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CAPITAL : Lettre ouverte solennelle des fidèles aux quatre évêques de la FSSPX
http://www.virgo-maria.org/articles/2006/VM-2006-10-10-A-00-Appel_aux_quatre_eveques_de_la_FSSPX.pdf
Qui et Pourquoi, depuis la mort de Mgr Lefebvre en 1991, a détourné la finalité surnaturelle de l’OPERATION-SURVIE des sacres de 1988, pour assigner à la FSSPX ce FAUX objectif prioritaire de la «ré-conciliation» avec la Rome conciliaire (en fait la «ré-conciliarisation» de la FSSPX) ? |
Qui a, depuis 2000, PROMU, et Pourquoi, le FAUX préalable de l’autorisation de la messe de Saint Pie V ? |
Pourquoi n’a-t-on pas posé la VRAIE question du rétablissement du VRAI Sacerdoce de VRAIS prêtres, ordonnés par des Evêques VALIDEMENT sacrés selon le rite VALIDE des Saints O rdres ? |
Qui a INVENTE, et POURQUOI, le faux préalable de la levée des «excommunications» ? |
Pourquoi n’a-t-on pas posé la VRAIE question de l’abrogation de Pontificalis Romani INVALIDE de 1968 et du rétablissement du vrai rite de la consécration épiscopale VALIDE d’avant 1968? |
A quoi servirait-il, en effet, de faire dire le VRAI rite de la messe par de FAUX prêtres ? |
Serait-ce donc qu’après avoir obligé de VRAIS prêtres à dire une FAUSSE messe, l’on veuille désormais faire dire la messe du VRAI rite par de FAUX prêtres ? |
Serait-ce que l’on veuille «concilier» les VRAIS prêtres qui disent encore la VRAIE messe avec un clergé aussi INVALIDE que le FAUX CLERGE ANGLICAN ? |
Gaude, Maria Virgo, cunctas hæreses sola interemisti.
(Tractus Missæ Salve Sancta Parens)
mardi 15 janvier 2008
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Une situation « explosive »
L’abbé Laguérie met en cause l’honnêteté intellectuelle
de Mgr Tissier de Mallerais :
C’est une « honte sans précédent pour la Fraternité », « qu’il quitte la Fraternité !», dit-il !
Faut-il voir la main de Mgr Williamson
derrière la montée au créneau de l’abbé Laguérie ?
APERCU DES FAITS
Le supérieur de l’IBP attaque Mgr Tissier pour sa critique de Ratzinger lors du symposium de la FSSPX à Paris le 11 novembre 2007[1] sur le centenaire de « Pascendi » de Saint Pie X, colloque qui était placé sous son haut patronage. L’abbé Laguérie l’accuse d’« anachronisme pervers», comme si Mgr Tissier avait abusé malignement son auditoire pour les tromper par des textes anciens de Ratzinger, qui dateraient de « 40 ans » et seraient désormais caducs.
Paradoxalement, cet abbé, un des anciens mutins expulsés de la FSSPX en 2004 pour insubordination et soutenu publiquement à Paris par l’ancien Anglican devenu évêque Mgr Williamson, se fait désormais le soutien fervent de Mgr Fellay et de la politique des infiltrés de ralliement de la Fraternité à la Rome apostate, en exigeant de lui des sanctions contre l’évêque français, Mgr Tissier, afin de le faire taire ou même de l’exclure.
L’ancien curé de Saint-Nicolas-du-Chardonnet attaque aussi l’abbé Chautard, aujourd’hui premier vicaire de l’abbé Beauvais à Saint-Nicolas, le traitant avec condescendance, et ridiculisant la « jeunesse » de l’abbé qui est par ailleurs professeur de philosophie à l’Institut Saint Pie X.
ANALYSE ET COMMENTAIRES
Une charge virulente sans précédent de l’abbé Laguérie contre Mgr Tissier de Mallerais
Dans une charge virulente qu’on ne lui avait plus connue depuis sa nomination par Ratzinger à la tête de l’IBP, l’abbé Laguérie, le bon apôtre, vient donc de s’en prendre très vivement sur son blog[2] à Mgr Tissier de Mallerais, piétinant allègrement toute politesse, et l’accusant d’avoir abusé les auditeurs du Symposium « Pascendi » qu’il patronnait à Paris le 11 novembre 2007 par une démonstration du supermodernisme opiniâtre de l’abbé apostat Ratzinger qui serait entièrement constituée d’« anachronismes » selon un procédé « pervers ».
De quoi s’agit ? Mgr Tissier a effectué une démonstration argumentée, à partir de l’ensemble des écrits de Joseph Ratzinger, et à la lumière de l’encyclique Pascendi du Pape Saint Pie X, d’où il démontre quelles sont les influences kantiennes, hégéliennes et toutes imprégnées de philosophie moderne, par lesquelles se caractérise le modernisme de l’actuel chef de l’église conciliaire. Et l’évêque français de la FSSPX conclut sa démonstration en montrant en quoi le théologien Joseph Ratzinger a toujours été, et est bel et bien resté dans ses écrits pertinaces un super-moderniste, au-delà même de tout ce qu’avait pu dénoncer Saint Pie X en 1907.
Or, bien que soigneusement documentés, les arguments de Mgr Tissier se trouvent avoir fortement déplus à l’abbé Laguérie, qui accuse son ancien confrère dans le Sacerdoce à la FSSPX, de multiplier les anachronismes :
« Un exemple récent de cet anachronisme funeste vient de nous être donné de haut parmi vos rangs. Dans la conférence qu’a donnée Tissier (je ne vois pas du tout pourquoi cet évêque aurait droit à un titre quelconque quand il se permet, dans l’indifférence générale et une honte sans précédent pour la Fraternité, de nommer le pape Benoît XVI « Ratzinger » sans exception et tout du long) les 9, 10 et 11 novembre dernier au symposium Pascendi à Paris. »
Selon l’abbé Laguérie, les citations de Mgr Tissier dateraient toutes de 40 ans :
« Tissier ne trouve, pour justifier toutes les épithètes qu’il décerne au Pape (rationaliste, libéral, moderniste etc.) que des citations de 40 ans. »
Et l’abbé Laguérie montre au passage son ignorance de la biographie de Ratzinger car il lui attribue le rôle de secrétaire de Rahner, alors qu’il fut, de 1962 à 1965, consulteur théologique auprès du cardinal-archevêque de Cologne Joseph Frings, qu'il aida à préparer ses interventions :
« Quand M. l’abbé Ratzinger était le secrétaire du Père Rahner au concile. »
Le procédé de Mgr Tissier serait « pervers » selon l’abbé Laguérie, ce qui met ainsi gravement en cause l’honnêteté intellectuelle de l’évêque sacré par Mgr Lefebvre, dont il fut le collaborateur de chaque instant, comme secrétaire du prélat :
« Nous savions déjà que la théologie hussites d’Ecône interdit à quiconque de s’améliorer, de se reprendre, a fortiori de se convertir (pensez-donc !). Mais qu’un évêque de la Fraternité commette, dans l’indifférence générale, un anachronisme aussi pervers est symptomatique de cette glaciation de la pensée. »
Et le Supérieur de l’Institut du Bon Pasteur qualifie ce travail fouillé de Mgr Tissier de « glaciation de la pensée ».
