CAPITAL : Lettre ouverte solennelle des fidèles aux quatre évêques de la FSSPX

http://www.virgo-maria.org/articles/2006/VM-2006-10-10-A-00-Appel_aux_quatre_eveques_de_la_FSSPX.pdf

Gaude, Maria Virgo, cunctas hæreses sola interemisti.

(Tractus Missæ Salve Sancta Parens)

lundi 9 juin 2008

Ce message peut être téléchargé au format PDF sur notre site http://www.virgo-maria.org/.

Le chapitre général extraordinaire pour un blanc-seing à Mgr Fellay, annoncé par l’abbé Celier[1]

L’épuration par les mutations est en cours au sein de la FSSPX, afin de préparer le chapitre général extraordinaire annoncé par l’abbé Celier, « à la demande de Mgr Fellay » et sous couvert de l’abbé de Cacqueray.

Réagissant au message de VM du 6 juin sur sa prochaine mutation, l’abbé Beauvais déclare en chaire, à Saint Nicolas du Chardonnet, que Mgr Fellay « ne lui en a  encore rien dit », mais il n’aborde par le fond du problème : le prochain chapitre général extraordinaire du ralliement et les purges qui commencent pour le préparer et pour en remodeler la composition[2].

Continuant sur sa lancée, l’abbé Celier, soutenu en sous-main par les médias (Monde & Vie) de l’abbé de Tanoüarn et ses amis, s’exprime en vrai patron du District de France de la FSSPX. L’abbé de Cacqueray paraît éclipsé par le porte-parole de Mgr Fellay.

La forfaiture du « chapitre gÉnÉral extraordinaire » annoncÉ par l’abbÉ Celier¹

Le fait premier à considérer dans l’actualité des dernières semaines est l’annonce par l’abbé Celier, « à la demande de Mgr Fellay », dans le document qu’il a fait circuler, auprès de clercs de la FSSPX triés sur le volet[3] d’un chapitre général extraordinaire destiné à violer les statuts de la FSSPX, aux fins d’accorder au SEUL « chasseur » infaillible, Mgr Fellay, les pleins pouvoirs pour « tirer la dernière cartouche », c’est-à-dire signer SEUL, et juridiquement au nom de chacun des membres de la FSSPX, le ralliement à la Rome « antichrist »[4] de Benoît XVI-Ratzinger et passer en force pour obliger ainsi tous les clercs (y compris Mgr Tissier) et les fidèles à apostasier en ralliant formellement ce prêtre apostat[5] Joseph Ratzinger-Benoît XVI, sous peine d’être dès lors jetés hors de la FSSPX et de ses institutions, avec les enfants des fidèles qui s’aviseraient de protester, renvoyés de ses écoles.

Les mutations-Épurations consÉquences inÉvitables de la prÉparation ce prochain chapitre gÉnÉral extraordinaire

Les mutations qui sont programmées et dont nous n’avons encore annoncé qu’une partie, sont une conséquence logique de cette volonté de constituer en ce but rapidement ce chapitre général extraordinaire annoncé par l’abbé Celier, et rappelons-le, « à la demande de Mgr Fellay » et sous couvert de l’autorité de l’abbé de Cacqueray (« au niveau du District [France] »). Ce qui veut dire que l’annonce de l’abbé Celier est tout à fait officielle et couverte par la direction de la FSSPX qui l’a mandaté pour cela.

Compte tenu de l’agenda désormais très rapproché que doit respecter Mgr Fellay pour rallier l’abbé apostat Ratzinger, il lui faut aller vite et s’assurer que le chapitre général extraordinaire ne comporte que des clercs dociles et affidés au clan du ralliement.

Certes Mgr Fellay ne peut pas exclure Mgr Tissier de Mallerais de ce chapitre, à moins que l’évêque français ne tombe ‘opportunément’ malade (relire[6] à cet égard la fin du message VM du 6 avril 2008 où nous dénoncions les voyages incessants auxquels Menzingen soumettait Mgr Tissier au détriment de sa santé), mais Mgr Fellay prévoit de l’écraser sous le poids des votes favorables pour se faire remettre sa fameuse « cartouche » par une majorité préfabriquée de ce Chapitre, espérant ainsi faire prévaloir le soutien numérique « démocratique » au bénéfice de l’erreur, au détriment de la vérité, fut-elle défendue par un seul.

