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CAPITAL : Lettre ouverte solennelle des fidèles aux quatre évêques de la FSSPX

http://www.virgo-maria.org/articles/2006/VM-2006-10-10-A-00-Appel_aux_quatre_eveques_de_la_FSSPX.pdf


Qui et Pourquoi, depuis la mort de Mgr Lefebvre en 1991, a détourné la finalité surnaturelle de l’OPERATION-SURVIE des sacres de 1988, pour assigner à la FSSPX ce FAUX objectif prioritaire de la «ré-conciliation» avec la Rome conciliaire
(en fait la «ré-conciliarisation» de la FSSPX) ?

Qui a, depuis 2000, PROMU, et Pourquoi, le FAUX préalable de l’autorisation de la messe de Saint Pie V ?

Pourquoi n’a-t-on pas posé la VRAIE question du rétablissement du VRAI Sacerdoce de VRAIS prêtres, ordonnés par des Evêques VALIDEMENT sacrés selon le rite VALIDE des Saints Ordres ?

Qui a INVENTE, et POURQUOI, le faux préalable de la levée des «excommunications» ?

Pourquoi n’a-t-on pas posé la VRAIE question de l’abrogation de Pontificalis Romani INVALIDE de 1968 et du rétablissement du vrai rite de la consécration épiscopale VALIDE d’avant 1968?

A quoi servirait-il, en effet, de faire dire le VRAI rite de la messe par de FAUX prêtres ?

Serait-ce donc qu’après avoir obligé de VRAIS prêtres à dire une FAUSSE messe, l’on veuille désormais faire dire la messe du
VRAI rite par de FAUX prêtres ?

Serait-ce que l’on veuille «concilier» les VRAIS prêtres qui disent encore la VRAIE messe avec un clergé aussi INVALIDE que le
FAUX CLERGE ANGLICAN ?


Gaude, Maria Virgo, cunctas hæreses sola interemisti.

(Tractus Missæ Salve Sancta Parens)

mercredi 3 septembre 2008

Ce message peut être téléchargé au format PDF sur notre site http://www.virgo-maria.org/.

Mgr Fellay à Saint-Malo : « Nous vivons des temps apocalyptiques »

 

Depuis plusieurs mois, Mgr Fellay semble préparer les fidèles à des temps difficiles et à une révision des illusions suscitées par la Rome de Ratzinger et répandues par le réseau pro-ralliement au sein de la FSSPX. Au nom de l’apôtre Saint Jean et de Notre-Dame de La Salette, le rejet sans appel, par le successeur de Mgr Lefebvre, de la culpabilisation distillée par l’abbé Celier au sein de la FSSPX, lui-même relais des discours pro-‘Vatican II’ de Paul Airiau et d’Emile Poulat (Politica Hermetica) par la diabolisation de l’« apocalyptisme » (néologisme infâmant inventé par Paul Airiau). Mgr Fellay renoue avec Mgr Lefebvre. Son propos condamne indirectement les paroles de l’abbé Celier qui ironisait sur l’ « immobilisme de type providentialiste ».

Table des matières

1.      A St Malo, le sermon de Mgr Fellay revêt un caractère solennel 2

2.      Depuis 6 mois, les déclarations successives de Mgr Fellay progressent vers une prise de conscience des temps apocalyptiques qui caractérisent notre époque. 2

3.      Après Paris, Winona et The Angelus, Mgr Fellay, par son sermon de Saint-Malo alerte les fidèles sur le caractère apocalyptique de la période que nous vivons. 4

3.1.       Mgr Fellay dénonce l’Église éclipsée, en référence à La Salette. 4

3.2.       Mgr Fellay dénonce l’infiltration (‘ennemi de l’intérieur’) de l’Église dès le XIX° pour aboutir à l’instauration d’une ‘nouvelle religion’ 6

3.3.       Mgr Fellay s’obstine à appliquer le terme chrétien de ‘mystère’ à une réalité qui est pourtant très compréhensible et qui n’a rien d’un Mystère de la Foi 6

3.4.       Mgr Fellay décrit la ridicule « mise en scène théâtrale, emplie d’émotion » de Castrillon Hoyos et l’effarante duplicité romaine. 7

3.5.       Les véritables intentions de l’ultimatum de l’abbé Castrillon Hoyos : faire avaler à Mgr Fellay l’étape n°1 de l’engrenage fatal 8

3.6.       Mgr Fellay développe une critique acerbe de la Rome conciliaire de Benoît XVI-Ratzinger 9

3.7.       Avec Rome, selon Mgr Fellay, « il n’y a pas de place pour une négociation ». 9

3.8.       Mgr Fellay rejoint les analyses critiques de Ratzinger par Mgr Tissier : « la clef de la crise d’aujourd’hui : on ne veut plus de la croix (…) on ne veut plus du sacrifice ». 10

3.9.       La consigne pour la suite : « continuer, le temps qu’il faudra » et recourir à la Très Sainte Vierge. 10

4.      Le désaveu du camp des ‘prophètes du bonheur’ : les abbés de La Rocque, Celier et Lorans. 11

4.1.       Les propos irresponsables de l’abbé de La Rocque en mars 2007 sont désavoués par ceux de Mgr Fellay. 11

4.2.       L’argument spécieux de l’abbé Lorans de septembre 2006 est balayé par la réponse de Mgr Fellay. 13

4.3.       La problématique naturaliste (G.R.E.C. – Emile Poulat) de l’abbé Celier est condamnée par le sermon de Mgr Fellay  13

5.      Les réactions hostiles du G.R.E.C. au sermon de Saint-Malo de Mgr Fellay. 15

ANNEXE A - Texte du sermon de Mgr Fellay à Saint-Malo pour le 15 août 2008, 16

ANNEXE B - Editorial de l’abbé de La Rocque dans le bulletin du prieuré de la FSSPX à Toulouse (mars 2007) 22

1.   A St Malo, le sermon de Mgr Fellay revêt un caractère solennel

Ce sermon de Saint Malo a revêtu un caractère solennel, d’une part en raison de ses circonstances, le jour de la Fête de l’Assomption, pour le vœu de Louis XIII en France, dans la cité des corsaires et de l’université d’été de la FSSPX, car il s’agissait aussi de la première participation de Mgr Fellay à ces manifestations, mais plus encore car le sermon du 15 août vient s’inscrire dans une suite de prises de position publiques de Mgr Fellay qui manifestent, au fil des derniers mois, un approfondissement de sa part dans son analyse de la crise révolutionnaire que nous vivons, et qui infléchissent ses relations avec Rome dans le sens d’une distanciation qui commence à rejoindre la position de fermeté et de prise de distance de Mgr Lefebvre après les sacres de 1988.

2.   Depuis 6 mois, les déclarations successives de Mgr Fellay progressent vers une prise de conscience des temps apocalyptiques qui caractérisent notre époque

Rappelons la chronologie des prises de positions publiques de Mgr Fellay depuis six mois :

"rien n’a changé dans la volonté de Rome de poursuivre les orientations conciliaires, malgré quarante années de crise, malgré les couvents dépeuplés, les presbytères abandonnés, les églises vides. Les universités catholiques persistent dans leurs divagations, l’enseignement du catéchisme reste une inconnue" "la Fraternité Saint-Pie X ne peut pas « signer d’accord ». » " Sans désespérer, sans impatience, nous constatons que le temps d’un accord n’est pas encore venu"

« nous avons un Pape, mes bien chers frères, parfaitement libéral. Lorsqu’il va dans ce pays qui est fondé sur les principes maçonniques, c’est à dire d’une révolution, d’une rébellion contre Dieu. Eh bien il exprime son admiration, sa  fascination devant ce pays qui a décidé de donner la liberté à toutes les religions. Il va même jusqu’à condamner l’état confessionnel ! Et on le dit traditionnel ! »

« nous allons devoir traverser des temps difficiles »

« Oui, ces autorités romaines font une œuvre de déchristianisation diamétralement opposée à ces règles de Notre-Seigneur Jésus-Christ. Qu’elles le veuillent ou non. Pourquoi ? Parce qu’elles adhèrent à des principes libéraux modernistes que l’Église a dénoncés depuis deux siècles. Elles n’ont qu’à lire les encycliques des papes précédents. ». Et la voie imposée par Rome est qualifiée de « voie de mort ».

Mgr Lefebvre « dirait exactement ce qu’il a dit en 1988. Rien n’a changé. » « La situation va probablement empirer, mais il est à peu près impossible de prévoir jusqu’où. Nous pourrions en arriver à une situation politique aussi bien qu’économique des plus dramatiques. »

« nous vivons des temps apocalyptiques », « ce que nous vivons correspond à ce qui est décrit dans ce livre de l’Écriture Sainte qu’est l’Apocalypse. » « ce que nous vivons n’est pas normal », « nous sommes dans une période où tout est bouleversé, où on attaque jusqu’aux principes les plus profonds ». C’est une période invraisemblable. » « inconcevable ce que nous vivons ».

Le successeur de Mgr Lefebvre revient et développe la citation de La Salette qu’il avait faite à Winona :

« Notre Dame de la Salette a annoncé une époque terrible pour l’ Église. » « Elle annonçait une période terrible pour l’Église, jusqu’à déclarer : « Rome perdra la foi ». Elle affirmait : « L’Église sera éclipsée. Rome deviendra le siège de l’Antéchrist ». Des paroles extrêmement fortes ! » « Y a-t-il depuis lors une époque où ces choses se vérifient d’une manière plus précise que la nôtre ? Depuis La Salette jusqu’à aujourd’hui, ne sont-ce pas ces 40 dernières années qui sont les plus proches de cette description ? » « Cela durera le temps que cela durera, mes bien chers frères ».

Nous constatons depuis le premier « non » à la nouvelle prière du Vendredi Saint de février, une évolution vers une dénonciation de plus en plus forte et de plus en plus développée du caractère dramatique et historique de notre époque, lue à travers les paroles de Notre Dame à La Salette, comme la phase préparatoire aux évènements dramatiques qui sont annoncés comme le châtiment de l’humanité pour ses péchés et pour provoquer sa conversion.

3.   Après Paris, Winona et The Angelus, Mgr Fellay, par son sermon de Saint-Malo alerte les fidèles sur le caractère apocalyptique de la période que nous vivons

D’emblée Mgr Fellay a souligné la gravité exceptionnelle des événements de notre époque :

« nous vivons des temps apocalyptiques, non pas pour nous complaire dans le fantastique, mais tout simplement parce que ce que nous vivons correspond à ce qui est décrit dans ce livre de l’Écriture Sainte qu’est l’Apocalypse. » et encore « c’est une réalité ! Et on n’a pas le droit de faire jouer la foi contre la réalité. Si c’est réel, c’est réel ! ».

3.1.            Mgr Fellay dénonce l’Église éclipsée, en référence à La Salette

Se démarquant de Verrua et de l’abbé Belmont qui dénigrent ou interdisent toute étude sur le Secret de La Salette, comme de la camarilla du ralliement qui veille à entretenir un « cordon de sécurité » dans les médias sous son contrôle pour empêcher l’irruption de ces information entre les mains des fidèles, Mgr Fellay en prend le contre-pied en se référant à la récente découverte des textes des premiers messages envoyés par les voyants au Pape Pie IX.

