Virgo-Mara.org

CAPITAL : Lettre ouverte solennelle des fidèles aux quatre évêques de la FSSPX

http://www.virgo-maria.org/articles/2006/VM-2006-10-10-A-00-Appel_aux_quatre_eveques_de_la_FSSPX.pdf


Qui et Pourquoi, depuis la mort de Mgr Lefebvre en 1991, a détourné la finalité surnaturelle de l’OPERATION-SURVIE des sacres de 1988, pour assigner à la FSSPX ce FAUX objectif prioritaire de la «ré-conciliation» avec la Rome conciliaire
(en fait la «ré-conciliarisation» de la FSSPX) ?

Qui a, depuis 2000, PROMU, et Pourquoi, le FAUX préalable de l’autorisation de la messe de Saint Pie V ?

Pourquoi n’a-t-on pas posé la VRAIE question du rétablissement du VRAI Sacerdoce de VRAIS prêtres, ordonnés par des Evêques VALIDEMENT sacrés selon le rite VALIDE des Saints O rdres ?

Qui a INVENTE, et POURQUOI, le faux préalable de la levée des «excommunications» ?

Pourquoi n’a-t-on pas posé la VRAIE question de l’abrogation de Pontificalis Romani INVALIDE de 1968 et du rétablissement du vrai rite de la consécration épiscopale VALIDE d’avant 1968?

A quoi servirait-il, en effet, de faire dire le VRAI rite de la messe par de FAUX prêtres ?

Serait-ce donc qu’après avoir obligé de VRAIS prêtres à dire une FAUSSE messe, l’on veuille désormais faire dire la messe du VRAI rite par de FAUX prêtres ?

Serait-ce que l’on veuille «concilier» les VRAIS prêtres qui disent encore la VRAIE messe avec un clergé aussi INVALIDE que le FAUX CLERGE ANGLICAN ?


Gaude, Maria Virgo, cunctas hæreses sola interemisti.

(Tractus Missæ Salve Sancta Parens)

Mercredi 21 mai 2008

Ce message peut être téléchargé au format PDF sur notre site http://www.virgo-maria.org/.

Rosaire médité – par un laïc

/        

Nous recevons ce texte que nous publions.

Puisse-t-il nous aider à prier le Rosaire pour obtenir l’expulsion des ecclésiastiques ennemis infiltrés au sein de la Tradition catholique, afin qu’elle soit libérée et puisse servir Notre Seigneur Jésus-Christ avec « zèle, ardeur et méthode », afin de préparer la restauration du règne du Roi qui sera choisi par Dieu pour être sacré à Reims, au terme des évènements dramatiques que préparent les actions actuelles du mondialisme.

Oui, prions la Très Sainte Vierge Marie, celle que ne cite jamais l’abbé Celier dans ses écrits, afin qu’elle triomphe de l’action des Rose+Croix au sein de la Tradition catholique et que libérée de cette emprise, les catholiques fassent eux-mêmes leur examen de conscience, entreprennent des études pour comprendre comment les ennemis multi-séculaires de l’Eglise les ont aujourd’hui vaincus, ont pris possession des biens de l’Eglise et ont instauré désormais aux lieu et place de la Sainte Eglise de Notre seigneur Jésus Christ un faux clergé invalide, une parodie néo-anglicane.

Dieu n’agira pas tant que les catholiques n’auront pas fait le travail qui leur incombe, et qui consiste à mettre noir sur blanc comment les ennemis de l’Eglise ont obtenu sa ruine. C’est par la prière à Notre-Dame et aussi par ce nécessaire travail des catholiques pour remonter, à travers l’étude et l’examen de conscience, jusqu’aux sources du plan des ennemis de l’Eglise, que Dieu consentira enfin à délivrer son Eglise.

Continuons le bon combat

La Rédaction de Virgo-Maria

© 2008 virgo-maria.org

 

 

Lys

 

LE ROSAIRE

Origine et sainteté du Rosaire


Saint Dominique (1170-1221)

            Né vers 1170 à Caleruega, en Castille, Dominique de Guzman était fils de nobles espagnols. À quatorze ans, il entra à l'université de Palencia. Pendant ses années d'études, il y eut une famine dans la ville, et Dominique vendit alors ses livres pour secourir les pauvres. Toute sa spiritualité est inscrite dans ce geste : étudier est assurément une bonne chose, mais le souci des hommes passe en premier.

Dominique fonde l'ordre des FrÈres prÊcheurs et mendiants

            Devenu chanoine régulier d'Osma, en Vieille-Castille, il accompagne son évêque Diègue en voyage, et c'est en traversant le midi de la France que tous deux sont frappés par les ravages de l'hérésie cathare, vieille idéologie sectaire qui – entre autres absurdités impies – enseigne le mépris de la vie charnelle et de son instrument de propagation, le mariage ! Diègue et Dominique se rendent alors à Rome, où ils obtiennent du pape Innocent III la mission de parcourir, avec quelques compagnons, les régions infectées et d'y prêcher l'Évangile par la parole comme par l'exemple. La pauvreté évangélique et l'entrain joyeux caractérisent ces prédicateurs, qui vont deux par deux, prêchant et mendiant leur nourriture.

            Dominique s'appuie sur la prière du monastère de Prouilhe, près de Fanjeaux, où il a rassemblé quelques anciennes « parfaites », c’est-à-dire des cathares converties. Afin de poursuivre et d’étendre son oeuvre de prédication, il réunit ses premiers compagnons dans un couvent de Toulouse, avec le même souci de radicale pauvreté. En 1216, le pape Honorius III approuve son œuvre, qui devient l'Ordre des Frères prêcheurs (appelés ensuite dominicains). Dès l'année suivante, Dominique les disperse dans toute l'Europe afin d'y fonder des couvents. Il meurt d'épuisement à Bologne le 6 août 1221, pendant une campagne missionnaire dans le Nord de l'Italie. Il sera canonisé en 1234. Sa fête est le 8 Août.

Le Rosaire, « psautier de Marie », proposÉ par la Vierge elle-mÊme À Dominique

            On rapporte qu'en 1214, Dominique s'était retiré dans un bois près de Toulouse, où il s’était mis en prière et en grande pénitence et jeûne afin d'expier les offenses faites à Dieu par les pécheurs, les hérétiques et les impénitents. Le troisième jour, la très Sainte Vierge Marie lui apparut, accompagnée de trois princesses de la Cour céleste. Et Marie lui dit :

            « Mon fils Dominique, ne vous étonnez pas de ne pas réussir en vos prédications. Car vous labourez un sol qui n'a pas été arrosé par la pluie… Sachez que lorsque Dieu voulut renouveler le monde, Il envoya d'abord la pluie de la Salutation Angélique, et c'est ainsi que le monde fut racheté… Exhortez donc les hommes, dans vos sermons, à réciter mon Psautier, et vous en recueillerez de grands fruits pour les âmes. »

            C'est ce que fit dès lors Dominique, et les résultats furent vite considérables. Il y eut certes la vingtaine d'années de guerre de la croisade des Albigeois (ou cathares), qui fit beaucoup de massacres de part et d’autre, attisa beaucoup de braises, mêla quelques injustices à une cause juste.

         Mais ce fut le Rosaire, non le glaive, qui finit par convertir le sâmes. 

Puissance du Rosaire

La victoire de LÉpante

              Le seizième siècle est marqué par l’expansion de l’Empire ottoman. En effet, les Turcs, après avoir occupé presque tout le bassin méditerranéen, l’Afrique du Nord, le Moyen-Orient et la péninsule balkanique, menacent l’Europe occidentale, dont la domination leur aurait assuré celle de notre continent tout entier. Ils s’emparent de Belgrade en 1521, enlèvent Rhodes l’année suivante, puis envahissent la Hongrie et mettent le siège devant Vienne en 1529. Après avoir été repoussés de justesse et avoir échoué devant Malte, ils se rabattent sur Chypre, colonie vénitienne.

              Face à la menace turque, donc musulmane, l’Europe chrétienne a du mal à s’unir. La France entretient même des relations amicales avec Constantinople… Dans ce contexte peu favorable, le pape saint Pie V (oui, c’est cela : celui qui a fixé, officialisé et pérennisé la messe de toujours, celle de la Tradition !) s’efforce avec patience et ténacité de coaliser les différents royaumes européens contre les Turcs, les États protestants préférant se borner au rôle d’observateurs neutres… mais plutôt malveillants. Finalement, il réussit à établir une alliance entre l’Espagne, Venise, Malte et ses propres troupes. En mai 1571, il proclame solennellement en la Basilique Saint-Pierre la constitution de la Sainte Ligue. Une flotte imposante est réunie, dont le commandement est confié à don Juan d’Autriche, jeune frère du roi Philippe II d’Espagne. Afin d’implorer la protection céleste sur la flotte, le Saint Père ordonne un jubilé solennel, un jeûne et la prière publique du Rosaire.

              La bataille décisive a lieu le 7 octobre 1571, dans le golfe de Lépante, à la sortie du détroit de Corinthe. Tous les combattants chrétiens ont prié ensemble le Rosaire, se sont confessés et ont communié. 213 galères espagnoles et vénitiennes sont opposées à 300 vaisseaux turcs. Cent mille hommes environ combattent dans chaque camp. Au terme d’un terrible affrontement, la flotte chrétienne – forte surtout de son artillerie lourde embarquée – remporte une victoire complète. Presque toutes les galères ennemies sont prises ou coulées. L’amiral turc Ali Pacha est fait prisonnier et décapité. Quinze mille galériens chrétiens prisonniers des Turcs sont libérés… et en profitent pour se retourner contre leurs garde-chiourme, prêtant ainsi main forte à leurs libérateurs. À peine un tiers des navires turcs peuvent s’échapper, et la légende d’invincibilité de la flotte musulmane est détruite à jamais.

