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Gaude, Maria Virgo, cunctas hæreses sola interemisti.

(Tractus Missæ Salve Sancta Parens)

L’interview cachée en France à la FSSPX

mercredi 18 juillet 2007

Ce message peut être téléchargé au format PDF sur notre site http://www.virgo-maria.org/.

Mgr Fellay se réjouit de la « continuité de Vatican II et de la nouvelle messe avec la Tradition constante de l’Eglise »

 

Une interview qu’a donnée Mgr Fellay en primeur à Vittorio Messori
quelques jours avant la publication officielle du Motu Proprio
.
Le texte ci-dessous est une traduction en français. L’original est en italien.

Mgr Fellay a peur de la réaction de la Tradition et de la FSSPX en France et il accorde des interviews importantes à l’étranger dans des langues autres que le français en espérant ainsi que ses propos seront ignorés par les clercs et les fidèles de la FSSPX en France.

Une interview-piège de Mgr Fellay par Messori qui profite à l’information du rusé Ratzinger

Cette interview a été recueillie à Menzingen par un journaliste religieux italien très connu, Vittorio Messori, le même à qui Ratzinger avait accordé son ‘Entretien sur la Foi’ en 1985.

C’est donc à cet ami d’au moins 22 ans de Ratzinger que s’est livré avec délices et naïveté Mgr Fellay.

Certes à Rome, ce ne sont pas des ‘enfants de chœur’, mais le valaisien Mgr Fellay le serait-il resté ?

C’était quelques jours avant la publication du Motu Proprio.

Suite à un envoi personnalisé effectué à l’initiative de l’abbé Castrillon Hoyos, Mgr Fellay avait déjà depuis quelques jours en main les textes qui devaient être rendus publics le 7 juillet. Et le Corriere della Serra publie le dimanche 8 juillet l’interview faite par Messori.

Allé chercher de l’information à Menzingen, Messori ne quitte pas le quartier général de la FSSPX les mains vides, car tout à son enthousiasme et dans une grande imprudence, Mgr Fellay lui a déjà remis le premier paragraphe et lui donné la tonalité du texte qu’il fera lire par les prieurs de la FSSPX dans toutes les chapelles le 8 dimanche juillet.

Ainsi, par cette méthode très calculée, par l’entremise de Messori, l’abbé Ratzinger était déjà en possession de la réaction officielle de Mgr Fellay à ses deux textes du Motu Proprio, alors même qu’il ne les avait pas encore publié. De la même façon, Ratzinger avait aussi pris par l’entremise de Messori, son ami de 22 ans, la ‘température’ à Menzingen.

A la question de Messori : « Aucune espèce de déception, par conséquent ? », Mgr Fellay répond « Je dirais non » ! Mgr Fellay ne pose donc aucune restriction de principe, et en particulier entérine complètement les principes empoisonnés de l’article 1 du Motu Proprio !

Quelle naïveté de la part de Mgr Fellay face à cette manœuvre venue de Rome et cousue de fil blanc et quelle maestria dans la manœuvre chez Ratzinger ! Mais il est vrai que bien informé par ses agents, le bavarois doit commencer à avoir quelque idée pour manœuvrer le clerc valaisien à sa guise, il doit en connaître tous les leviers et, en bon pianiste qu’il est, il doit aimer jouer cette partition dont il aime à entendre la petite musique.

Les déclarations et les initiatives de Mgr Fellay doivent susciter les sourires si ce n’est déclencher l’hilarité chez les maîtres subtils et maçons de la Rome conciliaire apostate lorsqu’ils font le point entre eux sur l’opération de neutralisation et de destruction de l’œuvre de Mgr Lefebvre.

Mgr Fellay qualifie le Motu Proprio (incluant son article 1) de « don de la Grâce » et d’« extraordinaire aide surnaturelle ».

Mgr Fellay est-il un incompétent en théologie ou veut-il duper les clercs et les fidèles ? Et si oui, pourquoi ?

Dans cette interview, Mgr Fellay jubile à l’idée de se précipiter à Rome et de rejoindre l’abbé Ratzinger. Il qualifie le Motu Proprio, cette imposture sacrilège, de « don de la grâce » : C’est en fait un jour historique. Nous exprimons à Benoît XVI notre profonde gratitude. Ce document est un don de la Grâce. Ce n’est pas un pas, c’est un bond dans la bonne direction ». « une extraordinaire aide surnaturelle »

Mgr Fellay se contredit en mettant d’une part une telle insistance à réclamer des discussions doctrinales et en célébrant d’autre part le Motu Proprio, alors que son article 1 pose un problème doctrinal de fond.

Quelle est réellement sa volonté ?