Un viol des statuts de la FSSPX et de la mission personnelle reÇue par chaque ÉvÊque, au profit du seul Mgr Fellay, auteur de cette forfaiture

Ce chapitre va être décisif, c’est ce qu’a dit l’abbé Celier, car il est destiné à violer les statuts de la FSSPX et à piétiner la lettre de mission adressée par Mgr Lefebvre à chacun personnellement des quatre futurs évêques qu’il s’apprêtait à consacrer, lettre par laquelle chaque évêque s’engageait personnellement à remettre chacun, en son nom propre, son épiscopat entre les mains d’un futur pape « parfaitement catholique » pour qu’il les confirme alors dans leur épiscopat :

« Je vous conférerai cette grâce, confiant que sans tarder le Siège de Pierre sera occupé par un successeur de Pierre parfaitement catholique en les mains duquel vous pourrez déposer la grâce de votre épiscopat pour qu'il la confirme. » Mgr Lefebvres

Il s’agit à présent pour Mgr Fellay d’écarter, en vue de constituer SON Chapitre extraordinaire, tous ceux qui, par fidélité à Mgr Lefebvre, risqueraient d’être encore en position de réagir de manière efficace à son passage en force pour rallier la fraternité à l’apostat Ratzinger après le tour de passe-passe et la fiction « juridique » du vote de SON chapitre extraordinaire ad Hoc. Il faut donc pour Mgr Fellay commencer tout de suite par leur ôter leurs positions, qui pourraient s’avérer dangereuse pour son quitte ou double, en utilisant les mutations de cet été.

L’abbÉ Beauvais rÉagit À VM en chaire À Saint Nicolas du Chardonnet et dÉclare que Mgr Fellay « ne lui en a encore rien dit »

Selon nos informations, l’abbé Beauvais a réagi à notre message du 6 juin 2008, en prenant la parole sur le sujet, en chaire, dimanche 8 juin 2008 à l’église Saint Nicolas du Chardonnet.

Il a dit intervenir « afin de dissiper les rumeurs », parlant ensuite « d’un site qui annonce mon départ », en ajoutant : « mon Supérieur général ne m’en a encore rien dit », pour conclure ainsi son intervention : « je demande que ce site annonce demain l’endroit où je suis nommé ».

Nous n’en dirons pas plus sur la nouvelle affectation de l’abbé Beauvais, car nous nous attendions à ce que le problème de fond, l’affaire de l’annonce du chapitre général extraordinaire pour LA SIGNATURE UNIQUE de Mgr Fellay, au nom de tous les clercs de la FSSPX, avec la Rome apostate soit abordée, et non pas telle ou telle affaire de personne.

Il est consternant de devoir constater que la FSSPX dans son ensemble semble rester apathique face à une action de séduction, d’infiltration et de subversion de grande envergure qui met en péril la pérennité de toute l’œuvre de Mgr Lefebvre de sauvegarde du Sacerdoce sacrificiel catholique sacramentellement valide, et d’observer que le premier souci des clercs semble concerner leurs personnes d’abord.

Ce n’est pas en allant au combat de façon individuelle et dispersée, comme dans le combat des Horace et des Curiace dépeint par les vers de Corneille, et en ne s’intéressant qu’à leur situation personnelle, que les clercs qui veulent rester fidèles au combat de Mgr Lefebvre pourront s’opposer efficacement de quelque manière que ce soit à cette subversion interne, soutenue et couverte par la direction de la FSSPX.

Ce qui nous étonne aussi, dans les propos de l’abbé Beauvais est que lui-même n’ait pas été averti par Mgr Fellay, ce qui démontre le cynisme de la direction de la FSSPX, qui souhaite procéder par surprise pour certains clercs et mettre tout un chacun devant le fait accompli des mutations-purges, en profitant de la période des vacances et de la chaleur de l’été, et de l’absence partielle des fidèles.

