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CAPITAL : Lettre ouverte solennelle des fidèles aux quatre évêques de la FSSPX

http://www.virgo-maria.org/articles/2006/VM-2006-10-10-A-00-Appel_aux_quatre_eveques_de_la_FSSPX.pdf


Qui et Pourquoi, depuis la mort de Mgr Lefebvre en 1991, a détourné la finalité surnaturelle de l’OPERATION-SURVIE des sacres de 1988, pour assigner à la FSSPX ce FAUX objectif prioritaire de la «ré-conciliation» avec la Rome conciliaire
(en fait la «ré-conciliarisation» de la FSSPX) ?

Qui a, depuis 2000, PROMU, et Pourquoi, le FAUX préalable de l’autorisation de la messe de Saint Pie V ?

Pourquoi n’a-t-on pas posé la VRAIE question du rétablissement du VRAI Sacerdoce de VRAIS prêtres, ordonnés par des Evêques VALIDEMENT sacrés selon le rite VALIDE des Saints Ordres ?

Qui a INVENTE, et POURQUOI, le faux préalable de la levée des «excommunications» ?

Pourquoi n’a-t-on pas posé la VRAIE question de l’abrogation de Pontificalis Romani INVALIDE de 1968 et du rétablissement du vrai rite de la consécration épiscopale VALIDE d’avant 1968?

A quoi servirait-il, en effet, de faire dire le VRAI rite de la messe par de FAUX prêtres ?

Serait-ce donc qu’après avoir obligé de VRAIS prêtres à dire une FAUSSE messe, l’on veuille désormais faire dire la messe du
VRAI rite par de FAUX prêtres ?

Serait-ce que l’on veuille «concilier» les VRAIS prêtres qui disent encore la VRAIE messe avec un clergé aussi INVALIDE que le
FAUX CLERGE ANGLICAN ?


Gaude, Maria Virgo, cunctas hæreses sola interemisti.

(Tractus Missæ Salve Sancta Parens)

jeudi 26 juin 2008

Ce message peut être téléchargé au format PDF sur notre site http://www.virgo-maria.org/.

La révélation des cinq points de l’ultimatum du Vatican

Aux ordinations du 20 juin à Winona :

Mgr Fellay rejette le « Taisez-vous ! » de l’ultimatum de Rome

L’abbé de Tanoüarn, l’ex-« mutin » de 2004, le cousin de l’abbé de Cacqueray, intervient pour pousser Mgr Fellay dans le piège-girobroyeur  des 5 points en masquant les conséquences doctrinales de l’acceptation de Vatican II. Une acceptation de Vatican II à double détente, par transitivité : accepter l’autorité de Benoît XVI qui accepte et impose Vatican II. Le porte-parole du Vatican rappelle que Rome exige l’acceptation de Vatican II.

Mise au point : Depuis lundi les révélations sur l’ultimatum de Rome à Mgr Fellay se multiplient et suscitent des tentatives de manipulation et de désinformation à l’initiative des apostats romains. C’est ainsi que, sur la base d’un site apparemment bien informé, et relayé par d’autres sites, nous avons repris, dans notre message VM du 24 juin, l’annonce de la convocation d’un chapitre général de la FSSPX pour la fin du mois. Mais d’autres informations démentent cette rumeur. L’opacité - soigneusement entretenue par Menzingen - qui règne sur les jeux qui se déroulent dans la coulisse permet à des rumeurs infondées de circuler. A l’heure actuelle, il semble que Mgr Fellay va répondre à Rome, mais sans convocation du chapitre général. Sous quelle forme ? Nous observerons ce qui va se passer.

Rome met la pression mÉdiatique sur Mgr Fellay en organisant des « fuites » sur l’ultimatum

Désormais, à travers ses officines dans la presse, Rome a fait publier le fac-similé de la lettre de l’ultimatum adressé à Mgr Fellay par l’abbé Castrillon Hoyos le 4 juin.

L’ultimatum réside dans l’injonction faite au supérieur de la FSSPX de s’engager par écrit à cesser et faire cesser toute critique à l’égard de Benoît XVI-Ratzinger comme nouvelle condition à la poursuite du « processus » de ralliement.

Selon certains, ce serait la condition de la levée du « décret des excommunications » par Rome.

Cet engagement de non-critique en cinq points fait éclater le ridicule de la posture de Benoît XVI-Ratzinger venant supplier le supérieur de l’œuvre de Mgr Lefebvre de reconnaître sa légitimité et son autorité. Ratzinger, reconnu par tous les chefs d’Etats de la planète, dirigeant un milliard de fidèles et 3000 (faux) évêques vient supplier, dans un document public, le supérieur d’un institut de prêtres, de le reconnaître, de ne plus le critiquer, de ne pas douter de sa légitimité… Quel ridicule… Faut-il croire que cet apostat ait des doutes sur son invalide sacre épiscopal ?

Ce texte en 5 points révèle aussi la fourberie de la technique du salamis hongrois appliqué à la FSSPX :

Cesser, dans un premier temps, de critiquer celui qui applique Vatican II et, dans un second temps, toute critique étant devenue impossible, il sera demandé à la FSSPX d’accepter Vatican II.

Le girobroyeur romain de la FSSPX en 5 points

Voici les 5 points du girobroyeur dans lequel Castrillon Hoyos demande à Mgr Fellay d’engager un pan de sa soutane :

1.      Engagement d’une réponse proportionnée à la générosité du Pape.

2.      Engagement d’éviter toute intervention publique qui ne respecte pas la personne du Saint-Père et qui serait négative pour la charité ecclésiale.

3.      Engagement d’éviter la prétention d’un magistère supérieur au Saint Père et ne pas proposer la Fraternité en contradiction à l’Eglise.

