CAPITAL : Lettre ouverte solennelle des fidèles aux quatre évêques de la FSSPX
http://www.virgo-maria.org/articles/2006/VM-2006-10-10-A-00-Appel_aux_quatre_eveques_de_la_FSSPX.pdf
Qui et
Pourquoi, depuis la mort de Mgr Lefebvre en 1991, a détourné la finalité surnaturelle de l’OPERATION-SURVIE des sacres de 1988, pour assigner à
la FSSPX ce FAUX objectif prioritaire de la «ré-conciliation» avec la Rome
conciliaire |
Qui a, depuis 2000, PROMU, et Pourquoi, le FAUX préalable de l’autorisation de la messe de Saint Pie V ? |
Pourquoi n’a-t-on pas posé la VRAIE question du rétablissement du VRAI Sacerdoce de VRAIS prêtres, ordonnés par des Evêques VALIDEMENT sacrés selon le rite VALIDE des Saints O rdres ? |
Qui a INVENTE, et POURQUOI, le faux préalable de la levée des «excommunications» ? |
Pourquoi n’a-t-on pas posé la VRAIE question de l’abrogation de Pontificalis Romani INVALIDE de 1968 et du rétablissement du vrai rite de la consécration épiscopale VALIDE d’avant 1968? |
A quoi servirait-il, en effet, de faire dire le VRAI rite de la messe par de FAUX prêtres ? |
Serait-ce donc qu’après avoir obligé de VRAIS prêtres à dire une FAUSSE messe, l’on veuille désormais faire dire la messe du VRAI rite par de FAUX prêtres ? |
Serait-ce que l’on veuille «concilier» les VRAIS prêtres qui disent encore la VRAIE messe avec un clergé aussi INVALIDE que le FAUX CLERGE ANGLICAN ? |
Gaude, Maria Virgo, cunctas hæreses sola interemisti.
(Tractus Missæ Salve Sancta Parens)
mardi 27 mai 2008
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Les hérésies de Benoît XVI dénoncées par l’abbé Méramo (FSSPX)
Une brève étude de quelques écrits de Ratzinger-Benoît XVI, par le prieur de Vera-Cruz du District du Mexique. L’abbé Méramo est l’ancien supérieur de District d’Espagne de la FSSPX.
Dans le prolongement des études de Mgr Tissier de Mallerais sur le modernisme de Ratzinger-Benoît XVI, l’abbé Méramo, prieur de la FSSPX au Mexique, a produit une courte synthèse sur quelques hérésies principales de l’abbé apostat Ratzinger.
L’abbé Méramo fait référence à un colloque de Mgr Tissier de Mallerais tenu en octobre 2006, soit un an avant sa conférence historique sur le « super-moderniste » Ratzinger à Paris, le 11 novembre 2007 :
« Ceci est la caractéristique de la philosophie moderne et des théologiens modernistes dont nous voyons un bel exemplaire de collection dans la personne du théologien Ratzinger, aujourd’hui installé au sommet de l’Église d’où il exerce le pontificat sous le nom de Benoît XVI. C’est de lui que Monseigneur Tissier de Mallerais, en une série de conférences données au cours des derniers jours d’octobre 2006 sur le thème de la Théologie de Ratzinger comme théologien, a affirmé qu’il niait la valeur de satisfaction de la Messe. Ce qui entraîne la négation simple et radicale du fait que la Messe ait une valeur satisfactoire dans notre Rédemption. Ceci revient à dire, au total, que la Messe ne satisfait donc pas, ce qui est une hérésie de plus parmi celles de Benoît XVI. »
Négation de la valeur de satisfaction de la Messe par celui-là même qui a publié le Motu Proprio.
Cela démontre le calcul et la ruse qui ont guidé cette publication destinée à berner Mgr Fellay et les crétins qui aiment à se laisser abuser, pour satisfaire au conformisme ambiant, en prenant leurs désirs pour des réalités.
Ratzinger répand les hérésies, et à ce titre il ne peut appartenir à l’Eglise de Notre Seigneur Jésus-Christ.
Il en est excommunié ipso facto. Cet homme a « quitté l’Eglise », comme le disait Mgr Lefebvre en 1987, des clercs dirigeants au Vatican.
Mais comment donc Mgr Fellay peut-il qualifier Ratzinger-Benoît XVI de « Pape Providentiel » alors même que tout démontre de jour en jour qu’il est impossible que ce prétendu « Pape » soit un « véritable successeur de Pierre » comme le confiait Mgr Lefebvre à ses proches dans ses derniers jours.
L’abbé Méramo travaille alors que Mgr Fellay n’étudie pas, mais délaisse l’étude et végète intellectuellement sur un vernis de formation théologique qui doit suffire à le rassurer, mais qui s’avère gravement déficiente.
Au contraire, l’abbé Méramo a beaucoup étudié la philosophie et tout spécialement la métaphysique tout particulièrement, domaines où Mgr Fellay est incapable de s’aventurer.
La meilleure preuve de ses graves lacunes et de son absence de travail intellectuel est fournie par l’impunité avec laquelle l’abbé Celier, l’auteur du livre anathème « le dieu mortel », véritable parcours initiatique vers l’apostasie destiné aux étudiants[1], prospère à la tête du District de France. Amateur d’enfantillages et de plaisanteries de potache (éditions du zébu, gricha, etc …), il est l’auteur désigné du texte ridicule de la « cartouche » qu’il est parvenu à faire signer à l’abbé de Cacqueray trop absorbé dans ses tâches de direction pour contrôler, plongeant ainsi Mgr Fellay dans la dérision, celle du terrible « chasseur » qui rejoint Castrillon Hoyos pour « tuer l’hydre moderniste » avec la « cartouche » que lui aura remis le « chapitre général extraordinaire » que l’abbé Celier appelle de ses vœux dans son document[2] « anonyme » mais signé informatiquement qu’il distribue de manière ciblée depuis le 10 avril 2008, « à la demande de Mgr Fellay » et « au niveau du District de France ».
Le texte enfantin de l’abbé Grégoire Celier, l’Initiateur[3] des jeunes au ‘dieu mortel’ de l’apostasie, le nouveau ‘théologien[4] hygiéniste’ IUT Bac+2[5] de la FSSPX, amateur spécialiste du rockeur sataniste drogué Jim Morrison[6], le propagandiste « officiel »[7] du ralliement de la FSSPX à Ratzinger , et l’image grotesque du « Tartarin de Menzingen »[8] qu’il suggérait, ont fait le tour de France dans un éclat de rire général, les fidèles s’en tiennent encore les côtes. Jusqu’à quand cet impertinent Arsène Lupin sera-t-il toléré à Suresnes et au sein de la FSSPX ? Tout cela est indigne d’un prêtre catholique, les fidèles ne sont pas dupes, nous avons des retours de fidèles qui manifestent de plus en plus ouvertement leur mécontentement aux supérieurs de la FSSPX.
