CAPITAL : Lettre ouverte solennelle des fidèles aux quatre évêques de la FSSPX

http://www.virgo-maria.org/articles/2006/VM-2006-10-10-A-00-Appel_aux_quatre_eveques_de_la_FSSPX.pdf

Gaude, Maria Virgo, cunctas hæreses sola interemisti.

(Tractus Missæ Salve Sancta Parens)

samedi 9 août 2008

Ce message peut être téléchargé au format PDF sur notre site http://www.virgo-maria.org/.

Mgr Tissier de Mallerais rejette « toute réconciliation »

 avec l’ « hérétique » Ratzinger et son « Église parallèle »,

souligne la nécessité du « sacre de nouveaux évêques » dans la FSSPX

« ne baissez pas les armes, ne recherchez pas de “réconciliation,” mais continuez le combat ! »

« Je ne veux pas dire que l’Église soit réduite à la Fraternité, mais que son Cœur est dans la Fraternité. »

« L’Église parallèle, c’est la Nouvelle église de Vatican II: son esprit, sa nouvelle religion ou non-religion. »

« Benoît XVI: un véritable moderniste avec toute la théorie moderniste mise à jour! Cela est si grave que je ne puis exprimer mon horreur. J’en reste sans voix. Mais l’Archevêque Mgr. Lefebvre hurlerait: “Vous êtes des hérétiques, vous pervertissez la Foi !

« notre persistance à refuser les erreur du Second Concile du Vatican. »

« notre résolution à refuser toute “réconciliation” avec la Rome occupée »

« Dans la Fraternité, le sacre de nouveaux évêques, si cela apparaît nécessaire. Je vieillis. »

Cette interview de juillet 2008 intervient dans le cadre de questions posées aux quatre évêques de la FSSPX par The Angelus, revue on ne peut plus officielle de la FSSPX. Trois d’entre eux ont répondu, seul Mgr de Galarreta s’est abstenu, ayant déjà prononcé un sermon historique[1], au nom du Conseil élargi de la FSSPX, à Ecône, le 28 juin 2008. Ce sermon fait l’objet d’une censure par La Porte Latine, le site officiel du District de France de la FSSPX, alors que dans le même temps il est publié en anglais sur le site internet de la FSSPX aux États-Unis.

Une interview de rejet de ‘toute rÉconciliation’

 avec l’ ‘hÉrÉtique’ Benoît XVI-Ratzinger

Un rÉquisitoire toujours censurÉ en France par les infiltrÉs mais qui est officiel aux États-Unis

Après le réquisitoire accablant à Paris de Mgr Tissier contre l’ « hyper-moderniste » Benoît XVI-Ratzinger le 11 novembre 2007, et puis la dénonciation le 1^er juin à Paris du Benoît XVI « parfaitement libéral » et ensuite du « shut-up » et de l’ « ultimatum » de Rome (5 juin) par Mgr Fellay aux États-Unis le 20 juin, et puis le 28 juin 2008, le rejet par Mgr de Galarreta à Ecône de « la voie de mort » que représenterait l’arrêt des critiques contre Benoît XVI-Ratzinger exigée par l’ultimatum, les voix épiscopales se succèdent à l’unisson, à la tête de la FSSPX pour reprendre progressivement le flambeau du combat de Mgr Lefebvre.

Parmi ces voix, celle de Mgr Tissier de Mallerais vient à nouveau de s’exprimer et elle tranche par sa clarté, sa vivacité spirituelle et ses accents d’authenticité qui font de plus en plus de lui le véritable héritier de Mgr Lefebvre en ces temps de dépérissement de son œuvre, la FSSPX, noyautée par une petite camarilla d’infiltrés (abbés Celier, Lorans, de La Rocque, etc), qui en occupe les médias et en verrouille la communication.

Cette fois-ci le discours de Mgr Tissier n’a pas été étouffé comme ce fut le cas à Paris en novembre dernier où l’abbé Cocault-Duverger joua un double jeu en flattant le prélat en public, mais en organisant le non enregistrement en pratique. Cette censure subtile de Mgr Tissier eût été efficace s’il ne s’étaient trouvées des personnes pour procéder à l’enregistrement en direct, hors du contrôle de l’abbé Cocault-Duverger, et qu’ensuite l’enregistrement ne parvienne à VM qui, seul, en assura la diffusion, avant que la conférence ne soit reprise par des médias alternatifs.

En juillet 2008, le texte de Mgr Tissier est donc publié par The Angelus aux États-Unis. Il ne connaît pas là-bas la barrière de la censure que la camarilla de l’abbé Celier organise en France. Par contre, il reste superbement ignoré par La Porte Latine, si bien qu’une fois de plus, c’est par un média alternatif, Virgo-Maria, que les fidèles vont prendre connaissance de ces propos très importants. Dans le même temps, le site VM connaît depuis plus d’un mois des attaques répétées pour obtenir son silence : excommunication publique par l’abbé de Cacqueray(-Celier ?) à mi-juin, attaque informatique de saturation de bande passante en début juillet, mises en demeure judiciaires courant juillet, etc.

A la différence des déclarations de Mgr Fellay qui, influencées par les mortifères « discussions » avec Rome, n’ont cessé de se vider de tout contenu, jusqu’à ce qu’il se ressaisisse le 20 juin 2008 pour rejeter l’ultimatum et invoquer La Salette et l’éclipse de l’Église (« L’Église sera éclipsée » a dit Notre-Dame), l’intervention de Mgr Tissier offre un véritable contenu intellectuel, spirituel et historique. Dans les accents de Mgr Tissier, on croit entendre un Mgr Lefebvre, c’est aujourd’hui ce qui fait de l’évêque français l’héritier spirituel du fondateur de la FSSPX.

A l’instar du sermon de Mgr de Galarreta, reprenant le thème de Saint Paul, Mgr Tissier décrit notre époque comme celle annoncée par Saint Paul : celle de la grande apostasie :

« Nous sommes en train de vivre la grande apostasie dont parle St. Paul dans sa Lettre aux Thessaloniciens : “venerit dicessio primum” (II Thess. 2:3) ».

Ce retournement des textes de Saint Paul contre l’église conciliaire n’aura pas échappé aux observateurs alors même qu’a commencé l’ « année paulinienne » proclamée par l’apostat en chef, Benoît XVI-Ratzinger. C’est aussi dans ce sens que Mgr de Galarreta avait orienté son sermon, en le basant sur les écrits de l’apôtre des Gentils.

Un dÉbut de rÉflexion sur le vÉritable statut de l’Église conciliaire

Reprenant l’inspiration de son sermon des ordinations d’Ecône en 2002, Mgr Tissier commence à introduire le doute que l’église conciliaire puisse être l’Église catholique :

« Où est l’Église, mes chers frères? Reconnaissez l’arbre à ses fruits. Là où sont les fruits, là est l’Église. Je ne veux pas dire que l’Église soit réduite à la Fraternité, mais que son Cœur est dans la Fraternité. La vraie Foi, la vraie doctrine, les sacrements non-batards: tout cela se trouve au sein de la Fraternité. Partout ailleurs, c’est un mélange plein de compromise dus au libéralisme et à la faiblesse d’esprit. L’Église parallèle, c’est la Nouvelle église de Vatican II: son esprit, sa nouvelle religion ou non-religion. »

Et à la question qui lui demande si la FSSPX ne deviendrait pas une « Église parallèle », c’est-à-dire une secte, il retourne l’accusation contre l’église conciliaire. Ce propos rejoint celui de Mgr Lefebvre qui déclarait en 1987 : « Ils ont quitté l’Église, ils quittent l’Église ». La conclusion n’est pas encore fermement établie, mais il faut constater que le problème commence à être posé. Mgr Lefebvre avait confié à ses successeurs la charge de traiter cette question.

