CAPITAL : Lettre ouverte solennelle des fidèles aux quatre évêques de la FSSPX
http://www.virgo-maria.org/articles/2006/VM-2006-10-10-A-00-Appel_aux_quatre_eveques_de_la_FSSPX.pdf
Qui et
Pourquoi, depuis la mort de Mgr Lefebvre en 1991, a détourné la finalité surnaturelle de l’OPERATION-SURVIE des sacres de 1988, pour assigner à
la FSSPX ce FAUX objectif prioritaire de la «ré-conciliation» avec la Rome
conciliaire |
Qui a, depuis 2000, PROMU, et Pourquoi, le FAUX préalable de l’autorisation de la messe de Saint Pie V ? |
Pourquoi n’a-t-on pas posé la VRAIE question du rétablissement du VRAI Sacerdoce de VRAIS prêtres, ordonnés par des Evêques VALIDEMENT sacrés selon le rite VALIDE des Saints Ordres ? |
Qui a INVENTE, et POURQUOI, le faux préalable de la levée des «excommunications» ? |
Pourquoi n’a-t-on pas posé la VRAIE question de l’abrogation de Pontificalis Romani INVALIDE de 1968 et du rétablissement du vrai rite de la consécration épiscopale VALIDE d’avant 1968? |
A quoi servirait-il, en effet, de faire dire le VRAI rite de la messe par de FAUX prêtres ? |
Serait-ce
donc qu’après avoir obligé de VRAIS prêtres à dire une FAUSSE messe, l’on
veuille désormais faire dire la messe du |
Serait-ce que l’on
veuille «concilier» les VRAIS prêtres qui disent encore la VRAIE messe avec
un clergé aussi INVALIDE que le |
Gaude, Maria Virgo, cunctas hæreses sola interemisti.
(Tractus Missæ Salve Sancta Parens)
samedi 4 octobre 2008
Ce message peut être téléchargé au format PDF sur notre site http://www.virgo-maria.org/.
En France, Benoît XVI poursuit son apostasie et cite le Talmud
Après New-York[1], Ratzinger-Benoît XVI réitère à
Paris
son APOSTASIE publique de La Nouvelle et Éternelle Alliance
scellée dans le Sang de Notre Seigneur Jésus-Christ et cite le Talmud
Déclarations officielles et commentaire de Dici.org (FSSPX) sur cette visite : « Le pape lui-même est convaincu de la pérennité de l’alliance entre Dieu et le peuple juif, encore aujourd’hui, même en dehors de la foi en Jésus-Christ, le Sauveur promis. Cette conviction est ancienne chez lui, elle remonte à ses années de séminaire où il prit conscience, a-t-il écrit, « que l’interprétation juive [de l’Écriture] "après Jésus-Christ" possède elle aussi son propre message théologique. » (Ma vie, souvenirs, Fayard, 2005, p. 64). D’où sa citation du Talmud, chose inouïe dans la bouche d’un pape. » Dici.org
Ratzinger-Benoît XVI poursuit avec application et déférence la pratique en tant que prétendu « Pape de l’Église Catholique », inaugurée depuis 1986 par son prédécesseur l’évêque apostat Karol Wojtyla-JPII, des visites officielles et médiatisées des synagogues et des rencontres avec les responsables religieux des communautés juives, lors de tous ses déplacements à l’étranger.
On se souvient de sa visite officielle à la grande synagogue de Cologne dès le premier voyage de son « pontificat » lors de l’été 2005 à ses compatriotes allemands, et de ses déclarations officielles à cette occasion sur le « peuple de l’Alliance jamais révoquée, ni abolie » (ni même accomplie), car « les dons de Dieu sont sans repentance ».
Bien plus et pour la première fois, l’abbé apostat Joseph Ratzinger-Benoît XVI n’avait pas craint, le vendredi 18 avril 2008, de se rendre à la grande synagogue de New-York1, pour y participer, en tant que prétendu « Pape de l’Église Catholique » devant les caméras, à une cérémonie dans une synagogue talmudiste à la veille du sabbat de la Pâque Juive, correspondant au Vendredi Saint de l’Église Catholique.
