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Gaude, Maria Virgo, cunctas hæreses sola interemisti.

(Tractus Missæ Salve Sancta Parens)

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mercredi 17 octobre 2007

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Paul Chaussée : « La subversion [de la FSSPX] continue »

Les appels à la cessation des versements d’argent à la FSSPX s’étendent et font tâche d’huile en France

Nous communiquons le texte ci-après que diffuse Paul Chaussée, figure de la Tradition.

Nous avions déjà fait connaître sa critique[1] implacable de l’abbé Celier et de son livre-interview moderniste et naturaliste ‘Benoît XVI et les traditionalistes’, qu’il avait adressée à Mgr Fellay qui n’a pas même daigné lui en accuser réception.

Quel mépris de l’évêque Suisse pour les meilleurs fidèles et leurs études.

Nous commenterons simplement en invitant Monsieur Paul Chaussée à prendre connaissance des dossiers de notre site consacrés à l’ancien Anglican, Mgr. Williamson-‘Cunctator[2]’à la Rose[3].

Paul Chaussée prendra ainsi connaissance de toute la dangerosité de Mgr Williamson, disciple de Malcolm Muggeridge, deus ex machina de la Tradition, qu’il persiste encore à tort à voir dans le rôle d’un combattant du modernisme, chimère qui aujourd’hui se fracasse sous le déluge des faits accablants.

Décidemment la réaction française fait tâche d’huile et ne cesse de s’étendre. Gesta Dei per Francos.

Continuons le bon combat

Abbé Marchiset

Début du texte de M. Paul Chaussée

1       La subversion continue

Chers Amis,

Ceux qui sont abonnés aux mise à jour hebdomadaires de « La porte du ciel » (site officiel du District de France de la FSSPX (Fraternité Saint Pie X) auront sans doute été stupéfaits en recevant la mise à jour exceptionnelle du 2 octobre. Une pleine page consacrée à donner le programme des « Conférences de l’abbé Celier – Octobre à décembre 2007 ».

Ainsi, malgré la dangereuse perversité du Motu Proprio de juillet 2007, l’abbé Celier continue « le bon combat » écrit-il, c’est-à-dire sa propagande, de Bergerac à Bruxelles, de Nice à Rennes, pour faire lire par des fidèles crédules son livre subversif Benoît XVI et les traditionalistes. Pour vous faire une opinion, prenez la peine de parcourir, sur le même site, les deux pages intitulées « La presse en parle » (et seulement en bien, naturellement !)

Subversif, mais en quoi ? demandera-t-on si l’on est encore persuadé que le Motu proprio est une bonne chose, et même une victoire ! « La Tradition a gagné une bataille » a écrit l’abbé Loïc Duverger dans le même site.

Ce livre est subversif parce que, dans l’histoire des relations entre Rome et la Fraternité, il cache volontairement la cause efficiente de la crise actuelle dans l'Église : le néo-modernisme. Plus grave encore : Ce livre fait silence sur le fait que, depuis le Concile, ce néo-modernisme a petit à petit infesté tous les degrés de la hiérarchie ecclésiastique et cela, jusqu’au plus haut sommet, jusqu’au pape lui-même. Dès lors, même si l’on peut sans difficultés, conclure des accords sur un statut canonique particulier pour la FSSPX, il sera impossible (sauf conversion du pape et des cardinaux de curie) de discuter de doctrine et d’arriver à des accords qui restaurent la doctrine qui seule compte car c’est elle qui aide à conserver la foi [4]. En outre, un accord sur le statut propre et sur la liturgie sera facile et rapide, en effet, mais il sera inefficace et aggravera le mal. Dans la FSSPX, l’illusion  d’un accord facile et rapide (à l’instar de l’Institut du Bon Pasteur) provoquera une nouvelle fracture et le départ de prêtres, de séminaristes et de fidèles qui voudront jouir et de la liturgie traditionnelle, et de la même tranquillité que ceux de Campos et de l’Institut du Bon Pasteur. (À propos, de quel séminaire viennent les cinq diacres ordonnés prêtres le 22 septembre à Saint-Eloi par le cardinal Castrillon de Hoyos ?)

Aujourd’hui, la première étape est déjà franchie par le Motu proprio qui “libéralise”, croit-on, la messe de Saint Pie V. Mais c’est par d’habiles mensonges que bien peu ont remarqués bien qu’ils soient flagrants :

·         Il est faux d’affirmer que les livres liturgiques ont été « réformés selon la volonté des Pères » ; comparez ce que les Pères ont signé [5]  en 1963 et ce qui fut promulgué en 1969.

