Virgo-Maria.org
CAPITAL : Lettre ouverte solennelle des fidèles aux quatre évêques de la FSSPX
http://www.virgo-maria.org/articles/2006/VM-2006-10-10-A-00-Appel_aux_quatre_eveques_de_la_FSSPX.pdf
Qui et Pourquoi, depuis la mort de Mgr Lefebvre en 1991, a détourné la finalité surnaturelle de l’OPERATION-SURVIE des sacres de 1988, pour assigner à la FSSPX ce FAUX objectif prioritaire de la «ré-conciliation» avec la Rome conciliaire (en fait la «ré-conciliarisation» de la FSSPX) ? |
Qui a, depuis 2000, PROMU, et Pourquoi, le FAUX préalable de l’autorisation de la messe de Saint Pie V ? |
Pourquoi n’a-t-on pas posé la VRAIE question du rétablissement du VRAI Sacerdoce de VRAIS prêtres, ordonnés par des Evêques VALIDEMENT sacrés selon le rite VALIDE des Saints O rdres ? |
Qui a INVENTE, et POURQUOI, le faux préalable de la levée des «excommunications» ? |
Pourquoi n’a-t-on pas posé la VRAIE question de l’abrogation de Pontificalis Romani INVALIDE de 1968 et du rétablissement du vrai rite de la consécration épiscopale VALIDE d’avant 1968? |
A quoi servirait-il, en effet, de faire dire le VRAI rite de la messe par de FAUX prêtres ? |
Serait-ce donc qu’après avoir obligé de VRAIS prêtres à dire une FAUSSE messe, l’on veuille désormais faire dire la messe du VRAI rite par de FAUX prêtres ? |
Serait-ce que l’on veuille «concilier» les VRAIS prêtres qui disent encore la VRAIE messe avec un clergé aussi INVALIDE que le FAUX CLERGE ANGLICAN ? |
Gaude, Maria Virgo, cunctas hæreses sola interemisti.
(Tractus Missæ Salve Sancta Parens)
jeudi 29 novembre 2007
Ce message peut être téléchargé au format PDF sur notre site http://www.virgo-maria.org/.
Le réquisitoire de Mgr Tissier de Malerais contre Ratzinger-Benoît XVI
restera-t-il sans aucune application pratique ?
A propos de la conférence donnée par Mgr Tissier de Mallerais le 11 novembre 2007
en conclusion au colloque officiel de la FSSPX sur Pascendi qu’il présidait à Paris.
Texte intégral (avec titrage et table des matières)
de la conférence de Mgr Tissier en annexe de ce VM[1]
Les faits et nos commentaires
Un réquisitoire contre le « supermodernisme » de Ratzinger
Dans sa conférence du 11 novembre Mgr Tissier de Mallerais aura détaillé la généalogie intellectuelle du modernisme d’aujourd’hui, appuyée par l’analyse du modernisme faite en 1907 par le Pape Saint Pie X.
Il aura montré «également comment l’agnosticisme et l’immanentisme puisent leurs sources philosophiques dans l’œuvre de Kant, et comment, dans une continuité intellectuelle jamais démentie, mais bien au contraire revendiquée, l’usurpateur Joseph Ratzinger qui est devenu Benoît XVI le 19 avril 2005, a pour Dieu le « Dieu d’Emmanuel Kant ».
Nous ne connaissons donc pas de texte équivalent sur l’analyse et la mise en accusation du modernisme et des racines intellectuelles kantiennes et hégéliennes de Ratzinger.
Même la conférence du Professeur Regazzoni[2] donnée à Paris lors du Symposium de théologie de la FSSPX des 6, 7 et 8 octobre 2005, sur « Joseph Ratzinger, témoin et architecte de la métamorphose de l’Eglise » ne sera pas allée aussi loin dans la précision et la rigueur de l’exposé.
En 2007, Mgr Tissier explicite l’attaque du dogme central de la Rédemption
Cette conférence de Mgr Tissier peut être comprise comme une explicitation détaillée de son sermon du 27 juin 2002, lors des ordinations d’Ecône, sur la « religion gnostique » professée par l’Eglise conciliaire.
Car à l’époque, Mgr Tissier dénonçait la remise en cause du dogme de la Rédemption :
« Mais cette doctrine, qui donc ne veut plus ni du péché, ni de l'expiation et de la satisfaction, va beaucoup plus loin, puisqu'elle va même maintenant fausser le sens des souffrances et de la Passion Rédemptrice du Sauveur. Et donc elle va fausser le dogme de la Rédemption. C'est à ce dogme central que se sont attaqués les modernistes. On va nous dire : les souffrances de Notre-Seigneur sur la Croix sont destinées seulement à révéler l'amour de Dieu persévérant, mais non pas à satisfaire à la justice divine à la place des hommes pécheurs. Notre-Seigneur sur la Croix n'a pas offert à Son Père en notre nom aucune satisfaction »[3].
Aujourd’hui, en 2007, il montre comment ce dogme est subverti chez Ratzinger par la dialectique de Hegel et l’existentialisme de Gabriel Marcel, aboutissant à une Croix « dématérialisée, pure exemplarité, idée platonicienne », qui revient à « décrucifier » Notre Seigneur Jésus-Christ. C’est déjà ce qu’il disait à Ecône en 2002 : « On a faussé, vidé le dogme de la Rédemption et l'on blasphème même la Sainte Passion du Sauveur. »
Le Sacerdoce ravalé au rang de l’enseignement, la dimension ontologique du Sacrificateur et du dispensateur des sacrements du Salut étant escamotee, voire niée
Nous ne pouvons nous livrer ici à un commentaire détaillé de cette conférence, néanmoins, nous regarderons un point capital qui concerne le Sacerdoce.
Cette conférence de Mgr Tissier connaît une progression qui part de la pensée de Kant, passe par l’encyclique Pascendi de Saint Pie X et nous conduit dans la remise en cause des dogmes par Ratzinger.
Parmi ceux-ci, comme nous venons de le voir, le dogme de la Rédemption est vidé de sa substance.
Et conséquence logique, le Sacerdoce est au cœur de cette attaque.
Déjà en 2002, l’évêque déclarait :
« Donc on va nier que l'acte principal du sacerdoce c'est l'offrande du sacrifice de Notre-Seigneur sur Sa Croix. On parlera, on va mettre l'accent sur le « sacerdoce céleste » ; et ceci n'est pas nouveau, dès 1958, c'était professé par le Père Joseph Lécuyer, futur successeur de Mgr Lefebvre à la tête de la Congrégation des Pères du Saint-Esprit. Ces Hérésies datent d'avant le Concile. Elles ont été propagées par le Concile et après le Concile. ».[4]
Précisons alors ici que la potestas ordinis propre au Sacerdoce catholique est donc évacuée. Et que reste-t-il ? Et bien ce que nous ne cessons de dire depuis plusieurs mois :
un « Sacerdoce céleste » tiré de la pensée hérétique d’un Père Lécuyer, l’un des fabricateurs du nouveau rite latin sacramentellement invalide de consécration épiscopale du mardi 18 juin 1968, volontairement dénué de toute potestas ordinis épiscopale catholique, de sorte de pouvoir être utilisé tel quel par les anglicans et épiscopaliens anglo-saxons actuels pour la « consécration » de leurs « évêques », selon les consignes publiques confiées le vendredi 19 mars 1965 à l’Osservatore Romano par leur chef franc-maçon, le frère, prêtre lazariste, Annibale Bugnini\, dit Buan (numéro de code maçonnique italien 1365/75 du mardi 23 avril 1963), nommé le mercredi 26 février 1964 Secrétaire Général du Consilium des réformateurs liturgiques par Montini-Paul VI (cf. www.rore-sanctifica.org) :
« Nous devons dépouiller nos prières Catholiques et la Liturgie Catholique de tout ce qui pourrait représenter l’ombre d’une pierre d’achoppement pour nos frères séparés, c'est-à-dire pour les Protestants. »
Et en en quoi consiste ce Sacerdoce ?
En 2007, Mgr Tissier l’explique à partir des propres écrits de Ratzinger. Il s’agit « d’un pouvoir d’enseignement » !
« Ainsi donc, dit Joseph Ratzinger, la totalité du problème du sacerdoce se ramène en dernière analyse à la question du pouvoir d’enseignement dans l’Eglise de façon générale. Donc, il ramène tout le sacerdoce au pouvoir d’enseignement dans l’Eglise. Il ne va pas nier le sacrifice, simplement il dit : «tout se ramène au pouvoir d’enseignement dans l’Eglise». Donc même l’offrande de la messe par le prêtre à l’autel, doit être relue dans une perspective d’enseignement de la parole de Dieu. Il faut revisiter le sacerdoce, même le sacrifice, même la consécration, ce n’est rien que la célébration des hauts faits du Christ, Son Incarnation, Sa Passion, Sa Résurrection, Son Ascension, vécus en commun sous la présidence du prêtre. On a revisité le sacerdoce. Ce n’est qu’une parenthèse pour vous montrer comment les idées de Joseph Ratzinger de 1968 ont été effectivement appliquées, avaient été appliquées au concile Vatican II, parce que ça vous le trouvez dans le décret du concile sur le sacerdoce. »
EN EFFET , Chez les Rose+Croix[5], c’est l’infiltration dans le clerge catholique et l’attaque contre les hommes, les clercs, qui passe en priorité, avant meme la bataille doctrinale
En d’autres termes, l’enseignement oui, mais les sacrements et la potestas ordinis spécifique au Sacerdoce SACRIFICIEL ONTOLOGIQUE de Melchisedech et à sa transmission, non !
Cette analyse en profondeur, au cœur des hérésies conciliaires et modernistes fait en même temps apparaître la profonde cohérence de cette attaque contre l’Eglise, typique de la Réforme protestante, qu’elle soit luthérienne ou ANGLICANE, qui vise, par-dessus tout, à l’extinction terrestre du véritable Sacerdoce SACRIFICIEL catholique, ordonné au SACRIFICE ONTOLOGIQUE de la Nouvelle et Eternelle Alliance SCELLEE DANS LE SANG de Notre Seigneur.
Cela rejoint la fameuse devise des Rose+Croix :
INRI : Iesus Nazareus Resurexit Incassum :
Jésus de Nazareth est ressuscité en vain.
L’objectif satanique[6] assumé des adeptes de la Rose+Croix, qui reconnaissent bien ainsi que Notre seigneur est bel et bien ressuscité, c’est donc de parvenir à ANNULER LES FRUITS POUR LES AMES DE LA REDEMPTION PAR LA CROIX DE NOTRE SEIGNEUR ET DE SA RESURRECTION.
Peu importe qu’il subsiste un corps sacerdotal enseignant (même enseignant pour un temps la bonne doctrine), l’essentiel pour ces ennemis de l’Eglise, ce qui leur importe par-dessus tout, est qu’il soit DESORMAIS dépourvu de tout pouvoir sacramentel valide et ontologique dans l’Eglise catholique.
Cela signifie que ces modernistes, instrumentalisés par la Rose+Croix, ne cherchent pas tant à obtenir d’ABORD la victoire doctrinale immédiate, qu’à éteindre en PRIORITE physiquement la transmission du Sacerdoce catholique SACRIFICIEL ONTOLOGIQUE sacramentellement valide car, par lui passe, dans l’histoire, les canaux ordinaire de la grâce de la Rédemption, diffusée par le pied du Cep à l’ensemble de la Vigne-Eglise de Notre Seigneur.
Car il s’agit là du résultat INCARNE de l’œuvre d’Incarnation et de Rédemption du Souverain Prêtre, SOUVERAIN SACRIFICATEUR, Notre Seigneur Jésus-Christ, QUI, PAR CE SACRIFICE, ET OBLIGATOIREMENT PAR CE SACRIFICE, A VOULU ARRACHER LE SALUT ETERNEL DES ELUS.
Cette extinction de la transmission du Sacerdoce catholique sacrificiel ontologique sacramentellement valide, est précisément la plus grave des conséquences de ce que nous annonce Notre Dame à la Salette, lorsqu’elle dit que « l’Eglise sera éclipsée », désignant ainsi par avance le processus progressif, typique de l’extinction biologique et démographique des lignées épiscopales, par lequel se caractérisera cette attaque sans précédent contre l’Eglise, Corps Mystique de Notre Seigneur présent dans le monde depuis l’Ascension et la Pentecôte.
En effet, le choix par Notre Dame du terme « éclipse » qui pouvait encore paraître obscur dans les premières années de l’après-Concile, dévoile toute sa justesse et sa précision (sagesse divine de cette apparition de La Salette), dès lors qu’il est compris à la lumière de l’instauration du nouveau rite sacramentellement invalide de la consécration épiscopale (cf. www.rore-sanctifica.org).
De fait, par son instauration, ce nouveau rite épiscopal sacramentellement invalide, proférant des hérésies anathèmes, auquel Montini-PaulVI a donné force de Loi depuis le 18 juin 1968 dans l’Eglise, interrompt radicalement depuis cette date la transmission du Sacerdoce SACRIFICIEL ONTOLOGIQUE, et enclenche mécaniquement « l’Eclipse de l’Eglise » par la SUBSTITION PROGRESSIVE et PERMANENTE du FAUX « sacerdoce de l’enseignement », ou « sacerdoce de la Parole » néo-protestant au VERITABLE SACERDOCE SACRIFICIEL ONTOLOGIQUE catholique, c'est-à-dire par la SUBSTITION PROGRESSIVE et PERMANENTE dans l’Eglise Catholique de rite latin du FAUX CLERGE NEO-ANGLICAN « DE LA PAROLE ou DE L’ENSEIGNEMENT » qui éclipse progressivement LE VERITABLE CLERGE SACRIFICIEL CATHOLIQUE.