Or voici ce que disait le même abbé Ratzinger dans son homélie du Jeudi-Saint 2007 à Saint Jean de Latran :
Citation:
“Selon Jean, Jésus mourut sur la croix précisément au moment où, dans le temple, étaient immolés les agneaux pascals. Sa mort et le sacrifice des agneaux coïncidèrent. [...] Jésus a réellement versé son sang la veille de Pâque, à l'heure de l'immolation des agneaux.”
L’abbé apostat Ratzinger sait donc pertinemment quelle symbolique précise manifeste sa visite - en tant que soi-disant « Pape » de la Sainte Église Catholique de Notre Seigneur Jésus Christ - dans la Grande Synagogue New-York la veille de la Pâque juive.
Citation:
“La veille de la Pâque, ils pendirent Jésus de Nazareth...”
"On Passover Eve they hanged Jesus of Nazareth ..."
(Babylonian Talmud, Sanhedrin 43a, Steinsaltz edition, Vol XVII, Part III)
Et le Rabbin en charge de la synagogue, Rabbi Arthur Schneier, n’a pas manqué de souligner cette symbolique et de s’en féliciter :
Citation:
”La visite du Pape à la Synagoque de Park East le 18 avril sera particulièrement significative à cause de la date. Pour le Pape, s’arrêter à ma synagogue la veille de la Pâque est une étape très symbolique et très importante.”
Original anglais :
“The pope's trip to Park East Synagogue on April 18 will be especially meaningful because of its timing, said Rabbi Arthur Schneier, the congregation's spiritual leader. For him to stop in at my synagogue on the eve of Passover really is a very symbolic and significant step, Schneier said.”
http://www.newsday.com/news/local/newyork/ny-lipope0404,0,3344730.story
et encore :
Citation du rabbin Schneier:
« Quelque chose semble guider les papes à New York lors des évènements spirituels importants chez les juifs.
Jean-Paul II arriva ici en Octobre 1995 pour Yom Kippur. Benoît XVI vient maintenant lors de la Pâque, un jour chargé de signification dans les relation judéo-chrétiennes.
La dernière Cène, fut après tout un repas de Pâque (seder)…
L’arrivée du pape pour nous souhaiter une bonne Pâque signifie que “le judaïsme est vivant que nous devons nous respecter”.
Original anglais : Something seems to guide popes to New York at moments of spiritual significance for Jews. John Paul landed here in October 1995 on Yom Kippur. Benedict now comes at Passover, a holiday fraught with significance in Christian-Jewish relations. The Last Supper was, after all, a Passover seder…
The pope’s arrival with Passover greetings “says that Judaism is alive, and we have to respect one another,” Rabbi Schneier said.
http://www.nytimes.com/2008/04/15/nyregion/15nyc.html?ref=nyregion
Semblablement, lors de son voyage à Paris, l’abbé apostat Ratzinger-Benoît XVI a rencontré, à la nonciature, le 12 Septembre 2008, les responsables religieux et civils de la Communauté Juive de France, dont les déclarations principales publiées dans la presse figurent en annexe au présent message.
Comme l’a souligné M. Richard Prasquier, le président du Crijf, interrogé par une journaliste (cf annexe) :
« Que vous a dit Benoît XVI ?
Il s'est placé, de façon extrêmement claire, dans l'œuvre de réconciliation avec les juifs commencée par Jean-Paul II. Nous l'avons entendu utiliser des termes sans ambiguïté, en parlant de l'ancienne Alliance, toujours vivante. Il a paru ému et son discours semblait vraiment sortir du cœur.
Cette évocation de l'Alliance vous a-t-elle surpris ?
Je n'avais jamais entendu Benoît XVI l'évoquer aussi clairement. Pour nous, cette reconnaissance de la validité et de la pérennité de l'Alliance est une condition indispensable au dialogue avec les catholiques. Sinon, si l'on considère que la Nouvelle Alliance, établie par Jésus, a aboli la première, les Juifs ne sont plus que de gentils fossiles! »
Or tout catholique assistant à la Sainte Messe Catholique, peut lire en toutes lettres les paroles sacrées prononcées par le prêtre catholique au Canon qui opèrent le miracle de la transsubstantiation du pain et du vin en Corps et Sang matériels mêmes de Notre Seigneur Jésus-Christ - ainsi que l’enseigne la FOI et la Doctrine immémoriale, immuable, et infaillible de la Sainte Église – sont pour ce qui concerne le vin transsubstantié en Sang :
Simili modo, postquam cenatum est, accipiens et hunc praeclarum Calicem in sanctas ac venerabilem manus suas : item Tibi gratias agens, benedixit deditque discipulis suis, dicens :
Accipite, et bibite ex eo omnes.
