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Dossier Ecclesia Dei Fidelity (en français) – 1992


ANNEXE A

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FIDELITY ARTICLE – La Fraternité Saint Pie X est malade (l’article qui mit le feu aux poudres, Oct 1992)

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La Fraternité Saint Pie X est malade

par Thomas W. Case (Octobre 1992)

Fidelity Magazine - 206 Marquette Avenue - South Bend, IN 46617 – Phone : 219-289-9786

Depuis l’excommunication de l’Archevêque Marcel Lefebvre le 1er juillet 1988, la Fraternité Sacerdotale Saint Pie X (FSSPX) s’est de plus en plus orientée vers une posture propre à la pérenniser en tant qu’église séparée. Maintenant que son chef s’en est allé, la Fraternité est un corps sans tête et donc suit la loi du séparatisme : le schisme engendre le schisme, la charité se transforme en rancœur, et l’issue est le chaos. Particulièrement aux États-Unis, l’unanimité n’a jamais été une caractéristique de la Fraternité. Mais avant d’entamer la discussion, nous devons donner un bref aperçu de l’histoire de la Fraternité, dans la mesure où, avec l’Archevêque Marcel Lefebvre nous avions un mouvement de protestation sérieux et relativement respecté. Ce mouvement est resté en communion avec l’Église durant 20 ans de lutte et de diplomatie, avant d’entrer dans le schisme formel à partir du 30 Juin 1988.

Mais le fait qu’il soit entré dans le schisme formel, au moment même d’être sur le point de passer un accord avec Rome, démontre un aspect de la loi générale applicable au schisme lui-même. C’est le problème de l’égoïsme. A partir du moment où vous avez adopté une posture d’opposition à l’autorité, où vous construisez des églises, où vous avez des propriétés, des bienfaiteurs et des emprunts, à partir du moment où vous déversez sur vos fidèles un esprit de croisade et de persécution et devenez une sorte de dieu pour vos ouailles à travers le monde, et, une fois que tout ceci s’est produit, il est extrêmement difficile de vous incliner à nouveau devant l’institution que vous avez combattue si longtemps, avec l’humiliation supplémentaire de perdre votre pouvoir et tous vos biens.  C’est la raison pour laquelle les Vieux Catholiques par exemple existent encore, sous forme de groupes d’égoïsme variés après un siècle et demi, ou que l’Église Anglicane existe encore comme une coquille sans doctrine après quatre siècles.

Les mouvements de protestation de toutes sortes, lorsqu’ils construisent une église séparée, ont une vie propre, même s’il s’agit d’une vie tronquée. Ils ne reviennent presque jamais dans le giron de l’Église (sauf sous la contrainte, comme cela s’est produit après les horreurs de la Guerre de Trente Ans). Au contraire, la première infidélité rend la suivante plus facile, et pour finir, vous avez l’ex-Lefebvriste et sédévacantiste Abbé Sanborn avec sa minuscule secte dans le Michigan, ou l’ex-Lefebvriste Abbé Clarence Kelly formant sa propre Association Saint Pie V, ou l’ex-Lefebvriste, ex-Kellyiste Abbé Dolan (maintenant évêque lignée Thuc, 1996) associé avec le culte du Mount St. Michael à Spokane, état de Washington.

Marcel Lefebvre était né à Tourcoing, France en 1905.  Il fut ordonné en 1929 et rejoignit les Pères du Saint Esprit en 1932. L’ordre l’envoya comme missionnaire dans la colonie Française du Gabon en Afrique, et il fut sacré évêque le 18 Septembre 1947. L’année suivante, le Pape Pie XII fit de lui son délégué apostolique pour toute l’Afrique francophone. Selon sa biographie officielle (FSSPX), les fils conducteurs de sa pensée furent un esprit de croisade anti-communiste et la résolution de mettre fin à l’ignorance religieuse. Durant son affectation en Afrique, il créa 21 nouveaux diocèses, construisit des séminaires et de la presse imprimée, et ordonna de nombreux prêtres indigènes. C’était un résultat considérable. En 1955 il fut fait Archevêque de Dakar, et, en 1959 il retourna en France.

Deux évènements contigus expliquent apparemment que Mgr Lefebvre ait établi par la suite son propre séminaire. En premier lieu, il fut élu supérieur général des Pères du Saint Esprit en 1962. Dans cette position, il envoya des jeunes hommes prometteurs au séminaire Romain. Le Séminaire Français de Rome devint progressivement plus moderniste après le second Concile du Vatican, et les plaintes émanant de ses protégés lui parvinrent de plus en plus fréquemment. L’autre préoccupation était le Concile lui-même. Mgr Lefebvre était titulaire de la commission qui écrivit les documents approuvés par le Pape, présentés initialement au Concile pour délibération. Chaque document fut rejeté durant la première session du Concile. Peu de temps après, Mgr Lefebvre s’étonna publiquement de la présence dans les sous-commissions de théologiens modernistes tels que Küng, Rahner, Congar et Schilebeeckx.

La supposée prise, ou quasi prise de contrôle du Concile par les modernistes, et, par la suite, "l’esprit du Concile" s’insinuant dans le Séminaire Français de Rome, l’incita en fin de compte à fonder "une Maison Internationale de Saint Pie X" à Fribourg en Suisse le 6 Juin 1969.

Un an plus tard, la nouvelle Fraternité déménageait à Écône et, en Novembre 1970, la "Fraternité Sacerdotale Saint Pie X" était établie canoniquement sous la juridiction de Mgr Charrière dans le diocèse de Fribourg.

Mais la lune de miel entre l’Église et la Fraternité fut de courte durée. La pression du cardinal Villot, Secrétaire d’État du Vatican et porte parole des (majoritairement libéraux) évêques Français, aussi bien que le clash idéologique général entre tradition et aggiornamento, aboutirent à une apogée en 1975. Mgr Lefebvre fut convoqué à Rome et jugé de façon informelle par une commission papale ; il lui fut interdit d’ordonner de nouveaux prêtres, et il fut sommé de fermer son séminaire et de disperser la Fraternité.

L’Archevêque refusa, prétextant qu’il était victime d’une procédure canoniquement irrégulière. Il ordonna quelques prêtres en Juin 1976 ; il fut suspens par Paul VI un mois plus tard. Dès ce moment, lui-même et ses prêtres agissaient sans pouvoir. Certains penseront qu’il s’agit d’une question technique, mais il est certain que depuis 1976 la validité des confessions et des mariages par la Fraternité est devenue très sujette à caution. 