4.      Engagement à démontrer la volonté d’agir honnêtement en toute charité ecclésiale et dans le respect de l’autorité du Vicaire du Christ.

5.      Engagement de respecter la date - fixée à la fin du mois de juin - pour répondre positivement. Cela sera une condition requise et nécessaire comme préparation immédiate à l’adhésion pour accomplir la pleine communion

Si Mgr Fellay venait à tomber dans ce nouveau piège, il serait conduit inévitablement vers l’acceptation de Vatican II.

Par « éviter toute intervention publique qui ne respecte pas la personne du Saint-Père », aucune critique de celui qui applique Vatican II, sa nouvelle « messe », sa liberté religieuse et son œcuménisme, ne serait plus possible.

Quant au cocasse : « ne pas proposer la Fraternité en contradiction à l’Église », la demande paraît d’autant plus risible qu’elle provient du « super moderniste », l’abbé apostat Joseph Ratzinger, de celui (et de sa clique) dont Mgr Lefebvre avait dit « ils ont quitté l’Église, ils quittent l’Église ».

C’est l’hôpital qui se moque de la charité, ceux là même qui renient l’enseignement de Notre Seigneur Jésus-Christ et de tous les Papes qui ont vécu jusqu’à Pie XII inclusivement, viennent maintenant réclamer de ne pas « s’opposer à l’Église » !

Ils pourraient d’abord s’appliquer cette exigence à eux-mêmes.

S’appliquant les cinq points à lui-même, l’abbé apostat public Benoît XVI-Ratzinger va-t-il signer les cinq points de l’ultimatum de Benoît XVI-Ratzinger ? Va-t-il accepter d’« éviter toute intervention publique qui ne respecte pas la personne » de Notre Seigneur Jésus-Christ et Son Église ? Et la prochaine remise du pallium au schismatique et hérétique Patriarche ‘orthodoxe’ de Constantinople ? Va-t-il annuler cette cérémonie prévue le 29 juin 2008 ?

La « charité ecclésiale » revient de façon lancinante dans ces points, l’église conciliaire n’a que ce sophisme à la bouche depuis 40 ans alors qu’elle détruit sans pitié et sans charité le clergé et la Tradition catholique.

Ces gens là parlent de charité mais, en quarante années de persécutions contre les fidèles et les clercs catholiques, ils ont montré leur « charité ».

Et l’assassinat de Jean-Paul Ier-Luciani (dénoncé par David Yallop), était-ce un acte de « charité ecclésiale » ?

Et les agressions pédophiles et homosexuelles sous lesquelles croulent le pseudo clergé conciliaire, notamment aux États-Unis, sont-ce des actes de « charité ecclésiale » ?

A vingt ans d’écart, au moment même où beaucoup vont fêter l’anniversaire des sacres effectués par Mgr Lefebvre en 1988– soigneusement occulté par Mgr Fellay et l’abbé de Cacqueray-Celier -, ces cinq points romains de 2008, sont un véritable pied-de-nez aux cinq points[1] de 1988 que Mgr Lefebvre avait refusé

Comment imaginer que Mgr Fellay puisse signer ce que Mgr Lefebvre a refusé de signer vingt ans plus tôt, presque jour pour jour ?   

L’agent de Ratzinger, l’ex-‘mutin’, l’abbÉ de TanoÜarn, somme Mgr Fellay d’accepter les cinq points

L’abbé de Tanoüarn vient d’intervenir pour pousser Mgr Fellay dans le girobroyeur des cinq points :

« Refuser de signer un simple code de bonne conduite, c'est déconsidérer l’œuvre de Mgr Lefebvre. ».

Une « code » de « tellement bonne conduite » qu’il émasculerait tout le combat de Mgr Lefebvre et le rendrait impossible.

En fait de code, il s’agit du code du « conciliairement correct ».

C’est parce qu’il a toujours refusé ce « code » que Mgr Lefebvre a « accusé le concile » et déclaré : « c’est moi l’accusé qui devrait vous juger ».

Par ce code, Rome, relayé par son agent, l’abbé de Tanoüarn, voudrait faire rentrer la FSSPX, telle un gentil toutou, dans la niche conciliaire.

La ficelle est un peu grosse : « Allez Mgr Fellay, ce n’est rien, acceptez ces 5 points. On ne vous demande pas d’y mettre les doigts, il vous suffit d’y mettre le bas de la soutane… Ne vous inquiétez pas pour la suite, il n’est pas encore question d’accepter Vatican II… »

Cette intervention du ‘mutin’ de l’été 2004 qui, par son journal Minute interposé, attaquait Mgr Fellay et ses « raideurs helvético-prussiennes » et qui se faisait l’agent de l’entrisme de la Nouvelle Droite au sein de la FSSPX, vient désormais sommer Mgr Fellay d’accepter le prétendu « code de bonne conduite » proposé si généreusement par l’abbé apostat Joseph Ratzinger.

Après les « fuites » organisées par Rome dans la presse, il ne manquait plus que la marque de l’agent de Rome, l’abbé de Tanoüarn pour parfaire ce tableau d’une mise en demeure de Mgr Fellay devant un piège en cinq points.

« On peut même dire que le silence du document en cinq points sur Vatican II laisse grande ouverte cette porte. Il suffirait à Mgr Fellay de mentionner ce sésame tout en signant. » dit l’abbé lourdement tentateur.