« Depuis quelques années, précisément depuis le 3 octobre 1999, on a retrouvé les manuscrits originaux de Mélanie et ceux de Maximin. Ils étaient dans les archives et ils sont encore dans les archives du Saint Office que l’on appelle aujourd’hui la Congrégation pour la doctrine de la foi. On retrouve là toutes les communications, celles de Mélanie qui envoie au pape ce que la Sainte Vierge lui a dit, le célèbre Secret de La Salette. Nous avons également les textes de Maximin qui lui aussi a reçu des secrets de la part de Notre Dame. Ils sont tous consignés, et ils ont été publiés à une période relativement récente » Mgr Fellay

Cette publication de l’abbé Laurentin et de Michel Corteville communique les éléments principaux de la thèse de doctorat (1104 pages) soutenue par Corteville à l’Angelicum à Rome.

Cette thèse de doctorat ‘La grande nouvelle des bergers de La Salette’ vient d’être publiée chez Téqui en deux tomes : tome I (2001) et tome II (juillet 2008). L’ « abbé »[2] Corteville avait révélé sa découverte dans un entretien (revue ‘Chrétiens magazines’) à l’abbé Laurentin, le 15 mars 2002.

Très curieusement les deux tomes de la thèse de Michel Corteville sont totalement introuvables à la vente que ce soit en neuf ou en occasion. Cela est d’autant plus révélateur pour le tome II qui est sorti en juillet 2008. Moins de deux mois plus tard, il est déjà épuisé. Faut-il croire que certaines personnes cherchent à tout prix à obtenir le silence sur cette thèse de doctorat et procèdent à des achats massifs des tomes dès leur sortie ? La technique est connue et ne serait pas nouvelle.

Il est vrai que les textes et les faits qu’apporte Michel Corteville dérangent beaucoup. Nous allons y revenir et nous ne pouvons qu’inciter les lecteurs à se mettre au travail, à étudier pour certains, à numériser les textes pour d’autres, et pour tous à explorer cette voie.

L’abbé Bourmaud[3] (FSSPX) avait déjà rendu compte de cette publication dans un article[4] de juillet-décembre 2003 pour le compte du District d’Asie de la FSSPX.

« « Et que disait la Sainte Vierge à La Salette ? Elle annonçait une période terrible pour l’Église, jusqu’à déclarer : « Rome perdra la foi ». Elle affirmait : « L’Église sera éclipsée. Rome deviendra le siège de l’Antéchrist ». Des paroles extrêmement fortes ! Il y a aussi des reproches très sévères envers le clergé. » Mgr Fellay

Mgr Fellay applique ces paroles aux années 1968-2008 que nous vivons :

« Y a-t-il depuis lors une époque où ces choses se vérifient d’une manière plus précise que la nôtre ? Depuis La Salette jusqu’à aujourd’hui, ne sont-ce pas ces 40 dernières années qui sont les plus proches de cette description ? »

Ce constat de l’éclipse de l’Église, dont Mgr Fellay commence semble-t-il à prendre conscience depuis plusieurs mois, évoque l’occultation progressive d’un corps, celui de l’Église catholique, masqué par un autre corps étranger, qui en annule les effets bienfaisants pour les âmes et finit par le masquer de telle manière qu’il arrive une période où elle n’est plus visible.

« nous assistons à l’apparition d’une nouvelle Église, une Église qui se prétend catholique, mais qui n’a plus rien de catholique. Elle a ses rites, ses lois, sa bible, sa manière de faire, mais ce n’est plus ce que l’Église a enseigné depuis des siècles. Cette Église nouvelle nous l’appelons conciliaire, ou plutôt c’est elle-même qui se fait appeler ainsi. »

Cette métaphore de l’éclipse, qui est très riche de sens, va être ensuite appliquée par Mgr Fellay à la situation présente pour tenter d’en donner l’explication.

« ce corps étranger qui propage autre chose que la foi catholique, qui veut être l’ami de toutes les religions, qui prétend qu’on peut se sauver dans toutes les religions, que le Saint-Esprit utilise comme moyen de salut toutes les religions. Tout cela est faux, cela n’a jamais été l’enseignement de l’Église ! Nous avons aujourd’hui une Église qui promeut ce qui a été condamné il y a moins de 50 ans »

« nous devons nous détacher, nous séparer, nous opposer à un corps étranger, un corps nouveau qui se veut lui-même nouveau, qui s’est propagé pendant 40 ans, et qui porte des fruits de mort. »

Première conséquence pour Mgr Fellay, cette occultation progressive met le doigt sur l’infiltration et le développement progressif au sein du clergé conciliaire de ce corps étranger.

Mais malheureusement Mgr Fellay continue à ignorer les conséquences de l’instauration le 18 juin 1968 du nouveau rite conciliaire de consécration épiscopale, rendu volontairement invalide pour complaire – par « œcuménisme » - aux « observateurs », réformateurs liturgiques anglicans et protestants, nouveau rite conciliaire invalide qui rend parfaitement compte de l’extinction progressive et biologique des lignées épiscopales au sein de l’Église, par l’instauration dans chaque cas, d’une fausse lignée de remplacement.

Quarante ans après la promulgation de Pontificalis Romani le 18 juin 1968, la quasi-totalité des lignées épiscopales de l’Eglise ont été remplacées par des lignées épiscopales invalides issues de ce nouveau rite « œcuménique » conciliaire. Le mécanisme progressif de l’éclipse fonctionne à plein, et l’« éclipse » est aujourd’hui presque totale.

Malheureusement, égaré par la fausse « démonstration » (cf. www.rore-sanctifica.org) du Père Pierre-Marie de Kergorlay (Avrillé), le successeur de Mgr Lefebvre reste aveuglé sur cette question capitale.

3.2.             Mgr Fellay dénonce l’infiltration (‘ennemi de l’intérieur’) de l’Église dès le XIX° pour aboutir à l’instauration d’une ‘nouvelle religion’

Cette infiltration par un ‘ennemi de l’intérieur’ a été combattue victorieusement par le Pape Saint Pie X ! Mgr Fellay le souligne :

« je vous conseille beaucoup de relire l’encyclique de Pie XII Humani Generis sur les erreurs modernes. C’est la dernière grande condamnation des erreurs dans l’Église. Elle ressemble un peu à Pascendi de saint Pie X qui condamnait le modernisme, mais saint Pie X avait réussi à l’époque à neutraliser l’ennemi. Il disait bien que cet ennemi était à l’intérieur. Déjà au début du XXe siècle, il dénonçait l’ennemi de l’Église comme travaillant à l’intérieur de l’Église. Eh bien ! ce travail de sape a continué »

Mgr Fellay désigne les infiltrés, propagateurs de l’erreur au sommet de l’église conciliaire.

Sous le Pape Léon XIII, le secrétaire d’Etat, le cardinal Rampolla del Tindarro, était déjà un infiltré, agent gnostique, membre de la société secrète illuministe et Rose+Croix : l’O.T.O. (Ordo Templi Orientis), et il travaillait habilement et efficacement à la reconnaissance par Léon XIII et l’Église catholique de la prétendue validité des Ordres Anglicans et du prétendu pouvoir sacrificiel du « Sacerdoce Anglican ».

La différence fondamentale, est qu’aujourd’hui la structure cléricale de l’Église a été presqu’entièrement éclipsée par une nouvelle structure qui en a conservé les fonctions, en les occupant une à une par des intrus.

« ce poison qui n’est pas l’esprit de l’Église catholique. Le malheur est que, jusque dans les plus hautes sphères du gouvernement de l’Église, on trouve les propagateurs de l’erreur. »

« C’est une confusion invraisemblable »

« Cette révolution dans l’Église a causé plus de dommages à l’Église que les guerres, les persécutions »

« Paul VI, qui juste après Jean XXIII a mis en place cette nouvelle religion »

Jean-Paul II « à la fin de sa vie déplorera une ‘apostasie silencieuse’ (…) c’est pourtant lui qui a causé le désastre sans nom d’Assise »

3.3.            Mgr Fellay s’obstine à appliquer le terme chrétien de ‘mystère’ à une réalité qui est pourtant très compréhensible et qui n’a rien d’un Mystère de la Foi

Mgr Fellay emploie le terme ‘mystère’ pour un sujet qui relève de l’étude, telle que l’on menée les plus grands auteurs anti-libéraux. Son usage dans un tel contexte est inapproprié :

« nous touchons là à un mystère. Le mystère est une vérité qui nous dépasse, c’est une réalité que nous pouvons constater, mais dont nous n’avons pas la clef explicative. »

Cette « clef explicative », Mgr Fellay ne pourra la découvrir qu’à l’issue d’un travail continu d’enquête historique et liturgique minutieux, méthodique et rigoureux (cf. www.rore-sanctifica.org) sur le mouvement Anglican et ses intrigues depuis 1830.

Or, comme le souligne le dernier communiqué de rore-sanctifica.org[5] :

« Ce survol de presque l’ensemble du XIX° siècle nous a paru nécessaire, tant la connaissance de l’Anglicanisme est faible pour ne pas dire totalement inexistante parmi les catholiques français.

Il est vrai que le silence total que les clercs de la Tradition catholique se sont acharnés à maintenir de façon obstinée sur le sujet depuis 40 ans est le facteur principal de cette ignorance crasse. »

« Cette totale méconnaissance du sujet a eu pour effet d’exposer les catholiques aux manipulations de Vatican II, les causes véritables étant gardées hors de leur portée, et par conséquent l’étude de la révolution liturgique des Ordres et des racines véritables de l’œcuménisme conciliaire a été ainsi gelée pendant plus de 37 ans. »

3.4.             Mgr Fellay décrit la ridicule « mise en scène théâtrale, emplie d’émotion » de Castrillon Hoyos et l’effarante duplicité romaine

Mgr Fellay désigne bien la mascarade du Vatican de début juin du terme d’‘ultimatum’ :

« c’est une chose bizarre que cet ultimatum »

Brisant le secret dont il a jusqu’à présent entouré ces réunions à Rome, Mgr Fellay renoue (enfin !) avec la transparence de Mgr Lefebvre qui informait les fidèles de ce qui se passait réellement dans les rapports avec des autorités romaines avec lui.

Et que découvrons-nous ? Une mise en scène grotesque de l’abbé Castrillon Hoyos, et indigne d’un ecclésiastique catholique, ce qui montre au passage combien cette fausse cléricature de l’équipe de Benoît XVI-Ratzinger est une usurpatrice :

« Donc j’ai été convoqué à Rome, et là on m’a remis une feuille écrite. Etaient présents à cette réunion qui se tenait dans les bureaux de la Commission Ecclesia Dei (…), étaient donc là le cardinal, le vice-président de la commission Mgr Perl, le secrétaire Mgr Marini et le secrétaire personnel du cardinal. J’étais accompagné de M. l’abbé Nély. »

« On nous remet une note écrite, et le cardinal me demande de la lire devant tout le monde. Dans cette lettre qui ressemble vraiment à un ultimatum, il est dit en substance : « Jusqu’ici j’ai affirmé que vous n’étiez pas schismatiques, mais désormais je ne pourrai plus le dire. Aujourd’hui il faut que vous acceptiez les conditions claires que nous allons vous imposer ». Après avoir lu, j’ai demandé au cardinal quelles étaient ces conditions claires, parce qu’elles n’étaient pas écrites. Et le cardinal ne m’a absolument rien répondu. »

« Alors en quoi consiste l’ultimatum, quel est son objet ? A la sortie de cette entrevue, je disais à M. l’abbé Nély que j’étais très frustré parce que j’avais assisté à une mise en scène théâtrale, emplie d’émotion, où le cardinal déclarait : « C’est fini ! Je convoque une conférence de presse. J’arrête tout !»

