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CAPITAL : Lettre ouverte solennelle des fidèles aux quatre évêques de la FSSPX

http://www.virgo-maria.org/articles/2006/VM-2006-10-10-A-00-Appel_aux_quatre_eveques_de_la_FSSPX.pdf

Qui et Pourquoi, depuis la mort de Mgr Lefebvre en 1991, a détourné la finalité surnaturelle de l’OPERATION-SURVIE des sacres de 1988, pour assigner à la FSSPX ce FAUX objectif prioritaire de la «ré-conciliation» avec la Rome conciliaire (en fait la «ré-conciliarisation» de la FSSPX) ?

Qui a, depuis 2000, PROMU, et Pourquoi, le FAUX préalable de l’autorisation de la messe de Saint Pie V ?

Pourquoi n’a-t-on pas posé la VRAIE question du rétablissement du VRAI Sacerdoce de VRAIS prêtres, ordonnés par des Evêques VALIDEMENT sacrés selon le rite VALIDE des Saints O rdres ?

Qui a INVENTE, et POURQUOI, le faux préalable de la levée des «excommunications» ?

Pourquoi n’a-t-on pas posé la VRAIE question de l’abrogation de Pontificalis Romani INVALIDE de 1968 et du rétablissement du vrai rite de la consécration épiscopale VALIDE d’avant 1968?

A quoi servirait-il, en effet, de faire dire le VRAI rite de la messe par de FAUX prêtres ?

Serait-ce donc qu’après avoir obligé de VRAIS prêtres à dire une FAUSSE messe, l’on veuille désormais faire dire la messe du VRAI rite par de FAUX prêtres ?

Serait-ce que l’on veuille «concilier» les VRAIS prêtres qui disent encore la VRAIE messe avec un clergé aussi INVALIDE que le FAUX CLERGE ANGLICAN ?

Gaude, Maria Virgo, cunctas hæreses sola interemisti.

(Tractus Missæ Salve Sancta Parens)

lundi 13 août 2007

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P.Van de Pol n°4 –Anglicanisme – L’Eglise mondiale

Une étude de 1967, par un professeur de l’université catholique de Nimègue. La finalité de l’« œcuménisme ». L’esprit de la « Comprehensiveness »[1] des Anglicans.

La table des matières de l’ouvrage complet

Nous poursuivons la publication de la suite de ce texte presque inconnu du Père Van de Pol S.J. et pourtant absolument fondamental, qui dévoile les objectifs et les méthodes véritables de l’« œcuménisme ».

Nous avons déjà publié trois parties[2] de ce livre fondamental.

Les dominicains d’Avrillé, étroitement surveillés par Mgr Williamson, l’ancien Anglican (variante méthodiste), comme la Direction de la FSSPX, noyautée par le petit clan des infiltrés modernistes, font un silence complet sur ce livre décisif du R.P.Van de Pol, livre qui dévoile dès 1967 le projet véritable qu’applique aujourd’hui l’abbé apostat Ratzinger depuis 1982 et qui en donne son vrai visage.

Voici un florilège de citations de ce texte.

« Une approche de l'anglicanisme par la liturgie, la spiritualité et la théologie oblige à reconnaître que l'une de ses caractéristiques les plus frappantes réside dans son souci d'exprimer, de vivre et d'approfondir théologiquement l'ensemble de la richesse aux multiples faces de la révélation de Dieu dans le Christ. Ce souci inspire le principe œcuménique, suivi par les anglicans : que l'Église unie de l'avenir devra manifester toute la plénitude du Christ, dans la riche variété de ses formes.

Les rapports des Conférences de Lambeth ont révélé de même que celles-ci ont soulevé, dans une mesure toujours plus grande, des problèmes non ecclésiologiques. C'est ainsi que le thème principal de la Conférence de 1930 était la doctrine chrétienne sur Dieu ; celui de la Conférence de 1948, la doctrine chrétienne sur l'homme ; le thème de 1958, important au point de vue œcuménique, était la Bible, son autorité et son message. Il n'est pas exagéré de dire que l'anglicanisme contemporain voit se déplacer l'accent, de l'Église à l'Écriture Sainte et à l'Évangile. Ce glissement va de pair avec une appréciation plus grande de l'héritage spirituel de la Réforme. »

« Ce qui précède nous amène à examiner un ensemble de questions posées au mouvement œcuménique par des théologiens, des «prophètes» et des «voyants» de notre époque, persuadés de la nécessité d'un renouvellement complet et radical de l'Église et du christianisme, de la théologie et de la prédication, de la liturgie et de la pastorale. Parmi eux figurent des noms tels que Barth, Bonhöffer, Niemöller, Kramer et de nombreux esprits apparentés, y compris des catholiques romains »

« Ce qui est en cause dépasse la restauration de l'unité chrétienne. L'enjeu est plus large. Il s'agit avant tout d'une proclamation renouvelée de l'Évangile, d'une manière nouvelle de prêcher la foi, d'une forme nouvelle du culte liturgique, d'une forme nouvelle de l'existence chrétienne, d'une nouvelle communication entre l'Église et le monde, d'une réponse nouvelle donnée par l'homme moderne à l'Évangile, et d'une compréhension renouvelée de l'Écriture Sainte. Le renouveau doit porter de nombreux fruits, notamment la restauration de l'unité, visible, sacramentelle et ecclésiale, des chrétiens. »

« Il faut cesser d'opposer l'aspect statique et l'aspect dynamique de la proclamation de l'Évangile et de la vie de l'Église. Il faut cesser d'opposer les institutions traditionnelles, douées d'une validité et d'une signification permanentes, et les modes nouveaux de la proclamation de l'Évangile et de l'activité de l'Église, exigés par une humanité nouvelle au sein d'un monde entièrement changé. Il faut éviter que l'histoire se répète et que, comme ce fut le cas à d'autres époques de réforme et de renouveau, des valeurs authentiques soient sacrifiées. »

« les Églises de la Communion anglicane peuvent être d'un grand secours. Elles sont parvenues, en effet, à restaurer progressivement un équilibre qui intègre à la fois la conception catholique de l'Église et l'intelligence réformée du message évangélique. L'équilibre atteint par elles sur ce point n'a été réalisé jusqu'ici dans la pratique d'aucune autre Église. »

« Quiconque voit une contradiction entre l'«établissement» dans le monde et le mouvement de «pèlerinage» ne peut que demeurer réservé en face du mouvement œcuménique, dont le but principal est d'unir tout et tous au sein d'une seule Église universelle. Pareille réserve s'exprime nettement dans cette déclaration de Kraemer :

Il se produirait une catastrophe spirituelle si, par exemple, le Conseil œcuménique des Églises se transformait effectivement en un effort organisé de réunion et de mobilisation des Églises, oubliant ainsi son inspiration authentique qui doit en faire une aventure abrahamique de foi vers un pays encore inconnu que Dieu nous montrera[3]. »

« Aucune Église ne peut, dans son état de séparation, prétendre être pleinement «catholique». La catholicité absolue demeure toujours un objectif, un idéal, un exemplaire à réaliser. On se rapprochera le plus de cet idéal, lorsque l'unité visible de toutes les Églises sera restaurée et que chaque Église aura mis ses trésors propres à la disposition de l'Église entière. Dans leur état de séparation, toutes les Églises sont encore sur la voie qui les mène à la catholicité pleine et parfaite. Cependant, elles ne sont pas toutes également éloignées de la réalisation de la catholicité, et telle Église peut être plus proche de l'idéal en un point donné, telle autre Église en un autre point.