Dans son sermon "Vingt Ans de Combat", durant une retraite en 1986, l’Archevêque affirme anxieusement ses droits : "Mais nous ne nous sommes pas arrêtés là [ordonner des prêtres] avec nos actions apparemment illégales pour ce qui concerne des point particuliers de la loi, comme d’entendre des confessions, [ou] la bénédiction des mariages effectués en notre présence dans les diocèses. Beaucoup de choses que nous avons accomplies sont en elles-mêmes et au sens strict contre la lettre de la loi, mais pourquoi le faisons-nous ? Simplement parce que nous croyons que ce qui a été entrepris contre nous est illégal et qu’ils n’avaient pas le droit de supprimer notre Ordre"

Puis les choses en restèrent là jusqu’à l’élection du Pape Jean Paul II en 1978, à la suite de laquelle les relations entre l’Archevêque et Rome se réchauffèrent considérablement. Immédiatement, des négociations commencèrent dans le but de régulariser la Fraternité. Mais durant les 10 années qui suivirent, des positions intransigeantes embrouillèrent la diplomatie et aboutirent finalement au schisme formel. La place manque ici pour relater tout ce qui se passa entre Rome et Lefebvre jusqu’à l’été 1988.

On évoquera seulement quelques points. Dans une lettre conciliante de l’Archevêque à Jean Paul II, datée du 8 Mars 1980, Mgr Lefebvre assure qu’il est d’accord avec la déclaration du Pape disant que le Concile "doit être interprété à la lumière de la Sainte tradition, et que, bien qu’il ait des réserves sur la Messe du Nouvel Ordo, il n’a jamais dit qu’elle était invalide ou hérétique en elle-même. "

Les deux mêmes points apparaissent dans une lettre de Lefebvre au cardinal Ratzinger le 17 Avril 1985, dans laquelle une déclaration de réconciliation est acceptée: "Nous avons toujours accepté et déclarons maintenant que nous acceptons les textes du Concile, en accord avec les critères de tradition, c’est à dire, en accord avec le Magistère traditionnel de l’Église. Nous n’avons jamais affirmé et n’affirmons pas aujourd’hui que la Messe du Nouvel Ordo, célébrée conformément à l’édition Romaine, est de soi invalide et hérétique"

Lefebvre s’emploie à "commenter" la déclaration avant d’apposer sa signature : (1) la Déclaration de Vatican II sur la Liberté Religieuse est contraire au Magistère de l’Église, et devrait faire l’objet d’une révision totale ; (2) La réforme liturgique a été influencée par l’Œcuménisme  avec les Protestants, et de ce fait c’est un grave danger pour la Foi Catholique, [par conséquent] nous demandons que cette réforme soit révisée entièrement de façon à ce que les dogmes Catholiques soient restaurés dans leurs statut d’honneur antérieur, dans le droit fil de la Messe immémoriale ; (3) Communisme et socialisme doivent être formellement condamnés, et "les états Catholiques doivent être encouragés à reconnaître que le Catholicisme est la seule religion officielle...."

Le 29 Mai 1985, le cardinal Ratzinger répliqua que les "commentaires" de Lefebvre contredisaient en effet la déclaration originale. En fait c’est une effronterie considérable de la part de Lefebvre que de dire d’abord que la Messe du Nouvel Ordo est valide et le document Conciliaire est acceptable à la lumière de la tradition, et demander ensuite de retourner à l’ancienne Messe et de réclamer une révision massive d’un document Conciliaire. Moins d’un an plus tard, le 20 Janvier 1986, dans une nouvelle lettre, Ratzinger insiste sur la fidélité au Concile : "Naturellement vous pouvez exprimer votre anxiété sur certaines interprétations qui ont pu être faites de divers textes du Concile, vous pouvez aussi légitimement critiquer de telles interprétations. Mais il ne vous est pas possible de contester la doctrine authentique du Second Concile œcuménique du Vatican, dont les textes relèvent du Magistère et jouissent de la plus haute autorité doctrinale."

La frontière est tracée au point d’acceptation ou de rejet des documents Conciliaires (cependant ils sont interprétés). Mais bien que cette haute diplomatie suive son cours, le véritable état d’esprit de l’Archevêque est un peu plus inamical. Neuf jours après la réception de la lettre de Ratzinger, peut-être piqué au vif par la réponse du Cardinal, Lefebvre écrit au rédacteur en chef des journaux Itinéraires et Présent :

"Le plan annoncé dans le document de la Haute Vente Maçonnique et publié sur l’ordre de Pie IX, se réalise jour après jour sous nos propres yeux. La semaine dernière, j’étais à Rome, convoqué par le Cardinal Gagnon qui me remit la lettre jointe [Celle de Ratzinger citée plus haut]. Un réseau très bien organisé contrôle toute l’activité de la Curie, à l’intérieur et à l’extérieur de la Curie elle-même."

"Le Pape est un instrument de cette mafia qu’il a mise en place et avec laquelle il sympathise. Nous ne pouvons espérer de réaction de sa part, au contraire. L’annonce d’une réunion de toutes les religions du monde décidée par lui pour le mois d’Octobre à Assise, est la dernière imposture et la suprême insulte envers Notre Seigneur. Rome n’est plus la Rome Catholique. Les prophéties de Notre Dame de La Salette et de Léon XIII dans son exorcisme s’accomplissent. Là où le Siège de Pierre et la chaire de Vérité fut fondée pour éclairer toutes les nations, ils ont établi le trône de l’abomination de leur perversité afin qu’ayant frappé le Pasteur ils puissent disperser le troupeau..."

"Vous verrez qu’en réponse à notre lettre [à nouveau, cette réponse du 20 janvier ci-dessus], le Cardinal Ratzinger cherche une fois de plus à faire de Vatican II un dogme. Nous avons à faire à des gens qui n’ont aucune notion de la Vérité. Nous serons dorénavant de plus en plus obligés d’agir en présumant que cette nouvelle église Conciliaire n’est plus Catholique." (Lettre à Mr. Madiran, Jan. 29, 1986).

