CAPITAL : Lettre ouverte solennelle des fidèles aux quatre évêques de la FSSPX
http://www.virgo-maria.org/articles/2006/VM-2006-10-10-A-00-Appel_aux_quatre_eveques_de_la_FSSPX.pdf
Qui et
Pourquoi, depuis la mort de Mgr Lefebvre en 1991, a détourné la finalité surnaturelle de l’OPERATION-SURVIE des sacres de 1988, pour assigner à
la FSSPX ce FAUX objectif prioritaire de la «ré-conciliation» avec la Rome
conciliaire |
Qui a, depuis 2000, PROMU, et Pourquoi, le FAUX préalable de l’autorisation de la messe de Saint Pie V ? |
Pourquoi n’a-t-on pas posé la VRAIE question du rétablissement du VRAI Sacerdoce de VRAIS prêtres, ordonnés par des Evêques VALIDEMENT sacrés selon le rite VALIDE des Saints Ordres ? |
Qui a INVENTE, et POURQUOI, le faux préalable de la levée des «excommunications» ? |
Pourquoi n’a-t-on pas posé la VRAIE question de l’abrogation de Pontificalis Romani INVALIDE de 1968 et du rétablissement du vrai rite de la consécration épiscopale VALIDE d’avant 1968? |
A quoi servirait-il, en effet, de faire dire le VRAI rite de la messe par de FAUX prêtres ? |
Serait-ce
donc qu’après avoir obligé de VRAIS prêtres à dire une FAUSSE messe, l’on
veuille désormais faire dire la messe du |
Serait-ce que l’on
veuille «concilier» les VRAIS prêtres qui disent encore la VRAIE messe avec
un clergé aussi INVALIDE que le |
Gaude, Maria Virgo, cunctas hæreses sola interemisti.
(Tractus Missæ Salve Sancta Parens)
mardi 13 janvier 2009
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Abbé Ricossa (Verrua) :
la FSSPX, « déjà 30 ans de perdus… en vaines tentatives d’accord »
L’abbé Ricossa montre comment depuis le 25 décembre 1978, l’église conciliaire a amorcé une longue opération de séduction de la FSSPX pour tenter de la récupérer « dans son entier » (expression de Castrillon Hoyos). Mgr Lefebvre fut séduit par cette ouverture de Wojtyla-Jean-Paul II.
Mais l’abbé Ricossa passe à côté des deux questions clés :
1) La question de l’invalidité sacramentelle de l’’épiscopat’ conciliaire issu du rite Montinien de 1968 (consécration épiscopale – Pontificalis Romani)
2) La question de la subversion de la FSSPX par une petite camarilla de clercs infiltrés.
En perte de vitesse, la camarilla des infiltrés de la FSSPX, entravée par Mgr Tissier, multiplie les initiatives. Réunion à Suresnes, sur convocation par l’abbé de Cacqueray : une nouvelle manœuvre de ré-infiltration de l’abbé Aulagnier ? Le discours crypto-Poulat de l’abbé Boubée (FSSPX) à Paris. Un projet de ré-infiltration de l’abbé Aulagnier, par l’abbé de Cacqueray(-Celier ?) ?
Déplacer les lignes de la Tradition, Mgr Fellay a déclaré « pouvoir comprendre » le sédévacantisme.
Nous diffusons le texte intéressant de l’abbé Ricossa qui montre qu’après avoir tenté de neutraliser la FSSPX en la faisant condamner par le ‘cardinal’ homosexuel Wright[1] le 16 mai 1975, nommé par Montini-Paul VI Préfet de la Sacrée Congrégation pour le Clergé, la Rome conciliaire a réalisé l’échec de sa stratégie du bâton et, à partir de l’élection de Wojtyla-Jean-Paul II en fin 1978, les antichrists du Vatican ont adopté la stratégie de la carotte.