Mais bien sûr Mère grand. Pourquoi avez-vous de si grandes dents ? »

D’ailleurs le propos de l’abbé de Tanoüarn vient d’être démenti de façon cinglante par le porte-parole du Vatican qui déclare :

« La reconnaissance du concile Vatican II comme véritable concile oecuménique de l’Église et la reconnaissance de la validité de la Messe célébrée selon la liturgie rénovée après le concile ne sont absolument pas remis en question. Les cinq points cités par Tornielli, comme cela du reste apparaît dans leur teneur elle-même, concernent les conditions minimales pour qu’il puisse y avoir un rapport caractérisé par le respect et la disponibilité à l’égard du Saint Père, et par un esprit ecclésial constructif. Ils sont donc d’une autre nature, et c’est pour cela qu’ils ne font pas référence au concile, et à la liturgie, et non parce que ces deux arguments ne seraient plus fondamentaux. »

En réalité, il s’agit, sous prétexte d’accorder la levée du décret des excommunications, », d’obtenir le silence pastoral de la Fraternité sur les questions doctrinales à propos desquelles l’abbé apostat Joseph Ratzinger-Benoît XVI multiplie les hérésies de façon récurrente et publique depuis quarante ans.

Il s’agit surtout de « reconnaître » l’argument d’autorité refusé par Mgr Lefebvre. Derrière le charabia des cinq points et précisément du troisième,  il est clair qu’en ne reconnaissant pas de « magistère (d’erreur) supérieur  au Saint Père » et en ne « proposant pas la Fraternité en contradiction à ( l’apostasie et au modernisme de )  l’Église (conciliaire) », la Fraternité se vassaliserait totalement et abdiquerait toute raison d’être.

A Winona le 20 juin Mgr Fellay a dÉnoncÉ le chantage au silence (‘Shut-up’) que lui fait Rome

Nous reproduisons en annexe la deuxième partie du sermon de Mgr Fellay à Winona. Il y a déclaré être soumis à un « ultimatum » de la part de Rome et il a déclaré que Rome veut faire taire la FSSPX.

« Vous attendez sûrement aussi de moi, mes biens chers frères, des informations sur l’évolution de la politique avec Rome. Cette levée des excommunications, va-t-elle se faire, oui ou non ? Franchement, je n’en sais rien. Mon impression actuelle, c’est que nous pouvons encore attendre un moment, et peut-être un bon moment. Pourquoi ? Parce que notre approche de la question n’est pas celle du Vatican.

Il y a vingt ans, lors des consécrations, Mgr Lefebvre disait : « Rome veut la réconciliation, mais par ce mot, elle entend dire que nous devons revenir… à la nouveauté ; or, ce n’est pas ce que nous voulons ! » Il disait : « Leur perspective n’est pas la nôtre, puisque lorsqu’ils parlent de réconciliation, ils pensent à notre intégration dans la nouveauté, et nous ne voulons pas de cela ! »

En 1975, 1976, le problème était déjà le même. Avant la suspension de 1976, Rome a envoyé un ambassadeur à Mgr Lefebvre pour lui demander : « Dites avec moi UNE messe, concélébrez avec moi une SEULE messe, et tout ira bien… »

Mais aujourd’hui, ils ne demandent plus « dites UNE messe », ils disent seulement : « Taisez-vous »…

C’est au point que Rome m’a adressé un ultimatum ; il semble que la dernière lettre aux bienfaiteurs n’a pas été très bien reçue à Rome, où l’on y voit une marque d’orgueil, d’arrogance. Mais nous ne voulons pas de cela, et nous ne nous tairons pas. Nous sommes encore et toujours dans le même combat. C’est toujours la même histoire. Sous des dehors différents, rien n’a changé. »

Et Mgr Fellay a cité – apparemment pour la première fois depuis très longtemps en public les prophéties de Notre-Dame, le 19 septembre 1846, à La Salette annonçant que « Rome perdra la Foi » et « deviendra le siège de l’Antéchrist ».

Après ce sermon de Winona, quelle autre réponse que la fidélité à la liberté de parole du combat de Mgr Lefebvre, son successeur Mgr Fellay peut-il faire ?

Quel autre exemple que celui de Notre Seigneur qui continua à prêcher malgré l’hostilité des pharisiens, Mgr Fellay peut-il prendre ?

Attendons avec prudence, car ce personnage nous a habitué depuis trop longtemps à sa pratique du double langage et des demi-vérités.

Continuons le bon combat

La Rédaction de Virgo-Maria

© 2008 virgo-maria.org


Transcription et traduction

de la seconde partie du sermon des ordinations de Winona

le 20 juin 2008 par Mgr Fellay

Nous remercions le traducteur l'interprète-transcripteur-traducteur qui a fait son travail en toute honnêteté, de même qu'en toute fidélité aux paroles et - en tout cas - à l'esprit de l'orateur. C'est d'ailleurs là le fondement même de la déontologie professionnelle pour un tel travail.

Mgr Fellay à Winona (20 juin 2008)

Pas de prêtres, pas de salut. […] Nul ne peut plaire à Dieu sans la foi. Nul ne peut recevoir la grâce sanctifiante sans la foi. La foi est le premier fondement de toute notre vie surnaturelle, donc du paradis, de notre salut. Et cette foi, qu’il nous faut recevoir selon le plan de Dieu, doit être prêchée.

Dans les saintes Écritures, saint Paul parle de la fides ex auditum : la foi, nous la recevons par l’ouïe. Nous l’entendons, ce qui signifie que quelqu’un doit l’enseigner. […]

L’Église a pour première raison d’être la foi. Sa deuxième raison d’être est la transmission des sacrements. Il faut une hiérarchie de prêtres pour transmettre.

Mais surtout, il y a la foi. […] Quiconque veut être sauvé doit avant tout garder la foi, et s’il ne la garde pas intégralement, s’il ne la garde pas pure et totale, sans aucun doute, sans aucun doute, il sera damné.