Mgr Tissier, a été le secrétaire personnel du fondateur de la FSSPX et en a écrit la biographie, il en est aujourd’hui considéré au sein de la même FSSPX comme le fils spirituel, ainsi que le rappelait l’abbé Duverger en introduisant Mgr Tissier avant sa conférence du 11 novembre 2007 :
«(…) Et vous êtes un des premiers, je dirais, fidèles, compagnon, fils spirituel de Mgr Lefebvre et vous avez une connaissance toute particulière de notre vénéré fondateur, de ce héraut dans la Foi, puisque vous l'avez fréquenté longuement, d'une façon très prochaine à Ecône, au séminaire d’Ecône, vous avez pris sa suite dans cet enseignement des actes du Magistère que donnait Monseigneur à ses séminaristes, vous avez pris la suite de Mgr Lefebvre au séminaire d’Ecône, vous êtes le biographe de Mgr (…) » Abbé Cocault-Duverger[3]
Alors même que Mgr Tissier était présenté comme le porte-parole posthume de Mgr Lefebvre, comme l’héritier qui en a recueilli l’enseignement et qui venait le dispenser au Symposium, l’abbé Laguérie va, tout au contraire accuser Mgr Tissier de trahir Mgr Lefebvre :
« Je ne veux pas entrer ici dans les présupposés psychiques qui président à une semblable dérive, qui doit faire se retourner Mgr Lefebvre dans sa tombe ! »
Et l’abbé Laguérie, lui le mutin de 2004, appelle Mgr Tissier à quitter la FSSPX, en l’accusant du prétendu « immense péché capital et impardonnable, cette lèpre des années 2000 », nous avons nommé l’innommable : le sédévacantisme’[4] :
« Qu’aurait fait Tissier avec Saint Pierre, même au soir de la résurrection ? Comment Tissier aurait traité le cas Saint Paul : il n’aurait été toute sa vie que le persécuteur des chrétiens, voilà tout. Si Tissier est sédévacantiste, qu’il ose le dire publiquement et quitte la Fraternité, qui ne l’est pas. Et s’il ne l’est pas, qu’il ait la décence et la politesse d’appeler le pape par son nom de pape ou par son titre. En attendant, trouvez-moi un texte de Mgr Lefebvre qui appelle le Pape Paul VI « Montini » ou Jean-Paul II « Woytila » et je recommencerai d’appeler Tissier (de Mallerais, s’il vous plait) « Monseigneur ». Vous n’avez pas assez souffert, non de non, quand les pires modernistes appelaient notre fondateur « Lefebvre » et avez-vous lu l’Evangile qui vous impose de ne jamais faire à autrui ce que vous ne voudriez pas qu’il vous fasse ? »
Pour qui a lu la conférence de Mgr Tissier, ces accusations de l’abbé Laguérie apparaissent vite d’autant plus odieuses qu’elles sont absolument sans aucun fondement, puisque, contrairement à ce qu’affirme le supérieur de l’IBP, Mgr Tissier a enchaîné des citations anciennes, mais surtout toutes fraîches, de Joseph Ratzinger, puisées dans les œuvres de cet apostat allant jusqu’à son tout récent livre « Jésus de Nazareth »paru il y a quelques mois.
Dans sa conférence Mgr Tissier s’est en effet particulièrement attaché a montrer la très grande cohérence, la très grande constance, la très obstinée opiniâtreté de la pensée et des écrits hyper modernistes de Joseph Ratzinger depuis Vatican II jusqu’à aujourd’hui.
Ce qu’a démontré Mgr Tissier de Mallerais : la poursuite incessante du modernisme par Joseph Ratzinger
Rétablissons les faits. Dans sa conférence Mgr Tissier se base tout d’abord sur l’ouvrage du théologien de Tübingen: « Foi Chrétienne, hier et aujourd’hui », dont il déclare :
« voici comment le théologien de Tübingen, en Allemagne, dans son livre «Foi chrétienne hier et aujourd’hui» de 1968, réédité sans changement en 2005, en disant qu’il n’avait rien à changer substantiellement, et il n’a rien changé, interprète trois articles de la foi de notre credo qui sont contenus dans l’évangile. »
Cet ouvrage a effectivement été réédité en 2005, par les éditions du Cerf, qui en soulignent l’approbation par Joseph Ratzinger lui-même dans une préface de 2000 où il assume pleinement son cours de Tübingen : « L'orientation fondamentale, je le pense, était juste. C'est pourquoi j'ose remettre, aujourd'hui encore, ce livre entre les mains du lecteur. »
Voici comment l’ouvrage de Joseph Ratzinger est présenté :
« Dans ce commentaire du Credo, qu’il écrivit lorsqu’il était professeur de théologie à Tübingen, Joseph Ratzinger développe une réponse claire aux questions : Comment croire aujourd’hui ? Et que faut-il croire ?
Cette « Introduction au christianisme, hier, aujourd'hui, demain », titre d'origine, est considérée comme l'une des œuvres majeures de la théologie au XXe siècle.
