Virgo-Maria.org

CAPITAL : Lettre ouverte solennelle des fidèles aux quatre évêques de la FSSPX

http://www.virgo-maria.org/articles/2006/VM-2006-10-10-A-00-Appel_aux_quatre_eveques_de_la_FSSPX.pdf

Qui et Pourquoi, depuis la mort de Mgr Lefebvre en 1991, a détourné la finalité surnaturelle de l’OPERATION-SURVIE des sacres de 1988, pour assigner à la FSSPX ce FAUX objectif prioritaire de la «ré-conciliation» avec la Rome conciliaire (en fait la «ré-conciliarisation» de la FSSPX) ?

Qui a, depuis 2000, PROMU, et Pourquoi, le FAUX préalable de l’autorisation de la messe de Saint Pie V ?

Pourquoi n’a-t-on pas posé la VRAIE question du rétablissement du VRAI Sacerdoce de VRAIS prêtres, ordonnés par des Evêques VALIDEMENT sacrés selon le rite VALIDE des Saints O rdres ?

Qui a INVENTE, et POURQUOI, le faux préalable de la levée des «excommunications» ?

Pourquoi n’a-t-on pas posé la VRAIE question de l’abrogation de Pontificalis Romani INVALIDE de 1968 et du rétablissement du vrai rite de la consécration épiscopale VALIDE d’avant 1968?

A quoi servirait-il, en effet, de faire dire le VRAI rite de la messe par de FAUX prêtres ?

Serait-ce donc qu’après avoir obligé de VRAIS prêtres à dire une FAUSSE messe, l’on veuille désormais faire dire la messe du VRAI rite par de FAUX prêtres ?

Serait-ce que l’on veuille «concilier» les VRAIS prêtres qui disent encore la VRAIE messe avec un clergé aussi INVALIDE que le FAUX CLERGE ANGLICAN ?

Gaude, Maria Virgo, cunctas hæreses sola interemisti.

(Tractus Missæ Salve Sancta Parens)

vendredi 11 janvier 2008

Ce message peut être téléchargé au format PDF sur notre site http://www.virgo-maria.org/.

L’abbé Méramo (FSSPX) dénonce la ruse diabolique de Benoît XVI

L’ancien supérieur du District d’Espagne de la FSSPX dénonce la ruse et les visées modernistes de Ratzinger dans le Motu Proprio :« le démon tente, tel qu’un ange de lumière »

Le slogan trompeur de Mgr Fellay (« Benoît XVI venait de reconnaître que le rite traditionnel n’avait jamais été abrogé ») est mort. Le prélat suisse se ressaisira-t-il ?

Mgr Fellay subjugué par le fourbe Ratzinger à Castel Gandolfo le 29 août 2005

Mgr Fellay se libérera-t-il du charme captif du serpent Ratzinger que relaie son entourage d’infiltrés ?

Dans son numéro 223 de son bulletin Tychique, Monsieur Max Barret[1], nous fait découvrir un texte de l’abbé Méramo :

« M. l’abbé Basilio Meramo m’a communiqué le texte qu’il a rédigé à l’intention des fidèles de son Prieuré d’Orizaba « Mexique). Avec son autorisation je le diffuse car il confirme l’attitude de ceux qui s’opposent à tout accord avec Rome. » Max Barret, Tychique n°223

Dans un précédent texte[2] du 4 août 2007, l’abbé Méramo (prieur de la FSSPX au Mexique) avait déjà produit une analyse du Motu Proprio où il démontrait combien, par son article 1, le Motu Proprio était une imposture en prétendant unir deux formes liturgiques dans un « même et unique rite » deux rites qui sont incompatibles : le rite catholique et infiniment respectable dit de Saint Pie V et le rite artificiel dit de Paul VI et inventé de toute pièce par des faiseurs de rites modernistes en 1969 et dans les années qui précédèrent :