Cette « Eclipse », annoncée par Notre-Dame a commencé le 18 juin 1968, voici bientôt 40 ans. Elle est à présent quasi-totale.
Et c’est précisément dans cette phase finale que se situe TOUT l’ENJEU DE LA BATAILLE MENEE EN CE MOMENT MÊME AU SEIN DE LA FSSPX POUR DENONCER L’INSTAURATION ET L’ORGANISATION DE LA CONFUSION DES SACERDOCES, entre VRAI SACERDOCE SACRIFICIEL CATHOLIQUE ET FAUX SACERDOCE CONCILIAIRE NEO-ANGLICAN (cf. la lettre ouverte du 10 octobre 2006 des fidèles aux quatre évêques de la FSSPX, restée à ce jour sans réponse et placée en première ligne du présent message).
Par la précision du choix de ce terme, Notre Dame, a désigné précisément la fine pointe de l’attaque finale, qui se veut mortelle et décisive, contre l’Eglise, contre le Corps Mystique de Notre Seigneur dans le monde.
Conséquence directe de cette attaque luciférienne Rose+Croix contre l’Eglise, l’attaque des modernistes est d’ABORD une attaque entreprise PAR DES HOMMES qui se cachent « dans le sein même et au cœur de l’Eglise », C'EST-A-DIRE PAR DES CLERCS INFILTRES, et une attaque contre des hommes qui ont l’autorité, en vue de prendre le contrôle des institutions cléricales catholiques.
C’est bien là ce que Saint Pie X a très bien vu, car PREALABLEMENT à son analyse doctrinale du modernisme, il s’attache d’ABORD, en préambule de sa magistrale encyclique Pascendi, A DEMASQUER ces modernistes EN TANT QU’HOMMES HYPOCRITES ET EN TANT QUE RESEAUX ORGANISES A L’INTERIEUR MÊME DE L’EGLISE, PARMI LES CLERCS :
« Ce qui exige surtout que Nous parlions sans délai, c'est que, les artisans d'erreurs, il n'y a pas à les chercher aujourd'hui parmi les ennemis déclarés. Ils se cachent et c'est un sujet d'appréhension et d'angoisse très vives, dans le sein même et au coeur de l'Église, ennemis d'autant plus redoutables qu'ils le sont moins ouvertement. Nous parlons, Vénérables Frères, d'un grand nombre de catholiques laïques, et, ce qui est encore plus à déplorer, de prêtres, qui, sous couleur d'amour de l'Église, absolument courts de philosophie et de théologie sérieuses, imprégnés au contraire jusqu'aux moelles d'un venin d'erreur puisé chez les adversaires de la foi catholique, se posent, au mépris de toute modestie, comme rénovateurs de l'Église ; qui, en phalanges serrées, donnent audacieusement l'assaut à tout ce qu'il y a de plus sacré dans l'oeuvre de Jésus-Christ, sans respecter sa propre personne, qu'ils abaissent, par une témérité sacrilège, jusqu'à la simple et pure humanité.
3. Ces hommes-là peuvent s'étonner que Nous les rangions parmi les ennemis de l'Église. Nul ne s'en étonnera avec quelque fondement qui, mettant leurs intentions à part, dont le jugement est réservé à Dieu, voudra bien examiner leurs doctrines, et, conséquemment à celles-ci, leur manière de parler et d'agir.
Ennemis de l'Église, certes ils le sont, et à dire qu'elle n'en a pas de pires on ne s'écarte pas du vrai. Ce n'est pas du dehors, en effet, on l'a déjà noté, c'est du dedans qu'ils trament sa ruine ; le danger est aujourd'hui presque aux entrailles mêmes et aux veines de l'Église ; leurs coups sont d'autant plus sûrs qu'ils savent mieux où la frapper. Ajoutez que ce n'est point aux rameaux ou aux rejetons qu'ils ont mis la cognée, mais à la racine même, c'est-à-dire à la foi et à ses fibres les plus profondes. Puis, cette racine d'immortelle vie une fois tranchée, ils se donnent la tâche de faire circuler le virus par tout l'arbre : nulle partie de la foi catholique qui reste à l'abri de leur main, nulle qu'ils ne fassent tout pour corrompre. Et tandis qu'ils poursuivent par mille chemins leur dessein néfaste, rien de si insidieux, de si perfide que leur tactique : amalgamant en eux le rationaliste et le catholique, ils le font avec un tel raffinement d'habileté qu'ils abusent facilement les esprits mal avertis. D'ailleurs, consommés en témérité, il n'est sorte de conséquences qui les fasse reculer, ou plutôt qu'ils ne soutiennent hautement et opiniâtrement.
Avec cela, et chose très propre à donner le change, une vie toute d'activité, une assiduité et une ardeur singulières à tous les genres d'études, des moeurs recommandables d'ordinaire pour leur sévérité. Enfin, et ceci parait ôter tout espoir de remède, leurs doctrines leur ont tellement perverti l'âme qu'ils en sont devenus contempteurs de toute autorité, impatients de tout frein : prenant assiette sur une conscience faussée, ils font tout pour qu'on attribue au pur zèle de la vérité ce qui est oeuvre uniquement d'opiniâtreté et d'orgueil. - Certes, Nous avions espéré qu'ils se raviseraient quelque jour : et, pour cela, Nous avions usé avec eux d'abord de douceur, comme avec des fils, puis de sévérité : enfin, et bien à contrecoeur, de réprimandes publiques. Vous n'ignorez pas, Vénérables Frères, la stérilité de Nos efforts ; ils courbent un moment la tête, pour la relever aussitôt plus orgueilleuse. Ah ! s'il n'était question que d'eux, Nous pourrions peut-être dissimuler ; mais c'est la religion catholique, sa sécurité qui sont en jeu. Trêve donc au silence, qui désormais serait un crime ! Il est temps de lever le masque à ces hommes-là et de les montrer à l'Église universelle tels qu'ils sont. » Pascendi, Saint Pie X, 1907
Voila en quels termes Saint Pie X, dès le début de sa grande encyclique de 1907, commence par dénoncer les hommes « les artisans d'erreurs » cachés « au coeur de l'Église », donc DES CLERCS, et fait de ce combat un devoir absolu, avant même d’avoir livré son analyse doctrinale.
Il précise même que refuser de mener ce combat préalable et premier « désormais serait un crime ! »
Ce faisant, Saint Pie X se fait ici précisément le fidèle écho de l’appel pressant par lequel Notre dame a conclu le 19 septembre 19846 le Secret de la Salette[7] :
« Que votre zèle vous rende comme des affamés pour la gloire et l'honneur de Jésus-Christ. Combattez, enfants de lumière, vous, petit nombre qui y voyez ; car voici le temps des temps, la fin des fins. »
Par ces termes, on voit bien qu’il ne s’agit pas seulement de ce que vise Jean Vaquié dans son célèbre opuscule « La bataille préliminaire », la maintenance de la foi, mais également de pointer du doigt ces artisans d’erreurs, « d’arracher leur masque aux ennemis de l’Eglise », comme le rappelle Léon XIII dans son encyclique Humanum Genus.
Et du reste Jean Vaquié lui-même aura passé sa vie à mener ce terrible combat VISANT A DEMASQUER LES ENNEMIS INFILTRES DANS L’EGLISE, combat PREALABLE plus efficace et SURTOUT bien plus dangereux, qui SEUL REND OPERATOIRE LE COMBAT FONDAMENTAL ET NECESSAIRE DU RETABLISSEMENT INDISPENSABLE DE L’INTEGRITE DE LA DOCTRINE.
D’ailleurs, dans son même secret de la Salette, Notre Dame visait bien les infiltrations au sein même du clergé catholique de quelques hommes abominables adonnés à des rituels secrets infâmes, telles que s’y efforcent constamment les adeptes de la Rose+Croix, afin de parvenir, comme ils y parvinrent historiquement en infiltrant l’Ordre des chevaliers Templiers durant les croisades, à subvertir et même inverser la finalité et le combat de maisons et d’institutions religieuses catholiques entières, et parmi celles qui se trouvaient à la pointe du combat catholique, losqu’elle avertit :
« Les prêtres, ministres de mon Fils, les prêtres, par leur mauvaise vie, par leur irrévérence et leur impiété à célébrer les saints mystères, par l’amour de l'argent, l'amour de l'honneur et des plaisirs, les prêtres sont devenus des cloaques d'impureté. Oui, les prêtres demandent vengeance, et la vengeance est suspendue sur leurs têtes. Malheur aux prêtres, et aux personnes consacrées à Dieu, lesquelles, par leurs infidélités et leur mauvaise vie, crucifient de nouveau mon Fils !... (…)…
…Dans les couvents, les fleurs de l’Eglise seront putréfiées et le démon se rendra comme le roi des cœurs. Que ceux qui sont à la tête des communautés se tiennent en garde pour les personnes qu'ils doivent recevoir, parce que le démon usera de toute sa malice pour introduire dans les ordres religieux des personnes adonnées au péché, car les désordres et l'amour des plaisirs charnels seront répandus par toute la terre. » (La Très Sainte Vierge Marie le 19 septembre 1846 à la salette)
Le grand Pape Saint Pie X ne dit pas autre chose dans son enseignement et ses consignes donnés aux catholiques dans sa magistrale encyclique Pascendi de 1907, que la Très sainte Vierge Marie sur la montagne de la Salette le 19 septembre 1846, 63 ans plus tôt.
Nous pouvons mesurer aujourd’hui à quel point, même les meilleurs catholiques ont voulu absolument et obstinément rester sourds à ces avertissements et à ces consignes SOLENNELS.
Les racines kantiennes profondes de Ratzinger qui conduisent au scepticisme et à la perte de la Foi
Mgr Tissier de Malerais est donc allé fort loin dans la mise en cause des racines kantiennes de Ratzinger :
« Ils ont désincarné Jésus Christ, ils ont décrucifié Jésus Christ, l’amour pur, à l’extrême, et enfin, ils ont découronné Jésus Christ avec plus de brio que Loisy ; mais leur Foi subjective aux prises avec les flots du doute dont parle Joseph Ratzinger dans son ouvrage : «La foi chrétienne», cette foi subjective, aux prises du doute où Joseph Ratzinger dit que le croyant comme l’incroyant sont toujours dans le doute de leur position (le croyant comme l’incroyant sont toujours dans le doute de leur position !) un tel croyant ne peut plus proposer au monde sans Dieu, un monde sans Dieu en péril de se perdre, comme moyen de salut, qu’un Dieu idéel et hypothétique : le Dieu d’Emmanuel Kant. »
Et Mgr Tissier relève qu’une telle pensée aboutit au scepticisme. Scepticisme déjà mis en évidence en 1937 par le Père Thonnard dans son « Précis d’histoire de la philosophie » quand il écrit, au sujet de l’autonomie transcendantale de la Raison, que le pragmatisme de Kant est,
« un effort pour expliquer le savoir humain par des lois a priori : ma morale, possédant les lois par excellence, devait posséder la vérité suprême. En ce sens, le kantisme se résume dans « l’autonomie de la Raison ». La Raison spéculative est indépendante du noumène[8] et de fabrique sa science ; la Raison pratique est indépendante de tout mobile extérieur et prescrit le devoir pour lui-même.
Mais cette autonomie est transcendantale : chaque individu ne peut se construire à son gré sa science et son devoir. Il trouve en soi des lois absolues et universelles qui dominent sa vie intellectuelle et morale et que, pour cela, Kant appelle « transcendantales » ; et c’est en s’y conformant que l’on atteint à la fois la vertu et la vérité. Cette conception permet à Kant de donner une définition assez large pour embrasser à la fois la science et la métaphysique, malgré leur différence radicale. La vérité est toujours une « conformité du jugement avec les lois de l’intelligence » ; (…) Ici éclate la déification de l’homme, aboutissant logique de la philosophie moderne, car Dieu seul est la mesure souveraine du vrai et du bien. Kant a rendu cette absurdité plus acceptable en déifiant l’humanité qui domine tous les individus ; mais comme l’humanité n’est réelle qu’en chacun de nous, chacun en fait, devient source et centre de toute vérité et de toute morale ; aussi, verrons-nous bientôt le panthéisme surgir des principes de Kant. (…) Il faut reconnaître que le kantisme est un puissant effort de synthèse ; mais l’idéalisme qui en fait le fond, oppose le moi au non-moi et ne peut être pleinement réduit à l’unité. Aussi l’idée kantienne de loi recouvre un dualisme qui conduit logiquement au scepticisme absolu. La vérité humaine en effet comme la certitude qui l’accompagne est de soi homogène et ne peut recevoir deux définitions contradictoires. (…)[9]
Ce qui fait écrire au Père Thonnard que le
« kantisme se caractérise (…) par le primat de la Raison pratique, car la certitude morale qui relève de la loi par excellence, doit donner une valeur définitive à l’ensemble du savoir objectif. En fait, la vérité pratique étant d’un ordre tout autre, ne peut sauver du scepticisme absolu la vérité spéculative ; bien plus, elle la suit dans la ruine, parce que toute vérité est essentiellement spéculative ».[10]
Par ses écrits cités par Mgr Tissier de Malerais, le théologien Ratzinger accomplit donc le parcours inéluctable vers le scepticisme absolu dénoncé 70 ans auparavant par le Père Thonnard dans son étude de Kant.
Le Père Thonnard annonce aussi que des principes de Kant surgit le panthéisme.
Ce point pose directement la question du lien essentiel de cette pensée avec la Gnose, dont la finalité première est le panthéisme et « la religion de l’évolution » (Teilhard de Chardin), et la finalité seconde « la religion de l’homme qui se fait DIEU », pour permettre enfin le dévoilement ultime explicite et universel de « la religion de Lucifer », objectif ultime de la Franc-Maçonnerie, si l’on en croit du moins les révélations de son Grand dignitaire, Albert Pike, réservées aux 30, 31, 32 et 33èmes degrés dans son grand œuvre satanique « Morals and Dogma ».