En l'an 2000, le cardinal Ratzinger lui a donné une longue et substantielle préface, qui est une excellente introduction aux grandes lignes de fonds de sa pensée théologique et philosophique. Il y évalue les orientations du livre en considérant deux événements significatifs des dernières décennies, le « soulèvement d'une nouvelle génération » en 1968 et « l'effondrement des régimes socialistes » en 1989. Le futur pape Benoît XVI concluait, on ne le répètera jamais assez : « L'orientation fondamentale, je le pense, était juste. C'est pourquoi j'ose remettre, aujourd'hui encore, ce livre entre les mains du lecteur. »[5] Editions du Cerf
A partir de cet ouvrage, assumé sans interruption jusqu’à présent par Joseph Ratzinger, Mgr Tissier va montrer la négation constante de trois articles de Foi par chef actuel de l’église conciliaire :
Plus loin dans sa conférence, l’évêque d’Ecône cite le très récent « Jésus de Nazareth » paru en 2007. Il montre que Joseph Ratzinger affirme la notion d’évolution dans l’interprétation de l’Ecriture Sainte :
« Je résume : «Du reste, dit-il, toute parole de poids recèle beaucoup plus que n’en a conscience l’auteur, elle dépasse l’instant où elle est prononcée et elle va mûrir dans le processus de l’histoire de la foi». » Mgr Tissier
Mgr Tissier aborde ensuite le fameux discours « évolutionniste » du 22 décembre 2005 dont tout le milieu infiltré-rallié fait ses choux gras :
« Ainsi croissent les sciences humaines et la foi ne va pas faire exception selon l’école de Tübingen. La foi va être soumise à cette pensée historiste dont Joseph Ratzinger est un héritier. Voilà ce qu’il dit dans son discours du 22 décembre 2005, son discours inaugural de son pontificat, je cite : «La foi exige une nouvelle réflexion sur la Vérité et un nouveau rapport vital avec elle». C’est la même chose : rapport vital, c’est Dilthey. Il continue : «cette interprétation (herméneutique) fut celle de Vatican II, chercher un nouveau rapport vital avec la vérité révélée et cette interprétation vitale doit guider la réception du concile. » Donc le concile a été une interprétation vitale de la foi traditionnelle et il faut continuer à pratiquer maintenant encore, pour recevoir le concile, il faut continuer à faire cette interprétation vitale. Avec quels outils ? Avec les philosophies modernes qui seront, disait Jean XXIII dans son discours d’ouverture du concile Vatican II, qui sont par leurs méthodes d’investigations le grand secours pour exprimer la foi dans sa pureté linéaire (c’est moi qui le dit) et dans un langage adapté à nos contemporains. C’est tout le but de Jean XXIII dans son discours du concile du 11 octobre 1962 que cite Benoît XVI dans sa «quasi» encyclique inaugurale, son discours du 22 décembre 2005. » Mgr Tissier
Puis continuant à citer ces différentes sources, Mgr Tissier va ensuite reprendre une citation du discours de Joseph Ratzinger à Subiaco, le 1er avril 2005 :
« L’homme devrait chercher à vivre et à organiser sa vie comme si Dieu existait écrit Joseph Ratzinger dans sa conférence à Subiaco, le 1er avril 2005, juste avant d’être élu Pape. Voilà la solution sociale pour amener l’ordre dans le monde «L’homme devrait chercher à vivre et à organiser sa vie comme si Dieu existait», selon l’adage des philosophes de lumières et de Kant, qui ont recherché toujours à trouver des règles universelles pour le monde entier qui vaudraient même si Dieu n’existait pas : trouver une morale universelle même si Dieu n’existait pas. Et bien on devrait dit Joseph Ratzinger, trouver aujourd’hui, chercher à réorganiser sa vie comme si Dieu existait. C’est donc d’un scepticisme épouvantable qui nous indique l’aboutissement ultime du modernisme. Le modernisme conduit au scepticisme, c’est-à-dire à des chrétiens qui ne sont plus sûrs de ce qu’ils croient ; ils sont dans le doute de ce qu’ils croient. » Mgr Tissier de Mallerais
C’est ainsi que, pas à pas, il ne cesse d’étayer sa démonstration, pièces à l’appui, à l’inverse des imprécations dénuées de tout fondement de l’abbé Laguérie qui s’est bouché les yeux et les oreilles depuis 40 ans sur Joseph Ratzinger : n’aurait-il donc rien vu passer !
Le fait que Mgr Tissier ait par une démonstration sans faille, irréfutable, prouvé que Ratzinger n’était rien d’autre qu’un moderniste s’avançant masqué : voilà ce que ne supporte pas l’abbé Laguérie, l’ancien jeune abbé de St Nicolas sensible à la séduction des média, de leurs paillettes et de leurs vanités.
Ce que, plus âgé, l’abbé Laguérie ne supporte toujours pas, c’est de devoir renoncer aux illusions du compromis impossible entre le monde des persécutés et la persécution du monde.
C’est bien cette concupiscence de l’écran, des honneurs et du succès facile, qui a conduit à sa perte ce jeune abbé talentueux gâchant son « talent » reçu au détriment de la vérité.
La méconnaissance des textes, des faits, par l’abbé Laguérie, l’âge venant, s’illustre aujourd’hui clairement dans son attaque légère et infondée, critiquant à tort Mgr Tissier devant ses adulateurs, lecteurs de son blog.
Il éclate dans sa défense illusoire et contraire aux faits des écrits de Joseph Ratzinger[6] dont le tableau suivant met en pleine lumière le Modernisme intégral, et dont l’arrogance continue ne peut avoir échappé, depuis 40 ans, qu’à ceux qui ont des yeux et ne veulent pas voir, des oreilles et ne veulent pas entendre.
Celui qui fut le curé sémillant et prometteur de Saint Nicolas voudrait-il finir par apparaître sur le tard aveugle et sourd ?
Joseph Ratzinger : une continuité très cohérente durant 40 ans
Qu’on en juge par ce tableau panoramique mettant en lumière le Modernisme intégral de Joseph Ratzinger-Benoît XVI.
Mgr Tissier s’est limité dans ses citations, car il aurait pu encore poursuivre, en citant par exemple le tristement fameux « Les principes de la théologie catholique – esquisses et matériaux » de Joseph Ratzinger qui fourmille d’erreurs et de propositions modernistes, que l’auteur n’aura jamais reniées. Bien au contraire, le livre vient d’être réédité par les éditions Pierre Téqui, avec une préface du très officiel ‘cardinal’ Poupard :
« Enfin au terme de son inventaire critique sur l’Eglise et le monde. A propos de la question de la réception du deuxième concile du Vatican, le théologien Joseph Ratzinger conclut : « Cela signifie-t-il que le Concile lui-même devrait être rétracté ? Absolument pas. Cela signifie seulement que la réception réelle du Concile n’est pas encore commencée du tout. Ce qui a dévasté l’Eglise durant la dernière décennie (1972-1982) n’était pas le Concile mais le refus de sa réception… ». En relisant ces pages prémonitoires, le lecteur du théologien Joseph Ratzinger comprendra mieux pourquoi, un quart de siècle plus tard, les cardinaux l’ont élu afin de poursuivre le ministère pétrinien de Jean-Paul II » Cardinal Paul Poupard, Rome, 24 avril 2005, commencement du ministère pétrinien de l’évêque de Rome, Benoît XVI. – Préface à « Les principes de la théologie catholique » Cardinal Joseph Ratzinger, réédition 2005, Editions Pierre Téqui[7]
Faut-il encore citer le très significatif « Eglise, œcuménisme et politique » de Joseph Ratzinger de 1987 et diffusé par Fayard actuellement.
Ou encore la « Lettre à l’Eglise catholique en Chine » de Benoît XVI du 27 mai 2007, publié par Salvator ? Dans ce dernier texte, Joseph Ratzinger cite continûment le concile Vatican II, et invoque (page 34) la déclaration conciliaire Dignitatis Humanae, tristement hérétique, dénoncée sans relâche par Mgr Lefebvre. Et nous pourrions poursuivre, tant nous sommes submergés de cette littérature ratzinguérienne où foisonne le modernisme étalé sans pudeur à jets continus.