Ou alors Mgr Fellay a très bien compris l’article 1, en comprend les principes et en connaît les conséquences, mais alors Mgr Fellay nous ment en feignant de demander des discussions doctrinales, il nous trompe. Ou prétend-t-il tromper l’abbé Ratzinger ?

Alors, incompétent ou menteur ?

Mgr Fellay applaudit à l’expression de l’abbé Ratzinger qui célèbre la « continuité de Vatican II et de la nouvelle messe avec la Tradition constante de l’Eglise » !

C’est la mort du combat de Mgr Lefebvre.

Citons une citation parmi d’autres de Mgr Lefebvre :

« L’extension et la profondeur du changement apporté au Rite Romain du Saint Sacrifice de la Messe et sa similitude avec les modifications faites par Luther obligent les catholiques fidèles à leur foi de se poser la question de la validité de ce nouveau rite.

Qui mieux que le Révérend Père Guérard des Lauriers peut apporter une contribution avertie à la solution de ce problème, qui toutefois demeure encore à l’étude ? »[1] Mgr Lefebvre, 2 février 1977

Et ensuite Mgr Fellay aurait l’outrecuidance de venir réclamer des ‘discussions doctrinales’ ?

Discuter de quelle doctrine ?  Et avec quelle intention ?

Est-ce encore nécessaire ? Puisqu’il vient d’accepter la doctrine de la nouvelle messe qui serait en « continuité » avec la Tradition constante de l’Eglise ? La ‘messe de Luther’ en continuité avec la Tradition de l’Eglise ?

Déjà Mgr Fellay se précipite à réclamer la levée du décret des excommunications. Ce qui revient à reconnaître l’autorité de la structure maçonnique qui a pris le contrôle de Rome, c’est-à-dire reconnaître l’autorité des ‘antichrists qui siègent à Rome’ comme les désignait Mgr Lefebvre dans sa lettre de mission aux quatre futurs évêques de la FSSPX

Le réalisme très cynique du journaliste Vittorio Messori

Vittorio Messori n’est pas un fidèle de Mgr Lefebvre. Il réagit en sympathisant et même en proche de Ratzinger qu’il est.

Il observe et, avec un grand cynisme, enregistre avec réalisme les défaillances de Mgr Fellay face à l’habileté et à la ruse de son ami Ratzinger.

Voici quelques points :

Pour Messori, le Motu Proprio est une ‘stratégie’ et Ratzinger va ‘récupérer’ la Tradition. On ne peut être plus cynique et plus brutal. Tout cela montre que l’hégélianisme Ratzinguérien d’instauration de dialectiques et la conception évolutionniste de la doctrine qui en est le corollaire, est avant tout au service de la volonté avant d’être au service de la vérité. En aucun cas, il ne s’agit d’une question de Foi, selon ce que révèle l’état d’esprit du journaliste.

Par sa pratique profane de la ‘real-politik’ appliquée aux questions religieuses, Messori apparaît comme un Ratzinguérien bon tient, formé à l’école du renard de Bavière dont il partage le projet de pseudo-restauration par la ‘réforme de la réforme’, véritable opération de « coagula » maçonnique et qui veut mêler morceaux de l’ancien rite et du nouveau rite dans un troisième rite qui deviendra le rite unique.

Pour ces intellectuels conciliaires, la volonté a depuis belle lurette affirmé son primat sur l’intelligence et, corollaire de cet axiome, la recherche de la vérité n’est plus leur souci. Ils recherchent le pouvoir et ils mettent les bienfaits de la théologie, en dénaturant celle-ci, au service de gains ‘politiques’ : ils adorent la ‘politique ecclésiastique’ étroitement associée et intriquée avec des projets de fausse restauration temporelle d’un Occident qui n’aurait plus de chrétien que le nom, ayant troqué la grâce de Notre Seigneur Jésus-Christ et son règne politique et social contre les fastes retrouvés de fausses apparences traditionnelles. Nous renvoyons à l’excellent texte de l’abbé Tam en 1995 qui dessine les contours de la fausse Pseudo-restoration de Ratzinger.

Il ne s’agit de rien d’autre que de l’application pratique et historique, à l’échelle de l’Eglise conciliaire et de l’Occident politique, de cette antithèse de l’Eglise qu’est la High Church anglicane et encore de l’antithèse du sacre royal de Reims que forme la Couronne hautement maçonnique d’Angleterre.

Messori a parfaitement compris le piège de l’article 1 du Motu Proprio, et il enregistre que Mgr Fellay y a succombé avec enthousiasme

Juste après avoir cité le propos ahurissant de Mgr Fellay sur la prétendue « continuité de Vatican II et de la nouvelle messe avec la Tradition constante de l’Eglise » que l’évêque se félicite de découvrir chez Ratzinger, le journaliste Messori souligne l’unicité des deux rites en un seul et il affirme immédiatement que le nouveau rite de 1969 et celui de Saint Pie V ‘expriment également une foi unique !