La réalité de l’hérésie des « papes conciliaires » devient de plus en plus évidente, seuls les esprits déformés par des années de conditionnement psychologique et de culpabilisation infantile anti-« sédévacantiste » se refusent à le voir, car ils ont condamné d’emblée la seule issue qui puisse permettre aux fidèles de bien comprendre, à la suite de la mise en garde de Notre Dame à la Salette, la situation actuelle sans précédent de la Sainte Eglise, et la seule porte de sortie à cette situation inouïe que nous vivons.
Cette dégénérescence intellectuelle qui trouve là son point d’application, trouve une partie de son explication dans la destruction de l’enseignement classique gréco-latin, après 1968, car cet enseignement développait l’esprit critique et armait l’intelligence face aux sophismes. Aujourd’hui cette formation est devenue rare, et les sophistes et autres culpabilisateurs de tout poil en profitent pour asservir les esprits.
Sous ses chasubles brodées de fil d’or par lesquelles il essaie de donner le change, l’abbé apostat Joseph Ratzinger est un parfait ennemi de l’Eglise, un « antichrist », il occupe illégitimement la Chaire de Saint Pierre.
Continuons le bon combat
La Rédaction de Virgo-Maria
© 2008 virgo-maria.org
Texte[9] de l’abbé Méramo (FSSPX)
LES HÉRÉSIES DE BENOIT XVI |
Benoît XVI pseudo restaurateur conservateur
ou mieux encore selon les saintes écritures pseudo prophète.
Le presse internationale manipulée (…) veut nous vendre l’idée selon laquelle Benoît XVI (Cardinal Ratzinger) est un conservateur.
En premier lieu il faut dire que l’on peut être conservateur tout en étant libéral ; tout comme on peut être libéral sans être conservateur. Car le libéralisme peut être radical ou conservateur selon les cas. De plus il est possible de faire un pas en arrière pour conserver fermement le pas que l’on y gagne sur les deux pas que l’on a déjà faits auparavant. On peut conserver l’essence idéologique de la révolution tout en abandonnant les euphoriques excès de la fougue juvénile ; enfin on peut être conservateur sans être le moins du monde traditionaliste, c'est-à-dire un révolutionnaire libéral, moderniste et dialectique sans être un catholique pur jus ; on peut conserver la source de l’erreur tout en corrigeant les excès illicites qui empêchent la consolidation du mal.
L’actuel Benoît XVI fut en sa jeunesse un des experts, en qualité de théologien libéral et progressiste dans son rôle de bras droit du Cardinal Frings de Cologne (moderniste allemand consommé) pendant le Concile Vatican II. Ceci était reconnu et de notoriété publique. Ce qui revient à dire que Benoît XVI fut un parmi les théologiens qui ont forgé le Concile Vatican II.
Il fut ensuite le bras droit de Jean Paul II, comme théologien et penseur, et aussi le second personnage après le Pape en matière doctrinale, du fait de sa charge de Préfet de la Congrégation pour la Doctrine et la Foi ( ce qui fut l’ancien Tribunal de l’Inquisition).
De nos jours il est Benoît XVI, mais sans avoir abjuré ses erreurs, qu’il continue à professer quoique de façon peut-être plus pausée et mesurée, du fait du poids des années et de l’envergure de la charge ; mais en aucune manière il n’y a conversion ni rétractation. Lui-même le confirme en déclarant que les idées qu’il professait comme professeur, évêque, cardinal et Pape « demeurent identiques en tout ce qui est essentiel » (O. R. 19-8-2006).
A cela s’ajoute le fait que la mentalité dialectique du moderniste âgé est enveloppante, elle fusionne les contraires, amalgame et synthétise tout en un paisible embrassement corrupteur.
S’il est une personne que Monseigneur Lefebvre a déclaré et montré du doigt comme hérétique c’est bien le Cardinal Ratzinger, lorsqu’il déclara, lors d’une de ses dernières conférences spirituelles au Séminaire d’Écône, les 8 et 9 février 1991, « Je vous invite à lire le dense article de fond de ‘Si, si, No, no’ qui est sorti aujourd’hui sur le Cardinal Ratzinger, c’est épouvantable. J’ignore qui est l’auteur de l’article, puisqu’ils ne mettent jamais qu’un pseudonyme ; mais l’article est très documenté et conclut que le Cardinal Ratzinger est hérétique ». Et la raison de cette hérésie ne donne pas matière à discussion sur le fait que telle ou telle encyclique est infaillible ou non, mais bien, comme le signale Mgr Lefebvre : « Ce n’est pas cela qui est grave chez le Cardinal Ratzinger ; ce qui est grave c’est qu’il met en doute la réalité même du magistère de l’Église, de l’enseignement du magistère de l’Église. Il met en doute qu’il y ait un magistère qui soit permanent et définitif dans l’Église. Ce n’est pas possible. Il s’attaque à la racine même de l’enseignement de l’Église, de l’enseignement du magistère de l’Église. Il n’y a plus une vérité permanente dans l’Église, de vérités de Foi, de dogmes par conséquent ; c’en est fini des dogmes dans l’Église ; cela c’est radical. Evidemment ceci est hérétique, c’est tellement clair, c’est horrible, mais c’est comme ça. »
Ces paroles sont gravées, personne ne peut les nier et pourtant il n’existe personne, même dans le milieu de la tradition et parmi les fidèles traditionalistes, c'est-à-dire les non modernistes, qui se souvienne de ces paroles ; ni personne pour les rappeler afin qu’elles ne soient pas oubliées. Il n’y a pratiquement personne qui les ressorte de l’oubli ou même ose les répéter.
Si tel était le Cardinal Ratzinger (un hérétique) alors qu’il était préfet de la Congrégation pour la foi, c'est-à-dire celui qui était chargé par le Pape de veiller à la pureté de la doctrine et de la foi, que peut-on en espérer maintenant qu’il est Benoît XVI, puisqu’il n’y a eu ni correction ni rétractation à cet égard ? De plus, dans le discours prononcé devant les cardinaux le jour de son élection n’a-t il pas déclaré « A mon tour et à l’heure où je me dispose à me mettre au service de ce qui constitue la mission propre du successeur de Pierre, je veux affirmer avec force ma ferme volonté de poursuivre sur la voie déjà entamée de la mise en oeuvre du Concile Vatican II »
Monseigneur Lefebvre disait déjà, en dénonçant le modernisme libéral, que le Cardinal Ratzinger (chargé des relations entre Rome et la Fraternité Sacerdotale Saint Pie X) avait déclaré que « le problème du concile a été d’assimiler les valeurs de deux siècles de culture libérale » et que ce même Cardinal Ratzinger avait aussi dit que « le concile a été un Contre Syllabus en réalisant cette conciliation avec le libéralisme » (dans « Ils l’ont découronné » p. 10).
C’est cela Benoît XVI ; c’est celui qui, dans son livre ‘Entretien sur la Foi’, dans sa critique des théologiens qui exagèrent l’importance donnée aux autres religions non catholiques en les présentant comme des voies ordinaires de salut au lieu de les présenter comme des voies extraordinaires (p. 247). Il formule là une hérésie de plus, quoique de façon modérée et plus discrète. Car la Religion Catholique n’est plus, alors, la voie unique et exclusive, ce que n’acceptent pas les maçons ; et maintenant il proclame l’Œcuménisme en détruisant ainsi l’unicité, l’exclusivité de la Religion Catholique et de l’Eglise Catholique Romaine.