Car les autres abbés mutés ont été avertis, sinon de leur futur poste, du moins qu’ils sont mutés. Parmi eux tous, l’abbé Beauvais est donc l’un des SEULS à être tenu dans l’ignorance

La mÉthode de Mgr Fellay dans cette Épuration « Éthique »

Si nous mettons de côté les promotions en vue d’introduire au Chapitre général les partisans de Ratzinger (abbé Vernoy), dans le cas des mutations-purges, la direction de la FSSPX tente une promotion de façade, en ôtant à la victime toute possibilité de réagir à ce qui va se passer avec le chapitre général.

La méthode consiste dans ce cas, à nommer la victime dans un poste transverse, créé pour l’occasion, de façade apparemment importante, mais en réalité vidé de toute influence sur les fidèles ou le clergé, donc de toute possibilité de réaction au futur chapitre général.

Nous attendons que le vrai problème du chapitre général extraordinaire annoncé, dit « de la cartouche », dans un document couvert par Menzingen[7], soit abordé ENFIN publiquement devant les fidèles tant qu’il en est encore temps, car ils ont tous le droit de connaître ce qui se trame dans la pénombre contre leur salut et celui de leurs enfants.

Comment pourrait-on en effet rester indifférent face à ce projet dont l’abbé Celier s’est fait le porte-parole, et qui constitue un crime contre l’œuvre de Mgr Lefebvre ?

Nous ne pouvons que constater que Mgr Fellay a remplacé la célébration des vingt ans des sacres qu’il a étouffée, par l’intrigue et les jeux ecclésiastiques, dont l’histoire récente nous a montré, par Vatican II, les effets désastreux pour le salut des fidèles et la préservation des sacrements. Quarante ans après Vatican II, Mgr Fellay semble en adopter les méthodes.

L’abbÉ Celier prÉpare un nouveau livre de propagande

Sûr d’être soutenu et parti sur sa lancée, l’abbé Grégoire Celier, l’Initiateur[8] des jeunes au ‘dieu mortel’ de l’apostasie, le nouveau ‘théologien[9] hygiéniste’ IUT Bac+2[10] de la FSSPX, amateur spécialiste du rockeur sataniste drogué Jim Morrison[11], le propagandiste « officiel »[12] du ralliement de la FSSPX à Ratzinger  multiplie les interventions et les projets.

Il met la dernière main à un ouvrage sur l’histoire du combat de la Tradition catholique depuis quarante ans.

La revue interne de la FSSPX à destination des clercs, Cor Unum, vient d’en publier quelques « bonnes feuilles ».

Nous avons appris que l’abbé Beauvais en a lu quelques pages à ses catéchistes, en faisant l’éloge du travail de l’abbé Celier. Chercherait-il à s’attirer les bonnes grâces de celui qui, bien que vidé de la direction de Fideliter et des éditions Clovis, sur décision du chapitre général ordinaire de 2006, se comporte désormais en vrai patron du District de France de la FSSPX.

Le binÔme Celier-TanoÜarn exprime la position de la FSSPX en France, en lieu et place de l’abbÉ de Cacqueray devenu inaudible

L’abbé Celier vient de donner une nouvelle preuve de son assurance et de sa position intouchable à la tête de la FSSPX en France, et même en tant que porte-parole, jamais désavoué, de Mgr Fellay.

Dans le dernier numéro de Monde & Vie, il donne une interview exprimant la position officielle de la FSSPX sur l’affaire d’Amiens.

Nous effectuons deux remarques (transmises par un lecteur) :

1)                « L’abbé Celier s’exprime en lieu et place de l’abbé de Cacqueray comme s’il était le véritable patron

2)                 L’abbé Célier s’exprime dans Monde & Vie qui vient d’être racheté par le clan Tanoüarn-Molitor - Tanoüarn qui a toujours été le compère de Celier - il s’exprime donc dans un organe officieux de l’IBP

Les fidèles et les clercs de la FSSPX seraient « des frères catholiques dans la difficulté » pour l’église conciliaire, selon l’abbé Celier

 
L’abbé Celier parle en patron, comme s’il dirigeait le District de France : « Si les évêques ne veulent pas vivre demain chez eux une situation semblable à celle d’Amiens, il faut qu’en beaucoup d’endroits ils changent radicalement d’attitude ».