Les sacres de 1988 ont gelé la situation, et à quelques semaines de sa mort inopinée, le 15 janvier 1991, Mgr Lefebvre a commencé à jeter les bases d’une action au long cours[2] de la FSSPX qui fasse son deuil des « discussions » avec Rome et qui concentre ses forces dans le développement des sacrements valides et de l’action apostolique.
Trente ans après le début de cette phase d’illusion, la direction de la FSSPX et ses organes de communication sont entre les mains d’une « Camarilla d’infiltrés » (dont l’ex-Anglican Mgr Williamson, l’évêque britannique à la Rose de la Fraternité, vient de reconnaître l’existence[3]).
L’abbé Ricossa a raison quand il dénonce l’effet ravageur sur le combat de la Tradition, et de la FSSPX en particulier, joué par cette perverse opération de séduction par la Rome des « antichrists » depuis 30 ans.
Il dénonce – à juste titre - la fausse doctrine de l’autorité de l’église conciliaire, contrefaçon actuelle de la Sainte Église catholique, dont la reconnaissance guide depuis 30 ans la doctrine de la FSSPX, et qui n’a d’autre but que de préserver la perspective d’un ralliement final à la Rome des « antichrists » apostats, tout au moins, la poursuite des « discussions » avec les hérétiques modernistes du Vatican.
Mais, nous aurions souhaité que l’abbé Ricossa posât enfin les deux problèmes majeurs que doivent affronter les clercs et les fidèles de la Tradition en 2009.
La FSSPX est infiltrée, comme l’Église catholique avait déjà commencé à être sérieusement infiltrée dès avant l’élection du Rose+Croix Roncalli-Jean XXIII en 1958. Cette camarilla infiltrée à la tête de la FSSPX et de ses organes de communication bloque désormais le combat de la FSSPX.
Il existe aussi des analogies avec le schéma de la colonisation homosexuelle qui a été le vecteur de l’emprise croissante des loges rosicruciennes sur l’Église engagée dès avant la mort de Pie XII.
Tant que cette situation n’aura pas été bien comprise, la nature du travail de l’ennemi et de ses méthodes ne seront pas bien compris, et tant que cette camarilla infiltrée ne sera pas chassée de la FSSPX, le combat de la Tradition catholique restera inopérant, tout au moins très neutralisé, et même menacé d’être sabordé à tout instant.
En ce début d’année 2009, nous formulons le vœu que l’abbé Ricossa médite enfin ces points et use utilement et efficacement des forces dont il dispose à la tête de son Institut.
En perte de vitesse, la camarilla des infiltrés de la FSSPX, entravée par Mgr Tissier, multiplie les initiatives. Parallèlement se confirme la chute du nombre de fidèles dans les messes des prieurés, ce qui est la conséquence directe de cette politique suicidaire de « discussions » avec Rome et de servilité envers Ratzinger-Benoît XVI.
Entravée dans la poursuite de son « processus » de « réconciliation » avec la Rome des « antichrists » apostats, par l’opposition intransigeante de Mgr Tissier de Mallerais qui maintient la fidélité au fondateur Mgr Lefebvre et à ses dernières volontés, cette camarilla qui ne cherche qu’à trahir est désormais aux abois, et elle continue son travail de sape dans la précipitation. Elle ne cache plus sa censure dans les médias qu’elle contrôle.
Nous allons en évoquer deux exemples récents.
Réunion à Suresnes, sur convocation par l’abbé de Cacqueray : une nouvelle manœuvre de ré-infiltration de l’abbé Aulagnier ?
L’abbé de Cacqueray a convoqué à Suresnes un nombre important d’abbés du District de France de la FSSPX, en ce début d’année. Ce n’est pas pour leur présenter ses vœux filandreux de Tartuffe[5] dont les lecteurs de la Porte Latine ont eu la primeur, mais pour tenter de faire avancer les intérêts de la Camarilla des infiltrés. A l’ordre du jour, la possible « réintégration » d’une « brebis égarée » qui a quitté la FSSPX.