Ainsi dévoilées sur la place publique, les ridicules mascarades de Castrillon Hoyos, son organisation théâtrale, sa mise en demeure, ses acolytes, tout discrédite ce prélat, pseudo-« évêque » de l’abbé apostat Ratzinger-Benoît XVI, qui apparaît pour ce qu’il est dans sa nature profonde : un intriguant et un manipulateur sans scrupules qui se moque du salut des âmes comme de sa première soutane.

« C’est fini ! J’arrête tout ! » s’exclame le comédien.

Soit ! Qu’il le fasse ! Aussitôt ses manigances cesseront de distraire et satisferont les clercs et les fidèles qui réclament que l’on tire le rideau sur cette mauvaise pièce.

Par une ironie de situation qui mérite d’être soulignée, et que Mgr Fellay nous livre, l’abbé Castrillon Hoyos (l’ex « ami très précieux » de Flavigny en fin 2007- sic) se serait retrouvé dans la situation de l’arroseur arrosé : ayant fait venir Mgr Fellay pour lui faire lire un texte, ce serait finalement Hoyos décontenancé devant Mgr Fellay qui aurait fini par se plier à ses demandes en lui lisant un autre texte que ce dernier lui demande de lire. Ce comique de situation par retournement est digne d’un film de Chaplin ou de Buster Keaton, avec l’abbé Castrillon Hoyos devenu Grosjean comme devant.

Au passage Mgr Fellay arrache publiquement le masque de Castrillon Hoyos et en révèle la duplicité sans bornes :

« à ce moment-là, presque à voix basse, il a répondu : « Si vous pensez en conscience que vous devez dire cela à vos fidèles, faites-le ! Mais vous devez respecter la personne du pape » »

Ainsi pour l’abbé Hoyos, il faut que Mgr Fellay mente en interne aux fidèles de la Fraternité, l’important étant qu’il tienne un discours en externe qui lui permette de poursuivre son « processus » vers le ralliement. Un tel aveu de fourberie, de la part du bras droit de Benoît-Ratzinger illustre l’absence totale de moralité et de conscience chrétienne parmi ces clercs dévoyés.

Cerise sur le gâteau si l’on peut dire, la rédaction bâclée du texte des cinq points de l’ultimatum s’explique par le délai de trente minutes pendant lequel il fut jeté sur le papier tel un rapide brouillon, dans les locaux de la Commission Ecclesia dei, alors que l’abbé Nelly, venu le solliciter, attendait dans le couloir.

Après la déroute sans précédent de la diplomatie vaticane que nous avions présentée en fin juin 2008, nous assistons désormais, par ces confidences de Mgr Fellay, au spectacle des pieds nickelés en soutane de la hiérarchie vaticane, tout affairés à rédiger rapidement dans un mauvais français, des conditions grotesques, ce qui donnerait matière à une pièce à l’humour féroce d’un auteur de boulevard.

3.5.             Les véritables intentions de l’ultimatum de l’abbé Castrillon Hoyos : faire avaler à Mgr Fellay l’étape n°1 de l’engrenage fatal

C’est Arnaud Dumouche, un jeune théologien belge laïc qui dirige le site Docteur Angélique et qui mène un travail important et sérieux de publication des œuvres de Saint Thomas d’Aquin, qui a dévoilé le plan du Vatican. Un plan en quatre points :

« Avec les intégristes de Mgr Lefebvre, les papes ont entrepris une démarche vers l'unité qui est possible et envisageable car la théologie ne diffère souvent qu'en apparence.

Mais on procède d'abord:
1° Par un acte d'humilité: reconnaissance des manques à la charité mutuels.
2° Levée des excommunications.
3° Communication et dialogue.
prises de positions communes.


Avec les orthodoxes, on en est à 3°.
Avec les intégristes, à 1°.


avec les luthériens, c'est différent: il y a de vrais soucis doctrinaux
. »[6]

Ainsi la mascarade de Castrillon Hoyos dans les bureaux de la commission Ecclesia Dei avait pour but d’obtenir de Mgr Fellay un acte d’ « humilité », en l’intimidant et en le ‘faisant craquer’ afin qu’il se soumette et cesse toute critique des dirigeants romains.

Ensuite, le voyage de septembre de Benoît XVI-Raztinger en France devait sans doute coïncider avec la levée du décret d’excommunication (étape n°2), permettant ensuite à Rome d’embourber Mgr Fellay dans un « dialogue » au sein duquel il serait exigé de lui des prises de position communes Rome-FSSPX de plus en plus contraignantes, qui l’enfermeraient progressivement dans une position de soumission, lui enlevant progressivement tout droit de critique.

Ligoté par ses déclarations communes avec la Rome des antichrists, Mgr Fellay serait alors prisonnier et les temps seraient mûrs pour que Rome n’ait plus qu’à le contraindre à apposer sa signature qui donnerait aux antichrists le contrôle des biens de la FSSPX et la maîtrise totale de l’œuvre de Mgr Lefebvre.

Par sa réaction salutaire de rejet, Mgr Fellay vient de déjouer cette première tentative piégée.

Et la genèse des cinq points de l’« ultimatum » vient de ce programme méthodique

3.6.             Mgr Fellay développe une critique acerbe de la Rome conciliaire de Benoît XVI-Ratzinger

Revenant sur sa dénonciation de Benoît XVI-Ratzinger le 1er juin 2008 à Saint Nicolas du Chardonnet, Mgr Fellay justifie sa critique et réaffirme son constat de parfait libéralisme du chef de l’église conciliaire :

« Si on considère comme une injure de dire qu’il est parfaitement libéral, juste après un voyage aux États-Unis où il n’a fait que louer l’État américain en déclarant que la liberté de toutes les religions était magnifique. Vraiment on ne peut pas trouver de déclaration plus libérale que celle-là. Je ne vois pas ce qu’il y a d’injurieux dans mes paroles. »

Il souligne aussi combien le troisième point de l’ultimatum, celui qui est certainement le plus piégé, était destiné à le bâillonner :

« Le troisième point est plus sensible, parce qu’on me demande de ne pas m’ériger « en magistère au-dessus du pape et de ne pas poser la Fraternité en contraposition à l’Église ». Là aussi cela veut tout dire et cela ne veut rien dire. Avec cette phrase là, chaque fois que nous poserons une objection, on nous dira : « Vous vous mettez au-dessus du pape ». C’est bien ce point qui fait comprendre que Rome n’est pas du tout d’accord avec le fait que nous osions dire quelque chose contre le concile. »

Mgr Fellay visiblement refuse sa confiance aux autorités romaines.

Prenant désormais de plus en plus ses distances avec la Rome de Benoît XVI-Ratzinger, Mgr Fellay rappelle la contradiction complète entre la Rome moderniste et celle qui l’a précédée jusqu’à Pie XII :

« Ce n’est pas nous qui nous érigeons au-dessus du pape, ce sont les papes du passé qui ont canonisé un certain nombre de propositions, qui les ont définies dogmatiquement. Ces propositions ne peuvent plus être changées. Un dogme est irréfragable. Donc ce n’est pas nous qui nous érigeons en juges. »

« Nous avons 20 siècles d’enseignement de la doctrine de l’Église. »

3.7.             Avec Rome, selon Mgr Fellay, « il n’y a pas de place pour une négociation »

Désormais, après trois ans de pseudo-pontificat de Benoît XVI-Ratzinger, Mgr Fellay se doit, devant l’évidence des faits, de reconnaître que le faux prétendu traditionalisme de l’abbé apostat Bavarois n’est qu’un leurre et qu’en réalité les maîtres de la Rome moderniste sont viscéralement attachés à la révolution de Vatican II :

« Pour les autorités romaines, il va de soi que l’ambiance dans laquelle circulerait cette voiture ou naviguerait ce bateau, c’est l’ambiance doctrinale de Vatican II. Pour elles, il est absolument évident qu’il n’y a pas de remise en cause des nouveautés de Vatican II, et c’est précisément là le point crucial »

Et il rejette toute négociation, et jusqu’au terme en lui-même :

« Quand on voit d’une manière si claire ce qui se passe dans l’Église - c’est le Bon Dieu qui nous donne cette grâce -, il n’y a pas de place pour une négociation. D’ailleurs je n’aime pas ce terme, il est faux. Nous ne sommes pas en négociation avec Rome.»

3.8.             Mgr Fellay rejoint les analyses critiques de Ratzinger par Mgr Tissier : « la clef de la crise d’aujourd’hui : on ne veut plus de la croix (…) on ne veut plus du sacrifice »

Désormais Mgr Fellay s’inscrit plutôt dans la ligne de la conférence de Mgr Tissier de Mallerais à Paris du 11 novembre 2008, en soulignant l’importance du sacrifice expiatoire de Notre Seigneur Jésus-Christ attaqué par les modernistes, dont Ratzinger :

« C’est la clef de la crise d’aujourd’hui : on ne veut plus de la croix, on ne veut plus de la souffrance, on ne veut plus du péché, on ne veut plus du sacrifice. On peut dire que la solution de cette crise, elle est là ! C’est pourquoi nous insistons tellement sur la messe, parce que la messe est l’expression incarnée de cette foi : le salut passe par la croix, il passe par le Sacrifice de Notre Seigneur, il passe par le prêtre. La crise que nous vivons est une crise du sacerdoce. »

Neuf mois après cette analyse implacable des écrits de l’abbé apostat Ratzinger-Benoît XVI  par Mgr Tissier, et alors qu’aucune réfutation ne lui a été apportée, les principaux thèmes de cette conférence ont diffusé au sein de la FSSPX.

Rappelons que les infiltrés avaient tout organisé pour bloquer la diffusion de cette conférence de l’évêque français et c’est seulement par le site VM qu’elle fut connue.

Depuis cette conférence a fait du chemin… elle suscita l’ire de l’abbé Laguérie contre Mgr Tissier de Mallerais et, corrélativement contre l’abbé Chautard, en janvier 2008.

3.9.             La consigne pour la suite : « continuer, le temps qu’il faudra » et recourir à la Très Sainte Vierge

Après avoir établi ce constat terrible, apocalyptique, sur l’époque que nous vivons, Mgr Fellay invite les fidèles et les clercs à s’en remettre à la Nouvelle Eve, celle dont il est dit qu’elle écrasera la « tête du serpent » :

« Si vous êtes ici aujourd’hui, c’est bien que le Bon Dieu vous soutient dans cette foi, il vous maintient dans la foi catholique, dans cette vie catholique qui continue malgré tout, malgré les épreuves. »

« Nous recourrons donc à la Très Sainte Vierge. Aujourd’hui dans l’une des antiennes, on la salue comme celle qui écrase toutes les hérésies. On la célèbre : « Bienheureuse êtes-vous, vous qui avez écrasé toutes les hérésies ».

« Demandons à la Sainte Vierge d’augmenter cette proportion, cette proportion d’amour et d’aversion contre tout ce qui s’oppose à Dieu, à son règne, au salut des âmes. Demandons à Notre Dame cette protection particulière, gagnons-la cette protection par une dévotion spéciale. Essayons de grandir dans l’intimité avec le Cœur Immaculé de Marie. »

« Que Notre Dame soit vraiment notre mère tous les jours »

Mgr Fellay prépare donc ceux qui l’écoutent à la perspective de la transmission de la Foi aux générations futures, ce qui est dans la mission d’un évêque.