Le rejet de ‘toute rÉconciliation’ avec Benoit XVI-Ratzinger qualifiÉ d’ ‘hÉrÉtique’

D’ailleurs, Mgr Tissier rejette désormais très clairement, et pour la première fois de façon très solennelle, dans un média officiel de la FSSPX, « toute réconciliation » avec Benoît XVI-Ratzinger :

« ne baissez pas les armes, ne recherchez pas de “réconciliation,” mais continuez le combat ! »

« Avant tout, notre persistance à refuser les erreur du Second Concile du Vatican. »

« Deuxièmement, notre résolution à refuser toute “réconciliation” avec la Rome occupée[!] »

Et à la question sur le comportement qu’aurait Mgr Lefebvre par rapport à Benoît XVI, l’évêque français répond :

« Q: Selon l’État des choses en 2008, comment, selon vous, l’ArchevÊque qualifierait-il la crise aujourd’hui?

Tissier de Mallerais: Il dénoncerait non seulement le libéralisme — c’était déjà le cas avec Paul VI — mais le modernisme, ce qui est le cas de Benoît XVI: un véritable moderniste avec toute la théorie moderniste mise à jour! Cela est si grave que je ne puis exprimer mon horreur. J’en reste sans voix. Mais l’Archevêque Mgr. Lefebvre hurlerait: “Vous êtes des hérétiques, vous pervertissez la Foi!” »

Les observateurs attentifs auront noté que Mgr Tissier ne parle pas de l’ « Église occupée »[2] mais de la « Rome occupée », ce qui marque un début de distanciation par rapport à la fausse ecclésiologie en vogue depuis plusieurs décennies.

 

Le rejet de ‘toute réconciliation’ avec Benoit XVI-Ratzinger qualifié d’ ‘hérétique’ par Mgr Tissier,

à l’image de son consécrateur, Mgr Lefebvre

En cette année où le noyau des infiltrés a réussi à empêcher tout célébration de l’anniversaire des 20 ans des sacres des 3+1[3] évêques de la FSSPX, Mgr Tissier parle de l’ « acte héroïque » de Mgr Lefebvre :

« La Tradition serait morte. Les sacres épiscopaux ont donc constitué un “un acte sauveur.” L’“opération survie” a été un succès complet, grâce à Dieu et grâce à l’acte héroïque de l’Archevêque Mgr. Lefebvre! »

Un membre de l’Église enseignante qui Étudie Saint Thomas chaque jour

Mgr Tissier est un homme d’étude doctrinale, il déclare consacrer 45’ chaque jour à étudier saint Thomas dans le texte :

« Comme il nous était délicieux d’écouter le Père Mehrle nous commenter la Somme, et nous, à cette époque, étudiant notre Somme en latin, ce merveilleux latin de St. Thomas. Que d’heures de délices, chaque jour de 8h15 à 9h00, à ma table de travail dans ma chambre, passées à méditer la Somme et à l’apprendre ! Et à présent, je fais la même chose, exactement la même chose! »

Très peu de clercs de la Tradition peuvent en dire autant aujourd’hui. Cette fidélité à l’étude se comprend aussi comme le sens aigu dans son esprit d’assumer ses responsabilités d’évêque, c’est-à-dire de membre de l’Église enseignante.

C’est ce même goût de l’étude qui l’a poussé à remonter aux causes des erreurs doctrinales du modernisme de Benoîty XVI-Ratzinger, il y revient en résumant la nouvelle religion de Vatican II :

« Leur nouvelle religion s’oppose à la vraie Messe, et la vraie Messe détruit leur nouvelle et fausse religion, une religion sans sacrifice, ni expiation, ni satisfaction, ni justice divine, ni pénitence, ni abnégation, ni ascétisme; la religion du soi-disant “amour, amour, amour”, ce qui n’est rien d’autre que des mots. »

Un Mgr Tissier trÈs humain, illustrant par une anecdote Émouvante, la fondation entreprise par Mgr Lefebvre

Il y a aussi chez Mgr Tissier un aspect humain attachant, et des trois interview d’évêques, c’est lui qui donne de Mgr Lefebvre l’anecdote la plus émouvante, qui en révèle les qualités d’un cœur sacerdotal :

« Un Archevêque, ancien Supérieur Général d’une communauté religieuse de 3.000 membres, ancien Délégué Général, et à présent tout seul avec neuf jeunes gens pour entreprendre quelque chose pour le salut de la prêtrise, quelque chose dont il n’avait même pas idée de l’avenir. Prenez la mesure d’une telle Foi ! »

Il fallait une grande humilité et une grande espérance de la part de Mgr Lefebvre pour commencer seul la formation de séminaristes et la Providence a choisi pour cette tâche un évêque de grande expérience qui avait déjà vécu la formation des jeunes clercs à Mortain et en Afrique, qui avait de surcroît la maturité d’un âge avancé pour accompagner des jeunes dans une telle aventure de don de leur vie à l’Église de Notre Seigneur Jésus-Christ. Cela souligne aussi combien la Providence, en choisissant cet homme là, soulignait l’importance de la qualité de la formation des jeunes séminaristes.

Cet amour de la transmission du Sacerdoce et des sacrifices consentis pour y parvenir fut l’âme de Mgr Lefebvre et c’est d’abord cela qui reste aujourd’hui de son œuvre, au regard des historiens. Mgr Tissier a perçu cette ‘pointe de l’âme sacerdotale’ de Mgr Lefebvre et il le restitue avec fraîcheur par ce souvenir dont il fut le témoin privilégié et désormais historique.

La rÉfÉrence À la prophÉtie des papes attribuÉe a Saint Malachie pour faire passer un message d’attente d’une action providentielle

Sur la fin de l’interview, Mgr Tissier fait allusion à la prophétie des papes attribuée à Saint Malachie[4]. Il n’existe pas aujourd’hui d’interprète autorisé de cette prophétie appliquée à la situation sans précédent que nous vivons d’une vacance du Siège de Saint Pierre depuis la mort du Pape Pie XII. Nous publions en annexe B, des citations, dont celle de l’abbé Darras qui reste prudent sur le sujet.

Certains auteurs envisagent l’application de la prophétie aux antipapes. Dans une telle perspective, « gloria olivae » pourrait correspondre au faux pape Ratzinger et la devise suivante dans la liste de saint Malachie désignerait un pape ultérieur, sous le vocable de Petrus Romanus (Pierre le Romain), c’est ce qu’envisage Mgr Tissier :

« A Rome, un nouveau Pape? En réalité, si c’est pour qu’il devienne pire encore, ce n’est pas nécessaire. Si c’est pour qu’il devienne Petrus Romanus, oui, bien sûr. C’est là mon espoir. »

Le mode par lequel adviendrait ce Petrus Romanus n’est pas envisagé par Mgr Tissier, mais il est certain que Rome ayant perdu et la Foi et la succession apostolique, une telle restauration ne peut plus advenir que par des voies providentielles.

L’alerte de Mgr Tissier aux clercs et aux fidÈles pour se prÉparer À rÉsister À des persÉcutions par le pouvoir civil

Dans cette perspective d’une attente Providentielle, telle que demandée par Notre-Dame, et de la résistance de la FSSPX aux actions du Vatican pour la faire rallier, tant par ses représentants officiels que par leurs agents au sein de la FSSPX, Mgr Tissier commence à préparer les fidèles et les clercs contre des persécutions par le pouvoir civil : « résister à toute persécution de la part des autorités civiles et proclamer que la Chrétienté est la seule source de civilisation ».