Des principes kantistes qui conduisent au panthéisme et qui vont de pair avec la Gnose, ses disciples se réclamant de Kant
Après que Mgr Tissier ait démontré que la pensée de Kant, assumée par Ratzinger, est bien celle de l’agnosticisme, de l’incapacité radicale à connaître la réalité des êtres immatériels[11], il semble normal que le théologien bavarois adopte les conclusions logiques qui en découlent.
Mgr Tissier ne le dit pas ici, mais il l’avait exprimé en 2002, en déclarant qu’une telle religion conciliaire, qui est celle de Ratzinger, est une pure gnose :
« Je conclus : tant dans ses dogmes que dans son culte la NOUVELLE RELIGION a vidé notre religion catholique de sa substance (…)Cette NOUVELLE RELIGION n'est rien d'autre, bien chers fidèles, qu'une gnose. Je pense que c'est le mot qui la caractérise parfaitement puisque c'est une religion sans péché, sans justice, sans miséricorde, sans pénitence, sans conversion, sans vertu, sans sacrifice, sans effort, mais simplement une auto-conscientisation. C'est une religion purement intellectualiste, c'est une pure gnose »[12]
Et ce n’est pas un hasard si dès 1919, le cercle gnostique Paneuropa, se réclame de Kant :
« Du 3 au 6 octobre, se tint à Vienne le premier Congrès de l’Union Paneuropéenne présidée par le maçon tchécoslovaque Edouard Bénès, par le français Joseph Caillaux, par l’allemand Paul Loebe, président du Reichstag en compagnie du maçon Francesco Nitti. Etaient invités également un religieux autrichien, Mgr Ignas Seipel (…). Deux cents délégués étaient invités représentant 24 nations ; sur les murs, des portraits éloquents de ceux qui étaient considérés comme les pères de la Paneuropa : le Rose-Croix Comenius, Kant, Hugo, Mazzini et Nietzsche » [13]
De même, l’écrivain maçonnique R.C.Kalergi, rappellera lui aussi cette filiation kantienne :
« Le rève de Kominsky (Comenius, N.D.R.) et de Nietzsche, la conception de Kant, le désir de Bonaparte et de Mazzini, les Etats-Unis d’Europe, seront réalisés par le Mouvement Paneuropéen. Sous le signe de la croix solaire, dans lequel s’allient le soleil des Lumières et la Croix Rouge de l’humanité internationale, l’idée paneuropéenne vaincra contre la mesquinerie et l’inutilité de toute politique destructrice et d’esprit de clocher » (R.C.Kalergi, « Storia di Paneuropa » ; éd. Milano Nuova, pp. 56-7)[14].
Mgr Tissier a déjà dénoncé cette gnose, caractéristique de la religion conciliaire, elle est essentielle pour bien comprendre quelles sont les finalités du combat de Lucifer contre l’Eglise catholique en 2007.
Elle correspond à une conception de salut par la connaissance, par la connaissance intérieure et par l’expérience intérieure de celle-ci, ce qui est cohérent avec la vision kantienne.
Nos conclusions
Voilà donc pour ce qui est des faits concernant cette conférence de Mgr Fellay et auxquels nous avons ajouté quelques commentaires. Maintenant puisque nous avons volontairement titré la présentation de cette conférence : ’’Le réquisitoire de Mgr Tissier de Malerais contre Ratzinger-Benoît XVI restera-t-il sans aucune application pratique ?’’ce que nous voulons absolument souligner c’est que si nous n’avons jamais vu, à notre connaissance, un tel réquisitoire contre le théologien Joseph Ratzinger devenu par usurpation Benoît XVI, jamais également nous n’avons eu si peu de conclusion adéquate sur ce personnage. Cette conférence reste donc sans conclusion catholique adéquate, et nous regrettons et dénonçons vigoureusement la fausse ecclésiologie qui transparaît dans la conférence de Mgr Tissier de Malerais (reconnaissance du « pape » en la personne Joseph Ratzinger), au point que nous jugeons nécessaire de vous faire part, par écrit, de ce qui a déjà été dit à ce sujet dans nos sermons de ces dimanches 18 et 25 novembre derniers (déjà en ligne le site – voir l’adresse sur la note[15] ). De même qu’un volet complémentaire dédié à l’analyse des réseaux occultes et des sociétés secrètes qui organisent ce supermodernisme et le rendent OPERATOIRE, serait absolument nécessaire. Ceci dit, ce réquisitoire peut servir au combat interne à la FSSPX. Voyons comment.
Un réquisitoire qui devrait barrer la route aux « discussions doctrinales » du processus de « réconciliation » poussé par le clan des infiltrés modernistes dans la FSSPX
Il est clair qu’un tel réquisitoire devrait barrer la voie à toute « discussion doctrinale », telle que le clan des infiltrés modernistes n’ont cessé de nous en abreuver depuis la rencontre du 29 août 2005 entre Mgr Fellay et l’abbé apostat Ratzinger, ainsi qu’à toute tentative IMPOSSIBLE et insensée de prétendre vouloir « interpréter le Concile à la lumière de la Tradition » .
Le discours de Mgr Tissier de Mallerais devrait donc marquer une rupture en plein climat de Motu Proprio, car il vient démontrer que derrière la question des rites, les positions philosophiques et théologiques sont irréconciliables avec la « nouvelle religion », cette « pure gnose » que l’évêque d’Ecône avait déjà dénoncée en 2002.
Cette opposition doctrinale qui rejette vigoureusement le kantisme et ses dérivés, ne saurait échapper aux faux « évêques » de la prétendue « Conférence épiscopale » française.
Alors à quand la phase disciplinaire contre les modernistes infiltrés au sein de la FSSPX ? A Flavigny ?
Une telle prise de position de Mgr Tissier, qui en quelque sorte, donne un plan de bataille doctrinal philosophique et théologique pour Flavigny, appelle, par sa nature une phase disciplinaire à l’égard des modernistes qui au sein de la FSSPX, en particulier à la tête de ses médias, se sont dépensés sans compter pour répandre la fausse illusion du « traditionnel Ratzinger », ce « bon pape Benoît » qu’il nous faudrait soutenir, face aux « méchants évêques ».
Aujourd’hui ces abbés Celier et Lorans apparaissent comme ayant été les glorificateurs d’un supermoderniste, dénoncé dès 1907 par le Pape Saint Pie pour être « le pire ennemi de l’Eglise » (Pascendi).
Souvenons-nous comment sur Dici.org, ou en fin septembre 2006, l’abbé Lorans interviewant l’abbé de Cacqueray, présentait l’« herméneutique » du discours du 22 décembre 2005 de l’abbé apostat Ratzinger, comme une « rupture » et une volonté de vouloir adopter une « lecture traditionnelle » de Vatican II[16].
Mgr Tissier montre ici que ce discours n’est qu’un pur produit moderniste, une application de l’historicisme de Diltkey, non plus aux Saintes Ecritures, mais à l’évènement historique du concile Vatican II, ainsi qu’une application de la dialectique de l’idélisme hégélien.
Quel désaveu pour l’abbé Lorans et quelle accusation pour ses propos fallacieux.
Il est évident que la conférence de Mgr Tissier tranche par son sérieux et sa rigueur avec le sermon fallacieux à Ecône le 29 juin 2007, de l’ancien Anglican, Mgr. Williamson-‘Cunctator[17]’à la Rose[18], l’ancien protecteur, ordonnateur et promoteur opiniâtre à Winona des clercs homosexuels prédateurs Carlos Urrutigoity et Eric Ensey[19].
Dans ce sermon, l’évêque britannique avait dénoncé le modernisme mais, INTENTIONELLEMENT, par de faux arguments en parlant d’« esprits malades ».
Après cette conférence de Mgr Tissier, les arguments invoqués par Mgr Williamson étonnent par leur puérilité et leur bêtise, à l’évidence très calculées, pour dissuader de toute recherche et tout combat sérieux sur ces thèmes, et pour tenter de les désarmer par avance.
Le déchaînement de la Rose+Croix contre le Sacerdoce
Nous observons que Mgr Williamson et les relais qui le protègent tentent actuellement une tentative de remise en cause de Mgr Fellay[20], dans cette bataille de pouvoir, afin d’obtenir le contrôle total et direct des infiltrés sur la FSSPX et accélérer ainsi la signature avec la Rome des antichrists.
Car le temps presse.
Les Anglicans « traditionnels » du TAC frappent en effet à la porte de l’Eglise conciliaire, qui elle-même vient de lever des obstacles pour la réunion avec les prétendus « orthodoxes », et au Moyen-Orient, le climat géopolitique s’alourdit, et le calendrier s’accélère.
A Rome, la pression monte donc certainement pour parvenir à obtenir DESORMAIS SANS TARDER la signature du Supérieur de la FSSPX.
Nous y reviendrons, car ces dernières semaines illustrent excellemment comment, à côté du combat doctrinal qui n’est pas leur préoccupation première, les forces cléricales de subversion Rose+Croix contre l’Eglise catholique, qui poursuivent AU SEIN MÊME DES INSTITUTIONS ECCLESIALES, leur objectif de destruction du Sacerdoce catholique sacramentellement valide, veulent en finir avec l’œuvre de préservation du Sacerdoce sacrificiel ontologique catholique sacramentellement valide fondée par Mgr Lefebvre, la FSSPX, la dernière institution internationale ecclésiale qui en assure encore la transmission et la pérennité sur tous les continents.
Une bataille pour démasquer les hommes, LES CLERCS INFILTRES, exigée par Saint Pie X
Jamais la bataille pour la survie de la transmission du Sacerdoce catholique sacramentellement valide n’a atteint un tel paroxysme, ni le combat devenu aussi élevé.
Jamais aussi le rôle des deux clercs infiltrés Mgr Williamson, l’ancien Anglican à la Rose, et l’abbé Schmidberger, et des « détournés », le petit clan des jeunes clercs qu’ils se sont adjoints et qui les assistent et les servent, n’ont été aussi visibles.
Le combat contre les hommes, les modernistes, appelle à ce combat de La Sapinière de Mgr Begnini contre les réseaux qui fut celui mené par Saint Pie X en complément opératoire à ses condamnations doctrinales, en prélable, et de façon encore plus prioritaire que le combat doctrinal. Car se taire sur ces hommes et ces réseaux serait « un crime » dit le saint Pape dans une exclamation, et ne pas mener sans relâche ce combat PREALABLE, rendrait le combat principal et indispensable du rétablissement de l’intégrité de la Doctrine catholique INOPERANT :
« Trêve donc au silence, qui désormais serait un crime ! Il est temps de lever le masque à ces hommes-là et de les montrer à l'Église universelle tels qu'ils sont. »
Nous avons fait nôtre cette consigne et nous l’appliquons sans faiblesse aux hommes, à ces clercs, véritables « loups ravisseurs revêtus de peaux de brebis », qui subvertissent aujourd’hui de l’intérieur l’œuvre de sauvegarde de la transmission du Sacerdoce Sacrificiel catholique sacramentellement valide établie par Mgr Lefebvre, et qui dévastent aujourd’hui le troupeau de la Tradition catholique.
Continuons le bon combat
Abbé Michel Marchiset
Symposium Pascendi : 9, 10 et 11 novembre 2007
Paris
Sous la Présidence de Mgr Tissier de Mallerais
Conférence de Mgr Bernard Tissier de Mallerais (FSSPX)[21]
‘Actualité de Pascendi : l’hydre moderniste toujours vivante’
«Mesdames et Messieurs, Chers fidèles catholiques,
Vous êtes venus pour écouter la voix du magistère de l’Eglise par Saint Pie X de son encyclique Pascendi.
Le 8 septembre 1907, il y a donc 100 ans, le Pape saint Pie X, avec une fine analyse, a condamné, par son encyclique Pascendi, une singulière et nouvelle hérésie. Cette hérésie ne consistait pas, comme les précédentes, à nier telle ou telle vérité de Foi, à faire un choix entre les vérités à croire (puisque le mot hérésie, en grec, signifie faire un choix) mais, le modernisme était une hérésie qui consistait à changer et à pervertir la notion même de la Foi. «Ce n’est point aux branches et aux rameaux, dit St Pie X, que les modernistes ont mis la cognée, mais c’est à la racine même, c’est-à-dire à la foi, et à ses fibres les plus profondes»: Pascendi n° 1.
Le but de mon petit exposé est d’abord de vous montrer les origines du modernisme. Ensuite nous verrons le modernisme tel que St Pie X l’a condamné, les implications actuelles du modernisme, spécialement l’exégèse, l’historicis-me, c’est-à-dire l’évolution du dogme et enfin la révision et la relecture moderne des grands dogmes de l’incarnation, de la rédemption et du Christ Roi. C’est un petit peu un exposé à la fois historique et en même temps très actuel et je crois que je vais davantage traiter l’actualité du modernisme que l’actualité de Pascendi.