On connaît la définition de la catholicité, donnée au cours du Vè siècle par Vincent de Lérins : quod ubique, quod semper, quod ab omnibus creditum est, «ce qui est cru partout, toujours et par tous». Dans cette définition, l'accent est mis sur l'extension ou universalité. La foi catholique est la foi de toute l'Œcumène et l'adjectif «catholique» est souvent traduit par «général» ou «universel». »

« Cet aspect de plénitude nous rapproche de la comprehensiveness anglicane. Il nous faut accorder une place au sein de l'Église à toute conception de la foi, à toute interprétation théologique, à toute forme liturgique, à toute expansion de la spiritualité, et aussi à tout système, à toute école, à toute tendance qui ne sont pas en désaccord avec le message évident de la Sainte Écriture et avec l'intention manifeste du Christ. Car l'Église est une «totalité». Rien ne devrait lui faire défaut de ce qui fait partie de la plénitude du Christ. L'universalité et la totalité, l'universalité et la comprehensiveness sont les deux faces complémentaires de la catholicité anglicane, celle-ci étant à comprendre, non de façon abstraite, mais de façon concrète. »

« la croissance des Églises dans cette catholicité aura pour conséquence une croissance en commun vers la totalité de foi et de vie qui, un jour, sera celle de l'Église du Christ, complètement et sacramentellement une. C'est pourquoi tous les efforts œcuméniques des anglicans prennent toujours cette totalité comme point de départ. Les Églises ne pourront s'unir que si elles ont la volonté de remédier à leur partialité, à leurs manques et à leurs défauts, et celle de travailler ensemble à la réintégration de leurs oppositions apparentes au sein de la totalité. »

« Les Églises ne sortiront de l'impasse où elles sont engagées que grâce à une catholicité vivante et à une œcuménicité authentique. Acceptant au départ l'existence d'une «tension dans l'unité» (tension in unity), les Églises croîtront ensemble et par étapes vers une unité toujours plus authentique. Toutefois, même lorsque la perfection de l'unité sera atteinte, une «unité en tension» (unity in tension) sera toujours nécessaire pour empêcher que l'unité vivante et la communion, qui constituent l'Église, ne dégénèrent à nouveau en une uniformité morte, en un esclavage sans vie de la lettre, en un légalisme mort dans une institution pétrifiée. Une fois de plus, la parole de saint Paul s'appliquent ici : «La lettre tue, l'esprit vivifie» (2 Co. iii, 6).

Il ressort nettement du rapport La plénitude du Christ que les notions anglicanes de catholicité et d'œcuménicité n'ont rien de commun avec l'indifférentisme dogmatique. Tout au contraire. Sont en question ici la plénitude de la foi et de la constitution ecclésiastique, non un choix arbitraire et une interprétation unilatérale. »

« La catholicité anglicane s'oppose à tout déplacement d'accent qui ferait abandonner la vivante proclamation de la foi pour une orthodoxie intellectualiste et sans vie. L'anglicanisme est persuadé que pareil glissement est une des causes des schismes qui se sont produits dans les siècles passés. Ces schismes reposent, pour une bonne part, sur la confusion qui a été faite entre la vivante Parole de Dieu et un système théologique, et entre l'unité dans la foi et l'uniformité dogmatique et disciplinaire. C'est ainsi que s'est formée une catholicité pétrifiée, appuyée sur une orthodoxie rationaliste. Il en résulte que plusieurs Églises prétendent, chacune, être la seule orthodoxe et authentique Église. Les autres Églises sont, en conséquence, accusées d'hérésie et de sectarisme, bien qu'elles professent la même foi au Dieu Trine, à la révélation de Dieu en Jésus-Christ, et en l'opération de l'Esprit-Saint. » Père van de Pol, 1967

L’application par Mgr Fellay et par Ratzinger des méthodes « oecuméniques » au ralliement de la FSSPX à la Rome apostate

Si nous relisons le « processus » de « dialogue », que reconnaît Mgr Fellay depuis le 29 août 2005, à la lumière des principes et des méthodes que nous décrit le Père van de Pol, nous y voyons bien des similitudes.

Le Motu Proprio du 7-7-7 n’est qu’une expression de la « Comprehensiveness » des anglicans pratiquée actuellement par Ratzinger dans l’Eglise conciliaire, laquelle admet, en liberté surveillée, le rite de Saint Pie V, à condition de reconnaître la validité, « la valeur et la sainteté » de la « forme ordinaire » : le nouveau rite de la messe de 1969 de Montini-Bugnini\-DomBotte.

Et Mgr Fellay et le petit clan des infiltrés modernistes pratiquent, dans leur « dialogue » avec Rome la « tension dans l’unité », les fameuses et nébuleuses « discussions doctrinales » à venir ne constituant nullement un obstacle au processus, mais bien au contraire l’entretenant et le renforçant.

C’est ce qui est pratiqué dans le « dialogue » « œcuménique ».

Et le petit clan des infiltrés voudrait rassurer les abbés de la FSSPX en leur présentant le Motu Proprio comme une « première victoire », tout en les assurant que « l’essentiel est dans les discussions doctrinales ».

De fait, pour une « première victoire », ce Motu en est bel et bien une, mais pour l’abbé apostat Ratzinger.

Car, en vérité, ce qui importe actuellement aux infiltrés est :

·         De faire reconnaître la bonne foi de Ratzinger qu’il « faut aider »

o   En conséquence de rendre la critique de Ratzinger inexistante au sein de la FSSPX

o   De faire le silence et de diffuser des sophismes sur tous les sujets gênants : doctrine du Christ-Roi, faux du prétendu « 3° secret » publié le 26 juin 2000 par Ratzinger, consécrations épiscopales invalides, invalidité du N.O.M. de 1969 de Montini-Bugnini\-DomBotte, doctrine de l’infaillibilité et de l’autorité dans l’Eglise, etc

·         De faire entériner dans les faits le principe du « processus » dont la prétendue « victoire » du Motu serait la première marche

Mais, en réalité, il s’agit d’un piège, conçu sur le modèle de l’« œcuménisme » (tel que mis au point par les Anglicans), qui vise à tromper les abbés de la FSSPX, car Ratzinger est non pas le « bon Pape Benoît » qu’il faudrait aider, mais l’ennemi résolu, fourbe, subtil et irréductible de l’œuvre de Mgr Lefebvre de préservation de la validité sacramentelle du Sacerdoce et du Sacrifice de Melchisédech, qu’il est acharné à détruire.

Continuons le bon combat

Abbé Michel Marchiset


W. H. VAN DE POL

docteur en théologie, professeur à l'université catholique de Nimègue

LA COMMUNION ANGLICANE ET L'ŒCUMENISME

D'APRÈS LES DOCUMENTS OFFICIELS

Préface par Mgr Willebrands

Traduction du néerlandais par Dom André Renard, O.S.B.

Les éditions du Cerf, 29, bd Latour-Maubourg, Paris 1967

Chapitre VII - IV. Conclusions sur l'ensemble des relations œcuméniques des anglicans

Jetons un regard d'ensemble sur les découvertes et les expériences résultant des efforts déployés par la Communion anglicane, au cours du demi-siècle écoulé, dans ses conversations avec les Églises les plus diverses.

Il me semble que nous pouvons en tirer les importantes conclusions que voici :

1. La restauration de l'unité visible et de la communion entre tous les chrétiens, au sein de l'Église une, catholique et universelle, du Christ, implique de facto, en ordre principal, la restauration complète du ministère dans l'Église. Cette restauration doit se faire en harmonie avec les données de l'Écriture Sainte et avec le développement donné au ministère par les Apôtres et la tradition de l'Église primitive. Cette restauration doit être accomplie d'une manière qui permette à tous les chrétiens, en accord avec leurs convictions les plus intimes, de reconnaître le ministère tel que le Christ l'a voulu pour son Église, tel qu'il le lui a donné, et tel qu'il le maintient en l'Église par la puissance de son Esprit-Saint.

2. Il semble qu'il y ait un plein accord entre les Églises anglicanes et presbytériennes touchant la nature du ministère. Les Églises «libres» avaient, jusqu'ici, regardé le ministère, non comme un élément scripturaire et dogmatique, mais simplement comme un élément d'organisation purement humaine. Sous l'influence des relations œcuméniques, il se produit chez elles, une évolution sur ce point. Elles aperçoivent de plus en plus clairement la place indispensable du ministère, sa signification profonde et son importance. Sans verser dans un optimisme exagéré, nous pouvons nous attendre à ce que s'établisse finalement un accord assez large sur la nature du ministère, entre les Églises anglicanes et presbytériennes, d'une part, et les Églises «libres», d'autre part.