·         Il est faux d’affirmer que  ces livres « ont été accueillis avec plaisir par les prêtres et les fidèles ; au contraire, la réforme a fortement contribué à vider les séminaires, les presbytères, les couvents et les églises, comme le prouvent les statistiques.

·         Il est faux d’écrire que « ces deux expressions de la Lex orandi n’induisent aucune division de la Lex credendi », et qu’« il n’y a aucunbe contradiction entre l’une et l’autre édition du Missel Romain » puisque l’analyse des textes et leurs effets ont prouvé que l’expression ordinaire (messe de Paul VI) est protestantisée et protestantisante, et que l’un des buts poursuivis est de rendre le Mysterium fidei compréhensible. (Benoît XVI ignore superbement le Bref Examen critique).

·         Il est donc également faux d’affirmer que « les deux formes peuvent s’enrichir réciproquement », comme si l’intégralement bon et catholique pouvait être amélioré par des apports inspirés par l’hérésie.

·         Il est également faux d’affirmer que « l’histoire de la liturgie est faite de croissance et de progrès et jamais de rupture » alors que chacun a pu constater la régression de la piété et de la fréquentation des fidèles suite à la désacralisation de la liturgie, constatée par Benoît XVI lui-même.

·         Enfin, il est abusif de profiter de la concession de ce Motu proprio pour imposer la « reconnaissance de la valeur et de la sainteté du nouveau rite » alors que tout observateur attentif a pu constater l’absence générale (sauf rares exceptions évidentes) de valeur et de sainteté de la messe de Paul VI “fabriquée” par le franc-maçon Bugnini et ses acolytes protestants et tellement imprégnée de protestantisme que Mgr Lefebvre l’appelait la messe de Luther.

Certes, si toutes les conditions canoniques de validité sont remplies (ce qui est bien difficile à vérifier en ce qui concerne l’intention), la messe de Paul VI est valide, mais son ambiguïté catholico-protestante et son caractère désacralisé en diminuent fort la valeur, comme l’a exposé le Bref examen critique. Mais de cette incompatibilité intrinsèque entre le rite sacré et le rite désacralisant, l’abbé Celier n’a cure. Il imagine des métissages comme la messe “pipaule”, hybride de la messe de saint Pie V et de Paul VI. (Quand on rêve, autant y aller fort !)

Alors, on brûle de franchir la seconde étape, la levée de l’excommunication de nos évêques. Dans cette perspective, il faut éviter de se brouiller avec le Pape en exigeant la rectification de ses mensonges. Donc la FSSPX fait silence là-dessus. C’est fort fâcheux car tout mensonge que l’on ne corrige pas finit par passer pour vérité. De plus, en acceptant ce mensonge, la FSSPX crée en son sein une source nouvelle de divisions, entre les fidèles au rite authentiquement catholique et ceux qui trouveront pratique le bi-ritualisme, éventuelle­ment métissé pour en relever le goût [6].

Quant à la troisième étape : obtenir l’ouverture de discussions doctrinales, les obstacles sont infranchissables. En effet, entre Rome et les traditionalistes, il n’y a plus ni langue, ni philosophie, ni théologie communes. Selon Rome, la Révélation et la Tradition sont vivantes. C’est énorme et terrible car, en bref, cela signifie qu’il n’y a plus de vérité stable, immuable, aussi bien dans la Révélation que dans la Tradition. Héraclite, Hegel et Vatican II (le “contre-Syllabus” dixit Ratzinger) sont passés par là. Dès lors, accepter de relire Vatican II « à la lumière de la Tradition » est un non sens puisque cette tradition, pour Rome, est vivante, c’est-à-dire évolutive [7]. Comme l’a dit Mgr Williamson dans son sermon aux ordinations du 29 juin 2007, pour ces Romains, « deux et deux font cinq » ; quoique, parfois, ils nous surprennent en disant que « deux et deux font quatre » (comme par exemple, en jugeant nécessaire une meilleure sacralité de la messe de Paul VI, forme ordinaire du rite). L’orateur concluait avec bon sens, qu’on ne peut pas, raisonnablement, discuter arithmétique (comprenez doctrine) avec des gens qui calculent comme cela [8].