L’abbé de Cacqueray, manœuvré par le trio des abbés Celier – Cocault-Duverger – Lorans, chercherait-il à réinfiltrer l’abbé Aulagnier, le naufrageur de Campos, au sein de la FSSPX ?
Ce projet de la Camarilla revient régulièrement comme le monstre du Loch Ness et VM a commenté ce projet à de multiples reprises.
Il s’agirait évidemment de verser des larmes de crocodiles sur le « retour de l’enfant prodigue » qui – dans son humilité repentante, ne demanderait qu’une « toute petite place » dans la FSSPX après avoir reconnu ses torts.
Comme ce serait touchant ! La duplicité cléricale atteint parfois des sommets d’hypocrisie qui donnent la nausée.
Le but d’une telle manipulation serait, à l’évidence, de réintroduire le ver dans le fruit, l’abbé Aulagnier qui a fait chuter Campos et qui a fait toute la carrière de son ami, l’abbé Celier.
L’abbé Méramo, qui n’avait pas pris de gants en 2003 dans sa lettre à Mgr Fellay, avait même parlé à ce propos de contamination d’un sac de pommes par une pomme pourrie.
Que trahirait une telle initiative de la part de Suresnes ? Elle indiquerait que devant l’opposition croissante de l’énorme majorité favorable au tutiorisme sacramentel, et regroupée derrière Mgr Tissier, le petit clan se sent de plus en plus isolé, comprend qu’il perd tout crédit et cherche par tous les moyens, y compris les plus ridicules, à se renforcer.
Ce clan se trouve dans la situation de la classe dirigeante soviétique qui vit ses derniers jours et voit arriver avec terreur la menace de la « glastnost » qui pourrait emporter ses privilèges. La fuite de Suresnes dans une communication de terreur à l’occasion du congrès de Si so No no a dévoilé la panique qui règne désormais chez les clercs qui collaborent avec l’ennemi.
Sans se livrer à des recherches généalogiques, après l’ « Aigle de Meaux » (cher à l’abbé de Tanoüarn), il tombe sous le sens qu’Ennemond, le « Perroquet de Suresnes » omniprésent sur le FC ou sur le LFC (Octave ?), ne procédera pas de cette même filiation, ne serait-ce que par son absence de talents oratoires et par sa prétention insupportable à faire la leçon aux anciens de la Tradition, pour venir apporter les démentis de l’abbé Régis de Caque-Cray. Il lui suffira peut-être de faire précéder le prénom de ce dernier d’un Jacques, emprunté au frère désormais installé du chef des ex-mutins, pour venir signer J.R. quelques contributions sur la Porte Latine de son ami Gricha.
Le discours crypto-Poulat de l’abbé Boubée (FSSPX) à Paris
Nous recevons ce témoignage sur la prédication incroyable de l’abbé Boubée à Paris le 8 décembre 2008 :
« Lors de la procession pour la fête de l’Immaculée Conception, le 8 décembre dernier, à Paris, St Nicolas du Chardonnet a donné la prédication à l’abbé Boubée, vicaire nouveau venu dans la paroisse depuis l’été. Dans un cadre majestueux et de circonstance, celui de la fontaine de l’Archange Saint Michel, en plein Paris, dans la ville de Sainte Geneviève, cet abbé a parlé de l’Apocalypse. Et qu’avons-nous entendu de sa part ? Une évocation de St Michel qui s’opposa à Satan par son cri « Quis ut Deus ! » ? Le rappel du combat inexpiable entre La Très sainte Vierge et Satan annoncé dès la Génèse « Je placerai une haine entre elle et sa descendance et toi et ta descendance » ? Une interprétation particulière à notre époque d’apostasie des chapitres du livre de l’Apocalypse dédiés à notre époque ? (la sœur Lucie de Fatima a indiqué que le chapitre 13 du livre de Saint Jean s’applique à notre époque et au Troisième Secret). Pas du tout. Mais une prédication très anodine, énonçant des conseils