Et il n’existe pas des centaines de « fois », il n’y en a qu’une : la foi catholique. […] Il y a un combat, et avant tout un combat pour la foi. […] Prêcher la bonne parole de l’Évangile, c’est un combat, car le démon fera tout ce qu’il pourra pour distordre, pour falsifier ce message. Et il suscitera toutes sortes d’obstacles. Il s’y efforcera par tous les moyens : les menaces, l’imagination, l’illusion, n’importe quoi. Il essayera de vous impressionner, de vous forcer à transiger […]

C’est pourquoi l’Église veut que vous soyez forts, car la proclamation de la foi s’accompagne toujours d’une certaine dose de souffrance, qui peut aller jusqu’à la mort. La proclamation de la foi, c’est une affaire de vie ou de mort. […]

Lorsqu’on regarde ce qui s’est passé depuis le Concile… oh oui ! Il y a de quoi avoir peur, et je dirai même d’être mort de peur. Lorsqu’on voit que soudain, les lumières, ceux qui devraient diffuser ces lumières de la Vérité, sont restées sous le boisseau, lorsqu’on voit tout ce travail des missions presque complètement au point mort, on se demande : « Où sont les missionnaires ? »

Et lorsqu’il en reste encore un ou deux, on se demande : « Que font-ils ? » Ils ne prêchent plus, ils n’ouvrent plus la bouche. Il y a même des textes officiels de Rome qui leur demandent de se borner désormais à porter témoignage par leur vie.

C’est pourquoi ces prêches, ces prêches contradictoires, cette proclamation de la Parole de Dieu dans notre monde, tout cela a disparu.

Depuis le Concile, même l’administration de l’Église à Rome, le Saint-Office – nous l’appelons le Saint-Office – a changé de nom. On l’appelle aujourd’hui Congrégation pour la doctrine de la foi, et ce n’est plus le cœur du Vatican.

Depuis la réforme de la Curie par Paul VI, la Secrétairerie d’État a abandonné la foi pour la politique, et cela en dit long…

Et ce combat, ces souffrances que les catholiques endurent dans leur foi, on les retrouve çà et là dans le monde, mais le combat lui-même a presque cessé : maintenant, tout le monde est content de l’Église ; même les autres religions sont contentes d’elle. Tout cela à cause du silence de l’Église… Il ne devrait pas en aller ainsi. Ce n’est pas ce que veut Dieu. Dieu a dit à ses apôtres : « Le monde vous hait, parce qu’il me hait. Le disciple n’est pas au-dessus du maître ». Et nous savons que cette hostilité, ce combat entre l’Église et le monde a été annoncé par Dieu dès le début, depuis le premier péché, le péché originel. Il y a ce combat entre le démon et l’Église, et la très sainte Vierge Marie, et Notre Seigneur. Et cela durera jusqu’à la fin des temps. Il n’y a aucun moyen pour nous d’être en paix avec ce monde et avec le démon. Aucun moyen. Et si quelqu’un prétend être en paix avec le démon, il est perdu.

Nous sommes en guerre, et ce que vous recevez de Dieu en ce jour vous crée l’obligation de la faire. Notre Seigneur a dit à ses apôtres : « Ne craignez rien lorsque vous serez devant vos juges. Le monde vous jugera, les gens vous jugeront quand vous parlerez. Lorsque vous vous tiendrez devant vos juges, ne craignez pas : le Saint Esprit parlera par votre bouche. » […]

Vous attendez sûrement aussi de moi, mes biens chers frères, des informations sur l’évolution de la politique avec Rome. Cette levée des excommunications, va-t-elle se faire, oui ou non ? Franchement, je n’en sais rien. Mon impression actuelle, c’est que nous pouvons encore attendre un moment, et peut-être un bon moment. Pourquoi ? Parce que notre approche de la question n’est pas celle du Vatican.

Il y a vingt ans, lors des consécrations, Mgr Lefebvre disait : « Rome veut la réconciliation, mais par ce mot, elle entend dire que nous devons revenir… à la nouveauté ; or, ce n’est pas ce que nous voulons ! » Il disait : « Leur perspective n’est pas la nôtre, puisque lorsqu’ils parlent de réconciliation, ils pensent à notre intégration dans la nouveauté, et nous ne voulons pas de cela ! »

En 1975, 1976, le problème était déjà le même. Avant la suspension de 1976, Rome a envoyé un ambassadeur à Mgr Lefebvre pour lui demander : « Dites avec moi UNE messe, concélébrez avec moi une SEULE messe, et tout ira bien… »

Mais aujourd’hui, ils ne demandent plus « dites UNE messe », ils disent seulement : « Taisez-vous »…

C’est au point que Rome m’a adressé un ultimatum ; il semble que la dernière lettre aux bienfaiteurs n’a pas été très bien reçue à Rome, où l’on y voit une marque d’orgueil, d’arrogance. Mais nous ne voulons pas de cela, et nous ne nous tairons pas. Nous sommes encore et toujours dans le même combat. C’est toujours la même histoire. Sous des dehors différents, rien n’a changé.

On peut se demander : « Qu’en est-il du Motu Proprio ? Qu’en est-il de la messe ? » C’est une bonne question, assurément. Cette affirmation de la volonté de réintroduire dans l’Église l’ancienne liturgie est une bonne, une très bonne chose, et nous en sommes très, très heureux. Même si, pour l’instant, elle ne trouve pas beaucoup d’applications concrètes.

Je voudrais essayer de vous dire ceci : la messe est la partie visible de ce vaste combat, c’est la partie émergée de l’iceberg. La messe ancienne est la pointe de l’iceberg Tradition. Alors que la nouvelle messe est la pointe de l’iceberg Vatican II et de ces idées modernes qu’ils appellent l’« esprit du Concile »[2]; l’esprit en question est arrivé avec toutes ces réformes, qui ont abaissé l’Église.