« Or, il n’existe même pas d’égalité de droit (ce qui serait déjà baisser les armes) sinon pire encore, mais des droits inégaux (…) Cela revient à affirmer que la concubine est la femme ordinaire (de tous les jours) et l’épouse légitime (épouse extraordinaire, celle des jours exceptionnels) »

« Avec tout cela l’on fait en sorte, en raison du privilège obtenu, de payer le prix de la reconnaissance de la concubine et d’accepter, bien que l’une étant l’ordinaire et l’autre l’extraordinaire qu’elles soient toutes les deux les servantes d’un même Seigneur. Quelle plus grande entourloupe que celle d’un démon habillé en ange de lumière ? » Abbé Méramo (FSSPX), 4 août 2007

En cela l’ancien supérieur du District d’Espagne énonçait une évidence à laquelle tout esprit logique et sérieux ne peut que convenir.

Dans son nouveau texte, l’abbé Méramo montre que la prétention de continuité que Ratzinger entend établir entre l’ancien et le nouveau rite de la messe relève d’un procédé subtil et diabolique tendant à nier toute rupture et à mieux faire accepter la révolution liturgique dans son essence, selon la méthode bien connue du coagula. Nous ajouterons que la même opération fut menée chez les Anglicans, après la révolution liturgique audacieuse de l’archevêque apostat Cranmer, un mouvement de « retour à la Tradition » fut initié qui avait pour but de consolider les acquis de la révolution. Le discours de l’abbé Barthe aujourd’hui est l’illustration même de ce coagula liturgique, cette négation de la rupture[3], puisqu’il entend faire accepter l’escroquerie d’un Ratzinger dans la continuité du Pape Pie XII.

L’ânerie du slogan « Benoît XVI a reconnu que le rite traditionnel n’avait jamais été abrogé »

Depuis cette critique, et puisque de nombreuses autres ont fleurit en juillet, notamment après la prise de position ferme de l’abbé Aulagnier contre le Novus Ordo Missae, Mgr Fellay avait battu en retraite alors qu’il venait de se couvrir de ridicule par des Te Deum et sa conférence de Buenos Aires en août.

Découvrant que le monde de la Tradition n’avait pas la naïveté du supérieur de la FSSPX, et qu’il n’était pas aussi manipulable qu’il le pensait, l’entourage de l’évêque suisse semble alors l’avoir incité à se murer dans un silence automnal sur le sujet. L’ancien enfant de chœur d’Ecône en sorti pour battre en retraite sur une position de repli, minimaliste, en ânonnant partout que :

« Benoît XVI venait de reconnaître que le rite traditionnel n’avait jamais été abrogé » !

Et pourtant les faits historiques sont établis, Montini-Paul VI a promulgué en 1969 le nouveau missel romain comme obligatoire, ayant « force de loi », « nonobstant (…) les Constitutions et Ordonnances apostoliques données par nos Prédécesseurs et toutes les autres prescriptions mêmes dignes de mention spéciale et pouvant déroger à la loi» :

« Pour terminer, Nous voulons donner force de loi à tout ce que Nous avons exposé plus haut sur le nouveau Missel romain. En promulguant l'édition officielle du Missel romain, Notre prédécesseur saint Pie V présentait celui-ci comme un instrument de l'unité liturgique et un témoin de la pureté du culte dans l'Eglise. Tout en laissant la place dans le nouveau Missel, selon l'ordre du IIe Concile du Vatican « à des différences légitimes et à des adaptations (15) », Nous espérons cependant que ce Missel sera reçu par les fidèles comme un signe et un instrument de l'unité mutuelle de tous: de la sorte, dans la grande diversité des langues, une même et unique prière montera vers le Père des cieux, par notre grand-prêtre, Jésus-Christ, dans l'Esprit, comme « un encens d'agréable odeur ».


 Nous ordonnons que les prescriptions de cette Constitution entrent en vigueur le 30 novembre prochain de cette année, premier dimanche de l'Avent.