La trajectoire ecclésiastique de Benoît XVI comme théologien moderniste et libéral est décisive. Il a été le théologien privé du Cardinal Frings de Cologne, un des plus actifs comme nous le verrons, dans l’organisation du modernisme à l’intérieur du courant progressiste du Rhin.
Non content d’avoir été expert pendant le Concile Vatican II, il a aussi été disciple de Karl Rahner, un des plus fameux théologiens modernistes. De sorte que sa formation intellectuelle et théologique est des plus éminemment modernistes et donc des pires. Et cela on ne peut ni le cacher ni le nier, c’est évident.
Pour rappeler qui était le Cardinal Frings, un des meneurs de l’alliance européenne, qui a saboté tout le travail préparatoire de deux années, dans l’intention de faciliter l’entrée des idées modernistes à l’intérieur de l’Eglise, nous renvoyons au livre, célèbre pour son objectivité et sa documentation de première main, de Ralph Wiltgen S. V. D. ‘ Le Rhin se jette dans le Tibre’. (Ed. Criterio Libros, Madrid 1999). Il y rapporte des faits très intéressants dont nous allons citer un certain nombre : « Le Cardinal Frings, président de la conférence Episcopale d’Allemagne, apprit que le Cardinal Achille Liénart, évêque de Lille, âgé de soixante huit ans et président de la Conférence Episcopale de France, avait la même idée que lui. Les deux cardinaux mirent donc au point un plan d’action » (p.20)
« Le Cardinal Frings, au cours d’une conversation privée, qualifia le Père Karl Rahner de plus grand théologien du siècle » (p. 94)
« Il semblait que le rôle de meneur du concile dût forcément retomber sur le Cardinal Frings, dont l’archidiocèse se trouvait au bord du Rhin » (p. 295).
« Presque personne en cette vaste assemblée, à part le Pape, n’avait eu plus d’influence sur la législation conciliaire que le Cardinal Frings. Sans l’organisation, qu’il avait lui-même inspirée et dirigée, le concile n’aurait jamais pu travailler avec efficacité. Il s’était beaucoup appuyé sur le théologien K. Rahner ; mais vers la fin du concile il s’était montré plus prudent quant à l’acceptation de ses propositions » (p. 326)
Il ressort clairement de l’intervention et de la direction donnée par le Cardinal Frings dans le Concile Vatican II, lui dont le bras droit était le théologien Ratzinger, comme nous pouvons le voir dans les citations à venir extraites du même livre, que l’étoffe de celui qui est maintenant Benoît XVI y apparaît déjà.
« Le théologien allemand Joseph Ratzinger a affirmé au sujet de l’absence de textes conciliaires approuvés à la fin de la première session que ‘le fait qu’aucun texte n’ait obtenu l’approbation mettait en évidence, à ses yeux, la forte réaction contraire à l’esprit qui avait animé le travail préparatoire’. Il y reconnaissait le caractère vraiment historique de la première session du concile » (p. 70)
Et le Père Wiltgen conclue « Le rejet des schémas et les rapides changements de perspective ont caractérisé la première session de Vatican II » (p. 71)
Le travail préparatoire de deux années était allé à la corbeille à papier comme l’a dit en maintes occasions Monseigneur Lefebvre, lorsqu’il commentait le premier grand triomphe de l’aile moderniste libérale qui s’est imposée au Concile en opposition à la Tradition Catholique.
Lorsqu’il évoque les analyses envoyées à tous les Pères conciliaires invités à Fulda par l’évêque Schröffer, de Eischstätt, le P. Wiltgen dit : « Il a expliqué que ces analyses avaient été préparées par le P. Rahner et ensuite examinées et commentées par trois autres théologiens allemands : le P. Ratzinger, théologien consultant du Cardinal Frings, le P. Aloys Grillmeir, S.J. et le P. Otto Semmelroth, S. J. L’évêque écrivait qu’il avait été impossible de trouver d’autres théologiens qui puissent examiner le texte dans le temps imparti, mais que ces trois théologiens avaient totalement approuvé l’analyse du P. Rahner, en formulant seulement “quelques souhaits” lesquels avaient été incorporés au texte » (p. 94).
Et lorsque notre auteur évoque la commission sur les missions il expose : « La sous commission a sélectionné ses propres experts (le P. Ratzinger, théologien personnel du Cardinal Frings, de Cologne et le P. Yves Congar), qui ont préparé les fondements théologiques du schéma » (p. 294).
« Le P. Ratzinger semblait avoir fourni un appui presque indiscutable aux opinions de son ancien professeur au cours du Concile (P. Rahner). Mais à mesure que la clôture s’approchait il admettait qu’il se trouvait en désaccord avec lui sur plusieurs points et il déclara qu’il commencerait à affirmer ses positions personnelles une fois que le Concile serait achevé » (p. 327)
Voilà qui est le futur Cardinal qui, évidemment, faisait les réserves qui lui permettraient de monter plus haut sans ternir son image, tout en demeurant un moderniste consommé ; et c’est celui qui est parvenu aujourd’hui à nous faire presque oublier son passé ultra progressiste (mais avec pondération) comme nous pouvons le voir dans le texte qui va suivre. Il nous révèle sa personnalité sagace devant l’adversité, mais non pas pour autant moins libérale et moderniste dans les principes. Il atténue les réactions qui à leur tour provoquent une réaction. Et maintenant qu’il est assis sur le trône de Pierre il pontifie dans l’erreur, montrant une façade de conservateur tout en restant pleinement attaché aux principes du concile Vatican II. « Un jour au cours d’un dîner de groupe, le P. Ratzinger rapporta que les libéraux avaient pensé avoir les mains libres au Concile après avoir obtenu la majorité dans les commissions conciliaires. Mais au cours des interventions et dans la salle conciliaire, dit-il, ils commencèrent à remarquer une certaine résistance à leurs propositions et par conséquent les commissions se trouvaient dans l’obligation d’en tenir compte pour la révision des schémas. A l’insu du P. Ratzinger, à une certaine distance de lui, venait de s’asseoir l’Archevêque Sigaud, qui rit bien intérieurement en entendant cette reconnaissance publique faite par un représentant de l’alliance européenne » (pp. 172 -173).
Comme chacun sait, Monseigneur Sigaud était ami de Monseigneur de Castro Mayer et de Monseigneur Lefebvre ; il fut le fondateur et le guide du ‘Coetus Internationalis Patrum’ : « A côté de ces six groupes d’opposition organisée, ignorés ou inconnus de la presse, se trouvait le Groupe International des Pères ( en latin Coetus Internationalis Patrum) qui, avec la Curie Romaine, était considéré comme le summum du conservatisme et un frein pour les éléments progressistes dans le Concile. Ce groupe fut traité de manière défavorable dans les journaux, les revues et les livres. Son fondateur et guide était l’Archevêque Geraldo de Proença Sigaud, de Diamantina (Brésil), et le groupe était fondé précisément pour que les opinions de la minorité conservatrice puissent gagner une certaine audience » (p. 171)
« Le ‘Groupe International des Pères’ devint si actif et si influent qu’il souleva l’indignation de l’alliance européenne et que l’un des cardinaux de la dite alliance affirma qu’on devrait envoyer l’Archevêque Sigaud sur la lune » (p. 172).