 
Il donne des leçons, des avertissements, des mauvais points, etc… bref il menace, il dirige et commande
 
Mais où est donc passé le pauvre abbé de Cacqueray ? »

Mgr Fellay et le clan des infiltrÉs prÉparent dÉjÀ une politique de « nettoyage » et de persÉcution de la Tradition, pour l’aprÈs-ralliement

A Ecône, Mgr Fellay, à la fois directement et aussi par la pression de fidèles téléguidés, tente de faire le forcing afin de forcer l’abbé Grenon, adjoint de l’abbé Epiney, de rejoindre la FSSPX.

L’abbé Epiney est le prêtre qui a enseigné le catéchisme à Mgr Fellay et l’a éveillé à la grâce de la Foi catholique. Il l’a ensuite guidé dans sa vocation sacerdotale.

Il fut le confident de Mgr Lefebvre qui l’appréciait beaucoup.

Il n’a depuis reçu que de l’ingratitude de la part de Mgr Fellay qui l’a chassé en interdisant tout contact avec lui. Désormais, dans les rues de Riddes, lorsqu’ils croisent l’abbé Epiney, les abbés d’Ecône changent de trottoir.

Cet ostracisme est le fruit des consignes de Mgr Fellay à l’égard de celui à qui il doit la Foi.

C’est pourquoi, et face à la politique obstinée de ralliement de Mgr Fellay à Ratzinger, nous nous interrogeons aujourd’hui : « Fréquentant depuis des années les autorités de l’église conciliaire, et entouré d’un clan d’infiltrés, Mgr Fellay a-t-il vraiment encore la Foi catholique ? »

Nous aurions beaucoup à dire sur le comportement de la FSSPX de Mgr Fellay envers l’abbé Epiney, et notamment au sujet de la maison de retraite qu’il gère et qui s’est trouvée menacée.

Autre indice de la volonté de Mgr Fellay de procéder à une élimination et une persécution des clercs et des fidèles qui ne seraient pas prêts à rallier l’apostat Ratzinger[13] : l’abbé Petrucci aurait déclaré que la chapelle de l’abbé Guépin serait une « secte », que ses fidèles seraient « schismatiques » et qu’il « la ferait fermer ». L’abbé Guépin, qui a toujours entretenu les meilleurs rapports avec son confrère dans la prêtrise, est consterné et on le comprend.

L’abbé Petrucci n’est pas un homme à se comporter aussi gratuitement de lui-même, et cela traduit des consignes. En fin 2005 il dénonçait encore le ralliement et la « révolution bonapartiste » de Ratzinger.

Les infiltrés, Mgr Fellay leur obéissant, ont déjà un plan de persécution en main, pour le moment où ils auront intégré la FSSPX dans l’église conciliaire.

A ce moment là, la direction de la FSSPX agira avec tout le poids d’une institution conciliaire, et l’appui officiel des pouvoirs politiques en place, et elle pourra se livrer à une persécution de ce qu’il restera des clercs et des fidèles qui auront voulu rester fidèles à Mgr Lefebvre ou de ceux qu’elle appelle « sédévacantistes », pour tenter de les éradiquer en France. Les clercs et les fidèles ralliés de la FSSPX prendront l’étiquette « traditionaliste », pendant qu’ils affubleront l’étiquette infamante « intégriste » aux non rallieurs .

Et c’est Mgr Fellay (ou celui que Rome mettra à sa place) qui tenteront de « finir le travail » pour le compte des modernistes apostats du Vatican. Ce sera une manière pour les rallieurs de prouver l’ardeur de leur ‘conversion’ à Ratzinger. Agissant ainsi, ils attiseront les divisions fratricides.

L’abbé Beauvais semble aujourd’hui découvrir le cynisme et l’absence de tout scrupule du clan infiltré qui dirige de fait la FSSPX, mais nous ne sommes plus très loin de l’entrée en force des réalités.