 Nous voulons que ce que Nous avons établi et prescrit soit tenu pour ferme et efficace, maintenant et à l'avenir, nonobstant, si c'est nécessaire, les Constitutions et Ordonnances apostoliques données par nos Prédécesseurs et toutes les autres prescriptions mêmes dignes de mention spéciale et pouvant déroger à la loi.

Donnée à Rome, près de Saint-Pierre, le Jeudi saint « in Cena Domini », 3 avril 1969, sixième année de Notre Pontificat. »

En 2007 Ratzinger prétend à tort que les deux formes, l’une immémoriale et utilisée pendant plus de 16 siècles, et l’autre extraite d’un « fatras de compilation » (expression de Dom Botte) de textes Alexandrins, faussement attribuée à Hyppolite de Rome, que ces deux formes constituent un « unique et même rite » ?

Oui, mais il faut répéter avec les ânes : « Benoît XVI a reconnu que le rite traditionnel n’a jamais été abrogé » !

En 2007, le Motu Proprio ne souffle pas un mot de la Bulle Quo Primum par laquelle Saint Pie V a promulgué à perpétuité le rite Tridentin ?

Oui, mais il faut hennir : « Benoît XVI a reconnu que le rite traditionnel n’a jamais été abrogé » !

En 2007, le Motu Proprio est totalement muet sur les Saints Ordres, condition de tout Sacerdoce sacramentellement valide ?

Oui, mais il faut répéter comme des gamins au seuil de l’âge de raison : « Benoît XVI a reconnu que le rite traditionnel n’a jamais été abrogé » !

Par ses initiatives, l’abbé Lorans, le « conseiller en communication » et agent du G.R.E.C., ruine par étapes le crédit de Mgr Fellay

Conscient que l’ânerie d’un tel slogan pour esprit simplet qui en rendait l’effet bien éphémère, l’entourage d’infiltrés qui encercle Mgr Fellay n’ignorait pas que le terrain de repli ainsi conseillé à Mgr Fellay, paraissait était peu solide et friable. A tel point que son « conseiller en communication », l’agent du G.R.E.C., nous voulons nommer l’abbé Lorans, orchestra, telle une diversion, le minable diaporama immobilier de Villepreux, ce qui avait pour but visible de tenir Mgr Fellay à l’écart de toute contestation des fidèles en France, lors de sa visite en octobre.

Mais cette « idée géniale » du poison-pilote de Mgr Fellay allait contribuer à ruiner encore davantage l’autorité de Mgr Fellay. Il faut dire que des mois et des mois de mensonge[4] de la part de Mgr Fellay associent désormais à son nom et à sa personne une telle réputation de duplicité et de Machiavel de sacristie qu’elle le précède partout.

A peine a-t-on prononcé le nom de « Mgr Fellay » devant un abbé de la FSSPX en France aujourd’hui, qu’un raidissement imperceptible se fait sentir, l’œil devient méfiant et l’esprit en alerte, prêt à interpréter des intentions cachées derrière les propos de l’évêque suisse qui sont rapportées. Soumis à son entourage d’infiltrés modernistes, il subit les retombées néfastes de leurs agissements qui ont fini par attacher à l’image du prélat le mot de « Duplicité ».

Autant dire qu’ainsi entouré, il n’inspire aucune confiance, et que si, chez les clercs de la FSSPX, la critique privée s’arrête encore au bord des lèvres, tournant dans la bouche une huitième fois, elle ne consent à rester muette qu’en raison du climat de terreur et de la police de la pensée que le petit réseau des infiltrés fait régner sur la masse des abbés, « au nom de l’obéissance » à celui-là même qu’ils manoeuvrent à leur guise par le mirage enfantin du « bon Ratzinger providentiel » .

