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Gaude, Maria Virgo, cunctas hæreses sola interemisti.
(Tractus Missæ Salve Sancta Parens)
Série – Abbé Tam – n°5
lundi 23 juillet 2007
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La Pseudo-« Restauration » de Ratzinger pour capter la FSSPX
Le plan de la Révolution conciliaire pour faire signer Mgr Fellay et perdre l’œuvre de Mgr Lefebvre
Chapitre IV
Le cardinal Ratzinger et la Pseudo-Restauration
Illustration publiée par l’abbé Tam dans ses documents afin d’illustrer le piège du don de l’ ‘autorisation’ du rite de Saint Pie V par la Rome moderniste qu’il avait entrevu et anticipé, dix ans à l’avance
Nous regrettons que l’abbé Tam se soit arrêté en chemin dans ses conclusions et n’ai pas conclu comme l’exige la Foi et la logique : l’Eglise conciliaire n’est pas l’Eglise catholique.
Continuons le bon combat
Abbé Marchiset
Documentation sur la Révolution dans l'Église, n° 4 – année 1993
La Pseudo-Restauration
Métamorphose de la Révolution dans l'Église.
Le Pape, La Curie romaine, le Cardinal Ratzinger, l’Opus Dei et compagnie.
Les hypothèses futures
La naissance de la prochaine église conservatrice et la prochaine fausse chrétientÉ
Ce travail est dédié à la Mère de Dieu.
A mes confrères de la Fraternité Sacerdotale saint Pie X, qui luttent et combattent pour les conséquences publiques de la Divinité de Notre-Seigneur Jésus-Christ.
En ce 70è anniversaire de l'encyclique "QUAS PRIMAS" (1925-1995),
M. l'abbé Jiulio Maria TAM
La Pseudo-Restauration
Chapitre IV
Le cardinal Ratzinger et la Pseudo-Restauration
En étudiant les positions doctrinales du Cardinal Ratzinger au Concile, et qui n'ont jamais été désavouées, les mêmes que dans tout le courant progressiste, on est tenté de penser que, tandis que le courant progressiste continue sa marche en avant en tirant les conclusions logiques et les plus radicales des principes de liberté, égalité, fraternité, le Cardinal Ratzinger, avec les conservateurs, se charge de gérer la phase conservatrice de la Révolution dans l'Église pour récupérer et éliminer toute réaction.
Actuellement, après le Pape, le cardinal est le personnage le plus important de cette opération car, plus que chez le Pape, on voit chez le Cardinal Ratzinger les fondements théoriques de la Pseudo-Restauration.
Pendant le Concile, il était (et il reste) un des représentants du progressisme : «Ratzinger... paraît parmi les fondateurs de la revue internationale "Concilium", qui réunit ce qu'on appelle alors "l'aile progressiste" de la théologie» (Jesus, novembre 1984, p. 69).
Son progressisme est visible dans ses écrits, contre le centralisme romain, sur l'infaillibilité du peuple chrétien, contre le "constantinisme", en particulier sur le Syllabus et les déformations de Pie IX et de saint Pie X, sur les dangers du "pharisaïsme" dans l'Église, dans le discours sur la collégialité, sur le «Pape qui n'est pas Pierre», sur la critique de la théologie qui se limite au Magistère qu'il nomme "théologie des encycliques" , qui «naissent de la peur» ou «du peu de foi» ou «de la théologie de la conservation» et sur les erreurs du «papalisme»[1].
Or, même si l'on reconnaît à chacun le droit de changer d'idée, le même cardinal, dans le livre Entretien sur la foi, affirme explicitement :
«Ce n'est pas moi qui ai changé, ce sont eux (ceux de "Concilium"). [...] J'ai toujours voulu rester fidèle à Vatican II, cet aujourd'hui de l'Église, sans nostalgie pour un hier irrémédiablement passé, sans impatience pour un demain qui ne nous appartient pas»[2].