La conclusion logique est que des discussions doctrinales avec ces néo-modernistes n’auront aucune chance d’aboutir à un accord, sauf, bien sûr, si le pape se convertit et revient à la philosophie et à la théologie scolastiques [9].

Si ces dialogues n’était qu’une perte de temps, on s’en ferait une raison, mais il y aura, hélas, un autre effet secondaire pervers. C’est que ces discussions seront fatalement médiati­sées ; or les médias les plus puissants sont ceux de nos adversaires. Donc, lorsque l’échec du dialogue doctrinal deviendra évident, toute l'Église dite conciliaire aura beau jeu de publier urbi et orbi que cet échec est imputable à l’intégrisme des traditionalistes qui ont encore l’outrecuidance d’affirmer mordicus que « deux et deux font quatre ». Nous aurons notre honneur intact, mais  là encore, nous perdrons des prêtres et des fidèles.

Enfin, un petit fait très actuel illustrera le non sens et la nocivité de l’utopie celieresque du métissage liturgique.

À Toulon vient d’avoir lieu le 22 septembre une ordination sacerdotale avec messe pontificale traditionnelle saint Pie V célébrée par l’évêque Mgr Rey, dans « la forme extraordinaire du rite romain ». On y vit donc « l’élite intellectuelle du clergé français : l’abbé Claude Barthe, Mgr Gilles Wach, le Père Abbé du Barroux, des représentants de quasiment toutes les communautés, sociétés, instituts nouveaux créés après 1970…[10] » Pour instruire les fidèles des particularités de cette liturgie, un livret fut mis à leur disposition. On y lisait cette précision : « Afin de respecter le rite traditionnel de cette messe, nous vous invitons à communier sur la langue et, si possible, à genoux. »

Autrement dit : Ce n’est plus la foi qui règle la liturgie, mais c’est le rite qui commande la foi [11]. Ainsi, dans la forme extraordinaire du rite romain, ce rite oblige d’agir avec le respect dû à Dieu, l’Être transcendant absolu. Logiquement, dans le rite ordinaire, ces marques de respect ne sont plus dues à Dieu. C’est donc pur formalisme et non pas foi, puisque, dans la forme ordinaire du même rite, célébré par le même évêque, le respect que l’on doit à Dieu est habituellement et même normalement réduit jusqu’à le recevoir dans la main et debout, comme si l’hostie de communion n’était plus alors qu’un symbole, une figure. Et l’élite intellectuelle du clergé trouve la chose normale au point de “jouer” les deux versions ! Dans la forme extraordinaire, ils pensent que « deux et deux font quatre ». Dans la forme ordinaire, « deux et deux font cinq. » Ou l’inverse !

Un dernier point : Je pense donc que notre État-major a été coincé par ce renard de Castrillon qui a élaboré le piège dialectique mettant à égalité de valeur le vrai et le faux ; avant de faire un pas de plus (parler de la levée des excommunications), il attend maintenant que Menzingen accepte la chose, ne fût-ce que par acquiescement tacite. Castrillon sait que la FSSPX est demanderesse; il attend donc qu'elle lui rappelle sa demande. De son côté, la Fraternité n'a plus rien à concéder mais veut néanmoins persuader Rome de sa bienveillance générale. Il lui faut donc absolument interdire de parole les clercs trop impertinents du genre abbés B*** ou M***. Il lui faut aussi s'interdire toute polémique ou correspondance avec des fidèles qui pourrait atteindre les oreilles de Rome. C’est sans doute pourquoi mon étude critique du livre de Celier-Pichon envoyée à nos supérieurs est restée sans réponse ni accusé de réception. Par contre, Mgr Fellay a accepté (ou proposé ?) de "dialoguer" en direct avec les internautes sur le site Donec-Ponam, le 5 octobre (voyez l’annonce dans la page d'accueil de <laportelatine>). Manifestement ce site est resté dans les mains de Celier et de ses amis. Mais sur le net, que pourra dire Mgr qui ne soit purement du “politiquement correct” ? Dès lors, comment cela peut-il nous intéresser si son oui n’est qu’un « oui mais… », et son non un « non sauf que… » ? Dès lors, quel but poursuivent les organisateurs de ce pseudo dialogue auto-censuré ? Pensent-ils ainsi ouvrir un peu la soupape de sécurité pour détendre l'atmosphère ?