spirituels très communs, et surtout, expliquant que l’Apocalypse s’applique chaque jour, tout le temps. Le sens de l’Apocalypse selon cet abbé serait donc anhistorique, vrai tout le temps, ce qui revient à dire que la recherche d’une quelconque interprétation selon les âges de l’Église serait vaine. Le sermon de cet abbé aurait pu être mis dans la bouche d’un prêtre conciliaire, sans déranger qui que ce soit. Mais d’où sort-il ? Comme nous sommes très loin des méditations de Mgr Lefebvre qui ne manquait jamais de nous expliquer que nous vivions dans un âge particulier et dramatique de l’Église, et qui l’illustrait sans cesse par des exemples de cette destruction de la foi réalisée par les autorités du Vatican. Ce prêtre est-il mûr pour rallier ? à l’IBP ? » signé par un fidèle
L’Abbé Boubée (à gauche) expliquant, le jour de la fête de l’Immaculée Conception (!), devant la fontaine de St Michel Archange (Paris) que l’Apocalypse a lieu chaque jour, depuis toujours, ce qui revient à nier l’application du livre de l’apôtre Saint Jean à des âges de la vie de l’Église, et à occulter le caractère apocalyptique de l’époque d’immense apostasie que nous vivons depuis 1958.
Cette prédication de l’abbé Boubée est symptomatique du discours lénifiant de la Camarilla des infiltrés qui tentent de présenter de façon anodine la période « Benoît XVI » que nous vivons, en tuant toute réflexion sur l’interprétation surnaturelle de la période actuelle de l’église conciliaire, pour mieux dissoudre tout esprit de combat.
De même le G.R.E.C., par la voix d’un Paul Airiau, vient ironiser sur les propos « apocalyptistes » de Mgr Lefebvre et de ceux qui, à la FSSPX, le suivent, pour opposer, selon un schéma conçu par Émile Poulat, les « eschatologistes » qui représentent l’aile conservatrice ratzinguérienne, aux esprits attardés « apocalyptistes » de la Tradition, qui seraient encore enfermé dans des schémas mentaux hérités des obscurantistes anti-libéraux du XIX° siècle, selon cette idéologie « prête à porter » et crypto-Poulat.
Cette diabolisation du discours se résume à un schéma très simple : il n’y aurait pas d’application historique de l’Apocalypse à notre époque.
Cette dénaturation de la lecture de l’Apocalypse faite jusque là traditionnellement par l’Église, qui voudrait que l’Apocalypse ne s’appliqua jamais, est rejointe par celle de l’abbé Boubée, pour lequel l’Apocalypse s’applique chaque jour, c’est-à-dire jamais dans son sens historique. Ainsi, soit en les atrophiant, soit en les hypertrophiant, le sens des écrits de l’apôtre Saint Jean est écarté de toute signification opérationnelle.
L’abbé Boubée, 4° vicaire de l’église Saint Nicolas du Chardonnet, est arrivé à Paris dans le fourgon des nominations inspirées en mai dernier par la Camarilla des infiltrés à Mgr Fellay.
Le but assigné au binôme de remplacement (abbés Boubée et Puga) est probablement, dans l’esprit des auteurs cachés de cette manœuvre, de remplacer le binôme des abbés Beauvais et Chautard, jugés trop peu enthousiastes pour le ralliement.
L’abbé Boubée ne s’est jamais occupé que d’enfants ou d’adolescents dans sa carrière ecclésiastique, sans grand charisme, ni envergure, il a sans doute le bon profil pour le Suresnes infiltré de l’abbé de Cacqueray(-Celier ?).
Les têtes des abbés Beauvais et Chautard sont réclamées depuis longtemps par les mutins de 2004, soutenus par l’Abbé Aulanier, et l’abbé Laguérie n’en fait pas mystère, quant à l’abbé de Tanoüarn, en quittant Saint Nicolas du Chardonnet, il aurait clamé haut et fort devant l’abbé Beauvais et des témoins sa volonté de vengeance.