Table des matières
1.1. Chez Kant : La négation de la réalité des êtres
1.2. Kant professe l’inconnaissance des êtres immatériels
1.3. La ruine du principe de causalité, de la théodicée
2. Le modernisme tel que saint Pie X l’a condamné
2.1. Saint Pie X dévoile les deux principes de Kant à la racine du modernisme
2.2. L’immanentisme de la foi moderniste
2.4. L’essence du modernisme : les dogmes ne sont que des symboles
2.5. L’invention moderniste : le Jésus de l’histoire et le Christ de la Foi
2.6. Application de Husserl à la Foi : le réel révélé évacué et remplacé par le vécu de la Foi
3. Dans 3 articles de Foi, Ratzinger nie la réalité du mystère
3.1. « est descendu aux Enfers » : le symbole de la déréliction moderne par l’absence de Dieu
3.3. « est monté aux Cieux » : l’Ascension dans le Cosmos ramenée à un lieu psychologique
4. La méthode moderniste chez Ratzinger-Benoît XVI : herméneutique et historicisme
4.1. L’occultation par Ratzinger de la réalité physique du mystère, le sens littéral étant ignoré
4.4. Ratzinger puise chez Dilthey, le père de l’herméneutique et de l’historicisme
5. Ratzinger applique la méthode moderniste aux 3 dogmes : Incarnation, Rédemption, Christ-Roi
1. Saint Anselme voit dans la Croix un sacrifice expiatoire
2. Négation aujourd’hui du sacrifice de la Croix
3. La Croix devient : Jésus a aimé pour nous
4. La Croix devient une pure exemplarité
5. La Croix est dématérialisée, elle devient une idée platonicienne, Jésus est décrucifié
6. Le Sacerdoce est réduit au pouvoir d’enseignement
6. Conclusion : un super-modernisme sceptique, pour Ratzinger les dogmes ne sont que des symboles
6.2. Le Dieu de Kant est le Dieu de Ratzinger
6.3. Face au super-modernisme, le remède se trouve dans Saint Thomas d’Aquin
On peut le dire, l’origine du modernisme, c’est l’idéalisme kantien. L’origine de la foi subjective des modernistes c’est l’idéalisme d’Emmanuel Kant (1724-1804)
Pour le philosophe de Koënigsberg, en Prusse orientale, qui était le contemporain de Jean-Jacques Rousseau, nos idées générales, nos principes, ne tiennent pas leur nécessité de la nature des choses qui est inconnaissable (l’intelligence est incapable de connaître la nature des choses : ce qu’est un chat, ce qu’est un chien, ce qu’est l’homme, l’intelligence ne peut pas le connaître).
D’où viennent nos idées générales et nécessaires ? Elles viennent de la seule raison et non pas des choses. Elles viennent de notre raison et de ses catégories subjectives innées. Par exemple, l’idée de substance, l’idée de cause sont des catégories subjectives de mon intelligence et non pas des genres de l’être réel. La raison seule structure le réel et lui donne son intelligibilité.
Si nous pouvons comprendre une chose, ce n’est pas parce qu’elle est intelligible, mais parce que nous la structurons, nous la faisons rentrer dans les cadres de nos catégories subjectives. Il faut dire que la science physique moderne a suivi cet idéalisme avec succès en tenant que le monde physique reste opaque à la raison, que nous ne pouvons pas connaître la nature ou le sens des choses, que nous ne pouvons avoir que des représentations mathématiques du monde physique ou symboliques, avec des notions d’énergies, d’ondes, et des choses comme cela qui sont des symboles mathématiques.
Et nous n’avons que des théories scientifiques approchées et jamais adéquates au réel et toujours perfectibles. Voyez donc le succès de Kant dans l’ordre des sciences physiques. Le malheur c’est que l’on va vouloir appliquer cela à la philosophie et à la religion.
Kant ne voit pas que les êtres réels, l’essence des choses, par exemple, ou alors l’être même, l’existence, ou encore l’Etre premier, la cause première, Kant ne voit pas que ces réalités sont au contraire souverainement intelligibles en elles-mêmes et d’autant plus intelligibles que ces êtres sont plus immatériels. La consé-quence de cette inconnaissance, qu’on appelle aussi agnosticisme (on ne peut pas connaître l’être des choses, on ne peut pas connaître l’être en tant que tel, ce qu’on appelle l’être en tant qu’être, ce que c’est qu’exister, on ne peut pas le connaître dit Kant) c’est que l’analogie de l’être est indéchiffrable. Il n’y a pas entre tous les êtres qui existent un rapport d’analogie qui puisse aider à raisonner de l’un à l’autre.
Egalement, le principe de causalité (tout effet s’explique par une cause) n’a aucune valeur métaphysique, c’est-à-dire ontologique, si bien que la conséquence c’est qu’une quelconque analogie entre les créatures et le créateur est incon-naissable. Vouloir remonter des créatures au créateur, pour dire quelque chose de Dieu, c’est impossible, parce que l’analogie de l’être ne vaut pas. Dire que Dieu est l’Etre Premier, ça n’a aucun sens, ça serait presque un blasphème pour Kant. L’analogie de l’être n’existe pas.
De même l’analogie entre le bien sensible objet du désir, et le bien honnête, objet de la raison : Il n’y a aucun rapport, il n’y a aucun raisonnement à partir du désir naturel des choses sensibles pour expliquer le désir naturel spirituel du bien. Donc, la raison ne peut connaître, d’après Kant ni l’existence, ni les perfections de Dieu.
C’est donc ruiner ce que l’on appelle la théologie naturelle, la théodicée, la connaissance de Dieu par la simple raison. Et pourtant le concile Vatican I a bien rappelé que nous pouvons connaître l’existence et les perfections divines à partir des créatures. Et bien Kant nie cela. Nous ne pouvons, par notre raison, connaître ni l’existence, ni les perfections de Dieu.
De même, autre conséquence, les analogies révélées dans l’évangile, dans la Bible, que Dieu a utilisé pour nous parler qui nous dévoilent ses mystères surnaturels, sont fatalement des métaphores, puisqu’il n’y a aucun rapport entre Dieu et sa créature. Tout ce que Dieu nous dit ce sont des métaphores. Par conséquent toute parole de Dieu ne peut être qu’allégorique et tout discours humain sur Dieu, inversement ne peut être que mythologique. C’est l’application à la religion.
Enfin, l’application à la morale de cet agnosticisme kantien : En morale, l’acte bon, vertueux, n’est pas celui qui a un objet et une fin conformes à la nature (inconnaissable), mais c’est l’agir dans l’indépendance de tout objet et de toute fin, par pur devoir, pour respecter en soi-même, l’humanité, dit Kant. Et comme une telle vertu a pu agir par pur devoir, par respect envers l’humanité en soi, comme une telle vertu est quasi stoïcienne et ne coïncide pas avec le bonheur ici-bas, (l’homme vertueux n’est pas vraiment heureux) eh bien elle postule l’existence d’un Dieu rémunérateur dans l’au-delà et donc l’existence de Dieu découle simplement d’un besoin d’une récompense ou d’une sanction éternelle de la vertu.
Donc Dieu n’est pas la clef de la morale. Dieu est une adjonction accidentelle de la morale. La nature humaine est inconnaissable, nous n’en connaissons pas les lois, nous n’en connaissons pas l’auteur, Dieu n’est pas l’auteur de la nature humaine, Dieu n’est pas l’auteur de la loi morale, Dieu sert comme d’une adjonction accidentelle à la morale. Voilà donc l’origine du modernisme : l’idéalisme kantien.
Venons-en au modernisme, condamné par saint Pie X.
L’idéalisme de Kant réside donc dans deux principes cohérents entre eux : l’inconnaissance métaphysique et morale qu’on appelle l’agnosticisme (on ne peut pas connaître la nature des choses, on ne peut pas connaître ce que c’est que l’action bonne) et d’autre part, deuxième principe, l’autonomie de la raison théorique et de la raison pratique qu’on nomme l’immanentisme, c’est-à-dire que toute connaissance sort du sujet et toute bonté morale vient du sujet et non pas de l’objet. Donc les deux principes de la philosophie kantienne sont l’agnosticisme (l’ignorance des natures et de Dieu) et l’immanentisme (toute connaissance vient du sujet, de ses catégories subjectives).
Ce sont ces deux principes que saint Pie X découvre dans le modernisme, dans la conception purement subjective de la Foi. Pour la foi catholique, son objet est proposé de l’extérieur. Je parle de la Foi catholique. L’objet est présenté de l’extérieur par l’autorité divine, elle est présentée par le magistère de l’Eglise. Et cet objet extérieur, le mystère divin, s’impose à mon intelligence en raison de l’autorité de Dieu qui révèle et non pas par l’autorité de ma raison. Donc la foi catholique vient de l’extérieur, les mystères divins qui nous sont présentés de l’extérieur, par Dieu et par l’Eglise, et auxquels j’adhère avec mon intelligence à cause de l’autorité de Dieu qui révèle et qui est souverainement vérace, qui ne peut ni se tromper, ni nous tromper.
Au contraire, la foi moderniste vient du dedans de moi-même, d’où le mot immanence ou immanentisme, (in manere = demeurer en), ça vient de l’intérieur, voilà la différence.
La Foi catholique vient de l’extérieur, de mystères objectifs que je n’ai pas faits, qui s’imposent à moi. Au contraire, la foi moderniste vient de mon intérieur, elle est immanentiste, elle est l’émanation du besoin religieux dit saint Pie X, ou encore cette Foi moderniste est l’expression de mon expérience religieuse de croyant. Donc à la racine du modernisme, il y a l’expérience religieuse. Chacun doit dans sa vie faire une expérience originelle d’où jaillit sa foi. Vous voyez l’erreur. Qui va faire une expérience originelle ?
Il y a des grâces mystiques, mais c’est pas le commun des fidèles. Donc la Foi, pour les modernistes, est l’émanation du besoin religieux ou l’expression de l’expérience religieuse du croyant.
Ensuite, deuxième étape, la foi va «objectivi-ser», excusez-moi ce barbarisme, ou objectiver, mais disons «objectiviser» c’est mieux. La foi va objectiviser et concrétiser son expérience subjective par des symboles imagés que sont les récits évangéliques. Par exemple le récit de l’Ascension de Notre Seigneur Jésus Christ qui va imager et exprimer, le pouvoir de souverain juge de Jésus : il est monté au ciel pour être notre souverain juge par exemple.
Donc mon expérience originelle va être objectivisée par des symboles imagés que sont les récits évangéliques, puis les formules représentatives de ces symboles qui sont les dogmes. Voilà comment les modernistes expriment les origines des évangiles et des dogmes.
Ce sont de purs symboles de ma foi subjective. Donc, si vous voulez, dit d’une autre manière, la foi moderniste a un double mouvement. D’abord historiquement, un mouvement centrifuge, qui va de l’intérieur vers l’extérieur, un mouve-ment de création vitale, de transformation de mon expérience originelle, en symbole expressif de cette expérience, et l’Eglise, de ces symboles, a fait des dogmes. Et puis, ensuite, un deuxième mouvement centripète, qui va de l’extérieur vers l’intérieur à la suite des temps par lesquels le croyant va vers une interprétation vitale des symboles et des formules des dogmes que nous donne l’Eglise pour vivre ma foi. Pour vivre ma foi, je dois interpréter les dogmes vitalement, pour en vivre, pour intérioriser ma croyance et qu’elle devienne ainsi source de vie intérieure. Remarquez bien que le principe est juste, ma foi doit être source de vie intérieure, seulement le modernisme entend par cette intériorisation une déformation. Nous allons voir.
C’est ce que l’on appelle l’intériorisation des dogmes pour les vivre. Saint Pie X a analysé ce double processus centrifuge et centripète, et a dégagé l’essence du modernisme qui est, il me semble, d’affirmer que les dogmes ne sont que des symboles. Quelques citations pour faire ressortir cette vérité qui complète ce que mes confrères ont dit au sujet du modernisme. Je cite saint Pie X dans Pascendi : «C’est l’office de l’intelligence (d’abord il y a le sentiment et ensuite il y a l’intelligence. Le sentiment c’est l’expérience puis ensuite l’intelligence va faire les dogmes) faculté de pensée et d’analyse dont l’homme se sert pour traduire d’abord en représentations intellectuelles, puis en expressions verbales, les phénomènes de la vie dont il est le théâtre. C’est l’intelligence qui va interpréter mes sentiments pour en faire des symboles. De là ce mot devenu banal chez les modernistes : «L’homme doit penser sa foi». Fin de citation.
Donc le produit de cette pensée ce sont les formules de foi. Je cite : «celles-ci venant à être reçues par le magistère de l’Eglise deviennent des dogmes» fin de citation, numéro 12.
Autre citation, numéro 13, ces formules de foi constituent entre le croyant et sa foi, une sorte d’entre deux. Par rapport à la foi, ces formules ne sont que des signes inadéquats de son objet.
Dire que Jésus est le fils de Dieu c’est un signe inadéquat de la réalité. Vulgairement ce sont des symboles. La notion de fils de Dieu c’est un symbole d’une réalité qui n’est pas forcément la divinité de Jésus. Je continue la citation N° 13 : «d’où l’on peut déduire que les formules dogmatiques ne contiennent point la vérité absolue. Comme symboles, elles sont des images de la vérité».
Conséquence, n°16 : «La doctrine de l’expérience, jointe à la doctrine du symbolisme consacre comme vraie toute religion puisque toute religion fait des expériences religieuses qui a des dogmes. L’islam a ses dogmes, l’islam a ses symboles. Donc toute religion qui a une expérience et un symbolisme, toute religion est vraie. Je retiens ici de ces textes de saint Pie X, l’essence du modernisme c’est l’expérience religieuse et le symbolisme.
A la racine, il y a une expérience religieuse et ça abouti à des symboles. Les dogmes ne sont que des symboles qui m’aident à… Nous allons voir, n’allons pas trop vite.