HIC EST ENIM CALIX SANGUINIS MEI,
NOVI ET AETERNI TESTAMENTI :
MYTERIUM FIDEI :
QUI PRO VOBIS ET PRO MULTIS EFFUNDETUR
IN REMISSIONEM PECCATORUM.
C'est-à-dire :
Prenez et buvez-en tous,
CAR CECI EST LE CALICE DE MON SANG,
LE SANG DE L’ALLIANCE NOUVELLE ET ÉTERNELLE :
LE MYSTÈRE DE LA FOI :
QUI SERA VERSÉ POUR VOUS ET POUR UNE MULTITUDE
EN RÉMISSION DES PÉCHÉS.
Ainsi l’Alliance Nouvelle et Éternelle scellée dans le sang même de Notre Seigneur Jésus-Christ est-elle proclamée publiquement et solennellement devant tous les fidèles catholiques lors de l’acte suprême de la foi et de la liturgie catholique : la consécration et la transsubstantiation des saintes espèces au cours de chaque messe catholique.
SIMONE MARTINI, La messe miraculeuse, XIVè siècle. Assise, Église de San Francesco. Détail
C’est pour perpétuer le renouvellement permanent de ce sacrifice de Son corps et de Son sang pour la rémission des péchés, désormais à jamais substitué par le Verbe incarné aux sacrifices d’animaux réalisés selon le sacerdoce d’Aaron de l’Ancienne Alliance dans le temple par le clergé du temple de Jérusalem - comme nous l’enseigne explicitement l’apôtre saint Paul dans son Épître aux Hébreux – que Notre Seigneur Jésus-Christ – le Verbe de Dieu incarné - a institué le soir du Jeudi-Saint Son propre sacrifice selon l’Ordre et le Sacerdoce de Melchisédech de la Nouvelle et Éternelle Alliance.
Saint Sacrifice de Notre Seigneur Jésus-Christ :
« LE SANG DE L’ALLIANCE NOUVELLE ET ÉTERNELLE : LE MYSTÈRE DE LA FOI »
Et c’est parce que Caïphe et le Sanhédrin des prêtres du temple, lévites et cohen, rejetaient absolument cette prétention qu’ils le condamnèrent à mort le lendemain pour blasphème et imposture.
Or Anne, Caïphe et les cohens et lévites du temple constituaient bien alors le seul clergé légitime selon l’ordre du sacerdoce d’Aaron du peuple de l’alliance de la promesse (l’Ancienne Alliance) que Dieu lui-même avait scellée avec Abraham, et avec ses descendants, en lui promettant que de sa descendance il susciterait le régulateur universel, le Messie.
Dieu accomplit sa promesse faite à Abraham – la promesse qui constitue l’Ancienne Alliance avec le peuple élu - en réalisant l’Incarnation de son Verbe filial dans le sein virginal de la Très Sainte Vierge Marie, sa descendante.
Dieu avait donc accompli pleinement l’objet même de l’Ancienne Alliance dès la conception virginale et puis la naissance à Bethléem de Notre Seigneur Jésus-Christ, le seul, l’unique et véritable Messie promis d’Israël.
L’Ancienne Alliance (alliance de la promesse) n’était donc ni révoquée, ni abolie, mais dès lors pleinement accomplie.
Et c’est bien parce que les chefs religieux alors légitimes du peuple élu ont refusé - à l’opposé du fiat de la Très Sainte Vierge Marie – de reconnaître le Messie accomplissant la promesse de Dieu faite a Abraham et réalisant ainsi l’Alliance de Dieu avec le peuple élu, sa descendance, que Notre Seigneur lui a substitué le soir du Jeudi-Saint la Nouvelle et Éternelle Alliance scellée dans Son sang, et par Son sacrifice nouveau du Sacerdoce selon l’Ordre de Melchisedech, supplantant à jamais les sacrifices d’animaux du temple selon l’Ordre du sacerdoce d’Aaron.