3. Cette conception commune du ministère une fois admise, il demeure, en ce domaine, trois points principaux qui n'ont pas encore atteint toute la clarté voulue ni recueilli l'assentiment général. Ces points sont les suivants :

a. Les diverses voies par lesquelles l'Église se perpétue à travers les siècles, et les marques qui permettent de reconnaître la continuité du ministère.

b. La forme et le mode selon lesquels l'épiscopé (la surveillance) et l'exousia (l'autorité), instituées par le Christ, doivent s'exercer dans l'Église pour répondre à l'intention de son fondateur.

c. L'effet produit par l'annonce de la Parole et par l'administration des sacrements dans le cœur et la vie des fidèles, et la mesure dans laquelle cette efficacité dépend de la validité des ordinations au ministère.

4. Si les indices ne nous trompent pas, nous nous trouvons au début d'un dialogue œcuménique vraiment existentiel, entre l'Église de Rome et les autres Églises, un dialogue qui n'est pas lié à des conditions et à des restrictions posées à priori. Dans ce dialogue, le problème du ministère occupera, en définitive, une place centrale et, avec lui, le problème de la continuité de l'Église. Des suggestions, utiles pour ce dialogue, seront certainement fournies par les importants résultats obtenus au cours des conversations que la Communion anglicane a tenues, au cours des dernières décennies, avec presque toutes les autres Églises.

5. Les efforts déployés par les anglicans dans le domaine de l'oecuménisme présentent encore des lacunes. Ils n'ont pas encore entrepris de confrontation sérieuse avec l'ecclésiologie de Karl Barth, ni non plus avec le luthéranisme mondial.

CHAPITRE VIII - CATHOLICITÉ ET ŒCUMÉNICITÉ

Introduction

Les conversations œcuméniques - l'expérience le montre - sont rarement parvenues à donner une solution satisfaisante aux problèmes dogmatiques et théologiques qui sont au fondement même de la désunion des chrétiens. Ceci ne signifie pas, toutefois, que les rencontres œcuméniques n'aient apporté aucun résultat important. En de nombreux cas, elles ont permis de clarifier une situation œcuménique confuse. Elles ont été l'occasion d'expériences et de découvertes imprévues qui peuvent avoir de l'importance pour l'avenir. Grâce à elles, la voie de l'unité visible se révèle de plus en plus clairement.

Les participants des conférences œcuméniques ont appris à mieux se connaître et à se comprendre. Ils ont appris à se mettre, autant que faire se peut, à la place des autres. Ils ont appris à se reconnaître, à s'accepter et à s'apprécier mutuellement comme chrétiens. Ils ont pu, dans leur sincérité, saisir la valeur positive de la contribution œcuménique des autres et se rendre compte de leur propre partialité et de leur propre insuffisance.

Les rencontres œcuméniques ont contribué à rendre plus profonde et plus solide la compréhension de la gravité et de la nature réelle des difficultés. Toutes sortes d'incidents, de situations et de décisions qui, dans le passé ou dans le présent, ont contribué à l'estrangement des chrétiens entre eux, apparaissent maintenant sous un jour différent et se révèlent, sinon acceptables, du moins plus explicables.

Bien des rencontres ont eu, de la sorte, un effet libérateur. Elles ont aidé à une plus saine appréciation du passé, rendant plus facile de s'en détourner pour s'attaquer ensemble à la solution des problèmes qui concernent l'avenir.

Les conversations que les Églises anglicanes, en particulier, ont eues avec des partenaires de tous les horizons ont montré de plus en plus clairement quels problèmes, pratiques et théologiques, doivent recevoir une solution satisfaisante pour rendre possible une restauration de l'unité visible, sacramentelle et ecclésiale, de tous les chrétiens.

Les résultats obtenus jusqu'à présent par l'activité œcuménique des Églises anglicanes ont été étudiées dans les chapitres précédents. Ces résultats peuvent paraître, à pre­mière vue, désappointants. L'intercommunion complète (la «pleine communion», dit-on aujourd'hui) n'a pu être établie, dans l'entière indépendance, qu'avec le groupe restreint des vieux-catholiques. Bien sûr, cette «pleine communion» pourrait prendre à l'avenir une importance plus grande que celle qu'elle revêt aujourd'hui. Le résultat n'en demeure pas moins bien pauvre, eu égard aux efforts, énergiques et persévérants, déployés par les anglicans pendant plus d'un demi-siècle. La disproportion des efforts et des résultats s'explique peut-être par l'avance prise par les Églises anglicanes dans le domaine de l'œcuménisme. Le temps apparaît enfin mûr, aujourd'hui, pour que les méthodes œcuméniques des anglicans se voient comprises et appréciées correctement.

Il serait utile de consacrer ici quelques lignes à deux méprises dont les anglicans ont injustement souffert dans leur activité œcuménique.

En premier lieu, on entend dire parfois que l'activité œcuménique des anglicans procède tout simplement de l'instinct impérialiste, qui serait inné chez les Anglais. En conséquence, ceux-ci chercheraient, uniquement à s'assurer une position dirigeante et privilégiée dans l'Église mondiale de l'avenir.

Pareille opinion ne repose sur aucun fondement sérieux. Quiconque a une connaissance personnelle de tel ou tel pionnier anglican de l'œcuménisme, ou en a étudié les œuvres, est obligé de le reconnaître.

Une seconde méprise est plus grave, parce qu'elle touche à des choses fondamentales. Selon elle, l'anglicanisme se réduit à une ecclésiologie, il n'est par conséquent qu'un christianisme tronqué. Cette méprise résulte de l'expérience faite par les anglicans dans leurs relations avec les diverses Églises. Il leur est apparu, en effet, que les projets d'inter-communion ou d'union achoppent toujours sur des difficultés d'ordre ecclésiologique. Les circonstances ont amené les anglicans à concentrer principalement leur attention sur les problèmes ecclésiologiques.

Une connaissance de l'anglicanisme, acquise par la seule voie de son activité œcuménique, semblerait justifier la méprise selon laquelle l'Église est l'objet principal de la pensée, de la foi et de la vie des anglicans. Une approche de l'anglicanisme par la liturgie, la spiritualité et la théologie oblige à reconnaître que l'une de ses caractéristiques les plus frappantes réside dans son souci d'exprimer, de vivre et d'approfondir théologiquement l'ensemble de la richesse aux multiples faces de la révélation de Dieu dans le Christ. Ce souci inspire le principe œcuménique, suivi par les anglicans : que l'Église unie de l'avenir devra manifester toute la plénitude du Christ, dans la riche variété de ses formes.

Les rapports des Conférences de Lambeth ont révélé de même que celles-ci ont soulevé, dans une mesure toujours plus grande, des problèmes non ecclésiologiques. C'est ainsi que le thème principal de la Conférence de 1930 était la doctrine chrétienne sur Dieu ; celui de la Conférence de 1948, la doctrine chrétienne sur l'homme ; le thème de 1958, important au point de vue œcuménique, était la Bible, son autorité et son message. Il n'est pas exagéré de dire que l'anglicanisme contemporain voit se déplacer l'accent, de l'Église à l'Écriture Sainte et à l'Évangile. Ce glissement va de pair avec une appréciation plus grande de l'héritage spirituel de la Réforme.

i. L'Église et l'Évangile

Ce qui précède nous amène à examiner un ensemble de questions posées au mouvement œcuménique par des théologiens, des «prophètes» et des «voyants» de notre époque, persuadés de la nécessité d'un renouvellement complet et radical de l'Église et du christianisme, de la théologie et de la prédication, de la liturgie et de la pastorale. Parmi eux figurent des noms tels que Barth, Bonhöffer, Niemöller, Kramer et de nombreux esprits apparentés, y compris des catholiques romains.