Rappelons que l’abbé de Tanoüarn est un cousin de l’abbé de Cacqueray par sa mère.
Déplacer les lignes de la Tradition, Mgr Fellay a déclaré « pouvoir comprendre » le sédévacantisme
Lors du colloque de Si si No no, à Paris, dans la salle de la Mutualité, Mgr Fellay a, pour la première fois, dédiabolisé le « sédévacantisme » en déclarant « pouvoir le comprendre », c’est pourquoi la camarilla occulte aujourd’hui cette conférence du supérieur de la FSSPX le 4 janvier à Paris.
La Pax Tissieris que connaissent les clercs et les fidèles de la Tradition depuis novembre, grâce à l’intransigeance de Mgr Tissier, l’héritier des dernières volontés de Mgr Lefebvre, bloque actuellement le « processus » de ralliement. L’absence d’annonces de Mgr Fellay le 4 janvier à Paris et le doute qui désormais commence à le travailler, et que tentent de dissimuler par la censure les infiltrés, en sont l’illustration. En déclarant en clôture du congrès de Si si No no, « pouvoir comprendre » le sédévacantisme, Mgr Fellay ne fait que réhabiliter cette opinion qui était devenue celle de Mgr Lefebvre dans ses dernières années.
La réaction au sein de la FSSPX est désormais forte, car la camarilla est démasquée et nue. Le temps est venu de déplacer les lignes de la Tradition pour attaquer les révolutionnaires conciliaires sur le vrai terrain du combat, après « 30 ans de perdus… en vaines tentatives d’accord ».
Continuons le bon combat
La Rédaction de Virgo-Maria
© 2009 virgo-maria.org
Jean-Paul II, l’homme par qui les catholiques
fidèles à la Tradition ont été trompés.
La Fraternité Sacerdotale Saint Pie X :
déjà 30 ans de perdus… en vaines tentatives d’accord.
On a parlé récemment de la tentative d’accord entre Benoît XVI et Mgr Fellay,
supérieur de la Fraternité Sacerdotale Saint Pie X (c’était en juin 2008, à ce
sujet voir le communiqué de l’abbé Ricossa sur notre site). Nihil
novi sub sole… il y a trente ans, jour pour jour, Mgr Lefebvre
écrivait à Jean-Paul II pour lui proposer, déjà, un accord (et ce n’était
pas la première fois, mais celle-là fit du remous). Sa lettre à Jean-Paul II,
datée du 25 décembre 1978, fut publiée dans la Lettre aux Amis et
Bienfaiteurs n°16 de mars 1979 ; elle est donc du domaine public. À sa
lecture, vous vous apercevrez notamment que Mgr Lefebvre demandait beaucoup
moins que ce qui a été accordé par Benoît XVI dans le Motu
Proprio Summorum Pontificum…
Cette lettre est importante. Elle suscita une vive réaction, notamment du Père Guérard des Lauriers, et marqua la rupture définitive entre lui et Mgr Lefebvre : le Père Guérard répondit par sa fameuse réponse publique “Monseigneur, nous ne voulons pas de cette paix” datée du Jeudi Saint 12 avril 1979 (dix ans presque jour pour jour après la promulgation de la nouvelle messe ; le choix de la date est à rapprocher également du Corpus Domini 1969, date symbolique du Bref examen critique du novus ordo missæ, dont le Père Guérard a été le principal auteur), puis par d’autres lettres, publiées par le revue Einsicht.
À l’occasion de cet anniversaire, nous publions ici, à titre documentaire, la lettre de Mgr Lefebvre à Jean-Paul II et les différentes réponses du Père Guérard des Lauriers. En effet, ces documents essentiels font partie de l’histoire de l’opposition à Vatican II et à la nouvelle messe. Il est essentiel de rendre ces documents plus accessibles et de les faire lire, notamment à la jeune génération.