Ce nouvel esprit, cette nouvelle manière d’envisager les choses comme si tout était bien, tout était parfait, cette vision positive du monde, des autres religions, cette insistance pour montrer tout ce qu’elles ont de bon… Ce n’est pas faux : il y a de bonnes choses en elles… Mais l’ennui, c’est que dans tout mal, il y a du bon, et même dans le pire, on peut en trouver encore. C’est bien cela le plus dangereux.

Nous savons que quiconque refuse ne serait-ce qu’une seule vérité de notre foi catholique, quand bien même il accepterait toutes les autres, a perdu la foi. On peut bien soutenir qu’il croit en toutes les autres vérités ; s’il en rejette une seule, il n’a pas la foi. Il a des croyances humaines, mais ce n’est pas la foi. Et ces croyances ne le sauveront pas.

C’est comme un avion très bien construit : sans pilote, il ne volera pas. Et l’on peut bien dire : « Mais il a d’excellents moteurs ». Sans pilote, pas de vol. C’est le cas des orthodoxes : ils rejettent le pilote, ils rejettent le pape. Leur avion peut avoir d’excellents moteurs, ils peuvent bien disposer de tous les sacrements. Sans pilote, sans pape, leur avion ne volera pas.

Revenons à notre première image, celle de l’iceberg. Ce qui se passe avec ce Motu Proprio, c’est comme s’ils avaient adopté la pointe de l’iceberg Tradition. Ce que voyant, nous pensons peut-être : « Fort bien, ils ont adopté la pointe, donc ils ont dû adopter aussi tous ce qu’il y a en dessous… » Mais ce n’est pas exactement ce qu’ils ont fait. Ils ont essayé d’enlever cette pointe et de la planter au sommet de l’autre iceberg, celui de la nouvelle religion[3].

On est donc en présence de deux pointes d’iceberg, mais eux disent qu’elles n’en forment qu’une seule. Or, si on essaye d’aller voir ce qui se passe sous la surface de l’eau, on constate qu’ils y maintiennent la nouvelle religion, à l’exclusion de toute autre chose. Et ils appellent cela la « Tradition »…

Cela risque donc de créer une grande confusion. Il y a vingt ans, Mgr Lefebvre, juste avant la cérémonie des consécrations, a donné à Flavigny une conférence devant des séminaristes, et il leur a expliqué alors (ce sont ses propres mots) qu’à l’époque, pour le cardinal Ratzinger, le concile Vatican II, c’était la Tradition. Et c’est ce qu’ils prétendent aujourd’hui. Cela a de quoi déconcerter les esprits.

Lorsqu’on regarde la réalité en face, on constate que tel n’est pas le cas. Ce serait comme de soutenir que les deux pointes d’iceberg en forment une seule. Eh bien non, ce n’est pas le cas. La nouvelle messe, ce n’est pas votre messe. Elle peut être valide, ce qui signifie que la véritable consécration peut se produire, mais tout ce qui fait la nouvelle messe, tous ces gestes, toutes ces paroles débouchent sur quelque chose d’autre[4].

Celui qui a fait la nouvelle messe, Mgr Bugnini, disait alors : « Nous allons retirer à la messe tout ce qui pourrait apparaître comme l’ombre d’un obstacle à nos frères séparés ». Aussi a-t-on retiré à la messe tout ce qui pouvait heurter les protestants. Ils ont fait quelque chose de protestant, au point même que les protestants (comme Max Thurian) disaient : « Désormais, nous autres protestants pouvons suivre la nouvelle messe et l’adopter en tant que service protestant : la chose est logiquement possible ». À Strasbourg, en France, la Confession d’Augsbourg (des luthériens) a invité ses fidèles à adopter le missel de la nouvelle messe pour leur service protestant : il n’y avait à ses yeux absolument aucune difficulté à prendre le texte de la nouvelle messe pour son service protestant. Comment, dans ces conditions, prétendre que la nouvelle et l’ancienne messe soient une seule et même chose ?...

Donc, nous voici, en quelque sorte, à la croisée des chemins, et d’une certaine manière, Rome nous dit : « D’accord, nous sommes prêts à lever les excommunications[5], mais vous ne pouvez pas continuer ainsi ».

Nous n’avons donc pas le choix : nous n’irons pas dans leur sens. Nous poursuivrons dans le même sens. Il y a maintenant quarante ans que nous nous battons afin de maintenir cette foi en vie, afin de conserver cette tradition non seulement pour nous, mais aussi pour l’Église, et nous allons tout bonnement continuer. Quoi qu’il arrive, tout est entre les mains de Dieu.

Si Dieu veut que cette épreuve continue, elle continuera, et Il nous accordera les grâces nécessaires. Il n’y a rien à craindre : nous attendrons des jours meilleurs.

Ce que Mgr Lefebvre disait il y a vingt ans, nous le disons encore aujourd’hui. Bien sûr, nous devons faire tout ce qui est en notre pouvoir pour que cette foi reste prêchée partout, pour que cette foi, pour que cette tradition retournent vraiment dans l’Église. Nous devons tout faire pour cela, mais rien d’autre. Les temps sont difficiles, mes bien chers frères, mais ce n’est pas nous qui allons y changer quelque chose. Nous subissons ces circonstances, nous ne les avons pas causées. Nous dépendons par conséquent de Dieu. Aussi nous adressons-nous également à la Sainte Vierge Marie.

Nous célébrons aujourd’hui le cent cinquantième anniversaire des apparitions de Notre Dame à Lourdes. Il est impressionnant de songer à toutes ces apparitions : La Salette, Lourdes, Fatima ont reçu les bénédictions de la Sainte Vierge Marie, qui a daigné venir vers nous et nous PARLER, et nous AVERTIR. C’est très clair : il y a dans ses propos un avertissement, une mise en garde : « Quelque chose se passe, quelque chose est en train d’arriver à l’Église, quelque chose de très dur ».