L’alliance européenne était composée, comme on le sait, des pays riverains du Rhin : Allemagne, France, Autriche, Suisse, Hollande et Belgique. C’est la raison pour laquelle le P. Wiltgen a donné pour titre à son livre ‘Le Rhin se jette dans le Tibre’. Son auteur s’en explique ainsi: « Cent ans avant la naissance du Christ, Juvénal dans une de ses satires a affirmé que le principal fleuve de Syrie – l’Oronte – s’était jeté dans le Tibre romain. Le poète voulait indiquer par là que la culture syrienne, qu’il méprisait, était parvenue à pénétrer la culture de sa Rome bien aimée. Ce qui s’est passé d’un point de vue culturel à l’époque de Juvénal, s’est passé de nos jours d’un point de vue théologique. Mais cette fois l’influence est venue des pays baignés par le Rhin (Allemagne, France, Autriche, Suisse, Hollande) et de la voisine Belgique. Comme les cardinaux et théologiens de ces six pays sont parvenus à exercer une influence prédominante sur le Concile Vatican II, j’ai intitulé mon livre : ‘Le Rhin se jette dans le Tibre’ » (p. 13)
Et comme si cela n’était pas suffisant (et c’est pourtant déjà assez) pour tracer les traits de la conduite du théologien moderniste Ratzinger et de sa participation active au concile comme homme de confiance de l’un des plus influents parmi les cardinaux de l’aile moderniste qui participèrent à ce concile, le Cardinal Frings (comme nous l’avons vu), rappelons ce que Monseigneur Lefebvre rapporte dans une de ses conférences, au séminaire d’Écône le 14 septembre 1987, traitant de « Nos relations avec Rome après l’entrevue avec le Cardinal Ratzinger ». Ceci pourrait aujourd’hui en surprendre plus d’un, soit à cause de la fausse atmosphère qui régnait alors ou à cause des expectatives qui entourent maintenant l’action de Benoît XVI dont on attend quelque chose de favorable dans une certaine mesure. Et ceci parce qu’on méconnaît et on oublie la condition du personnage en question. Monseigneur Lefebvre s’exprime ainsi: « Ce qui vous intéresse tous ici c’est de connaître quelles sont mes impressions après l’entrevue que j’ai eue avec le Cardinal Ratzinger le 14 septembre dernier. Hélas je dois dire que Rome a perdu la foi, Rome est dans l’apostasie. Ce ne sont pas des paroles en l’air, c’est la vérité ; Rome est dans l’apostasie. On ne peut pas faire confiance à ces gens-là, puisqu’ils abandonnent l’Église. C’est sûr ».
Ces paroles de Monseigneur Lefebvre ne peuvent tomber dans l’oubli ; elles confirment une tragique réalité, seule comparable à la situation annoncée par les Saintes Écritures qui prophétisent la Grande Apostasie Universelle. Car ces paroles ont été prononcées par Monseigneur Lefebvre après qu’il ait parlé avec celui qui est maintenant Benoît XVI. Il n’est pas permis de taire tout cela, de nous laisser glisser dans un suave optimisme, lorsque les choses vont chaque jour de mal en pis ; la situation n’a pas changé ni ne s’est améliorée, car si les personnages se succèdent, la révolution continue irréversiblement, jusqu’à la fin, jusqu’à la consommation de l’apostasie. Notre Seigneur n’a-t-il pas dit « Mais quand il reviendra, le Fils de l’Homme retrouvera t-il la foi sur la terre ? »
Notre Dame de la Salette, elle aussi, a dit, faisant écho aux Écritures, : «Rome perdra la foi et sera le siège de l’Antéchrist » et « l’Église sera éclipsée » et après cela, si l’on tient compte de ce qui a été annoncé et de ce qui se passe, penser ou imaginer autre chose, c’est de la sottise, c’est se comporter comme les cinq vierges folles. Ne pas le reconnaître c’est ne pas avoir une vision cosmique historico-exégétique cohérente et réelle ; ou même souffrir d’une ivresse idéaliste et libérale d’un faux et criminel optimisme sans référence à la métaphysique et à la théologie de l’histoire. Il existe une allergie libérale et pharisienne à la connotation de tout ce qui pourrait être apocalyptique. Il manque une vision exégétique apocalyptique qui nous permette de donner un cadre aux événements historiques qui ne trouvent leur explication ultime que dans la théologie de l’histoire.
C’est pour cette raison que Monseigneur Lefebvre n’a pas hésité à dire dans sa conférence, après son entretien avec le Cardinal Ratzinger : « Je crois que nous pouvons parler de déchristianisation et que ces personnes qui occupent Rome sont des Antichrists. Je n’ai pas dit antéchrists, j’ai dit antichrists, comme le décrit Saint Jean dans sa Première Lettre : ‘ l’AntiChrist fait déjà des ravages en notre temps’. L’antichrist, des antichrists ; c’est ce qu’ils sont, c’est absolument sûr. Alors face à cette situation telle que nous la connaissons, nous ne devons pas nous préoccuper de leurs réactions. Ils sont nécessairement contre nous. J’ai dit au Cardinal Ratzinger : ’ Nous, nous sommes en tout pour le Christ’, et eux ils sont contre le Christ. Comment voulez vous que nous puissions nous entendre ? Ils nous condamnent parce que nous ne voulons pas les suivre. Alors pour résumer la situation ‘Si vous faites des Évêques vous serez excommunié’ Alors oui, je serai excommunié. Mais excommunié par qui et pour quoi ? Excommunié par ceux qui sont des Antichrists, qui n’ont plus l’esprit Catholique. Et nous sommes condamnés. Pour quoi ? Parce que nous voulons rester Catholiques. Voila la vraie raison pour laquelle nous sommes persécutés ; c’est parce que nous voulons demeurer Catholiques, parce que nous voulons le Messe Catholique et le Sacerdoce Catholique. C’est à cause de cela que nous sommes persécutés »
Devant l’objection qui nous est faite d’être contre le Pape, Monseigneur Lefebvre affirme ; « Contre le Pape ? Mais contre un pape qui détruit l’Église, qui est pratiquement apostat et qui veut faire de nous des apostats. Je me pose la question : Que faire ? Faut–il renoncer à la continuité de cette Église pour complaire à celui-là qui ne veut plus de la tradition, qui ne veut plus que Notre Seigneur Jésus Christ règne publiquement et qui nous conduit vers l’apostasie ? C’est ce que j’ai dit au Cardinal. ‘Le Pape est infaillible, vous ne pouvez pas vous élever ainsi contre le Pape. Vous allez être excommunié’. Je lui ai répondu : infaillible, infaillible, entendons nous bien, l’infaillibilité c’est quelque chose de très restreint ; je crois qu’il n’est pas contraire à la pastorale de Notre Seigneur Jésus Christ que le Pape puisse éventuellement (par une pastorale désordonnée, une fausse pastorale) conduire les catholiques à l’apostasie ; il n’a jamais été dit que le Pape ne pourrait pas faire des choses contraires au bien de l’Église, comme cela se passe maintenant. Le Pape pratique une pastorale qui conduit les peuples vers l’apostasie, ça c’est clair et absolument certain ».