L’accusation selon laquelle Jean Paul est un instrument de la mafia Maçonnique "qu’il a mise en place" semble ne laisser aucune place à un arrangement. Après le rassemblement d’Assise en Octobre 1986 (que le Pape déclara n’être qu’une réunion en vue de prier pour la paix et n’avoir absolument aucune portée envers la suprême vérité de la Foi Catholique), les attaques provenant de la FSSPX et d’autres groupes traditionnels constituèrent un barrage constant contre cet "évènement blasphématoire"

La profonde méfiance le Lefebvre envers Rome ne pouvait qu’empirer, et la diplomatie des derniers jours précédant l’excommunication doit être vue dans cet éclairage. En fait l’Archevêque avait préparé le terrain en vue de consacrer de nouveau évêques depuis un certain temps. En 1974, il avait déclaré à un confident (maintenant prêtre ex Lefebvriste) qu’il ne consacrerait jamais d’évêque, "Car cela reviendrait à faire ce que fit Martin Luther, et je perdrais l’assistance du Saint Esprit". Mais en 1983, se trouvant aux États-Unis, il sonda ses prêtres sur la possibilité de consacrer des évêques. Il les interrogea l’un après l’autre à ce propos. Les Supérieurs qui lui avaient objecté que ce serait un acte schismatique formel, furent tous, dans l’année qui suivit, démis de leurs fonctions. Ils furent remplacés par des prêtres qui avaient approuvé l’idée.

Le travail de terrain fut prudemment mené auprès des fidèles. A l’Académie Sainte Marie à St Mary, Kansas, chaque enfant et chaque adulte reçut l’enseignement obligatoire d’un nouveau "catéchisme" sous les auspices des prêtres de la Fraternité un an et demi avant les consécrations. Ils enseignaient que suivre une fausse autorité était mauvais ; que le pape avait perdu toute autorité légale ; que le schisme et l’excommunication qui suivraient certainement les consécrations ne constitueraient pas réellement un schisme et une excommunication. Quelle fut l’influence de ce nouveau "catéchisme" ? Si diverses variantes furent imposées aux fidèles en 1986 et 1987, on lui doit le fait que très peu de monde quitta la Fraternité à l’été 1988. Le 5 Mai 1988, Lefebvre signa un accord avec Rome qui accordait à l’Archevêque en principe tout ce qu’il désirait. Il pouvait avoir un évêque et ainsi la possibilité que la Fraternité se perpétue après sa mort. Les prêtres de la Fraternité pourraient dire la Messe Tridentine. La suspens était levée, et la Fraternité pouvait à nouveau ordonner légalement son propre clergé. Une fois de plus Lefebvre acceptait le Concile du Vatican, "interprété à la lumière de la tradition", et la Nouvelle Messe comme "valide" sinon bienvenue.

Selon une interview accordée à 30 Jours (Juillet, Août 1988), durant la réunion du 5 Mai, Lefebvre demanda au Cardinal Ratzinger quand un évêque pourrait être consacré. Le 30 Juin ? Non, ce serait trop tôt, répondit Ratzinger. Le 15 Août ? Non, peut-être en Novembre. (Tout ceci est la version des évènements de Lefebvre). Plus tard dans la journée, l’Archevêque décida que Rome le manipulait : il n’aurait jamais d’évêque. Il envoya le 6 Mai une lettre à Ratzinger, menaçant de passer outre et de sacrer un évêque le 30 Juin, avec ou sans le mandat Romain. En effet, le 24 Mai Rome dit, "Ok vous pouvez consacrer un évêque le 15 Août" Mais le 2 juin, Lefebvre rejeta entièrement l’accord. Le 30 Juin, il consacra quatre évêques, qui furent, comme lui-même, excommuniés formellement.

Pourquoi les tentatives furent réduites à néant au bord du succès ? Un point concernant ce problème d’évêque reste inexpliqué. Au moment du désastre du 5-6 Mai, Lefebvre avait proposé les noms d’évêques potentiels, et Rome avait soulevé des objections. Le choix d’évêques est un sujet sensible. Avec l’approbation du Pape, il est parfaitement légitime. Sans cette approbation, c’est un acte schismatique et une offense et un crime passible d’excommunication.

La question réelle des évêques, dans ce cas, n’est pas quand, mais qui. Qui sera accepté par le Pape ? On peut supposer que les prêtres qui furent choisis par la suite figuraient sur la liste présentée par Lefebvre.

Rome savait qui étaient ces hommes, et savait qu’ils partageaient les mêmes vues dont Lefebvre faisait état dans ses moments les plus inconsidérés : la nouvelle messe est blasphématoire, le Concile est hérétique, les papes qui approuvent le Concile sont hérétiques, et peut-être ne sont-ils pas papes du tout.

Quelles que furent les délibérations, il est certain que Rome possédait un épais dossier sur les hommes sélectionnés (préférés) pour être consacrés. Et c’est la raison pour laquelle le pape se réserve le droit d’approuver, et pour laquelle c’est un acte si grave de consacrer un évêque sans cette approbation. Ce n’est pas un problème technique, mais une mesure en vue de protéger la Foi. Comment Rome pourrait jamais approuver un évêque qui croit réellement que le pape est un instrument des Francs-Maçons ?

En réalité, le Pape Jean Paul n’aurait probablement jamais approuvé un évêque choisi par Lefebvre, de même que Lefebvre n’aurait jamais accepté un évêque choisi par Jean-Paul. (Mais nous ne le saurons jamais). Cela nous amène à la profonde division en matière de Foi, les deux questions non résolues étant : la Nouvelle Messe est-elle invalide, et les documents de Vatican II sont-ils hérétiques ?