A entendre leur témoignage biblique et prophétique, nous ne pouvons éviter de nous demander si nous n'aurions pas à adopter - également en matière de réunion des chrétiens - une vue entièrement différente de celle que nous avons nourrie jusqu'ici en vertu de notre lien conventionnel avec le passé. Le problème de l'unité chrétienne n'est-il pas, depuis longtemps, relégué au second plan par un problème plus urgent ? La question principale, aujourd'hui, n'est-elle pas de savoir que faire pour éviter d'assister à l'effondrement total de l'Église et pour donner aux hommes de demain la possibilité d'écouter l'Évangile, de le comprendre et d'y croire ? Ne nous préoccupons-nous pas de façon exagérée de questions déjà dépassées concernant l'organisation ecclésiastique, le droit canonique et la liturgie ?

L'union des chrétiens ne se fera-t-elle pas d'elle-même lorsque toutes les Églises adopteront une manière résolument nouvelle de prêcher l'Évangile à un monde profondément changé et en évolution constante, et surtout une manière nouvelle de vivre l'Évangile dans ce monde ? Ne devrions-nous pas, en tout état de cause, insister en premier lieu sur la connexion intime entre réunion et réforme ? Ceci ne signifie-t-il pas que nous devrions avoir l'intelligence, la volonté et le courage de rompre radicalement avec de nombreuses manières conventionnelles dans les opinions et les pratiques, dans les attitudes et les situations passées ? N'est-il pas dix fois plus urgent, avant que soit entreprise l'union des Églises, que celles-ci soient éveillées et rendues conscientes de l'urgente nécessité d'une nouvelle réforme et d'un renouvellement complet ? La question fondamentale n'est-elle pas la lutte contre l'abandon de la foi, contre l'irréligion croissante, contre l'indifférence religieuse ? Ne devons-nous pas donner raison à Henri Kraemer, lorsqu'il déclare qu'il n'y a plus de communication possible entre la vieille Église, prête à crouler, et le monde moderne ?

Ces questions, et d'autres semblables, sont posées constamment par des chrétiens qui, doués du sens du réel, sont engagés dans la vie du temps présent. Personne ne peut demeurer silencieux devant ces questions, pour les éviter, sans témoigner par là d'un manque grave du sens de la responsabilité envers l'homme d'aujourd'hui et de l'avenir.

A ce sens des responsabilités sont liées, entre autres choses, les grands espoirs avec lesquels beaucoup ont attendu les résultats du Concile Vatican II : le Concile comprendrait-il les signes du temps ? apporterait-il une contribution essentielle au renouveau de l'Église, au rétablissement de la communication entre clergé et laïcs, entre l'Église et le monde, et finalement à la restauration de l'unité chrétienne ?

En réalité, toutes ces questions sont intimement connexes. Ce qui est en cause dépasse la restauration de l'unité chrétienne. L'enjeu est plus large. Il s'agit avant tout d'une proclamation renouvelée de l'Évangile, d'une manière nouvelle de prêcher la foi, d'une forme nouvelle du culte liturgique, d'une forme nouvelle de l'existence chrétienne, d'une nouvelle communication entre l'Église et le monde, d'une réponse nouvelle donnée par l'homme moderne à l'Évangile, et d'une compréhension renouvelée de l'Écriture Sainte. Le renouveau doit porter de nombreux fruits, notamment la restauration de l'unité, visible, sacramentelle et ecclésiale, des chrétiens.

Le présent ouvrage traite du thème de l'union des chrétiens. Il ne minimise pas pour autant l'importance des questions énumérées ci-dessus. Mais nous devons nous garder d'être unilatéral. Si toutes les questions énumérées méritent la plus sérieuse attention, elles ne doivent pas nous détourner d'accorder à la restauration de l'unité chrétienne la signification propre et l'importance qui sont les siennes.

La tendance unilatérale, propre à tout prophétisme et à tout idéalisme, crée ici un danger réel, celui d'établir une opposition artificielle entre deux efforts, tous deux indispensables, celui qui vise à obtenir pour l'Évangile l'audience de l'homme moderne, et celui qui cherche à restaurer l'unité visible entre les chrétiens. Le premier tend principalement à un renouveau, le second vise à une restauration. Dans le premier cas, le but est la création d'une communication nouvelle ; dans le second, il s'agit de restaurer une communion visible, aujourd'hui perdue.

Les deux objectifs en cause sont différents, et ils commandent par conséquent des méthodes également différentes. Mais leur différence n'est pas une opposition. Il n'y a pas lieu de faire ici un choix (ou bien - ou bien), mais de les adopter l'un et l'autre (et - et). Les deux entreprises sont distinctes, mais elles ont entre elles une interaction durable. Le renouveau de l'engagement dans le monde favorisera la restauration de l'unité, et la restauration de l'unité exercera une influence favorable sur l'engagement au-dehors.

Il est, dès lors, très souhaitable que soit mis fin à la tendance, nettement décelable, à opposer l'un à l'autre deux aspects de la réalité plénière. Il faut cesser d'opposer l'aspect statique et l'aspect dynamique de la proclamation de l'Évangile et de la vie de l'Église. Il faut cesser d'opposer les institutions traditionnelles, douées d'une validité et d'une signification permanentes, et les modes nouveaux de la proclamation de l'Évangile et de l'activité de l'Église, exigés par une humanité nouvelle au sein d'un monde entièrement changé. Il faut éviter que l'histoire se répète et que, comme ce fut le cas à d'autres époques de réforme et de renouveau, des valeurs authentiques soient sacrifiées.

En ce qui concerne la restauration de l'unité visible des chrétiens, il est, dès lors, de première urgence que toutes les Églises s'efforcent d'arriver à une intégration de l'Église et de l'Évangile, s'accordant avec le témoignage apostolique de la Sainte Écriture et des Pères de l'Église indivise. Les Églises se trouvent aujourd'hui affrontées à une double tâche, celle de réfléchir à nouveau sur l'essence et la portée du message de l'Évangile, et celle de réfléchir à nouveau sur la nature de l'Église au plein sens du mot.

Il s'agit de l'Évangile, mais il s'agit également de l'Église. La question porte sur la relation exacte à établir entre l'Évangile et l'Église. L'Église en cause est expressément l'Église de l'Évangile, c'est-à-dire l'Église qui est annoncée et présupposée par l'Évangile. L'Évangile en cause est l'Évangile de l'Église, non celui de tel ou tel prophète ou réformateur, ou de tel ou tel clan religieux. Ce qui est en cause, c'est tout l'Évangile de toute l'Église, avec le lien indestructible et l'interaction mutuelle qui existent entre eux. L'intégration complète de l'Évangile et de l'Église est seule capable de fournir la base d'une restauration complète de l'unité visible de tous les chrétiens.

La nature de l'homme demeure inchangée, en dépit des modifications radicales qui s'opèrent en notre temps et des réformes et des renouveaux qui en sont les conséquences nécessaires. Les changements et les renouveaux se situent toujours à la surface, dans le domaine de ce qui n'est pas essentiel. Ceci ne veut pas dire, cependant, que ces changements et ces renouveaux scient dépourvus d'importance et de signification. En bien des cas, ils sont inévitables et extrêmement urgents.

Il en va de même de l'Évangile et de l'Église. Ni l'un ni l'autre, dans leur essence profonde, ne peuvent changer, pas plus que Dieu lui-même, «chez qui n'existe aucun changement, ni l'ombre d'une variation» (Jean i, 17). Assurément, la proclamation de l'Évangile et l'activité de l'Église présentent un aspect humain, relatif et déficient. Mais l'Évangile lui-même n'est pas sujet au changement, et la nature de l'Église ne l'est pas davantage, avec ses ministères et ses sacrements institués par le Christ.

