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Gaude, Maria Virgo, cunctas hæreses sola interemisti.
(Tractus Missæ Salve Sancta Parens)
Série – Abbé Tam – n°2
mercredi 18 juillet 2007
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La Pseudo-Restauration de Ratzinger pour capter la FSSPX
Le plan de la Révolution conciliaire pour faire signer Mgr Fellay et perdre l’œuvre de Mgr Lefebvre
Hypothèses futures
« La Révolution est une science et la Contre-Révolution aussi. De quelle façon peut se concrétiser la Pseudo-Restauration, c'est-à-dire la construction de la future Eglise conservatrice catholique libérale et de la fausse chrétienté ?
La Pseudo-Restauration qui semble vouloir se caractériser par l'éclosion d'une église conservatrice (église libérale améliorée) : "traditionaliste" en sacristie, et interconfessionnelle en public.
Il nous reste à prévoir les prochaines années et à préparer les traditionalistes à persévérer dans la défense de la Foi, même si la Fraternité St Pie X est mise hors la loi. » Abbé Tam
Nous regrettons que l’abbé Tam se soit arrêté en chemin dans ses conclusions et n’ait pas conclu comme l’exige la Foi et la logique : l’Eglise conciliaire ne saurait être l’Eglise catholique.
Documentation sur la Révolution dans l'Église, n° 4 – année 1993
La Pseudo-Restauration
Métamorphose de la Révolution dans l'Église.
Le Pape, La Curie romaine, le Cardinal Ratzinger, l’Opus Dei et compagnie.
Les hypothèses futures
La naissance de la prochaine église conservatrice et la prochaine fausse chrétientÉ
Ce travail est dédié à la Mère de Dieu.
A mes confrères de la Fraternité Sacerdotale saint Pie X, qui luttent et combattent pour les conséquences publiques de la Divinité de Notre-Seigneur Jésus-Christ.
En ce 70è anniversaire de l'encyclique "QUAS PRIMAS" (1925-1995),
M. l'abbé Jiulio Maria TAM
Chapitre I
Hypothèses futures
§ 1 - Hypothèses futures
Dans cette analyse, nous ne perdrons pas de vue les grandes lignes de l'histoire de la Révolution, car cette logique six fois séculaire ne change pas. Un regard sur l'histoire nous apprend que les Sociétés secrètes sont bien fidèles aux consignes. Pas d'émotions, ni de sentimentalisme dans les cheminements de la Révolution. Ne cessons pas de lire tous les détails de l'actualité à la lumière des grandes lignes de ce processus logique : depuis six siècles, la Révolution ne change pas.
La Révolution est une science et la Contre-Révolution aussi.
De quelle façon peut se concrétiser la Pseudo-Restauration, c'est-à-dire la construction de la future Eglise conservatrice catholique libérale et de la fausse chrétienté ?
On peut essayer de résumer ainsi, de façon un peu schématique, les derniers faits historiques :
I. - Jusqu'au Pape Pie XII, l'Église ne s'adapte pas doctrinalement à la Révolution (au monde) et continue de s'affirmer comme la vérité objective, unique, exclusive. Alors la Révolution suscite les grandes persécutions et le génocide des peuples catholiques : les Cristeros au Mexique (1926), Espagne (1936), Russie, Viêt Nam.
II. - Avec les Papes Jean XXIII, Paul VI et Jean-Paul II, les hommes d'Église, par le Concile Vatican II, s'adaptent à la Révolution ; ils introduisent les principes de liberté, égalité, fraternité (le relativisme) dans la théorie et la pratique de l'Église. Alors, dans les 30 ans qui suivent le Concile, les grandes persécutions cessent, la Révolution désarme son bras violent, le Communisme, par la Perestroïka. Restent les petites persécutions : le Liban, la Croatie, l'assassinat de certains hommes d'Église.
III. - Or, le clergé, dans les années 60, pouvait penser adapter l'Église au monde moderne sans trop de conséquences ; en effet, dans les derniers pays catholiques, le pouvoir était encore aux mains de l'Église. C'étaient des États confessionnels (catholiques) : Italie, Espagne, Amérique latine en général...
Il n'y avait pas la loi du divorce, de l'avortement, de l'euthanasie, de l'homosexualité...