Une autre révélation sur ce qui se passa dans ou autour des négociations de 1988 : à un moment, Lefebvre demanda d’introduire dans l’accord que les Catholiques traditionalistes (ceux qui veulent l’ancienne Messe) du monde entier deviennent membres de la Fraternité. C’était une demande absurde, impossible à satisfaire quand bien même elle aurait été acceptée, mais cela en dit long sur l’état d’esprit (fébrile ?) de Lefebvre. Apparemment dans les dernières années de sa vie, Marcel Lefebvre n’avait pas toujours toute sa tête. Il était manipulé sans merci par ses lieutenants, l’abbé Franz Schmidberger (supérieur général de la Fraternité), Richard Williamson et les autres. Lorsqu’il rentra de Rome après avoir signé l’accord du 5 Mai, ces futurs évêques, voyant peut-être que leurs prélatures risquaient de tomber à l’eau, dirent à l’Archevêque que s’il ne dénonçait pas l’accord avec Rome, la Fraternité se romprait aux coutures. Ils étaient trop nombreux dans la Fraternité (Williamson et Compagnie) qui n’avaient aucune confiance dans Rome. Sous cette pression, l’Archevêque changea d’avis et durcit sa position contre toute future négociation avec le Vatican. C’était son état d’esprit à la mi-Juin  "J’ai entamé ces négociations parce que les réactions de Rome dans la seconde moitié de l’année dernière avaient fait naître en moi le faible espoir que ces hommes d’église avaient changé. Ils n’ont pas changé, sinon en pire. Voyez Casaroli à Moscou ! Ils ont le SIDA spirituel, ils n’ont pas la Grâce, leurs défenses immunitaires n’existent plus. Je ne pense pas que l’on puisse dire que Rome n’a pas perdu la Foi. Ainsi, dans le cas d’une excommunication, son désagrément diminue avec le temps" (Déclaration privée citée par Williamson dans sa Letter de Winona, Aug. 1, 1988).

Ainsi la nouvelle église était née, par un homme entêté qui avait créé un monstre qu’il ne pouvait contrôler, soit que ce monstre ait infecté ses fidèles, soit qu’il ait infecté son propre esprit.

Chez les défenseurs de la FSSPX, on refuse communément d’admettre que Lefebvre est tombé dans le schisme ou qu’il ait été réellement excommunié. L’historien de Lefebvre, Michael Davies, qui dénonça tout d’abord les consécrations du 30 Juin, les défend maintenant dans un article regrettable (Angelus, December 1990). Il est regrettable parce que Davies, vu ses connaissances et son intelligence, s’enfonce dans un plaidoyer marécageux afin de convaincre les lecteurs que 1) il n’y a pas eu de schisme, et, 2) il n’y a pas eu d’excommunication.

Glisser par dessus les faits établissant le schisme et l’excommunication est typique des champions d’un groupe schismatique. Les mêmes arguments furent entendus lors du schisme d’Utrecht, à la création des Vieux Catholiques, et durant la création des églises protestantes au XVIème siècle. Une loi plus haute est toujours invoquée afin de contourner une loi spécifique :

D’après Martin Luther, "Celles-ci [les lois de l’Église] sont bonnes aussi longtemps qu’elles ne sont pas injurieuses envers le Christianisme et les lois de Dieu. Par conséquent, si le Pape mérite d’être puni, ces lois cessent de nous être applicables, parce  la Chrétienté en souffrirait."

D’après Marcel Lefebvre, "Dans l’Église il n’y a pas de loi qui puisse imposer à des Chrétiens une diminution de leur foi... S’ils reçoivent un ordre mettant leur foi en danger d’être corrompue, il y a un devoir impérieux de désobéir."

Davies oublie qu’au-delà de la loi canonique et la pensée de Canonistes interprétant cette loi, au-delà des pensées de ceux qui interprètent les pensées des canonistes, se trouve la dernière cour d’appel, qui n’est autre que le Vicaire du Christ.

Existe-t-il un espoir de voir la Fraternité revenir globalement à l’Église, c. à d. comme les nombreux prêtres et séminaristes qui ont rejoint Rome individuellement ? Cela ne semble pas.

La nouvelle contre-église nourrit sa propre existence en tournant ses attaques contre l’Église "Conciliaire". Dans une "Lettre aux Amis" – du 12 Février 1989, le Supérieur Général Schmidberger révèle les trois volets de "l’occupation étrangère" de l’Église. Premièrement, le Pape lui-même "prisonnier de la philosophie moderne et de la théologie moderniste. Deuxièmement le Cardinal Ratzinger et l’entourage du pape qui partagent ses idées. Troisièmement la conspiration consciente et déterminée des forces du Gnosticisme, de la Théosophie, et de l’Esotérisme, dirigée par les Illuminés et les Francs-Maçons, avec pour alliée l’infiltration Marxiste. "

Bon, si les Maçons et/ou les Illuminés dirigent le cirque, il n’y a rien à gagner à traiter avec Rome. Il n’est pas bon de passer un pacte avec le diable. On pourrait dire en passant que diaboliser votre adversaire tout en lui attribuant des pouvoirs surhumains, vous donne une excuse pour condamner quiconque est en rapport avec lui.

Selon Martin Luther, "L’Église de Rome, anciennement la plus sainte de toutes les églises, est devenue... le vrai royaume du péché, de la mort et de l’enfer ; ainsi même l’Antéchrist, s’il survenait, ne pourrait rien désirer de plus que cette perversion."

Selon Marcel Lefebvre, dans sa lettre du 29 Août 1987 aux quatre futurs évêques, "Le Siège de Pierre et les détenteurs de pouvoirs de Rome sont occupés par des Anti-Christ, la destruction du Royaume de Notre Seigneur s’effectue rapidement y compris dans Son Corps Mystique."

L’essentiel contenu dans de tels anathèmes est que les tentatives de réformer l’Église de l’intérieur sont futiles ; il est trop tard : et donc nous (Luther, Lefebvre) devons suivre notre voie et construire notre propre Église Catholique.

Les fidèles de Lefebvre disent qu’il fut un saint. Ils font remarquer que s’il n’y avait pas eu la FSSPX il n’y aurait pas dEcclesia Dei. Les Catholiques n’auraient pas la possibilité de retourner à l’ancien rite comme la possibilité en devient de plus en plus grande. Peut-être, mais si un accord avait été passé, une réforme interne pourrait avoir été accomplie plus facilement.

Toute cette puissance et cet enthousiasme travaillant à l’intérieur de l’Église aurait beaucoup plus fait et beaucoup plus rapidement. Mais encore une fois, nous ne le saurons jamais (alors pourquoi le dire ? NdT).

Si Lefebvre était un saint, il était à la fois rusé et hésitant. Il fut rusé en sondant les supérieurs de la Fraternité à travers le monde puis se débarrassant de ceux qui s’étaient opposés à son idée de consacrer des évêques. Il fut rusé en retardant d’un an les consécrations pour des raisons  d’intérêt. Il semble que le nouveau séminaire de Richard Williamson à Winona sortait juste de terre, et Williamson avertit Lefebvre que le bienfaiteur qui devait acquérir la propriété pour le séminaire annulerait son offre s’il apprenait que des consécrations étaient projetées.