La charge de l’abbé Laguérie contre l’abbé Chataurd, le spécialiste de la critique du Père Lécuyer
L’abbé Chautard, premier vicaire de l’abbé Beauvais à Saint-Nicolas-du-Chardonnet, est lui aussi pris à parti par l’abbé Laguérie qui, dans son blog, le traite comme un « brave » gamin, comme un freluquet à peine sorti du séminaire, et encore, et qui ne serait bon qu’à disséminer des « brûlots » en s’« étranglant » :
« Quant à notre brave abbé Chautard qui s’étrangle dans son brûlot à constater que les orthodoxes constituent des « églises », pensée qu’il m’attribue d’ailleurs alors qu’elle est simplement celle du pape actuel, il devrait relire son histoire de l’Eglise. Sait-il, par exemple, que les 24 patriarches orthodoxes orientaux convoqués par le pape Eugène IV au Concile de Florence siégeaient comme nos évêques catholiques et avaient une voix délibérative ? Eh oui, ce que n’ont pas osé Jean XXIII et Paul VI à Vatican II, les papes de la renaissance l’ont fait et bien fait : sans Mahomet II, qui a imposé par la guerre, la torture et le viol, le schisme orthodoxe, l’Eglise Catholique avait réussi à unifier ses enfants depuis l’Espagne jusqu’à Moscou, en passant par Constantinople et Alexandrie… »
A la lecture des ces écrits, nous ne pouvons que conclure à l’outrecuidance, à la légèreté, dans la mise en cause de Mgr Tissier de Malerais et d’un abbé, dit-on, estimé à Paris au sein de la FSSPX. Cette outrecuidance et cette légèreté conjuguées à une telle manifestation de soutien et de sympathie, d’espoir envers le Supérieur de la même FSSPX, sont indécents et même insultants pour Mgr Fellay. Mgr Fellay aurait donc désormais comme fidèle soutien un ex-mutin de 2004, alors soutenu publiquement par l’ancien Anglican, devenu l’évêque à la Rose de la Fraternité, Mgr Williamson ? Lequel ex-mutin fulmine aujourd’hui ses attaques et dénonciations, sans le moindre respect des faits, à l’encontre des travaux documentés, précis et rigoureux de Mgr Tissier de Malerais, comme de ceux d’un professeur de l’Institut Universitaire Saint Pie X ?
Rappelons alors ici que l’abbé Chautard est l’auteur d’un travail précis et bien documenté, sur les écrits du Père Lécuyer, dont il a livré les conclusions dans une communication[8] lors d’un colloque de la FSSPX à Paris en novembre 2005.
Ce qui agace sans doute le milieu rallié et rallieur, dont l’abbé Laguérie est le porte-voix, c’est que le Père Lécuyer était l’ennemi personnel acharné de Mgr Lefebvre et l’un des pères du nouveau rite sacramentellement invalide de consécration épiscopale du 18 juin 1968 (Pontificalis Romani), entièrement inventée par DomBotte-Lécuyer-Bugnini\ et le Consilium liturgique de Montini-Paul VI (cf. www.rore-sanctifica.org).
Beaucoup de modernistes auraient certes préféré qu’aucun abbé de la FSSPX n’étudiât jamais sérieusement les écrits de ce personne clé de la révolution liturgique qu’est le Père Lécuyer.
L’abbé Laguérie n’a aucuns travaux équivalents à faire valoir.
Lui qui déclare pourtant au sujet de la question de l’invalidité du nouveau rite de consécration épiscopale : « J’ai beaucoup étudié cette question, »[9], étale en réalité sa grave méconnaissance du sujet, et son incompétence doctrinale[10], allant à l’encontre de tous les travaux universitaires sur la question ; ce qui en dit long sur son manque de sérieux, son ignorance de ces sujet, ainsi que sur sa prétention à affirmer gratuitement.
Où sont ses publications sur le sujet ?
Avec un tel vide face aux nombreux travaux scientifiques du Comité international Rore Sanctifica (CIRS)[11] sur la question, la cause est entendue.
Quels livres ou articles de fond l’abbé Laguérie a-t-il publié ? Aucun à notre connaissance, hormis le recueil de ses sermons dans son ouvrage « Avec ma bénédiction ». N’est-ce pas un peu court de la part d’un donneur de leçons sans titre ?
Il est d’ailleurs inadmissible que l’abbé Laguérie n’ait toujours pas apporté la moindre réponse à la lettre ouverte et publique que lui adressa un père de famille, Thilo Stopka le 24 septembre 2006[12], et dont nous avions rendu compte.
Rappelons le sujet sur lequel Thilo Stopka, ancien séminariste de Zaitzkofen, interpellait le Supérieur de l’Institut du Bon Pasteur :
« Avez-vous bien réalisé que la nouvelle forme sacramentelle épiscopale de Paul VI déclare une autre Trinité, une nouvelle Trinité, où le Fils, mineur au Père, devrait recevoir le don du Saint Esprit, sans posséder, ensemble avec le Père, la caractéristique de la spiratio activa. La nouvelle forme nie en effet explicitement et tout simplement le Filioque en tant que principe du Saint Esprit. Et le Compendium dégrade à son tour le Filioque en faisant du Fils un simple canal de l’Esprit.
Est-ce là ce que vous aller enseigner à l’Institut du Bon Pasteur ?
Je vous demande à présent ici si un baptême avec la forme suivante pourrait être valide ?
« Je te baptise au nom du Père majeur, et du Fils mineur etc… »
Ou prenez l’exemple suivant ?
« Je te baptise au nom du Père, et du Fils, et du Saint Esprit –le don du Père au Fils. Amen. »
A l’évidence, cette négation explicite du fait que le Fils est, en commun avec le Père, le principe du Saint Esprit, et n’en est nullement un simple canal, rendrait ce baptême radicalement nul. Lisez Saint Thomas III q. 60 a.8 ! Il ne s’agit plus de la Trinité authentique de la Révélation ! Il s’agit d’un autre dieu !
· Trouve-t-on oui ou non cette hérésie bel et bien exprimée dans la nouvelle forme sacramentelle épiscopale de Paul VI ?
· Est-ce que cette doctrine se retrouve dans le Compendium du Nouveau Catéchisme, oui ou non ?
· Est-ce qu’on peut rencontrer la même idée dans Dominum et Vivificantem, oui ou non ?
· Est-ce que le père Lécuyer, un partisan connu des hésiarques condamnés Théodore de Mopsueste et Theodoret de Cyr (Trois-Chapitres), était en charge du nouveau rite de consécration épiscopale, oui ou non ? » [13]Thilo Stopka, 24 septembre 2006
A notre connaissance, l’abbé Laguérie n’a toujours rien répondu à cela, ce qui montre l’ampleur de son embarras.
La clef de l’attaque de l’abbé Laguérie contre Mgr Tissier de Mallerais et l’abbé Chautard
Mais comment expliquer tant de hargne ?
Quel est le ressort « psychologique », mot qu’affectionne l’abbé pour disqualifier ceux qui travaillent?
L’attaque de l’abbé Laguérie, à la fois contre l’Evêque qui démasque le super moderniste Joseph Ratzinger, et contre le révélateur du Père Lécuyer, apparaît donc courtisane et illusoire.
Courtisane, elle l’est par une recherche manifeste de rentrer en grâce auprès de Mgr Fellay qui l’a chassé. Faut-il rappeler la mutinerie de l’été 2004 qui faillit emporter le District de France de la FSSPX dans la division ? Et l’action des mutins reçut un appui important le 17 octobre 2004 de la part de l’ancien Anglican, Mgr. Williamson-‘Cunctator[14]’à la Rose[15], avéré depuis avoir été l’ancien protecteur, ordonnateur et promoteur opiniâtre à Winona des clercs homosexuels prédateurs Carlos Urrutigoity et Eric Ensey[16]. Ce qui montre que Mgr Williamson jouait une carte personnelle contre Mgr Fellay en relançant une mutinerie que le clergé de Saint Nicolas et l’abbé de Cacqueray espéraient avoir jugulée.