En essayant un parallèle historique, on peut dire en nous répétant, que si les autres théologiens progressistes continuent de tirer les conclusions logiques de leur jacobinisme, le Cardinal Ratzinger, en se séparant de ses compagnons de route, assuma et se fit le porte-drapeau de la réaction - que l'on pouvait prévoir après la Révolution libérale du Concile - cherchant à récupérer toutes ces réactions, concédant tout ce qui pouvait être concédé, mais en conservant fidèlement les principes de liberté religieuse, collégialité, œcuménisme, à l'exemple des Girondins avec Napoléon à la Révolution française.
§ 1 Les idées du cardinal Ratzinger
A) "Entretien sur la foi"
Dans le livre Entretien sur la foi, le Cardinal Ratzinger se déclare favorable à une voie médiane, entre la position catholique traditionnelle et le progressisme. (cf ch. 2, p. 27, "Deux erreurs opposées").
«Alors son mot d'ordre [...] n'est certes pas de "retourner en arrière", mais plutôt de "revenir aux textes authentiques de l'authentique Vatican II".
Défendre aujourd'hui la vraie Tradition de l'Église signifie défendre le Concile» (cf. p. 32).
D'après le cardinal, il n'y a pas de rupture avec la Tradition.
«C'est aussi notre faute si nous avons parfois donné prétexte, tant à la "droite" qu'à la "gauche", à penser que Vatican II ait pu constituer une "rupture", un abandon de la Tradition. Il y a eu au contraire une continuité qui ne permet ni retour en arrière ni fuite en avant... C'est à l'aujourd'hui de l'Église que nous devons rester fidèles non à l'hier ni au demain» (cf. p. 32).
Le cardinal déclare son intention de démanteler le cas Lefebvre :
«Sa recette pour ôter toute raison d'être au cas Lefebvre [...] mettre à nu le vrai visage du Concile : ainsi l'on pourra priver de leur fondement ces fausses protestations» (cf. p. 35, "Un remède contre l'anachronisme").
«Vatican II, poursuit-il, avait raison de souhaiter une révision des rapports entre l'Eglise et le monde. Car il y a des valeurs qui, même si elles sont nées hors de l'Église, peuvent, une fois amendées, trouver leur place dans sa vision. En ces années-là, on a satisfait à ce devoir, mais celui qui penserait que ces deux réalités peuvent se rejoindre ou même s'identifier sans conflit, montrerait qu'il ne connaît ni l'Eglise ni le monde (cf. p. 38, "Pas rupture mais continuité").
«Voici la réponse textuelle du cardinal : "Si par "restauration" l'on entend un retour en arrière alors aucune restauration n'est possible. L'Église marche vers l'accomplissement de l'histoire, elle regarde en avant vers le Seigneur qui vient. Non, on ne retourne pas en arrière et on ne peut y retourner : aucune "restauration", donc, en ce sens-là. Mais si, par "restauration", on entend la recherche d'un nouvel équilibre, après les exagérations d'une ouverture au monde sans discernement, après les interprétations trop positives d'un monde agnostique et athée, eh bien, alors, une "restauration" entendue en ce sens-là, c'est-à-dire un équilibre renouvelé des orientations et des valeurs à l'intérieur de la catholicité tout entière, serait tout à fait souhaitable et est du reste déjà amorcée dans l'Église. En ce sens, on peut dire que la première phase après Vatican II est close"» (cf. p. 40, "Restauration ?").
Le Cardinal Ratzinger met ses espérances dans les mouvements, sans nommer l'Opus Dei - qui, d'après nous, est le plus important dans la Pseudo-Restauration - car cela lui aurait créé encore plus de problèmes et aurait probablement découvert prématurément le plan.
«...En eux se dessine - bien que sans aucun bruit - ce qui ferait songer à une aurore de Pentecôte dans l'Église. Je pense par exemple au Mouvement Charismatique, au Chemin Néocatéchuménal, à Cursillo, Focolari, Communion et Libération, etc» (cf. p. 47, "L'espérance des mouvements").