Et Monseigneur Lefebvre continue, vers la fin de la conférence : « En d’autres temps lorsque j’allais à Rome en ma qualité de Délégué Apostolique, nous avions des discussions de personnes honnêtes qui voulions le règne de Notre Seigneur, de personnes qui travaillaient pour le salut des âmes. Maintenant ils ne travaillent plus pour le salut des âmes, mais pour la gloire humaine de l’Église dans le monde. La gloire est purement humaine ; cette réunion de toutes les religions, de toutes les idéologies : communisme, francs maçons, …(…). Ca c’est une gloire purement humaine, et même abominable. Parce que mélanger la vérité avec l’erreur, la vertu avec le vice, les ennemis de Notre Seigneur avec les amis de Notre Seigneur, c’est une abomination. Et voila, ceux qui sont à Rome maintenant ne pensent qu’à cela, ils ne vivent plus que de cela. Et pour aggraver les choses : des histoires financières louches (…) Je suis intimement persuadé que nous ne savons pas la moitié de ce qui se passe à Rome et si nous sommes déjà scandalisés par ce que nous connaissons, il faut penser à l’autre moitié… Nous avons vraiment affaire à une incroyable mafia, qui a certainement des liens avec la franc maçonnerie ».
De nos jours, comme par enchantement, nous sommes en train d’oublier toutes ces choses dénoncées par Monseigneur Lefebvre et nous nous faisons des illusions quant à une nouvelle atmosphère à Rome, alors que, en réalité, parce que le mal n’a pas été éradiqué, il continue son travail de destruction galopante.
Il n’y de pire cécité ni de pire surdité que celle de celui qui ne veut ni voir ni entendre. Péché contre l’Esprit Saint qui consiste sous sa forme extrême à contester ou à rejeter la vérité manifeste, manifestée ou connue.
Celui qui est aujourd’hui Benoît XVI est une sorte de Saint Pie V inversé ou inverti, car il veut consolider la révolution à l’intérieur de l’Église et en expurger tout ce qui pourrait la troubler, la mettre en difficulté ou lui mettre des empêchements. Cette démarche est tout à fait typique du moderniste dialectique et efficace, comme savent le faire les Germains, de leur manière si ample et organisée. Et pour nous permettre de voir ou d’apercevoir ceci, il nous suffira de nous souvenir de l’attitude qui a été et est encore celle de Benoît XVI. Mais pour cela contentons nous du texte extrait du livre de Monseigneur Lefebvre ’Ils l’ont découronné’ (1987) « Or voilà que le Vatican a affirmé que le travail de purification et d’assimilation des principes de 1789 – ceux de la Révolution française – était son but premier : le Concile se propose avant tout de juger sous cette lumière (celle de la foi) les valeurs qui jouissent de nos jours de la plus grande considération et de rétablir leur lien avec leur source divine. Ces valeurs qui sont nées de l’intelligence donnée par Dieu à l’homme, possèdent une bonté extraordinaire ; mais à cause de la corruption du cœur humain elles souffrent fréquemment de déviations contraires à leur ordonnance normale. C’est pour quoi elles ont besoin d’être purifiées.’ (Gaudium et Spes n° 11 § 2) Et c’est cela qu’a réalisé le Concile, nous affirme le Cardinal Ratzinger : ‘Le problème dans les années soixante était d’acquérir les meilleures valeurs sorties de deux siècles de culture libérale. Le fait est que ce sont des valeurs qui, bien que nées hors de l’Église, peuvent trouver leur place –une fois purifiées et corrigées – dans sa vision du monde. Et c’est ce qui a été fait » (p. 82)
Et voilà la conciliation ou le ‘mariage’ de l’Église et du monde, de la Tradition et de la Révolution, typique du libéralisme et de la dialectique intrinsèque de l’homme moderne ; c’est la pénétration dans le monde de la Cabale judéo-gnostique qui est dialectique par essence..
Ceci est la caractéristique de la philosophie moderne et des théologiens modernistes dont nous voyons un bel exemplaire de collection dans la personne du théologien Ratzinger, aujourd’hui installé au sommet de l’Église d’où il exerce le pontificat sous le nom de Benoît XVI. C’est de lui que Monseigneur Tissier de Mallerais, en une série de conférences données au cours des derniers jours d’octobre 2006 sur le thème de la Théologie de Ratzinger comme théologien, a affirmé qu’il niait la valeur de satisfaction de la Messe. Ce qui entraîne la négation simple et radicale du fait que la Messe ait une valeur satisfactoire dans notre Rédemption. Ceci revient à dire, au total, que la Messe ne satisfait donc pas, ce qui est une hérésie de plus parmi celles de Benoît XVI.
Dans le livre ‘La Foi chrétienne hier et aujourd’hui’ (Cerf – 2005) traduit de l’allemand et écrit en 1968, le théologien Ratzinger nie la satisfaction de la croix (pp. 197 – 198), affirme Monseigneur Tissier de Mallerais, en effet la satisfaction de la croix serait une fiction, puisque, selon Ratzinger, elle se situerait à l’intérieur d’un mécanisme de droit lésé et rétabli, par lequel la justice de Dieu, qui a été infiniment offensé, se verrait réconciliée par le moyen d’une satisfaction infinie. De telle sorte que la croix serait une manifestation de l’attitude d’un Dieu exigeant une équivalence rigoureuse entre le du et l’avoir. Ce qui donnerait l’impression que tout cela repose sur une fiction. Autrement dit on donnerait en secret de la main gauche ce que l’on reprendrait solennellement de la main droite. C’est ainsi qu’est rejetée la satisfaction en tant que telle ; c’est donc l’amour sans satisfaction qui nous rachète pour le savant théologien, de toute évidence moderniste jusqu’à la moelle.
C’est ainsi que la Rédemption opérée par la Passion du Christ sur la Croix se trouve vidée de son contenu ; c’est telle quelle la marque de la mentalité juive, elle qui vide les mystères de leur contenu en ne laissant que l’apparence extérieure. C’est aussi un de ses traits caractéristiques à travers les siècles pour ce qui est de ses contacts avec les Mystères Divins, comme le fait magistralement remarquer le P. Julio Menvielle dans son dernier livre ‘De la Cabale au Progressisme’.
