos lecteurs.
Celle-ci est faite par les Editions Entre-lacs sur un feuillet accompagnant les services de presse et les demandes d'insertion.
Nous y apprenons que "Jamais un ouvrage n'a expliqué, de manière
exhaustive et argumentée, les raisons théologiques de ce quasi-schisme
que représente depuis 30 ans la Fraternité Saint Pie X."
Jamais ? Aux Editions Entre-lacs sans doute ? Ou bien c'est une
publicité mensongère ? Comme si la marque de réfrigérateur "truc"
affirmait être la seule à avoir fabriqué des réfrigérateurs !
Je ne perdrai pas mon temps à faire ici la liste des ouvrages
sérieux, (autrement sérieux que celui-ci) dont l'existence pulvérise
les affirmations de l'auteur de ces lignes (qui pourrait bien être
l'abbé Celier lui-même). Nos lecteurs les connaissent. Rappelons
seulement les écrits de Monseigneur Lefebvre lui-même, qui sont d'une
autre valeur théologique que ce livre !
Quant à la présentation des auteurs dans ce même feuillet par
Entre-lacs (ou par l'abbé Celier ?), nous lisons que celui-ci, l'abbé
Celier est "un des responsables historiques de la Fraternité Saint
PieX"
Voilà qui donne du grade !
Mais de façon quelque peu risible.
Lorsque le concile commence, en 1962, l'abbé Celier a quatre ans,
et sa première culotte petit bateau. Lorsqu'en 1969 se déclare la crise
de la nouvelle messe, il a 11 ans, et joue au ballon en culottes
courtes ; il y joue encore en 1971 pendant la fondation d'Ecône ! Ce
n'est qu'en 1979, alors que les prêtres ordonnés depuis quatre ou cinq
ans, ont déjà ouvert en France plusieurs prieurés que Grégoire Celier
rentre à Ecône comme jeune séminariste.
"Responsable historique"?
Mais "responsable" en tout cas ! Et c'est bien ainsi que parle l'abbé Celier tout au long de ce livre.
Il est naturellement trop rusé pour ne pas avoir prévu quelque
"contre-feu" afin de se démarquer d'un reproche éventuel d'abus de
représentativité. Ainsi, page 37, l'abbé Celier répond que "je parle
exclusivement à titre personnel, n'étant pas mandaté par la Fraternité
Saint Pie X, en sorte que mes affirmations ne l'engagent en rien".
Voilà qui est habilement joué, placé à un endroit de peu d'intérêt,
que peu de gens lisent, en plein texte, cela ne risque pas d'effacer la
présentation du responsable historique que tout le monde aura lu. Ni
surtout le ton général du livre, où l'abbé s'exprime continuellement au
nom de la Fraternité par l'usage de la première personne du pluriel.
Nous avons; nous sommes; nous reconnaissons. Page 221, en 14 lignes, ce
mode d'ex-pression est utilisé 7 fois par l'abbé Celier. Et page 212,
ce mode nous, ou elle, ou la Fraternité, est utilisé 18 fois en 24
lignes.
Pas de doute pour le lecteur moyen ! C'est bien un "responsable historique" qui s'exprime au nom de la Fraternité Saint Pie X.
Reste à savoir si les vrais responsables de celle-ci en sont conscients, et s'ils l'acceptent. |
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