Si l’on examine ce qu’elle a annoncé à La Salette, on constate que nous y sommes en plein. Elle a dit : « ROME PERDRA LA FOI. ELLE DEVIENDRA LE SIÈGE DE L’ANTÉCHRIST. IL Y AURA UNE ÉCLIPSE[6] DE L’ÉGLISE »… Forte paroles ! Et s’il est un temps où nous devons voir cette prophétie se réaliser, c’est bien MAINTENANT. Cela peut empirer, certes.

Nous continuons à penser que l’Antéchrist n’est pas encore là. Cela peut donc devenir encore pire. Et à La Salette, Notre Dame l’a dit. À Fatima, nous savons qu’il y a quelque chose de curieux, de mystérieux, quelque chose comme un vide béant. Nous attendons qu’il soit comblé, et cela viendra, mais nous percevons cet appel urgent de la Sainte Vierge Marie à prier, à s’en tenir aux acquis anciens.

En 1959, sœur Lucie a parlé à l’un des responsables du message de Fatima, un prêtre mexicain. Ce prêtre a fait ensuite à Mexico une conférence sur ce qu’elle lui avait dit, et pour cette raison, il a été déchargé des responsabilités qu’il exerçait comme promoteur de la cause de Fatima. Que lui avait donc dit sœur Lucie ? Elle lui avait dit : « NOUS NE POUVONS PLUS ATTENDRE DES AUTORITÉS DE L’ÉGLISE, DES ÉVÊQUES OU DES PRÊTRES, QU’ILS INVITENT LES FIDÈLES À FAIRE PÉNITENCE, CAR LE MONDE N’A PAS REÇU CES GRÂCES, N’Y A PAS PRÊTÉ ATTENTION. CES GRÂCES SONT DONC RETIRÉES. AINSI CHAQUE ÂME EST-ELLE LAISSÉE À ELLE-MÊME POUR FAIRE SON SALUT. »… Terribles paroles !… Terribles paroles…

Et c’est exactement ce qui se passe à l’heure actuelle. De l’Église officielle, nous n’entendons plus cet appel à faire pénitence. Songeons aux débuts de l’Église, à saint Jean-Baptiste, à saint Pierre, [?] lorsque des fidèles venaient vers eux et leur demandaient « Que dois-je faire ? », ils leur répondaient chaque fois : « Faites pénitence. Convertissez-vous et FAITES PÉNITENCE. Repentez-vous de vos péchés ». Cela, pour l’instant, c’est fini. Je crois que nous sommes les seuls à le dire encore. Avant le Concile, c’était là l’enseignement universel. Partout, nous voyons la croix, qui nous rappelle la mort de Notre Seigneur et la nécessité de suivre la même voie que Lui. Il y a une route large et facile à suivre, nous a dit Notre Seigneur, et nombreux sont ceux qui l’empruntent, mais elle conduit à l’enfer. La voie du paradis est étroite, difficile, jonchée de pierres, et peu en trouvent l’entrée … peu en trouvent l’entrée, l’entrée de cette voie du paradis. Tel est l’enseignement de Notre Seigneur. Notre Seigneur n’a pas dit : « Vivez bien, c’est parfait, vous irez tous au paradis, je paie pour vous, tout va bien… » Ce n’est pas là l’enseignement de Notre Seigneur, ce n’est pas là l’enseignement de l’Église.

Songeons à la Sainte Vierge Marie, qui nous a montré, avec ses apparitions, cet amour, cet amour maternel qu’elle a pour nous. Elle sait que nous allons devoir traverser des temps difficiles. Mais elle est là, elle promet son aide. Elle nous aplanit même le chemin du ciel, par exemple en demandant nos prières des cinq premiers samedis du mois : ce n’est pas trop difficile, et nous avons ainsi la promesse de recevoir – au moment de notre mort – toutes les grâces nécessaires pour aller au ciel, pour faire notre salut. Cette invitation à la dévotion au Cœur Immaculé de Marie… Nous devons aimer notre Mère, notre Mère du ciel, et elle nous aimera bel et bien. En vertu de cette extraordinaire promesse – « À la fin, mon cœur immaculé triomphera » – quoi que fassent les hommes, quoi qu’ils pensent faire, à la fin, le vainqueur, ce sera Dieu… et Sa Sainte Mère. Alors, allons vers la Sainte Vierge Marie. Choisissons le bon camp. Même si cela nous promet des larmes, des épreuves, de la sueur, des souffrances, des persécutions, n’importe quoi. C’est ce que Notre Dame a dit aux petits voyants de Fatima. Elle ne leur pas promis une vie heureuse sur terre, elle leur a promis des temps difficiles… et le ciel à la fin. Demandons cette grâce pour nous aussi : le ciel à la fin, et une vie fidèle, fidèle à Dieu, aux commandements de Dieu, à l’Église. Amen. Au nom du Père, et du Fils, et du Saint-Esprit. Amen.