Le Croix, pour le théologien Ratzinger, est l’expression de l’amour qui se livre ; c’est le don de soi par amour, mais sans passion, sans satisfaction, sans mort cruelle, typique du moderniste (…). Ceci rappelle les juifs criant et hurlant des reproches au Christ en croix : « descends de la croix, sauve-toi toi-même et nous croirons en toi ». Christ sans Croix, Religion sans Croix, Église sans Croix… ! Peut-il y avoir quelque chose de plus diabolique que cela ? Impossible!
Or la satisfaction de la Croix, selon Saint Thomas et la doctrine catholique, est opérée par un acte de solidarité amoureuse et miséricordieuse de la part du Christ parce qu’il est la tête du corps mystique qui est l’Église. Elle comporte trois éléments : l’amour (élément formel et le plus important), la justice (la raison directive) et la douleur (l’élément matériel). La Rédemption opérée par la Passion et la Mort du Christ sur la Croix comporte objectivement une réparation, une expiation ou satisfaction et subjectivement un rachat ou libération. (Voir Dictionnaire de Théologie de Parente, art. Rédemption)
Dieu aurait pu pardonner, comme le dit Saint Thomas, sans qu’il y ait satisfaction ; car la justice qui exige la satisfaction dépend de la volonté divine. Il aurait pu ainsi, sans aucune satisfaction, délivrer l’homme du péché sans pour autant agir contre la justice Divine (Somme Théologique III-46-2.3). Mais il convenait en tout premier lieu que le Christ mourût sur la croix (bien qu’il aurait été possible que nous soyons rachetés d’une autre manière), pour que nous faire connaître combien grand est l’amour de Dieu pour l’homme et ainsi nous amener à l’aimer à notre tour. C’est en cela que consiste la perfection; même s’il existe encore d’autres raisons ; mais celle-ci est la principale.
La Passion et la Mort du Christ sur la Croix sont la plus grande preuve de l’amour divin envers les hommes, en plus d’être l’acte le plus sublime que le Christ dans son humanité pouvait offrir en tribut à la Sainte Trinité.
Le luthéranisme protestant réduit la Rédemption à une pure situation pénale extérieure ou bien à un droit lésé selon les termes du théologien Ratzinger. En réduisant la Rédemption à une situation purement pénale, le luthéranisme réduit par conséquent la satisfaction à ce droit lésé dont parle le théologien Ratzinger. Le comble c’est qu’il ridiculise cette image de la Rédemption en la montrant lui-même comme quelque chose qui est donné de la main gauche et de manière secrète, puis est reçu de manière solennelle par la main droite ; affirmation qui est en elle-même une fiction comme lui même l’affirme.
Au fond c’est la mentalité juive, que le modernisme absorbe, qui ne permet pas d’accepter le mystère ; et à cause de cela on le manipule afin de parvenir à le nier d’un manière ou d’une autre. Le judaïsme a déjà voulu arracher le Christ de la Croix au Calvaire même, où après l’avoir crucifié, ils le conspuaient en disant « descends de la croix et nous croirons en toi » et aujourd’hui le modernisme (…), veut une religion sans croix, une Église sans croix, un amour sans croix et c’est ainsi que nous avons un Ratzinger (moderniste équilibré mais sans manifestation d’euphorie, ni exagérations dissonantes). Il conçoit la Rédemption comme un pur amour sans Croix, puis une Messe sans Croix et cela se répercute évidemment sur la satisfaction. C’est pour quoi il dit : « certains textes de dévotion semblent suggérer que la foi chrétienne en la croix se représente un Dieu dont la justice inexorable a réclamé un sacrifice humain, le sacrifice de son propre Fils. Ils se détournent ainsi avec horreur d’une justice dont l’obscure colère enlève toute crédibilité au message d’amour. Cette image est d’autant plus diffusée qu’elle est plus fausse. La Bible ne représente pas la croix comme une partie d’un mécanisme de droit lésé. La Croix apparaît tout à fait, au contraire, comme l’expression d’un amour radical qui se donne éternellement. C’est un événement au cours duquel quelqu’un est ce qu’il fait et ce qu’il est ; c’est l’expression d’une vie toute entière donnée aux autres » (p. 197)
Nous voyons ici le langage suave, léger, mais finement moderniste ; la croix que l’on fait disparaître pour devenir un pur amour, sans expiation, sans satisfaction, sans sacrifice. Voila qui est typique de la mentalité juive qui n’accepte pas la Croix, l’immolation complète et achevée de l’être, de la vie, en signe de reconnaissance de la suprématie divine sur toute la création ; même si cela se réalise en un acte d’amour, mais d’amour immolé, sacrifié, fait à Dieu, offert à Dieu.
Ratzinger méconnaît ou n’accepte pas la théologie de la Croix. Pour lui, comme pour tout moderniste, c’est l’amour et l’amour sans Croix. En revanche pour la doctrine catholique la Croix et l’amour sont inséparables ; au point que la Croix est l’expression la plus sublime de l’amour du Christ, comme le dit Saint Thomas.
Le Christ aurait pu ne pas mourir sur la croix, comme l’enseigne Saint Thomas, car ce n’était pas nécessaire d’une nécessité de nature qui interdit qu’il en soit autrement, et pas non plus d’une nécessité de co-action, puisque le Christ est mort librement, mais bien par une nécessité de ‘fin ad melius esse’ (et non ‘ad esse’ = moyen sans lequel on n’atteint pas la fin recherchée) (Somme Théologique III-46 – 1).
Le Christ aurait pu aussi nous racheter d’une autre manière. Mais il a voulu le faire au moyen de la Croix, et ceci pour plusieurs raisons comme l’explique Saint Thomas. La principale est pour que l’homme connaisse combien Dieu aime l’homme et de cette manière nous inciter à l’aimer, car c’est en cela que consiste la perfection du salut du genre humain. (Somme Théologique III-46 – 3).
Il y a encore autre chose que le théologien Ratzinger ne comprend ni ne veut comprendre. C’est que la satisfaction (expiation en justice) trouve son fondement dans l’amour qui unit, l’amour qui est unitive, car, comme le dit Saint Thomas : « la satisfaction du Christ appartient à tous ses fidèles comme à ses membres puisque la tête est aux membres comme constituant ainsi une personne mystique, de même que deux hommes sont un dans la charité et que donc l’un peut satisfaire pour l’autre » (Somme Théologique III-2–1).