« Que nous vivions ensuite vraiment comme ses enfants. Alors oui, nous assurerons notre salut et par là même la continuation de la Tradition de la foi de l’Église, à travers l’espace et le temps, pour les générations futures. »

Cette confiance et cette dévotion envers la Très Sainte Vierge Marie n’est certainement pas partagé par l’abbé Celier[7] – l’admirateur du rockeur sataniste drogué Jim Morrisson - qui ne parle jamais de la Très Sainte Vierge Marie dans ses écrits. Elle est totalement absente de son livre pro-ralliement « Benoît XVI et les traditionnalistes » de 2007.

Et l’on peut deviner qu’à l’opposé de Mgr Fellay, l’abbé Celier ne proclame pas les louanges de la Très Sainte Vierge Marie et du secret qu’elle révéla, lorsqu’il se rend dans sa propriété à Corps, au pied de La Salette.

4.  Le désaveu du camp des ‘prophètes du bonheur’ : les abbés de La Rocque, Celier et Lorans

Désormais le silence sans précédent, au lendemain du 15 août 2008, d’Ennemond, le porte-parole officieux de l’abbé Celier et de Suresnes  sur le Forum Catholique, s’explique très bien : devant un tel réquisitoire de la Rome conciliaire et une telle mise en garde des fidèles et des clercs du caractère apocalyptique de la période que nous vivons, et des difficultés qui vont aller grandissantes, la petite camarilla du ralliement qui fréquente le G.R.E.C. s’est trouvée dans le plus grand embarras.

Au silence de plus de 10 jours sur le sermon de Mgr Fellay a succédé la publication sans commentaires, par l’abbé Lorans sur Dici.org, comme si l’ordre de publication lui avait été imposé à son corps défendant.

La Porte Latine, aux mains de l’abbé Celier, s’est contentée de pointer par un lien sur le site Dici, sans vouloir recopier le sermon.

Le site de Suresnes avait procédé ainsi après avoir publié puis censuré le sermon de Mgr de Galarreta, puis rétabli par un lien avant de le censurer définitivement dans la torpeur estivale du mois d’août.

4.1.             Les propos irresponsables de l’abbé de La Rocque en mars 2007 sont désavoués par ceux de Mgr Fellay

Compère du moderniste infiltré, l’abbé Celier, mis en cause par VM pour son ‘invention’ du ‘rite de La Rocque’ en janvier 2007, l’abbé de La Rocque est resté plusieurs semaines sans réagir, n’ayant aucun argument liturgique et théologique à opposer au dossier accablant de VM qui montrait tout le modernisme de son projet.

Puis en mars 2007 est arrivée une feuille de l’abbé de La Rocque, l’éditorial de son bulletin du prieuré de Toulouse qui n’ était qu’une attaque ad hominem contre ceux qu’ils qualifiaient dans sa rage et dans son impuissance de « chantres de malheur », de « chantres de l’Église éclipsée ». VM s’était abstenu de répondre à des propos aussi irresponsables.

Un an plus tard, c’est de la bouche même de Mgr Fellay, rendu à l’évidence du caractère apocalyptique de notre époque, que tombent les paroles qui remettent l’abbé de La Rocque en face des réalités et le désavouent.

Alors que Mgr Fellay constate le caractère apocalyptique des temps que nous vivons :

« nous vivons des temps apocalyptiques, non pas pour nous complaire dans le fantastique, mais tout simplement parce que ce que nous vivons correspond à ce qui est décrit dans ce livre de l’Écriture Sainte qu’est l’Apocalypse. » Mgr Fellay

l’abbé de La Rocque - reprenant sans le citer les termes du célèbre discours de Jean XXIII ouvrant le concile Vatican II - ironise sur ce qu’il appelle les « chantres de malheur » :

« J'ENTENDS DES CHANTRES DE MALHEUR...

Le fait est certes rare, mais j'entends parfois monter l'écho lointain des chantres de malheur. Ballottés du "rien ne va plus" au "tout est foutu", ces ambassadeurs du catastrophisme ne réagissent à leur malheur qu'en répandant leur aigreur. » Abbé de La Rocque

Quand Mgr Fellay ne fait que constater l’évidence du bouleversement et de l’attaque sans précédent contre la Foi, contre l’Église :

« ce que nous vivons - au niveau de la société humaine et de l’Église – n’est pas normal, sort complètement de l’habituel et de l’ordinaire. Nous sommes vraiment dans une période où tout est bouleversé, où on attaque jusqu’aux principes les plus profonds. C’est une période invraisemblable. On voudrait pouvoir dire que cela ne peut pas être, que cela ne doit pas exister. Cependant c’est ce que nous vivons, c’est une réalité ! Et on n’a pas le droit de faire jouer la foi contre la réalité. Si c’est réel, c’est réel ! » Mgr Fellay

l’abbé de La Rocque se moque des « lèvres chagrines » et des « dramatiques mélopées » :

« Quel est donc le ton de ces dramatiques mélopées, lorsqu'elles sont déclinées sur la thématique du sacré ? Leur creuset est évidemment la crise de l'Église - hélas combien réelle. Mais sur ces lèvres chagrines, tout se dramatise. » Abbé de La Rocque

Alors que Mgr Fellay fait siennes les paroles de la Très Sainte Vierge Marie à La Salette sur l’Église éclipsée :

« que disait la Sainte Vierge à La Salette ? Elle annonçait une période terrible pour l’Église, jusqu’à déclarer : « Rome perdra la foi ». Elle affirmait : « L’Église sera éclipsée. Rome deviendra le siège de l’Antéchrist ». Des paroles extrêmement fortes ! » Mgr Fellay

l’abbé de La Rocque qualifie désormais « les chantres de malheur » de « chantres de l’Église éclipsée » en disqualifiant moralement les auteurs de propos de cette nature, et en leur prêtant un égocentrisme et un narcissisme sans limites :

« Reste à savoir comment secourir ces chantres de l'Église éclipsée. Commençons par remarquer ceci : curieusement, ces tristes mélodies multiplient leurs couplets, mais n'avouent jamais leur refrain. Ce dernier ne compte que deux mots : « sauf moi ! ». Tout est foutu sauf moi, tous se trompent sauf moi, tous ne sont que des méchants sauf moi... » Abbé de La Rocque

Un abbé qui tient des propos aussi irresponsables par rapport à la gravité de la crise qui secoue l’Église et contre laquelle la FSSPX essaie, au péril de sa disparition, de lutter, est-il réellement capable de diriger l’important prieuré de Nantes et les âmes qui y cherchent le salut ?

Est-il capable de diriger, avec son compère l’abbé Celier, un organe de communication de la FSSPX, tel que la Lettre à nos frères prêtres ?

4.2.             L’argument spécieux de l’abbé Lorans de septembre 2006 est balayé par la réponse de Mgr Fellay

Le 27 septembre 2006, à la Mutualité à Paris, l’abbé Lorans interrogeait[8] publiquement l’abbé de Cacqueray en lui faisant valoir que Ratzinger est âgé et que c’était le moment où jamais pour la FSSPX de signer.

Voilà aujourd’hui, deux ans plus tard, ce que répond Mgr Fellay à cet argument spécieux développé par l’abbé Lorans devant les fidèles :

« On nous déclare : « Vous savez, aujourd’hui le pape vous veut du bien, mais qui viendra après lui ? On n’en sait rien ! Donc c’est maintenant le moment ou jamais où vous devez accepter ». J’ai répondu au cardinal qui me tenait ce discours : « Eminence, je crois au Saint Esprit. Si le Saint Esprit est capable d’éclairer ce pape, il pourra aussi éclairer le suivant ». Et si lui nous veut du bien, peut-être que le prochain pape nous voudra encore plus de bien. Encore une fois, on ne peut pas discuter sur la foi, on n’a pas le droit de trafiquer la foi. »

La réponse[9] de Mgr Fellay est placée sur le plan surnaturel de la protection du Saint-Esprit, là où l’abbé Lorans bâtissait sur le terrain mesquin de la politique et des manœuvres ecclésiastiques.

Un abbé qui a un tel goût de l’intrigue politique ecclésiastique tel que l’abbé Lorans et qui fréquente assidument le G.R.E.C., peut-il diriger la communication de la FSSPX ? En particulier Dici.org, Nouvelles de Chrétienté et une émission de Radio Courtoisie ?

Est-il bien prudent que l’abbé Lorans exerce ainsi une responsabilité de communication dans la FSSPX ?

4.3.             La problématique naturaliste (G.R.E.C. – Emile Poulat) de l’abbé Celier est condamnée par le sermon de Mgr Fellay

En se moquant de l’ « immobilisme de type providentialiste », l’abbé Celier se moque de la position qui est aujourd’hui celle de Mgr Fellay qui se réfère au secret de La Salette.

Nous reproduisons ici notre commentaire sur l’abbé Celier en date du 5 juin 2008, il est plus que jamais d’actualité :

Nous avons montré que, dans son livre ‘Benoît XVI et les traditionalistes’, l’abbé Grégoire Celier, l’Initiateur[3] des jeunes au ‘dieu mortel’ de l’apostasie, le nouveau théologien[4] hygiéniste’ IUT Bac+2[5] de la FSSPX, amateur spécialiste du rockeur sataniste drogué Jim Morrison[6], le propagandiste « officiel »[7] du ralliement de la FSSPX à l’abbé apostat Ratzinger, s’attache à discréditer l’attente d’une solution providentielle pour sortir de la ruine actuelle de l’Église, et qu’il nie que la situation actuelle puisse avoir quelque rapport avec ce qu’annonce l’Apocalypse, tout comme dans son ouvrage ‘L’avenir d’une illusion’ (1993), il tourne en dérision l’explication de la ruine de l’Église par l’action de la maçonnerie et d’un complot ou d’une conjuration, menés de longue date, visant à détruire l’Église catholique.

Nous l’avions publié dans les points suivants de notre message VM[8] du 15 juin 2007 :

Thèse n°1 - Négation par l’abbé Celier du sens surnaturel et apocalyptique de la situation présente

« Les décennies qui viennent vont donc nous faire assister en direct à un phénomène historique à la fois ordinaire dans son fond et inédit pour son objet concret. L'Église va, en effet, avaler le gros morceau qu'est le Concile avec ses conséquences, le digérer. À mon avis, il existe dans cette réforme conciliaire des nourritures absolument inassimilables par l'Église, qui mettent en péril la cohérence de sa doctrine et de sa vie. Je pense que l'Église va procéder avec ces parties inassimilables comme on le fait avec les déchets nucléaires : on les coule dans une gangue de béton étanche, puis on les enterre profondément et à l'écart, afin qu'ils ne fassent de mal à personne. Pour le reste de ce qui s'est dit et fait depuis quarante ans, après avoir été purgé de son mauvais esprit, cela va prendre place dans une nouvelle synthèse ancrée dans la tradition, ce qui permettra à l'Église de retrouver une nouvelle jeunesse missionnaire. Oui, je crois que cela va se passer ainsi. »

 « Ce que je crois utile de faire, c’est de montrer qu’un tel processus de restauration progressive de la foi est possible, et des maintenant, et sans provoquer une nouvelle révolution violente, et avec les hommes d’aujourd’hui. » p 212

Thèse n°3 - Elimination par l’abbé Celier de la responsabilité historique des ennemis de l’Église dans la Révolution contre l’Église

Face à la réflexion d’Olivier Pichon (« La rhétorique du complot universel et tout-puissant qui fleurit dans des cercles proches de la Fraternité Saint-Pie X participe de cette mentalité qui semble malsaine. »), l’abbé Celier répond :

« Il est difficile, dans le fracas de la bataille, de ne pas excéder en telle ou telle chose. Il peut nous arriver parfois de chercher la petite bête, de pinailler sur ce qui n’en vaut pas la peine : c’est humain. » p 237

« « On rejoint l’esprit manichéen en assurant que le mal, sous forme de “ gnose ” serait comme éternel, indes-tructible et tout puissant… Un tel état d’esprit est profondément anti-catholique.» Paul Sernine (Abbé Celier) in La Paille et le Sycomore, p. 55.