Il voit aussi qu'il y a des mécontents à récupérer, pour éviter qu'ils ne tombent dans les mains des intégristes :
«Devant certaines applications concrètes de la réforme liturgique, et surtout devant les positions de certains liturgistes, la dimension du malaise est plus vaste que celle de l'intégrisme» (ch. IX, "Richesses à sauver", p. 141).
$B) Le Cardinal Ratzinger, en présentant le document "Instructio", déclare
1. «Celui-ci (le document) affirme, peut-être pour la première fois avec autant de clarté, qu'il y a des décisions du Magistère qui peuvent en tant que telles ne pas être une dernière parole sur la matière.
2. Mais elles sont un ancrage substantiel dans le problème.
3. Elles sont aussi avant tout, une expression de prudence pastorale, une sorte de disposition provisoire.
4. Leur noyau reste valide,
5. mais les parties, prises séparément, et sur lesquelles ont influé les circonstances des temps, peuvent avoir besoin de rectifications ultérieures.
6. A cet égard on peut penser : soit aux déclarations des Papes sur la liberté religieuse, soit aussi aux décisions anti-modernistes du début de ce siècle, surtout aux décisions de la Commission biblique de cette époque-là.
(Donc le "noyau valide" ne concerne pas les déclarations sur la liberté religieuse, l'anti-modernisme et les déclarations de la Commission biblique).
7. Comme cri d'alarme [...] elles restent pleinement justifiées...
8....mais dans les détails déterminés de leur contenu elles ont été dépassées, après qu'en leur temps elles eurent accompli leur tâche pastorale» (Ratzinger, O. R. 27.6.1990).
C) "Il nuovo popolo di Dio"
Dans son livre "Il nuovo popolo di Dio" (Le nouveau peuple de Dieu) dont l'original allemand a paru en 1969, entre autres idées, par rapport à l'esprit laïciste, le Cardinal Ratzinger soutient que : «Le Christ, sur le plan de la loi de religion, ne fut pas prêtre mais laïc» (cf. p. 119)[3].
Le constantinisme : Le prof. Ratzinger ne se limite pas à critiquer le constantinisme ancien et médiéval, mais il en découvre aussi les déviations plus proches de nous :
«Il nous faudrait nous souvenir, en plus des faits du Moyen Age et de l'Antiquité, aussi de ceux plus proches de nous, de ceux que l'on peut percevoir immédiatement comme une déformation : en particulier, la réaction chrétienne exprimée au XIXè et au début du XXè siècle, dans le Syllabus de Pie IX et durant le pontificat de Pie X. Harnack a dit, exagérant certes, mais non sans raison, que de cette façon l'Église a condamné la culture et la science modernes, leur fermant la porte ; et ici nous pouvons ajouter : l'Église s'est également enlevé la possibilité de vivre la vocation chrétienne comme actuelle, car trop intéressée et attachée au passé» (cf. pp. 296-297).
Ratzinger, avec sa mentalité moderne, croit voir un danger de néoconstantinisme dans une sorte de "pharisaïsme" et de "qumranisme" :
«Qui pourrait mettre en doute qu'aujourd'hui aussi existe dans l'Église le danger de pharisaïsme et de qumranisme ? L'Église en effet n'a-t-elle pas cherché à se construire son petit monde à elle, perdant définitivement la possibilité d'être "sel de la terre et lumière du monde", dans son mouvement d'évasion du monde qui s'est accentué depuis Pie IX ? L'isolement de son petit monde - une clôture qui a assez duré...
Il est clair que ce n'est pas la forme idéale pour rénover l'Église. Déjà avec le zélé Paul IV la tentative a fait naufrage, car il a voulu suspendre le Concile de Trente, pour renouveler l'Église avec le fanatisme du zélote» (cf. pp. 298-299).