L'Évangile et l'Église tiennent leur autorité et leur pouvoir du Seigneur vivant, qui est la Tête de l'Église, et du Saint-Esprit, qui en est le principe vital. Les fonctions du ministère de l'Église sont les signes et les moyens extérieurs visibles d'une action surnaturelle de la grâce, ou - ce qui revient au même - d'une opération divine de l'Esprit-Saint. Dans la mesure où l'Église s'exprime en des opinions humaines et en des comportements humains, nous ne pouvons la tenir pour divine. Mais nous ne pouvons pas davantage la réduire à un niveau purement humain, lorsque nous considérons ce que le Christ lui-même opère et accomplit par sa Parole et par son Esprit, dans l'Église et par le moyen de celle-ci.

L'Écriture Sainte n'use pas de la terminologie de la philosophie grecque. Qu'il soit permis néanmoins de faire appel à celle-ci pour éclairer le rapport entre l'essence immuable et intangible et le revêtement humain qui est sujet au changement. Nous pouvons dire que, sous le flux héraclitique (panta rei, tout s'écoule, tout est soumis au changement continuel) demeure le fondement permanent, l'être qui est ce qu'il est. Selon l'expression géniale de Parménide, l'être est (to on estin), et il est toujours le fondement de toute philosophie qui se veut fidèle à la vérité et au réel. Si cela vaut des choses de la nature, à combien plus forte raison cela ne vaudra-t-il pas du mystère insondable du Dieu incarné, Jésus-Christ, et de son Corps qui est l'Église ?

Ceci explique la vigueur avec laquelle les Églises de type «catholique» ont toujours souligné le caractère ontologique de l'Église, des ministères, des ordinations et des actes sacramentels. Les Églises de la Réforme se sont élevées contre la pratique sacramentelle, non scripturaire, en tout ou en partie païenne, de nos ancêtres du moyen âge, convertis trop rapidement et de façon superficielle. Elles ont insisté en conséquence sur le lien entre Parole et sacrements et sur la fidélité à l'Écriture dans l'administration des sacrements. De leur côté, les Églises de type «catholique» ont mis l'accent sur la nature mystérieuse des sacrements et sur les dons surnaturels que le Saint-Esprit distribue réellement (ontologiquement) et per se, par le moyen des sacrements, au fidèle qui les reçoit.

Nous sommes ici en présence d'une contradiction purement apparente. La réunion entre les Églises de type «catholique» et les Églises issues de la Réforme demande que toutes, dans la mesure où la chose est nécessaire, redécouvrent la relation, voulue par le Christ, entre l'Église et l'Évangile et restaurent cette relation, sous sa forme la plus pure, dans leur manière d'agir.

Pour ce faire les Églises de la Communion anglicane peuvent être d'un grand secours. Elles sont parvenues, en effet, à restaurer progressivement un équilibre qui intègre à la fois la conception catholique de l'Église et l'intelligence réformée du message évangélique. L'équilibre atteint par elles sur ce point n'a été réalisé jusqu'ici dans la pratique d'aucune autre Église.

L'Église est une «institution établie», du moins si l'on entend cette expression non dans un sens politique, social et culturel, mais dans son sens proprement théologique et ecclésiologique. Au sein de cette Église existent une koinonia, communauté et service mutuel, une «communion des saints», par laquelle tous ont part à la même foi, à la même vie sacramentelle, au même culte public et au même salut, en dépit de la variété des formes, dues aux diverses circonstances de temps et de lieu.

Il n'est pas dans l'intérêt de l'unité que l'on suscite, dans l'Église, une opposition entre l'institution statique et la communauté (fellowship) dynamique. Que l'Église se soit établie (established) dans le monde, ne contredit pas le fait que, jusqu'au dernier jour, elle est et veut demeurer une Église en pèlerinage ou, selon l'expression de Kraemer, une «aventure abrahamique de foi». Quiconque voit une contradiction entre l'«établissement» dans le monde et le mouvement de «pèlerinage» ne peut que demeurer réservé en face du mouvement œcuménique, dont le but principal est d'unir tout et tous au sein d'une seule Église universelle. Pareille réserve s'exprime nettement dans cette déclaration de Kraemer :

Il se produirait une catastrophe spirituelle si, par exemple, le Conseil œcuménique des Églises se transformait effectivement en un effort organisé de réunion et de mobilisation des Églises, oubliant ainsi son inspiration authentique qui doit en faire une aventure abrahamique de foi vers un pays encore inconnu que Dieu nous montrera[4].

Il est inexact de supposer qu'aux yeux de ceux qui prient et travaillent pour la restauration de l'unité visible, celle-ci soit le résultat d'un effort organisé. Il s'agit plutôt, pour eux, d'une redécouverte de la nature de l'Église dans sa signification la plus profonde et la plus plénière : l'Église est, sur terre, l'unique manifestation visible du Corps mystique du Christ. Cette réalité de foi a été obscurcie au cours des siècles par les conflits et les schismes. Elle ne peut retrouver sa plénitude que lorsque tous ceux qui croient au Christ et sont baptisés en lui sont rétablis dans l'unique Église du Christ.

Au point de vue de l'œcuménisme, il y a un danger à présenter de façon trop unilatérale la Bible comme le livre de la piété, de la vocation et de la responsabilité personnelles. Dans la Bible, nous ne rencontrons pas seulement des prophètes envoyés par Dieu pour annoncer le jugement et pour appeler à la repentance et à la conversion. Nous y voyons aussi des rois, oints de Dieu, maintenant l'ordre et rendant la justice, des prêtres, consacrés par Dieu, célébrant le culte quotidien, et des doctes, versés dans les Écritures, illuminés par Dieu et, serviteurs de la Parole divine, instruisant le peuple dans la Sainte Écriture.

La conservation des dons et des commandements de Dieu occupe, dans la Bible, autant de place que les réveils prophétiques, les réformes et les renouveaux. On peut même dire que, dans la Bible, les époques de révolutions dynamiques sont fondamentalement aussi des époques de restauration de ce que Dieu avait donné et institué, mais qui, à la suite de négligences ou d'abus, avait perdu sa signification première. Les renouveaux présupposent l'existence de quelque chose de statique à quoi il faut revenir et qui doit être restauré dans son «état» premier.

Le statique et le dynamique ne s'excluent nullement dans l'Écriture ; ils s'appellent l'un l'autre au contraire. C'est pourquoi, dans le domaine de l'œcuménisme, l'élément dynamique doit être orienté vers une restauration complète de l'unité visible de l'Église, réalité statique, voulue et donnée par Dieu.

Les revivalistes et les esprits critiques se servent d'expressions qui pénètrent, heurtent, effraient et parfois font sensation. Ils rencontrent ainsi, sans doute, le besoin de piété émotionnelle éprouvé par certaines personnes. Mais à la longue, ce genre de procédés ne suffit pas à édifier, à restaurer et à préserver l'Église. Le mouvement œcuménique progresse plutôt grâce à une volonté constante, un effort conscient, et la persévérance à édifier sur le fondement qui a été posé depuis de nombreux siècles. Il tendra systématiquement à restaurer tout ce qui, selon une tradition et une expérience vieilles de près de vingt siècles, est de nature à «assurer la solidité de l'édifice de Dieu». En d'autres termes, nous n'avons pas à faire fond sur les variations de l'inspiration personnelle de voyants ou de théologiens, mais bien à bâtir sur le fondement solide de l'économie divine du salut, révélée dans le Christ et dans l'Église.

II. Catholicité et «compréhensiveness»

Les réflexions exprimées dans les pages qui précèdent ont eu pour but de préparer les voies à une bonne intelligence des principes, des buts et des manifestations de l'oecuménicité anglicane.