Mais il y a autre chose. Et aujourd’hui l’abbé Laguérie apparaît sous les habits d’un chaud partisan de Mgr Fellay !
Toute l’illusion de l’attaque de l’abbé Laguérie consiste à chercher à inverser les rôles : présenter à ses lecteurs les défenses des fidèles disciples de Mgr Lefebvre – et de la Tradition – comme des attaques « dangereuses pour la tradition ».
Il est aisé de comprendre la clef du paradoxe de l’Abbé Laguérie qui ayant trahit l’œuvre de Mgr Lefebvre, en se ralliant à son persécuteur, se présente désormais comme son meilleur défenseur. En bon rallié, l’abbé Laguérie ne peut que concentrer toutes ses attaques contre les éléments les plus en vue au sein de la FSSPX[17]. Qui pourrait s’en étonner à la réflexion ?
Enfin, il ne faut pas aller chercher loin la source de l’inspiration des attaques de l’abbé Laguérie contre Mgr Tissier et l’abbé Chautard. Il ne faut pas la chercher dans les faits, dans la réflexion ou dans de douloureuses études ; mais dans cette concupiscence d’un succès facile qui fait tout le ciment des ralliés et des infiltrés. C’est cette concupiscence peu glorieuse qui explique l’absence totale de hauteur de vue, d’argumentation théologique, liturgique ou pastorale, solide de l’abbé rallié.
C’est cette concupiscence du succès et du profit immédiat qui explique le fait que cet abbé n’ait à la bouche que le mot pitoyable et séducteur de « remèdes pratiques » !
Après 2000 ans de christianisme, se faire l’apôtre de « remèdes pratiques » aux antipodes des béatitudes et du « prends ta croix et suis Moi ! », voilà où en est réduit L’abbé Laguérie!
Et c’est cet abbé qui ose injurier Mgr Tissier en ironisant sur la manière dont celui-ci « aurait traité le cas saint Paul ».
La position et l’attitude de l’abbé Laguérie vont de pair avec la diffusion des erreurs doctrinales sur l’infaillibilité de l’Eglise que nous n’avons cesse de rappeler, nous vous invitons à relire tout particulièrement le chapitre III : Conséquences de ces erreurs sur la doctrine de l’Eglise et du refus d’étudier la nature de l’ennemi et de ses méthodes, dans notre étude Constat doctrinal sur la tradition et sur la FSSPX.[18]
L’abbé Laguérie, en étant avide de succès faciles et de « remèdes pratiques » trace une voie qui en réalité profite au triomphe de l’apostasie moderniste.
Tel est la conséquence de ce désordre intellectuel et spirituel du discours de cet abbé fourvoyé, aveuglé auprès des autorités conciliaires.
Tel apparaît également cet aveugle jouant au bon pasteur, alors qu’il est incapable de se conduire lui-même (se rappeler la parabole des aveugles) et qu’il mène ainsi ses pauvres brebis dans la voie du reniement, du modernisme et de l’apostasie finale.
La charge de l’abbé Laguérie vise-t-elle a convaincre Mgr Fellay d’ interdire à Mgr Tissier de critiquer Ratzinger ?
D’une certaine manière on peut dire que l’abbé Laguérie vient exprimer tout haut le mécontentement et la hargne que la conférence de Mgr Tissier sur Joseph Ratzinger a suscité parmi les infiltrés qui s’étaient organisés pour éviter que le texte de cette conférence ne circule prématurément, si possible même jusqu’à la signature du ralliement.
La preuve ? Les infiltrés n’ont aucunement diffusé la conférence de Mgr Tissier.
Ils ont seulement promis une hypothétique et lointaine publication des actes du colloque Pascendi.
La plus lointaine possible, comme celle de la conférence de Mgr Fellay, donnée en clôture du Symposium si si no no, de janvier 2007, et dont personne n’a encore vu la couleur, l’évêque suisse ayant été censuré par son entourage.
De la même façon, qu’ils se sont hâtés de fermer le site internet de la célébration des 30 ans de la (reprise) de Saint Nicolas du Chardonnnet, dont il ne reste aucune trace, moins d’un an après. Un scandale éloquent !
Accusé par l’abbé Laguérie, Mgr Tissier est donc gravement mis en cause par l’abbé du dehors.
Un comble ! Les infiltrés pourraient même profiter de cette mise en cause pour tenter de convaincre Mgr Fellay d’interdire à Mgr Tissier de critiquer[19] désormais Joseph Ratzinger, en déplaçant le problème de sa cause, c’est-à-dire les erreurs et le modernisme de Joseph Ratzinger, vers sa conséquence : celui qui les dénoncent, Mgr Tissier de Malerais.
Le procédé est classique, il consiste à accuser celui qui dénonce le scandale et non celui qui le crée.
Faut-il voir la main de Mgr Williamson derrière la montée au créneau de l’abbé Laguérie ?
L’affaire de la mutinerie de 2004 a fait éclater publiquement le soutien que Mgr Williamson, le prétendu « évêque de fer », apportait au camp des mutins, et qui se sont avérés être les clercs les plus favorables à un ralliement à l’église conciliaire. C’est ce qu’ils ont ensuite réalisé avec Ratzinger-Benoît XVI et Castrillon Hoyos par la création de l’Institut du Bon Pasteur.
Les connexions entre l’abbé Laguérie, Mgr Williamson et le réseau des infiltrés subsistent, elles sont un canal idéal pour une action concertée entre l’entourage de rallieurs de Mgr Fellay et l’exclu fougueux de l’IBP.
Le double jeu de Mgr Williamson, l’évêque à la Rose de la Fraternité, est désormais connu.
Il veut se déguiser en ‘bon pasteur’ des irréductibles qui ne signeront jamais avec la Rome apostate, mais en réalité, il joue le jeu de Joseph Ratzinger dans un rôle de ‘voiture-balai’ de la Tradition, pour s’assurer que lors d’un éventuellement ralliement, il ne reste absolument rien, surtout aucun évêque, ni aucuns clercs qui puissent échapper au contrôle (déguisé) de Rome.
C’est en cela que l’intervention d’un Mgr Tissier, qu’il ne contrôle pas, gêne Mgr Williamson, surtout en France, qui est le pays où se joue le cœur du combat contre les anti-christ de Rome.
De la même façon que Ratzinger est un super-moderniste qui se déguise sous les fleurs de lys pour faire accroire le mythe de sa pseudo-conversion tardive à la Tradition, de même l’ancien Anglican à la Rose, Mgr Williamson agit tel un agent de l’ennemi conciliaire et se déguise désormais sous les citations les plus fermes de Mgr Lefebvre.
A ce petit jeu subtil, l’évêque anglais tente de séduire les clercs et les fidèles qui ne veulent d’aucun ralliement avec Rome.
Et, d’un point de vue politique, l’intervention fracassante de l’abbé Laguérie tombe à pic pour tenter de discréditer Mgr Tissier, alors que son texte est repris dans les milieux de la FSSPX en France, c’est-à-dire en dehors du contrôle de l’ex-anglican Mgr Williamson, et alors même que le crédit de ce dernier ne cesse de s’effriter, cette perte d’influence de l’évêque britannique démasqué commençant à gagner le monde anglo-saxon.