Et ce ne sont pas la réaction et les commentaires de Mgr Fellay qui auraient pu le dissuader d’une telle conclusion, bien au contraire, elle vient très naturellement sous sa plume.

A nos lecteurs, rappelons en quels termes l’abbé Scott a déjà condamné l’article 1 du Motu Proprio :

« ne laissons pas une seconde accepter l’offre absurde que la Messe traditionnelle devienne la forme traditionnelle du rite unique. La Messe Tridentine est le seul rite Romain » « il est parfaitement clair que le nouveau rite et le rite traditionnel ne sont PAS un seul rite » ‘si le nouveau rite était le rite ordinaire, il n’y aurait plus jamais aucun ordre, ni aucune règle, ni aucune autorité. L’Eglise serait détruite.’ »[2] Abbé Scott, 15 juin 2007, Supérieur du Séminaire de la FSSPX en Australie

A peine a-t-il reçu le Motu accompagné d’une lettre de l’abbé Castrillon Hoyos, et de façon secrète comme toujours à l’insu des fidèles, qu’il veut désormais obtenir la levée du décret des excommunications pour avancer vers la « réconciliation » avec l’abbé apostat Ratzinger, ennemi de Mgr Lefebvre.

Devant un spectacle aussi pitoyable de l’effondrement de Mgr Fellay dans les pièges multiples de Ratzinger et le compte-rendu cynique qu’en établit l’envoyé de ce dernier, nous rappelons les derniers mots de Mgr Lefebvre à l’abbé Tam à trois semaines de sa mort.

Se plaçant dans la perspective de La Salette, et non de celle des basses manœuvres de politique ecclésiastique, ils nous donnent l’exacte mesure de la gravité de la situation que nous vivons :

« Ce regroupement jette une lumière tellement fulgurante sur la Révolution doctrinale inaugurée officiellement dans l'Église par le Concile et continuée jusqu'à nos jours, qu'on ne peut s'empêcher de penser au "Siège d'iniquité" prédit par Léon XIII, ou à la perte de la foi de Rome prédite par Notre Dame à la Salette.

La diffusion et l'adhésion des autorités romaines aux erreurs maçonniques condamnées maintes fois par leurs prédécesseurs est un grand mystère d'iniquité qui ruine dans ses fondements la foi catholique »[3] Mgr Lefebvre, 4 mars 1991

Continuons le bon combat

Abbé Marchiset

Traduction en français de l’article de Messori

Les Lefebvristes: Merci, Ratzinger. "Maintenant parlons des excommunications"

Corriere della Sera
Vittorio Messori
July 8, 2007
Link to original

C’est au chalet de Menzingen, dans le canton Suisse de Zug, où est située la maison généralice de la Fraternité Sacerdotale St. Pie X, que le paquet est parvenu il y a plusieurs jours. Dans l’enveloppe, le motu proprio Summorum Pontificum, la lettre d’introduction de Benoît XVI ainsi qu’un message personnel du cardinal Dario Hoyos Castrillon. Le destinataire, Mgr. Bernard Fellay, Supérieur Général de ces gens qui, en raison de leur Fondateur, sont habituellement appelés "Lefebvristes", ce parti traditionaliste qui conteste la politique pastorale et la doctrine de l’Eglise depuis Vatican II. Avec 481 prêtres, 90 frères séculiers, 206 religieux, 6 séminaires, 117 prieurés, 82 écoles, 6 instituts universitaires, 450 lieux de culte dans 62 pays du monde, au moins un demi million de fidèles convaincus, la Fraternité a constitué la plus grande épine au flan de Rome, qui s’est vu forcé de réprimer par une excommunication les évêques validement mais illégitimement consacrés par Mgr. Marcel Lefebvre.

Après une première lecture des documents parvenus de Rome, Mgr. Fellay a accepté d’anticiper pour le Corriere ses réactions au Messager. Je suis, il faut le dire immédiatement, bien plus positif, que l’on aurait pu s’y attendre en considérant la complexité de ce contentieux vieux de plusieurs décennies avec la Saint Siège. Assurément : la Messe non seulement en Latin, mais selon l’ancien rituel, a longtemps été la bannière la plus visible des Lefebvristes. Mais ces mêmes dissidents ont toujours insisté sur le fait que la nouvelle liturgie de l’Eucharistie n’est rien d’autre que l’expression d’une orientation, en nombre de points inacceptable, assumée après Vatican II par la Catholicité. Aussi, en certain milieu traditionaliste, on a souvent dit qu’un décret comme celui qui est aujourd’hui approuvé par le Pape Ratzinger, non seulement ne suffirait pas, mais encore qu’il pourrait induire quelque méprise, renforçant encore les malentendus.