Le bienfaiteur était apparemment un Lefebvriste conservateur, non schismatique et ne désirant pas risquer de "perdre le Saint Esprit." Ainsi Lefebvre accepta de retarder les consécrations jusqu’à ce que la propriété fût garantie.

Lefebvre était-il sédévacantiste ? Il semble que cela dépendait de son humeur, ou de l’assistance à laquelle il s’adressait. En 1980, il écrivit au Saint Père et déclara, "Je n’ai aucune hésitation quant à la légitimité ou la validité de Votre élection. J’ai déjà condamné ces idées et continue à le faire vis à vis de quelques séminaristes qui se laissent influencer par des ecclésiastiques étrangers à la Fraternité." Mais à l’occasion de diverses rencontres, les prêtres anciennement Lefebvristes m’informent qu’il aurait parlé un langage de "fidélité-au-pape" aux Catholiques conservateurs, et un langage suggérant le sédévacantisme aux traditionalistes radicaux. Comme les politiciens, il s’adaptait à l’audience.

Mais il jeta sa prudence aux vents dans la préface de sa lettre aux quatre futurs évêques. Il traite le pape d’Anti-Christ, ce qui est une façon claire de dire que le siège papal est vacant. De plus, il existe une cassette audio d’un sermon prononcé peu après la convocation de la réunion d’Assise par Jean Paul II. Basant ses attaques sur cette réunion œcuménique, l’Archevêque dit, "Je pense que lorsqu’un Pape ou un évêque honore Dieu de cette façon non-Catholique, ils ont l’intention d’aller à Dieu en tant que non-Catholiques, renonçant ainsi à la foi Catholique. Cela n’est jamais arrivé dans l’Église avant que l’occupant du trône de Pierre ait participé à un culte envers de faux dieux. Sommes-nous alors obligés de croire que ce Pape n’est pas Pape ? Parce qu’il semble impossible qu’un Pape puisse être hérétique public formel.

La question du sédévacantisme nous ramène aux États-Unis. Trois anciens prêtres Lefebvristes, les abbés Cekada, Dolan et Sanborn, se sont séparés de la Société Saint Pie V que l’abbé Kelly avait fondée lorsqu’il rompit avec Lefebvre pour se rapprocher à des degrés variés du culte du Mount St Michael, restes survivants prétendument dans la lignée de l’évêque Thuc (Sud Vietnamien). Séminaristes Lefebvristes proposés à l’ordination dans les années 70, les trois avaient rencontré de l’opposition à cause de leur sédévacantisme clairement affiché. Une délégation de prêtres Américains en avait averti Lefebvre.

Mais l’Archevêque, connaissant leur point de vue, les ordonna quand même. Ce fut alors qu’en 1983, Lefebvre arguant de leur sédévacantisme, exclut l’abbé Kelly et les autres de la Fraternité. L’accusation était vide de sens compte tenu des propres penchants de Lefebvre. Particulièrement depuis que Richard Williamson, sédévacantiste affiché lorsqu’il était séminariste à Écône, fut ultérieurement sacré évêque pour l’Amérique du Nord.

La vraie raison de l’éviction de Kelly fut son ambition et sa quête de pouvoir, ainsi que l’inimitié de Williamson. Kelly et Cekada ont mis leur propre nom sur nombre de dons de propriétés à la FSSPX dans la région de Cincinnati. On soupçonne fortement Kelly d’avoir voulu s’emparer de la Fraternité aux États-Unis. Williamson, qui par la suite parvint au sommet, avait depuis longtemps, dès les années 70, une mauvaise opinion sur Kelly, lorsque tous deux poursuivaient leur formation au séminaire d’Écône. Maintenant Kelly a sa propre petite secte à Oyster Bay, N.Y., avec quelques chapelles de l’association Saint Pie V réparties dans le pays. Beaucoup d’entre elles font l’objet de litiges car elles étaient détenues à l’origine par la FSSPX.

Un autre mini schisme vient de se produire au sein de la FSSPX. L’évêque Williamson était un ami de la Conférence de Rite Tridentin (TRC) des abbés LeBlanc et Wickens, lesquels désiraient tenir la réunion de leur TRC l’année dernière (1991) dans le New Jersey. Williamson devait recevoir un prix de la part du nouveau lobby pan-traditionnaliste pour le compte de Marcel Lefebvre. L’abbé Terence Finnegan, un prêtre Lefebvriste d’Our Lady of Sorrows Church à Phoenix eut vent du projet et se plaignit d’abord à Williamson puis à l’abbé Schmidmerger en Allemagne. La principale préoccupation de Finnegan était de garantir l’orthodoxie de la Fraternité ; il connaissait tout à propos de la TRC et ses relations avec des genres hétéroclites de schismatiques et d’hérétiques, avec le haineux Order of St John, avec la secte Feeneyite (Janséniste), ainsi qu’avec des sédévacantistes comme Dan Jones dans le Colorado.

Finnegan était de plus en plus affligé par les étranges doctrines sortant de la bouche de Richard Williamson. Après un fiévreux échange de courriers entre Finnegan et l’abbé Peter Scott (pour la forme supérieur de la FSSPX en Amérique du Nord), entre Schmidberger et Scott, et entre Scott et Williamson, il fut demandé à ce dernier de ne pas assister à la convention de la TRC. A ce moment, Williamson était en effervescence. Finnegan fut convoqué en Europe pour un entretien. Finnegan avertit de nouveau Schmidberger que Williamson desservait la Fraternité aux États-Unis à cause de ses relations imprudentes et de ses déclarations excessives. En raison de ses troubles, on proposa un transfert à l’abbé Finnegan. Il devait choisir entre l’Irlande et l’Afrique du Sud. Finnegan refusa, et le 8 Avril 1992, il fut exclu de la Fraternité. Our Lady of Sorrows à Phoenix a maintenant un nouveau prieur Lefebvriste et un troupeau d’environ 80 fidèles ; survivance de la direction de Finnegan. L’abbé Finnegan dit maintenant la Messe dans une maison particulière, et loue une salle pour les Dimanches. Il a emmené avec lui la grande majorité de son précédent troupeau, totalisant quelque 200 fidèles fortement déterminés.