Si l’opération de ralliement de la FSSPX menée par Rome et leurs agents devait échouer, il pourrait s’en suivre des pressions du pouvoir civil, voire des persécutions, par diverses méthodes. C’est l’éventualité à laquelle a pensé l’évêque français. C’est aussi la situation que la stigmatisée Marie-Julie Jahenny a annoncée[5] dans ses révélations prophétiques à la fin du XIX° siècle à Blains en Loire-Atlantique.

Mgr Tissier ouvre la question de nouveaux sacres Épiscopaux au sein de la FSSPX

Dernier grave sujet lancé par Mgr Tissier, celui de la transmission de l’épiscopat au sein de la FSSPX. Il pose désormais la question du sacre de nouveaux évêques :

« Dans la Fraternité, le sacre de nouveaux évêques, si cela apparaît nécessaire. Je vieillis »

A nouveau la ressemblance avec Mgr Lefebvre revient car Mgr Tissier est visiblement préoccupé de « transmettre ce qu’il a reçu », c’est-à-dire l’épiscopat catholique sacramentellement valide.

Membre de l’Église enseignante, Mgr Tissier devient de plus en plus l’âme de la résistance de la FSSPX à Rome.

La rÉaction hostile du laÏc Chiron, porte-parole de l’abbÉ Celier

Cet interview de Mgr Tissier suscite, à peine connue une hostilité, de la part des soutiens de la Rome moderniste.

Dans son récent numéro 129 d’Alethia (5 août 2008), sa revue personnelle d’informations religieuses, le Mentor de l’abbé Celier, Yves Chiron, attaque Mgr Tissier, c’est symptomatique de la portée des déclarations de l’évêque qui font frémir toute la camarilla des infiltrés au sein de la FSSPX.

N’ayant pas d’arguments de fond à opposer à Mgr Tissier, l’admirateur d’Urs von Balthazar l’attaque sur un point secondaire : ses propos sur l’éducation des femmes, et il porte des jugements émotionnels : «  pessimisme », etc.

Voici un extrait des critiques d’Yves Chiron contre Mgr Tissier :

« Sans m’autoriser à faire un commentaire exhaustif de telles déclarations épiscopales, je me permettrai quelques remarques immédiates :

• le ton général de cet entretien est plus que pessimiste. Il témoigne, chez son auteur, d’une radicalisation qui n’est pas nouvelle mais qui s’amplifie. Est-ce là la position personnelle d’un des quatre évêques de la FSSPX, position qui n’engagerait que lui ? Ce serait oublier que, pour le commun des fidèles de la FSSPX, les positions exprimées par « leurs » évêques ne se hiérarchisent pas. Preuve s’il en est besoin, ce sont les quatre évêques de la FSSPX qui ont été interrogés par la revue. Trois ont répondu (Mgr Fellay, Mgr Williamson et Mgr Tissier de Mallerais) et The Angelus n’est pas une revue quelconque mais un des organes officiels de la FSSPX aux États-Unis.

• les analyses et positions exprimées par Mgr Tissier de Mallerais sont à lire comme une réponse à ce qu’a demandé le cardinal Castrillon Hoyos le 4 juin dernier (cf. Aletheia, 25.6.2008). Le président de la Commission Ecclesia Dei posait comme deuxième des cinq conditions pour aboutir à un accord entre Rome et la FSSPX : « L’engagement d’éviter toute intervention publique qui ne respecte pas la personne du Saint-Père et qui serait négative pour la charité ecclésiale ». En disant de Benoît XVI qu’il est « un vrai moderniste, avec la théorie complète du modernisme mis à jour », Mgr Tissier de Mallerais refuse de se plier aux demandes de Rome. Ces demandes, Mgr Fellay les avait déjà qualifiées d’ « ultimatum » (« shut up » avait aussi traduit Mgr Fellay pour le public américain).

L’accusation de modernisme portée contre le Pape actuel est l’accusation la plus grave que puisse porter la FSSPX contre un membre du clergé. Elle n’est pas nouvelle. Mgr Tissier de Mallerais avait déjà prétendu faire la démonstration du modernisme de Benoît XVI dans une conférence qui, à ce jour, n’a pas été publiée.

• Il ne peut y avoir d’entente avec un pape « moderniste ». C’est ce que dit expressément Mgr Tissier de Mallerais : « Refus de toute “réconciliation“ avec la Rome occupée ». Mgr Fellay avait déjà exprimé un même Non possumus, même si c’était en des termes différents.

• Le ton de Mgr Tissier de Mallerais est plus que pessimiste, il a une tonalité apocalyptique (au sens commun du terme). Il prévoit que des « républiques islamiques » existeront dans cinq pays d’Europe d’ici vingt ans. La chose lui apparaît inéluctable. Il prône un repli communautariste réduit au minimum : les chapelles traditionalistes, les prieurés, les écoles. » Yves Chiron

Le PLUS notable dans cette publication est dans ce qui suit :

1)     Chiron ne cherche pas à ignorer ou étouffer l’interview de Mgr Tissier mais le publie. Par le passé, ce réseau tentait de présenter Mgr Tissier comme un marginal, un isolé, sans grande importance.

2)     ET SURTOUT Chiron ne présente pas ce texte comme une position isolée et personnelle de Mgr Tissier dans la FSSPX, mais l’établit en équivalence avec les propos de Mgr Fellay comme s’il prenait acte d’une situation (nouvelle) d’alignement de ces deux évêques

« Il témoigne, chez son auteur, d’une radicalisation qui n’est pas nouvelle mais qui s’amplifie. Est-ce là la position personnelle d’un des quatre évêques de la FSSPX, position qui n’engagerait que lui ? Ce serait oublier que, pour le commun des fidèles de la FSSPX, les positions exprimées par « leurs » évêques ne se hiérarchisent pas. Preuve s’il en est besoin, ce sont les quatre évêques de la FSSPX qui ont été interrogés par la revue. Trois ont répondu (Mgr Fellay, Mgr Williamson et Mgr Tissier de Mallerais) et The Angelus n’est pas une revue quelconque mais un des organes officiels de la FSSPX aux États-Unis. »

L’intervention de Chiron manifeste qu’après la déroute de la diplomatique du Vatican face au rejet de son ultimatum par le sermon historique de Mgr de Galarreta le 28 juin 2008, un cap vient d’être passé et que le ralliement n’est plus envisageable, pour une grande partie de la FSSPX.

Mais l’ami de l’abbé Celier qui dit tout haut ce que l’abbé Celier pense tout bas, tente de présenter aux yeux de Mgr Fellay les propos de Mgr Tissier comme ceux d’une « radicalisation » afin, espère-t-il sans doute, obtenir un désaveu de l’évêque français, où une nouvelle déclaration de Mgr Fellay qui relance les « discussions » avec Rome.

Selon nos informations le rejet de l’abbÉ Celier et des infiltrÉs gronde et grandit au sein de la FSSPX

Depuis quelques semaines nous recevons des informations concourantes qui font état de fortes réactions au sein de la FSSPX en France, de nombreux abbés se plaignant de plus en plus de ne pas être informés par les médias de la FSSPX, dont c’est pourtant la fonction, et de la petite camarilla qui tient l’abbé de Cacqueray sous sa coupe. Cette contestation serait sur le point d’atteindre un point d’ébullition et il ne serait pas étonnant que soudain une rupture éclate, le réseau de l’abbé Celier étant brutalement mis en cause et mis en demeure de cesser ses activités.