Les symboles ont un double rôle : extérioriser la foi subjective en la rendant objective, communicable en Eglise, et le magistère consistera à contrôler et à vérifier et à unifier l’expérience commune des fidèles en Eglise. Par exemple, au cours de la célébration eucharistique : expérience commune. Le magistère contrôlera et unifiera l’expérience commune par l’unique sujet Eglise comme dit le cardinal Ratzinger. Et réciproquement, les symboles ont un autre rôle d’intérioriser les croyances communes, (divinité de Jésus Christ), grâce à leur puissance d’évocation des états d’âme du croyant. Jésus Christ fils de Dieu, eh bien ça met en acte, en activité, mon état d’âme de me considérer aussi comme fils de Dieu, par exemple. Les symboles aident à évoquer mes états d’âme. Il suffit de décrypter le sens métaphorique des symboles dogmatiques. Saint Pie X donne un exemple : Le Christ de l’Histoire est le Christ de la foi. Je résume : le Christ de l’His-toire, le christ historique qui a réellement vécu, c’était un pur homme. Mais un homme d’une nature exceptionnelle (!) dit saint Pie X pour expliquer le modernisme. N° 11
Ce pur homme d’une nature exceptionnelle a été sublimé par la foi des premiers chrétiens en un Christ de la foi qui lui est le fils de Dieu et qui a fait des miracles. N° 10.
Donc il y a un double Christ : le Christ réel, historique qui n’était pas Dieu, qui était un peu extraordinaire, et puis le Christ de la foi, qui est dieu et qui a fait des miracles. Peut-on concilier les deux ? Le moderniste, s’il est philosophe et historien va nier que selon la réalité historique le Christ soit Dieu et s’il est exégète, il suspendra son jugement sur la divinité du Christ. «Nous n’en pouvons rien dire. Tout ça c’est des symboles». Mais, si le moderniste est croyant, parce qu’il se dit croyant, il affirmera la divinité de Jésus parce qu’il considère la vie de Jésus Christ comme vécue à nouveau par la foi et dans la foi, par lui-même croyant.
Donc voyez cette dichotomie de Jésus Christ : Le Christ de l’Histoire et le Christ de la Foi que le moderniste réconci-lie. S’il est exégète il dira : «on ne peut rien en dire» et s’il est croyant, ou s’il se prétend croyant, il dira, oui je crois à la divinité de Jésus Christ parce que ça m’aide à vivre intérieurement ma foi. Au fond, peu importe au moderniste la réalité extra mentale de ce qu’il croit, l’important est que ce qu’il croit, à savoir des symboles l’aident à évoquer ses problèmes psychologiques et à les situer et à les résoudre.
On a ici une petite application à la fois de la théorie du philosophe allemand Edmund Husserl[22], fondateur de l’école phénoménologique. Il y a, disons, une ressemblance. Pour Husserl, le monde extérieur tel qu’il est n’a aucun intérêt. Ce qui compte c’est le vécu existentiel, le vécu représentatif, la force de représentation des idées. L’important c’est que vous en viviez. Peu importe l’existence ou la non existence d’une chose. C’est la théorie de phénoménologie qui se désintéres-se, qui met entre parenthèses la réalité du monde extérieur, sans la nier on la met entre parenthèses, donc elle ne nous intéresse pas, l’important c’est d’étudier les conditions du vécu existentiel.
Une petite citation de Husserl si ça vous intéresse : «Le donné (ce qui est donné à ma conscience, mon vécu) est une chose essentiellement la même que l’objet représenté existe ou qu’il soit imaginé ou qu’il soit peut-être absurde». Vous avez une application ici au modernisme : mon vécu intérieur est l’essentiel, peu importe que ce que j’appelle la divinité de Jésus Christ soit une vérité ou une erreur ou une imagination.
On voit dans Husserl qui était un contemporain de Loisy[23] qui a vécu de 1859 à 1938 (Husserl) qui n’a jamais appliqué ça à la foi. Il était Hébreu, il n’a pas appliqué ça à la foi, c’était un pur philosophe, mais on peut voir une convergence des idées. C’est intéressant.
On voit qu’à cette époque c’était dans l’air : se désintéresser du réel pour s’intéresser seulement au phénomène intérieur de conscience. Or c’est cette philosophie qui va permettre le modernisme. Donc, au fond, je répète ma première conclusion de cette partie philosophique et historique, l’origine du modernisme : Peu importe au moderniste la réalité extra mentale, extérieure, de ce qu’il croit, même l’existence de Dieu, l’important, c’est que ce que je crois, à savoir les symboles, m’aident à évoquer mes problèmes psychologiques, à les situer et à les résoudre. Ca vous semble invraisemblable et c’est pourtant ce qui existe actuellement.
L’exégèse de l’évangile selon le théologien Joseph Ratzinger. (quand il était théologien) voici comment le théologien de Tübingen, en Allemagne, dans son livre «Foi chrétienne hier et aujourd’hui» de 1968, réédité sans changement en 2005, en disant qu’il n’avait rien à changer substantiellement, et il n’a rien changé, interprète trois articles de la foi de notre credo qui sont contenus dans l’évangile. «est descendu aux enfers, le troisième jour est ressuscité des morts, est monté aux cieux» ; le premier n’est pas contenu dans l’évangile, mais il est dans la Sainte Ecriture ailleurs. Voyons le commentaire de Joseph Ratzinger qui était seulement abbé à ce moment-là sur ces trois faits de la vie de Jésus. Comment comme exégète, comme commentateur de la Sainte Ecriture, il a interprété ces trois faits de la vie de Jésus.
Premièrement, «est descendu aux enfers». Vous savez que Jésus est descendu aux limbes pour délivrer les âmes des patriarches de l’ancien testament, des justes qui attendaient la délivrance pour monter au ciel avec lui. Donc Jésus a visité les âmes des limbes. Je cite Joseph Ratzinger : «Aucun article de foi n’est aussi étranger à notre conscience moderne» (ça c’est la majeure, la thèse). Antithèse : Mais non, quand même, n’éliminons pas cet article de foi, il représente l’expérience de notre siècle, l’expérience de la déréliction, par l’absence de Dieu dont Jésus Christ fait l’expérience sur la croix. «Mon Dieu pourquoi m’avez-Vous abandonné a dit Jésus sur la croix». Il a fait l’expérience de la déréliction par l’absence de Dieu. Eh bien, la descente aux enfers c’est cela. C’est un symbole pour exprimer notre déréliction moderne par l’absence de Dieu.
Donc, cet article de foi exprime, je cite, que «Jésus a franchi la porte de notre ultime solitude, qu’Il est entré à travers Sa passion, dans l’abîme de notre déréliction», fin de citation. Et alors les limbes, visitées par Jésus, eh bien elles sont le signe de ce que, je cite : «là où aucune parole ne saurait nous atteindre, il y a Lui. Ainsi, l’enfer est surmonté ou plutôt la mort qui auparavant était l’enfer, ne l’est plus depuis que dans la mort habite l’amour», fin de citation, page 213.
Donc voilà une interprétation de la descente aux enfers. L’expérience psychologique de la déréliction par l’absence de Dieu qui va être surmontée par l’amour, c’est la descente aux enfers.
Deuxièmement, «est ressuscité des morts». J’explique : l’homme est voué à la mort, Jésus, comme homme était-il voué à la mort ? ou Jésus peut-il faire exception ? et moi-même pourrais-je faire exception ? ça c’est la thèse. Antithèse : en fait, cet article de foi correspond au désir de l’amour qui prétend à l’éternité car l’amour est plus fort que la mort dit le Cantique des Cantiques (chapitre 8). Or l’homme ne peut survivre, (désir d’éternité : survivre) qu’en continuant à subsister dans un autre. Soit dans nos enfants, soit dans la bonne réputation, soit dans un autre, cet autre qui Est : le Dieu des vivants. Donc je ne peux survivre qu’en continuant à subsister en Dieu.
Je continue, je résume Joseph Ratzinger : «je suis en fait davantage moi-même en Lui que lorsque j’essaye d’être simplement moi-même», fin de citation. Remarquez le platonisme ; je serais plus réel en Dieu qu’en moi-même. Ce serait un peu exagéré. Je cite : «Jésus en se présentant réellement du dehors aux disciples s’est montré assez puissant pour leur prouver qu’en Lui, la puissance de l’amour s’était avérée plus forte que la puissance de la mort», fin de citation. Donc triomphe de l’amour sur la mort.
Conclusion : La réanimation du corps de Jésus, au moment où Il est sorti du tombeau. Sa sortie du tombeau au matin de Pâques, n’est pas nécessaire. Il suffit de professer la survie du Christ par la force de Son amour. Et cette survie est garante de ma survie après la mort par l’amour. Cela ne me rassure pas sur la réalité de ma résurrection future. Donc on garde le mot résurrection, on professera toujours : Jésus est ressuscité des morts, mais on l’entend comme une survie de Jésus par l’amour.
Enfin «est monté aux cieux». Je cite Ratzinger : «parler d’ascension au ciel ou de descente aux enfers reflète aux yeux de notre génération éveillée par la critique de Bultmann (un protestant libéral) cette image du monde a trois étages que nous appelons mythique et que nous considérons comme définitivement périmé (p. 221) » (ça c’est la thèse : c’est ridicule de croire que Jésus est monté. Un monde à trois étages, l’enfer, la terre et le ciel c’est dépassé dans la conception de nos contemporains. C’est périmé. C’est la thèse. Attention, il y a toujours une anti-thèse, pour compléter la thèse) mais je continue la thèse : «Selon la relativité, (par Einstein, qui a raison) il n’y a ni haut ni bas».
Je continue la thèse, je cite Ratzinger : «cette conception périmée a certainement fourni des images par lesquelles la foi s’est représentée ses mystères». Donc au fond il y a un mystère car la foi a exprimé ce mystère par ces images de Jésus montant. Jésus montant au ciel, dans les nuées, c’est une image que la foi a utilisé pour exprimer un mystère. A nous de le décrypter, ce mystère. Nous avons le symbole, la montée de Jésus dans les nuages, un symbole, à nous de décrypter ce symbole pour atteindre le mystère : mouvement centripète, mouvement d’analyse ou d’herméneutique. L’anti-thèse : la réalité, le mystère, c’est qu’il y a deux pôles dans l’existence humaine : le bas et le haut. Synthèse : donc l’ascension du Christ n’est pas dans les dimensions du cosmos, mais dans les dimensions de l’existence humaine. C’est moi qui le dit.
De même que la descente aux enfers représente la plongée dans, je cite : «la zone de solitude de l’amour refusé» et bien «de même l’ascension du Christ, je cite, évoque l’autre pôle de l’existence humaine, le contact avec tous les autres hommes dans le contact avec l’amour divin si bien que l’existence humaine peut trouver en quelque sorte, son lieu géométrique dans l’intimité de Dieu». Donc, l’ascension du Christ dans le cosmos c’est un symbole qui exprime le lieu géométrique psychologique d’une âme qui s’unit à Dieu. Voyez, rien de surnaturel, c’est du psychologique.
Conclusion de cette exégèse du pape Joseph Ratzinger, de ces trois articles du Credo, de ces trois faits évangéliques, c’est une conclusion que je tire : la réalité physique du mystère n’est pas affirmée, ni décrite, ni commentée. Dans ce livre on ne nous explique pas comment, sous les yeux des disciples, Jésus s’est levé et a disparu dans les nuages, comme le dit l’évangile, on ne fait aucun effort pour affirmer ou décrire ou commenter la réalité physique du mystère. Le sens littéral de l’Ecriture est passé sous silence. Il est mis entre parenthèses ; peu importe la réalité historique, l’important c’est que les symboles scripturaires, puis dogmatiques trouvés par l’évangéliste, puis créés par l’Eglise, que ces symboles puissent représenter l’expérience intérieure du croyant du XX° ou du XXI° siècle. La vérité des faits de l’écriture, la vérité du dogme, c’est leur puissance d’évocation des problèmes existentiels de l’époque présente. La vérité c’est la puissance d’évocation. ( la vérité elle est libre ??? inaudible).
Je cite Joseph Ratzinger dans l’introduction à son «Jésus de Nazareth» qui est paru cette année, ça c’est Benoît XVI. Je résume : «Du reste, dit-il, toute parole de poids recèle beaucoup plus que n’en a conscience l’auteur, elle dépasse l’instant où elle est prononcée et elle va mûrir dans le processus de l’histoire de la foi». L’auteur ne parle pas seulement de lui-même, par lui-même, mais il parle en puissance dans une histoire qui va suivre, dans une histoire commune, qui le porte et dans laquelle sont secrètement présentes les possibilités de son avenir (à cette parole). Le processus de relecture et d’amplification des paroles n’aurait pas été possible s’ils n’étaient pas déjà présents dans les paroles elles-mêmes de telles ouvertures intrinsèques. Donc c’est une autre notion, c’est la notion d’évolution dans l’interprétation de l’Ecriture Sainte.
L’exégèse, c’est-à-dire l’étude et l’interprétation de l’Ecriture Sainte devient un art divinatoire. On peut deviner ce que l’écrivain sacré n’a jamais voulu dire et n’a jamais dit, il suffit d’imaginer que sa parole contient l’évolution ultérieure qu’elle va subir dans l’Eglise. L’exégèse devient un art divinatoire, l’exégète devine ce que l’auteur sacré n’a ni pensé ni exprimé.
L’exégèse est donc un art herméneutique de relecture et d’amplification, nous allons y revenir. C’est surtout un art de création libre d’un sens spirituel de l’écriture qui n’est pas fondé sur le sens littéral, parce que le sens littéral est mis entre parenthèses. Mais c’est encore et toujours la voie de l’immanence décrite par saint Pie X dans Pascendi, c’est toujours la transfiguration par l’écrivain sacré de ses sentiments en faits fabuleux, les miracles de Jésus Christ, Sa résurrection, Son ascension : des faits fabuleux. C’est moi qui le dit mais c’est bien cela. Et en retour, c’est la démythologisation de ces faits fabuleux pour les réduire par la réduction anthropologique et naturaliste à des phénomènes intérieurs de conscience. Voilà pour l’exégèse de Benoît XVI.