              Le soir de la bataille, le pape saint Pie V va brusquement de son bureau à la fenêtre, où il semble contempler un spectacle. Puis, il se retourne et dit aux prélats qui l’entourent : « Allons rendre grâce à Dieu : notre armée est victorieuse ». C’était le 7 octobre, un peu avant cinq heures du soir, au moment même où don Juan, victorieux, s’agenouillait avec ses hommes sur le pont du navire amiral pour remercier Dieu de sa protection. La nouvelle de la victoire ne devait parvenir à Rome que dix-neuf jours plus tard, le 26 octobre, confirmant ainsi la révélation faite au souverain pontife.

              En commémoration de la victoire de Lépante, Pie V ajouta aux Litanies de la très Sainte Vierge une invocation supplémentaire : « Secours des chrétiens, priez pour nous », et il ordonna l’institution de la fête de Notre-Dame des Victoires, que son successeur immédiat, Grégoire XIII,  fera ensuite célébrer chaque premier dimanche d’octobre dans toutes les églises, sous le nom de fête du Rosaire.

              Au sein du peuple catholique, la victoire de Lépante contribua au rapide essor de la dévotion du Rosaire et suscita la fondation d’un grand nombre de confréries. Elle est une date importante de l’histoire du culte marial.

             Nul n’invoque jamais en vain la Sainte Vierge, « terrible comme une armée rangée en bataille » !

              (ci-dessous, représentation héroïque et allégorique de la bataille, par Véronèse, et portrait de saint Pie V, par le Greco )                

bataille         saint Pie V, par le Greco

 

Lys

 

RÉCITATION ET MÉDITATION DU ROSAIRE

_______

                Le Rosaire comprend trois chapelets de cinq dizaines de Je vous salue Marie, chaque chapelet portant sur une catégorie de mystères (joyeux, douloureux ou glorieux), et chaque dizaine sur un mystère précis. Lorsqu’on n’a pas le temps de le réciter tous les jours en entier (ce qui est le cas de la plupart des gens), on peut en réciter et en méditer seulement un chapelet par jour, le plus logique étant de consacrer le lundi aux mystères joyeux, le mardi aux mystères douloureux, le mercredi aux mystères glorieux, puis de recommencer avec les mystères joyeux le jeudi, les mystères douloureux le vendredi (jour de la Passion) et les mystères glorieux le samedi et le dimanche (jour de la Résurrection). Bien entendu, cette méthode – quoique parfaitement rationnelle – n’a rien de figé ou de canonique. Par exemple, on peut très bien privilégier les mystères douloureux pendant toute la Semaine Sainte, samedi compris, et attendre le dimanche de Pâques (jour de la Résurrection), pour reprendre les mystères glorieux. Ce qui compte, c’est de prier avec amour et confiance, mais aussi intelligence.

1er chapelet : MystÈres joyeux 

1.       L’Incarnation

2.       La Visitation

3.       La Nativité

4.       La Présentation de Jésus au Temple et la Purification de Marie

5.       Le Recouvrement de Jésus au Temple

2Ème chapelet : MystÈres douloureux 

1.       L’Agonie au Jardin des Oliviers

2.       La Flagellation

3.       Le Couronnement d’Épines

4.       Le Portement de Croix

5.       Le Crucifiement

3Ème chapelet : MystÈres glorieux 

1.       La Résurrection

2.       L’Ascension

3.       La Pentecôte (descente du Saint-Esprit sur les Apôtres)

4.       L’Assomption (le fait de prendre pour soi, d’enlever, ici dans un sens évidemment ascendant)

5.       Le Couronnement de Marie

                On ne doit pas se laisser rebuter par le côté apparemment répétitif de cette prière, qui n’est autre qu’un résumé génial et particulièrement vivant de la Foi catholique. La très Sainte Vierge n’a d’ailleurs cessé d’insister (à Fatima, entre autres) sur le prix qu’elle attache à son Saint Rosaire, non pas évidemment parce qu’il la glorifie, elle qui n’est qu’humilité, mais parce qu’il exalte – en la prenant pour médiatrice – les ineffables mérites de son divin Fils, notre Sauveur. L’œuvre peinte qui illustre chaque mystère est là pour nourrir la méditation en la fixant sur le sujet, ce qui écarte la distraction, écueil de toute prière.

Détail :

- On récite d’abord le Je crois en Dieu (sur la croix) ;

- on poursuit avec le Notre Père (sur le gros grain) ;

- trois Je vous salue, Marie (sur les trois petits grains), qui expriment symboliquement l’adoration due à la  Sainte Trinité ;

- Gloire au Père ;

- chapelet proprement dit : on commence par le Notre Père (gros grain avant la médaille) ;

- on récite la dizaine de Je vous salue, Marie (petits grains) ;

- on conclut chaque dizaine par le Gloire au Père.

Pour mémoire :

- Je crois en Dieu, le Père tout-puissant, Créateur du ciel et de la terre, et en Jésus-Christ, Son Fils unique, Notre Seigneur, qui a été conçu du Saint-Esprit, est né de la Vierge Marie, a souffert sous Ponce Pilate, a été crucifié, est mort, a été enseveli, est descendu aux enfers. Le troisième jour, Il est ressuscité des morts. Il est monté aux Cieux. Il est assis à la droite de Dieu, le Père tout-puissant, d’où il viendra juger les vivants et les morts. Je crois au Saint-Esprit, à la Sainte Église catholique, à la communion des saints, à la rémission des péchés, à la résurrection de la chair, à la Vie éternelle. Ainsi soit-il.

- Notre Père qui êtes aux Cieux, que Votre Nom soit sanctifié, que Votre Règne arrive, que Votre Volonté soif faite sur la terre comme au ciel. Donnez-nous aujourd’hui notre pain quotidien, pardonnez-nous nos offenses comme nous pardonnons à ceux qui nous ont offensés, et ne nous laissez pas succomber à la tentation, mais délivrez-nous du mal. Ainsi soit-il.

- Je vous salue, Marie, pleine de grâces, le Seigneur est avec vous. Vous êtes bénie entre toutes les femmes, et Jésus, le Fruit de vos entrailles, est béni. Sainte Marie, Mère de Dieu, priez pour nous, pauvres pécheurs, maintenant et à l’heure de notre mort. Ainsi soit-il.

- Gloire au Père, et au Fils et au Saint-Esprit, comme il était au commencement, maintenant et toujours, dans les siècles des siècles. Ainsi soit-il.

Vierge À l’Enfant (Simon Vouet, vers 1615)

Ave, Maria, gratia plena, Dominus tecum. Benedicta tu in mulieribus, et benedictus  Fructus ventri tui, Iesus.

Sancta Maria, Mater Dei, ora pro nobis, peccatoribus, nunc et in hora mortis nostrae. Amen.


Premier mystÈre joyeux : l’Incarnation

(fruit du mystère : une profonde humilité)

Récitation :

« Je crois en Dieu, « Notre PÈre », trois « Je vous salue, Marie », « Gloire au PÈre »

Nous vous offrons, Seigneur JÉsus, cette premiÈre dizaine en l’honneur de votre Incarnation dans le sein de Marie, et nous vous demandons, par ce mystÈre et par son intercession, une profonde humilitÉ. GrÂces du mystÈre de l’Incarnation, descendez dans nos Âmes. Ainsi soit-il. Notre PÈre ; dix Je vous salue, Marie ; Gloire au PÈre.

Méditation :

Confiée au Temple des années durant pour y recevoir l’éducation religieuse de son époque, Marie est à présent une jeune fille douce, intelligente, instruite et accomplie. Malgré son âge tendre (quinze ans, à peu près), elle possède une connaissance approfondie des Écritures, mais n’en éprouve aucune vanité, bien au contraire, car leur lecture lui a enseigné quel gouffre infini existe entre Dieu et Sa créature. Ce qu’elle ignore encore, c’est que depuis le commencement des temps, elle était prédestinée à donner naissance au Sauveur de l’humanité. Elle ne se doute pas non plus qu’en prévision de cela, elle a été conçue sans la tache héréditaire du péché originel, notre lot commun né de l’orgueil que Satan – lui-même ivre d’orgueil – avait su instiller dans le cœur d’Adam (« Eritis sicut dei »  : « Vous serez comme des dieux »), car son prodigieux destin l’en préserve nécessairement. Lors de cet événement, qui va bouleverser sa vie, mais aussi toute l’histoire de l’humanité, elle est seule chez ses parents, Joachim et Anne. Passé le premier moment de surprise et de crainte, elle pose à l’archange Gabriel – qui vient de lui annoncer ce qui est attendu d’elle – une question pertinente : « Comment cela se pourrait-il si je ne connais point d’homme ? ». Puis, une fois renseignée à ce sujet, elle formule la décisive et splendide acceptation dont nous lui sommes tous infiniment redevables depuis lors : « Fiat mihi secundum verbum tuum »  : « Qu’il me soit fait selon votre parole »… Et le Saint-Esprit entre aussitôt en elle.

Dans un petit logis, À l’orÉe de la ville,
Une trÈs jeune fille, occupÉe à prier,
Se retourne, apeurÉe, et demeure immobile :
Un Être de lumiÈre se tient agenouillÉ.
« Je vous salue, Marie », dit l’ange Gabriel
Avant que d’exposer l’objet de sa visite.
L’adolescente Écoute, se rassure et, bien vite,
Accueille simplement la Divine Étincelle.
Son merveilleux « fiat » nous vaut un RÉdempteur,
Car cette nouvelle Ève, chef-d’Œuvre de douceur,
Était prÉdestinÉe À Lui donner naissance.
Pour l’Incarnation, YahvÉ l’a faÇonnÉe
En sorte qu’elle soit conÇue sans le PÉchÉ
Et, par l’Esprit, devienne vivante Arche d’Alliance.

Fra Angelico (1430-1432)
 
DeuxiÈme mystÈre joyeux : la Visitation

(fruit du mystère : la charité envers le prochain)

Récitation :

Nous vous offrons, Seigneur Jésus, cette deuxième dizaine en l’honneur de la Visitation de votre sainte Mère à sa cousine Elisabeth et de la sanctification de Jean-Baptiste, et nous vous demandons, par ce mystère et par l’intercession de votre sainte Mère, la charité envers le prochain. Grâces du mystère de la Visitation, descendez dans nos âmes. Ainsi soit-il. Notre Père ; dix Je vous salue, Marie ; Gloire au Père.