Le fossé se creuse chaque jour davantage entre Mgr Fellay et Mgr Lefebvre

L’on ne peut que constater qu’objectivement il s’agit du jour et de la nuit avec l’attitude de Mgr Lefebvre, le consécrateur de Mgr Fellay, qui, il faut le reconnaître, s’exprimait avec une angoisse sensible devant le caractère dramatique de la situation et de l’immense responsabilité qui lui incombait. C’est cette même angoisse, cette même conscience des comptes qu’il aurait à rendre devant Dieu des âmes et de la pérennité du Sacerdoce dont, en tant qu’évêque, la situation historique l’avait rendu dépositaire, qui le hantait au point de le réveiller la nuit. Des confidences existent là-dessus.

Et c’est une veille nocturne qui lui inspira la salutaire rétractation du mois de mai 1988, par laquelle, à Rome, il referma la porte de l’Enfer conciliaire qu’il n’aurait jamais dû ouvrir. Avec le recul de l’histoire, cette nuit d’angoisse de Mgr Lefebvre reste le signe que cette porte des « discussions » avec la Rome des anti-christ devait restée scellée. Cette porte à peine franchie, fut donc immédiatement et salutairement retraversée, comme une visite très dangereuse dans l’antre de l’Enfer, au royaume des Ombres, à la table de Lucifer.

Dominé par l’abbé Lorans et combattu subtilement par Mgr Williamson, Mgr Fellay entraîne progressivement dans sa ruine la FSSPX et les âmes qui en dépendent

Un tel talent de l’abbé Lorans à déstabiliser politiquement l’image de celui qu’il prétend servir, est si remarquable, que l’on pourrait même se demander si sa « stratégie de communication » issue du G.R.E.C. et qu’il réussit avec le plus grand succès à faire appliquer par Mgr Fellay ne procèderait pas d’une volonté cachée d’affaiblir la FSSPX, tant elle éloigne celle-ci progressivement du crédit dont elle pouvait encore bénéficier du vivant de Mgr Lefebvre. Et tout cela rejaillit sur les âmes qui dépendent d’elles.

Et ce n’est pas l’ex-anglican Mgr Williamson qui s’en plaindra dans la partie de revers qu’il joue, lui l’opposant réel à Mgr Fellay, celui qui sortit de l’ombre tel un challenger dans une mémorable conférence sur laquelle nous allons revenir[5].

Après l’esquive fuyante de Villepreux en octobre, le super-modernisme de Ratzinger mis à nu à Paris en novembre

Et puis vinrent les déclarations de Mgr Tissier de Mallerais à Paris le 11 novembre, fête de la Saint Martin, où, citations récentes et anciennes à l’appui, il démontra le super-modernisme de Ratzinger. Où il livra un schéma d’analyse, une grille de lecture philosophique de la pensée de Ratzinger qui montrait que pour cet hyper-moderniste, les dogmes ne sont plus que des symboles, et que Ratzinger est le chantre éminent d’une église gnostique, une contrefaçon de l’Eglise catholique, prolongeant et amplifiant la redoutable contrefaçon d’Eglise catholique que constitue depuis cinq siècles la secte anglicane.

Cette conférence du 11 novembre a rétabli en partie la réalité de ce qu’est réellement Ratzinger en lui enlevant une partie de ses déguisements trompeurs.

Le masque arraché, la fourberie de Ratzinger apparaît bien hideuse

Maintenant, bien des esprits se sont dégrisés des Te Deum obligatoires du 8 juillet et la réalité apparaît de plus en plus évidente. Le roi est nu. Et la véritable personnalité de l’hyper-moderniste Ratzinger se dessine avec de plus en plus de précision et de netteté : celle d’un homme rusé et subtil, « d’une intelligence affinée et perspicace », bref un démon déguisé en ange de lumière, à l’image de l’architecte du projet dont il s’est fait l’exécuteur, c’est-à-dire Lucifer. Ce Lucifer qu’adorent les loges illuministes dont Ratzinger accomplit le plan. Et cette presque virtuosité du bavarois à tromper, apporte un certificat encore supplémentaire de sa malice quasiment diabolique. Car il y a quelque chose d’une inspiration préternaturelle derrière une telle fourberie.