Ce qui n’est présenté au sein de la FSSPX que comme un « gentil » débat, où chacun y va de sa sensibilité, l’abbé Celier étant le protagoniste essentiel de cette discussion, va bientôt changer de nature et démasquer sa face hideuse qui n’est autre que la prise de contrôle de la FSSPX par l’église conciliaire apostate, avec le concours insensé et crispé de Mgr Fellay.

Cette signature forcée de Mgr Fellay, par détournement du chapitre général, annonce un éclatement de la FSSPX, et des divisions fratricides, jusqu’au sein des familles des fidèles de la Tradition dont les méfaits pourraient dépasser tout ce que l’on a connu jusqu’ici depuis quarante ans.

C’est pourquoi, nous répétons notre question : quand donc la question de fond du chapitre général extraordinaire annoncé par l’abbé Celier sera-t-elle débattue publiquement, et ce projet scandaleux et meurtrier sera-t-il condamné par les évêques et les clercs qui veulent rester catholiques ?

Mgr Lefebvre aurait-il pu imaginer pareille trahison pour les 20 ans anniversaire des sacres ?

Continuons le bon combat

La Rédaction de Virgo-Maria

© 2008 virgo-maria.org

Annexe – Interview de l’abbé Celier dans Monde & Vie - Samedi 7 juin 2008
 http://agoramag.over-blog.org/article-20243529.html

Amiens : ce n’est qu’un début, la lutte continue

Depuis novembre, la communauté catholique traditionnelle d’Amiens (Fraternité Saint-Pie X) célèbre la messe dans la rue. Pourquoi cette étrange situation dont aucun média national (et spécialement pas le journal catholique La Croix) n’a rendu compte ? Nous avons pris contact avec le district de France de la Fraternité Saint-Pie X, qui nous a orienté vers l’abbé Grégoire Celier, actuel rédacteur en chef de la Lettre à nos frères prêtres.

M&Vie. Où en est la situation à Amiens actuellement ?
Abbé Grégoire Celier : Je crois qu’il est bon de commencer par un bref historique. On a dit, en particulier, que nous sollicitions une église au nom du Motu proprio : mais l’affaire a démarré plusieurs mois avant le Motu proprio. La réalité est beaucoup plus simple, et c’est pourquoi elle aurait dû se régler d’une façon simple… si l’évêque d’Amiens ne s’était tout à coup braqué, pour une raison qui nous échappe encore.
Il y a une forte dissension entre l’évêque d’Amiens et vous ?
Elle vient exclusivement de lui. Pour notre part, aujourd’hui encore, nous sommes ouverts à tout dialogue. En fait, nous disposions à Amiens depuis 35 ans d’une chapelle louée par le Conseil général. Ce dernier nous a prévenus en 2006 que cette chapelle était mise en vente. Nous avons proposé de l’acheter mais, pour diverses raisons, le Conseil général a préféré vendre au Conseil régional. En mai 2007, la communauté a été prévenue que la chapelle serait indisponible à la fin du mois d’octobre. Elle a immédiatement lancé des recherches pour trouver un autre lieu convenable. Dans ce court laps de temps, cela n’a pas abouti.
 
C’était un défi difficile à relever…
La communauté a donc décidé de se tourner vers l’évêque, Mgr Jean-Luc Bouilleret, pour solliciter de sa bienveillance la mise à disposition d’un édifice, ne fût-ce que quelques heures chaque dimanche. Il ne s’agissait que d’une solution provisoire, le temps de trouver quelque chose qui convienne. Et la communauté était disposée à envisager avec le diocèse les conditions de cette mise à disposition, afin d’éviter toute ambiguïté. Dans cet esprit, l’abbé de Cacqueray, supérieur de district, est entré en relation avec l’évêché le 21 juin 2007. Le premier contact est positif. Le père Jean-Paul Gusching, vicaire général et représentant de Mgr Bouilleret, déclare : « Mgr l’évêque est au courant de votre situation délicate. Je vous annonce de sa part que le diocèse ne vous laissera pas tomber, et qu’il vous proposera une solution de repli. » Un rendez-vous cordial a lieu le 24 juillet, pour explorer diverses possibilités. Rassuré par ces paroles encourageantes, l’abbé de Cacqueray écrit à Mgr Bouilleret le 6 août, afin de solliciter un rendez-vous. Mais, le 16 septembre, revenant sur la parole du vicaire général, l’évêque d’Amiens refuse toute mise à disposition d’un bâtiment, à quelque condition que ce soit.
 