Voilà le fait signifiant. Lorsque ce mini schisme se produisit, la grande majorité des fidèles rompirent avec la FSSPX et suivirent leur chef local dans un autre statut de Catholique indépendant. Ce genre de chose se produit de plus en plus en l’absence d’autorité centrale dispensant une sainte unité. En d’autres termes, sans pape, il n’y a que la volonté propre et l’attachement à telle ou telle forte personnalité.

Les autres paroisses de la FSSPX (missions, techniquement) du pays ont été récemment écrasées ou isolées. A Post Falls, Idaho, la paroisse que paît l’abbé Rizzo fut le lieu d’une royale bataille à propos du péché d’"Américanisme". Cette pomme de discorde entre les patriotes Américains et les fascistes Européens met la Fraternité en pièces, nous explorerons ses ramifications ultérieurement lorsque nous parlerons des opinions politiques de la FSSPX. L’abbé Rizzo a depuis été transféré en Angleterre. Son vicaire, l’abbé Hunter, écrivit un livre justifiant les origines du gouvernement Américain et niant l’accusation de Fraternité selon laquelle tout ceci résultait d’un grand complot maçonnique. Les abbés Schmidberger et Scott lui ont refusé l’autorisation de publier. Un nouveau prêtre (étranger) doit arriver prochainement à Post Falls pour prendre en charge les 600 fidèles et leur apprendre l’Unique Vraie Foi Politique. L’abbé Hunter dit que les fidèles sont démoralisés et redoutent ce qui va bientôt leur tomber dessus.

A Campbell, Californie, les fidèles ont pris les armes contre la fondation déconsidérée d’une maison de retraite avec les fonds prévus pour une nouvelle chapelle et une école. Il en résulte des violences sur les marches de l’église et des actions judiciaires. Le prieur de la paroisse, l’abbé Foley, a été condamné, interdit de prêche par le Supérieur US Scott et l’évêque Williamson, et déplacé à Sacramento. Au début de cette année, on dit à Foley de se rendre en mission dans le Minnesota. A l’inverse, Foley a quitté la Fraternité et emmené une partie des fidèles avec lui. Maintenant il dit la Messe dans une maison particulière à Walnut Creek, Californie. La cause sous jacente du brouhaha est le mécontentement local vis à vis de l’autorité dictatoriale des supérieurs de la Fraternité. De riches bienfaiteurs qui pensaient contribuer à la création d’une paroisse voient au contraire leur chapelle vendue, leurs horaires de Messe réduits, et leur argent dépensé dans d’inaccessibles havres pour les gros bonnets de la Fraternité.

A Omaha, Nebraska, une ancienne paroisse de la Fraternité d’environ 50 personnes assiste à une Messe de l’indult. Les gens étaient fatigués de voir traité de péché leur patriotisme, et particulièrement consternés par les "Manoeuvres de Gestapo" imposées à leurs enfants sous la dictature de l’abbé Ramon Angles, dont nous parlerons plus loin. Ces problèmes sous tendent la décision de l’abbé Scott de déclarer aux gens d’Omaha "qu’en raison du manque de prêtres" il n’y aura plus de Messe de la Fraternité pour eux. Après un échange de courrier, l’abbé Scott déclara qu’il y a avait eu un quiproquo et que "un prêtre viendrait à certaines occasions" et que tout irait bien. Mais maintenant les paroissiens en ont assez.

A Phoenix, Omaha, Campbell, Californie, et à Post Falls, Idaho, diverses causes ont amené le schisme et la division dans la FSSPX. Ces quatre cas constituent seulement le sommet de l’iceberg.

Dès le début, leurs maîtres Européens se sont méfié des prêtres et les fidèles Américains. Des prêtres Américains intelligents et éclairés, ayant leurs propres idées, ont été expulsés ou transférés à l’étranger, laissant les laquais étrangers de Williamson en charge de laïcs de plus en plus démoralisés.

Richard Williamson et sa cohorte sont-ils en train de naufrager la FSSPX par leurs opinions haïssables et obscures et leur dénigrement des institutions Américaines ? En premier lieu, nous rappellerons les deux volets de la théologie de la Fraternité : ou bien fidélité à Rome (quoique Rome pense), ou bien Rome est le siège de l’Antéchrist et la Fraternité est la dernière dépositaire de la vraie foi. Les dernières déclarations de Williamson tendent du plus en plus vers ce second volet.

Dans sa dernière Lettre de Winona du 1er Décembre 1991, Williamson dénigre la déclaration du Cardinal Silvio Oddi selon laquelle le Vatican ignore la Fraternité depuis la mort de Lefebvre en Mars. Williamson ne croit pas Oddi. « Après tout "Rome ne peut pas garder l’œil sur la Fraternité, ou sur tout groupe cohérent comprenant un grand nombre de Catholiques conservant la Foi. La raison n’est pas difficile à trouver, de tels groupes constituent le principal obstacle aux progrès de l’Antéchrist... Les mondialistes doivent pour cela infiltrer Rome et s’en servir pour les besoins de l’Antéchrist. Depuis Vatican II ils ont largement progressé... Pour pousser les Catholiques vers l’étreinte du Gouvernement Mondial, pour les transformer d’adeptes du Christ en adeptes de l’Antéchrist, dans ce but, Rome doit les tromper...Il est vital que les gens soient persuadés que le Catholicisme est seulement ce que Rome dit qu’il est... [mais] une autre forme de Catholicisme que celui de ‘Rome’ est possible après tout" »

Vu ce genre de malice, il y a peu d’espoir de réconciliation avec Rome sur quelque terrain que ce soit. Donc il n’est pas surprenant d’entendre (d’un ancien prêtre Lefebvriste que nous appellerons “l’abbé Abel”) que Williamson depuis les premiers temps à Écône est un sédévacantiste, car il a souvent répété "il n’y a pas de pape," et aujourd’hui, à Winona, il enseigne que la véritable position de la Fraternité est qu’il n’y a pas de pape, "Mais à cause de la controverse que ce problème cause, ce n’est pas notre position publique." S’il n’y a pas de pape et que le programme de Rome est le programme de l’Antéchrist, et que seule la FSSPX garde la foi vivante, alors un autre enseignement de Williamson en découle : "Si vous ne faites pas partie de la Fraternité, vous n’êtes pas dans l’Église." Ceci est aussi enseigné aux séminaristes à Winona et aux fidèles à St Mary. D’ailleurs, étant donné que Williamson détient l’interprétation littérale de la doctrine selon laquelle il n’y a pas de salut hors de l’Église, il n’y a donc pas de salut hors de la Fraternité.