La situation équivoque actuelle peut encore durer des mois. Il ne faut donc pas s'impatienter. Mais nous, laïcs, nous devons savoir qu'il ne faut rien attendre de bon de Rome. RIEN. Et que tout dialogue avec Rome (a fortiori avec le renard Castrillon) sera piégé ou en impasse. Malheureusement, nous ne pouvons pas non plus attendre de soutien fort (genre artillerie d'appui) de nos Évêques puisqu'ils ne veulent pas faire de bruit ni de vagues. Nous devrons donc nous estimer heureux si les Celier dans nos médias sont remplacés petit à petit par de loyaux et courageux combattants. En attendant, nous devons assurer nous-même notre défense et notre formation.

Il reste que l’outrecuidance de Celier commence à nous écœurer et même à nous exaspérer car tandis que nous travaillons à former des jeunes, à transmettre et à défendre la foi, Celier fait exactement le contraire mais avec une habileté diabolique au point de tromper ses supérieurs (à moins qu’il n’y ait, derrière cette “indulgence”, une protection occulte ?) Quoi qu’il en soit, ces supérieurs devraient comprendre que notre écœurement de ce comportement devient très dissuasif sur notre générosité en matière de Denier du culte. Dès lors, la FSSPX risque fort de connaître bientôt les difficultés de trésorerie que connaît l’Église conciliaire, et pour les mêmes raisons. Je ne les lui souhaite pas, mais elle ne pourra pas gagner sur les deux tableaux.

Bien amicalement vôtre,

Le 2 octobre 2007

Paul Chaussée

Fin du texte de M. Paul Chaussée

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[1] http://www.virgo-maria.org/articles/2007/VM-2007-07-28-A-00-Chaussee-n1.pdf

http://www.virgo-maria.org/articles/2007/VM-2007-07-29-A-00-Chaussee-n2.pdf

[2] Cf. messages VM du 17 septembre 2007 :

http://www.virgo-maria.org/articles/2007/VM-2007-09-17-A-00-Mgr_Williamson_Muggeridge.pdf

http://www.virgo-maria.org/articles/2007/VM-2007-09-17-B-00-Mgr_Williamson_Actions_US.pdf

[3] Cf. message VM du 15 octobre 2007 :

http://sww.virgo-maria.org/articles/2007/VM-2007-10-15-A-00-Blason_Williamson_Cunctator.pdf

[4] Tout cela est exposé de manière exhaustive dans l’étude de 44 pages (Benoît XVI et les traditionalistes, analyse critique) que je peux envoyer par courriel à qui m’en fera la demande à mon adresse  pchaussee2@wanadoo.fr.

[5] Constitution Sacrosanctum Concilium de 1963, § 14, 21, 22, 25, et 36.

[6] Cette division se manifeste déjà entre les fidèles qui jubilent avec le Motu proprio et qui, avec certains prêtres, veulent hâter le dialogue avec Rome ; et ceux (dont je suis) qui considèrent que le Motu proprio est un piège et qui se méfient de tout dialogue avec les Romains car non fiables.

[7] Voyez l’Annexe I de mon Analyse critique du livre Benoît XVI et les traditionalistes.

[8] Ce sermon de Mgr Williamson a été occulté par les médias du District France (sauf quelques extraits peu significatifs dans Nouvelles de Chrétienté). Vous en trouverez en pièce jointe la transcription complète corrigée par Mgr Williamson. Ce sermon contient des passages (sur Akita et sur le jugement de modernistes porté sur « les Romains ») qui présentent des difficultés. Je travaille actuellement sur un commentaire traitant de ces questions. Il vous sera envoyé dès qu’il sera terminé.

[9] Cette conversion du pape n’est pas une hypothèse mais une certitude fondée sur les paroles de Notre Dame de Fatima : « Ils le feront [consacrer la Russie à son Cœur Immaculé] mais ce sera tard. » (Cf mon ouvrage La Porte du ciel, autoédition, p. 243 sq.) Et encore : « A la fin, mon Cœur Immaculé triomphera. » (op. cit. p. 175).

[10] Article de Jean Madiran dans Présent du 26.9.07. Madiran oublie de dire que tous ces instituts, sociétés, etc. créés après 1970 ont eu un inspirateur commun : Mgr Lefebvre. Celui-ci fut le premier à résister activement en fondant Écône et à répondre aux besoins des fidèles écœurés par les excès des réformes liturgiques post conciliaires.

[11] Opinion condamnée par Pie XII dans son Encyclique Mediator Dei et hominum sur la sainte liturgie, 20 novembre 1947, § 23.