C’est une douche froide !
C’est très inattendu. L’abbé de Cacqueray reprend sa plume le 3 octobre. Le père Gusching accepte un nouvel entretien le 24 octobre, où il manifeste encore son esprit de conciliation. Mais cet ultime rendez-vous s’avère inutile. La décision de Mgr Bouilleret est définitive : aucun accueil, d’aucune sorte, ne sera accordé à la communauté traditionnelle d’Amiens. Quelques jours plus tard, cette dernière se retrouve donc à la rue, et la situation dure encore sept mois plus tard.
 
Ce refus est très étonnant !
Nous ne le comprenons pas. Mgr Bouilleret a accompli de nombreux gestes d’accueil, par exemple en recevant les musulmans sur le parvis de la cathédrale à l’occasion de divers événements. Lors d’une messe que la communauté a célébrée sur ce parvis, une cérémonie commune avec les anglicans se déroulait au même moment à l’intérieur de la cathédrale. Nous ne comprenons donc pas pourquoi serait seul impossible, seul interdit, le fait de porter secours à des frères catholiques dans la difficulté.
 
Aujourd’hui, où en est-on ?
Mgr Bouilleret s’oppose activement à toute solution sage. Il a même opposé un veto formel à une congrégation religieuse qui, disposant d’une église inoccupée, envisageait de nous la proposer. Alors la communauté s’est tournée vers les autorités civiles, pour voir si une solution ne pouvait pas être trouvée grâce au patrimoine religieux de la ville. Après tout, pas loin d’Amiens, à Compiègne, la mairie a vendu une église à la Fraternité Saint-Pie X en 2003, église que je dessers chaque dimanche. Des contacts ont été établis avec le maire de l’époque, Gilles de Robien, mais celui-ci, lié à l’évêque, n’a rien voulu faire. Résultat, il a été balayé aux élections. La communauté a repris contact avec la nouvelle municipalité. Une pétition appuyant notre demande a déjà recueilli plus de trois mille signatures d’Amiénois, preuve qu’il s’agit bien d’une réalité populaire.
 
Quel est l’avenir pour la communauté d’Amiens ?
Loin de rester inactive, elle se démène, au contraire, pour trouver une solution. J’espère que ces contacts avec l’actuelle municipalité vont aboutir à un dénouement satisfaisant pour tous. Mais les fidèles et leur prêtre, l’abbé Bernard Lorber, sont totalement déterminés : ils ont affronté les rigueurs de l’hiver sans plier, et ne sont pas décidés à s’en laisser conter.
 
Est-ce un avertissement à tous les évêques de France ?
La situation d’Amiens est une situation locale, elle provient exclusivement du revirement de Mgr Bouilleret et de son incapacité à engager le dialogue. Donc, à titre d’affaire locale, elle ne concerne pas les autres évêques. D’un autre côté, il faut savoir que des fidèles de tous bords sont venus, au fil des mois, soutenir la communauté. Par ailleurs, l’évêque d’Amiens a reçu des milliers de lettres s’indignant de son attitude de fermeture. Je crois qu’il y a là quelque chose d’important : les catholiques attachés à la tradition en ont par-dessus la tête d’être méprisés et marginalisés, et l’affaire d’Amiens a sans doute marqué un moment de leur révolte, qui ne va pas s’arrêter de sitôt. Si les évêques ne veulent pas vivre demain chez eux une situation semblable à celle d’Amiens, il faut qu’en beaucoup d’endroits ils changent radicalement d’attitude.
Propos recueillis par Claire Thomas
Source : monde & vie n°796, p.21

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