Méditation :

Avertie par l’ange qu’elle donnera naissance au Messie et que sa cousine Elisabeth, âgée et qu’on croyait stérile, attend depuis six mois un enfant (le futur saint Jean-Baptiste), Marie se met en route aussitôt pour aller assister cette parente. Elle ne songe ni à elle-même, ni à sa grossesse surnaturelle à venir : Elisabeth a besoin d’aide, et il faut aller l’aider en toute simplicité, en toute charité, en tout oubli de soi. Marie part donc vers le sud, en caravane et peut-être avec son fiancé Joseph. Nazareth est à cent kilomètres d’Aïn Karim (un peu à l’ouest de Jérusalem), et à cette époque, on ne voyage qu’à dos d’âne ou à pied, c’est-à-dire bien inconfortablement… Qu’importe ! Elle est jeune, spontanée et généreuse ; en outre, nécessité fait loi. Lorsqu’elle salue Elisabeth, celle-ci sent son enfant remuer en elle, car étant prédestiné à être l’ultime prophète annonciateur du Messie, il est instantanément sanctifié par Celui qui porte l’espoir de l’humanité et qui s’est servi, pour agir ainsi, de la voix de Sa Mère, notre médiatrice, comme Il le fera souvent ensuite. Répondant au compliment qu’Elisabeth lui adresse en raison du divin fardeau qu’elle porte, Marie rend grâce à Dieu et chante son

Magnificat  :

« Mon âme glorifie le Seigneur, et mon esprit tressaille de joie en Dieu, mon Sauveur. Parce qu’Il a jeté les yeux sur la bassesse de Sa servante, voici que toutes les générations, désormais, m’appelleront bienheureuse. Car le Tout-Puissant a fait en moi de grandes choses, et Son Nom est saint. Sa miséricorde s’étend d’âge en âge sur ceux qui Le craignent. Il a déployé la force de Son bras, et Il a dissipé les superbes avec leurs orgueilleuses pensées. Il a renversé les puissants de leur trône, et Il a élevé les humbles. Il a comblé de biens ceux qui avaient faim, et les riches, Il les a renvoyés les mains vides. Il a pris soin d’Israël, Son serviteur, se souvenant de Sa miséricorde, ainsi qu’Il l’avait promis à nos pères, à Abraham et à sa postérité, pour toujours. »

La vieille Elisabeth, enceinte de six mois,
Embrasse sa cousine venue pour l’assister.
Le salut de Marie la transporte de joie,
Et l’enfant qu’elle porte en est tout agitÉ.
Elle reÇoit ainsi la rÉvÉlation
Du sort de cette Femme dont les chastes entrailles
Portent l’espoir des hommes dans l’immense bataille
Qui doit lever, d’Adam, la malÉdiction.
Le PrÉcurseur, en elle, se trouve sanctifiÉ
Pour annoncer l’Agneau d’une Àme purifiÉe
Et verser sur Son Front l’eau sainte du Jourdain.
Marie, À cet accueil, rÉpond

« MAGNIFICAT »,

Sommet de tous les psaumes, louange dÉlicate
Prouvant que le Messie est bien en Son jardin.

Mariotto Albertinelli (1503)

TroisiÈme mystÈre joyeux : la NativitÉ

(Fruit du mystère : Le détachement des êtres et des biens, et l’amour de la pauvreté)

Récitation :

Nous vous offrons, Seigneur Jésus, cette troisième dizaine en l’honneur de votre Nativité dans l’étable de Bethléem, et nous vous demandons, par ce mystère et par l’intercession de votre sainte Mère, le détachement des êtres et des biens, et l’amour de la pauvreté. Grâces du mystère de la Naissance de Jésus, descendez dans nos âmes. Ainsi soit-il. Notre Père ; dix Je vous salue, Marie ; Gloire au Père.

Méditation :

L’événement le plus important depuis la Création est sur le point de s’accomplir. Étant destinée à devenir le tabernacle de l’Esprit Incarné, Marie devait non seulement être conçue sans le péché originel (issu de l’orgueil), mais aussi rester pure de toute souillure née de ce même péché, qui avait détruit à jamais l’innocence charnelle du Paradis terrestre. C’est pourquoi il fallait qu’elle restât vierge avant, pendant et après la naissance du Messie. En outre, il était inconcevable qu’exempte de la tache originelle, elle fût condamnée à souffrir selon l’antique malédiction divine (« Tu enfanteras dans la douleur »). Or, si Dieu peut tout, Il ne révèle pas tout, et la naissance de Jésus reste donc un Mystère sacré. Tout ce qu’on sait, c’est que Marie et Joseph sont en prière et en extase lorsque l’Enfant se trouve soudain dans les mains de sa Mère, après quoi Joseph ne sort de son extase qu’à l’appel de Marie. Intrigués par une curieuse étoile, des bergers hébreux viennent adorer l’Enfant et offrent des victuailles à la Sainte Famille. Quelques jours plus tard, toujours sous la conduite de l’étoile, ce sera au tour de trois étrangers, les « rois mages », de venir adorer le vrai Roi d’Israël en tant qu’émissaires du monde païen (nous autres !), appelé à se convertir, lui aussi. À la fin du treizième siècle, Jacques de Voragine, futur évêque de Gênes, a rassemblé toutes les traditions éparses concernant les Rois mages dans un livre intitulé  « La Légende dorée ». Selon lui, le premier des Mages se nomme Melchior ; c’est un vieillard à cheveux blancs et à la longue barbe. Il offre l’or au Seigneur comme à son roi, l’or signifiant la Royauté du Christ. Le deuxième, nommé Gaspard, jeune, sans barbe, rouge de couleur, offre à Jésus, dans l’encens, l’hommage à sa Divinité. Le troisième, au visage noir, portant toute sa barbe, s’appelle Balthazar et offre la myrrhe, car cette substance amère, utilisée pour l'embaumement des corps, rappelle que le Fils doit mourir.

« Et toi, Bethlehem, terre de Juda, tu n'es certes pas la moindre parmi les principales villes de Juda ; car de toi sortira un prince qui fera paître Israël, 0 Mon peuple ». (Michée, chapitre 5 versets 1 et 2)

Les auberges refusent du monde À Bethlehem,
OÙ Joseph et Marie vont au recensement.
De la gestation, voici venu le terme.
Voici venu aussi le temps du dÉnuement.
Dans cette pauvre Étable, À dÉfaut de palais,
Marie s’Étend, bien lasse, et le Miracle a lieu :
Un nouveau-nÉ paraÎt, serein et radieux,
Qu’elle revÊt de langes et nourrit de son lait.
Des bergers, assemblÉs, pressentent le MystÈre
En voyant une Étoile et sa vive lumiÈre
Éclairer le dÉcor de leur humble existence.
Au cŒur de ce dÉsert, en cette nuit glaciale,
S’ouvre sans tintamarre la voie neuve et royale
Du rachat qu’a promis la Divine Puissance.

Francisco ZurbarÁn (1638)

QuatriÈme mystÈre joyeux : la PrÉsentation de JÉsus au Temple et la Purification de Marie

(Fruit du mystère : une grande pureté de corps et d’esprit)

Récitation :

Nous vous offrons, Seigneur Jésus, cette quatrième dizaine en l’honneur de votre Présentation au Temple et de la Purification de Marie, et nous vous demandons, par ce mystère et par son intercession, une grande pureté de corps et d’esprit. Grâces du mystère de la Purification, descendez dans nos âmes. Notre Père ; dix Je vous salue, Marie ; Gloire au Père.

Méditation :

La religion mosaïque impose à un couple venant d’avoir son premier-né de le présenter au Temple (ce qui préfigure notre baptême chrétien), et l’on en profite alors pour « purifier » la mère, dont il est devenu patent qu’elle n’est plus vierge. Or, s’il est normal que Jésus soit présenté au Temple, il est beaucoup moins normal, à nos yeux, que Sa sainte Mère se soumette à une « purification » dont nous savons qu’elle n’a nul besoin. Mais Joseph et Marie sont humbles et obéissants, et l’on voit mal Marie s’insurger contre cette formalité en se vantant de sa virginité conservée – au risque de passer pour folle, qui plus est ! La Sainte Famille arrive donc au Temple après un voyage de cent kilomètres, et comme le veut la tradition, Joseph remet aux autorités religieuses son présent symbolique : deux tourterelles, car le charpentier n’est pas riche. Un vieil homme du nom de Siméon prie sans cesse Dieu de ne pas le laisser mourir avant de lui avoir montré Celui qui délivrera Israël. Aussi se rend-il chaque jour au Temple dans l’espoir d’y rencontrer le futur Messie, qu’on viendra forcément y présenter. Voyant Jésus, il est illuminé d’une inspiration ; il le prend dans ses bras et, joyeux, annonce publiquement la vocation surnaturelle de l’enfant… Mais il prédit aussi à Marie qu’elle aura beaucoup à souffrir : « Un glaive de douleur te transpercera le cœur ». La vieille Anne, une veuve âgée qui vit dans le Temple, est inspirée, elle aussi, et confirme cette exceptionnelle destinée. Le quatrième mystère « joyeux » l’est donc déjà beaucoup moins que les trois premiers…

La Vierge, quoique pure comme son premier-nÉ,
Est tenue par la Loi de le porter au Temple,
Et Joseph, son Époux, vient de les y mener.
Le vieillard SimÉon, se taisant, les contemple.
AttirÉ malgrÉ lui, il s’approche, hÉsitant,
Du nourrisson perdu dans le grand sanctuaire,
Puis, il saisit l’enfant d’un geste visionnaire
Et le tend vers le Ciel tout en prophÉtisant.
À grands traits, il prÉdit le destin du Messie,
Ses travaux salutaires, Ses Épreuves aussi,
Et le glaive cruel qui percera Sa MÈre.
JÉsus doit Être un signe de contradiction
Parce que Sa Grande Œuvre, l’ardue RÉdemption,
Ne sera reconnue que des fils de LumiÈre.