Désormais le cas de la France n’est plus isolé puisqu’un correspondant très bien informé nous communique :

« une opposition contre les agissements de l’abbé Schmidberger est en train de se former en Allemagne. L’abbé Schmidberger a essayé d’agir de façon brutale mais a raté totalement son coup."

A un mois du début du « plan Celier » pour provoquer le « chapitre général extraordinaire » (dit ‘de la cartouche’) à l’occasion de la visite de Ratzinger en France le 12 septembre, le retour au combat de Mgr Lefebvre est en marche au sein de la FSSPX, mais la petite camarilla des infiltrés n’a pas bougé, elle occupe toujours les postes de verrouillage des médias. Jusqu’à quand ?

Continuons le bon combat

La Rédaction de Virgo-Maria

© 2008 virgo-maria.org

Post-Scriptum :

Malgré un début de distanciation, cet interview de Mgr Tissier de Mallerais reste encore empreinte d’erreurs ecclésiologiques qui caractérisent la FSSPX depuis des années, et que nous avons signalé à de multiples reprises.

Quel en est la cause historique ? La persistance de ces erreurs est entretenue à dessein par le réseau de l’infiltration qui, dès la fondation de l’œuvre de Mgr Lefebvre, est entré au sein de celle-ci afin de la neutraliser et de la détruire.

Depuis l’année 2000, ce noyau d’infiltrés a œuvré afin de parvenir à faire signer à Mgr Fellay un accord de ralliement à l’entité conciliaire, sans y parvenir jusqu’ici. Pour maintenir un semblant d’appui à ses projets de ralliement, cette petite camarilla a entretenu et développé le faux discours ecclésiologique qui permet de soutenir l’aberration d’un « vrai Pape » et d’une « vraie Église » à l’autorité desquels il serait légitime de se soustraire.

Beaucoup de textes ont été écrits sur les erreurs doctrinales de cette fausse ecclésiologie, mais très peu sur la cause historique (agents, pressions, etc.)  et les causes premières de ce mal. Nous allons prochainement faire des révélations sur ce sujet. Après avoir imposé l’erreur, la camarilla infiltrée a imposé la terreur afin d’obtenir l’asservissement. C’est ainsi qu’elle développe depuis des semaines une phobie anti-sédévacantiste sans égale et sans précédent, à l’encontre de la sagesse du fondateur qui n’hésita pas à appeler le sédévacantiste Mgr de Castro-Mayer pour être auprès de lui le consécrateur de Mgr Fellay et des trois autres évêques.

ANNEXE A

Traduction de l’interview accordé par Mgr Tissier de Mallerais à The Angelus,

revue officielle du District des Etats-Unis de la FSSPX.

http://wdtprs.com/blog/2008/07/angelus-interviews-sspx-excommd-bishops-part-ii-tissier-de-mallerais/

ANGELUS: Interviews SSPX excomm’d bishops (part II: Tissier de Mallerais)

Mgr. Bernard Tissier de Mallerais

Q: Quelles sont vos rÉflexions sur l’État de l’Eglise aprÈs 20 ans d’exercice de votre Épiscopat ?

Tissier de Mallerais: Jean-Paul II n’a rien fait pour reconstruire la Foi. La grande apostasie n’a cessé de croître; la jeunesse est presque complètement perdue dans l’impureté et les drogues. La royauté sociale du Christ est complètement détruite par la liberté religieuse et les droits de l’homme. Nous sommes en train de vivre la grande apostasie dont parle St. Paul dans sa Lettre aux Thessaloniciens : “venerit dicessio primum” (II Thess. 2:3). 

Q: Qu’y-a-t-il de changÉ, pour autant que quelque chose ait changÉ, dans la SociÉtÉ?

Tissier de Mallerais: Quelle sorte de Société ? La Fraternité Saint Pie X ? Si c’est bien de celle-là qu’il s’agit, pour sûr, la Fraternité, grâce à Dieu, a grandi, de 150 à 450 prêtres; le nombre des frères ayant doublé. Peu de nouveaux prieurés; il vaut mieux assurer la vie commune des prêtres ! Mais partout beaucoup de nouvelles missions. Peu de nouveaux pays qui ne seraient pas nécessaires. Nous devons développer ce que nous avons entrepris. Cela suffit.

Q: Combien de pays avez-vous visitÉs depuis votre sacre Épiscopal ?

Tissier de Mallerais: A peu près tous les pays où nos prêtres travaillent excepté le Japon et la Corée. Combien cela en fait-il ? Probablement plus de 30 ou 40.

Q: Qu’est-ce qui vous a le plus impressionnÉ de la part des fidÈles au cours de vos nombreuses tournÉes de conformations ?

Tissier de Mallerais: Bien sûr, les nombreuses familles qui élèvent de nombreux enfants. Parfois, plus de dix enfants — merveilleux ! C’est l’effet de la grâce du Saint Sacrifice de la Messe. En outre, à cela s’ajoutent les nombreuses écoles de garçons et de filles, écoles primaires extérieures à nos prieurés en bien des endroits. Ainsi, Église, Prieuré et École sont devenus la norme actuelle.

Q: Que seraient devenues ces choses sans les sacres selon vous ?

Tissier de Mallerais: Nous serions morts : des vieux prêtres, rien que des vieux prêtres, des vieux frères, de vieilles sœurs, des séminaires vides et morts; et pas de Fraternité St Pierre où quoique ce soit d’autre. La Tradition serait morte. Les sacres épiscopaux ont donc constitué un “un acte sauveur.” L’“opération survie” a été un succès complet, grâce à Dieu et grâce à l’acte héroïque de l’Archevêque Mgr. Lefebvre!

Q: La situation avec Rome est-elle plus encourageante vingt ans plus tard ?

Tissier de Mallerais: Non, rien n’a changé. Seul le motu proprio du 7 juillet 2007 a constitué un miracle inattendu, et il a changé radicalement la pratique du Saint Siège envers la Messe traditionnelle. Mais, dans la pratique, le retour à la Tradition reste faible parmi les prêtres. Seuls des jeunes prêtres, en petit nombre, sont intéressés. Mais en ce qui concerne la liberté religieuse, les droits de l’homme, l’intérêt de Rome pour notre œuvre: rien n’a changé — induratio cordium! Un durcissement des cœurs, un aveuglement des esprits. 

Q: Que diriez-vous À ceux qui, en 1988, prÉdisaient que la FraternitÉ Était en train de crÉer une Église parallÈle? L’histoire n’a-t-elle pas prouvÉ qu’ils avaient tort ?

Tissier de Mallerais:  Je réponds : Où est l’Église, mes chers frères ? Reconnaissez l’arbre à ses fruits. Là où sont les fruits, là est l’Église. Je ne veux pas dire que l’Église soit réduite à la Fraternité, mais que son Cœur est dans la Fraternité. La vraie Foi, la vraie doctrine, les sacrements non-batards: tout cela se trouve au sein de la Fraternité. Partout ailleurs, c’est un mélange plein de compromise dus au libéralisme et à la faiblesse d’esprit. L’Église parallèle, c’est la Nouvelle église de Vatican II: son esprit, sa nouvelle religion ou non-religion.

Q: Qu’est-ce qui se dÉgage pour avoir ÉtÉ l’ÉvÉnement le plus important de ces 20 dernières annÉes ? La mort de l’ArchevÊque ? L’Élection de Benoït XVI ? Le Motu Proprio ?

Tissier de Mallerais: La réponse c’est notre persévérance, notre existence. La continuation miraculeuse de la Tradition. La consécration des évêques ne fut qu’un moyen pour réaliser cet objectif. Non, la mort de Mgr. Lefebvre, l’élection de Benoît XVI, et ainsi de suite, n’ont pas constitué des événements significatifs. En réalité, il n’y a pas eu d’événement particulier au cours de ces vingt dernières années, à part le miracle de la survivance de la Tradition. 