La satisfaction présuppose nécessairement donc la charité qui est unitive, et ceci paraît inintelligible pour Ratzinger. En effet il sépare la satisfaction de l’amour et plus encore l’y oppose. Ratzinger caricature aussi la justice divine en disant : « la conscience chrétienne a été sur ce point amplement marquée, comme nous avons pu le vérifier, par une présentation extrêmement rudimentaire de la théologie de Anselme de Cantorbéry dont nous avons exposé les grandes lignes dans un autre contexte. Pour un grand nombre de chrétiens, surtout ceux qui ne connaissent la foi que de très loin, la croix se situerait dans un mécanisme de droit lésé et rétabli. Ce serait la manière par laquelle le justice de Dieu infiniment offensée serait réconciliée par une satisfaction infinie. La croix paraîtrait aussi exprimer une attitude de Dieu exigeant une équivalence rigoureuse entre le ‘Du’ et ‘l’Avoir’. En même temps on en arrive à la pensée que cette équivalence et cette compensation reposent malgré tout sur une fiction. On donne secrètement de la main gauche ce que l’on reprend avec solennité de la main droite. La satisfaction infinie que Dieu paraît exiger prend ainsi un aspect doublement inquiétant » (p. 197)
Voila qui est vider de son contenu la satisfaction de la Rédemption par la Croix et par conséquent de la Sainte Messe. Jolie et diplomatique manière de dénaturer l’œuvre rédemptrice du Christ et de la Messe en tant que sacrifice propitiatoire ! Luther lui-même ne parvient pas avec autant de facilité à vider le culte divin de son sens. Ratzinger le fait, lui, avec finesse et raffinement sans sourciller ni avoir l’air d’y toucher. Aura t-on jamais vu plus totale annulation du sacrifice de la Sainte Messe d’un seul et magistral trait de plume ? Il paraît impossible de surpasser une telle sagacité et une telle maestria. C’est génial, diaboliquement génial. C’est pour cette raison que Monseigneur Tissier affirme que le théologien Ratzinger nie la valeur satisfactoire de la Messe.
Ce n’est pas un simple droit lésé positiviste, nominaliste et subjectiviste tel le droit moderne kantien protestant, mais bien le droit dont l’objectif est la justice. Et la justice comme juste régulatrice ordonnée au bien commun. La justice a pour objectif le bien commun. Et la justice divine tient le Dieu un et trine comme le suprême bien commun de tout l’univers. C’est cela que ne comprend pas ni ne peut comprendre le moderniste Ratzinger et quant à nous, nous maintenons que sans l’effusion du sang du Christ une telle Rédemption n’aurait pas pu avoir lieu (Somme Théologique III-69 – 1 - 2).
Dans un esprit judéo-protestant bien plus que catholique le théologien Ratzinger réduit la justice divine outragée par le péché à un droit lésé et rétabli de manière fictive. Il ne voit pas ou ne veut pas reconnaître la gravité du péché qui offense Dieu et sa conséquence qui est la nécessité de la satisfaction. Celle-ci est exigée par la condition qu’entraînent les faits. Il s’agit d’un bien que Dieu pouvait ne pas réclamer, comme nous l’avons déjà vu. Mais puisqu’il est lui-même le souverain bien commun universel il n’en existe pas de plus grand et de ce fait la justice ne serait pas lésée si elle n’était satisfaite.
« Alioquin, si voluisset absque omni satisfactione hominem a peccato liberare, contra justtiam non fecisset…Sed Deus non habet aliquem superiores, sed ipse est supremum et comune bonum totius universi » (Somme Théologique III- 46 – .2 .3).
La subtile manière de ridiculiser la justice de la satisfaction qui satisfait ou rétablit la justice divine en question (non un pur droit lésé positiviste), et la gravité du péché qui offense ou viole l’honneur et la dignité infinie de Dieu, tout cela devient ironiquement estompé par l’interprétation du théologien Ratzinger. Que pouvait-on attendre d’autre d’un théologien moderniste jusqu’à la moelle des os. Ce qui est absurde c’est de ne pas s’en rendre compte et d’attendre quelque chose de bon d’un arbre qui donne de mauvais fruits.
D’autre part le caractère gnostico-dialectique du Cardinal Ratzinger est manifeste. L’esprit de toute philosophie moderne est dialectique ; elle recherche la vérité des choses dans la synthèse (l’amalgame ou la conciliation) des contraires. Ceci est dû à la pénétration de la pensée de la Cabale (gnose juive) dans le monde chrétien, comme le montre et le démontre magistralement le P. Meinvielle dans son dernier livre ‘De la cabale au Progressisme’.
La mentalité moderniste étant dialectique par essence, c’est la raison pour laquelle il est parfois difficile de détecter clairement ses modes d’action. Car une fois elle affirme et une autre elle nie, dans une sorte de danse macabre qui recherche la fusion des contradictoires en une synthèse relative sans cesse en changement.
Nous citerons quelques un des textes qui révèlent la mentalité gnostique du Cardinal Ratzinger. En une brochure intitulée « Qui est le Pape Benoît XVI ? » de mai 2005 et édité par le Couvent des Dominicains de Avrillé on peut lire en page 14 : « Que dire, par conséquent, quand nous sommes contraints de constater que le Préfet actuel de la Congrégation pour la Foi professe, au contraire, dans ses livres de théologie, que en Jésus ce n’est pas Dieu qui s’est fait homme, mais qu’un homme est devenu Dieu ? Qui est, en fait, Jésus-Christ pour Ratzinger ? C’est cet “homme dans lequel se manifeste la réalité définitive de l’être de l´homme, et qui, en cela même, est simultanément Dieu”. Que signifie cela, sinon que l’homme dans sa “réalité définitive” est Dieu, et que le Christ est un homme, lequel est, ou mieux, est devenu Dieu, par le seul fait qu’en Lui est venue à la lumière la “réalité définitive de l’être de l’homme ” ? (La Foi chrétienne, hier et aujourd’hui p. 126). »
A la page suivante (p. 15) nous lisons encore : « L’être de Jésus est pure actualité des relations “à partir de” et “pour”. Et par le fait même que cet être n’est plus séparable de son actualité, il coïncide avec Dieu; il devient en même temps l’homme exemplaire, l’homme de l’avenir, à travers lequel on peut percevoir combien peu l’homme a commencé d’ être lui-même. (C'est-à-dire Dieu) » .
A la page suivante encore (p. 16) il est affirmé que «Par contre, l’homme Jésus, qui par son service parfait, en est venu à “coïncider avec Dieu”, révèle à l’homme que l’homme est un Dieu en devenir et que donc entre l’homme et Dieu il y a une identité essentielle ».
Plus gnostique avec tout cela, il ne pouvait pas être ; il suit la ligne de Jean Paul II, tout en y mettant sa touche personnelle.
Le christologie du théologien Ratzinger est gnostique, tout comme celle de Theillard de Chardin et celle de Rahner pour lesquels n’est pas Dieu qui se fait homme mais celui qui étant homme se fait Dieu. Et c’est cela que manifeste le Christ : l’homme se manifeste comme étant Dieu en Jésus Christ. L’identité de l’essence de Dieu et de l’essence de l’homme est le postulat de la christologie de Ratzinger, tout autant que pour Jean Paul II. Le fonds qui inspire toute cette nouvelle théologie est le même, c’est la gnose judéo cabalistique.
Dans une autre brochure intitulée ‘Que penser du pape Benoît XVI ? ‘ (juin 2005) toujours aux éditions du Couvent des Dominicains d’Avrillé, aux pages 55 et 56 dans un article se rapportant au livre du Cardinal Ratzinger ’L’Esprit de la liturgie’ nous lisons : «On relève encore des expressions étranges. Par exemple, à la page 47, le cardinal nous dit que le Logos (c'est-à-dire le Verbe, le Fils de Dieu) est un élément de la condition humaine, avec le corps, l’âme et l’esprit. Un peu plus loin il est dit que ce Verbe est le “Sens qui crée et porte la vie” (p. 121). Ailleurs, Jésus est dit avoir un “moi” humain (p. 48) ».