L'oecuménicité anglicane se révèle, sous certains aspects, typiquement anglaise. Nous y voyons un avantage. Le sobre réalisme de l'Anglais est réservé, pour ne pas dire défiant, en présence de toute manifestation trop spontanée, enthousiaste, exubérante, trop voyante et trop importune de la religion. L'Anglais se rend compte de la relativité, affectant toutes les entreprises humaines. Il n'aime pas le prophète qui, de sa propre autorité, s'élève au-dessus des usages éprouvés, des institutions et des règles de la société. Il attend davantage des lentes améliorations, fruits de délibérations faites en commun, que des révolutions brusques et radicales. Il aperçoit bien les renouveaux souhaitables, mais il est rarement radical. Il n'est pas aveugle au bien qui existe, il n'est pas de ceux qui croient que tout doit être changé. Il plaide en faveur de la modération et de la méthode. Il attache peu d'importance aux considérations abstraites et théoriques, si pénétrantes soient-elles, lorsqu'elles ne sont pas susceptibles d'être mises en pratique ou lorsqu'elles paraissent «ne pas être efficaces» (that it does not work). Il demande des actions, non des paroles.

Ceci explique que l'anglicanisme n'aime pas, dans le domaine de l'œcuménisme, les solutions élaborées sur le papier, parfaites, sans doute, au point de vue dogmatique et théologique, mais irréalisables dans la pratique. Il éprouve une aversion encore plus grande, si possible, pour toute espèce de considérations pieuses et apparemment scripturaires, sur le péché, sur le caractère inévitable des divisions, sur l'impossibilité d'arriver à la perfection et sur la nécessité qu'il y a d'atteindre en paix la fin des temps. Tout cela lui semble n'être que camouflage destiné à voiler le manque de volonté de faire ce qui peut et doit être fait pour restaurer l'unité.

L'œcuménisme des anglicans va droit au but qu'il se propose. Il ne s'en laisse pas détourner par des manœuvres tendant à le faire dévier, attirant constamment l'attention sur de nouveaux objets, mais négligeant le problème essentiel, qui est la restauration de l'unité. L'œcuménisme des anglicans est essentiellement réaliste et pratique. Il voit, dans l'union des Églises chrétiennes, un processus de croissance qui demande du temps et de la patience. Ce processus ne doit pas être forcé, il ne doit pas non plus être freiné, ni entravé par des considérations et par des initiatives qui ne vont pas au fait ou par des décisions et des actions prématurées et irréfléchies qui, replacées dans l'ensemble, font plus de tort que de bien.

La conséquence de ce qui précède est que les anglicans insistent non tant sur la connexion entre renouveau et réunion, que sur le lien indissoluble entre la catholicité et la réunion, entre la catholicité et l'œcuménicité.

La croissance de l'unité chrétienne est fondamentalement un processus dans lequel toutes les Églises, chacune pour soi et toutes ensemble, progressent graduellement dans la catholicité. Un processus, en d'autres mots, dans lequel elles embrassent de plus en plus la totale plénitude du Christ et lui donnent une expression toujours plus claire et plus universelle.

Toutes les Églises ont insisté de façon trop exclusive sur telles ou telles vérités ou valeurs particulières. Ce faisant, elles sont tombées dans la partialité et l'excès, en un point ou en plusieurs de la théologie, de la liturgie et de la spiritualité. La rencontre des Églises, et leur ouverture à la contribution apportée par les autres, leur permet d'assimiler tout ce que le Christ est et signifie, et de le manifester extérieurement d'une manière plus large, plus plénière et plus riche. Ceci amènera les Églises à se rassembler davantage. Elles se rapprocheront les unes des autres, elles seront plus conscientes de leur solidarité et des liens qui les unissent.

Plus une Église devient catholique, plus œcuméniques aussi deviennent sa pensée et son action. Et plus sa pensée et son action deviennent œcuméniques, plus aussi elle apparaîtra elle-même catholique. La catholicité et l'œcuménicité sont indissociables, elles s'appellent l'une l'autre. L'œcuménicité qui ne serait pas basée sur une catholicité réelle, large et plénière, ne serait qu'une apparence d'œcuménicité.

L'œcuménicité pratiqué par les anglicans ne se comprend qu'à partir de la notion anglicane de catholicité. La catholicité n'est pas conçue par eux d'une manière purement formelle comme une attitude témoignant de largeur et d'ouverture. Elle est conçue explicitement de façon matérielle, comme catholique dans son objet, qui est la plénitude totale du Christ, voulant se manifester visiblement dans l'Église et par elle.

Aucune Église ne peut, dans son état de séparation, prétendre être pleinement «catholique». La catholicité absolue demeure toujours un objectif, un idéal, un exemplaire à réaliser. On se rapprochera le plus de cet idéal, lorsque l'unité visible de toutes les Églises sera restaurée et que chaque Église aura mis ses trésors propres à la disposition de l'Église entière. Dans leur état de séparation, toutes les Églises sont encore sur la voie qui les mène à la catholicité pleine et parfaite. Cependant, elles ne sont pas toutes également éloignées de la réalisation de la catholicité, et telle Église peut être plus proche de l'idéal en un point donné, telle autre Église en un autre point.

On connaît la définition de la catholicité, donnée au cours du Vè siècle par Vincent de Lérins : quod ubique, quod semper, quod ab omnibus creditum est, «ce qui est cru partout, toujours et par tous». Dans cette définition, l'accent est mis sur l'extension ou universalité. La foi catholique est la foi de toute l'Œcumène et l'adjectif «catholique» est souvent traduit par «général» ou «universel».

Cette définition purement formelle en appelle une autre, plus «matérielle». Car dans la définition donnée plus haut intervient aussi l'objet de la foi, «ce qui» est cru, «tout ce qui» est cru, l'ensemble ou la totalité de ce qui est cru. Cet aspect est également couvert par l'adjectif «catholique». Le mot grec katholikos signifie «ce qui forme un tout», ce qui va ensemble. Est dit catholique ce qui se situe dans un ensemble auquel rien ne fait défaut. «Catholique» s'oppose ici à «hérétique» et «sectaire» (relatif à une portion choisie et séparée). «Catholique» se dit d'une plénitude qui embrasse tout.

Cet aspect de plénitude nous rapproche de la comprehensiveness anglicane. Il nous faut accorder une place au sein de l'Église à toute conception de la foi, à toute interprétation théologique, à toute forme liturgique, à toute expansion de la spiritualité, et aussi à tout système, à toute école, à toute tendance qui ne sont pas en désaccord avec le message évident de la Sainte Écriture et avec l'intention manifeste du Christ. Car l'Église est une «totalité». Rien ne devrait lui faire défaut de ce qui fait partie de la plénitude du Christ. L'universalité et la totalité, l'universalité et la comprehensiveness sont les deux faces complémentaires de la catholicité anglicane, celle-ci étant à comprendre, non de façon abstraite, mais de façon concrète.

L'œcuménicité anglicane est un effort pour atteindre à cette catholicité. Elle a pour but final de réaliser au maximum la plénitude du Christ avec toutes ses possibilités, ses implications et ses conséquences, non seulement dans les membres de sa propre Communion, mais aussi dans l'ensemble de la situation œcuménique. Elle se fonde sur la conviction que la croissance des Églises dans cette catholicité aura pour conséquence une croissance en commun vers la totalité de foi et de vie qui, un jour, sera celle de l'Église du Christ, complètement et sacramentellement une. C'est pourquoi tous les efforts œcuméniques des anglicans prennent toujours cette totalité comme point de départ. Les Églises ne pourront s'unir que si elles ont la volonté de remédier à leur partialité, à leurs manques et à leurs défauts, et celle de travailler ensemble à la réintégration de leurs oppositions apparentes au sein de la totalité.

III. Les rapports «Catholicité» et «La plénitude du Christ»

Nous devons revenir maintenant aux deux rapports mentionnés plus haut : Catholicité, étude sur le conflit des traditions chrétiennes en Occident, et La plénitude du Christ, la croissance de l'Église vers la catholicité[5]. Il nous faut les examiner de plus près.

Chacun de ces deux rapports est l'œuvre d'un groupe de théologiens anglicans. Les auteurs du premier sont anglo-catholiques ; ceux du second appartiennent à l'aile évangélique. Le second rapport a été rédigé comme une critique du premier ; les deux forment néanmoins un tout. Considérés ensemble, ils reflètent une image assez complète de la catholicité anglicane.