Ce qui éclaire bien l’étrange déclaration dans la Lettre du 1er Octobre 1991 à propos "des besoins de centaines de millions d’âmes en danger de damnation éternelle dans le monde de langue Anglaise." Dans la Lettre, Williamson se plaint de ce que 18 nouveaux séminaristes seulement ont rejoint Winona en 1991, un petit nombre par rapport à toutes ces âmes à sauver. Ainsi, pour les non Chrétiens, il n’y a aucun espoir. Dans la publication de Winona, Verbum (hiver 1992), il déclare, c’est à dire que pour renforcer l’aspect dramatique, il fait parler un prêtre imaginaire à sa place, "les autres religions entraînent les âmes en Enfer." Rien d’étonnant à ce qu’il fréquente les Feeneyites de la Tridentine Rite Conference.

La doctrine du salut de Williamson est encore plus étroite que cela. "L’abbé Abel" a souvent entendu l’évêque déclarer que les femmes sont juste bonnes pour travailler et pour la reproduction, et qu’aucune femme ne peut être sauvée. Entendre les femmes en confession est par conséquent une perte de temps.

Les retraites pour femmes sont pires qu’inutiles. Il ne peut y avoir de pardon pour les filles d’Eve "Que faites vous de la Vierge Marie ?" demande "l’abbé Abel. "C’est son problème," dit l’évêque Williamson.

Si la doctrine du salut de Williamson est spéciale, il en est de même de sa doctrine sur les Juifs. Dans la mesure où les Catholiques offrent un large spectre de croyances à propos des relations avec le Judaïsme, le mieux est de mettre en parallèle les déclarations de l’Église avec celles de l’évêque. Le lecteur pourra alors juger à quel point elles sont éloignées l’une de l’autre. L’Église croit que le Christ, qui est notre paix, a par Sa Croix réconcilié Juifs et Gentils pour les rendre un en Lui (cf. Eph. 2:14-16).

Selon Nostra Ætate, La Déclaration sur les Relations entre L’Église et les Religions non Chrétiennes promulguée lors de Vatican II le 28 Octobre 1965, "Même si les autorités Juives et ceux qui les ont suivies ont fait mourir le Christ (. Jean 19:6), ni tous les Juifs de ce temps sans distinction, ni ceux d’aujourd’hui ne peuvent être accusés des crimes commis durant Sa passion. Il est vrai que l’Église est le nouveau peuple de Dieu, néanmoins on ne doit pas dire que les Juifs aient été rejetés ou maudits selon la Sainte Écriture. Par conséquent, on doit faire attention en enseignant ou en prêchant la parole de Dieu, de ne rien enseigner qui ne soit en accord avec la vérité du message de l’Évangile ou l’esprit du Christ."

Selon la Lettre de Winona de Richard Williamson du 1er Février 1991, "Jusqu’à ce qu’ils  [les Juifs] redécouvrent leur véritable vocation Messianique [en reconnaissant le Christ], on peut s’attendre à ce qu’ils continuent à s’agiter fanatiquement, suivant leur fausse vocation messianique d’une domination du monde par les Juifs, pour préparer le trône de l’Antéchrist à Jérusalem. Ainsi nous pouvons craindre qu’ils jouent le plus grand rôle dans l’agitation de l’Est et dans la corruption de l’Ouest. Ici le Catholique avisé se rappellera qu’à nouveau les anciennes nations Chrétiennes ne peuvent que blâmer leur propre libéralisme pour avoir permis la libre circulation des ennemis du Christ à travers la Chrétienté... Se rappelant qu’Anne et Caïphe induirent mais n’obligèrent jamais Judas à trahir Jésus, et que la trahison de l’Apôtre fut un crime bien pire que le déicide par les Juifs, il regardera l’Église Catholique de nos jours et verra pourquoi les ennemis de la Chrétienté ont obtenu tant de puissance...."

En 1989, Williamson prononça des conférences au Canada qui causèrent quelque consternation, et il fit l’objet d’une enquête de la part de la Police Montée Canadienne pour d’éventuels crimes de négationnisme. A Sherbrooke, Québec, il déclara, "Il n’y a pas eu un seul Juif tué dans les chambres à gaz. Tout ça c’étaient des mensonges, mensonges, mensonges. Les Juifs ont inventé l’Holocauste pour que nous prosternions devant eux et que nous approuvions leur nouvel État d’Israël... Les Juifs ont inventé l’Holocauste, les protestants ont pris leurs ordres auprès du diable, et le Vatican a vendu son âme au libéralisme."

Il fit plus tard l’apologie de ses dires et déclara que  "J’attaquais les ennemis de Notre Seigneur Jésus Christ et cela comprend les Juifs, ainsi que les Communistes et les Franc-Maçons."

Williamson rentra aux États-Unis avant que l’enquête de la Police Canadienne ne démarre, mais dorénavant les publications comme Verbum, Angelus et The Letter (La Lettre mensuelle de Williamson) sont interdites au Canada. Une Lettre de Winona  (3 Nov. 1991) cite Les Protocoles des Sages de Sion, un grossier document attribué aux Juifs, décrivant un maître plan des Juifs pour dominer le monde. Le document continue à surgir dans les cercles antisémites comme s’il s’agissait d’une preuve de la malice Juive récemment découverte. C’est en fait un document de désinformation écrit par un Russe employé  dans la police secrète du Tsar, et est reconnu comme un faux par tous les historiens depuis presque un siècle.

Comme de nombreux nauséabonds révisionnistes de l’histoire, Williamson souscrit au gros mensonge comme quoi Hitler n’avait ni l’intention, ni la possibilité s’il avait eu l’intention, d’exterminer la race juive en Europe. Pour croire cela, il vous faudrait croire à une vaste conspiration des soldats et officier US ; des soldats Français et Anglais et d’autres ; de nombreuses commissions d’enquête, ces centaines de milliers de faux rapports, de faux actes de décès dans les camps, de fausses photographies ; de faux témoignages ; et de faux cadavres. C’est une haine folle qui cause de tels dénis de faits historiques, et qui attribue une puissance totalement surhumaine à des conspirateurs diaboliques (Juifs, Illuminati, Maçons) qui seraient responsables de tout ce qui est allé mal dans l’histoire du monde.