Il nous semble
opportun de rappeler ici aussi quelle fut la position de Mgr Lefebvre vis-à-vis
de l’assistance à la nouvelle messe. Il serait plus juste hélas de dire les
positions… successives et contradictoires. Vous pourrez lire dans le cadre
ci-dessous l’exposition qu’en a fait par le passé l’abbé Ricossa (Sodalitium n°55 de novembre 2003, téléchargeable sur notre site)
en citant Mgr Tissier de Mallerais lui-même dans sa biographie de Mgr Lefebvre.
Alors que nous fêtons tragiquement cette année le 40ème anniversaire de la
nouvelle messe, il reste de ces lignes le constat terrifiant, que la Fraternité
Saint Pie X s’entête à nier : le cœur de la tempête qui agite l’Église depuis
cinquante ans se trouve dans la question de l’autorité, cette “autorité” qui a
promulgué Vatican II, la réforme liturgique, et toutes leurs suites. Chercher à
faire un accord avec une autorité illégitime est une voie trompeuse et sans
issue. Pour l’honneur de l’Église, pour la survie de la Foi intègre, toutes les
forces vives de l’Église catholique doivent s’unir autour de ce préalable
nécessaire à toute entreprise de reconstruction sur le socle ferme et solide de
la Vérité : témoigner pubiquement que Benoît XVI et ses prédécesseurs n’ont
pas été revêtus de l’autorité pontificale, qu’ils ne sont pas les vicaires de
Notre-Seigneur Jésus-Christ. Comme le rappelait l’abbé Ricossa lors de sa
conférence du 25 octobre 2008 à Paris sur Mgr Guérard, ce témoignage public est
d’ailleurs la seule chose que craignent Benoît XVI et ses partisans !
Abbé Jocelyn Le Gal, Sodalitium.
Les positions de
Mgr Lefebvre
au sujet de l'assistance à la nouvelle messe
(extrait de l’article de l’abbé Ricossa
“Réponse au numéro spécial de La Tradizione cattolica sur le
sédévacantisme”
de novembre 2003 dans Sodalitium 55, téléchargeable sur notre site
ici ) :
Le biographe de Mgr Lefebvre, Mgr Bernard Tissier de Mallerais, expose
très bien ce cas dans le petit chapitre [de la biographie de Mgr Lefebvre]
intitulé précisément “Un problème, l’assistance à la nouvelle messe”,
ainsi que dans les chapitres suivants.
Il faut
savoir que dès 1971 les Pères Guérard des Lauriers, Barbara et Vinson (tous
“sédévacantistes”) prenaient publiquement position contre l’assistance à la
nouvelle messe (cf. Sodalitium n° 50 it., p. 74; n° 49 fr., p. 77). Mgr
Tissier nous apprend que même Mgr de Castro Mayer, dans une lettre à Mgr
Lefebvre du 29 janvier 1969, communiquait à son confrère dans l’épiscopat sa
conviction à ce sujet : “on ne peut pas participer à la nouvelle messe et
même, pour y être présent on doit avoir une raison grave. On ne peut pas
collaborer à la diffusion d’un rite qui, quoique non hérétique, conduit à
l’hérésie. C’est la règle que je donne à mes amis” (p. 441). Mgr Tissier,
quant à lui, approuve la “prudence” de Mgr Lefebvre (qui consiste à changer
souvent de position). En 1969-1970, le fondateur de la Fraternité soutient
-prudentiellement !- que non seulement on peut mais que l’on doit assister à la
nouvelle messe, et qu’il est même licite de la célébrer (cf. pp. 441-442) ; les
séminaristes de Mgr Lefebvre donnent l’exemple, car, en son absence, ils “iront
assister ensemble à la messe chez les bernardines de la Maigrauge où un
religieux âgé célèbre la nouvelle messe en latin” (p. 441). Mgr Tissier définit
ainsi cette position : “attitude de prudente expectative” (p. 442 ;
d’autre part c’est seulement en 1971 que Mgr Lefebvre décide définitivement de
refuser la nouvelle messe : p. 487). En décembre 1972, dans ses conférences aux
séminaristes,il réaffirme la nécessité d’assister éventuellement à la nouvelle
messe pour satisfaire au précepte dominical ; Mgr Tissier commente : “Ainsi,
l’archevêque se place en retrait des abbés Coache et Barbara qui, lors des
‘marches sur Rome’ qu’ils ont organisées à la Pentecôte des années 1971 et
1973, ont fait prêter aux pèlerins et aux enfants un ‘serment de fidélité à la
messe de Saint Pie V’” (p. 490). En 1973 encore il prêche : “cherchez la
messe tridentine, ou au moins la consécration dite en latin” (p. 478).