Philippe de Champaigne (1648)

CinquiÈme mystÈre joyeux : le Recouvrement de JÉsus au Temple

(Fruit du mystère : la véritable sagesse)

Récitation :

Nous vous offrons, Seigneur Jésus, cette cinquième dizaine en l’honneur de votre Recouvrement par Marie, et nous vous demandons, par ce mystère et par son intercession, la véritable sagesse. Grâces du mystère du Recouvrement de Jésus, descendez dans nos âmes Ainsi soit-il. Notre Père ; dix Je vous salue, Marie ; Gloire au Père.

             Ô Marie, conçue sans péché, priez pour nous qui avons recours à vous. Ô mon Jésus, pardonnez-nous nos péchés, préservez-nous du feu de l’enfer et conduisez au Ciel toutes les âmes. Nous vous prions spécialement pour celles qui ont le plus besoin de votre Miséricorde. Que par la Miséricorde de Dieu, les âmes des fidèles trépassés reposent en paix. Notre Dame du très saint Rosaire, priez pour nous. Ainsi soit-il.

Méditation :

Dès sa conception dans le sein de Marie, Jésus réunit en une même personne d’apparence parfaitement ordinaire (si ce n’est sa grande beauté) deux natures distinctes : la nature humaine, avec son âme, son corps, ses fonctions physiologiques, et la nature divine, parce qu’il est le Verbe (deuxième Personne de la Sainte Trinité), incarné sous l’action du Saint-Esprit (troisième Personne de la Sainte Trinité). C’est donc un Être singulier, un vivant mystère, y compris aux yeux de Marie, sa Mère, et de Joseph, son père adoptif, pourtant au courant de son origine et de sa mission. L’Homme-Dieu sait mieux que personne, depuis toujours, Qui il est et quelle est au juste cette mission. Il a accompagné ses parents à Jérusalem pour les célébrations de la Pâque. C’est la plus importante de toutes les fêtes juives, puisqu’elle commémore la sortie d’Égypte, c’est-à-dire la libération des esclaves hébreux de Pharaon sous la conduite de Moïse, douze siècles environ auparavant. Après la fête, la Sainte Famille repart en caravane vers Nazareth, les hommes de leur côté, les femmes du leur. Jésus, lui, est resté au Temple, car il y perçoit avec acuité la vivante Présence de son Père (première Personne de la Sainte Trinité). Là, il rencontre des scribes et des docteurs de la Loi, s’entretient respectueusement avec eux, précise certains points, rectifie des erreurs et finit – du haut de ses douze ans – par donner un cours magistral à ces lettrés, qui étudient les Écritures depuis des dizaines d’années et croyaient les comprendre parfaitement. C’est là qu’avec Joseph, Marie le retrouve au bout de trois jours, durée qui préfigure la douloureuse absence de Jésus, lorsque celui-ci sera au tombeau, vingt et un ans après… Ils sont sidérés de lui voir tenir ce rôle de théologien chevronné et de constater l’ébahissement de son savant auditoire. S’étant aperçus de son absence au sein de la caravane, et angoissés au-delà de toute expression, ils ont décidé de rebrousser chemin jusqu’à Jérusalem, puis au Temple, où Marie adresse d’affectueux reproches à Jésus, comme le ferait toute mère dans de telles circonstances :

« “Mon enfant, pourquoi avez-vous agi ainsi avec nous ? Votre père et moi, nous vous cherchions tout affligés”. Et il leur répondit : “Pourquoi me cherchiez-vous ? Ne saviez-vous pas qu’il faut que je sois aux choses de mon Père ?” Mais ils ne comprirent pas ce qu’il leur disait. Alors il descendit avec eux, et vint à Nazareth, et il leur était soumis. Et sa mère conservait toutes ces choses dans son cœur. Et Jésus progressait en sagesse, en taille et en grâce devant Dieu et devant les hommes » (Luc, 2, 48-52).

Au retour de la PÂque, on a l’Âme lÉgÈre.
Joseph croit que JÉsus accompagne Marie,
Qui pense que l’enfant chemine avec son pÈre,
Et tous deux, sÉparÉs, voyagent sans souci.
Au bivouac, atterrÉs, ils ne retrouvent pas
Celui que, chaque jour, ils comblent de leurs soins.
On le cherche partout, on fouille les recoins.
Le glaive prophÉtique se fait sentir dÉjÀ…
UlcÉrÉs par l’absence de leur trÉsor suprÊme,
Ils reviennent ensemble jusqu’À JÉrusalem,
Et, le troisiÈme jour, soulagÉs, ils le voient
Qui, au milieu du Temple, enseigne les docteurs.
Marie lui faisant part de leur grande frayeur,
JÉsus rÉpond qu’À Dieu, avant tout, il se doit.

Alexandre Bida (XIXè siÈcle)
Premier mystÈre douloureux : l’Agonie de JÉsus au Jardin des Oliviers

(Fruit du mystère : la contrition de nos péchés)

Récitation :

« Je crois en Dieu, « Notre Père », trois « Je vous salue, Marie », « Gloire au Père »

Nous vous offrons, Seigneur Jésus, cette première dizaine en l’honneur de votre agonie mortelle au jardin des Oliviers, et nous vous demandons, par ce mystère et par l’intercession de votre sainte Mère, la contrition de nos péchés. Grâces du mystère de l’Agonie de Jésus, descendez dans nos âmes. Ainsi soit-il. Notre Père ; dix Je vous salue, Marie ; Gloire au Père.

Méditation :

Voici arrivé le temps de la Passion, où pharisiens et sadducéens – traités par le Christ de « race de vipères » – vont enfin pouvoir tirer vengeance du « signe de contradiction », surnom que Siméon avait donné d’avance à Jésus. Voici donc sur le point d’arriver à son terrible paroxysme l’opposition radicale entre la Vérité et l’erreur, la Vie et la mort, la Charité et la haine. Depuis trois ans, Jésus prêche et accomplit des miracles, en compagnie des Douze et de ses disciples. Avec eux, il a parcouru toutes les routes de ce que nous appelons aujourd’hui la Terre Sainte pour y introduire le levain du Salut, et il est presque parvenu au terme de sa vie publique. Après la Cène, où il a institué l’Eucharistie, il est monté au Jardin des Oliviers avec Pierre, Jacques et Jean. Il leur a demandé de veiller et de prier avec lui, mais « l’esprit est fort, la chair est faible », et ils se sont endormis, d’autant plus qu’ils sont à cent lieues d’appréhender ce qui est en train de se jouer. Jésus, qui se retrouve donc seul, est en proie aux pires tourments spirituels et moraux.

  1. Il sait d’avance quelles épouvantables souffrances physiques il va devoir endurer.
  2. Il sait aussi qu’elles ne seront profitables qu’aux élus, à ceux qui auront entendu, accepté et mis en œuvre sa Parole, car parmi cette multitude d’âmes tant aimées de lui, innombrables seront celles qui le rejetteront et seront rejetées à leur tour.
  3. Enfin, sa nature divine lui rend particulièrement odieuse la présence palpable, autour de lui, de tous les péchés du monde entier et de tous les temps, qu’il prend à son compte pour les expier d’un seul coup au nom de tous les pécheurs du monde entier et de tous les temps.

L’état d’esprit qui résulte de ces trois facteurs lui occasionne une hématidrose, c’est-à-dire ce qu’on appelle aussi sueur de sang, phénomène physiologique rarissime affectant les individus en proie à une détresse, une anxiété, une angoisse particulièrement épruvantes : les vaisseaux capillaires irriguant les glandes sudoripares se rompent, et le mélange de sueur et de sang suinte par les pores de la peau.  « Ce n’est pas pour rire que je t’ai aimée », dira un jour Notre Seigneur à sainte Angèle de Foligno… Saint Luc, qui était médecin, a été le seul des quatre Évangélistes à rapporter ce fait, bien qu’il n’en eût pas été directement témoin.

Ses disciples, couchÉs, sommeillent À l’Écart,
Ignorants de la lutte qu’Il a, seul, À livrer.
ProstrÉ dans les tÉnÈbres, Il vit un cauchemar
Tel qu’aucun romancier ne pourrait le narrer.
Assailli de visions abjectes, abominables,
Il prend sur Lui, le Saint, les infamies du monde,
Nos mÉfaits les plus minces comme les plus immondes
Qui sont tous, À Ses yeux, des affronts innommables.
Il sait ce qui L’attend. De dÉtresse, Il chancelle.
De sanglante sueur, Son corps entier ruisselle.
Sa Passion est lÀ, qu’Il ne veut Éluder.
Un ange Le secourt, et Il reprend courage
Pour affronter l’horreur et achever l’Ouvrage.
Au loin, quelques lueurs… Ils ne vont plus tarder.

Andrea Mantegna (vers 1459)
DeuxiÈme mystÈre douloureux : la Flagellation

(Fruit du mystère : la mortification de nos sens)

Récitation :

Nous vous offrons, Seigneur Jésus, cette deuxième dizaine en l’honneur de votre sanglante Flagellation, et nous vous demandons, par ce mystère et par l’intercession de votre sainte Mère, la mortification de nos sens. Grâces du mystère de la Flagellation de Jésus, descendez dans nos âmes. Ainsi soit-il. Notre Père ; dix Je vous salue, Marie ; Gloire au Père.

Méditation :

Le Dieu trois fois saint, le Créateur de toutes choses est dépouillé de Ses vêtements et fouetté en public. Peut-on concevoir pareil scandale ? Fallait-il que le péché originel – matrice d’un nombre sans cesse croissant de péchés actuels – ait été insupportable à Dieu pour que le Fils de l’homme accepte de se prêter à un si honteux abaissement ! Car Dieu étant infini, le péché d’Adam et d’Ève, acte d’insigne ingratitude, reniement de Ses bienfaits, inqualifiable atteinte à Sa dignité, fut lui-même une faute infinie qui ne pouvait être effacée que par l’expiation d’un être infini : l’Être par excellence. Voilà pourquoi il a fallu que le Verbe acceptât de s’incarner et de se sacrifier. Le seul spectacle du Fils de Dieu lié à une colonne et lacéré de coups de fouet permet de comprendre le prix que la Sainte Trinité attache au salut des âmes créées par Elle. L’Amour qu’Elle nous porte est d’ailleurs bien trop grand pour que nous puissions le comprendre. Il est, en fait, le mystère de tous les mystères, la meilleure illustration du contraste vertigineux qui existe entre l’immensité du Créateur et la petitesse, la bassesse, le néant de Ses créatures ; non seulement l’ensemble des créatures, mais aussi chacune d’elles, car par ses péchés, chacun d’entre nous a nécessité le crucifiement du Messie. Voilà pourquoi nous serons à jamais Ses débiteurs, non sans être tenus de lui rendre – à la pleine mesure de nos faibles moyens – une trop minuscule partie de Ses bienfaits. Comment ? En croyant en Lui et en nous efforçant de faire toutes Ses volontés, ainsi que seule Son Église – qui est une, sainte, catholique, apostolique et romaine – nous l’enseigne valablement.