Alors même que le projet œcuménique atteint des sommets d’apostasie à Naples, dans la mosquée bleue d’Istanbul, bien pire qu’à Assise en 1986, l’intelligence maléfique et séductrice de l’ancien théologien de Tübingen vide les placards des sacristies : jamais le tissu n’a été aussi doré, les mitres aussi vénérables, empruntées aux Papes anti-libéraux, désormais le fourbe porte même des chapes ornées de fleur de lys !

Cet abbé Ratzinger est un fourbe. Il n’a jamais rien abjuré de ses hérésies et des apostasies : ni Vatican II, ni Assise, ni l’attentat de la repentance de l’an 2000 contre la sainteté de l’Eglise catholique, ni les rites invalides des saints Ordres de 1968, pourtant devenus la « risée des savants ».

Dans son texte récent, l’abbé Méramo montre et dénonce cette fourberie de Ratzinger à travers la promulgation du Motu Proprio.

Déjà anciennement redevable à l’abbé Méramo, Mgr Fellay reprendra-t-il le combat de Mgr Lefebvre où celui-ci l’a laissé ?

Mgr Fellay serait bien inspiré de le méditer, lui qui ne fut élu supérieur général de la FSSPX en 1994 que par suite de l’intervention publique de l’abbé Méramo contre l’abbé Schmidberger en plein chapitre général.

« Qui t’a fait roi ? » aurait pu dire l’abbé Méramo à Mgr Fellay, qui se trouve devoir aujourd’hui, de par cette intervention d’alors, assumer de grandes responsabilités historiques. Cette nouvelle intervention de l’abbé Méramo, dissipera-t-elle le nuage de fourberie dans lequel le prélat suisse s’est laissé piéger, afin que ce dernier retrouve le sens de ses responsabilités historiques par rapport au salut des âmes ?

Continuons le bon combat

Abbé Michel Marchiset

PS : J'invite les lecteurs de cette lettre à consulter mes sermons dominicaux, dont le dernier, qu'ils pourront lire en cliquant sur le lien suivant :

http://www.virgo-maria.org/index_sermons_abbe_Marchiset.htm

Texte de l’abbé Méramo (FSSPX, Prieur de Vera Cruz – Mexique)

sur la ruse du Motu Proprio

Sous apparence de bien, le démon tente, tel qu’un ange de lumière

Les Saintes Ecritures nous avertissent que bien souvent Satan, sous l’aspect d’un Ange de lumière (Ange du bien en apparence), séduit les fidèles en recherchant, tel un lion rugissant autour de nous et en observant qui il peut dévorer, d’où les exhortations de Saint Pierre à une vigilance continuelle.

Or, un grand nombre (peut-être bien la grande majorité) des défenseurs de la Tradition et de la Sainte messe de toujours, ont vu, dans le Motu Proprio de Benoit XVI un bien en affirmant (en reconnaissant) que la Messe Tridentine ou dite de St Pie V n’a jamais été abrogée, et que cela ouvre un horizon de perspectives, de grands espoirs qui débouchent sur un optimisme flatteur, comparable à la rosée tombant sur un terrain âpre et friand, au sein d’un reverdissement espéré.

Mais si nous nous plaçons sans passion et avec attention au point de vue de la Foi, nous nous apercevons du mirage que nous offre une réalité volatile qui se dissipe et disparait devant nos yeux.

Rien de mieux, ni de plus perspicace, ne pouvait avoir lieu que de proposer (mettre en avant) une reconnaissance louable conforme à la vérité que les traditionalistes et Monseigneur Lefebvre ont toujours affirmée : Que la Messe traditionnelle n’a jamais été abolie, en droit, bien que supprimée dans les faits d’une manière abusivement autoritaire.

La reconnaissance subtile et intelligente de Benoit XVI du fait que la Messe ancienne n’a jamais été abolie revêt des airs de triomphe à première vue, mais c’est en réalité le moyen le plus effronté et le plus efficace de satisfaire son désir le plus profond et le plus cher de se mettre en harmonie avec ses optiques modernistes les plus viscérales, tel un ange de lumière sous apparence de bien, que même pas bon nombre de progressistes n’ont su mesurer et apprécier dans leurs gesticulations fanatiques.