Nouvelle théologie : En tant que professeur de théologie, ce qu'il était alors, Joseph Ratzinger définissait avec beaucoup de lucidité l'essence et les limites de ce que doit être une théologie correcte après le Concile Vatican II. Tout d'abord il critique âprement ce qu'il nomme "Théologie des encycliques" :
«"Théologie des encycliques" signifie une forme de théologie dans laquelle la tradition paraît se rétrécir progressivement, à chaque dernière déclaration du Magistère papal (cf. p. 310).
Enfin la nouvelle théologie se réconcilie pleinement avec le monde, lui reconnaissant sa complète autonomie, en harmonie avec la transparence du discours d'ouverture de Jean XXIII au Concile :
...jusqu'ici c'était habituel [le Cardinal Ratzinger, tout en parlant de "continuité", avoue qu'il rompt avec le passé, n.d.l.r.] de considérer le Moyen Age comme l'époque chrétienne idéale, et l'on aspirait à la pleine identification entre l'Église et le monde comme à une fin ; par contre, l'ère moderne était vue comme la grande chute, comparée au récit du fils prodigue qui sort de la maison paternelle en emportant tous ses biens, et se trouve ensuite à désirer - dans la seconde guerre mondiale - les glands des porcs ; dans ces comparaisons résonnait déjà l'espoir d'un proche retour.[...] C'est dans Jean XXIII, peut-être, que l'on peut trouver la plus forte critique du romantisme médiéval, ce regard en arrière qui voit toujours un glissement des choses vers le pire [...] et ceci conduisit le Pape du Concile à une théologie de l'espérance, qui nous paraît presque à la limite d'un optimisme ingénu (cf. p. 341).
Par contre, le Concile a aussi exprimé et concrétisé la volonté de dérouler la théologie à la lumière de toutes les sources, dans leur intégralité, de regarder ces sources non point à travers le filtre de l'interprétation du Magistère de ces derniers cent ans, mais de les lire et les comprendre à partir d'elles-mêmes ; le Concile a manifesté la volonté de ne point écouter la seule tradition catholique, mais d'approfondir et d'assumer de façon critique même le développement théologique des autres églises et confessions chrétiennes» (cf. pp. 310-311).
Sur l'unité de l'Église :
«Unité de l'Église ne doit pas nécessairement signifier église unitaire...
De même l'on pourrait aussi penser, sans doute, à une forme spéciale de chrétienté, réformée dans l'unité de l'unique Église ; enfin, sous peu, il faudra réfléchir sur la façon de donner à l'Église d'Asie et d'Afrique, ainsi qu'à celles d'Orient, une forme qui leur soit propre comme des "patriarcats" ou "grandes Églises" autonomes, ou quel que soit le nom qu'elles porteront, tel ecclesiæ dans l'ecclesia du futur» (cf. pp. 155-156)[4].
Sur la critique du Magistère papal :
«... Une critique des discours du Pape sera possible, et même nécessaire, dans la mesure où ceux-ci manquent de couverture scripturaire, de fondement dans le Credo, dans la foi de l'Église universelle. Là où l'unanimité de l'Église universelle ou un témoignage clair des sources n'existe pas, une décision engagée et contraignante n'est pas possible. Si elle devait se produire formellement, il lui manquerait les conditions indispensables et il faudrait donc soulever la question de sa légitimité» (cf. p. 158).
D) "Resultado y prospectivas en la Iglesia conciliar''
Dans le livre "Resultado y prospectivas en la Iglesia conciliar"[5], nous lisons :
«Ces derniers cent cinquante ans, peu de choses ont infligé à l'Église un aussi grand dommage que la persistance à outrance dans des positions propres à une Église d'État et dépassées par le courant de l'histoire[6].
La tentative de défendre la foi, - menacée par la science moderne - avec des moyens propres à une protection d'État, produisit le résultat contraire, vidant cette même foi de son contenu intrinsèque et, en même temps, empêchant sous plusieurs aspects sa nécessaire régénération spirituelle.
Cette tentative a donné lieu à une conception de l'Église ennemie de la liberté, craignant la science et le progrès, produit de la liberté de l'esprit humain, donnant ainsi naissance à une des racines les plus profondes de l'anticléricalisme. Il n'est pas nécessaire que ce mal remonte très loin dans le temps.