C’est donc la méthode moderniste. Les dogmes ne sont que des symboles, les faits évangéliques ne sont que des symboles qui évoquent mes problèmes psychologiques. Ensuite pour en arriver à cette évolution des dogmes, il faut faire intervenir un philosophe allemand inspirateur de toute la théologie allemande et donc qui a influé sur Joseph Ratzinger, c’est Wilhem Dilthey[24], 1833-1911, le père de l’herméneutique et de l’historisme. L’herméneutique c’est l’art d’interpréter les faits ou les documents. Historisme ça veut dire le rôle de l’Histoire dans la réalité. Pour Dilthey comme pour Schelling[25] et Hegel[26], qui étaient des idéalistes, la réalité ne se comprend que dans son histoire, mais alors que pour Schelling et Hegel, la vérité se développe par elle-même, par un processus dialectique que nous avons expliqué, pour Dilthey, la vérité se développe par le processus de réaction vitale du sujet à l’objet, selon le rapport de réaction vitale entre l’historien qui se penche sur des faits historiques et le choc de l’Histoire.
Ainsi la richesse émotive de l’historien, ou de celui qui lit l’histoire, sa richesse émotive va enrichir l’objet étudié. A chaque époque, l’histoire se charge de l’énergie, d’émotions des lecteurs et ainsi les jugements du passé sont sans cesse colorés par les réactions vitales de l’historien ou du lecteur. Ainsi les jugements du passé, selon Joseph Ratzinger qui s’inspire de cette thèse, doivent au terme de chaque époque historique (selon Dilthey) par exemple au terme de l’époque moderne, 1962, l’arrivée du concile Vatican II, c’était le terme d’une époque, et donc on pouvait et on devait revisiter, réviser tous les faits historiques, les jugements du passé, spécialement sur la religion, pour en dégager les faits significatifs et les principes permanents.
Cette rétrospective purifie nécessairement le passé de ce qui s’était ajouté au noyau de la foi et cette révision, cette rétrospective agrège nécessairement à la vérité, le colorie des préoccupations du présent. Donc il y a un double processus dans la relecture du passé qui est la purification du passé, des adjonctions (adventis ?), des réactions émotives du passé ou des philosophies du passé et d’autre part, deuxièmement, un enrichissement des faits historiques par la réaction vitale actuelle.
Ainsi croissent les sciences humaines et la foi ne va pas faire exception selon l’école de Tübingen. La foi va être soumise à cette pensée historiste dont Joseph Ratzinger est un héritier. Voilà ce qu’il dit dans son discours du 22 décembre 2005, son discours inaugural de son pontificat, je cite : «La foi exige une nouvelle réflexion sur la Vérité et un nouveau rapport vital avec elle». C’est la même chose : rapport vital, c’est Dilthey. Il continue : «cette interprétation (herméneutique) fut celle de Vatican II, chercher un nouveau rapport vital avec la vérité révélée et cette interprétation vitale doit guider la réception du concile. » Donc le concile a été une interprétation vitale de la foi traditionnelle et il faut continuer à pratiquer maintenant encore, pour recevoir le concile, il faut continuer à faire cette interprétation vitale. Avec quels outils ? Avec les philosophies modernes qui seront, disait Jean XXIII dans son discours d’ouverture du concile Vatican II, qui sont par leurs méthodes d’investigations le grand secours pour exprimer la foi dans sa pureté linéaire (c’est moi qui le dit) et dans un langage adapté à nos contemporains. C’est tout le but de Jean XXIII dans son discours du concile du 11 octobre 1962 que cite Benoît XVI dans sa «quasi» encyclique inaugurale, son discours du 22 décembre 2005.
Donc le concile Vatican II avait un double but et nous sommes tout à fait d’accord : il fallait purifier la foi de tous ces artefacts des siècles passés (nous ne sommes pas d’accord bien sûr. L’analyse est juste. L’analyse du modernisme, c’est le pur modernisme) et l’enrichir de nos propres expériences actuelles. Donc voyez la subjectivité. On offense nos pères dans la Foi en disant qu’ils ont dévoré la Foi par leur subjectivité, ce qui est faux, et on va trahir la Foi en lui ajoutant notre propre subjectivité. Voilà la méthode de l’immanence, du modernisme. Donc Jean XXIII voulait cela, c’était le but du concile : purifier la Foi et l’adapter. Deux mouvements contradictoires c’est la quadrature du cercle. Purifier la Foi de tous ses artefacts passés et l’enrichir de toutes nos expériences modernes.
Voyons comment Joseph Ratzinger va appliquer cette méthode aux deux ou trois grands dogmes de la foi catholique. C’est l’actualité du modernisme. C’est actuel.
Premièrement le dogme de l’incarnation, revisité à la lumière de l’existentialisme. On va se servir de l’existentialisme et on va pratiquer la méthode d’immanence et la méthode de l’historisme. Le principe de l’immanence qui dit que tout vient de l’intérieur (la foi vient de notre intérieur) et la méthode de l’historisme qui dit qu’il y a eu une évolution du dogme, une transformation du dogme. Voilà comment se présente le dogme de l’incarnation.
Le théologien Joseph Ratzinger, dans son livre «Foi chrétienne» de 1968 : la thèse, anti-thèse, synthèse. La thèse : le philosophe Boèce[27], qui a vécu de 480 à 526, à la fin de l’Antiquité a défini la personne, la personne humaine, comme le subsistant d’une nature intellective, permettant de développer le dogme des deux natures de Jésus Christ en une seule personne défini au concile de Chalcédoine en 451. Voilà la thèse, c’est classique. Boèce, philosophe chrétien, a éclairci la notion de personne et a aidé à développer le dogme de Chalcédoine. Très bien. Anti-thèse : aujourd’hui Boèce est dépassé par Martin Heidegger[28], existentialiste allemand né en 1889 qui voit dans la personne l’auto-dépassement de soi-même qui est plus conforme à l’expérience que le subsistant d’une nature intellective. Il préfère l’auto-dépassement. Nous réalisons notre personne en nous dépassant nous-mêmes, voilà la définition de la personne selon Heidegger.
Conclusion, synthèse : le Christ, l’homme-dieu, dont nous professons la divinité, dans le credo, n’a plus besoin d’être considéré comme le Dieu fait homme. Il est l’homme qui, je cite : «en tendant infiniment au-delà de lui-même s’est totale-ment dépassé et par là s’est vraiment trouvé ; il est un avec l’infini, Jésus Christ». (page 159). Je répète parce que ça vaut la peine d’être lu. Donc il faut croire la divinité de Jésus Christ mais, il n’y a plus besoin de le considérer comme le Dieu fait Homme. Non, il faut considérer que, en tendant infiniment au-delà de lui-même, Jésus s’est totalement dépassé et par là s’est vraiment trouvé. Il est Un avec l’infini, Jésus Christ. Donc c’est l’homme qui se dépasse, qui devient le surhomme et qui devient divin. Voilà le mystère de l’incarnation re-interprété à la lumière de l’existentialisme et en même temps de l’historisme.
On dit que Boèce est dépassé et qu’il faut préférer Heidegger parce que l’expérience de Boèce est dépassée, l’expérience de Martin Heidegger correspond à nos problèmes actuels, à nos problèmes psychologiques actuels : l’auto-dépassement. L’égoïsme vaincu par l’auto-dépassement. Jésus Christ a vaincu l’égoïsme, radicalement, en se dépassant infiniment lui-même, en s’unissant à l’infini.
Deuxièmement : le dogme de la rédemption, revu dialectiquement selon Gabriel Marcel[29], donc on va utiliser la méthode de la dialectique de Hegel et en même temps l’existentialisme chrétien de Gabriel Marcel. On applique la méthode de Hegel et le principe de Gabriel Marcel et toujours bien sûr le principe de l’immanence. Vous allez voir ça.
Alors, la thèse ( inaudible… catholique) : depuis saint Anselme qui a vécu de 1033 à 1109, saint Anselme de Cantorbéry[30], la piété chrétienne voit dans la croix de Jésus Christ, un sacrifice expiatoire.
Anti-thèse : mais, le nouveau testament ne dit pas que l’homme se réconcilie Dieu, mais que c’est Dieu qui réconcilie l’homme. Et donc que Dieu exige de Son Fils un sacrifice humain, ce n’est pas conforme au message de l’amour du nouveau testament. Dire que Dieu a exigé de Son Fils un sacrifice humain ce n’est pas conforme au message de l’amour du nouveau testament. Dieu n’a pas pu exiger de Son Fils un sacrifice humain. Du reste l’ancien testament interdisait les sacrifices humains.
Autrement dit aujourd’hui nous ne pouvons plus accepter que la croix soit un sacrifice expiatoire. C’était bon pour saint Anselme, mais aujourd’hui c’est impossible parce que notre connaissance du nouveau testament, le message d’amour du nouveau testament nous dit que Dieu ne peut pas exiger le sang de son fils comme un dieu Moloch[31] assoiffé de sang. Excusez-moi le blasphème, excusez, ce n’est pas moi qui le dit, ce sont des évêques qui ont dit cela, Mgr Huyghe, évêque d’Arras, il y a 20 ans, en appliquant J. Ratzinger.
Alors, voilà, cette négation, la croix n’est pas ce sacrifice d’expiation offert par un homme à Dieu, par l’homme Jésus Christ à Dieu Son Père. La croix n’est pas un sacrifice expiatoire, cette négation dans son absolu par son absolu, est tellement absolue qu’elle engendre sa contradictoire, c’est-à-dire l’anti-thèse, selon la méthode de Hegel. Toute une série de textes du nouveau testament affirment au contraire la satisfaction pénale offerte par Jésus à notre place à Dieu Son Père. On peut citer même Isaïe dans l’ancien testament nous décrivant l’homme de douleur qui porte nos péchés et qui paye l’expiation de notre péché : «c’est nos crimes qu’Il portait, c’est pour nos crimes qu’Il était défiguré, qu’Il était frappé». Saint Isaïe décrivait la passion de Jésus comme un sacrifice expiatoire et toute l’épître aux Hébreux proclame le sacrifice expiatoire de Jésus sur la croix.
Et donc Joseph Ratzinger est obligé par l’absolu même de sa négation, il doit poser la contradictoire quand même. Il y a toute une série de textes de la Sainte Ecriture qui affirment malgré tout que la croix est un sacrifice expiatoire. Voilà le problème, comment sortir de la contradiction ? Enfin (comment nier ??? inaudible) que la croix est une satisfaction pour nos péchés, une œuvre de justice opérée par le Christ à notre place pour la justice divine, pour faire justice à Son Père, pour le péché des hommes.
Synthèse de Joseph Ratzinger : Sur la croix, Jésus s’est substitué à nous, c’est vrai. Non pas pour acquitter une dette, ou même payer une peine, mais pour aimer pour nous. Donc Jésus sur la croix se substitue à nous, pour aimer pour nous. La croix c’est : Jésus a aimé pour nous. Pour nous qui ne pouvions plus aimer (on ne sait pas pourquoi, nous étions loin de Dieu, nous ne pouvions plus aimer). Sur la croix, Jésus a aimé pour nous.
Et donc ainsi la thèse se reconquiert enrichie de l’anti-thèse. C’est bien la dialectique de Hegel. La vérité doit progresser dans l’Histoire par une thèse qui par son affirmation engendre sa contradictoire et cette contradictoire vient finalement enrichir la thèse dans une synthèse. Donc la synthèse, voyez, il y a une substitution de Jésus Christ, à notre place, sur la croix, simplement pour aimer pour lui. Et vous voyez très bien que dans cette philosophie de Hegel, appliquée à la Foi, la thèse et l’anti-thèse, toutes les deux, bien que contradictoires, sont vraies et font toutes les deux partie de la Vérité.
Donc la négation du départ, Jésus n’a pas offert un sacrifice expiatoire et puis deuxièmement, il y a quand même toute une série de textes qui disent que la passion est un sacrifice expiatoire, ça concorde, ça va quand même ensemble, la synthèse, Jésus nous remplace, Il aime pour nous. Il se substitue pour aimer pour nous. Ce qui n’est pas faux, Jésus a une charité infinie, mais ce n’est pas tout, Jésus a payé durement la peine de nos péchés, donc l’hérésie consiste dans la négation. L’affirmation est juste : Jésus a aimé pour nous, mais ça ne suffit pas, l’hérésie consiste dans la négation de la peine subie par Jésus volontairement pour nous sur la croix.
Et ainsi voyez, selon Hegel, selon Joseph Ratzinger, cette synthèse, dans le futur, rien n’empêche qu’elle devienne une thèse, qui, par son absolu engendre une nouvelle anti-thèse, qui exigera une nouvelle synthèse et ainsi le dogme pourra évoluer. Notre conception de la rédemption pourra encore évoluer, indéfiniment.
Résultat : je vais citer un petit peu Joseph Ratzinger, pour la rédemption, «le sacrifice chrétien n’est autre chose que l’exode du (pour ???) consistant à sortir de soi, accompli à fond dans l’homme qui est tout entier exode, dépassement de soi par amour. (Ce sont des catégories existentialistes : la sortie de soi, l’exode.) Donc, la passion du Christ n’opère notre salut ni par mode de mérite (on ne parle pas des mérites de Jésus Christ, pas de Ses souffrances), ni par mode de satisfaction (on ne parle pas de la peine de Jésus, donc la rémission obtenue de nos péchés), ni par mode de sacrifice (on ne parle pas du sacrifice de la croix) ni par mode d’efficience, d’efficacité, à la manière d’une cause efficiente, rien de tout cela que pourtant saint Thomas d’Aquin proclame bien dans sa somme théologique. Non, la passion de Jésus Christ a opéré notre salut par pure exemplarité du don de soi absolu. Ca veut dire que c’est un exemple extraordinaire de don de soi absolu. Donc en tant qu’exemple de don de soi, la passion opère notre salut.