La vérité est que si Benoit XVI (d’une intelligence affinée et perspicace) prétend légitimer la Nouvelle Messe en la faisant passer comme une expression, digne de foi, du rite romain de l’Eglise, on ne peut pas continuer, d’une manière absurde, à affirmer que la Messe Tridentine a été abrogée, laquelle, en vertu du simple fait historique et dogmatique, a été par excellence l’expression du rite romain (promulguée à perpétuité); d’un point de vue historique on ne peut admettre l’existence, comme lui-même l’affirme dans sa propre autobiographie, d’une rupture schismatique comme celle-ci en train de s’établir jusqu’à maintenant ; il convient donc que les torts soient redressés. Telles sont ses propres paroles: “Le second grand évènement au début de mes années à Ratisbonne a été la publication du missel de Paul VI, avec l’interdiction quasi complète du missel précédent… J’étais cependant perplexe vis-à-vis de l’interdiction du missel ancien, car une chose semblable ne s’était jamais produite auparavant dans l’histoire de la liturgie… Il n’est pas possible par conséquent, de parler de fait d’une interdiction des missels antérieurs et jusqu’alors légitimement valides. A présent, au contraire, la promulgation de l’interdiction du Missel qui s’était célébré tout au long des siècles depuis l’époque des sacramentaux de l’Eglise antique, a constitué une rupture dans l’histoire de la liturgie dont les conséquences ne pouvaient être que tragiques.” (Joseph Ratzinger, Mi Vida, éd. Encuentro, Madrid 205 p.148-149).

Tout ceci montre clairement que pour le Cardinal Ratzinger, tout ceci relevait depuis lors d’une rupture qu’il n’était historiquement plus possible de soutenir sérieusement. Il convenait donc de résoudre le problème, d’autant plus que si, avec une sibylline astuce et sagacité, son objectif était de montrer que la Nouvelle Messe est la continuation et l’expression légitime du rite romain de l’Eglise. Il ne pouvait pas se permettre le luxe stupide d’une rupture tragique, même ne serait-ce qu’en apparence.

Son œcuménisme dialectique très ingénieux ne le lui permettait pas, d’où le fait que s’il prétend faire passer la Nouvelle Messe comme légitimement romaine, comme étant son expression légitime, telle la face d’une même pièce, il lui était - et il lui est - impossible de continuer à affirmer que l’autre face de la même pièce, bien que n’étant pas la face principale (la Messe Tridentine), ne l’est pas. Si les deux messes sont l’expression d’un même rite romain, il est évident que l’on ne peut pas continuer à faire valoir l’argument sot et stupide qui consiste à dire que la Messe ancienne était interdite ou abolie, à plus forte raison si l’on veut faire passer la Nouvelle Messe (batarde et protestantisée selon les qualificatifs de Mgr Lefebvre) comme expression légitime du rite romain, comme le fut historiquement (et même dogmatiquement) l’Ancienne Messe.

De plus, il n’est pas possible de tolérer, dans ses visées d’amalgame (coagula) dialectique œcuménique, de laisser transparaitre la moindre once de rupture (ou de schisme liturgique historique) susceptible d’empêcher sa synthèse dialectique. C’est pourquoi le Cardinal Ratzinger se permet d’affirmer en conformité avec ses désirs les plus profonds : “Pour la vie de l’Eglise, sont d’une urgence dramatique, un renouveau de la conscience liturgique, une réconciliation liturgique qui reconnaisse à nouveau l’unité de l’histoire de la liturgie et qui comprenne le Concile Vatican II, non comme rupture sinon comme une phase évolutive”. (Ibid. p. 150).

Dès lors, apparait de toute évidence ce qui constitue le véritable motif de la reconnaissance de la non abrogation de la Messe Tridentine, c’est le fameux un pas en arrière, deux pas - plus grands et plus profonds - en avant.