Depuis Constantin - avec son apogée au Moyen Age - et dans l'Espagne absolutiste du début de l'Ère moderne, le fait que l'Église ait eu recours à l'État, constitue pour elle, - dans le monde d'aujourd'hui - une des plus lourdes hypothèques ; c'est un fait auquel personne, capable de penser historiquement, ne peut se soustraire» (cf. pp. 25-26).
E) "Les principes de la théologie catholique"
«Aujourd'hui personne ne conteste que les Concordats espagnol et italien cherchaient à conserver trop de choses d'une conception du monde qui, depuis longtemps, ne correspond plus aux circonstances réelles. Presque personne non plus ne peut nier qu'à cet attachement à une conception dépassée, - des relations entre l'Église et l'État - correspondaient des anachronismes similaires dans le domaine de l'éducation»[7].
§ 2 - Le cardinal Ratzinger et la tentative de diviser les traditionalistes
Le Cardinal Ratzinger veut mettre "un coin" entre les traditionalistes qui veulent seulement la messe traditionnelle, qui fréquentent nos centres, et les traditionalistes qui veulent aussi la Royauté sociale, c'est-à-dire la dépendance de la société temporelle vis-à-vis de la Divinité de Notre Seigneur Jésus-Christ, et qui sont appelés "intégristes" .
Va-t-il réussir ?
Parmi les textes les plus importants, il y a les préfaces du cardinal Ratzinger aux livres de Mgr Gamber : La Réforme liturgique en question et Tournés vers le Seigneur, ainsi que l'interview à l'hebdomadaire Il Sabato du 24 avril 1993 où il insinue qu'il faut tourner les autels ; et il ajoute :
«Ce n'est pas pour maintenant [...] certainement pour demain, mais il faut laisser cela à la Providence, il faut aussi prévoir une réforme de la réforme...»
Et voici encore ce qu'il déclare à la revue Il Regno :
«Le phénomène lefebvriste est en expansion, même si l'on n'en parle plus beaucoup.
Quant aux perspectives d'avenir, d'une part je vois un durcissement croissant de la part des responsables - je pense, par exemple, à leur critique très âpre du catéchisme - ainsi que d'autres phénomènes qui laissent bien peu d'espoir de reprendre un nouveau dialogue ; d'autre part, je vois également que de nombreux laïcs, avec souvent une certaine formation culturelle, participent à leur liturgie sans s'identifier avec le mouvement. Il faut donc distinguer entre les responsables, très sûrs d'eux, qui disent : cette fois ce ne sera plus Rome qui posera les conditions mais nous ; qui montrent une dureté surprenante et préoccupante ; et, d'autre part, un nombre de personnes qui participent à leur liturgie, sans identification, avec la conviction de rester en pleine communion avec le Pape et de ne pas s'éloigner de la communion de l'Église. Cette ambiguïté des situations rend difficile une action future. On peut toujours essayer d'aider ceux qui veulent être catholiques, en communion avec les évêques et avec le Pape, à s'intégrer dans l'Eglise, à trouver leur demeure dans l'Eglise sans avoir besoin de recourir ailleurs, et, d'autre part, clarifier les conditions réelles d'appartenance à l'Eglise catholique...
...Ce n'est qu'en construisant des ponts pour aider au dialogue que l'on pourra en définir plus précisément aussi les limites» (Il Regno, avril 1994).
Un texte à méditer est le discours aux évêques du Chili
1 - En premier lieu il rassure les évêques, leur disant que dans la tentative d'accord avec Mgr Lefebvre ils étaient restés bien fermes dans la Révolution libérale :
«Dans ce dialogue difficile, Rome a uni la générosité sur tout ce qui pouvait être négocié, à la fermeté sur l'essentiel.»
2 - Son but était de récupérer la réaction. Se défendant des critiques des progressistes, le Cardinal Ratzinger cite la plainte de Mgr Lefebvre lui-même disant que l'accord qu'il avait signé ne cherchait pas autre chose qu'à intégrer sa fondation dans "l'Eglise du Concile."