Voilà le dogme de la rédemption, la croix est une idée platonicienne, pur exemplaire. Exemplaire de quoi ? De quelque chose d’intérieur à moi ; le don de moi ; Ce qui n’est pas faux, le don de soi, c’est la charité, mais voyez l’erreur, la croix devient seulement un exemplaire du don de soi. La croix est dépouillée de tout son lot de souffrances, d’avanies subies par Jésus. La croix est dématérialisée. Jésus est décrucifié. Il ne reste que l’amour.
La croix est un symbole du don de soi, peu importe la matérialité des souffrances de Jésus, l’important c’est la valeur d’évocation de mon devoir du don de moi-même. La croix devient une idée platonicienne.
Et je continue à citer Joseph Ratzinger : «A partir de cette révolution dans l’idée d’expiation. (Jésus n’expie pas en payant une peine mais en aimant à notre place, c’est une révolution, dit-il, dans cette idée d’expiation, on ne parle plus de peine ou de pénitence ou de sacrifice, seulement de don de soi et d’amour, c’est quand même plus «valuant» et positif) et donc dans l’axe même de la réalité religieuse le culte chrétien et toute l’existence chrétienne reçoivent eux aussi une nouvelle orientation».
Le culte chrétien et l’existence chrétienne, donc toute la vie chrétienne et toute la liturgie vont être infectés par ces idées platoniques. Je vais vous citer quelque chose à ce sujet, c’est la nouvelle messe où M. l’abbé Knittel hier nous a montré que toutes les oraisons du nouveau missel ne parlent plus de combat chrétien contre les ennemis, contre soi-même, il n’y a plus de pénitence, il n’y a pas d’expiation, il y a juste à aimer. Il reste l’amour. Ce n’est pas faux, l’amour c’est l’âme de la pénitence mais on ne peut pas dématérialiser la vie chrétienne et oublier l’aspect pénitentiel, l’aspect quotidien, l’aspect de se vaincre soi-même, de porter sa croix à la suite de Jésus. C’est ce que Jésus a dit dans l’évangile.
Donc vous voyez, toute l’existence chrétienne en reçoit une nouvelle orientation et le culte chrétien, c’est la nouvelle messe. La nouvelle messe devient la célébration commune de la foi. Ce n’est plus un sacrifice, c’est la célébration commune de la foi, la célébration des hauts faits de Jésus. Le sacerdoce aussi est révisé dans son essence par Joseph Ratzinger. Je cite : «Vatican II, par chance, a dépassé le niveau de la polémique qui avait rétrécie la vision du sacerdoce au concile de Trente en y voyant seulement un pur sacrificateur dans le prêtre». Le concile de Trente avait rétréci la vision totale et globale du sacerdoce, Vatican II a élargi les perspectives. Alors je cite (c’est Ratzinger) : «Vatican II a, par chance, dépassé le niveau de la polémique et a tracé un tableau positif complet de la position de l’Eglise sur le sacerdoce où l’on a accueilli également les requêtes de la Réforme qui voyait le prêtre comme l’homme de la parole de Dieu, de la prédication de l’évangile».
Ainsi donc, dit Joseph Ratzinger, la totalité du problème du sacerdoce se ramène en dernière analyse à la question du pouvoir d’enseignement dans l’Eglise de façon générale. Donc, il ramène tout le sacerdoce au pouvoir d’enseignement dans l’Eglise. Il ne va pas nier le sacrifice, simplement il dit : «tout se ramène au pouvoir d’enseignement dans l’Eglise». Donc même l’offrande de la messe par le prêtre à l’autel, doit être relue dans une perspective d’enseignement de la parole de Dieu. Il faut revisiter le sacerdoce, même le sacrifice, même la consécration, ce n’est rien que la célébration des hauts faits du Christ, Son Incarnation, Sa Passion, Sa Résurrection, Son Ascension, vécus en commun sous la présidence du prêtre. On a revisité le sacerdoce. Ce n’est qu’une parenthèse pour vous montrer comment les idées de Joseph Ratzinger de 1968 ont été effectivement appliquées, avaient été appliquées au concile Vatican II, parce que ça vous le trouvez dans le décret du concile sur le sacerdoce.
Voyons maintenant le Christ Roi, sa royauté sociale, Jésus qui a droit d’imposer sa loi aux lois civiles. Que l’Etat, la société civile doit suivre la loi de Jésus Christ, sa royauté sociale. Eh bien le Christ Roi va être purifié lui aussi dans une vision historiste et par le personnalisme. Ce n’est plus l’existentialisme, c’est le personnalisme, philosophie moderne avec Emmanuel Mounier[32] Personnaliste chrétien français qui a vécu de 1905 à 1950.
Alors thèse ; le personnalisme d’Emmanuel Mounier, voilà l’outil qui a fait défaut à Lamennais[33] au 19° siècle pour introduire la liberté des cultes dans le christianisme. Lamennais a voulu introduire la liberté des cultes dans la doctrine chrétienne. Il a été condamné par Grégoire XVI en 1850. Lamennais a été condamné ; pourquoi, dit Yves Congar[34], parce qu’il n’a pas su et qu’il n’a pas eu l’outil qu’Emmanuel Mounier a apporté un siècle plus tard : le personnalisme. L’outil lui a manqué pour introduire la liberté des cultes dans le catholicisme. Anti-thèse : il suffit aujourd’hui d’utiliser cet outil pour purifier et corriger cette valeur, la liberté religieuse, cette valeur de deux siècles de culture libérale comme disait Joseph Ratzinger en 1984.
On va faire reposer la liberté religieuse non pas sur la vérité du culte en disant seule la vraie religion a le droit à la liberté, mais on va faire reposer la liberté religieuse sur le solide fondement de la dignité de la personne humaine. Sur la réalité (?) de la personne comme disait Jean-Paul II dans Veritatis Splendor.
Donc, la liberté des cultes ne repose plus sur la vérité du culte, la réalité objective du culte exercé : est-ce une vraie ou une fausse religion, mais elle repose sur la vérité de la personne, c’est-à-dire, sur l’agir libre et responsable de chacun en vertu de ses propres options, comme disait Emmanuel Mounier. Le concile s’est inspiré d’Emmanuel Mounier en disant la dignité de la personne, aujourd’hui sans cesse prise en conscience, actuellement par nos contemporains et chacun revendique l’avantage d’agir en vertu de ses propres options. C’est presque une citation littérale d’Emmanuel Mounier et on en fait la base de la liberté religieuse du droit à la liberté religieuse.
Donc on a remplacé la vérité objective du culte, à savoir le vrai culte catholique qui est la seule vraie religion et puis les autres religions qui sont pas des religions, donc qui n’ont pas de droits. On l’a remplacé par soi-disant la vérité de la personne, c’est-à-dire on a subjectivé la personne. La liberté que la personne revendique d’agir en vertu de ses propres options, selon l’immanence. Selon Emmanuel Mounier, je me réalise, je réalise ma propre personne par mes propres options, par mes propres choix de vie, indépendamment de la vérité ou de l’erreur où je pourrais être car l’important, c’est d’agir en vertu de mes propres options, ça c’est Emmanuel Mounier. On met entre parenthèse la vérité ou l’erreur. On ne va pas nier qu’il y a une vraie et une fausse religion, simplement, ça ne nous intéresse pas. C’est toujours la même méthode. On considère seulement l’intérieur. Agir en vertu de mes propres solutions.
Donc vous voyez très bien la revisite du Christ Roi qui n‘a plus son mot à dire, qui est découronné parce que maintenant c’est la personne humaine agissant selon ses propres options qui fonde le droit à sa liberté religieuse, de pratiquer dans la société civile le culte de son choix. C’est ce que Vatican II a enseigné dans la déclaration sur la liberté religieuse in Dignitatis Humanæ.
Venons-en à notre conclusion.
Je dirais un modernisme perfectionné, un super modernisme sceptique. On ne nie pas la vérité, on ne devient pas athé franchement, non, simplement on met entre parenthèses le bon Dieu, l’Incarnation réellement, la Rédemption réelle, le Christ Roi, on met tout ça entre parenthèses. Ce qui nous intéresse c’est ce que ces symboles évoquent mes problèmes psychiques et m’aident à résoudre mes problèmes existentiels. Alors, j’essaye de conclure brièvement.
100 ans avant Pascendi, Kant voyait déjà dans les dogmes, si vous lisez Kant c’est intéressant il avait écrit un petit ouvrage intitulé : «La religion dans la limite de la simple raison». Kant voyait déjà dans les dogmes de purs symboles d’idées morales. Je vous donne des exemples : la trinité pour Kant, symbolise l’union en un seul être de trois attributs : la sainteté, la bonté et la justice. Voyez la réinterprétation de la Trinité par Kant : un pur symbole moral, de choses morales : la sainteté, la bonté et la justice. De même, pour Kant, le fils de Dieu incarné (ah intéressant ça aussi) n’est pas un être surnaturel, c’est un idéal moral, celui d’un homme héroïque. C’est tout à fait l’inspiration de Joseph Ratzinger : l’homme qui se dépasse lui-même et arrive à l’infini ; un idéal moral.
Et l’idée de l’Enfer, disait Kant, il ne faut lui donner qu’une valeur régulatrice de mes actions, Ca sert par la crainte, (ça sert à pratiquer la vertu ? inaudible) ça ne veut pas dire que l’Enfer existe. On met entre parenthèses. Voyez, pour Kant, les dogmes sont de purs symboles ; c’est ça, c’est l’essence du modernisme. Donc 100 ans avant le modernisme, il existait déjà, simplement à l’extérieur de l’Eglise. Kant était un protestant, pas un catholique. 100 ans après, ce sont des théologiens modernistes, Loisy, qui font les mêmes théories.
Et puis 100 ans après Pascendi, en 2007 ce ne sont plus seulement les protestants, ce ne sont plus seulement de simples théologiens, ce sont les plus hauts degrés de la hiérarchie qui confessent cette… ce modernisme à la lumière des noms célèbres de la philosophie moderne : Hegel, ( ???inaudible Dry ???) Dilthey, Husserl, (Hiaskle ????inaudible) Heidegger aussi, Gabriel Marcel et Emmanuel Mounier et même Jacques Maritain.
Qu’est-ce qu’ils ont fait ? ces supers modernistes actuels enrichis de toute la philosophie du XIX° siècle, ils ont désincarné Jésus Christ. Et Verbum caro factum est. Le Dieu s’est fait chair : Non, non … pas besoin de çà ! Que Dieu s’est fait chair ! non, non, l’homme se dépasse, l’homme s’est dépassé parfaitement. Ils ont désincarné Jésus Christ, ils ont décrucifié Jésus Christ, l’amour pur, à l’extrême, et enfin, ils ont découronné Jésus Christ avec plus de brio que Loisy ; mais leur Foi subjective aux prises avec les flots du doute dont parle Joseph Ratzinger dans son ouvrage : «La foi chrétienne», cette foi subjective, aux prises du doute où Joseph Ratzinger dit que le croyant comme l’incroyant sont toujours dans le doute de leur position (le croyant comme l’incroyant sont toujours dans le doute de leur position !) un tel croyant ne peut plus proposer au monde sans Dieu, un monde sans Dieu en péril de se perdre, comme moyen de salut, qu’un Dieu idéel et hypothétique : le Dieu d’Emmanuel Kant.
L’homme devrait chercher à vivre et à organiser sa vie comme si Dieu existait écrit Joseph Ratzinger dans sa conférence à Subiaco, le 1er avril 2005, juste avant d’être élu Pape. Voilà la solution sociale pour amener l’ordre dans le monde «L’homme devrait chercher à vivre et à organiser sa vie comme si Dieu existait», selon l’adage des philosophes de lumières et de Kant, qui ont recherché toujours à trouver des règles universelles pour le monde entier qui vaudraient même si Dieu n’existait pas : trouver une morale universelle même si Dieu n’existait pas. Et bien on devrait dit Joseph Ratzinger, trouver aujourd’hui, chercher à réorganiser sa vie comme si Dieu existait. C’est donc d’un scepticisme épouvantable qui nous indique l’aboutissement ultime du modernisme. Le modernisme conduit au scepticisme, c’est-à-dire à des chrétiens qui ne sont plus sûrs de ce qu’ils croient ; ils sont dans le doute de ce qu’ils croient.
Voilà donc chers amis l’actualité plus que jamais de Pascendi face à cet accès aigu de modernisme qui affecte maintenant la chaire de Pierre elle-même. Eh bien Pascendi, nous prévenait, les pasteurs et les fidèles, contre cette contagion mortelle et Pascendi nous indiquait le remède à toute cette fausse philosophie qui est saint Thomas d’Aquin.
Le grand remède protecteur pour garder la Foi saine, la vraie notion de la Foi surnaturelle, assentiment véritable de l’intelligence par la vérité divine reçue du dehors à cause de l’autorité de cette divine Vérité, c’est saint Thomas d’Aquin qui a rappelé ces vérités. Et bien nous avons en lui le grand instrument protecteur de notre Foi. En effet c’est parce que cette Foi objective catholique concorde parfaitement avec la philosophie de saint Thomas d’Aquin que saint Pie X prescrit aux futurs prêtres l’étude de la philosophie que nous a léguée le docteur angélique, citation de saint Pie X. Et donc je conclurais : à cette fièvre sceptique qui affecte les plus hautes autorités dans l’Eglise d’aujourd’hui nous préférons la ferveur thomiste.
ANNEXE – Programme du Symposium Pascendi
Vendredi 9 novembre 2007 :
Ouverture à 9 h 00 et début des conférences à 9 h 30.