Rencontre d’Abraham et de Melchisedech
Il résulte de ce qui précède et de ce qui exprime le cœur même de la foi catholique, que prétendre - comme l’affirment aujourd’hui tant de renégats catholiques qu’ils soient simples fidèles, clercs, religieux ou prêtres, évêques, cardinaux ou papes, ou prétendus tels - que :
Parce
que les dons de Dieu sont sans repentance,
nous devrions reconnaître que perdurerait aujourd’hui
l’Ancienne Alliance de Dieu avec Israël,
constitue pour tout chrétien un abominable sophisme, un blasphème.
Ou mieux encore, comme l’ont proclamé publiquement l’évêque apostat Karol Wojtyla-JPII et l’abbé apostat Joseph Ratzinger-Benoît XVI, prétendre qu’ « il ne déplaît pas à Dieu que les juifs talmudistes attendent toujours le messie que Dieu leur a promis dans son Alliance avec Abraham et sa postérité » constitue pour tout chrétien une déclaration publique d’apostasie de Notre Seigneur Jésus-Christ, seul et unique Messie universel et éternel.
Dans les faits, tout chrétien, qu’il soit
laïc ou clerc, qu’il soit prêtre, religieux, évêque ou pape, ou prétendu tel,
qui prétend publiquement que l’Ancienne
Alliance de Dieu avec le peuple élu (ancienne alliance de la promesse du messie
à Abraham) perdure aujourd’hui,
accomplit ni
plus ni moins qu’une proclamation publique de son apostasie de Notre Seigneur
Jésus-Christ
en niant formellement qu’il soit le véritable Messie promis par Dieu dans son
alliance avec Abraham et sa postérité,
et en proclamant donc
– avec Anne, Caïphe et le Sanhédrin des prêtres du temple –
que Jésus de Nazareth n’était bien qu’un imposteur et un blasphémateur,
c’est-a-dire en souscrivant donc pleinement et publiquement
aux motifs de sa condamnation a mort.
C’est ce que n’ont cessé et ne cessent de proclamer publiquement depuis 1986 l’évêque apostat Karol Wojtyla-JPII, l’abbé apostat Joseph Ratzinger-Benoît XVI, ainsi que leurs hiérarchies conciliaires « cardinaux », « évêques », « prêtres » ou religieux, ou prétendus tels, ainsi que nombre de pauvres laïcs qu’ils ont dévoyés dans cette voie de damnation.
Les déclarations de l’abbé apostat Ratzinger-Benoît XVI le 12 septembre 2008, telles que rapportées par la presse que nous avons citées plus haut, ne sont donc qu’une nouvelle et énième démonstration de son apostasie publique, permanente et pertinace de Notre Seigneur Jésus-Christ.
Continuons le bon combat
La Rédaction de Virgo-Maria
© 2008 virgo-maria.org
TEXTE OFFICIEL
ET COMMENTAIRES
Discours du pape Benoît XVI aux représentants de la communauté juive - Paris 12 Septembre 2008
« C’est avec plaisir que je vous reçois ce soir, chers amis. Il est heureux que notre rencontre se place à la veille de la célébration hebdomadaire du shabbat, ce jour qui, depuis des temps immémoriaux, tient une place si importante dans la vie religieuse et culturelle du peuple d’Israël. Tout juif pieux sanctifie le shabbat en lisant les Écritures et en récitant les Psaumes. Chers amis, vous le savez, la prière de Jésus aussi était nourrie par les Psaumes. Il se rendait régulièrement au Temple et à la synagogue. Il y a même pris la parole un shabbat. Il y a souligné avec quelle bonté Dieu l’Éternel prend soin de l’homme, jusque dans l’organisation du temps. Le Talmud Yoma (85b) ne dit-il pas : « Le shabbat vous est donné, mais vous n’êtes pas donné au shabbat » ? Le Christ a appelé le peuple de l’Alliance à toujours reconnaître la grandeur inouïe et l’amour du Créateur de tous les hommes. Chers amis, à cause de ce qui nous unit et à cause de ce qui nous sépare, nous avons une fraternité à fortifier et à vivre. Et nous savons que les liens de fraternité sont une invitation continuelle à se connaître mieux et à se respecter.