Un soldat Le dÉpouille, Lui attache les mains
En haut d’une colonne, devant la populace.
Des bourreaux chevronnÉs, deux solides Romains,
Officient tour À tour, prÉcis et efficaces.
La violence est folle, et la souffrance aiguË.
Sa peau, fragilisÉe par la sueur de sang,
Éclate sous les coups multiples et puissants.
Les laniÈres lestÉes lacÈrent Son corps nu.
Le grand NazarÉen supporte sans broncher
Ce dÉluge de plomb. Il s’abstient de flancher
Pour que les prophÉties anciennes s’accomplissent.
Les deux brutes en nage, sans la moindre vergogne,
N’arrÊtent qu’À cent coups, tout cramoisis de trogne,
Puis dÉlient la victime, dont d’autres se saisissent…

MERISI Michelangelo , LE CARAVAGE (vers 1607)
TroisiÈme mystÈre douloureux : le Couronnement d’Épines

(Fruit du mystère : la mortification de l’esprit et du cœur)

Récitation :

Nous vous offrons, Seigneur Jésus, cette troisième dizaine en l’honneur de votre Couronnement d’épines, et nous vous demandons, par ce mystère et par l’intercession de votre sainte Mère, la mortification de l’esprit et du cœur. Grâces du mystère du Couronnement d’épines, descendez dans nos âmes. Ainsi soit-il. Notre Père ; dix Je vous salue, Marie ; Gloire au Père.

Méditation :

L’époque est à la cruauté, et les occupants d’Israël sont bien de leur époque. À la cruauté hypocrite des scribes et des prêtres juifs vient se joindre la cruauté brutale des soudards romains, qui détestent non seulement ce pays au climat éprouvant, mais aussi et surtout ce peuple « à la nuque raide », le plus insoumis de tous les peuples conquis. Et Jésus – qui se dit roi des Juifs – représente à leurs yeux un bouc émissaire commode pour exprimer leur mépris de tous les Juifs. Deux d’entre eux viennent déjà de lui administrer plus de cent coups d’un fouet équipé de lanières terminées par des petites massues en plomb, alors que le nombre traditionnel de coups donnés par les bourreaux juifs est de trente-neuf (pourêtre sûr de ne pas dépasser le nombre de quarante, maximum absolu qu’impose la loi juive… mais qu’ignore l’occupant romain). Or, voici que pour mieux le faire souffrir, ils inventent un tour encore plus cruel consistant à ajouter la dérision à l’humiliation et à la torture. « Alors c’est ça, leur roi ? », se disent-ils en rigolant grassement, « Eh bien, couronnons-le ! ». Ils le dépouillent à nouveau de tous ses vêtements, rouvrant chacune des plaies profondes de la flagellation, qui commençaient tout juste à se refermer, l’affublent d’un manteau rouge et crasseux et le font rudement asseoir sur un tambour de colonne cassé. L’un d’eux confectionne une sorte de couronne en tressant trois branches d’un buisson épineux. Aidé d’un camarade, il l’enfonce consciencieusement sur la tête de Jésus, au point que plusieurs épines traversent le cuir chevelu de part en part. Le visage du Sauveur est vite inondé de sang. Ils lui fourrent ensuite, en guise de sceptre, un épais roseau dans la main, puis le lui arrachent et s’en servent pour frapper si violemment sur la couronne d’épines que l’hémorragie redouble. Ils s’agenouillent devant lui, font des grimaces grotesques, lui crachent au visage et le giflent en criant : « Salut, Roi des Juifs ! ». Mais Jésus a-t-il vraiment atteint le fond de l’avilissement auquel il s’est livré de son plein gré et en toute connaissance de cause ?…

Ce n’Était pas assez de Le mettre au supplice,
Encore faut-il railler le Juste pantelant :
« Il se dit roi des Juifs ? Allons, point d’avarice !
D’un vieux manteau de pourpre, faisons-lui le prÉsent !
« Mais, faute de couronne, sur quoi rÈgnerait-il ?
Ce jujubier, lÀ-bas, fera trÈs bien l’affaire ! ».
En couper quelques branches est besogne lÉgÈre,
Et les tresser en tiare Également facile.
Son sceptre ? Un vil roseau. Ses hommages ? Des coups.
Les Épines, en Sa chair, prÉfigurent les clous.
Le sang marbre Sa Face, la voile par endroits.
Comment donc ces paÏens pourraient-ils se douter
Qu’ils consacrent ainsi, fÛt-ce pour se moquer,
Le culte que tout homme doit dÉdier au Christ-Roi ?

MERISI Michelangelo , LE CARAVAGE (date ?)
QuatriÈme mystÈre douloureux : le portement de croix

(Fruit du mystère : la patience dans toutes nos croix)

Récitation :

Nous vous offrons, Seigneur Jésus, cette quatrième dizaine en l’honneur de votre Portement de Croix, et nous vous demandons, par ce mystère et par l’intercession de votre sainte Mère, la patience dans toutes nos croix. Grâces du mystère du Portement de la Croix, descendez dans nos âmes. Ainsi soit-il. Notre Père ; dix Je vous salue, Marie ; Gloire au Père.

Méditation :

Pilate, l’homme aux mains propres, a prononcé son verdict : la croix. Caïphe et sa clique exultent. Jésus est écrasé sous le poids de ce bois, qu’il a baisé pour avoir reconnu en lui l’unique moyen de racheter les hommes, damnés par l’arbre de la connaissance du bien et du mal. Arc-bouté sur la nécessité absolue d’aller jusqu’au bout de sa Passion, puisant dans sa divinité la force de le faire, il ne perçoit qu’à travers un brouillard de poussière, de sueur et de sang les faces tordues de haine qui le couvrent de crachats et d’insultes au passage. Affaibli par les tourments déjà subis, il entend comme à travers du coton les clameurs hostiles de la foule, les ordres brutaux de la soldatesque romaine, qui tient à grand-peine les plus excités en respect. Il tombe, se relève, repart sous le fouet et les coups de pied, tombe encore… Et encore… Et encore… Son épaule, dont la flagellation a mis l’os à nu, est torturée par les frottements incessants de la lourde croix, qui, par à-coups, lui enfonce un peu plus encore dans la tête les épines de sa couronne dérisoire. Ses pieds nus et ses genoux sont meurtris par les pierres pointues et les graviers du chemin escarpé. Il n’est plus qu’une épave sanguinolente, souffrante, titubante, en haillons,  courbée jusqu’au sol, qui avance péniblement, mais obstinément, bousculée par les uns, frappée par les autres, injuriée par tous. Trois rencontres le consolent : celle de sa Mère, à laquelle l’unit un fugitif regard de douleur et d’amour partagés ; celle aussi de la petite Véronique, qui brave le respect humain et la violence ambiante pour lui essuyer le visage d’un sublime geste de compassion ; celle, enfin, de Simon le Cyrénéen, qui l’aide sur ordre à porter son fardeau et dont ses yeux reconnaissants illuminent l’âme pour toujours. Mais le pire reste à venir…

Le bois mal Équarri Lui dÉcharne l’Épaule,
Il essuie les crachats, les quolibets, la haine.
FidÈle aux Écritures, Il doit jouer Son rÔle,
Se laisser injurier, vouer À la gÉhenne.
Soudain, Il voit Sa MÈre, transpercÉe de douleur…
Échangeant un regard plein d’Amour dÉsolÉ,
Ils sont en communion, les deux ImmaculÉs,
Îlots de saintetÉ entourÉs de fureur…
SoulagÉ par Simon, Il redresse le torse
Et, soucieux d’aller jusqu’au bout de Ses forces,
Repart en surmontant Son pitoyable État.
Il tombe et se relÈve sur le rugueux chemin,
Il titube, Il trÉbuche et aperÇoit enfin,
Au dÉtour d’une rue, le sombre Golgotha.

Giovanni Battista Tiepolo (1737-1738)
CinquiÈme mystÈre douloureux : le crucifiement

(Fruit du mystère : la conversion des pécheurs, la persévérance des justes

et le soulagement des âmes du Purgatoire)

Récitation :

Nous vous offrons, Seigneur Jésus, cette cinquième dizaine en l’honneur de votre Crucifiement et de votre mort ignominieuse sur le Calvaire, et nous vous demandons, par ce mystère et par l’intercession de votre sainte Mère, la conversion des pécheurs, la persévérance des justes et le soulagement des âmes du Purgatoire. Grâces du mystère du Crucifiement de Jésus, descendez dans nos âmes. Ainsi soit-il. Notre Père ; dix Je vous salue, Marie ; Gloire au Père.

            Ô Marie, conçue sans péché, priez pour nous qui avons recours à vous. Ô mon Jésus, pardonnez-nous nos péchés, préservez-nous du feu de l’enfer et conduisez au Ciel toutes les âmes. Nous vous prions spécialement pour celles qui ont le plus besoin de votre Miséricorde. Que par la Miséricorde de Dieu, les âmes des fidèles trépassés reposent en paix. Notre Dame du très saint Rosaire, priez pour nous. Ainsi soit-il.