Thèse n°9 - Négation par l’abbé Celier de l’attente de l’action Providentielle de NSJC et de la TSVM pour renverser la Révolution contre l’Église

« Je parle d’un immobilisme de type providentialiste, qui reviendrait à ne pas faire ce qui est à notre portée pour contribuer à résoudre la crise, sous le fallacieux prétexte que « Dieu y pourvoira ». Nous inscrivons donc notre action dans la réalité historique, circonstancielle, d’aujourd’hui. » [abbé Celier] » p 212

Thèse n°8 - Occultation par l’abbé Celier du rôle de la Franc-maçonnerie dans la Révolution contre l’Église

Aucune occurrence des mots franc-maçonnerie, maçonnique ou maçons dans le livre ‘Benoît XVI et les traditionalistes’.

 « Devons-nous penser que les Cahiers Barruel reprennent cette tactique ? Dans quelques mois, quelques années, ne va-t-on pas nous révéler que la • gnose • n’est qu’un fruit de l’imagination des trois rédacteurs lyonnais et que des milliers de naïfs ont été honteusement trompés ? » Avenir d’une illusion, 1993

L’appartenance de Bugnini à la franc-maçonnerie est occultée par l’abbé Celier dans son livre ‘Benoît XVI…

Cette négation du sens surnaturel de l’histoire de l’Église, et de son découpage selon des âges correspondant aux sept Églises de l’Apocalypse de saint Jean, est propagée par les milieux qui entourent Emile Poulat (et la revue Politica Hermetica) – milieu cher à l’abbé de Tanoüarn et à Alain de Benoist - et elle est largement diffusée par l’abbé Celier, afin d’imposer auprès des clercs de la FSSPX, l’idée d’un caractère inéluctable d’un ralliement à l’église conciliaire apostate de l’abbé Joseph Ratzinger, en tentant de diaboliser et de ridiculiser à bon compte à l’avance toute opposition à ce ralliement de perdition.[10]

Désormais – c’est un fait - l’abbé Celier s’oppose de front avec les déclarations de Mgr Fellay.

Les positions de l’abbé Celier sont à l’opposé de celles du supérieur de la FSSPX.

Après avoir multiplié le double jeu pour tenter de se recommander de Mgr Fellay et de se présenter comme le porte-parole officiel de la FSSPX, l’abbé Celier se révèle être aujourd’hui un agent à deux faces.

Le véritable auteur du texte ridicule du « chasseur » et le chantre du chapitre dit « de la cartouche » est aujourd’hui en opposition totale avec la pensée du successeur de Mgr Lefebvre.

L’abbé Celier serait mieux à sa place au sein de l’IBP, où il rejoindrait ses amis ex-mutins avec qui il entretient des contacts souterrains.

5.   Les réactions hostiles du G.R.E.C. au sermon de Saint-Malo de Mgr Fellay

Les réactions du clan du ralliement au sermon de Mgr Fellay ne se sont pas fait attendre.

Nous allons y revenir.

Il est certain que par rapport à l’oukase de l’ultimatum du 4 juin, dont Arnaud Dumouche a révélé qu’il avait pour but de faire entériner l’étape 1 de l’engrenage du ralliement, avant de passer à l’étape 2, la levée du décret d’excommunication de 1988, la visite en France de l’abbé apostat Ratzinger-Benoît XVI est engagée sous de très mauvais auspices.

La vigueur de la réaction au sein de la FSSPX ne cesse de grandir, et la désinformation des abbés du fait de la mainmise du réseau des infiltrés sur les médias de la FSSPX n’est plus supportée par les clercs qui désormais ont, de plus en plus largement, compris le jeu de l’infiltration au sein des organes de communication de la FSSPX : Dici.org, La Porte Latine, Nouvelles de Chrétienté et Lettre à nos frères prêtres.

Ce réseau de clercs infiltrés, si puissant au sein de la FSSPX, – véritable gouvernement parallèle invisible de la FSSPX - n’hésite pas – il faut le souligner - à censurer les déclarations publiques du Supérieur Général de la Fraternité lui-même quand elles ont le malheur de leur déplaire, comme l’a clairement démontré l’épisode du colloque intitulé « Les crises dans l’Église » de Si Si No No organisé le 7 janvier 2007 à la Mutualité à Paris par les abbés du Chalard, Schmidberger et Lorans, ainsi que l’avait révélé VM l’année dernière[11] :

« Lors de la clôture du congrès de Si si No no tenu à Paris, le 7 janvier 2007, et consacré aux crises dans l’Église, Mgr Fellay a conclu en lançant  un message important dont les points essentiels ont été censurés par ceux que nous avons appelés les infiltrés[3], dans notre message du 6 janvier 2007, et qui tiennent entre leur main les moyens de communication de la FSSPX » (message VM référencé en note)

Le but de ce congrès était de faire croire aux clercs, et à Mgr Fellay au premier chef, que la crise actuelle est une crise de l’Église ‘parmi d’autres’. Et donc qu’il faut rallier Ratzinger pour l’aider à la surmonter. Le sermon de Saint-Malo vient illustrer l’échec de cette rhétorique et de ce conditionnement chez Mgr Fellay qui n’a pas adhéré à l’idée maîtresse de ce congrès concocté par l’abbé Schmidberger et l’abbé Lorans.

Continuons le bon combat

La Rédaction de Virgo-Maria

© 2008 – virgo-maria.org

Post-Scriptum :

Ce sermon de Mgr Fellay reste encore empreint des graves erreurs ecclésiologiques qui caractérisent la FSSPX depuis des années, et que nous avons signalées et soulignées à de multiples reprises.

Quelle en est la cause historique ? La persistance de ces erreurs est entretenue à dessein par ce réseau de l’infiltration qui, dès la fondation de l’œuvre de Mgr Lefebvre, est entré au sein de celle-ci afin de la neutraliser et de la détruire.

Depuis l’année 2000, ce noyau d’infiltrés a œuvré inlassablement en sous-main afin de parvenir à faire signer à Mgr Fellay un accord de ralliement à l’entité conciliaire apostate, sans y parvenir jusqu’ici.

Pour maintenir un semblant d’appui à ses projets de ralliement, c’est cette petite camarilla qui a entretenu et développé ce faux discours ecclésiologique qui permet de soutenir l’aberration d’un « vrai Pape » et d’une « vraie Église » qui seraient catholiques à l’autorité desquels il serait légitime et catholique de se soustraire.


ANNEXE A - Texte[12] du sermon de Mgr Fellay à Saint-Malo pour le 15 août 2008,

en la fête de l’Assomption de la Très Sainte Vierge Marie

Mes bien chers frères,

Nous sommes ici pour accomplir le vœu du roi Louis XIII. On pourrait dire que plus que jamais il nous faut essayer d’accomplir ce vœu pas seulement par une procession, pas seulement lors d’une acclamation de la T. S. Vierge Marie par laquelle nous la reconnaissons comme notre reine et notre mère, mais en la faisant entrer vraiment dans nos vies personnelles, familiales et sociales. Plus que jamais nous devons vivre dans cette intimité avec la T.S. Vierge Marie, plus que jamais nous avons besoin de son patronage, de sa protection.

Car nous vivons des temps très spéciaux. Si vous voulez, nous pouvons risquer ce mot : nous vivons des temps apocalyptiques, non pas pour nous complaire dans le fantastique, mais tout simplement parce que ce que nous vivons correspond à ce qui est décrit dans ce livre de l’Écriture Sainte qu’est l’Apocalypse. Il est vrai que, pris dans un sens très large, l’Apocalypse décrit ce qui se passe dans l’Église depuis la mort de Notre Seigneur jusqu’à la fin des temps. Dans un sens large, on doit prendre ce livre comme la description de la vie de l’Église. Certains auteurs, des saints même y ont vu diverses interprétations, et ont pris certains chapitres pour dire : « Ce chapitre vaut pour telle époque, celui-ci pour celle-là ». Nous savons que le futur nous échappe, et qu’il est toujours dangereux de vouloir appliquer la Parole de Dieu qui nous dépasse à des événements particuliers. Il est plus facile une fois que les choses ont eu lieu de dire que telle partie s’est accomplie, que telle prophétie était destinée à tel moment. C’est délicat, aussi nous ne voulons pas nous livrer à ce type d’application.

Il reste pourtant que ce que nous vivons - au niveau de la société humaine et de l’Église – n’est pas normal, sort complètement de l’habituel et de l’ordinaire. Nous sommes vraiment dans une période où tout est bouleversé, où on attaque jusqu’aux principes les plus profonds. C’est une période invraisemblable. On voudrait pouvoir dire que cela ne peut pas être, que cela ne doit pas exister. Cependant c’est ce que nous vivons, c’est une réalité ! Et on n’a pas le droit de faire jouer la foi contre la réalité. Si c’est réel, c’est réel ! Nous avons les promesses de Notre-Seigneur : « Les portes de l’enfer ne prévaudront pas contre l’Église » (Mat., XVI,18). Notre-Seigneur est la Vérité, cette parole est et reste vraie. Cependant lorsqu’on en regarde l’application concrète, on a vraiment envie de dire que les théologiens d’après Vatican I – le concile où a été affirmée avec une telle solennité la primauté papale, l’infaillibilité du souverain pontife -, que ces auteurs auraient certainement considéré comme impossible, inconcevable ce que nous vivons.