Par sa nature même, l’Église catholique désire respecter l’Alliance conclue par le Dieu d’Abraham, d’Isaac et de Jacob. Elle s’inscrit, elle aussi, dans l’Alliance éternelle du Tout Puissant dont les desseins sont sans repentance, et elle respecte les fils de la Promesse, les fils de l’Alliance, ses frères aimés dans la foi. Elle redit avec force par ma voix les paroles du grand Pape Pie XI, mon vénéré prédécesseur : « Spirituellement, nous sommes des sémites » (Allocution à des pèlerins belges, 6. 09. 1938). Ainsi, l’Église s’élève contre toute forme d’antisémitisme dont aucune justification théologique, n’est recevable. Le théologien Henri de Lubac, dans une heure « des ténèbres » comme disait le Pape Pie XII (Summi Pontificatus, 20.10.1939), a compris qu’être antisémite était aussi être antichrétien (cf. Un nouveau front religieux, publié en 1942 dans : Israël et la Foi Chrétienne, p. 136). Une fois encore, je tiens à rendre un profond hommage à ceux qui sont morts injustement et à ceux qui ont œuvré pour que les noms des victimes restent en mémoire. Dieu n’oublie pas !
Je ne peux omettre, en une occasion comme celle-ci, de mentionner le rôle éminent joué par les Juifs de France pour l’édification de la Nation tout entière, et leur prestigieuse contribution à son patrimoine spirituel. Ils ont donné - et continuent de donner - de grandes figures politiques, intellectuelles et artistiques. Je forme des vœux respectueux et affectueux à l’adresse de chacun d’entre eux, et j’appelle avec ferveur sur toutes vos familles et sur toutes vos communautés une Bénédiction particulière du Maître des temps et de l’Histoire. Shabbat shalom ! » Benoît XVI - Ratzinger[2]
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Benoît XVI et la communauté juive : une rencontre "courte et intense"[3]
Les représentants de la communauté juive se félicitent de leur brève rencontre avec Benoît XVI.
Le grand rabbin de France Joseph Sitruk serre la main
au cardinal Jean-Pierre Ricard, à leur arrivée à l'Élysée, le 12
septembre, lors de la rencontre du pape Benoît XVI avec Nicolas Sarkozy
(AFP PHOTO /
GERARD CERLES)
"Benoît XVI a une attitude d'humilité, c'est un homme très simple, il nous a reçus comme des amis, j'ai été sincèrement séduit", a déclaré à l'AFP le grand rabbin Joseph Sitruk qui évoque un "rapprochement historique entre le judaïsme et l'Église", à l'issue de la rencontre entre le pape et les représentants du judaïsme vendredi à la nonciature.
Pour Joël Mergui, président du Consistoire central israélite de France, cette entrevue, "courte et intense", traduit "une volonté réciproque de poursuivre le dialogue entre les juifs et les catholiques sur des sujets de société comme la famille et les préoccupations quotidiennes".
"L'Église s'élève contre toute forme d'antisémitisme dont aucune justification théologique n'est recevable", a rappelé Benoît XVI qui a également souligné "le rôle éminent joué par les Juifs de France pour l’édification de la Nation tout entière, et leur prestigieuse contribution à son patrimoine spirituel."
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"Le pape prône clairement la réconciliation avec les juifs"[4]
Par Claire Chartier, mis à jour le 12/09/2008 à 18:20 - publié le 12/09/2008
C'était l'un des rendez-vous attendu du périple parisien du pape Benoît XVI: sa rencontre avec les représentants de la communauté juive à la nonciature. Parmi les invités, Richard Prasquier, le président du CRIF, qui, quelques minutes après l'entretien, a répondu en exclusivité aux questions de Claire Chartier.
Dans les coulisses de la rencontre entre Benoît XVI et la communauté juive: le pape célèbre "l'ancienne alliance entre Dieu et le peuple hébreu, toujours vivante". Une phrase importante : les juifs ont été froissés, par plusieurs événements récents, notamment le fait que Benoît XVI n'a pas supprimé la prière pour la conversion des juifs au christianisme dans la messe de rite tridentin dont il a libéralisé l'usage voilà un an.
Richard Prasquier, le président du Conseil représentatif des institutions juives de France (Crijf), a été le seul à pouvoir prononcer un court discours lors de cette rencontre. Il livre en exclusivité pour LEXPRESS.fr la teneur des propos du pape.
Que vous a dit Benoît XVI ?
Il s'est placé, de façon extrêmement claire, dans l'œuvre de réconciliation avec les juifs commencée par Jean-Paul II. Nous l'avons entendu utiliser des termes sans ambiguïté, en parlant de l'ancienne Alliance, toujours vivante. Il a paru ému et son discours semblait vraiment sortir du cœur.