Au dire de ses critiques, le premier rapport manque de compréhension à l'égard des principes les plus profonds de la Réforme. Le second rapport insiste, au contraire, sur l'affinité (de l'anglicanisme) avec la Réforme et sur la nécessité de continuer à accorder au témoignage de la Réforme la place qui lui revient dans l'Église. Le second rapport semble avoir abandonné la possibilité d'établir des relations positives avec l'Église de Rome telle qu'elle est aujourd'hui. Le premier rapport, au contraire, s'efforce d'inclure l'Église de Rome dans son horizon. Il insiste sur l'affinité (de l'anglicanisme) avec l'Église catholique de toujours et sur la nécessité de préserver la continuité catholique. Cependant, la différence entre les deux rapports se réduit, semble-t-il, à une nuance d'accent. Les deux rapports visent à réaliser une synthèse du témoignage catholique et de celui de la Réforme ; ils ont en vue un achèvement de l'Église et de la théologie qui, plus qu'à l'ordinaire, exprime la plénitude du Christ, tant dans la prédication que dans la discipline ecclésiastique.

Il ressort des deux rapports que l'anglicanisme pousse ses efforts en vue de réaliser pour son compte la catholicité dont il se fait le champion. Il semble également que la plénitude de la catholicité peut difficilement être atteinte par une tendance déterminée, et même par une Église particulière. Il manque, dans l'un et l'autre rapport, certains éléments considérés par d'autres Églises comme «doctrines essentielles de l'Église unie». L'ensemble des Églises est seul capable d'atteindre à la plénitude de foi et de vie sans laquelle une Église totalement unie est irréalisable.

Le second rapport exprime pleinement le témoignage de la Réforme, joint à la catholicité anglicane. Il est, en conséquence, particulièrement en mesure de fournir une bonne image de cette catholicité, à condition que certains traits de celle-ci soient accentués à l'aide du premier rapport. Les deux rapports nous permettent de décrire ci-après la notion typiquement anglicane de la catholicité, base des efforts œcuméniques de la Communion anglicane.

Le but final vers lequel doit s'orienter la croissance des Églises dans la catholicité est l'expression parfaite de la plénitude du Christ dans la prédication, dans la liturgie, dans la pastorale et dans la spiritualité, bref, dans toute la foi et la vie de l'Église. Aucune Église, dans son état de séparation, n'a pu atteindre ce but. L'important est que les Églises soient en route vers ce terme final. Elles n'avancent pas à l'aveuglette dans leur pèlerinage, elles ne combattent pas «en donnant des coups en l'air». Même dans leurs conflits entre elles, elles sont en marche vers un but concret et clairement défini, à savoir, la manifestation de la plénitude totale du Christ, dans et par l'Église une, catholique et apostolique.

La croissance dans la catholicité et dans l'unité ecclésiastique est impensable sans une salutaire «tension dans l'unité», stimulant le processus de croissance. Il importe de distinguer ici entre l'important et l'accessoire. Supposons que toutes les Églises acceptent le «Quadrilatère de Lambeth», et qu'en outre, elles soient disposées à rechercher ensemble une interprétation qui n'ampute d'aucun point la foi des chrétiens de l'Église indivise. Pourrait-il alors demeurer des différences et des oppositions graves ? Les éventuelles différences dans l'interprétation et dans la formulation théologique suffiraient-elles encore à rendre impossible la communion sacramentelle et ecclésiastique ? Les différences et les oppositions ne sont-elles pas, en un certain sens, le moyen par lequel les chrétiens parviennent ensemble à pénétrer plus profondément dans la plénitude du Christ ? Ne doivent-elles pas, en tout cas, être supportées avec patience et charité ? Ici trouvent leur application les paroles de saint Paul : «Si, sur quelque point, vous pensez autrement, là encore Dieu vous éclairera. En attendant, quel que soit le point déjà atteint, marchons toujours dans la même ligne» (Ph. iii, 15-16).

La catholicité anglicane s'oppose à tout déplacement d'accent qui ferait abandonner la vivante proclamation de la foi pour une orthodoxie intellectualiste et sans vie. L'anglicanisme est persuadé que pareil glissement est une des causes des schismes qui se sont produits dans les siècles passés. Ces schismes reposent, pour une bonne part, sur la confusion qui a été faite entre la vivante Parole de Dieu et un système théologique, et entre l'unité dans la foi et l'uniformité dogmatique et disciplinaire. C'est ainsi que s'est formée une catholicité pétrifiée, appuyée sur une orthodoxie rationaliste. Il en résulte que plusieurs Églises prétendent, chacune, être la seule orthodoxe et authentique Église. Les autres Églises sont, en conséquence, accusées d'hérésie et de sectarisme, bien qu'elles professent la même foi au Dieu Trine, à la révélation de Dieu en Jésus-Christ, et en l'opération de l'Esprit-Saint.

Les Églises ne sortiront de l'impasse où elles sont engagées que grâce à une catholicité vivante et à une œcuménicité authentique. Acceptant au départ l'existence d'une «tension dans l'unité» (tension in unity), les Églises croîtront ensemble et par étapes vers une unité toujours plus authentique. Toutefois, même lorsque la perfection de l'unité sera atteinte, une «unité en tension» (unity in tension) sera toujours nécessaire pour empêcher que l'unité vivante et la communion, qui constituent l'Église, ne dégénèrent à nouveau en une uniformité morte, en un esclavage sans vie de la lettre, en un légalisme mort dans une institution pétrifiée. Une fois de plus, la parole de saint Paul s'appliquent ici : «La lettre tue, l'esprit vivifie» (2 Co. iii, 6).

Il ressort nettement du rapport La plénitude du Christ que les notions anglicanes de catholicité et d'œcuménicité n'ont rien de commun avec l'indifférentisme dogmatique. Tout au contraire. Sont en question ici la plénitude de la foi et de la constitution ecclésiastique, non un choix arbitraire et une interprétation unilatérale. L'Église doit savoir ce qu'elle professe, elle doit garantir ce qu'elle proclame. C'est pourquoi la discipline ecclésiastique ne peut cesser de s'exercer. Mais cette discipline doit toujours tenir pour norme la Parole vivante de Dieu, telle que la communauté de tous les fidèles l'a constamment entendue à partir de l'Écriture Sainte. Cette discipline doit, en outre, s'établir dans la sagesse, la patience et l'amour, témoignés par le Christ à tous ceux qui l'ont cherché et qui ont sincèrement cru en lui.

Le rapport La plénitude du Christ reconnaît la valeur des principes et des doctrines spécifiques de la Réforme, jugés fondés sur l'Écriture. Il n'y a pas lieu de s'étonner, cependant, si le même rapport considère qu'eu égard à l'unité future de tous les chrétiens, la Réforme elle-même demeure une question encore non résolue et dès lors toujours pendante, an unresolved issue. Un des traits caractéristiques de l'anglicanisme est que, s'il attribue une note absolue au Corps du Christ, manifestation de la plénitude du Christ, il n'en a jamais agi de même ni avec la Réforme ni avec aucun autre des mouvements, apparus au cours de l'histoire de l'Église.

La Réforme est elle-même une phase révolue dans l'histoire de l'Église, communauté de tous les chrétiens croyants et baptisés. Les Églises sont entrées, de nos jours, dans une phase nouvelle de leur attitude les unes envers les autres, elles sont dans la phase œcuménique, celle de la réunion. Les temps semblent enfin mûrs pour que soit rénové le fil qui a été rompu au siècle de la Réforme. Cette reprise ne doit pas dégénérer, toutefois, en une reviviscence des anciennes inimitiés. Elle ne doit pas figer les Églises dans une attitude exclusive soit de défense de la Réforme, soit d'attaque contre celle-ci. Tout au contraire, les Églises doivent se rencontrer au point même de leur séparation. Elles doivent examiner de concert, à la lumière de la plénitude du Christ, les questions soulevées par la Réforme. Elles doivent s'efforcer ensemble de restaurer l'unité de foi et de constitution ecclésiastique qui fut alors perdue.