Il est très intéressant de se rappeler que Notre Dame, à La Salette, a annoncé une époque terrible pour l’Église. Ces annonces, qui ont été transmises à Rome, ont été mises à l’Index tellement elles étaient terribles ! Cette mise à l’Index ne signifie pas qu’elles étaient fausses. Pendant longtemps lorsqu’on faisait référence à Notre Dame de La Salette, on se voyait rembarrer par un mot expéditif : l’Église a condamné ! L’Église en a simplement interdit la lecture par la mise à l’Index, mais cela ne veut pas dire que cela était faux. Depuis quelques années, précisément depuis le 3 octobre 1999, on a retrouvé les manuscrits originaux de Mélanie et ceux de Maximin. Ils étaient dans les archives et ils sont encore dans les archives du Saint Office que l’on appelle aujourd’hui la Congrégation pour la doctrine de la foi. On retrouve là toutes les communications, celles de Mélanie qui envoie au pape ce que la Sainte Vierge lui a dit, le célèbre Secret de La Salette. Nous avons également les textes de Maximin qui lui aussi a reçu des secrets de la part de Notre Dame. Ils sont tous consignés, et ils ont été publiés à une période relativement récente. Eh bien ! l’on constate que les textes qui avaient circulé dans le public, étaient tout à fait fidèles et correspondaient bien à ce qui fut dit. Et que disait la Sainte Vierge à La Salette ? Elle annonçait une période terrible pour l’Église, jusqu’à déclarer : « Rome perdra la foi ». Elle affirmait : « L’Église sera éclipsée. Rome deviendra le siège de l’Antéchrist ». Des paroles extrêmement fortes ! Il y a aussi des reproches très sévères envers le clergé. Y a-t-il depuis lors une époque où ces choses se vérifient d’une manière plus précise que la nôtre ? Depuis La Salette jusqu’à aujourd’hui, ne sont-ce pas ces 40 dernières années qui sont les plus proches de cette description ? Des paroles fortes qu’on n’ose pas reprendre. Nous n’osons pas dire aujourd’hui : « Rome a perdu la foi ». Nous disons que tel ou tel cardinal a perdu la foi, ou que tel évêque se montre comme n’ayant plus la foi. Encore aujourd’hui nous n’osons pas dire que Rome a perdu la foi.

Or il me semble que ce n’est pourtant pas sans raison que nous voyons beaucoup de choses qui sont faites ou publiées à Rome et qui ne sont plus l’expression de la foi catholique. On peut aller jusqu’à dire que nous assistons à l’apparition d’une nouvelle Église, une Église qui se prétend catholique, mais qui n’a plus rien de catholique. Elle a ses rites, ses lois, sa bible, sa manière de faire, mais ce n’est plus ce que l’Église a enseigné depuis des siècles. Cette Église nouvelle nous l’appelons conciliaire, ou plutôt c’est elle-même qui se fait appeler ainsi. Toutefois il est presque impossible de la distinguer de la vraie. C’est un peu comme un cancer généralisé. Le cancer dans une personne ne s’identifie pas à cette personne, ce n’est pas sa vraie nature, c’est une maladie, mais qui est bien là en elle. Lorsque le cancer se réduit à une tumeur on peut le circonvenir pour l’exclure ; mais lorsque les métastases sont répandues dans le corps entier le médecin arrête, car il constate que le cancer est partout. Il n’ose plus prendre son bistouri pour extirper le corps étranger qui se trouve dans cette personne.

C’est une image qui tente d’exprimer tant bien que mal un mystère, le grand mystère où l’on voit, dans l’Église, ce corps étranger qui propage autre chose que la foi catholique, qui veut être l’ami de toutes les religions, qui prétend qu’on peut se sauver dans toutes les religions, que le Saint-Esprit utilise comme moyen de salut toutes les religions. Tout cela est faux, cela n’a jamais été l’enseignement de l’Église ! Nous avons aujourd’hui une Église qui promeut ce qui a été condamné il y a moins de 50 ans. Et nous voyons que cela s’est produit au cours du concile Vatican II. Un concile qui n’a pas tellement inventé lui-même des nouveautés, mais qui a consacré et qui a légalisé ce qui était condamné comme erreur 10 ans auparavant. A ce propos, je vous conseille beaucoup de relire l’encyclique de Pie XII Humani Generissur les erreurs modernes. C’est la dernière grande condamnation des erreurs dans l’Église. Elle ressemble un peu à Pascendi de saint Pie X qui condamnait le modernisme, mais saint Pie X avait réussi à l’époque à neutraliser l’ennemi. Il disait bien que cet ennemi était à l’intérieur. Déjà au début du XXe siècle, il dénonçait l’ennemi de l’Église comme travaillant à l’intérieur de l’Église. Eh bien ! ce travail de sape a continué, et nous sommes aujourd’hui dans cette situation très difficile où, d’un côté, nous sommes obligés par nécessité, pour être sauvés, de maintenir notre foi dans l’Église – Église qui ne peut pas rester une abstraction, car elle est une réalité concrète, visible, c’est l’Église catholique -, et en même temps que nous confessons notre foi dans l’Église, dans tout ce qu’elle est et a été, nous devons nous détacher, nous séparer, nous opposer à un corps étranger, un corps nouveau qui se veut lui-même nouveau, qui s’est propagé pendant 40 ans, et qui porte des fruits de mort.

Cette révolution dans l’Église a causé plus de dommages à l’Église que les guerres, les persécutions. Bien plus de morts spirituelles, plus d’abandons, plus de pertes pour l’Église - dans les congrégations religieuses ou chez les prêtres - ont été causés par cette révolution interne que par les guerres, les persécutions… Même la persécution communiste n’a pas réussi à faire autant de morts spirituelles que cette crise inaugurée par Vatican II. Aussi nous nous battons, nous nous défendons contre ce poison qui n’est pas l’esprit de l’Église catholique. Le malheur est que, jusque dans les plus hautes sphères du gouvernement de l’Église, on trouve les propagateurs de l’erreur. Mais ils ne répandent pas ces nouveautés de manière uniforme et constante.

Ainsi Paul VI, qui juste après Jean XXIII a mis en place cette nouvelle religion, est capable de dire qu’il y a dans l’Église des forces, des idées qui ne sont pas l’Église. Il va même affirmer que par une fissure les fumées de Satan sont entrées dans l’Église. Une telle parole nous glace. Il dira à Jean Guitton qu’il se peut que cette pensée étrangère à l’Église triomphe. C’est bien lui qui l’a dit, mais en ajoutant que ce ne sera jamais l’Église, car il y aura toujours une part, aussi infinitésimale soit-elle, qui restera. C’est Paul VI qui parle, celui qui fait la nouvelle messe et qui y tient, celui qui lance l’œcuménisme ! Quel mélange !

Il y a également ce fait dont on ne parle pas beaucoup : lorsque le même Paul VI a publié la nouvelle messe, le cardinal Journet est allé le voir parce que la définition qui se trouvait dans l’introduction de cette nouvelle messe était franchement hérétique. Le cardinal Journet est donc allé voir le pape, et Paul VI a pleuré devant lui en disant qu’il avait signé sans lire. Voilà comment est passée la nouvelle messe avec un pape qui faisait confiance à son collaborateur, Bugnigni, sans même lire les textes qu’il lui présentait ! Bien sûr, on a corrigé cette définition, mais on n’a pas corrigé la messe. C’est un exemple des irrégularités qui se sont multipliées et qui ont démoli l’Église. Prenez la communion dans la main ! Le texte qui introduit cette pratique dans l’Église est en fait une condamnation. Ce document dit que cela n’est pas permis, mais que dans quelques régions l’usage s’en est introduit et que là on peut continuer. Et c’est ainsi que la communion dans la main a été répandue dans le monde entier. Au niveau de la pénitence, il y a un texte qui dit que la pénitence est une très bonne chose , qu’il faut faire pénitence - c’est le texte qui traite des indulgences -, mais on finit au terme de sa lecture par ne plus savoir ce que c’est que faire pénitence. Et ainsi de suite, on pourrait prendre les documents les uns après les autres. C’est une confusion invraisemblable !

Le pape suivant Jean-Paul II, celui qui a fait Assise, se lamentait au début de son pontificat sur le fait que l’erreur, l’hérésie soit répandue à pleines mains dans l’Église, que le chrétien d’aujourd’hui soit tenté par l’agnosticisme. Ce pape à la fin de sa vie déplorera une « apostasie silencieuse ». S’il a pu ainsi se lamenter, c’est qu’il avait encore un regard catholique, et pourtant c’est lui qui a causé le désastre sans nom d’Assise.

Voyez, mes bien chers frères, je vous donne ces éléments pour vous montrer combien cette situation est difficile, combien il nous faut approcher de cette réalité avec beaucoup de prudence, en se rappelant toujours que nous touchons là à un mystère. Le mystère est une vérité qui nous dépasse, c’est une réalité que nous pouvons constater, mais dont nous n’avons pas la clef explicative. Ce mystère que nous constatons ressemble au mystère de la Passion de Notre Seigneur. Les apôtres, tous les disciples du Christ étaient obligés de croire à sa divinité, à sa toute-puissance, or ce Dieu qu’ils adoraient comme tout-puissant, ils le voyaient souffrir, meurtri, crucifié, et même ils le voyaient mort sur une croix. La raison humaine nous dit : « Mais s’il est Dieu, il ne peut pas souffrir, il ne peut pas mourir. S’il est tout-puissant d’un simple clin d’œil il va aplatir tous ces soldats, ses bourreaux ». Eh bien non ! il laisse faire. Et il reste Dieu, il est vraiment Dieu. Néanmoins il souffre, non comme Dieu mais dans son humanité. Je dirais que là aussi nous avons un exemple qui peut nous aider à comprendre ce qui se passe dans l’Église. Certains mystiques, certains saints, et Mgr Lefebvre lui-même, nous proposent cette vue mystérieuse selon laquelle l’Église, le Corps mystique de Notre Seigneur suit la même voie que son corps physique. Si Notre Seigneur a voulu subir une passion dans son corps physique, cette passion se continue, dans le temps et dans l’espace, à travers les membres de son Corps mystique.

Il y a des époques où l’on voit plus clairement cette passion, dans les persécutions par exemple. Celle que nous vivons aujourd’hui est beaucoup plus difficile à percevoir parce que c’est une persécution non physique mais spirituelle, et parce que le bras qui persécute n’est pas à l’extérieur mais à l’intérieur de l’Église. Cela devient presque intenable. Le Bon Dieu nous oblige à une épreuve de la foi terrible. Il exige de nous une foi héroïque, et dans des temps pareils, mes bien chers frères, il faut se tourner vers la Sainte Vierge, car s’il y a une personne dans l’histoire en qui éclate la foi, c’est la Sainte Vierge. Elle qui a fait l’objet d’une béatitude à cause de sa foi. Dans l’évangile, sa cousine Elisabeth lui déclare : « Bienheureuse êtes-vous parce que vous avez cru les choses qui vous ont été dites » (Luc, I,45). Bienheureuse à cause de cette foi. Et plus tard elle manifestera sa foi au pied de la croix. C’est bien donc vers elle qu’il faut se tourner pour lui demander une foi qui puisse passer à travers cette épreuve. Et si vous êtes ici aujourd’hui, c’est bien que le Bon Dieu vous soutient dans cette foi, il vous maintient dans la foi catholique, dans cette vie catholique qui continue malgré tout, malgré les épreuves. Mais, encore une fois, combien nous avons besoin de ce soutien.

Je voudrais profiter de ces instants pour vous donner des nouvelles sur ce qui se passe maintenant à Rome par rapport à la Fraternité. Vous avez probablement entendu que l’on a parlé d’un ultimatum. Où en sommes-nous ? Tout d’abord c’est une chose bizarre que cet ultimatum, parce que lorsqu’il y a ce genre de démarche, il y a un objet. Dans le cas qui nous concerne, on se demande bien quel était l’objet. J’ai été convoqué par le cardinal Castrillon Hoyos, au début du mois de juin, parce que la dernière Lettre aux amis et bienfaiteurs de la Fraternité Saint-Pie X faisait le point en indiquant clairement que nous n’étions pas disposés à avaler le poison que l’on trouve dans le concile. C’est ce qui a déplu aux autorités romaines. Le fait de dire que nous ne changerions pas, que nous résisterions, que nous ne boirions pas ce poison, c’est cela qui leur a déplu. Donc j’ai été convoqué à Rome, et là on m’a remis une feuille écrite. Étaient présents à cette réunion qui se tenait dans les bureaux de la Commission Ecclesia Dei – c’est d’ailleurs la première et la seule fois que je me suis rendu dans ces bureaux -, étaient donc là le cardinal, le vice-président de la commission Mgr Perl, le secrétaire Mgr Marini et le secrétaire personnel du cardinal. J’étais accompagné de M. l’abbé Nély.