Q: Nombre des catholiques qui ont entrepris de combattre il y a des annÉes aux cÔtÉs de l’ArchevÊque auraient tendance À prÉsent À unir leurs forces À une Rome apparemment plus conservatrice en s’alliant À des organisations jouissant d’un “statut plus rÉgulier” au sein de l’Église.

Tissier de Mallerais: Oui, beaucoup de pertes. En raison d’un manque de principes, des infidélités au combat de la Fraternité, de la recherche de compromis, d’une aspiration à la paix, d’un désir de la victoire avant le temps fixé par Dieu. Ces pauvres gens (prêtres, religieux, laïcs) sont des libéraux et des pragmatiques séduits par les sourires des gens du Vatican, je veux dires des prélats de la Curie romaine. Des gens qui sont fatigués par le long, long combat de la Foi: “Quarante ans, ça suffit!” Mais ce combat durera trente ans encore. Par conséquent, ne baissez pas les armes, ne recherchez pas de “réconciliation,” mais continuez le combat ! 

Q: Quel est votre plus mÉmorable souvenir de l’ArchevÊque ?

Tissier de Mallerais: Ce fut lorsque, le 13 Octobre 1969, il nous a ouvert la porte du 106, route de Marly, à Fribourg, en Suisse, tout seul, sans aucun prêtre, en nous recevant, nous autres les neuf séminaristes, dans les deux appartements qu’il avait loués aux Pères Salésiens. Tout seul, à l’âge de 63 ans, en recommençant toutes choses avec nous autres, pauvres jeunes gens ! Cela allait, pour montrer comment il prenait soin de nous, des conférences spirituelles qu’il nous dispensait très simplement, de l’enseignement théologique avec St. Thomas d’Aquin, jusqu’à nous faire bénéficier de son expérience de missionnaire. Un Archevêque, ancien Supérieur Général d’une communauté religieuse de 3.000 membres, ancien Délégué Général, et à présent tout seul avec neuf jeunes gens pour entreprendre quelque chose pour le salut de la prêtrise, quelque chose dont il n’avait même pas idée de l’avenir. Prenez la mesure d’une telle Foi ! 

Q: Quelle fut la pÉriode la plus mÉmorable au cours de votre formation au sÉminaire ?

Tissier de Mallerais: C’est incroyable ! Ce fut mon premier contact avec la Somme de St. Thomas d’Aquin au cours des leçons merveilleuses que nous dispensait le Père dominicain Thomas Mehrle, O.P., qui toutes les semaines venait de Fribourg pour nous enseigner le Christ et Dieu à Ecône. Comme il nous était délicieux d’écouter le Père Mehrle nous commenter la Somme, et nous, à cette époque, étudiant notre Somme en latin, ce merveilleux latin de St. Thomas. Que d’heures de délices, chaque jour de 8h15 à 9h00, à ma table de travail dans ma chambre, passées à méditer la Somme et à l’apprendre ! Et à présent, je fais la même chose, exactement la même chose! 

Q: Diriez-vous que le combat pour la Messe a radicalement changÉ depuis les sacres ?

Tissier de Mallerais: Absolument pas. Rien n’a changé! La persécution contre les jeunes prêtres qui reprennent l’ancienne Messe est restée la même que celle qui poursuivait les bons prêtres, prêtres paroissiaux qui, voici 40 ans, entendaient demeurer fidèles à la Messe de leur ordination. 

A de rares exceptions près, les évêques sont enragés contre la messe Traditionnelle. Leur nouvelle religion s’oppose à la vraie Messe, et la vraie Messe détruit leur nouvelle et fausse religion, une religion sans sacrifice, ni expiation, ni satisfaction, ni justice divine, ni pénitence, ni abnégation, ni ascétisme; la religion du soi-disant “amour, amour, amour”, ce qui n’est rien d’autre que des mots. 

Q: En sens inverse, diriez-vous que le combat pour la doctrine est devenu plus important ?

Tissier de Mallerais: Il s’agit du même combat: ratio cultus, ratio fides. La Règle de la Foi, c’est la Règle de la liturgie, et la Règle de la liturgie, c’est la Règle de la Foi: lex orandi, lex credendi ; lex credendi, lex orandi. Cette devise est réversible. La Messe Traditionnelle constitue la plus magnifique expression de la Royauté du Christ, car regnavit a ligno Deus – Dieu a régné par le bois de la Croix. C’est le mystère de la Rédemption, qui en tant qu’une réparation parfaite et surabondante pour les péchés de l’humanité, est exprimé dans la Messe Traditionnelle. Tout au contraire de la Nouvelle Messe par laquelle il est obscurci et défiguré. 

En conséquence, le combat contre la liberté religieuse ne peut être séparé du combat pour la Messe. La même chose est également vraie en ce qui concerne le combat contre l’œcuménisme, car, si le Christ est Dieu, il est donc à même de racheter tous les péchés et d’offrir pour eux une satisfaction parfaite; en outre, Lui Seul, a le droit d’imposer l’Évangile aux lois civiles. Je ne vois donc aucune séparation entre le combat pour la Messe, le combat pour l’esprit chrétien de Sacrifice, et le combat pour la royauté sociale du Christ. Les modernistes non plus ne voient aucune différence entre leur Nouvelle Messe, leur refus du mystère de la Rédemption, comme avec leur négation de la royauté sociale de Jésus Christ. Tout se tient.

Q: Que signifie le fait que, en dehors de Mgr Rifan, Rome n’ait jamais accordÉ aucun ÉvÊque aux communautÉs Ecclesia Dei? Cela ne justifie-t-il pas la dÉcision de l’ArchevÊque ?

Tissier de Mallerais: Oui, bien sûr ! Ces gens à Rome (à quelques exceptions près) ne veulent pas d’évêques traditionnels ! Ils n’en veulent toujours pas. La Rome occupée ne saurait se permettre de laisser exister des évêques traditionnels dans l’Église. Ce serait la destruction de leur destruction! Mgr. Rifan a du subir un lavage de cerveau en règle avant d’être “réconcilié.” Il maintient la sainte Messe traditionnelle, mais il ne combat plus contre la Nouvelle Messe, contre la liberté religieuse, etc… Il a du cesser de combattre.

Des communautés Ecclesia Dei ont du accepter de ne jamais critiquer le second Concile du Vatican ni la Nouvelle Messe. Ils ont été bâillonnés, et ils ont accepté de demeurer silencieux. C’était là le prix de leur “réconciliation.”

De sorte que l’Archevêque Mgr Lefebvre avait totalement raison, quand il affirmait que seuls des évêques totalement catholiques et totalement libres, libres de toute influence de la part de la Rome libérale, pourraient travailler pour le bien de l’Église jusqu’à la conversion du Pape. 

Q: Que prÉvoyez-vous devoir Être les plus grands dÉfis auxquels la fraternitÉ et les fidÈles devront faire face au cours des toute prochaines annÉes ?

Tissier de Mallerais:  Avant tout, notre persistance à refuser les erreur du Second Concile du Vatican.

Deuxièmement, notre résolution à refuser toute “réconciliation” avec la Rome occupée [!].

Troisièmement, notre croissance en matière d’écoles, académies et collèges en sorte de promouvoir l’éducation catholique et l’aide aux familles.

Quatrièmement, résister à toute persécution de la part des autorités civiles et proclamer que la Chrétienté est la seule source de civilisation. 

Q: Selon l’État des choses en 2008, comment, selon vous, l’ArchevÊque qualifierait-il la crise aujourd’hui ?