Le témoignage de l'Écriture et le témoignage de l'Église doivent être à nouveau intégrés. Le témoignage rendu par les Églises aujourd'hui séparées doit être confronté au témoignage de l'Écriture, mais toute interprétation particulière de l'Écriture doit à son tour être soumise au contrôle de la foi commune de l'Église indivise. Toutes les Églises se voient affrontées ensemble à une tâche œcuménique, dans un dialogue totalement ouvert. Cette tâche pose deux exigences. D'une part, toutes les Églises ont le devoir et le droit de confesser librement et ouvertement ce qu'en toute gravité et sincérité, elles considèrent comme vérité révélée. D'autre part, toutes les Églises doivent vouloir se soumettre entièrement à la Parole de Dieu et à la conduite de l'Esprit-Saint.

Rendre témoignage à la Vérité ne signifie pas : vouloir prescrire à l'avance, aux autres Églises, la manière dont elles doivent se soumettre à la Parole de Dieu et à la conduite de l'Esprit-Saint. A cet égard, chaque Église et chaque fidèle devraient jouir de la liberté de rendre compte à Dieu pour soi-même, selon le mot de saint Paul : «Que chacun soit convaincu de son opinion», ou, selon une autre version : «Accorde à chacun d'avoir sa propre conviction»[6] (Rm. 14,5).

A ces conditions seulement, les Églises pourront se rencontrer vraiment et la vérité plénière pourra se dégager du conflit des sentiments et des opinions, sous la conduite de Dieu. Ainsi seulement, l'unité sera restaurée sur la base de cette vérité plénière.

TABLE DES MATIERES

         Avant-propos du traducteur 7

         PRÉFACE, par Mgr J.G.M. WILLEBRANDS 9

         INTRODUCTION 13

                         I. La vocation à l'unité 13

                         II. Idéal d'unité et réalité d'aujourd'hui 15

                         III. Le désir d'unité en notre temps 17

         Ch. I. IMPORTANCE ŒCUMÉNIQUE DE L'ANGLICANISME 21

                         I. La situation œcuménique actuelle 21

                                         a) L'Assemblée de New Delhi et ses conséquences 22

                                         b) Développements récents 27

                         II. Les raisons d'étudier l'anglicanisme 32

                         III. Point de vue et méthode de cette étude 36

                         IV. Présentation de la Communion anglicane 39

         Ch. II. L'ANGLICANISME ET L'ÉGLISE ROMAINE 47

                         Introduction 47

                         I. Les Conférences de Lambeth de 1867 et 1878 49

                         II. La Conférence de 1888 et l'infaillibilité 52

                         III. La Conférence de 1897 et les ordinations anglicanes 62

                         IV. La Conférence de Lambeth de 1908 72

                         V. La Conférence de 1920 et l'Appel de Lambeth 77

                         VI. La Conférence de 1930 et les Conversations de Malines 79

                         VII. La Conférence de Lambeth de 194881

                         VIII. Amélioration des relations depuis 1949. La Conférence de 1958 83

         Ch. III. L'ANGLICANISME ET LA RÉFORME 87

                         Introduction 87

                         I. Continuité avec l'Église ancienne 89

                         II. L'Église anglicane est issue de la Réforme 91

                         III. Sens anglican du vocable « protestant » 100

                         IV. Les Conférences de Lambeth et la Réforme 105

         Ch. IV. LAMBETH 1920 : APPEL A TOUS LES CHRÉTIENS 113

                         I. Réalisme oecuménique des anglicans 113

                         II. Les principes oecuméniques de la Communion anglicane 116

                         III. L'Appel de Lambeth ..126

                         IV. Accueil reçu par l'Appel de Lambeth 135

         Ch. V. PREMIÈRES RELATIONS ŒCUMÉNIQUES 139

                         I. Rétrospective 139

                         II. Premières relations avec les Églises orientales 142

                         III. Relations avec l'Église suédoise, les Frères Moraves et les Vieux-catholiques 145

                         IV. Deux questions fondamentales 148

                         V. Relations avec les « Eglises libres » 150

                         VI. Fruits des relations avec les Églises de type «catholique» 164

                                         a) Du côté de Constantinople 164

                                         b) Du côté vieux-catholique 165

                                         c) Du côté de l'Orthodoxie russe 166

                         Conclusion 168

         Ch. VI. UNION EN INDE 171

                         I. Importance de l'union en Inde du Sud 171

                         II. Expériences acquises dans la préparation de l'union 173

                         III. Les étapes de l'union 179

                                         a) La phase préparatoire 179

                                         b) La seconde phase : élaboration d'un projet d'union 180

                                         c) La phase finale : conclusion de l'union 185

                         IV. Projets d'union en Inde du Nord et Pakistan, et à Ceylan 187

         Ch. VII. NÉGOCIATIONS AVEC LES PRESBYTÉRIENS DE GRANDE-BRETAGNE 199

                         I. Les problèmes en cause 199

                         II. Premières relations avec les presbytériens 204

                                         a) Contacts préalables avec les presbytériens d'Ecosse, 1930-1934204

                                         b) Reprise des relations depuis 1946 208

                         III. Le rapport de 1957 211

                         IV. Conclusions sur l'ensemble des relations oecuméniques des anglicans 219

         Ch. VIII. CATHOLICITÉ ET OECUMÉNICITÉ 221

                         Introduction 221

                         I. L'Église et l'Évangile 223

                         II. Catholicité et comprehensiveness» 230

                         III. Les rapports «Catholicité» et «Plénitude du Christ» 233

                         Index des noms de personnes291

         Ch. IX. BILAN ŒCUMENIQUE 239

                         I. Buts et méthodes 239

                         II. Les principales difficultés sur la voie de l'unité 243

                                         a) La prétention de l'Église romaine à l'infaillibilité 244

                                         b) Le sens positif du témoignage de la Réforme 245

                                         c) Le ministère et les sacrements 246

                                         d) L'absence de communication 252

                         III. L'avenir immédiat 255

                                         a) L'établissement de la communion 255

                                         b) Les ordinations anglicanes 258

                         IV. Conclusion 263

         Appendice :

                         L'Appel de Lambeth, texte original - traduction 271

                         La rencontre du Dr Ramsey avec le pape Paul VI,

                         Cité du Vatican, 23-24 mars 1966 275

         Guide bibliographique 281

         Index des noms de personnes 287

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[1] Complétude, il s’agit de ce concept qui consiste à tout assembler, y compris des contraire dans une apparente union

[2] http://www.virgo-maria.org/articles/2007/VM-2007-08-11-A-00-Van_de_Pol_3_a.pdf et http://www.virgo-maria.org/articles/2007/VM-2007-05-25-B-00-Van_de_Pole_2_a.pdf et http://www.virgo-maria.org/articles/2007/VM-2007-01-03-D-00-Van_de_Pole_1_c.pdf

[3] «It would mean a spiritual catastrophe if, for instance, the World Council of Churches in fact became mainly the organized effort for reunion and mobilization of the separated Churches, therehy forgetting its true inspiration, that is to say, being an Abrahamitic adventure of faith toward a still unknown country, which God will show us» (Kraemer, The Communication of the Faith, Philadelphie (U.S.A.), 1961, p. 10).

[4] «It would mean a spiritual catastrophe if, for instance, the World Council of Churches in fact became mainly the organized effort for reunion and mobilization of the separated Churches, therehy forgetting its true inspiration, that is to say, being an Abrahamitic adventure of faith toward a still unknown country, which God will show us» (Kraemer, The Communication of the Faith, Philadelphie (U.S.A.), 1961, p. 10).

[5] Titres anglais des deux rapports : Catholicity, a Study of the Conflict of Christian Traditions in the West, Westminster, Dacre Press, 1947 ; The Fullness of Christ, The Church's Growth into Catholicity, Londres, S.P.C.K.,

[6] La seconde version est celle qui a été adoptée pour la nouvelle traduction hollandaise par l'Institut biblique catholique.