Méditation :

Tout se fait prestement, car les bourreaux romains sont maîtres dans l’art de crucifier. Ils dépouillent une dernière fois Jésus de tous ses vêtements, rouvrant plus cruellement encore ses plaies, et le jettent à plat dos sur la croix. En un seul coup de maillet, on lui transperce une main, puis l’autre. On enfonce violemment ensuite l’épais et long clou carré dans le bois, et on le replie derrière. Chaque coup provoque un atroce élancement sur des nerfs à vif. Les dents serrées à se rompre, Jésus frémit de tout son être et laisse échapper des plaintes étouffées. Ensuite, c’est au tour des pieds d’être encloués, l’un sur l’autre. Puis, on lève le bois du supplice, qui retombe lourdement dans son trou. La souffrance devient paroxystique, car tout le poids du corps est désormais supporté par les mains, qu’il n’est possible de soulager qu’en prenant sur les pieds un appui presque aussi douloureux. Le crucifié – tant malmené depuis neuf heures, épuisé au point qu’il devrait déjà être mort depuis longtemps, à demi asphyxié, souffrant d’une fièvre monstrueuse – doit donc continuer de faire appel à sa divinité pour pouvoir tenir, c’est-à-dire souffrir jusqu’au terme qu’il s’est souverainement fixé. Marie est là, accompagnée de Jean et de Marie-Madeleine. Comment les entrailles d’une telle mère ne gémiraient-elles pas au spectacle de ce Fils chéri, si injustement et si cruellement tourmenté ? Sont donc présents les quelques amis courageux de Jésus, tous ses ennemis, les innombrables suiveurs qui – poussés par la crainte ou l’intérêt – ont pris part à la cabale du Sanhédrin en exigeant bruyamment de Pilate la crucifixion de l’accusé, des étrangers de passage à Jérusalem pour la Pâque, des païens indifférents ou hostiles : un échantillon d’humanité, en somme. Saint Jean évoque cette assistance composite dans les termes prophétiques suivants : « Et Moi, quand J’aurai été élevé de la terre, J’attirerai tous les hommes à Moi » (Jn 12, 32). La prêtraille juive a tellement tremblé pour son pouvoir politico-religieux pendant les trois dernières années que jusqu’au pied de la croix, elle vient se réjouir au spectacle qu’offre son ennemi déchu, non sans l’abreuver encore d’outrages et de railleries. Dismas, l’un des deux larrons dont Jésus est flanqué, aura été le seul à reconnaître sa divinité, le seul à le défendre devant ses ennemis : voleur jusqu’au bout, il aura ainsi volé le Paradis, comme saint Augustin le soulignera plus tard avec un humour un peu aigre… Quant au légionnaire Longinus, qui crève d’un coup de lance le coeur de Jésus enfin mort, il est aussitôt baptisé dans l’eau[1] et le sang. Premier païen converti à la religion nouvelle, il contemple alors le premier crucifix avec saisissement, et il tombe à genoux d’adoration. « Ils regarderont Celui qu’ils ont transpercé » (Jn 19, 37).

DÉvÊtu en public, blessÉ dans Sa pudeur,
Le voici crucifiÉ, l’Agneau si doux, si tendre.
Il n’est plus que disgrÂce, meurtrissure et malheur,
Parce qu’un peuple dur n’a pas voulu L’entendre.
Plus bel enfant des hommes, Il pend, dÉfigurÉ,
AbandonnÉ des Siens, abreuvÉ de blasphÈmes.
Il s’adresse À Marie, qui se tient digne et blÊme,
Et lui donne pour fils l’apôtre prÉfÉrÉ.
Ces mots, ce Sacrifice font des hommes Ses frÈres
Et rachÈtent tous ceux qui, en Son Nom, espÈrent.
Il peut mourir en paix, car « tout est consommÉ ».
Au Temple, le rideau se dÉchire et frÉmit.
Le sol tremble et se fend, afin qu’en ses replis,
De l’Alliance de Sang, la graine soit semÉe.

Nicolas Tournier (1635)

Premier mystÈre glorieux : la RÉsurrection

(Fruit du mystère : l’amour de Dieu et la ferveur dans le service de Notre Seigneur)

Récitation :

« Je crois en Dieu, « Notre Père », trois « Je vous salue, Marie », « Gloire au Père »

Nous vous offrons, Seigneur Jésus, cette première dizaine en l’honneur de votre glorieuse Résurrection, et nous vous demandons, par ce mystère et par l’intercession de votre sainte Mère, l’amour de Dieu et la ferveur dans votre service. Grâces du mystère de la Résurrection, descendez dans nos âmes. Ainsi soit-il. Notre Père ; dix Je vous salue, Marie ; Gloire au Père.

Méditation :

Dans le silence absolu, les ténèbres épaisses, un corps humain gît sur une dalle. Il est là depuis trente-six heures environ. Le linceul qui l’enveloppe est maculé de diverses souillures, parce que c’était la veille de la Pâque et qu’on a dû nettoyer à la hâte le cadavre du supplicié, puis l’ensevelir très vite, avant le coucher du soleil. Soudain, un flash aveuglant émane du linceul, qui s’affaisse lentement sur lui-même, vide. Et à côté de la dalle se dresse Jésus, tout vêtu de blanc, resplendissant de lumière, plus beau et plus serein qu’Il ne l’a jamais été. Les seuls rappels de Sa Passion sont les trous dans Ses mains et Ses pieds, ainsi que la plaie de Son côté droit. Ces stigmates resteront, car loin d’être honteux, ils disent au contraire la Gloire du Messie mort et ressuscité par Sa propre vertu, de l’Homme-Dieu que la liturgie pascale assimile au Temple dans son magnifique Asperges me :

Vidi aquam egredientem de templo a latere dextro, alleluia, alleluia ! Et omnes ad quos pervenit aqua ista salvi facti sunt, et dicent : alleluia, alleluia !

J'ai vu l'eau jaillir du côté droit du Temple, alléluia, alléluia ! Et tous ceux que l'eau a atteints sont sauvés, et ils chantent alléluia, alléluia !

(Cette assimilation au Temple n’a rien de fortuit. En effet, après en avoir chassé les marchands, Jésus avait dit aux Juifs, qui lui demandaient une preuve de son autorité : « Détruisez ce temple, et je le relèverai en trois jours » (Jean, 2, 19). Or, c’est de lui-même qu’il parlait en usant de cette parabole prophétique, mais les Juifs, scandalisés et prenant ses paroles au pied de la lettre, avaient compris qu’il se vantait de pouvoir accomplir un miracle insensé, qui eût été surtout un sacrilège inouï. Cette déclaration a évidemment été retenue contre lui à son procès.)

Au dehors, les gardes du Temple sont réveillés en sursaut, d’abord par la très vive clarté qui, le temps d’un éclair, fait une éclatante couronne à la dalle ronde fermant le tombeau, puis par un tremblement de terre qui semble être la réplique de celui de l’avant-veille. Vendredi, la terre – affligée comme le reste de la Création – se désolait de devoir accueillir en son sein l’Envoyé du Ciel ; ce matin, avec le même fracas, elle se réjouit de pouvoir nous Le restituer. Enfin, les gardes, d’abord incrédules, voient et entendent la dalle commencer à rouler sur elle-même. L’espace de quelques secondes, ils restent tétanisés ; puis, ils courent vers la ville en hurlant d’épouvante. Tout naturellement, la première visite de Jésus est pour Sa sainte Mère, transportée d’allégresse en Le voyant ressuscité : Regina cœli, laetare, alleluia ! quia quem meruisti portare, alleluia ! Resurrexit, sicut dixit, alleluia ! Ora pro nobis Deum,alleluia !

Au trÉfonds du SÉpulcre, le Miracle se trame.
Des gardes postÉs lÀ, fanfarons plus que fiers,
Voient soudain devant eux une aveuglante flamme
AurÉoler de blanc la ronde et lourde pierre.
Sentant le sol bouger, ils s’enfuient, effarÉs.
Puis, Marie-Madeleine, porteuse d’aromates,
Rencontre son AimÉ, fait demi-tour en hÂte
Et revient avertir les disciples terrÉs.
Simon et Jean, saisis de fÉbrile espÉrance,
Courent À perdre haleine, oubliant la prudence
Que leur a inspirÉe la terreur de la Croix.
Le plus jeune des deux arrive bon premier,
S’arrÊte sur le seuil, observe, ÉmerveillÉ,
L’affaissement des linges… Il comprend et il croit.

Fra Angelico (1440-1441)
DeuxiÈme mystÈre glorieux : l’Ascension

(Fruit du mystère : un désir ardent du Ciel, notre chère Patrie)

Récitation :

Nous vous offrons, Seigneur Jésus, cette deuxième dizaine en l’honneur de votre triomphante Ascension, et nous vous demandons, par ce mystère et par l’intercession de votre sainte Mère, un désir ardent du Ciel, notre chère Patrie. Grâces du mystère de l’Ascension, descendez dans nos âmes. Ainsi soit-il. Pater, dix Ave, Gloria.