On nous remet une note écrite, et le cardinal me demande de la lire devant tout le monde. Dans cette lettre qui ressemble vraiment à un ultimatum, il est dit en substance : « Jusqu’ici j’ai affirmé que vous n’étiez pas schismatiques, mais désormais je ne pourrai plus le dire. Aujourd’hui il faut que vous acceptiez les conditions claires que nous allons vous imposer ». Après avoir lu, j’ai demandé au cardinal quelles étaient ces conditions claires, parce qu’elles n’étaient pas écrites. Et le cardinal ne m’a absolument rien répondu. J’ai reposé la question en lui demandant : « Qu’est-ce que vous attendez de moi ? » ; à ce moment-là, presque à voix basse, il a répondu : « Si vous pensez en conscience que vous devez dire cela à vos fidèles, faites-le ! Mais vous devez respecter la personne du pape ». Ce sur quoi je lui ai répondu que je n’avais pas de problème. Et c’est ainsi que cette réunion s’est terminée. - Comment puis-je affirmer que le motif de cette réunion était vraiment la dernière Lettre aux amis et bienfaiteurs ? C’est ce que je lui ai demandé, puisqu’il y faisait référence : « Pouvez-vous me dire ce qui ne va pas dans cette lettre ? » ; il l’a alors relue devant moi, et le seul reproche qu’il a pu formuler était le fait que j’écrive que les couvents étaient vides, ainsi que les séminaires. Il m’a dit : « Cela n’est pas vrai ». C’était le seul reproche.

Alors en quoi consiste l’ultimatum, quel est son objet ? A la sortie de cette entrevue, je disais à M. l’abbé Nély que j’étais très frustré parce que j’avais assisté à une mise en scène théâtrale, emplie d’émotion, où le cardinal déclarait : « C’est fini ! Je convoque une conférence de presse. J’arrête tout ! ». Mais ce qu’on attendait vraiment de moi, je l’ignorais. Si bien que j’ai renvoyé M. l’abbé Nély le lendemain pour qu’il pose la question encore une fois : « Qu’est-ce que vous voulez ? » ; alors on l’a fait attendre une demi-heure, le temps de rédiger les fameux cinq points qui ont été diffusés sur Internet.

Cinq points dont le premier dit ceci : « Il faut que Mgr Fellay s’engage à donner une réponse proportionnée à la générosité du pape ». Qu’est-ce que cela peut bien vouloir dire ? C’est une parole extrêmement floue qui peut dire tout et rien. On est obligé de supposer que cette générosité du pape était le Motu Proprio. Et la réponse proportionnée était de l’en remercier, tout en reconnaissant qu’il n’était pas pour nous, puisqu’il était pour tous les prêtres de l’Église. Sinon on ne voit pas bien.

Ensuite je devais m’engager, dans cette lettre, à respecter la personne du pape. Je suppose que cela veut dire qu’on ne doit pas l’injurier, mais si on considère comme une injure de dire qu’il est parfaitement libéral, juste après un voyage aux États-Unis où il n’a fait que louer l’État américain en déclarant que la liberté de toutes les religions était magnifique. Vraiment on ne peut pas trouver de déclaration plus libérale que celle-là. Je ne vois pas ce qu’il y a d’injurieux dans mes paroles.

Le troisième point est plus sensible, parce qu’on me demande de ne pas m’ériger « en magistère au-dessus du pape et de ne pas poser la Fraternité en contraposition à l’Église ». Là aussi cela veut tout dire et cela ne veut rien dire. Avec cette phrase là, chaque fois que nous poserons une objection, on nous dira : « Vous vous mettez au-dessus du pape ». C’est bien ce point qui fait comprendre que Rome n’est pas du tout d’accord avec le fait que nous osions dire quelque chose contre le concile. C’est cela qui fait problème.

On dit que j’ai refusé une proposition de Rome, mais il n’y avait pas de proposition de Rome. Il y avait simplement un cardinal impatient de ce que les choses, disait-il, « traînent ». Or nous avions depuis l’an 2000 dit aux autorités romaines que nous ne leur faisions pas confiance et que si elles voulaient un dialogue il fallait commencer par donner des signes qui puissent nous faire retrouver quelque confiance. Ces signes étaient au nombre de deux : la liberté de la messe traditionnelle et le retrait du décret d’excommunication des évêques. Après sept ans, on peut dire qu’un des points est réalisé. Reste le deuxième. Après cela nous sommes disposés à discuter, avions-nous dit. Et nous le disons encore car c’est très important, nous considérons vraiment comme essentielle cette confrontation théologique qui doit permettre de voir si ce qui a été dit au concile et après le concile, est fidèle à la Révélation, à l’enseignement de l’Église. Ce n’est pas nous qui nous érigeons au-dessus du pape, ce sont les papes du passé qui ont canonisé un certain nombre de propositions, qui les ont définies dogmatiquement. Ces propositions ne peuvent plus être changées. Un dogme est irréfragable. Donc ce n’est pas nous qui nous érigeons en juges. Nous demandons simplement au pape d’aujourd’hui de nous expliquer comment ce qu’il nous dit correspond à ce que ses prédécesseurs ont dit, ayant en tête les paroles très claires de l’apôtre saint Paul : « Si un ange, ou moi-même, vous annonce un évangile différent de celui que je vous ai enseigné, qu’il soit anathème » (Gal.,I,8-9). Cela ne peut pas être plus fort. On a l’impression que saint Paul prévoyait déjà des situations comme celle dans laquelle nous nous trouvons : Si moi-même – et il est apôtre – je commence à vous enseigner quelque chose de différent de ce que je vous ai enseigné auparavant, que je sois anathème ! Si un ange vient vous enseigner autre chose, anathème !

Nous avons 20 siècles d’enseignement de la doctrine de l’Église. Ce sont ces choses-là qui jugent le pape. Ce n’est pas nous. Le pape est infaillible quand il correspond aux conditions qui lui sont données. Et puisqu’il le sait, qu’il fasse usage de son infaillibilité ! Et il dira la foi, comme ses prédécesseurs. Maintenant si, comme au concile Vatican II, on ne veut pas faire usage de cette infaillibilité, il arrivera ce qui est arrivé.

Mais de notre côté, que l’on comprenne bien, nous n’avons absolument rien refusé de la part de Rome. Encore maintenant nous continuons à dire qu’on ne peut pas régler la situation canonique de la Fraternité, sans avoir d’abord regardé la question de fond, - ce fond qui est justement toutes les nouveautés introduites dans l’Église depuis Vatican II. Faire le contraire équivaudrait à accepter la proposition suivante : on vous offre une maison, mais une maison ne tient pas en l’air, elle est bâtie sur quelque chose, sur un terrain…, si cette maison est construite sur des sables mouvants, allez-vous la prendre ? Si vous savez que demain elle va s’écrouler, qu’elle va disparaître engloutie dans les marais, vous vous dites : cela ne vaut pas la peine. De même, si on vous dit qu’on vous donne une Rolls Royce, mais qu’elle ne peut que rester au garage, pourquoi vous la donne-t-on ? Ou si on vous dit qu’on vous donne un bateau, mais qu’il doit rester en cale sèche.

C’est ce qui nous arrive. Rome, en voulant passer un accord canonique ou, pour reprendre cette image, en nous proposant une voiture, un bateau, une maison, ne veut surtout pas qu’on discute de la pierre sur laquelle doit être bâtie la maison. Pour les autorités romaines, il va de soi que l’ambiance dans laquelle circulerait cette voiture ou naviguerait ce bateau, c’est l’ambiance doctrinale de Vatican II. Pour elles, il est absolument évident qu’il n’y a pas de remise en cause des nouveautés de Vatican II, et c’est précisément là le point crucial, le point sur lequel nous voulons amener Rome. Et tant que Rome ne veut pas faire cela, nous ne pouvons pas aller de l’avant. Nous sommes obligés de passer par là, parce que sinon c’est construire sur du sable. Et nous ne voulons pas construire sur du sable. C’est au nom de la foi, de l’enseignement de l’Église, de la pratique de l’Église que nous disons cela.

On nous déclare : « Vous savez, aujourd’hui le pape vous veut du bien, mais qui viendra après lui ? On n’en sait rien ! Donc c’est maintenant le moment ou jamais où vous devez accepter ». J’ai répondu au cardinal qui me tenait ce discours : « Eminence, je crois au Saint Esprit. Si le Saint Esprit est capable d’éclairer ce pape, il pourra aussi éclairer le suivant ». Et si lui nous veut du bien, peut-être que le prochain pape nous voudra encore plus de bien. Encore une fois, on ne peut pas discuter sur la foi, on n’a pas le droit de trafiquer la foi. Quand on voit d’une manière si claire ce qui se passe dans l’Église - c’est le Bon Dieu qui nous donne cette grâce -, il n’y a pas de place pour une négociation. D’ailleurs je n’aime pas ce terme, il est faux. Nous ne sommes pas en négociation avec Rome. De Rome, nous attendons la foi. C’est la première chose qui s’est produite à notre baptême, cela a été la première question : « Que demandez-vous à l’Église ? – La foi ». « Que vous procure la foi ? – La vie éternelle ». C’est là le contrat passé au baptême. Nous demandons à l’Église la foi, nous savons qu’il n’y a que l’Église qui peut nous la donner. Eh bien ! nous maintenons cette demande première du baptême. Nous ne faisons rien d’autre. On pourrait résumer tout notre combat à cela, car nous savons que l’Église est la seule entité établie par Dieu qui puisse sauver - on ne peut pas être sauvé en dehors de l’Église : Hors de l’Église pas de salut  –, et nous savons que ce salut vient par la foi et par la grâce. C’est ce que nous demandons à Rome, rien de plus rien de moins. Cela prendra le temps qu’il faut.

Serons-nous encore vivants lorsque les choses se seront enfin améliorées ou pas ? Bien sûr que nous l’espérons, mais nous n’en savons rien. Il est vrai qu’humainement parlant, on voit un certain nombre d’éléments qui montrent que l’on va vers un mieux. Au niveau des principes, il y a un réveil, il y a une attente surtout dans les jeunes générations, chez celles qui n’ont rien reçu, une attente qui se tourne vers la Tradition et qui, insatisfaite par ce qu’on leur donne aujourd’hui, réclame la doctrine traditionnelle. On voit des prêtres qui se tournent vers l’ancienne messe et qui découvrent tout simplement leur religion. Si vous saviez le nombre de jeunes prêtres qui, célébrant l’ancienne messe pour la première fois, nous déclarent : « Mais ce sont deux mondes ! En célébrant cette messe, je découvre ce que c’est que le prêtre ». Cela ne veut pas dire qu’ils n’avaient aucune idée du sacerdoce, mais ils découvrent là que Notre Seigneur veut que ses prêtres lui soient unis, soient ses continuateurs, des médiateurs entre Dieu et les hommes pour arracher du cœur de Dieu le salut des âmes à travers le Sacrifice de son Fils auquel elles sont appelées à s’unir. C’est la clef de la crise d’aujourd’hui : on ne veut plus de la croix, on ne veut plus de la souffrance, on ne veut plus du péché, on ne veut plus du sacrifice. On peut dire que la solution de cette crise, elle est là ! C’est pourquoi nous insistons tellement sur la messe, parce que la messe est l’expression incarnée de cette foi : le salut passe par la croix, il passe par le Sacrifice de Notre Seigneur, il passe par le prêtre. La crise que nous vivons est une crise du sacerdoce. On a voulu dénaturer le prêtre, un prêtre qui aujourd’hui ne trouve plus son identité dans la nouvelle messe. Cela les agace à Rome lorsque nous disons cela ! Ils ne peuvent pas supporter que nous disions que la nouvelle messe est mauvaise. Pourtant il n’y a qu’à regarder, c’est une évidence. Il n’y a qu’à regarder les fruits. Notre Seigneur a dit que l’on reconnaissait aux fruits la qualité de l’arbre.