ANNEXE B

Traduction d’extrait du sermon[7] de l’abbé Portugal présent au dîner de Winona

qui a suivi le sermon de Mgr Fellay

[2:04] En tout cas, Rome apparemment a posé un ultimatum, c’est ce qu’il a dit, pour la fin de ce mois de juin, c’est ce qu’il a dit. Il ne sait pas ce que cela signifie, ce que cet ultimatum signifie, ce qui va se passer, et fondamentalement, et il l’a mentionné au diner, il ne l’avait pas dit dans son sermon, il a évoqué au dîner, que les, heu, les points...[sic] Il a reçu un fax en français du Cardinal Castrillon Hoyos énonçant quelque quatre ou cinq points, essentiellement ce que Rome attend de la Fraternité Saint Pie X. C’était, en substance, bien sûr, signez, signez ici [...], d’accord ? Mais fondamentalement c’était 'restez tranquille'. 'Entendu, vous pouvez dire la Messe en Latin, entendu, vous serez reconnu'

Au moins, vous le savez, dans les années 1970 ils voulaient que l’Archevêque Marcel Lefebvre dise la Nouvelle messe au moins une fois. Il n’en est plus question. Mais le problème a changé. Au minimum, heu, c’est devenu, c’est le même problème, il n’a pas changé, ce que je veux dire c’est que, dans la mesure où leur condition à présent c’est qu’au fond, ils ne veulent pas de nous, ainsi qu’il l’a dit, ils veulent que nous gardions le silence, ils ne veulent pas que nous nous exprimions au sujet de, disons, évitons de couler le bateau, fondamentalement, en ce qui concerne la Concile du Vatican et la Nouvelle Messe. Pour résumer brièvement, c’est cela.

[...]

[4:53] En tout cas, ainsi, Rome a rendu cela public, Son Excellence en a fait un sujet de préoccupation publique pour tout le monde à Wino...[sic], aux ordinations, bon. Mais, c’était pour rassurer les fidèles, c’est tout, simplement pour rassurer les fidèles que nous l’avons rapporté, et si Rome veut nous punir pour cela, et bien, heu, quel est notre crime ? Pour un châtiment, il doit exister un crime.



ANNEXE C

Déclaration du P. Federico Lombardi, porte-parole du Saint-Siège,
sur la « main tendue » aux lefebvristes


Vatican, mercredi 25 juin 2008
Source : La Croix

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« La reconnaissance du concile Vatican II comme véritable concile oecuménique de l’Église et la reconnaissance de la validité de la Messe célébrée selon la liturgie rénovée après le concile ne sont absolument pas remis en question. Les cinq points cités par Tornielli, comme cela du reste apparaît dans leur teneur elle-même, concernent les conditions minimales pour qu’il puisse y avoir un rapport caractérisé par le respect et la disponibilité à l’égard du Saint Père, et par un esprit ecclésial constructif. Ils sont donc d’une autre nature, et c’est pour cela qu’ils ne font pas référence au concile, et à la liturgie, et non parce que ces deux arguments ne seraient plus fondamentaux.


Il est évident que le Pape souhaite tendre la main pour que soit possible un retour dans la communion, mais pour que ces pas nécessaires puissent se réaliser, il faut que cette offre –cette “main tendue” - soit reçue avec une attitude et un esprit de charité et de communion. C’est à cela que les cinq points cités invitent. »


ANNEXE D

L’intervention[8] de l’abbé de Tanoüarn

pour pousser Mgr Fellay dans le girobroyeur des 5 points

Lu sur le Forum catholique, d'un scribe sympathique : "Le premier, j'ai donné mon avis positif sur la possibilité d'une signature de ce texte qui n'engage à rien sauf à reconnaître que nous sommes catholiques romains. Mais si Mgr Fellay décide, avec la grâce de l'Esprit-Saint, de ne pas le signer, je le suivrai quand même". Il me semble que ce scribe-là est très représentatif des fidèles de la FSSPX, confrontés, qu'ils le veuillent ou non, à une véritable tornade, depuis que le cardinal Castrillon Hoyos a solennellement proposé à Mgr Fellay l'accord en cinq points (ce texte qui n'engage à rien comme dit le scribe) comme un accord de dernière chance. Les fidèles s'en remettent donc au chef. Et le chef a dit, lors d'ordinations sacerdotales au Séminaire de Winona (EU), le 20 juin dernier, qu'il faudrait "continuer pour un moment, un bon moment", sans signer le moindre engagement avec Rome.

Il nous faudra du temps, dit Mgr Fellay, en bon Suisse qu'il est. - Vous avez jusqu'au 30 juin, répond le cardinal, comme s'il trouvait que l'on en avait déjà assez perdu comme ça, du temps.

Les cinq conditions énumérées par Rome (et qui sont désormais accessibles au grand public sur certains blogs ou forums) forment simplement une sorte de code de bonne conduite, sans toucher aucun point doctrinal. Notons simplement que dans l'un de ces paragraphes, on avertit que les supérieurs de la Fraternité ne devront pas céder à la tentation de constituer un magistère supérieur à celui du pape. C'est ce point d'abord qui doit nous arrêter. La réaction du Scribe est caractéristique d'une fidélité "absolue" aux positions de la FSSPX, quelles qu'elles soient. Elle est honorable et inquiétante tout à la fois. Il ne s'agit pas pour moi de sonder les reins et les coeurs, mais il me semble que sur cette terre la seule autorité à laquelle on puisse et on doive obéir inconditionnellement (et encore : dans certains cas bien défini par les règles de l'exercice du magistère), c'est l'autorité du vicaire du Christ. Cette autorité, dans son principe même, nous devons lui être fidèles lorsqu'elle prend des formes à travers lesquelles c'est l'autorité du Christ lui-même qui se donne. Pourquoi la Fraternité Saint Pie X ne parle-t-elle plus jamais de l'autorité du Vicaire du Christ, qu'un catholique doit reconnaître a priori ? Qu'il doit reconnaître pour être catholique ?

Rome fait appel au légitimisme catholique des fidèles de la Fraternité Saint Pie X. Sera-t-elle entendue ? Les premières déclarations de Mgr Fellay laissent penser que non.