En France Mgr Williamson, l’évêque à la Rose de la Fraternité, n’a plus comme relais fiables et inconditionnels que les Père Innocent-Marie et Pierre-Marie qui tiennent la revue Le sel de la terre et « verrouillent les questions dogmatiques », en particulier celle de l’invalidité sacramentelle radicale des consécrations épiscopales conciliaires depuis le 18 juin 1968, chez les dominicains d’Avrillé.
L’observation de cette situation et son interprétation à la lumière des faits des derniers mois, nous amènent donc à nous demander si derrière cette intervention si « opportune » de l’abbé Laguérie, critiquant à tort Mgr Tissier, il ne conviendrait pas de distinguer en réalité la main de Mgr Williamson, agissant indirectement sur la situation, par influence, dans l’ombre, ainsi que l’affectionne cet ancien de Cambridge ?
Mais que fait encore l’ancien anglican Mgr Williamson au sein de la FSSPX ?
Continuons le bon combat
Abbé Michel Marchiset
PS : J'invite les lecteurs de cette lettre à consulter mes sermons dominicaux, dont le dernier, qu'ils pourront lire en cliquant sur le lien suivant :
http://www.virgo-maria.org/index_sermons_abbe_Marchiset.htm
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Texte de l’abbé Laguérie sur son blog
http://blog.institutdubonpasteur.org/spip.php?article92
7 janvier 23:03, par Abbé Philippe Laguérie
Cher ami,
Il est vrai que plusieurs jeunes, très jeunes, abbés de la Frat se relaient, à grand renfort de citations du prévenu, pour expliquer que l’abbé Laguérie de Saint Nicolas du Chardonnet était super tandis que celui de Saint Eloi est un misérable. Tout aussi exagéré ex utroque ; c’est d’ailleurs l’indice que leurs affirmations d’aujourd’hui sur mon compte sont aussi suspectes que celles d’alors ! « Tout ce qui est excessif est insignifiant » disait Talleyrand. Nous avions eu l’abbé de Champeaux (Bergerac-Perrigueux) mon ancien vicaire à Bordeaux et c’est aujourd’hui le tour de l’abbé Chautard (actuel vicaire de saint Nicolas) de juxtaposer d’innombrables textes pour horrifier dans les chaumières. L’un et l’autre relayés par l’actuel Prieur de Bordeaux qui puise ici sa manne et croit devoir trouver sa survie à démontrer sans cesse à ses fidèles que ma belle paroisse est une voie de perdition. Ce qu’aucun ne croit vraiment nonobstant le « politiquement correct » sanitaire établi ce faisant. Quand un défunt nous est commun, mes (intelligents) paroissiens se rendent à ses obsèques chez eux, tandis que les leurs (endoctrinés) ne mettent pas les pieds chez nous. « C’est à peine croyable ! » dirait mon neveu…
Qu’ils sachent tous que je ne leur en veux nullement et leurs souhaite un très joyeux Noël dans la paix du Gloria in Excelsis Deo. Je dirais même que cela m’amuse plutôt : parce que nombre d’évêques me reprochent exactement le contraire : « Laguérie, il est comme avant ». Et puis j’ai eu trente ans avant vous et, au moins, je ne me contentais pas alors de juxtaposer les citations. Je défendais bec et ongle, aux côtés de mes supérieurs, la survie de la Tradition et si quelqu’une de mes diatribes d’alors a le bonheur de vous toucher encore, vous me faites beaucoup d’honneur et forcez ma gratitude. Sachez tout de même que je ne regrette aucune de ces lignes, au contraire ; ils n’étaient pas si nombreux que ça, les prêtres, à défendre publiquement les sacres auxquels vous devez votre sacerdoce ! Et je crois que, malgré leur jeunesse et leurs interminables citations, ces jeunes font du bon boulot. Quant à cette fameuse jeunesse, ça leur passera avant que ça me reprenne. « Mes chers messieurs, Patience » aurait dit notre bon Père Barriel, en glissant son pouce sous ses index-majeurs. Pardon, vous ne pouvez pas savoir.
Mais assez badiné : les choses sont sérieuses. Et leur compréhension peut éclairer plus d’une lanterne : c’est le seul motif de cette intervention qui ne manquera pas d’apparaître (faussement) comme un plaidoyer pro domo. Je m’en moque bien, d’ailleurs. Un anachronisme funeste et un décalage explosif pour l’avenir : tels sont le motif et la portée de ces attaques répétées (et unilatérales, notez-le) qui témoignent de nos différents.
1/ Un anachronisme funeste.
Si vos innombrables citations portaient sur des questions de Foi, de doctrine, de morale, alors vous auriez raison de dire que l’abbé Laguérie a retourné sa veste. Et s’il avait raison alors (ce que vous semblez lui concéder, n’est-ce pas ?) qu’il serait devenu, selon, un hérétique, un libéral, un impie…Vous n’en arrivez pas à ces noms d’oiseaux, merci. Et voici pourquoi.
Toutes vos citations sont du domaine politique, sans exception. Je parle ici de la politique au sens aristotélicien, du gouvernement de la cité, de Dieu en l’occurence. Il s’agit toujours d’une question de positionnement par rapport à ce que le Cardinal Benelli appelait (à tort, je l’ai dit ici) l’église conciliaire. En vérité, il s’agit de bien plus : savoir quel comportement pratique il faut adopter vis-à-vis d’une Autorité, rien moins que celle de L’Eglise de Jésus-Christ qui, alors, nous interdisait de fait la messe, le catéchisme, l’Ecriture, comme dit Madiran. Et aussi l’accès à l’épiscopat : combien de génération de séminaristes, dont je suis, n’ont-elles pas tremblé à l’idée d’une mort prématurée de Mgr Lefebvre ! Ces questions étaient de vie ou de mort.
Alors laissez-moi vous dire très nettement et fortement s’il le faut : ou bien la situation pratique n’a en rien évolué depuis les années 70 et mon « changement » est funeste, en effet ; ou bien cette situation pratique a changé et c’est votre immobilisme tactique qui est funeste et va vous coûter très cher. Et parce que je pense évidemment que la situation pratique a changé du tout au tout (même s’il faudra quelques décennies pour ramener la paix doctrinale complète, comme dit si justement Mgr Fellay : j’y reviendrai) et que vous vous trompez complètement d’époque, alors vous allez droit dans le mur.
Car enfin : avons-nous des évêques ? Oui. Qui confirment et ordonnent dans la Tradition liturgique ? Oui. Vous interdit-on de dire la messe grégorienne ? Non. Vous dit-on qu’elle est interdite ? Non. Vous demande-ton de prendre le concile comme le super dogme qui éclipse Nicée ? Non. Avez-vous le droit d’en rejeter l‘esprit et d’en interpréter la lettre selon la Tradition ? Oui, et c’est même un devoir. Pouvez-vous administrer tous les sacrements avec le rituel de 1962, de réciter le bréviaire de la même année ? Oui. Qui vous empêche de donner un vrai catéchisme aux enfants et aux adultes ? Personne. Et qui vous empêche d’être en parfaite communion avec Rome et le Pape ? Prenez bien garde que ce ne soit pas votre orgueil ou quelque démon qui vous persuade du contraire…Ouvrez vos yeux fermés depuis 1988 : l’opération « survie » est terminée et vous n’y figurez même pas comme anciens combattants.