Cette évocation de l'Alliance vous a-t-elle surpris ?
Je n'avais jamais entendu Benoît XVI l'évoquer aussi clairement. Pour nous, cette reconnaissance de la validité et de la pérennité de l'Alliance est une condition indispensable au dialogue avec les catholiques. Sinon, si l'on considère que la Nouvelle Alliance, établie par Jésus, a aboli la première, les Juifs ne sont plus que de gentils fossiles!
Et vous, quel message lui avez-vous adressé ?
Je lui ai notamment parlé des retrouvailles entre l'Église et le peuple juif comme d'un exemple pour l'humanité. J'ai aussi évoqué le souvenir de la Shoah qui pèse sur le monde.
Commentaire de Dici.org (FSSPX) sur cette rencontre de Benoît XVI[5]
En recevant brièvement les représentants de la communauté juive à la nonciature apostolique, à Paris, le 12 septembre, Benoît XVI a tenu les propos suivants :
« C’est avec plaisir que je vous reçois ce soir, chers amis. Il est heureux que notre rencontre se place à la veille de la célébration hebdomadaire du shabbat, ce jour qui, depuis des temps immémoriaux, tient une place si importante dans la vie religieuse et culturelle du peuple d’Israël. Tout juif pieux sanctifie le shabbat en lisant les Écritures et en récitant les Psaumes. Chers amis, vous le savez, la prière de Jésus aussi était nourrie par les Psaumes. Il se rendait régulièrement au Temple et à la synagogue. Il y a même pris la parole un shabbat. Il y a souligné avec quelle bonté Dieu l’Éternel prend soin de l’homme, jusque dans l’organisation du temps. Le Talmud Yoma (85b) ne dit-il pas : « Le shabbat vous est donné, mais vous n’êtes pas donnés au shabbat » ? Le Christ a appelé le peuple de l’Alliance à toujours reconnaître la grandeur inouïe et l’amour du Créateur de tous les hommes. Chers amis, à cause de ce qui nous unit et à cause de ce qui nous sépare, nous avons une fraternité à fortifier et à vivre. Et nous savons que les liens de fraternité sont une invitation continuelle à se connaître mieux et à se respecter.
« Par sa nature même, l’Église catholique désire respecter l’Alliance conclue par le Dieu d’Abraham, d’Isaac et de Jacob. Elle s’inscrit, elle aussi, dans l’Alliance éternelle du Tout Puissant dont les desseins sont sans repentance, et elle respecte les fils de la Promesse, les fils de l’Alliance, ses frères aimés dans la foi. Elle redit avec force par ma voix les paroles du grand Pape Pie XI, mon vénéré prédécesseur : « Spirituellement, nous sommes des sémites » (Allocution à des pèlerins belges, 6. 09. 1938). Ainsi, l’Église s’élève contre toute forme d’antisémitisme dont aucune justification théologique, n’est recevable. Le théologien Henri de Lubac, dans une heure « des ténèbres » comme disait le Pape Pie XII (Summi Pontificatus, 20.10.1939), a compris qu’être antisémite était aussi être antichrétien (cf. Un nouveau front religieux, publié en 1942 dans : Israël et la Foi Chrétienne, p. 136). Une fois encore, je tiens à rendre un profond hommage à ceux qui sont morts injustement et à ceux qui ont œuvré pour que les noms des victimes restent en mémoire. Dieu n’oublie pas !
« Je ne peux omettre, en une occasion comme celle-ci, de mentionner le rôle éminent joué par les Juifs de France pour l’édification de la Nation tout entière, et leur prestigieuse contribution à son patrimoine spirituel. Ils ont donné – et continuent de donner – de grandes figures politiques, intellectuelles et artistiques. Je forme des vœux respectueux et affectueux à l’adresse de chacun d’entre eux, et j’appelle avec ferveur sur toutes vos familles et sur toutes vos communautés une Bénédiction particulière du Maître des temps et de l’Histoire. Shabbat shalom ! » (texte intégral).