Tissier de Mallerais: Il dénoncerait non seulement le libéralisme — c’était déjà le cas avec Paul VI — mais le modernisme, ce qui est le cas de Benoît XVI : un véritable moderniste avec toute la théorie moderniste mise à jour ! Cela est si grave que je ne puis exprimer mon horreur. J’en reste sans voix. Mais l’Archevêque Mgr. Lefebvre hurlerait : “Vous êtes des hérétiques, vous pervertissez la Foi !”

Q: Quel conseil donneriez-vous aux parents qui ÉlÈvent des enfants catholiques dans le monde d’aujourd’hui ?

Tissier de Mallerais: Non seulement d’avoir des enfants et beaucoup d’enfants, mais de les élever, de les éduquer ! Ne vous contentez pas simplement de les nourrir, ne vous contentez pas de simplement pourvoir à leur nourriture ! 

Et envoyez les dans de véritables écoles catholiques où ils ne seront pas seulement protégés contre la corruption du monde, mais où ils seront aussi formés comme des Chrétiens.

Q: Quels conseils donneriez-vous aux jeunes gens et aux jeunes filles qui envisagent la vie religieuse ?

Tissier de Mallerais: Ne vous contentez pas de l’“envisager”, ni même de l’“essayer”, mais engagez vous dans cette voie avec résolution et persévérez ! O Dieu, pauvres volontés !

Q: Quels sont les livres qui, selon vous, sont les plus essentiels pour les fidÈles de nos jours ?

Tissier de Mallerais: Pour tous, leur missel (livre de Messe) et leur catéchisme. Pour des jeunes gens des livres sur la Royauté sociale du Christ. Pour les jeunes femmes, des livres de cuisine, de couture, et sur la manière d’aménager son intérieur.

Q: Que prÉvoyez-vous pour les 20 ans À venir ?

En Europe, des Républiques Islamiques en France, en Grande-Bretagne, en Allemagne, en Belgique et aux Pays-Bas.

Aux États-Unis d’Amérique, banqueroute et guerre sociale.

A Rome, l’apostasie organisée avec la religion juive. 

En nous, l’héroïsme, l’héroïsme chrétien.

Dans la Fraternité, le sacre de nouveaux évêques, si cela apparaît nécessaire. Je vieillis. 

A Rome, un nouveau Pape? En réalité, si c’est pour qu’il devienne pire encore, ce n’est pas nécessaire. Si c’est pour qu’il devienne Petrus Romanus, oui, bien sûr. C’est là mon espoir. 

Né à Sallanches (haute Savoie) en 1945, Mgr. Tissier de Mallerais, c’est après plusieurs années d’études universitaires qui lui ont valu une Maîtrise, qu’il est entré en Octobre 1969 au Séminaire de la fraternité Saint Pie X alors situé à Fribourg, en Suisse. Ordonné prêtre à Ecône le 29 Juin 1975, il fut aussitôt nommé professeur au Séminaire de la Fraternité St. Pius X. Il en devint le Recteur en 1979, et remplit cette fonction jusqu’en 1983. Après avoir occupé la charge de chapelain du noviciat des Sœurs de St. Pie X à St. Michel-en-Brenne, en France, c’est en 1984 qu’il devint le Secrétaire Général de la Fraternité. Il fut sacré évêque en 1988 et il réside à présent au Séminaire St. Pie X à Ecône, en Suisse. Mgr. Tissier de Mallerais s’est fait une spécialité dans l’analyse critique de la Déclaration sur la Liberté Religieuse du Second Concile du Vatican.

ANNEXE B

Commentaire[6] sur la prophétie des Papes attribuée à Saint Malachie

Extrait de « La France pittoresque »

La prophétie s'achève sur une phrase mentionnant un pape du nom de Pierre le Romain. Est-ce le même que celui dont la devise est Gloria oliviae ou le pape amené à lui succéder mais qui n'accèdera pas au trône ? In persecutione extrema sacrae romanae ecclesiae sedebit Petrus romanus, qui pascet oves in multis tribulationibus ; quibus transactis, civitas septi-collis diruetor ; et judex tremendus judicabit populum suum (Dans la dernière persécution de la sainte église romaine, le siège sera occupé par un romain nommé Pierre, qui fera paître les ouailles au milieu de grandes tribulations ; après quoi, la ville des sept collines - Rome - sera détruite, et un juge terrible jugera son peuple).

Publiée pour la première fois en 1595, l'origine de cette prophétie fut maintes fois controversée. Feller, l'auteur de la Biographie universelle ou Dictionnaire historique paru au début du XIX^e siècle, écrit que « ceux qui se sont mêlés d'expliquer les symboles prophétiques trouvent toujours quelque allusion, forcée ou vraisemblable, dans le pays des Papes, leurs noms, leurs armes, leur naissance, leur talent, le titre de leur cardinalat, les dignités qu'ils ont possédées, etc. », avant de convenir néanmoins « qu'il y a quelques-unes de ces dénominations qui s'accordent avec des circonstances rares et remarquables, comme celle de Peregrinus apostolicus, qui, dans cette longue liste de succession, désigne Pie VI [pape de 1775 à 1799] et qui parut bien vérifié par le voyage de ce Pape en Allemagne, entrepris pour les intérêts de l'Église et du Siège apostolique ».

Chantrel, dans son Histoire populaire des Papes en 24 volumes publiée dès 1860, porte le même regard sur cette prophétie dont la paternité reviendrait à saint Malachie,

Le pape Célestin II

achevant sa notice sur le pontificat de Célestin II par les réflexions suivantes : « C'est au pontificat de Célestin II que commence la prophétie de saint Malachie sur la succession des Papes (...) Dans cette prophétie, une espèce de devise désigne tous les Papes (...) qui doivent se succéder depuis Célestin II jusqu'au dernier, qui portera le nom de Pierre II. Comme elle ne fut publiée qu'en 1595, on a élevé des doutes sérieux sur son authenticité ; mais quel que soit le jugement qu'on en porte, on ne peut manquer d'être étonné des devises attribuées à plusieurs des Papes qui se sont succédé depuis 1595, devises qui désignent avec une grande vérité et une grande énergie le caractère de leur pontificat ».

A la même époque, l'abbé Joseph-Épiphane Darras s'exprime en ces termes sur la prophétie dans son Histoire générale de l'Eglise depuis la création jusqu'à nos jours : « C'est à ce Pape [Célestin II] que commencent les fameuses prophéties sur les Souverains Pontifes, attribuées à saint Malachie... Elles ne furent publiées pour la première fois que 450 ans après [la mort du Saint], en 1595, par le moine bénédictin Arnold Wion. Cette circonstance a fait supposer qu'elles auraient été fabriquées dans un intérêt de parti au conclave de 1590, où l'on élut Grégoire XIV, car les prophéties antérieures à ce Pape, sont très claires et très précises. Aucun écrivain contemporain de saint Malachie n'en fait mention... Le monde savant s'est partagé sur l'origine et la valeur de ces devises-oracles, qui sont au nombre de 112 [en fait 111, et une phrase latine mentionnant un pape du nom de Pierre le Romain, dont on ne sait s'il est le même que celui désigné par la devise n°111], et ont la prétention d'aller jusqu'au règne du dernier Pape, qui gouvernera l'Église lors de la fin du monde ».