Mais durant les années qui vont de 1960 à 1990, la Révolution a accéléré sa marche satanique, on a assisté à la laïcisation des pays catholiques : séparation de l'Église et de l'État, laïcisme dans les écoles, les hôpitaux, l'armée, affaiblissement du pouvoir catholique à tous les niveaux, révolution culturelle laïque, culture et victoire des philosophies laïques, formation des partis libéraux, triomphe du relativisme, liberté et égalité des religions, tolérance universelle, critique du passé de l'Église, diffusion des sectes, acceptation par les catholiques du programme du laïcisme, totalitarisme laïc, dogmatisme laïc et démocratique... conservation des formes extérieures du christianisme vidé de son essence, hommes "catholiques" à la tête d'institutions laïcisées, l'État maître et juge des religions, immigration de peuples non-catholiques en Europe, les hommes d'Église prêchant les doctrines de la Révolution...
IV. - Que vont faire les hommes d'Église maintenant ? Il ne leur reste que ces possibilités :
a) - continuer, sans autre, à s'adapter à la Révolution,
ou
b) - entrer en rupture avec elle, ou faire une pseudo-rupture.
Voilà nos hypothèses :
a) Si les hommes d'Église continuent à s'adapter à la Révolution, on assistera dans l'avenir à une destruction plus complète de la doctrine et de la structure de l'Église. Celle-ci en viendra à perdre de plus en plus son identité en échange d'une certaine paix.
Ici, le rôle de la Fraternité Sacerdotale Saint Pie X, recueillant les réactions, deviendra toujours plus important.
Dans cette hypothèse, les prochaines concessions à la Révolution seront, entre autres : l'acceptation des contraceptifs, la femme dans la liturgie, la réinsertion des prêtres mariés dans le ministère, la suppression du célibat, l'élimination de tout reste de confessionnalité...
Dans un avenir plus lointain (car la Révolution dans l'Église est un phénomène qui dépasse chacun des papes qui en accomplit une petite partie), tout en croyant que les forces de l'Enfer ne prévaudront pas, nous prévoyons une démocratisation croissante de la structure de l'Église, sur le modèle du Synode diocésain de Rome en 1992 ; concession du pouvoir délibératif au Synode, avancement du processus d'unification avec les autres religions, rupture grandissante avec le Magistère passé, antiprosélytisme, soumission au Nouvel Ordre Mondial, silence face aux excès de la Révolution, aux blasphèmes publics, exaltation des droits de l'homme, pacifisme accompagné d'un réarmement moral à la protestante[1].
b) Dans le cas où l'on entre en rupture (ou pseudo-rupture) avec la Révolution, une situation de persécution réapparaîtra, comme à l'époque de Pie XII, et peut-être pire encore[2].
Voici les différentes hypothèses que l'on peut envisager :
1. Une rupture à l'intérieur même de l'Église conciliaire - car le front moderniste n'est pas uniforme : tout en gardant une unité disciplinaire, il est très divisé sur le plan doctrinal. On assistera à la formation d'une église catholico-libérale et d'une autre, catholico-progressiste, sans exclure l'élection de deux papes[3].
2. L'église progressiste suivra la Révolution dans tous ses excès et en sera appuyée ; l'église conservatrice libérale jouera un rôle capital dans toute Révolution : revenir en arrière autant que possible, tout en gardant les principes révolutionnaires. Nous allons étudier cette métamorphose de la Révolution dans l'Église, car c'est pour nous la plus dangereuse.
Ce serait l'hypothèse d'une pseudo-rupture.
Nous essaierons de mettre en lumière la base doctrinale, les instruments, les opérations déjà accomplies et les projets à venir. Nous allons l'appeler la Pseudo-Restauration.
3. Une persécution sélectionnée des "fondamentalistes." Il est intéressant d'étudier l'identification doctrinale du fondamentalisme, sa criminalisation, l'écho dans les médias, les projets de lois qui permettront de le mettre hors la loi et les applications déjà réalisées[4].
On a dit "persécution sélectionnée", car elle dépend des divisions des forces en jeu, du côté progressiste et du côté libéral[5]. On pourra assister aussi à la fin de la Perestroïka et à la résurrection du bras violent de la Révolution[6].
V. - Les prévisions rationnelles rejoignent ici les lumières sur l'avenir que nous fournissent les prophéties admises par l'Église. Nous avons déjà rappelé que la logique ultime de l'histoire, c'est le combat entre Notre Seigneur Jésus-Christ et Satan. Or l'ennemi a réussi, par la Révolution, à mettre les âmes dans un état d'apostasie et de péché sans précédent dans l'histoire de l'Église. A quel moment va-t-il décider de faire la vendange pour l'Enfer ? Les bombes atomiques sont prêtes ; elles sont aux mains du socialisme, du libéralisme satanique et de leurs maîtres, et l'on se pose la question suivante : si Dieu a décidé d'arrêter la Révolution, par exemple par des châtiments (car c'est paradoxal que Dieu existe et que le monde soit dans cet état), les chefs de la Révolution, voyant qu'ils ne peuvent terminer la construction de leur temple maçonnique, de leur tour de Babel, seront-ils fidèles à la consigne des Jacobins : «Nous ferons de la France un cimetière plutôt que de ne pas la régénérer à notre manière» ?[7].