Méditation :

Les travaux de Messie sont maintenant terminés ; sur terre, du moins. Il ne reviendra qu’à la fin des temps, pour juger les vivants et les morts, et Il a soigneusement mis en garde contre tous les faux messies qui se présenteraient d’ici là. Il a passé les quarante jours écoulés depuis Sa Résurrection à achever d’instruire les Douze et de les préparer à Sa succession. Autour de Lui, sur le Mont des Oliviers, se pressent les Douze (Matthias ayant remplacé Judas), Ses autres disciples, Marie et les saintes femmes : la modeste et puissante armée des tout premiers chrétiens. Environ sept cents personnes se pressent autour de Lui, anxieuses d’entendre ce qu’Il a à leur dire. Certains connaissent-ils déjà le motif de cette convocation ? Les plus proches, sûrement. Les autres s’en doutent-ils ? Quelques-uns, peut-être. « Étant donc réunis, ils L'interrogent ainsi : “Seigneur, le temps est-il venu où vous rétablirez le royaume d’Israël ?”. Il leur répond : “Ce n’est pas à vous de connaître les temps ni les moments que le Père a fixés de sa propre autorité. Mais lorsque le Saint-Esprit descendra sur vous, vous serez revêtus de force et vous me rendrez témoignage à Jérusalem, dans toute la Judée, dans la Samarie, et jusqu'aux extrémités de la terre.” Après qu’il eut ainsi parlé, il fut élevé en leur présence, et une nuée le déroba à leurs yeux. Et comme ils avaient leurs regards fixés vers le ciel pendant qu’il s’éloignait, voici que deux hommes parurent auprès d’eux, vêtus de blanc, et dirent : “Hommes de Galilée, pourquoi vous arrêtez-vous à regarder le ciel ? Ce Jésus qui, du milieu de vous, a été enlevé au ciel, en viendra de la même manière que vous l’avez vu monter.” » (Actes, 6-11). Or, la signification de l’Ascension est évidente pour les Juifs nourris de l’Écriture. « Monter au Ciel », c’est entrer dans la Gloire de Dieu, c’est exprimer visiblement tout ce qui est réalisé par la Résurrection. Jésus n’abandonne pas les hommes. Il annonce à ses disciples la venue du Saint-Esprit (Pentecôte) et leur promet de rester à jamais auprès d’eux pour leur donner la force surnaturelle d’annoncer au monde entier Sa Bonne Nouvelle, qui est celle du Salut. Ainsi, l’Ascension n’est pas un événement privé entre Jésus et les disciples. Elle concerne toute l’humanité : à Noël et en Jésus, Dieu descend vers l'homme ; à l'Ascension et en Jésus, l'homme est élevé à Dieu. Elle préfigure notre vie dans l’Éternité. Elle prépare la venue de l’Esprit Saint, qui permettra au message de Pâques de se propager au-delà du cercle restreint des disciples du Christ.

AprÈs quarante jours de vraie fÉlicitÉ
PassÉs À Écouter l’Émissaire de Dieu
Reprendre Ses leÇons, Éclairer leur piÉtÉ,
Voici, hÉlas ! qu’Il va les laisser en ce lieu.
Anxieux et interdits, ils se pressent lÀ-haut,
Parmi les oliviers, au-dessus de la Ville,
OÙ s’achÈve À prÉsent le tout premier concile.
L’Âme rassÉrÉnÉe de quelques mots trÈs beaux
(« Je serai avec vous jusqu’À la fin des temps »)
Ils savent que l’Esprit, À l’un ou l’autre instant,
Viendra pour leur donner la force de prÊcher.
BÉnissant Ses ÉvÊques, le Fils de l’Éternel
S’enlÈve dans les cieux de ce monde infidÈle
Dont Il a rachetÉ l’originel PÉchÉ.

Garofalo (1510-1520)

TroisiÈme mystÈre glorieux : la PentecÔte

(Fruit du mystère : la descente du Saint-Esprit dans nos âmes)

Récitation :

Nous vous offrons, Seigneur Jésus, cette troisième dizaine en l’honneur du mystère de la Pentecôte, et nous vous demandons, par ce mystère et par l’intercession de votre sainte Mère, la descente du Saint-Esprit dans nos âmes. Grâces du mystère de la Pentecôte, descendez dans nos âmes. Ainsi soit-il. Pater, dix Ave, Gloria.

Méditation :

Dix jours se sont écoulés depuis le départ du Messie. En compagnie d’autres disciples, les Douze se tiennent reclus au Cénacle, où, dès le Vendredi Saint, ils ont trouvé un abri précaire contre la vindicte des Juifs. Marie est là aussi ; une grande partie de ce qu’on sait de la vie de Jésus avant qu’ils L’aient rencontré, c’est elle qui vient de le leur apprendre jour après jour, par petites touches, avec pudeur, tendresse et adoration, parachevant humblement ainsi les enseignements de son Fils. Le reste du temps, ainsi que le Maître leur en a donné l’ordre, ils ont prié et jeûné ensemble pour se purifier et devenir dignes de recevoir le Saint-Esprit. Soudain, Celui-ci arrive dans un bruit de tempête illustrant Sa puissance, et Il entre aussitôt en chacun d’eux, qui subit alors une rapide et complète transformation intérieure. L’instant d’avant, c’étaient encore des pêcheurs, des artisans, des publicains, des hommes simples et même frustes – de bonne volonté, certes, mais en proie à l’ignorance, à l’incertitude, à la peur. Ajoutons même qu’avant la Passion, ils n’entendaient pas grand chose à ce que leur en annonçait Jésus… Il a fallu la Résurrection, voire l’Ascension pour les persuader que le Maître était à la fois homme et Dieu, pour les amener à comprendre vraiment quelle était Sa mission sur terre, pourquoi et comment Il s’en était acquitté. Mais une fois pénétrés de l’Esprit Saint et transfigurés par cette possession divine, les Douze sont convertis en Apôtres, c’est-à-dire en des hommes instruits, sûrs de la Vérité, courageux, prêts à n’importe quel sacrifice afin d’amener à la vraie Foi tous les hommes, juifs et païens confondus, pour le salut des âmes et la plus grande gloire de Dieu. Leur exaltation est si sainte, si démesurée qu’elle ne peut rester confinée dans le Cénacle. Ils éprouvent unanimement l’impérieux besoin de partager sans attendre ce qu’ils viennent de recevoir avec le reste de leurs semblables et se bousculent pour sortir, oubliant toute prudence humaine, tout respect humain, volant au-devant de l’hostilité ricanante et incrédule pour la vaincre, armés de la seule Parole. Ils rencontrent des gens de tous horizons, qu’ils prennent à part les uns après les autres, s’exprimant en toutes sortes de langues, et – à la surprise générale – se font entendre parfaitement de chacun de leurs interlocuteurs. En quelques jours, leur enthousiasme apostolique va en convertir des milliers qui, à leur tour, en convertiront des milliers d’autres. Plus rien, à présent, ne peut arrêter l’expansion de l’Église fondée sur Pierre et lui seul par Notre Seigneur Jésus-Christ.

Au CÉnacle oÙ, ensemble, ils Évoquent le MaÎtre,
Unis avec Sa MÈre, qui leur parle de Lui,
Une saute de vent ouvre en grand les fenÊtres
Et, impÉtueusement, parvient À forcer l’huis.
Un globe incandescent, moirÉ d’argent et d’or,
Vient planer sur Marie, puis, faisant un pÉriple,
Se scinde en douze flammes pour chacun des disciples :
C’est le souffle sacrÉ, qui les pousse au dehors.
LÀ, joyeux, rayonnants, tout emplis de courage,
Ils attroupent des gens et publient le Message
Dans les plus grandes langues, les plus petits sabirs.
On les traite de fous, mais beaucoup les questionnent.
Certains disent entre eux : « Cette parole est bonne ».
L’Église vient de naÎtre, qui ne peut pas mourir.

Anthony Van Dyck (1618-1620)

QuatriÈme mystÈre glorieux : l’Assomption de la trÈs Sainte Vierge

(Fruit du mystère : la plus tendre dévotion pour une si bonne Mère)

Récitation :

Nous vous offrons, Seigneur Jésus, cette quatrième dizaine en l’honneur de la Résurrection et de la triomphante Assomption de votre sainte Mère, et nous vous demandons, par ce mystère et par son intercession, la plus tendre dévotion pour une si bonne Mère. Grâces du mystère de l’Assomption, descendez dans nos âmes. Ainsi soit-il. Pater, dix Ave, Gloria.

Méditation :

Selon certains, Marie serait morte à Éphèse (aujourd’hui ville turque). Mais en admettant même qu’elle y ait habité, rien ne prouve qu’elle y soit morte. Elle a vécu au moins quatorze ans après l’Ascension de Jésus, c’est-à-dire jusqu’à l’âge d’environ soixante-trois ans. Elle a donc eu tout le temps d’accompagner à Éphèse l’Apôtre Jean – ce fils adoptif que son Fils selon l’Esprit et la chair lui avait donné in extremis –, puis de retourner à Jérusalem, où tant de souvenirs devaient l’attirer et la retenir… Si cette ville était devenue chère aux premiers chrétiens, a fortiori devait-elle l’être à celle qui ne vivait plus que du souvenir de Jésus. Il est certain, d’ailleurs, que saint Jean ne s’est établi à Éphèse qu’après l’année 66 de notre ère, et il est très probable que la Sainte Vierge était morte à cette date. Elle avait environ seize ans à la naissance de notre Sauveur ; elle aurait eu alors plus de quatre-vingts ans, et si elle est demeurée à Jérusalem jusqu’à cet âge, on peut supposer qu’elle n’a plus jamais quitté la Ville sainte. C’est donc sans doute dans cette dernière que, tendue vers le Royaume de son Fils et brûlant du désir de Le rejoindre enfin, elle est morte de pur Amour. L’incertitude quant à ces lieux et à ces dates est un rappel de plus de l’humilité de Marie, qui n’est pas sans rappeler celle de son petit cousin saint Jean-Baptiste lorsqu’il disait du Messie : « Il faut qu’Il croisse et que je diminue » (Jean, 3, 30). Autrement dit, la sainteté des plus grands saints baisse tout naturellement pavillon devant l’infinie sainteté de Celui qui est trois fois Saint. Il n’empêche que déjà de son vivant, la Sainte Vierge était vénérée par les Apôtres comme par les premiers disciples. Sa maternité divine, sa sainteté évidente, sa piété, sa douceur et sa bonté sans égales, tout cela ne pouvait qu’inspirer le plus grand amour, la plus profonde admiration à tous ses proches, puis, de loin en loin, à tous les premiers chrétiens. On conçoit la peine cruelle et l’immense sentiment de perte de tous ces gens lorsque s’éteint la Mère de Dieu. Comment imaginer qu’un être aussi unique puisse être soumis au sort commun ? C’est impossible, bien sûr, et Dieu Lui-même s’y refuse. Il importe, en effet, que ce corps immaculé échappe à la décomposition et accompagne cette âme immaculée jusqu’au Paradis, où la gloire est promise à la nouvelle Ève du fait des mérites sans nombre dont notre co-rédemptrice a fait preuve durant sa vie cachée, effacée, humble jusqu’à la négation de soi. C’est justement cette exceptionnelle humilité qui fait de Marie l’ennemie la plus implacable, la plus haïe, la plus redoutée de Satan, caractérisé autant que damné par son incommensurable orgueil. « Et je mettrai une inimitié entre toi et la femme, entre ta postérité et sa postérité ; celle-ci te meurtrira à la tête, et tu la meurtriras au talon » (Gen, 3, 5). [Selon le Dictionnaire de Théologie Catholique, le sens passif du mot Assomption (du latin Assumptio), signifie que la Sainte Vierge a été enlevée au ciel par la toute-puissance divine, tandis que Jésus-Christ, au jour de l’Ascension, y est monté par Sa propre puissance.]