3 - Mgr Lefebvre a échappé à leur piège :
«De toute façon, le problème posé par Mgr Lefebvre n'est pas terminé avec la rupture du 30 juin 1988... Notre devoir est de nous demander quelle erreur nous avons commise et laquelle nous sommes en train de commettre.»
4 - Le Cardinal Ratzinger se plaint du fait que la réaction s'est cristallisée, elle est là, elle est plus importante que ce qu'elle paraît :
«Le fait qu'un nombre non négligeable d'hommes, au delà du cercle restreint des membres de la Fraternité de Mgr Lefebvre, voient en cet homme une sorte de guide, doit nous faire réfléchir.»
5 - Il faut faire un examen de conscience. La Révolution a été faite de manière trop étroite, ne laissant pas d'espace suffisant à tout ce qui ne contredit pas la Révolution même.
«Le phénomène (lefebvriste) ...eût été impensable sans les éléments positifs, qui n'ont généralement pas trouvé d'espace vital suffisant dans l'Eglise d'aujourd'hui.»
6 - Il faut donc rendre superflue la réaction catholique en accordant suffisamment d'espace aux choses moins importantes.
«Ainsi nous pourrions ouvrir un espace à ceux qui cherchent et qui demandent dans l'Eglise, nous parviendrions ainsi à convertir le schisme à l'intérieur même de l'Eglise et à le rendre superflu.»
7 - Enlever aux traditionalistes le plus d'arguments possibles :
«Je nommerai trois aspects qui, à mon avis, jouent un rôle important à cet égard.»
8 - Faire la restauration liturgique en supprimant les diverses liturgies désacralisantes :
«Un grand nombre de gens cherchent refuge dans l'ancienne liturgie [...] tirer la conclusion directe : il faut récupérer la dimension sacrée de la liturgie.»
9 - Il réaffirme leur intention de demeurer ferme et dur dans la Révolution libérale de l'Église :
«Il faut défendre le Concile Vatican II contre Mgr Lefebvre, comme un devoir qui oblige vis-à-vis de l'Eglise et comme une nécessité permanente.»
10 - Pour ceux qui n'auraient pas encore compris, le Cardinal Ratzinger montre enfin où se situe le cœur du combat :
«Maintenant, laissant de côté la question liturgique, le point central du conflit se situe dans l'attaque contre la liberté religieuse et contre le prétendu esprit d'Assise.»
11 - Toutefois les gens semblent ne pas tomber dans le piège :
«Tout cela porte beaucoup de personnes à se demander si l'Eglise d'aujourd'hui est réellement encore la même que celle d'hier, ou si on ne l'aurait pas changée contre une autre sans les prévenir»
(Discours du Cardinal Ratzinger aux évêques du Chili, "Concilium", 1988).
Abbé Tam
A suivre…
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[1] Adista. 19.01.1987. n. 3.
[2] Cardinal Joseph Ratzinger, "Entretien sur la foi", ch. I, p. 17 : "Théologien et pasteur" éditions Fayard, Paris 1985.
[3] J. Ratzinger, "Il nuovo popolo di Dio", éditions Queriniana, Brescia, 1971
[4] La création d'églises nationales, schismatiques, fut toujours le rêve doré de la Franc-Maçonnerie.
[5] J. Ratzinger, "Resultado y prospectivas en la Iglesia conciliar Buenos Aires, 1965, pp. 25-26 et 42.
[6] On retrouve ici encore l'erreur du Cardinal Ratzinger qui accorde, à priori, du crédit au "courant de l'histoire", sans prendre en considération le fait que le monde moderne est le fruit du relativisme religieux et de la politique maçonnique.
Il dit que ces positions ont été dépassées, mais il se garde bien de le prouver.
[7] J. Ratzinger, "Les principes de la théologie catholique", éd. Tequi, Paris, 1985, p. 427-437.