Puis il avoue son trouble, en ajoutant que si aujourd'hui et comme l'affirme Montor (auteur de l'Hitsoire des Souverains Pontifes Romains), « aucun homme raisonnable, catholique ou de la religion prétendue réformée, n'y croit plus ou n'ose dire qu'il persiste dans une telle erreur », on peut certes ne tenir aucun compte des prophéties antérieures à 1590, mais s'interroger avec Henrion (auteur de l'Histoire de la Papauté) et admirer « comment un faussaire de cette époque a pu deviner si juste, par exemple, ce qui arriverait au XVIII^e siècle à Pie VI ».

Cette fameuse prophétie, dite de saint Malachie, sur la succession des papes à partir du XII^e siècle, fut imprimée pour la première fois par Arnold Wion, bénédictin flamand, dans l'Histoire de son Ordre (Venise, 1595, 2 volumes in-4°), à la page 307 du premier volume, où elle figure en latin. Ce moine érudit la publia dans les annales des hommes illustres de sa congrégation, parce que, dit-il, « elle n'avait pas encore été imprimée, et plusieurs curieux souhaitaient la voir ». Né à Douai (ville des Pays-Bas espagnols à l'époque) le 13 mai 1554, Arnold de Wion était le fils d'un procureur fiscal de cette ville. Il prit l'habit religieux à l'abbaye d'Ardenburg, près de Bruges, mais quitta le pays en raison des troubles religieux agitant la Flandre espagnole, pour émigrer en Italie. Reçu dans l'ordre de Sainte-Justine-de Padoue, il se consacra dès lors à l'étude de documents anciens.

Avant de publier ses travaux sur la Prophétie des papes, il les soumit au savant dominicain Alphonse Ciaconi, né en 1540 à Baeça (Espagne), et mort à Rome en 1599. Notons que le principal ouvrage de ce moine fut imprimé au Vatican même en 1601, intitulé Vitae et res gestae Pontificum romanorum et romanae Ecclesiae cardinalium et illustré des portraits de tous les papes, puis de leurs armes ainsi que des armes de tous les cardinaux. C'est Ciaconi qui effectua les premiers rapprochements entre les devises de la prophétie et certains éléments caractérisant les papes, tels que le nom de famille, les armoiries ou le lieu de naissance. Il remit son étude à Wion pour publication.

Une remarque s'impose d'elle-même : les « curieux » dont parle Arnold de Wion savaient apparemment que la prophétie existait, mais simplement à l'état de manuscrit. Citons à ce propos quelques remarques fortes judicieuses d'un vénérable prêtre de Toulouse, l'abbé de la Tour de Noé, aux pages 28 et 29 de son opuscule La Fin du Monde :

« Ce pieux bénédictin la découvrit en 1590, dans un vieux manuscrit attribué à saint Malachie, au fond de la bibliothèque de l'abbaye de Saint-Benoît de Mantoue. Inspirée à Rome, il était naturel que la Providence l'eût cachée et conservée dans un cloître d'Italie. C'est ainsi que les moines, toujours maudits, mais pourtant toujours utiles à la science, ont rendu au monde cette véritable merveille. Les troubles de la Flandre, sa patrie, jetèrent cet heureux pionnier sur un terrain alors tranquille, où il allait faire cette immense découverte.

« Voilà d'abord un homme savant et vertueux du XVI^e siècle qui fait imprimer cet oracle. Cette prédiction qu'il a tirée des rayons poudreux d'une bibliothèque, il l'attribue à saint Malachie. Et aucun contemporain ne s'inscrit en faux contre une pareille allégation ? Et personne ne dit rien ? C'est qu'il n'y avait rien à dire, car l'opinion publique l'attribuait, elle aussi, à saint Malachie. D'ailleurs, cette idée du fervent religieux de Douai ne lui est pas personnelle ; c'est le sentiment de l'ordre auquel il appartient, d'une congrégation dont le nom est synonyme d'érudition et de vertu. Et puis, en 1595, on est parvenu à la troisième période du siècle, de la Renaissance, à l'époque de la Renaissance pure, où s'accomplit un immense mouvement littéraire, artistique et scientifique, où brillent les célébrités les plus incontestées dont l'humanité s'honore. Donc, la pensée de l'éminent historien est l'expression du monde savant lui-même, à l'endroit de l'immortelle Prophétie des Papes de saint Malachie. On ne peut rien imaginer de plus concluant en faveur de cet incomparable Vaticinium. »

ANNEXE C

ORIGINAL INTERVIEW OF BISHOP TISSIER DE MALLERAIS (in ENGLISH)

http://wdtprs.com/blog/2008/07/angelus-interviews-sspx-excommd-bishops-part-ii-tissier-de-mallerais/

ANGELUS: Interviews SSPX excomm’d bishops (part II: Tissier de Mallerais)

Bishop Bernard Tissier de Mallerais

Q: Your thoughts on the state of the Church after 20 years of episcopacy ?

Tissier de Mallerais: John Paul II did nothing to rebuild the Faith. The great apostasy has been increasing; the youth are almost completely lost in impurity and drugs. The social kingship of Christ is completely destroyed by religious liberty and the rights of man. We are living the great apostasy of which St. Paul speaks to the Thessalonians: “venerit dicessio primum” (II Thess. 2:3). 

Q: What has changed, if anything, in the Society?

Tissier de Mallerais: What kind of Society? The Fraternity of St. Pius X? If this, sure, the Fraternity has grown, thanks to God, from 150 to 450 priests; double the number of brothers. Not many new priories; better to secure the common life of priests! But many new missions everywhere. Not many new countries which are not necessary. We must develop what we have begun. This is sufficient.

Q: How many countries have you visited since your consecration?

Tissier de Mallerais: Almost all the countries in which our priests work except Japan and Korea. How many would this be? Probably more than 30 or 40.

Q: What has impressed you about the faithful on your many confirmation circuits?

Tissier de Mallerais: Of course, the many families with the many children. Sometimes more than ten children—marvelous! It is the effect of the grace of the Holy Sacrifice of the Mass. Also, with this come the many new schools for boys and girls, primary schools besides our priories in many places. Thus, church, priory and school are now the normal unit.

Q: Consider how things might have been without the consecrations?

Tissier de Mallerais: We would have died: old priests, only old priests, old Brothers, old Sisters, seminaries empty and dead; and no Fraternity of St. Peter nor anything else. Tradition would have died. So the bishops’ consecrations were “un acte saveur.” The “operation survival” has been a complete success, thanks to God and thanks to the heroic act of Archbishop Lefebvre!

Q: Is the situation with Rome more encouraging after 20 years?

Tissier de Mallerais: No, nothing has changed. Only the motu proprio of July 7, 2007, was an unexpected miracle, and it changes radically the practice of the Holy See towards the traditional Mass. But, practically, the return to Tradition is small among the priests. Only young priests, a few of them, are interested. But as for religious liberty, the rights of man, the interest of Rome in our work: nothing has changed — induratio cordium! A hardening of the hearts, a blindness of the minds. 

Q: What would you say to those who, in 1988, predicted the Fraternity of St. Pius X was creating a parallel Church? Has not history proved them wrong?

Tissier de Mallerais:  I answer: Where is the Church, my dears? Recognize the tree by its fruits. Where the fruits are, there the Church is. I do not mean that the Church is reduced to the Fraternity, but that her heart is in the Fraternity. The true Faith, the true teaching, the non-bastard sacraments: all this is in the Fraternity. Everywhere else, there is a mixture full of compromises because of liberalism and weakness of mind. The parallel Church is the Vatican II-Newchurch: her spirit, her new-religion or no-religion.

Q: What stands out as the most important development of the past 20 years? The death of the Archbishop? The election of Benedict XVI? The Motu Proprio?