Il faut donc continuer, le temps qu’il faudra ! Est-ce que cette affaire du début de l’été va vraiment finir en déclaration de schisme, comme certains de nos ennemis le voudraient ? J’en doute, mais je n’en sais rien. Et puis qu’est-ce que cela changerait ? De toute façon, les évêques nous traitent en schismatiques, comme les pires êtres qui puissent exister sur terre. Dans leurs églises ils reçoivent tout le monde, ils font des cérémonies de prières avec tout le monde, mais avec nous c’est comme si nous étions la peste. Il faut voir cela ! En même temps qu’ils disent à Rome que nous ne sommes pas schismatiques, on nous traite comme les fléaux de l’humanité. Cela durera le temps que cela durera, mes bien chers frères. Nous avons chaque jour la consolation de la grâce, nous voyons bien le Bon Dieu à l’œuvre dans nos âmes, dans les âmes de nos enfants. Nous voyons bien que ce sont des fruits de la grâce, et Rome aussi le reconnaît. Ce même cardinal Castrillon parlant de la Fraternité me disait : « Les fruits sont bons, donc il y a le Saint Esprit ». Eh bien ! qu’il en tire les conséquences. Nous ne pouvons pas les tirer pour eux. Nous n’oserions pas nous-mêmes nous décerner ces louanges, bien que nous puissions constater aussi que les fruits sont bons.

Nous recourrons donc à la Très Sainte Vierge. Aujourd’hui dans l’une des antiennes, on la salue comme celle qui écrase toutes les hérésies. On la célèbre : « Bienheureuse êtes-vous, vous qui avez écrasé toutes les hérésies ». Il y a chez Marie, si douce d’un côté, un aspect terrible. Et cela vient de son amour. Si on aime Dieu, si on aime le bien, en même proportion on doit haïr ce qui est contre Dieu. On doit haïr le péché. Nous avons là une sorte de thermomètre pour nous même, de notre état spirituel : jusqu’à quel point haïssons-nous le péché, à commencer par nos propres péchés ? Parce que c’est dans la même proportion que nous aimons le Bon Dieu. Demandons à la Sainte Vierge d’augmenter cette proportion, cette proportion d’amour et d’aversion contre tout ce qui s’oppose à Dieu, à son règne, au salut des âmes. Demandons à Notre Dame cette protection particulière, gagnons-la cette protection par une dévotion spéciale. Essayons de grandir dans l’intimité avec le Cœur Immaculé de Marie. Que Notre Dame soit vraiment notre mère tous les jours, pas seulement le temps d’un Ave ou lors d’un passage devant sa statue. Qu’elle soit vraiment notre mère ! Cette consécration que nous allons renouveler selon le vœu de Louis XIII, doit avoir des conséquences dans notre vie. Que ce ne soient pas de simples mots. Que ce don à la Sainte Vierge soit réel, qu’il soit un don vrai. Que nous vivions ensuite vraiment comme ses enfants. Alors oui, nous assurerons notre salut et par là même la continuation de la Tradition de la foi de l’Église, à travers l’espace et le temps, pour les générations futures. Ainsi soit-il !

Mgr Bernard Fellay


ANNEXE B - Editorial de l’abbé de La Rocque dans le bulletin du prieuré de la FSSPX à Toulouse (mars 2007)

L’abbé de La Rocque dénonce les « chantres de l’Éclipsée »

comme des « chantres de malheur »

LA CROIX DE SAINT-GILLES - № 51 - mars 2007

« Vous tous, marchez sous la croix et criez : "Toulouse" C'est pour la croix que nous avons tout laissé, pour que Toulouse soit toujours protégée du Ciel »

Raymond de Saint-Gilles

 J'ENTENDS DES CHANTRES DE MALHEUR...

Le fait est certes rare, mais j'entends parfois monter l'écho lointain des chantres de malheur. Ballottés du "rien ne va plus" au "tout est foutu", ces ambassadeurs du catastrophisme ne réagissent à leur malheur qu'en répandant leur aigreur. Des situations familiales au domaine politique, tout y passe : la vie n'est que triste, et l'on en attend plus rien sinon la fin. Affaire de tempérament, me rétorqueront certains. Il se peut. Mais lorsqu'une telle attitude d'âme envahit la fibre religieuse de l'être, elle est autrement plus grave : elle porte la marque du Désespéré, de celui qui pour l'éternité est damné. C'est celle-là que j'entends ici dénoncer.

Quel est donc le ton de ces dramatiques mélopées, lorsqu'elles sont déclinées sur la thématique du sacré ? Leur creuset est évidemment la crise de l'Église - hélas combien réelle. Mais sur ces lèvres chagrines, tout se dramatise. Puisque l'Église semble délaissée par ses ministres, peut-on encore, en toute vérité, les appeler ministres ? Et voici que le "tout est pourri" se met à sévir : les prêtres sont-ils seulement prêtres, les évêques encore évêques et le pape encore pape ? A ces yeux inquisiteurs, rien n'est moins sûr. La méfiance est totale, la suspicion devenue règle, le jugement omniprésent. En un mot, nous voici revenu à l'ère du doute universel !

C'est dire combien il est vain de s'essayer à raisonner ces pourfendeurs. Leur souci n'est pas d'ordre théologique, quoiqu'ils en disent. Chez eux, les mots savants ne sont que paravents. Car le doute n'est pas une attitude de l'intelligence, mais un choix de la volonté. Descartes, maître en la matière, l'a suffisamment expliqué. Le problème de ces boutefeux n'est donc pas d'ordre intellectuel. Il relève d'une attitude morale. Il s'appelle orgueil. Car la réalité est là, incontournable: s'ériger en théologien parce que l'on connaît son catéchisme est tout aussi prétentieux que de s'estimer chirurgien parce qu'on possède un brevet de secourisme. L'erreur première n'est pas le manque de connaissance, mais l'exubérante prétention de ces touche-à-tout qui jugent de chacun.

Jouer les apprentis sorciers est aussi dangereux qu'orgueilleux. Ces lugubres attitudes laissent terriblement esseulé. La chose est évidente : à douter de tout, on se méfie de chacun. Adieu, donc, la paix et la joie de la charité, le rayonnement de la vérité. Il ne reste que trouble, tristesse et dureté, tous trois caractéristiques des puissances ténébreuses.

Reste à savoir comment secourir ces chantres de l'Église éclipsée. Commençons par remarquer ceci : curieusement, ces tristes mélodies multiplient leurs couplets, mais n'avouent jamais leur refrain. Ce dernier ne compte que deux mots : « sauf moi ! ». Tout est foutu sauf moi, tous se trompent sauf moi, tous ne sont que des méchants sauf moi... Tel est le vrai discours, même s'il est dur de se l'avouer. Le reconnaître est pourtant salutaire ; il ne reste alors au « sauf moi ! » qu'à se muer en « Sauve moi ! ». « Seigneur, sauve moi ! » : cette seule parole, et l'aveugle sera guéri.

Abbé Patrick de LA ROCQUE

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[1] A l’opposé l’agent de feu le cardinal Gagnon, le Père Michael Sim, supérieur des Rédemptoristes Transalpins, adopta cette réforme. Par la suite il bascula dans une démarche de ralliement et d’apostasie avec l’église conciliaire de l’abbé apostat Ratzinger-BenoîtXVI.

[2] Ayant été ordonné dans le rite nouveau de 1968 et de plus par un faux évêque lui-même « sacré » dans le rite épiscopal invalide de 1968, Michel Corteville est invalide et reste comme les laïcs entièrement démuni du pouvoir sacrificiel catholique, comme des pouvoirs sacramentels presbytéraux : comme la totalité de ses jeunes confrères aujourd’hui, il n’est pas prêtre. Cette situation est dramatique. Michel Corteville est particulièrement qualifié pour étudier La Salette, son père ayant passé sa vie à travailler le sujet. Il est aujourd’hui en butte aux attaques les plus diverses au sein de l’église conciliaire, en raison de ses recherches.

[3] Auteur de l’ouvrage « Cent ans de modernisme », éditions Clovis

[4] http://www.sspxasia.com/Newsletters/2003/Jul-Dec/Secret_of_La_Salette.htm

[5] http://www.rore-sanctifica.org/bibilotheque_rore_sanctifica/01-publications_de_rore_sanctifica/rore_sanctifica-communiques/communique_(2008-08-20)-Mouvement-Oxford_Bivort-ch1/RORE_Communique-2008-08-20_Mouvement-Oxford_Bivort-ch1.pdf

http://www.rore-sanctifica.org/bibilotheque_rore_sanctifica/01-publications_de_rore_sanctifica/rore_sanctifica-communiques/communique_(2008-08-13)-Ambrose_de_Lisle-v1/Communique-2008-08-13_Ambrose_de_Lisle-v1.pdf

[6] http://docteurangelique.forumactif.com/temoignages-discernement-cas-concrets-f3/secret-de-la-salette-ecrit-par-melanie-t4875-50.htm

[7] http://sww.virgo-maria.org/articles/2007/VM-2007-07-17-A-00-Abbe-Celier-Jim-Morrison.pdf

http://www.virgo-maria.org/articles/2007/VM-2007-12-01-A-00-Celier_Dieu_Mortel.pdf

[8] http://www.virgo-maria.org/articles/2006/VM-2006-10-12-E-00-DIAPO_Oeuvre_de_Mgr_Lefebvre_trahie_par_Menzingen.pdf

[9] Bien qu’elle s’appuie sur une fausse ecclésiologie. Ce « pape » ne pourrait le devenir en étant simplement « éclairé par le Saint Esprit », il s’agit d’une fausse succession pontificale, illégitime dès l’élection irrégulière de Roncalli-Jean XXIII. L’abbé apostat Ratzinger ne possède même pas le caractère ontologique de la plénitude du Sacerdoce (épiscopat catholique sacramentellement valide)

[10] http://www.virgo-maria.org/articles_HTML/2008/006_2008/VM-2008-06-05/VM-2008-06-05-A-00-Airiau_Apocalyptisme_Celier-1.htm

[11] http://www.virgo-maria.org/articles/2007/VM-2007-01-17-A-00-Mgr_Fellay_censure_par_infiltres_5.pdf

[12] http://www.dici.org/fraternite_read.php?id=000144

Nous avons supprimé les intertitres insignifiants qui ont été rajoutés par l’abbé Lorans