Il serait ridicule de penser que, selon les mots même du Cardinal Ratzinger, son apparent changement de position est dû à un rapprochement vers la Messe Tridentine, vers la Tradition. Non, bien au contraire. Il s’agit de consolider et de légitimer la Nouvelle Messe et le Concile Vatican II, dépourvus de ruptures tragiques ou dramatiques mais conçus en revanche comme une suave et douce évolution, et de faire en sorte qu’ils soient par tous, reconnus, admis et acceptés d’une manière pacifique.

Ce que l’on prétend faire c’est montrer avec douceur et fermeté que ni la Nouvelle Messe, ni le Concile Vatican II ne constituent un schisme ou une rupture liturgique d’aucune sorte (ni doctrinale) mais sont le fruit d’une évolution vitale qu’il convient d’assumer et d’accepter en tant qu’expression légitime de l’Eglise. Ainsi la Messe Tridentine devient l’expression antique et extraordinaire d’un passé légendaire, et la Nouvelle Messe, l’expression ordinaire d’un présent reluisant et d’un avenir vital. L’on ne peut pas être à la fois plus subtil, sagace et intelligent pour parvenir à annuler sans drame ni douleur, la légitime résistance du glorieux combat pour la défense de la Messe de toujours et de l’infaillible Tradition de l’Eglise Catholique, Apostolique et Romaine que le modernisme, par le biais d’un embrassement œcuménique, veut faire disparaitre sans traces de cadavres mal odorants et honteux. La démocratie ne l’admet pas, ni ne l’endure ni ne le tolère, car uniquement l’on détruit ce que dialectiquement et diaboliquement l’on remplace.

Basilio Méramo Pbro.

13 Décembre 2007

____________

Pour vous abonner ou vous désabonner de la lettre d’information Virgo-Maria, veuillez remplir le formulaire disponible sur notre site http://www.virgo-maria.org/



[1] barret.max@free.fr

[2] http://www.virgo-maria.org/articles/2007/VM-2007-08-15-B-00-Abbe_Meramo_MP.pdf

http://www.virgo-maria.org/articles/2007/VM-2007-08-17-A-00-Williamson-Tanouarn-Meramo.pdf

[3] http://caelumetterra.hautetfort.com/archive/2008/01/09/mediator-dei-presentee-par-l-abbe-barthe.html :

« Un nouveau livre vient de sortir aux éditions de L'Homme Nouveau : l'encyclique Mediator Dei, précédée d'une très importante présentation de l'abbé Claude Barthe. Le 20 novembre 1947, Pie XII publiait Mediator Dei, l’une des quatre grandes encycliques de son pontificat, dans une situation alarmante pour la liturgie romaine. Dans cette encyclique, Pie XII cherchait à éviter les ruptures qui se sont produites deux décennies plus tard. Une lecture attentive de Mediator Dei montrera pourtant la continuité entre cette encyclique et la constitution Sacrosanctum Concilium de Vatican II en 1963. Herméneutique de rupture ou herméneutique de continuité ? Dans un certain sens, Summorum Pontificum de Benoît XVI renoue avec la tradition liturgique dont Mediator Dei constitue une étape, et c’est aussi pour cela que cette encyclique de Pie XII mérite d’être relue avec la plus grande attention. (extrait de la quatrième de couverture) » Ce texte de l’abbé Barthe, typique de la fallacieuse « réforme de la réforme » illustre le coagula liturgique des révolutionnaires qui travaillent à effacer la véritable Tradition de l’Eglise

[4] Tout particulièrement l’imposture sacrilège du « bouquet spirituel » : http://www.virgo-maria.org/articles/2006/VM-2006-10-30-A-00-La_lettre_secrete_de_Hoyos_a_Mgr_Fellay.pdf

[5] Nous n’en disons pas plus pour l’instant. Mais le recoupement des faits sur Mgr Williamson est impressionnant.