Il a cessÉ de battre, le cŒur brÛlant d’Amour
De celle qui nous a procurÉ le Sauveur.
On l’a mise au tombeau et pleurÉe en ce jour,
Mais on ne connaÎt pas le plan du CrÉateur.
La nuit, deux sÉraphins, dÉpÊchÉs par le Ciel,
Ôtent la lourde dalle d’un mouvement discret,
Et la Reine des anges, portÉe par ses sujets,
Gravit le firmament dans un bruissement d’ailes.
Son trÉpas apparent n’est que dormition,
Car il faut Épargner toute corruption
Au corps si pur, premier de tous les tabernacles.
DÉjÀ, les voix cÉlestes font entendre leurs chŒurs
Et rÉveillent Marie de sa douce torpeur
Tandis que, lentement, approche le pinacle.

 BartolomÉ EstebÁn Murillo (vers 1670)

CinquiÈme mystÈre glorieux : le couronnement de Marie au Ciel

(Fruit du mystère : un grand abandon et une grande confiance en la très Sainte Vierge Marie)

Récitation :

Nous vous offrons, Seigneur Jésus, cette cinquième dizaine en l’honneur du Couronnement de gloire de votre sainte Mère au Ciel, et nous vous demandons, par ce mystère et par l’intercession de votre sainte Mère, un grand abandon et une grande confiance en la très Sainte Vierge Marie. Grâces du mystère du Couronnement de gloire de Marie, descendez dans nos âmes. Ainsi soit-il. Pater, dix Ave, Gloria.

Ô Marie, conçue sans péché, priez pour nous qui avons recours à vous. Ô mon Jésus, pardonnez-nous nos péchés, préservez-nous du feu de l’enfer et conduisez au Ciel toutes les âmes. Nous vous prions spécialement pour celles qui ont le plus besoin de votre Miséricorde. Que par la Miséricorde de Dieu, les âmes des fidèles trépassés reposent en paix. Notre Dame du très saint Rosaire, priez pour nous. Ainsi soit-il.

Méditation :

Soyons fous et tentons d’imaginer l’inimaginable avec notre intellect limité, nos connaissances parcellaires et crépusculaires… La Lumière : Marie, qui n’en a jamais vu de telle, même sous l’éclatant soleil de la Terre Sainte, a le privilège unique de la voir de ses yeux de chair, mais sans en être aveuglée pour autant. Elle en est baignée tout entière, pénétrée jusqu’au plus intime de son corps glorieux, jusqu’au tréfonds de son âme sans tache, divinisée comme le seront un jour tous les élus, chair et âme réunies, après la terrible épreuve du Jugement dernier. La Vérité : elle jaillit à flots continus de la Sainte Trinité, dont le Mystère primordial nous reste impénétrable, à nous autres pécheurs qui errons pitoyablement dans cette vallée de larmes. La Beauté : celle, ineffable, absolue du Dieu Trine ; celle des lieux enchanteurs où Marie est peu à peu introduite et que nous n’aurions pas de mots pour décrire même s’il nous était donné, comme à saint Paul, de les voir avec nos yeux pécheurs et mortels ; celle – visible, quoique toute spirituelle – de l’innombrable peuple angélique ; celle des saints, rajeunis, transfigurés par la vision béatifique de Dieu. La Paix : toutes les fatigues, toutes les alarmes, toutes les souffrances ont disparu, et le souvenir même s’en est presque évanoui. Une haie d’honneur accueille la Reine du Ciel. Les chœurs des anges interprètent des cantiques dont la magnificence nous ferait mourir de bonheur si nous les entendions sur terre. Marie reçoit sa couronne des trois Personnes Divines : Dieu le Père, qui l’a créée, Le Verbe de Dieu, qui S’est incarné en elle, l’Esprit Saint, produit de l’Amour entre les deux premières Personnes, qui l’a miraculeusement fécondée. Sa félicité est complète, mais sa tâche est-elle achevée ? Certes non. Cette tâche a seulement changé de dimension. Marie co-rédemptrice nous a donné un Sauveur, qu’elle a porté, mis au monde, nourri, soigné, éduqué, aimé comme la meilleure des mères. Puis elle a pris sur elle une partie de ce qu’Il a enduré pendant Sa Passion. Bien sûr, elle continuera de prier pour ce pauvre monde malade. Mais elle pourra, désormais, intercéder plus efficacement encore en faveur de tous ses enfants et de chacun d’eux, car elle est notre Mère aimante, notre puissante Auxiliatrice. Ave Maria, Gratia Plena !

ChÉrubins et archanges entonnent au passage
Des chants d’une splendeur sans Égale sur terre.
Bienheureux et martyrs adressent leurs hommages
À la Sainte qui va rÉgenter l’univers.
Plus loin, on aperÇoit la Sainte TrinitÉ,
Tenant haut devant Elle une triple couronne
DestinÉe À sacrer l’ineffable Madone
Investie de sagesse, puissance et charitÉ.
VÊtue d’astres ardents, de constellations,
Elle reÇoit l’insigne de sa distinction
Sur le trÔne en diamant oÙ on l’a fait asseoir.
Regardant sous ses pieds, elle voit Nazareth
OÙ tout a commencÉ et qui, seule, reflÈte
Un Éclat minuscule de l’Éternelle Gloire.

Diego Rodriguez de Silva y VelÁsquez (1645)

LITANIES   DE   LA   SAINTE   VIERGE

_______

Seigneur, ayez pitié de nous. Seigneur, ayez pitié de nous.
Jésus-Christ, ayez pitié de nous. Jésus-Christ, ayez pitié de nous.
Seigneur, ayez pitié de nous. Seigneur, ayez pitié de nous.
Jésus-Christ, écoutez-nous. Jésus-Christ, écoutez-nous.
Jésus-Christ, exaucez-nous. Jésus-Christ, exaucez-nous.
Père céleste qui êtes Dieu, ayez pitié de nous.
Fils, Rédempteur du monde, qui êtesDieu, ayez pitié de nous.
Esprit Saint, qui êtes Dieu, ayez pitié de nous.
Trinité Sainte, qui êtes un seul Dieu, ayez pitié de nous.
Sainte Marie, priez pour nous.
Sainte Mère de Dieu, priez pour nous.
Sainte Vierge des vierges, priez pour nous.
Mère du Christ, priez pour nous.
Mère de la divine grâce, priez pour nous.
Mère de l'Église, priez pour nous.
Mère très pure, priez pour nous.
Mère très chaste, priez pour nous.
Mère toujours vierge, priez pour nous.
Mère sans tache, priez pour nous.
Mère aimable, priez pour nous.
Mère admirable, priez pour nous.
Mère du bon conseil, priez pour nous.
Mère du Créateur, priez pour nous.
Mère du Sauveur, priez pour nous.
Vierge très prudente, priez pour nous.
Vierge vénérable, priez pour nous.
Vierge digne de louange, priez pour nous.
Vierge puissante, priez pour nous.
Vierge clémente, priez pour nous.
Vierge fidèle, priez pour nous.
Miroir de justice, priez pour nous.
Trône de la sagesse, priez pour nous.
Cause de notre joie, priez pour nous.
Vase spirituel, priez pour nous.
Vase d'honneur, priez pour nous.
Vase insigne de la dévotion, priez pour nous.
Rose mystique, priez pour nous.
Tour de David, priez pour nous.
Tour d'ivoire, priez pour nous.
Maison d'or, priez pour nous.
Arche d'alliance, priez pour nous.
Porte du ciel, priez pour nous.
Étoile du matin, priez pour nous.
Salut des infirmes, priez pour nous.
Refuge des pécheurs, priez pour nous.
Consolatrice des affligés, priez pour nous.
Secours des chrétiens, priez pour nous.
Reine des Anges, priez pour nous.
Reine des Patriarches, priez pour nous.
Reine des Prophètes, priez pour nous.
Reine des Apôtres, priez pour nous.
Reine des Martyrs, priez pour nous.
Reine des Confesseurs, priez pour nous.
Reine des Vierges, priez pour nous.
Reine de tous les Saints, priez pour nous.
Reine conçue sans le péché originel, priez pour nous.
Reine élevée aux Cieux, priez pour nous.
Reine du très Saint Rosaire, priez pour nous.
Reine de la paix, priez pour nous.
   
Agneau de Dieu, qui effacez les péchés du monde, pardonnez-nous, Seigneur.
Agneau de Dieu, qui effacez les péchés du monde, exaucez-nous, Seigneur.
Agneau de Dieu, qui effacez les péchés du monde, ayez pitié de nous, Seigneur.

Priez pour nous, Sainte Mère de Dieu, afin que nous devenions dignes des promesses de Notre Seigneur Jésus-Christ.

Prions

Seigneur, daignez nous accorder, à nous, vos serviteurs, de jouir toujours de la santé de l'âme et du corps, et par la glorieuse intercession de la bienheureuse Marie toujours vierge, délivrez-nous des tristesses de la vie présente et donnez-nous d'avoir part aux joies éternelles. Par Jésus-Christ, Notre Seigneur.      Ainsi soit-il.

____________

pieta

PietÀ (Daniele Crespi, vers 1626)

La mise au Tombeau (Le Caravage, 1602-03)

RÉsurrection de Lazare (Rembrandt, vers 1630)

EGO  SUM  RESURRECTIO  ET  VITA !

JE  SUIS  LA  RÉSURRECTION  ET  LA  VIE !

____________

Pour vous abonner ou vous désabonner de la lettre d’information Virgo-Maria, veuillez remplir le formulaire disponible sur notre site http://www.virgo-maria.org/

© 2008 virgo-maria.org



[1]Produit d’une péricardite séreuse post-traumatique