Et dans la note 96 en bas de page de ce même texte on lit : « Le Verbe n’est évidemment pas une partie de la nature humaine. Notons au passage que le cardinal semble favorable à la “tripartition”, c'est-à-dire à la division de la nature humaine en trois parties : le corps, l’âme et l’esprit. Ce thème a été mis en honneur par le P. de Lubac (Théologie dans l’histoire, t. 1, Paris 1990, pp. 113. 122), mais est aussi un thème gnostique (Jean Vaquié ‘Occultisme et foi catholique’ n° spécial de l’AFS, p. 20. 21) ».
Dans la note 97 sur le même passage déjà cité il est dit : « Rappelons que, selon la foi catholique, il n’y a en Notre Seigneur Jésus Christ qu’une seule personne, la personne du Verbe, deuxième personne de la Sainte-Trinité, tandis qu’il y a deux natures, la nature humaine et la nature divine. Le Verbe (Logos, en grec) fait subsister la nature humaine mais n’en est pas un “élément”. Par alleurs, la personne du Verbe est une personne divine, et Notre-Seigneur n’a pas de “moi” humain. Les expressions du cardinal sont hérétiques, ce qui est dommage pour un préfet de la congrégation pour la Doctrine de la foi ».
Pour terminer cette sommaire étude qui doit nous mettre en garde et nous inviter à être plus attentifs que jamais, sans nous faire ni idées fausses ni illusions optimistes qui sont hors de propos. Gardons présent à l’esprit ce que Saint Pie X disait déjà et qui est extrait de la brochure déjà citée ‘Qui est le pape Benoît XVI ?’ (p. 22) : « Et tout ceci ne correspond-il pas parfaitement au concept moderniste de l’autorité exposé par Saint Pie X dans Pascendi et que nous avons cueilli sur les lèvres de Mgr Montini dans son entretien avec Jean Guitton (voir chap. 6 p. 81). Pour les modernistes - explique Saint Pie X - l’évolution doctrinale de l’Église “est comme le résultat de deux forces qui se combattent, dont l’une est progressiste et l’autre conservatrice” et l’exercice de la force conservatrice “est le propre de l’autorité religieuse”, alors qu’il revient à la force progressiste de stimuler l’évolution. Il est dont logique, selon la logique moderniste, que les ultraprogressistes de Concilium[10] et les “modérés” de Communio[11] se soient réparti les tâches : aux collaborateurs de Concilium, la “force progressiste”, les Universités, le domaine de la “recherche” théologique, l’hégémonie culturelle ; et aux collaborateurs de Communio, la “force conservatrice”, l’autorité religieuse, l’hégémonie ecclésiastique ».
Cette division des tâches montre très clairement comment procède la Révolution par son jeu dialectique de contradiction et de synthèse. Elle parvient à déplacer la barque de Saint Pierre sur son terrain ce qui est un vrai mystère d’iniquité ; comme juste châtiment pour avoir attaqué la vérité connue, le mystère de la sagesse divine.
Nous sommes en pleine crise apocalyptique, car pour qui veut bien reconnaître les signes des temps et voir l’heure présente d’une vision théologique de l’histoire, il est clair que nous vivons les derniers temps apocalyptiques. Avec le plein triomphe de la Synagogue de Satan ou de l’Antéchrist contre l’Église. Ceci concorde avec la devise de l’actuel pontificat de Benoît XVI « de Gloria Olivae » (…). Nous vivons en plein empire non pas de la vérité et de la justice sinon sous celui de l’erreur et de l’iniquité, à l’unisson cependant de la démocratie pacifique, elle qui est, selon les termes du penseur colombien Nicolás Gómez Dávila « une religion anthropothéiste dont le principe est une option de caractère religieux, un acte par lequel l’homme se regarde comme étant Dieu ».
Avant tout cela il ne nous reste plus qu’à rappeler ici les paroles de Saint Paul : « Il viendra un temps où certains apostasieront et prêteront l’oreille à des esprits trompeurs et aux doctrines des démons. (I Timothée 4 – 1) ».
Basilio MÉRAMO, prêtre
Prieur de Vera Cruz – FSSPX - Mexique
9 août 2007
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[2] http://www.virgo-maria.org/articles/2008/VM-2008-05-19-A-00-Celier_contre_Mgr_Tissier.pdf
et : http://www.virgo-maria.org/articles/2008/CELIER-Rapports.pdf
[4] Cf. Forum catholique : ( 328673 ) Discussions doctrinales entre Rome et la FSSPX par Dominique Bro (2007-10-05 15:33:54) :
http://www.leforumcatholique.org/printFC.php?num=328673
Cf. message VM du 16 octobre 2007 :
http://sww.virgo-maria.org/articles/2007/VM-2007-10-16-B-00-Commission-theologique.pdf
[5] selon le CV diffusé à l’occasion de la sortie de son livre-interview réalisé avec Olivier Pichon « Benoît XVI et les traditionalistes » aux éditions Entrelacs (Albin Michel), salon du livre 2007, citation :
- 1976 : obtention d’un baccalauréat scientifique ; entrée à l’Institut universitaire de Technologie de Saint-Denis (Seine-Saint-Denis).
- 1977 : découverte de la Tradition catholique à l’occasion de l’événement de Saint-Nicolas du Chardonnet.
- 1978 : obtention d’un Diplôme universitaire de Technologie «Hygiène et sécurité du travail» à l’Université de Paris-Nord.
- 1978-1979 : travail dans une entreprise d’usinage d’uranium fournissant l’industrie nucléaire et l’aéronautique.
[6] Cf. message VM du 17 juillet 2007 :
http://sww.virgo-maria.org/articles/2007/VM-2007-07-17-A-00-Abbe-Celier-Jim-Morrison.pdf
[7] http://www.virgo-maria.org/articles/2007/VM-2007-06-15-A-00-Binome_Aulagnier_Celier.pdf
http://www.virgo-maria.org/articles/2007/VM-2007-07-28-A-00-Chaussee-n1.pdf
http://www.virgo-maria.org/articles/2007/VM-2007-07-29-A-00-Chaussee-n2.pdf
http://www.virgo-maria.org/articles/2007/VM-2007-06-03-B-00-Mgr_Williamson_lache_abbe_Celier.pdf
http://www.virgo-maria.org/articles/2007/VM-2007-06-06-B-00-Avrille_bloque_face_a_Celier.pdf
http://www.virgo-maria.org/articles/2007/VM_2007-06-28-A-00-Abbe-Celier_censure_Mgr_Lefebvre.pdf
[9] http://www.phpbbserver.com/phpbb/viewtopic.php?t=2788&sid=9d0637a3b1738a04487f70262c2491dc&mforum=lelibreforumcat
[10] Concilium = aile avancée du modernisme
[11] Communio = aile modérée du même modernisme.