Mais voilà que dans une lettre privée du 23 novembre 1975 (par conséquent après
que Paul VI ait décrété la suppression du séminaire et de la Fraternité), Mgr
Lefebvre écrit que la nouvelle messe “n’oblige pas pour
’accomplissement du devoir dominical” (p. 490). “En 1975, il admettra
encore une ‘assistance occasionnelle’ à la nouvelle messe, lorsqu’on craint de
demeurer longtemps sans communier. Mais en 1977 il est quasi absolu : ‘nous
conformant à l’évolution qui se produit peu à peu dans les esprits des
prêtres (…) nous devons éviter, je dirais presque de manière radicale, toute
assistance à la nouvelle messe’” (pp. 490-491). “Bientôt - écrit encore
Mgr Tissier - Mgr Lefebvre ne tolère plus qu’on participe à la messe célébrée
selon le nouveau rite…” (p.491). Le biographe ne dit pas que ce “bientôt”
date seulement de juin 1981, lors de la division qui se produisit à Ecône sur
les thèses de l’abbé Cantoni, alors professeur au séminaire (favorable à
l’assistance à la nouvelle messe, et épaulé en cela par le directeur lui-même,
l’abbé Tissier). En 1982, tout candidat au sacerdoce de la Fraternité devra
jurer de ne conseiller à personne l’assistance à la nouvelle messe et en 1983
le district italien exposera - en tant que position de Mgr Lefebvre - la
doctrine selon laquelle on commet objectivement un péché en assistant à la
nouvelle messe.
En résumé, pour la Fraternité Saint-Pie X : de 1969 à 1975 il était obligatoire d’assister, dans certains cas, à la nouvelle messe sous peine de péché. De 1975 à 1981 il était licite de ne pas assister à la nouvelle messe, comme d’y assister. A partir de 1981, il est illicite d’y assister sous peine de péché. Nous voyons donc comment la “position prudentielle” de Mgr Lefebvre et de la Fraternité Saint-Pie X sur une importante question morale (la non assistance à la messe est matière de péché grave) et doctrinale (l’utilisation du nouveau missel dépend du jugement doctrinal que l’on porte sur la réforme liturgique) a consisté en une continuelle évolution où le point d’arrivée (pour le moment) est diamètralement opposé au point de départ, et épouse la position de ceux qui étaient initialement condamnés comme “imprudents” par Mgr Lefebvre (Coache, Barbara, Vinson, Guérard des Lauriers, et même Mgr de Castro Mayer). Derrière ces continuels changements de position, aucune motivation de principe, mais seulement le fait de tenir compte “de l’évolution qui se produit peu à peu dans les esprits des prêtres”: la foi et la morale à la remorque, par conséquent, de l’opinion… Ne vient-il pas à l’esprit de l’auteur du dossier que le cas de la “position prudentielle” sur l’assistance à la nouvelle messe est absolument analogue à celui sur la légitimité de Jean-Paul II ?
Abbé Francesco Ricossa, Sodalitium n°55 (pages 38-39).
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