VI. - A ce stade, l'homme est obligé de lever les yeux vers le Ciel et de contempler la promesse de la Très Sainte Vierge à Fatima : «A la fin mon Cœur Immaculé triomphera». Humainement, il n'y a pas de solution, la Révolution est très forte, elle tient le pouvoir ; il y a beaucoup de "conservateurs" mal formés qui tombent facilement dans les pièges des pseudo-restaurations. Ceux qui combattent sérieusement dans les rangs de la Contre-Révolution sont en nombre restreint : les autres sont spectateurs, ou plutôt "observateurs... romains" !
Dieu Notre Seigneur veut-il préparer les conditions d'une intervention admirable de Sa Sainte Mère ? Des conditions telles qu'il ne soit pas possible de douter que ce soit le triomphe surnaturel du Bien sur le mal ? Car Satan est malgré tout le serviteur de Dieu, «...en faisant ce qu'il veut, il travaille à l'accomplissement des pensées divines»[8].
Cela nous amène à conclure par une dernière hypothèse historique.
VII. - Hypothèse historique sur le défaut d'expansion de la Chrétienté du Moyen Age par suite d'une résistance à la grâce ; obstacle à l'exaltation de la Mère de Dieu dans l'histoire.
Car la grâce ne peut perdre sa force[9]. Alors pourquoi, au lieu de l'expansion de la Chrétienté sur tous les continents, le graphique de l'histoire indique-t-il six siècles de chute jusqu'aux ténèbres du XXè siècle ?
Peut-on supposer qu'il y eut une résistance à la grâce ? Quelques âmes privilégiées appelées à prêcher l'exaltation historique de la Très Sainte Vierge ne l'auraient-elles pas fait ? Était-ce la condition requise par la Très Sainte Trinité pour réaliser le mandat du Seigneur : "allez enseigner toutes les nations "?
Déjà les résistances de Lucifer et d'Adam ont précipité les hommes une première fois dans les ténèbres pré-chrétiennes, et l'Incarnation et le "Fiat" de la Vierge les ont rendus à la lumière.
Pourquoi à la fin du XXè siècle la Providence attire-t-elle de façon extraordinaire l'attention des fidèles sur la Sainte Vierge au moyen des grandes apparitions de Lourdes, de Fatima ? Va-t-Elle avoir un rôle historique ?
La grâce que les hommes auraient refusée - refus qui aurait provoqué le début de la Révolution - cette grâce refusée, la Très Sainte Trinité, qui ne renonce pas à son Plan d'Amour, va-t-Elle l'imposer dans toute sa splendeur ?
Quelque chose d'admirable nous attend alors, car nous ne pouvons pas prévoir ce que Dieu va faire ; Il est l'Être supérieur, nous sommes des êtres inférieurs : Il fera quelque chose que nous ne pourrons jamais imaginer, qui nous remplira d'un indicible amour.
D'ailleurs, Il avait dit : «...Elle t'écrasera la tête.»
La théologie attribue au Père la Création, au Fils la Rédemption, au Saint-Esprit la diffusion de l'Église et à la Sainte Vierge le rôle historique d'écraser la tête du serpent et de son œuvre : la Révolution ; et à Fatima la promesse est faite : «A la fin mon Cœur Immaculé triomphera.»
«Venez, ô Mère de Dieu, nous Vous désirons, accomplissez ce que la Très Sainte Trinité et nous tous attendons de Vous. Venez maintenant.»
§ 2 Deux dangers et deux remèdes
Comme nous pouvons le prévoir, les prochaines années nous mettront face à deux situations particulièrement dangereuses que notre prudence lucide doit considérer :
1) La Pseudo-Restauration qui semble vouloir se caractériser par l'éclosion d'une église conservatrice (église libérale améliorée) : "traditionaliste" en sacristie, et interconfessionnelle en public.
2) La persécution par l'État des traditionalistes comme fondamentalistes.