Tout n’est pas rose, certes, et loin de là. Ouvrir des églises n’est pas facile, soit. Mais êtes-vous sûr que c’était chose facile dans la Fraternité et à qui le dites-vous ? Avez-vous seulement essayé, comme à Amiens en ce moment ? Pas sûr. Nos évêques devraient sans doute non seulement nous laisser faire, mais nous monter l’exemple : c’est d’accord. Oui, il faudra du temps…
Mais pouvez-vous penser sérieusement que la situation n’a pas changé, sans mentir au fond de vous ? Que Paul VI et Benoît XVI sont identiques et interchangeables ? Que rien ne se passe dans l’Eglise et que, tant que vous y êtes, rien jamais ne s’y produira d’encourageant ? La confiscation de tous les biens spirituels et trésors de l’Eglise au profit d’une idéologie est terminée : rouvrez les yeux. Et si la situation politique a si profondément changé et que vous refusez d’y adapter votre jugement, qui de nous est dans le vrai ? Dois-je vous rappeler que la vérité se trouve dans le jugement et que c’est celui qui refuse de modifier son jugement sur une réalité changeante qui se trompe. Il peut bien se vanter de n’avoir pas changé et de refuser absolument de le faire : outre que ce n’est guère intelligent, il se trouve très vite dans l’erreur. Et une erreur d’autant plus tenace qu’il la chérit comme un critère de …vérité. « Et nous entretenons nos aimables remords comme les mendiants nourrissent leur vermine ». (Citation de Baudelaire à utiliser pour un prochain article). Le critère de la vérité doctrinale est bien dans le Canon de Lérins « eadem sententia, eodem sensu ». Mais faire de l’immobilisme le critère d’un jugement pratique du domaine politique, c’est détruire l’intelligence. Pas de quoi s’en vanter. C’est dire qu’il fait nuit à midi, parce que c’était vrai à minuit.
Un exemple récent de cet anachronisme funeste vient de nous être donné de haut parmi vos rangs. Dans la conférence qu’a donnée Tissier (je ne vois pas du tout pourquoi cet évêque aurait droit à un titre quelconque quand il se permet, dans l’indifférence générale et une honte sans précédent pour la Fraternité, de nommer le pape Benoît XVI « Ratzinger » sans exception et tout du long) les 9, 10 et 11 novembre dernier au symposium Pascendi à Paris.
Car, outre le scandale donné ainsi à l’Eglise toute entière et dans l’impunité générale de la Fraternité qui publie fièrement ces insultes sur le cite officiel du district de France (je suis le premier à relever le fait presque deux mois plus tard : j’attendais, mais en vain, qu’un responsable le fît) Tissier ne trouve, pour justifier toutes les épithètes qu’il décerne au Pape (rationaliste, libéral, moderniste etc.) que des citations de 40 ans. Quand M. l’abbé Ratzinger était le secrétaire du Père Rahner au concile. Nous savions déjà que la théologie hussites d’Ecône interdit à quiconque de s’améliorer, de se reprendre, a fortiori de se convertir (pensez-donc !). Mais qu’un évêque de la Fraternité commette, dans l’indifférence générale, un anachronisme aussi pervers est symptomatique de cette glaciation de la pensée.
Je ne veux pas entrer ici dans les présupposés psychiques qui président à une semblable dérive, qui doit faire se retourner Mgr Lefebvre dans sa tombe ! Qu’aurait fait Tissier avec Saint Pierre, même au soir de la résurrection ? Comment Tissier aurait traité le cas Saint Paul : il n’aurait été toute sa vie que le persécuteur des chrétiens, voilà tout. Si Tissier est sédévacantiste, qu’il ose le dire publiquement et quitte la Fraternité, qui ne l’est pas. Et s’il ne l’est pas, qu’il ait la décence et la politesse d’appeler le pape par son nom de pape ou par son titre. En attendant, trouvez-moi un texte de Mgr Lefebvre qui appelle le Pape Paul VI « Montini » ou Jean-Paul II « Woytila » et je recommencerai d’appeler Tissier (de Mallerais, s’il vous plait) « Monseigneur ». Vous n’avez pas assez souffert, non de non, quand les pires modernistes appelaient notre fondateur « Lefebvre » et avez-vous lu l’Evangile qui vous impose de ne jamais faire à autrui ce que vous ne voudriez pas qu’il vous fasse ?
Quant à notre brave abbé Chautard qui s’étrangle dans son brûlot à constater que les orthodoxes constituent des « églises », pensée qu’il m’attribue d’ailleurs alors qu’elle est simplement celle du pape actuel, il devrait relire son histoire de l’Eglise. Sait-il, par exemple, que les 24 patriarches orthodoxes orientaux convoqués par le pape Eugène IV au Concile de Florence siégeaient comme nos évêques catholiques et avaient une voix délibérative ? Eh oui, ce que n’ont pas osé Jean XXIII et Paul VI à Vatican II, les papes de la renaissance l’ont fait et bien fait : sans Mahomet II, qui a imposé par la guerre, la torture et le viol, le schisme orthodoxe, l’Eglise Catholique avait réussi à unifier ses enfants depuis l’Espagne jusqu’à Moscou, en passant par Constantinople et Alexandrie…
2/ Un décalage explosif.
Qui a lu l’interview de Monseigneur Fellay dans le Présent du samedi 24 Novembre (donc 15 jours après la prestation Tissier) est tout de même rasséréné. « J’envisage la possibilité, relativement prochaine, de trouver des remèdes pratiques » (à la situation de la FSSPX dans l’Eglise) même si, avec autant de bon sens que de réalisme, le supérieur général affirme qu’il faudra plusieurs générations pour « la paix retrouvée par la solution de la crise doctrinale ». Je ne suis pas suspect d’une bienveillance excessive à l’égard de Mgr Fellay…mais j’applaudis bien fort à la lecture de ces lignes : « cela signifie que les remèdes pratiques arriveront bien avant la fin de la crise ».
Avouez que c’est exactement la position concrète qui a présidé à la création et à l’existence du Bon Pasteur. C’est aussi la matière d’un célèbre édito de Pacte, voila 10 ans, écrit par votre serviteur et titré par l’abbé de Tanoüarn : « Vers une solution pratique ». Il n’y a que les gens superficiel pour faire accroire que des situations juridiques concrètes signifieraient d’elles mêmes la fin de toute controverse ou opposition doctrinales. Allons-donc : nos ennemis les plus acharnés ne s’y trompent pas et l’agitation de cet argument misérable camoufle à l’évidence un refus de toute solution, même et surtout doctrinale ! On commence à mesurer combien une théologie déconnectée de la vie de l’Eglise recèle de périlleuse et le refus de solutions pratiques n’est qu’un paravent confortable. Il n’y a qu’à mesurer la réaction d’un abbé Chautard quand le Pape entreprend lui-même de donner l’interprétation catholique des textes du concile : à ce train-là, pense-t-il, on s’achemine vers une solution pratique. Il y aurait une belle psychanalyse à faire. Pas d’accords pratiques avant un règlement total des questions doctrinales ; mais aussi, pas de solutions doctrinales qui nous contraindraient à un accord pratique…il y a du refoulé là-dessous et vous n’êtes pas sortis de l’auberge ni entré dans le giron !