Quel est à ce jour l'argument de Mgr Fellay pour ne pas souscrire au cinq points de bonne conduite réclamés par le cardinal Castrillon ? En anglais la formule du supérieur de la FSSPX, dans son discours de Winona, est éloquente, presque grossière : "They just say : Shut up !". ils ont juste dit : La ferme... La réaction de Rome à une telle interprétation des fameux cinq points a consisté à organiser la fuite de ces cinq points, désormais dans le domaine public grâce à Andrea Tornielli de Il Giornale. Il est clair pour tout le monde que ce qui est demandé à la FSSPX, ce n'est pas le silence et l'absence de critique, c'est "le respect de la personne du pape" en particulier et le respect des personnes en général (et peut-être même dans leur propre camp), dans la polémique.

Ce respect, force est de constater que dans les déclarations souvent improvisées des autorités de la FSSPX, il n'est pas au rendez-vous. Le sermon de Mgr Fellay le 1er juin dernier lors des confirmations à Saint Nicolas du Chardonnet est caractéristique à cet égard. Le pape, lors de son voyage aux États unis, ayant manifesté son admiration pour ce pays, a manifesté son admiration pour un haut lieu maçonnique dans le monde. et ce n'est pas étonnant (même si c'est"un grand mystère") parce qu'il s'agit d'un pape libéral.

Honnêtement la critique manque de profondeur. Elle manque de preuve. Elle consiste en un raccourci éminemment contestable. Si Mgr Fellay cherche uniquement à défendre son droit au raccourci contestable, si c'est cela qu'il appelle "not shut down our mouth", alors l'affaire est très mal engagée. Mais je ne suis pas convaincu que ce soit cela que revendique Mgr Fellay. Du reste, le 4 juin dernier, il s'est excusé devant le cardinal Castrillon Hoyos pour les écarts de langage qui avait pu être perçus comme autant de manques de respect envers le pape.

Il faut bien insister sur le fait qu'il y a une chose qui n'est touchée dans aucun des cinq points, une chose qui a été publiquement reconnue par Rome dans l'acte d'adhésion que j'ai signé moi même sortant, il y a trois ans de la FSSPX, c'est le droit à une critique constructive de Vatican II. On peut même dire que le silence du document en cinq points sur Vatican II laisse grande ouverte cette porte. Il suffirait à Mgr Fellay de mentionner ce sésame tout en signant.

Le moment est historique. il ne se reproduira pas. Refuser de signer un simple code de bonne conduite, c'est déconsidérer l'œuvre de Mgr Lefebvre. C'est non seulement s'exposer à de nouvelles sanctions, selon la menace explicite de l'ultimatum cardinalice, mais c'est se retirer toute légitimité à les braver.

La seule légitimité que pourrait trouver Mgr Fellay à refuser, lui évêque catholique, de signer un code de bonne conduite envers le pape, c'est le sédévacantisme. On constate d'ailleurs qu'à part Virgo Maria, les sédévacacantistes du Forum catholique (John Daily Anaclet et consorts) poussent la Fraternité à se renforcer dans son refus. Au fond la question fondamentale est bien celle-ci : Mgr Fellay reconnaît-il une autorité concrète du pape sur lui ou bien ne reconnaît-il que l'idée (irréelle forcément) de cette autorité ?

Ainsi posé le problème ne laisse aucun doute sur sa solution : un successeur de Mgr Lefebvre, reconnaissant l'autorité du pape, doit signer le code de bonne conduite, tout en gardant, pour le bien de l'Église (et non par goût de la polémique) un droit de critique constructive. je prie pour que Mgr Fellay le 30 juin soit ce successeur, digne du fondateur.

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Pour vous abonner ou vous désabonner de la lettre d’information Virgo-Maria, veuillez remplir le formulaire disponible sur notre site http://www.virgo-maria.org/



[1] 1) Nous promettons d'être toujours fidèles à l'Église catholique et au Pontife romain, son Pasteur Suprême, Vicaire du Christ, Successeur du Bienheureux Pierre dans sa primauté et Chef du corps des évêques.
2) Nous déclarons accepter la doctrine contenue dans le n. 25 de la Constitution dogmatique Lumen Gentium du concile Vatican II sur le Magistère ecclésiastique et l'adhésion qui lui est due.
3) A propos de certains points enseignés par le concile Vatican II ou concernant les réformes postérieures de la liturgie et du droit, et qui nous paraissent difficilement conciliables avec la Tradition, nous nous engageons à avoir une attitude positive d'étude et de communication avec le Siège apostolique, en évitant toute polémique.
4) Nous déclarons en outre reconnaître la validité du Sacrifice de la messe et des sacrements célébrés avec l'intention de faire ce que fait l'Église et selon les rites indiqués dans les éditions typiques du missel romain et des rituels des sacrements promulgués par les papes Paul VI et Jean-Paul II.
5) Enfin nous promettons de respecter la discipline commune de l'Église et les lois ecclésiastiques, spécialement celles contenues dans le Code de Droit canonique promulgué par le pape Jean-Paul II, restant sauve la discipline spéciale concédée à la Fraternité par une loi particulière.

[2] Ce n’est pas l’esprit du concile, c’est le Concile.

[3] Et donc pas la religion catholique. Quand le dira-t-il ?

[4] « d’autre » ! alors catholique ? alors « valide » ! Cela viole le principe de non-contradiction.

[5] Et après un tel sermon il souhaite être en communion avec ces hérétiques ! Cela viole le principe de non-contradiction

[6] A-t-il lu comment fonctionne l’éclipse ? Voir L-H Remy, L’Eglise EST éclipsée :

http://www.a-c-r-f.com/documents/LHR-Eglise_EST_eclipsee.pdf .

[7] Sermon du 6° dimanche après la Pentecôte sur http://rorate-caeli.blogspot.com/

Et http://voiceofcatholicradio.com/080622.6th_suday_after_pentecost,fr_portugal_rome_s_ultimatum.mp3

[8] http://ab2t.blogspot.com/2008/06/rome-ou-pas-rome-le-carrefour.html