Il n’es est pas ainsi selon Mgr. Fellay: « C’est en fait un jour historique. Nous exprimons à Benoît XVI notre profonde gratitude. Ce document est un don de la Grâce. Ce n’est pas un pas, c’est un bond dans la bonne direction ». Pour le Supérieur des Lefebvristes, la "normalisation" de la Messe « non de St. Pie V », spécifie-t-il, « mais au contraire de l’Eglise de toujours », constitue « un acte de justice, une extraordinaire aide surnaturelle dans un moment de grave crise ecclésiale ». Et encore : « La réaffirmation par le Saint Père de la continuité de Vatican II et de la nouvelle messe avec la Tradition constante de l’Eglise – par conséquent la négation d’une fracture que le Concile aurait introduite avec les 19 siècles précédents – nous obligent à poursuivre les discussions doctrinales. Lex orandi, lex credendi : l’on croit comme l’on prie. Et il est désormais reconnu que, dans la Messe de toujours, on prie "comme il faut" ». En tout cas, à partir d’aujourd’hui, un rite unique, deux formes également légitimes (de Pie V et de Paul VI comme on les appelle) expriment également une foi unique.

Pour parvenir à ce résultat, la résistance de Mgr. Lefebvre et des siens a été décisive, le cardinal Joseph Ratzinger pensait déjà qu’il avait une dette envers ces frères qu’il exprimait avec gêne et dont au moins en partie, il partageait la responsabilité. Mgr. Fellay admet le rôle de la Fraternité mais cela apparaît appartenir au passé : « Oui, la Providence nous a accordé d’être les instruments pour aiguillonner Rome, et de parvenir dans les faits à ce jour. Mais nous sommes également conscients qu’il ne suffit pas d’être un thermomètre qui signale une fièvre qui réclame des remèdes appropriés. Ce document constitue une étape fondamentale dans un processus qui dans le temps peut également apporter des résultats plus rapides, nous l’espérons avec des perspectives réconfortantes, sur le sujet de l’excommunication ».

Aucune espèce de déception, par conséquent ? « Je dirais non, même si certains passages de la lettre d’introduction nous semblent moins satisfaisants, où sont évoqués des conditions de politique ecclésiale ». En tout cas, le fait est objectif, et Mgr Fellay et les siens en sont pleinement conscients : en dépit d’aspects parfois durs et blâmables, ces quarante ans d’opposition n’auront pas été inutiles. Dans les prochains jours, la Fraternité enverra une lettre du Supérieur Général à tous ses fidèles du monde qui commence ainsi : « Le Motu Proprio pontifical rétablit la Messe Tridentine dans ses droits et il reconnaît clairement qu’elle n’a jamais été abrogée. Ainsi, la fidélité à cette Messe pour laquelle nombre de prêtres et de laïcs ont été poursuivis et sanctionnés des décennies durant, n’a jamais été une désobéissance ».

La stratégie de récupération de la Tradition, initiée par Jean Paul II, contraint d’excommunier par obligation, obtient avec Benoît XVI un succès notable, dans la perspective du projet de long terme de Ratzinger d’une "réforme de la réforme", et non seulement sur le plan liturgique. Les protestations de certains évêques ? Certains observant que, selon des prévisions impies, dans les trente ans au moins un tiers des diocèses de l’Occident – y compris en France, la nation qui désapprouve le plus l’initiative papale, devront être supprimés par manque de clergé. Il sera difficile, par conséquent, pour les évêques avec des forces si diminuées, de blâmer les "Lefebvristes" qui, au contraire, jouissent d’un flot non-stop de vocations. Le diocèse même de Paris compte à présent un nombre de prêtres diocésains (d’un âge médian très élevé et qui sont souvent découragés) qui n’est qu’à peine supérieur à celui des "traditionalistes", dont les prêtres sont pour la plupart des jeunes gens, fortement déterminés, formés à l’étude et à la discipline par des séminaires d’une implacable rigueur.

Document original en italien

Corriere della Sera, 8 luglio 2007 - I Lefevriani: grazie Ratzinger

"Ora parliamo della scomunica"

http://www.et-et.it/articoli2007/a07g08.htm

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[1] http://www.virgo-maria.org/articles/2007/VM-2007-07-10-A-00-Mgr_Lefebvre_validite_NOM.pdf

[2] http://www.holycrossseminary.com/2007_June.htm

[3] http://www.virgo-maria.org/Documents/mgr-lefebvre/1991_03_04_le_dernier_texte_de_Monseigneur_LEFEBVRE.pdf