Tissier de Mallerais: The answer is our perseverance, our existence. The miraculous continuation of Tradition. The consecration of the bishops was only a means to this end. No, Msgr. Lefebvre’s death, the election of Benedict XVI, and so on were not events of significance. Really, no particular event happened during the past 20 years, but only the miracle of the survival of Tradition. 

Q: Many Catholics who began to fight alongside the Archbishop years ago now feel inclined to unite forces with a seemingly more conservative Rome by allying themselves with organizations with a more “regular status” within the Church.

Tissier de Mallerais: Yes, many losses. Because of lack of principles, unfaithfulness to the fight of the Fraternity, seeking compromises, wishing peace, desiring the victory before the time foreseen by God. These poor people (priests, religious, lay people) are liberals and pragmatics. Seduced by the smiles of the people in the Vatican, I mean the prelates of the Roman Curia. People that were tired by the long, long combat for Faith: “Forty years, that’s enough!” But this one will last 30 more years. So do not cease, do not seek “reconciliation,” but fight on! 

Q: What is your most memorable recollection of the Archbishop?

Tissier de Mallerais: When, on October 13, 1969, he opened to us the door at 106, route de Marly, Fribourg, Switzerland, alone, without any priests, receiving us nine seminarians in the two flats that he had rented from the Salesian Fathers. Alone and 63 years old, and beginning all things with us, poor young men! This was moving, to see how he took care of us, giving us spiritual conferences, very simple, theological, with St. Thomas Aquinas and his experience as a missionary. An archbishop, former superior general of 3,000 members, former Apostolic Delegate, and now alone with nine young men to begin something for the sake of the priesthood, something of which he did not even know the future. Realize this faith! 

Q: What is the most memorable time in your seminary formation?

Tissier de Mallerais: Unbelievable! My first contact with the Summa of St. Thomas Aquinas during the marvelous lectures of Rev. Fr. Thomas Mehrle, O.P., who would come every week from Fribourg to teach us Christ and God at Ecône. How delightful it was to hear Fr. Mehrle commenting on the Summa and we, at the time, reading our Summa in Latin, the wonderful Latin of St. Thomas. How many hours of delight, every day, from 8:15 to 9, at my table in my room, with the Summa to meditate and to learn! And now, I do the same thing, exactly the same! 

Q: Would you say that the fight for the Mass has changed dramatically since the consecrations?

Tissier de Mallerais: Absolutely not. Nothing has changed! The persecution against the actual young priests who retake the old Mass is the same as the persecution against the good priests, parish priests who, 40 years ago, remained faithful to the Mass of their ordination.

 
With very few exceptions, the bishops are enraged against the traditional Mass. Their new religion is against the true Mass, and the true Mass destroys their new false religion, a religion without sacrifice, expiation, satisfaction, divine justice, penance, self-denial, asceticism; the religion of the so called “love, love, love” that is nothing but words.

Q: Contrariwise, would you say that the fight for doctrine has become more important?

Tissier de Mallerais: It is the same fight: ratio cultus, ratio fides. The rule of the Faith is the rule of the liturgy, and the rule of the liturgy is the rule of the Faith: lex orandi, lex credendi; lex credendi, lex orandi. The motto is reciprocal. The traditional Mass is the most magnificent expression of the Kingship of Christ, while regnavit a ligno Deus– God has reigned by the wood of the Cross. The mystery of Redemption, as a perfect and superabundant atonement for the sins of mankind is expressed in the traditional Mass. On the contrary, this mystery is darkened and blurred by the New Mass.

Consequently, the fight against religious liberty cannot be separated from the fight for the Mass. The same is true for the fight against ecumenism, because if Christ is God, so He is able to atone and satisfy by His Passion for all sins; also, He alone has the right to rule the civil laws according to the Gospel. I see no separation between the fight for the Mass, the fight for the Christian spirit of sacrifice, and the fight for the social kingship of Christ. The modernists see no difference between their new Mass, their refusal of the mystery of Redemption, and their denial of the social kingship of Jesus Christ. Tout se tient. 

Q: What does it mean that, besides Bishop Rifan, Rome has not given traditional bishops to any of the Ecclesia Dei communities? Does this not vindicate the Archbishop’s decision?

Tissier de Mallerais: Yes, sure! The people in Rome (with some exceptions) do not want traditional bishops! They still do not want it. Occupied Rome cannot allow (to) herself traditional bishops existing in the Church. It would be the destruction of their destruction! Bishop Rifan had been duly brainwashed before he was “reconciled.” He maintains the holy traditional Mass but no longer fights against the New Mass, religious liberty, and so on. He had to stop fighting.

Ecclesia Dei communities had to accept never to criticize the Second Vatican Council and the New Mass. They were silenced, and they accepted to remain silent. It was the price of their “reconciliation.”

So Archbishop Lefebvre was fully right, as he stated only totally Catholic and totally free bishops, free from any influence of liberal Rome, could work for the sake of the Church until the conversion of the Pope. 

Q: What do you foresee as the greatest challenges facing the Society and the faithful in the next few years?

Tissier de Mallerais:  First of all, our perseverance in refusing the errors of the Second Vatican Council.

Secondly, our strength in refusing any “reconciliation” with occupied [!] Rome.

Thirdly, our growth in schools, academies, and colleges to sustain Catholic education and help families.

Fourthly, resisting any persecution from the civil authorities and proclaiming Christianity as the only source of civilization.

Q: What do you think would be Archbishop Lefebvre’s assessment of the crisis as things stand in 2008?

Tissier de Mallerais: He would denounce not only liberalism — that was the case with Paul VI — but modernism, which is the case of Benedict XVI: a true modernist with the whole theory of up-to-date modernism! It is so serious that I cannot express my horror. I keep silent. So Archbishop Lefebvre would shout: “You heretics, you pervert the Faith!”

Q: What counsel would you give to parents rearing Catholic children in today’s world?

Tissier de Mallerais: Not only have children and many children, but rear them, educate them! Do not simply nourish them, do not simply feed them!

And send them to true Catholic schools where they will be not only protected against the corruption of the world but also formed as Christian persons.

Q: What advice would you offer to young men and women contemplating the religious life?

Tissier de Mallerais: Do not “contemplate” it, do not even “try” it, but enter into it with decision and persevere in it! O God, poor wills!

Q: Which books do you think are most essential for the faithful in these days?

Tissier de Mallerais: For all, their missal (Mass book) and their catechism. For young men, books on the social kingship of Christ. For young ladies, books on cooking, sewing and how to furnish a home.

Q: What do you foresee in the next 20 years?

In Europe, Islamic republics in France, Britain, Germany, Belgium and the Netherlands

In the United States of America, bankruptcy and social war.

In Rome, the apostasy organized with the Jewish religion.

In us, heroism, Christian heroism.

In the Society, the consecration of new bishops, if it seems necessary. I am getting old.

In Rome, a new Pope? Really, if he would become worse, there is no need. If he is to become Petrus Romanus, yes, indeed. This is my hope. 

Born in Sallanches (upper Savoy) in 1945, Bishop Tissier de Mallerais, after several years of university studies which made him a Master of Arts, entered in October of 1969 the Seminary of St. Pius X then situated in Fribourg, Switzerland. Ordained priest at Ecône on June 29, 1975, he was immediately nominated professor at the Seminary of St. Pius X. He became Rector in 1979, and served in that capacity until 1983. After fulfilling the task of chaplain of the novitiate of the Sisters of St. Pius X at St. Michel-en-Brenne, France, he became, in 1984, the Secretary General of the Society. He was consecrated a bishop in 1988 and is currently at the Seminary of St. Pius X in Ecône, Switzerland. Bishop Tissier de Mallerais has made a specialty of critically analyzing the Declaration of Religious Liberty of the Second Vatican Council.

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