La citation du Talmud, dans la bouche du pape, inspire au Père David Mark Neuhaus, s.j., secrétaire général du Vicariat catholique de langue hébraïque en Israël, cette réflexion œcuménique : « N’est-ce pas une habile révolution opérée par le Saint Père qui non seulement salue chaleureusement la communauté juive à Paris, mais qui cite également leur Talmud ? N’est-ce pas également significatif qu’il fasse une citation extraite de l’enseignement talmudique qui trouve un écho dans l’enseignement de Jésus de Nazareth ? ». Pour faire mieux saisir cette « habile révolution » le père jésuite avait préalablement rappelé qu’en 1239 le pape Grégoire IX avait ordonné aux souverains d’Europe de confisquer les exemplaires du Talmud que possédaient les communautés juives dans leurs royaumes respectifs, car le Talmud contient des blasphèmes contre le catholicisme et constitue un obstacle à la conversion des juifs. C’est ainsi, entre autres, que saint Louis en ordonna la confiscation en 1247 et 1248. (source : Zenit)
Commentaire [NDLR : commentaire
de l’abbé Lorans pour Dici.org] :
Malgré des références à Pie XI et à Pie XII, l’allocution de Benoît XVI est
dans la droite ligne des principes qui, depuis Vatican II, régissent le
dialogue des autorités romaines avec le judaïsme. On se souvient des
déclarations du cardinal Walter Kasper, dans L’Osservatore Romano du 10
avril 2008, selon lesquelles l’Église ne veut pas convertir les Juifs et
appelle au dialogue « sincère » et au « respect
réciproque » entre les deux religions, conformément au document
conciliaire Nostra Aetate.
« L’Église catholique, à la différence de certains cercles évangéliques, n’a pas une mission organisée et institutionnalisée envers les Juifs », soulignait-il en ajoutant : « Si aujourd’hui, nous nous engageons pour un respect réciproque, celui-ci ne peut être fondé » que par une reconnaissance réciproque de « notre diversité ». Et le cardinal d’expliquer que l’oraison pro Judaeis, récemment modifiée dans le Missel de 1962, n’était pas un appel lancé à l’Église pour remplir une action missionnaire envers les Juifs, mais « l’expression d’une espérance, une intercession envoyée à Dieu » pour « que son règne vienne, dans lequel tout Israël sera sauvé et la paix eschatologique touchera le monde ».
Déjà le 7 février, au micro de Radio Vatican, le prélat allemand expliquait que la mission ne s’adresse qu’aux païens, ad gentes, et pas aux Juifs, ad Judeos. En clair, la conversion est pour les païens, et les Juifs ne sont pas concernés. Autrefois, on priait pour leur conversion, maintenant on demande simplement qu’à la fin des temps, lorsque toutes les nations auront été rassemblées, Israël se retrouve sauvé. C’est une prière eschatologique qui se réalisera de toute façon puisque l’Écriture Sainte nous annonce qu’à la fin des temps les Juifs se convertiront. Mais on ne demande plus la conversion des Juifs d’aujourd’hui.
(…)
Le pape lui-même est convaincu de la pérennité de l’alliance entre Dieu et le peuple juif, encore aujourd’hui, même en dehors de la foi en Jésus-Christ, le Sauveur promis. Cette conviction est ancienne chez lui, elle remonte à ses années de séminaire où il prit conscience, a-t-il écrit, « que l’interprétation juive [de l’Écriture] "après Jésus-Christ" possède elle aussi son propre message théologique. » (Ma vie, souvenirs, Fayard, 2005, p. 64). D’où sa citation du Talmud, chose inouïe dans la bouche d’un pape. Dès son accession au souverain pontificat, il avait d’ailleurs repris à son compte les déclarations de Jean-Paul II pour qui l’Ancienne Alliance « n’a jamais été révoquée » (JMJ de Cologne, 19 août 2005). Car la communauté juive est toujours l’objet de « la prédilection du Dieu de l’Alliance » (au grand rabbin de Rome, le 16 janvier 2006). S’appuyant sur la déclaration conciliaire Nostra aetate, les pontifes modernes semblent perdre de vue l’enseignement d’un saint Paul, pour qui, « sachant que l’homme n’est pas justifié par la pratique de la loi, mais seulement par la foi en Jésus Christ, nous avons cru, nous aussi, au Christ Jésus, afin d’obtenir la justification par la foi au Christ et non par la pratique de la loi, puisque par la pratique de la loi personne ne sera justifié. » (Gal. 2, 16)
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[2] http://www.vatican.va/holy_father/benedict_xvi/speeches/2008/september/documents/hf_ben-xvi_spe_20080912_parigi-juive_fr.html