1er exposé : « Les documents traitant du modernisme de Léon XIII à Pie XII ». Comment les papes parlent ou ne parlent pas, beaucoup ou peu, du modernisme (abbé Vincent Robin)
2e exposé : « Problématique du modernisme : modernisme historiographique, modernisme réel ». L’historiographie du modernsime est faite par des personnes engagées dans la problématique : Rivière, Poulat, Colin etc. Cette historiographie correspond-elle à la vision de saint Pie X ? (abbé Grégoire Celier)
3e exposé : « Réaction à L’Evangile et l’Eglise et/ou élaboration des deux documents antimodernistes » (abbé Nicolas Portail).
Vendredi après-midi : début à 14 h 00
4e exposé : « Au coeur de l’antimodernisme : La Sapinière » (abbé Nicolas Pinaud)
5e exposé : Le postulat de l’immanence, soubassement de la nouvelle théologie de la foi, du magistère et de la Tradition (abbé Philippe Toulza)
6e exposé : Le postulat personnaliste, soubassement de ce que l’on pourrait appeler la nouvelle théologie morale : conception de la morale personnelle, conception de la famille et du mariage, conception des rapports entre l’Eglise et l’Etat (abbé Jacques Mérel)
Samedi matin 10 novembre 2007 : début 9 h 30
7e exposé : La nouvelle christologie : Incarnation et Rédemption (abbé P. de La Rocque)
8e exposé : La nouvelle théologie de la messe et du sacerdoce (abbé F.-M. Chautard)
9e exposé : La nouvelle théologie des sacrements et de la liturgie (abbé François Knittel)
Samedi après-midi : début 14 h 00
10e exposé : La nouvelle ecclésiologie et l’oecuménisme (abbé Jean-Michel Gleize)
11e exposé : La nouvelle méthode historique (abbé Christian Thouvenot)
12e exposé : La nouvelle exégèse (abbé Vincent Callier)
Dimanche matin 11 novembre 2007
10h 30 : Messe pontificale à Saint-Nicolas-du-Chardonnet
Dimanche après-midi à l’ASIEM : début 14 h 30
M. l’abbé Thouvenot - Pascendi : le centenaire d’un combat toujours actuel.
Mgr B. Tissier de Mallerais - Actualité de Pascendi : l’hydre moderniste toujours vivante.
____________
Pour vous abonner ou vous désabonner de la lettre d’information Virgo-Maria, veuillez remplir le formulaire disponible sur notre site http://www.virgo-maria.org/
[1] Nous rappelons ce que nous disions dans un précédent VM, le clan des abbés de Suresnes (Abbé Coccault-Duverger et abbé Celier) ont voulu censurer cette conférence de Mgr Tissier (comme tout le Symposium) en évitant de l’enregistrer et de devoir ainsi en diffuser l’enregistrement. L’abbé Coccault-Duverger prétexté vouloir publier un livre magnifique de ce Symposium, sachant très bien qu’ainsi, pendant un an au moins, le temps d’obtenir la signature de Mgr Fellay pour le ralliement, le réquisitoire de Mgr Tissier de Mallerais contre le ralliement ne circulerait pas et resterait confiné dans un tout petit cénacle. Cette technique de censure, pratiquée par le petit clan des infiltrés qui tiennent la FSSPX, commence désormais à devenir très visible. Elle avait déjà été pratiquée (comme nous l’avions signalé en janvier) lors du Congrés Si si No no des infiltrés de la FSSPX qui s’était tenu à Paris en début janvier 2007. A l’époque c’est Mgr Fellay qui avait fait les frais de cette censure. Nous constatons à quel point nous avions raison de dénoncer cette pratique, car près d’un an plus tard, la conférence gênante de Mgr Fellay n’a toujours pas été publiée par l’abbé du Chalard, l’agent romain de l’abbé infiltré Schmidberger. Bref, le circuit de l’infiltration et de la censure au sein de la FSSPX, est devenu une affaire rôdée.
[3] http://www.virgo-maria.org/Documents/eveques/mgr-tissier/27-Juin-2002-Sermon-de-Mgr-Tissier-a.htm
[4] http://www.virgo-maria.org/Documents/eveques/mgr-tissier/27-Juin-2002-Sermon-de-Mgr-Tissier-a.htm
[6] http://www.virgo-maria.org/articles/2007/VM-2007-10-15-A-00-Blason_Williamson_Cunctator.pdf : Citation de ce message :
Nous avions déjà signalé dans un message du 18 décembre 2006, en commentant la création de l’Institut du Bon Pasteur par Rome, que la symbolique du Bon Pasteur est reprise par le 18° degré Rose+Croix de la maçonnerie, et nous avions donné la signification que, selon l’ancien « évêque » de l’Eglise catholique gnostique (sic) Jules Doinel, donnent les maçons de cette « symbolique », nous la reproduisons ci-dessous :
« Le mystère luciférien de la Rose+Croix
La symbolique de la rose et de la croix devient négatrice de la Rédemption accomplie par l’adorable sacrifice de Notre Seigneur Jésus-Christ, elle se veut le cachet du silence apposée sur cette Rédemption efficace, elle vise à obstruer l’écoulement des grâces sacramentelles que les rosicruciens tiennent en abomination.
« Que signifie donc la Rose du silence apposée sur la Croix et sur celle place de la Croix où reposait la tête couronnée d'épines du Seigneur ? Elle signifie le cachet de l'annulation sur la Rédemption. La Rose plaquée à la croix n'est autre chose que l'annulation de l'œuvre de la Croix. Et seul, Lucifer a pu avoir cette pensée. Seul il a pu concevoir cette théorie monstrueuse. » J.Doinel
Et Jules Doinel cite un discours prononcé dans une arrière-loge :
« Ce moyen sera donc de cacheter (sic) la Croix, comme on cachète un testament précieux qu'on veut rendre inutile. Nous mettrons donc sur la Croix, le cachet de la Rose. NOUS IMPOSERONS SILENCE A LA CROIX. Et la croix silencieuse ne parlera plus aux hommes d'un salut et d'un devoir, qui ne sont ni le devoir qui nous incombe, ni le salut que nous attendons. D'un autre côté, le catholicisme privé de la Croix et des fruits de la Croix, qui sont la charité, l'abnégation, la patience, le pardon des injures et la réforme de la vie individuelle comme de la vie sociale. Le catholicisme perdra son prestige et son action sur les esprits cultivés, d'abord; sur les masses, ensuite. Cachetons la Croix. » J. Doinel
Lorsque les rosicruciens parsèment leurs œuvres de rose et de croix, n’y voyons nul acte de piété, mais bien plutôt ce « cachet » par lequel ils signent leur œuvre d’extinction des grâces qui coulent du Sacrifice de la Croix, par lequel ils entendent empêcher que l’eau et le sang ne coulent du côté du Corps de Notre Seigneur Jésus-Christ, sous la déchirure de la lance. »[3]
Dans ce même message du 18 décembre 2006, nous avions également relevé ceci, le site Dici.org ayant publié une image d’une rose et d’une croix pour illustrer le « bouquet spirituel » sacrilège[4] :
« Le « bouquet » spirituel est devenu une « gerbe magnifique » de roses… de Rose+Croix ?
La manœuvre du ralliement de la FSSPX a connu une accélération, dès la réélection de Mgr Fellay le 12 juillet 2006, par le lancement de l’imposture sacrilège du « bouquet » spirituel, par lequel il a été demandé aux clercs et aux fidèles de prier un million de chapelets pour que la Très Sainte Vierge Marie accorde à Ratzinger la « force de libérer le rite de Saint Pie V ».
En publiant les résultats de ce « bouquet », l’abbé Lorans a affiché sur le site Dici.org[5] le symbole suivant, en l’appelant ce « bouquet » une « gerbe magnifique » :
Le montage sur la photo du "bouquet spirituel" : une rose + une croix et puis sur la croix du chapelet, non pas Notre Seigneur crucifié, mais le PX (raccourci de Pax et Pax Christi ) que l'on retrouve sur le cierge pascal ainsi que sur les nouvelles éditions de missels depuis plusieurs années. Coïncidence remarquable ce PX est à rapprocher d’un autre, le Pax Vobis de la salutation des Rosicruciens.
Il est clair, à la lumière du texte de Jules Doinel que nous venons de citer, que ce symbole affiché sur Dici.org peut souffrir une lecture bien différente, et à son insu, de celle que prétend lui donner l’abbé Lorans, comme cela est le cas pour les symboles que les rosicruciens se sont appropriés.
Que donnerait une telle lecture rosicrucienne ?
S’il devait être avéré que cette image manifeste un symbole rosicrucien (la rose du silence scellée sur la croix), cette symbolique exprimerait que la finalité réelle du « bouquet » serait de parvenir ultimement à nier les effets salvateurs de la Rédemption en coupant les fruits du Sacrifice, car la capture de la FSSPX à laquelle doit mener le Motu Proprio (fruit demandé par la prière du « bouquet ») permettrait aux « antichrists » (cf. Mgr lefebvre) de Rome de prendre le contrôle de la FSSPX et de couper la transmission du Sacerdoce valide. Ce qui réaliserait ainsi la devise INRI : I(esus) N(azarenus) R(esurrexit) I (ncassum) : C’est vainement que Jésus le Nazaréen est ressuscité. Les Roses+Croix qui poursuivent de leur haine la messe et le Saint Sacrifice des autels auraient ainsi, par un mouvement qui aurait pris l’apparence de la piété (chapelet), réussi à détruire la transmission du Sacerdoce perpétuée le 30 juin 1988 par Mgr Lefebvre et à interrompre le sacrifice de la croix qui se renouvelle sur nos autels. De plus, les Rose+Croix qui auraient inspiré le « bouquet », seraient alors parvenu à enclencher ainsi la destruction finale du Sacerdoce, tout en se moquant de la Très Sainte Vierge Marie, Mère du Sacerdoce et en feignant de lui attribuer le « miracle » du Motu Proprio Tridentin. Ce serait véritablement de l’Art Royal. Et le PX serait, dans cette interprétation, la touche finale, la signature de leur œuvre.
Nous ne mettons pas en cause l’abbé Lorans, simplement nous croyons, par contre, qu’au sein du Vatican actuel se trouvent des rosicruciens et alors nous nous demandons qui, à Rome, a inspiré cette imposture du « bouquet » ? Qui a influencé la symbolique choisie pour communiquer sur le résultat de ce « bouquet » ? Car un montage photographique plus adéquat eut été facile à réaliser. Il y a sans doute une influence romaine derrière tout cela, et il importe de savoir laquelle précisément ainsi que de découvrir ses relais. »
,
[8] Noumène : du terme allemand, désigne l’objet de la raison, la réalité intelligible, par opposition au phénomène qui est la réalité sensible.
[9] « Précis d’histoire de la philosophie » F.-J. Thonnard, A.A., 1937, p 665
[10] « Précis d’histoire de la philosophie » F.-J. Thonnard, A.A., 1937, p 666
[11] « la raison ne peut connaître, d’après Kant ni l’existence, ni les perfections de Dieu. C’est donc ruiner ce que l’on appelle la théologie naturelle, la théodicée, la connaissance de Dieu par la simple raison. » Mgr Tissier, 11 novembre 2007
[12] http://www.virgo-maria.org/Documents/eveques/mgr-tissier/27-Juin-2002-Sermon-de-Mgr-Tissier-a.htm
[13] « Maçonnerie et sectes secrètes : le côté caché de l’histoire » Epiphanius, Courrier de Rome, 2005, p 273
[14] « Maçonnerie et sectes secrètes : le côté caché de l’histoire » Epiphanius, Courrier de Rome, 2005, p 275
[15] http://www.virgo-maria.org/index_sermons_abbe_Marchiset.htm?PHPSESSID=33e604a9d97ec2e54adf47496d50e8ef
[16] Concept absurde par ailleurs
[17] Cf. les trois messages VM des 17 septembre et 02 octobre 2007 :
http://www.virgo-maria.org/articles/2007/VM-2007-10-02-C-00-Societes_secretes_europeennes.pdf
http://www.virgo-maria.org/articles/2007/VM-2007-09-17-A-00-Mgr_Williamson_Muggeridge.pdf
http://www.virgo-maria.org/articles/2007/VM-2007-09-17-B-00-Mgr_Williamson_Actions_US.pdf
[18] Cf. les trois messages VM des 15 et 18 octobre et 03 novembre 2007 :
http://sww.virgo-maria.org/articles/2007/VM-2007-10-15-A-00-Blason_Williamson_Cunctator.pdf
http://www.virgo-maria.org/articles/2007/VM-2007-10-18-A-00-Coat-of-arms_Williamson_Cunctator.pdf
http://www.virgo-maria.org/articles/2007/VM-2007-11-03-B-00-Anglicans_Rose_Croix-FM.pdf
[19]Cf. les quatre messages VM des 20 octobre, 01, 10 et 13 novembre 2007 :
http://www.virgo-maria.org/articles/2007/VM-2007-11-13-A-00-Bond_Williamson.pdf
http://www.virgo-maria.org/articles/2007/VM-2007-11-10-D-00-Schmidberger-Urrutigoity.pdf
http://www.virgo-maria.org/articles/2007/VM-2007-11-01-A-00-Williamson-Urrutigoity.pdf
http://www.virgo-maria.org/articles/2007/VM-2007-10-20-A-00-Vatican-Homosexuel.pdf
[20] Déjà à l’automne 2004, Mgr Williamson avait jeté le masque en tentant une tentative de déstabilisation de Mgr Fellay
[21] Transcription depuis l’enregistrement de la conférence disponible sur Virgo-Maria.org :
http://www.virgo-maria.org/page9.htm
Les titres et intertitres sont de Virgo-Maria.org