Le plus triste est cette distorsion grandissante au sein de la Fraternité saint Pie X entre des positions comme celles de son supérieur (qu’on doit créditer, je pense, à la plupart de ses membres) et quelques brûlots isolés mais fulgurants d’anachronisme, tels qu’on vient d’en rencontrer. Je ne veux pas croire que Mgr Fellay ignore ces textes ou les approuve. Encore moins qu’il puisse y avoir une communication à deux vitesses, l’une officielle et externe par l’Autorité et l’autre officieuse à usage des membres, par quelque commanditaire.
J’aurais sans doute préféré commencer l’année 2008 par des propos plus amènes. Je leur présente pourtant mes vœux les plus chaleureux, comme à tous les lecteurs, avec mes prières et mon amitié en Notre seigneur. Mais un œil avisé n’y verra que mon grand amour de la Fraternité, largement partagé à Rome. Et puis, je ne fais que me défendre d’attaques personnelles des abbés de Champeaux et Chautard qui, pour être bien jeunes et peut-être bien intentionnés, n’en sont pas moins dangereuses pour la Tradition en général.
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[1] Le texte de la conférence est téléchargeable depuis :
http://www.virgo-maria.org/articles/2007/VM-2007-11-29-MgrTissier_SuperModernisme.pdf
Cf. http://www.virgo-maria.org/articles/2007/VM-2007-11-14-A-00-Mgr_Tissier_a_Paris.pdf
http://www.virgo-maria.org/articles/2007/VM-2007-11-29-A-00-Mgr_Tissier_Super_modernisme.pdf
[2] Voir l’article en annexe : http://blog.institutdubonpasteur.org/spip.php?article92
[3] http://www.virgo-maria.org/articles/2007/VM-2007-11-14-A-00-Mgr_Tissier_a_Paris.pdf
[4] En recourant à cette diabolisation par l’opinion du sédévacantisme, l’abbé Laguérie révèle sa connivence intellectuelle avec l’abbé Schmidberger qui s’est oublié en osant déclarer en 2006 aux Etats-Unis « mieux vaut être Novus Ordo que sédévacantiste », ou encore avec l’ex-anglican Mgr Williamson qui a œuvré durant toute sa carrière ecclésiastique à pourchasser les « sédévacantistes ». Mgr Williamson, l’évêque à la Rose de la fraternité, aura même persisté à accorder plus de crédit aux propos des clercs prédateurs homosexuels avérés qu’à ceux du Supérieur du séminaire de LaReja, l’abbé Morello, accusé de « sédévacantisme » par ces derniers.
http://www.virgo-maria.org/articles/2007/VM-2007-11-01-A-00-Williamson-Urrutigoity.pdf
[5] http://www.editionsducerf.fr/html/fiche/fichelivre.asp?N_LIV_CERF=6816
[6] L’abbé Laguérie vient récemment d’apporter son soutien à la politique d’œcuménisme de Ratzinger avec les orthodoxes :
http://www.virgo-maria.org/articles/2008/VM-2008-01-11-A-00-Laguerie_soutient_persecuteur_Est.pdf
[7] http://www.librairietequi.com/Default.aspx?ViewKey=VueWebKey_Article_Popup&IDArticle=B1181
[8] http://www.virgo-maria.org/articles/2007/VM-2007-01-07-A-00-CIRS-Lecuyer_Chautard_4.pdf
[9] http://www.virgo-maria.org/articles/2008/VM-2007-01-10-A-00-CIRS_Dr_Denoyelle.pdf
[11] http://www.rore-sanctifica.org
[12] http://www.virgo-maria.org/articles/2006/VM-2006-09-24-A-00-Lettre_ouverte_de_Thilo_Stopka_a_l_abbe_Laguerie.pdf
[13] http://www.virgo-maria.org/articles/2006/VM-2006-09-24-A-00-Lettre_ouverte_de_Thilo_Stopka_a_l_abbe_Laguerie.pdf
[14] Cf. les trois messages VM des 17 septembre et 02 octobre 2007 :
http://www.virgo-maria.org/articles/2007/VM-2007-10-02-C-00-Societes_secretes_europeennes.pdf
http://www.virgo-maria.org/articles/2007/VM-2007-09-17-A-00-Mgr_Williamson_Muggeridge.pdf
http://www.virgo-maria.org/articles/2007/VM-2007-09-17-B-00-Mgr_Williamson_Actions_US.pdf
[15] Cf. les trois messages VM des 15 et 18 octobre et 03 novembre 2007 :
http://sww.virgo-maria.org/articles/2007/VM-2007-10-15-A-00-Blason_Williamson_Cunctator.pdf
http://www.virgo-maria.org/articles/2007/VM-2007-10-18-A-00-Coat-of-arms_Williamson_Cunctator.pdf
http://www.virgo-maria.org/articles/2007/VM-2007-11-03-B-00-Anglicans_Rose_Croix-FM.pdf
[16]Cf. les quatre messages VM des 20 octobre, 01, 10 et 13 novembre 2007 :
http://www.virgo-maria.org/articles/2007/VM-2007-11-13-A-00-Bond_Williamson.pdf
http://www.virgo-maria.org/articles/2007/VM-2007-11-10-D-00-Schmidberger-Urrutigoity.pdf
http://www.virgo-maria.org/articles/2007/VM-2007-11-01-A-00-Williamson-Urrutigoity.pdf
http://www.virgo-maria.org/articles/2007/VM-2007-10-20-A-00-Vatican-Homosexuel.pdf
[17] Nous disons au sein de la FSSPX, car, ainsi que nous l’avons souligné plusieurs fois, ces mêmes défenseurs de la Tradition n’ont pas compris la véritable doctrine sur le Magistère ordinaire et extraordinaire de l’Eglise, réduisant le domaine de l’infaillibilité aux seules déclarations ex cathedra et en tirant argument pour justifier une « voie médiane » ou une « ligne de crête » qui leur fait reconnaître pour légitimes des autorités qui sont en réalité usurpatrices. Nous aurons l’occasion de revenir sur ces points pour en démontrer les sophismes, notamment tels qu’ils sont vulgarisés par Arnaud de Lassus et sa subtile inversion du sujet et de l’objet de l’infaillibilité du Magistère.
[18] http://www.virgo-maria.org/articles/2006/VM-2006-07-08-1-01-Constat_Doctrinal_sur_la_Tradition_et_la_FSSPXa-1.pdf
[19] nous vous signalons, là encore, notre étude Constat doctrinal sur la tradition et sur la FSSPX afin de comprendre pourquoi la critique des écrits de Joseph Ratzinger, que Mgr Tissier de Malerais reconnaît comme autorité légitime, manifeste une position qui n’est pas catholique.