Dans ces deux cas, à mon sens, la meilleure préparation - outre les moyens généraux - consiste dans une insistance spéciale à former des convictions profondes, enracinées, capables de soutenir la foi des prêtres et des laïcs traditionalistes face aux pièges à venir, même dans l'éventualité où les appuis extérieurs viendraient à manquer, comme dans toutes les persécutions de l'histoire de l'Église.
Des convictions de ce genre peuvent être obtenues grâce à :
1) la formation contre-révolutionnaire : l'ennemi étudié avec plus de méthode. Il faut désormais soustraire cette étude à la discrétion personnelle et la conduire systématiquement dans un cours spécial : nature, métamorphoses, méthodes...
2) l'oraison mentale qui est l'unique et dernière défense qui reste au catholique lorsqu'on lui a tout enlevé. Reconstruire dans son intérieur tout ce qui disparaît à l'extérieur. «A l'époque de la Renaissance... les esprits eux-mêmes furent pervertis... Le prêtre, le moine et le fidèle désireux de pratiquer leurs devoirs ne pouvaient guère trouver qu'en eux-mêmes, dans leur vie intérieure, le moyen de se préserver ou de se libérer des influences mauvaises des opinions courantes»[10].
Tout en espérant l'intervention extraordinaire de Dieu, nous ne pouvons la programmer. Il nous reste à prévoir les prochaines années et à préparer les traditionalistes à persévérer dans la défense de la Foi, même si la Fraternité St Pie X est mise hors la loi.
Seuls ceux qui seront fermement convaincus pourront, avec la grâce de Dieu, supporter la Pseudo-Restauration à venir et le choc de la suppression des appuis extérieurs. Car le combat doit continuer malgré tout.
Cependant, n'excluons pas que la Providence se mette à l'œuvre au moyen de certains châtiments afin que les perfides ne puissent mener à terme leurs projets.
Abbé Tam
A suivre…
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[1] Voici ce qu'un vaticaniste ajoute au programme de la Révolution dans l'Église :
«une reconnaissance de la valeur salvifique des autres religions et des spiritualités non-chrétiennes, avec de nouveaux et plus vastes espaces pour l'inculturation du christianisme en Chine et en Afrique ; l'élaboration d'une nouvelle théologie de la nature... pour contribuer efficacement à rallier les forces religieuses aux combats écologiques... La liste ne peut négliger les théologies du corps, la découverte d'une base biblique à l'éthique de la gratuité et du non-travail, à la corporéité... Enfin, tout le domaine des réformes urgentes dans l'Église, tel que le sacerdoce des femmes, les nouveaux ministères laïcs, le rôle des communautés des fidèles comme sujets, le statut du prophétisme et du charisme, de l'imaginaire et de la déviation dans l'Église ; un premier pas pour l'unité des Eglises, comme une "symphonie" d'Églises-sœurs, l'étude franche du problème de la conception du devenir du mariage avec la question de savoir si toutes les formes de polygamie africaine sont vraiment incompatibles avec le christianisme... la question générale de la reformulation du "depositum fidei"» (G. Zizola, "La Restaurazione di Papa Wojtyla" ed. Laterza, Bari 1985, p. 239).
[2] Voir dossier "Scandales et persécutions - hypothèses de chantage sur l'Église." (Ces dossiers peuvent être obtenus chez l'auteur).
[3] Voir dossier "Hypothèse de rupture dans l'Église conciliaire."
[4] Voir dossier "Hypothèse de persécution comme fondamentalistes."
[5] Voir Zizola, op. cit. p. 231.
[6] Voir dossier "Fin de la Perestroïka et itinéraire vers la guerre nucléaire.
[7] Carrier, cité par Mgr Delassus, Le problème de l'heure présente, Lille 1904, t. I, p. 248.
[8] C'est intéressant de constater que les meilleurs ennemis s'en doutent aussi.
«Le fondateur de l'Illuminisme français, Saint-Martin, soupçonnait que Satan pourrait bien ne pas avoir le dernier mot de la Révolution. Le 6 janvier 1794, il écrivait au baron de Kirchberger : "Pour moi, je n'ai jamais douté que la Providence ne se mêlât de notre Révolution et qu'il n'était pas possible qu'elle reculât. Je crois plus que jamais que les choses iront à leur terme et auront une finale bien importante et bien instructive pour le genre humain".» (Mgr Delassus, Le problème de l'heure présente t. II, p. 10).
[9] Mgr M. Lefebvre, Homélie du Jubilé sacerdotal.
[10] P. Pourrat, "La spiritualité chrétienne t. III, ch. p.5.