Williamson est probablement moins controversé pour son antisémitisme religieux parmi les membres Américains de la Fraternité que pour ses attaques imbéciles de la Constitution et du gouvernement US.

Dans une de ses Lettre (1er Juillet 1991), il décrète que les principes Constitutionnels de Liberté, Égalité et Démocratie sont responsables de l’avortement. Un aperçu : "En démocratie, nous, le peuple, sommes souverains, donc, si vos lois ont permis l’avortement qu’est-ce qui ne va pas ?" Cette idiotie ne vaut même pas une réponse. Si la démocratie est responsable de l’avortement, qu’est qui en est responsable en Hongrie, en Union Soviétique ou en Chine ? Un état d’esprit venimeux peut submerger une dictature aussi facilement qu’une démocratie, en réalité aux États-Unis nous avons une république constitutionnelle, et dans un pays où le peuple a quelque voix auprès du gouvernement, il est finalement plus facile d’inverser cet état d’esprit.

La critique des institutions Américaines ne s’arrête pas avec le dénigrement de notre genre de gouvernement. Depuis plusieurs années, une attaque contre la Constitution U.S., les Pères Fondateurs et l’"hérésie Américaniste" a démoralisé des membres de la Fraternité et amené plusieurs d’entre eux à la révolte. La Déclaration d’Indépendance et la Constitution portent la marque et sont farcies des doctrines de la Franc-Maçonnerie. Le premier amendement est taxé "d’indifférentisme religieux," parce qu’il n’établit pas l’Église Catholique. Ces attaques proviennent de l’abbé Français Jean-Luc Lafitte de RidgeField, Connecticut ; l’abbé espagnol Anglès de St Mary ; l’abbé Australien Scott au siège de la Fraternité à Saint Louis ; et de l’Évêque Anglais Williamson à Winona. Il n’y a aucun Américain détenant un pouvoir à la Fraternité aux États-Unis.

L’abbé Lafitte tempête contre les "Américanistes" dans sa lettre de la St Ignatius Retreat House à Ridgefield. Sous le titre "Faire de Notre Pays une Idole," il écrit : "Ce péché grave, opposé au Premier et au Quatrième Commandement, est de plus en plus fréquent chez beaucoup de nos paroissiens ; par ce péché, nous pratiquons un culte envers notre Pays, notre Constitution, plaçant notre Nation au-dessus des Dix Commandements de Dieu. [C’est] une infamie et un péché mortel."

Plus loin dans ce bulletin (Numéro 18, 15 Mai 1991) Lafitte attaque la John Birch Society "un organisme Américaniste dont la doctrine est dans de nombreux points en contradiction ouverte avec la doctrine traditionnelle de l’Église Catholique. " La liste des accusations contre la John Birch Society est longue, mais, plus important, il semble que l’organisation n’est pas assez antisémite; "[elle] refuse de voir le complot Juif derrière la révolution (il est prouvé que les leaders Juifs ont toujours dirigé la révolution à travers la Franc-Maçonnerie et le communisme)"  Dans la même veine la John Birch Society est mise en cause pour sa Résolution de 1990 selon laquelle ses membres devraient " rejoindre une église ou une synagogue : ce pays fut fondé en suivant l’éthique Judéo-Chrétienne ." L’abbé Lafitte clame que c’est  "pur indifférentisme ; de surcroît, je suis curieux de savoir comment l’étique Juive, qui tua Notre Seigneur Jésus Christ, et l’éthique Catholique qui adore Notre Seigneur, peuvent voisiner."

Si Jésus Christ était né Américain en 1700, et que quelques Américains avaient organisé sa crucifixion sous l’autorité du Gouvernement Britannique, l’abbé Lafitte accuserait chaque Américain d’aujourd’hui de suivre une "éthique qui tua Notre Seigneur Jésus Christ.". Il agit ainsi dans tous les cas avec ses condamnations au vitriol du nationalisme américain. Le problème pratique posé par ces attaques exagérées (par des dirigeants étrangers) contre la John Birch Society et le patriotisme Américain en général est que la majorité des membres de la Fraternité dans ce pays sont très patriotes, et beaucoup sont, ou ont été, membres de la John Birch Society. Les peuples d’aucune nation n’aiment entendre leur pays abaissé par des étrangers. Un membre dégoûté de la FSSPX me disait que la Fraternité semble avoir l’intention de se tirer dans le pied.

La vérité est que les Pères Fondateurs ne faisaient pas partie d’un complot Maçonnique pour diffuser l’indifférentisme religieux : ils étaient face à une situation où beaucoup d’anciennes colonies avaient déjà des églises protestantes de différentes communions. Le nouveau gouvernement colonial n’aurait pu favoriser une  dénomination (Congrégationaliste, Quaker, Épiscopale, etc.) au détriment d’une autre, pas plus que l’Église Catholique, sans se suicider dès le début. Les Catholiques de ce pays ont vraiment de la chance qu’aucune église nationale n’ait été établie. Car une telle église nationale aurait pu être "indifféremment" Protestante, mais certainement pas Catholique, et aurait certainement persécuté les Catholiques. Le Premier Amendement de la Constitution peut être considéré comme providentiel pour les Catholiques. Sans cela, nous n’aurions jamais pu construire des églises, des écoles, monastères et couvents ; diffuser la vérité Catholique ; rendre notre présence acceptée socialement et politiquement.

Williamson, selon l’abbé "Abel", reproche à l’Amérique de s’être un jour séparée de l’Empire Britannique (auquel cas nous aurions une Église Anglicane établie. Il traite également les Indiens (des Indes) de métèques, et pense que le sous continent aurait du rester sous la domination Britannique. Il rend les Américains responsables du chômage en Angleterre. En bons coloniaux, nous devrions consacrer notre fortune et notre industrie aux maîtres Anglais.

Les attaques de l’évêque contre Rome et les États-Unis se sont faites de plus en plus claires. Cette année il parlait à un groupe de fidèles dans le Colorado. Il disait "ce pape est en train de faire de Rome le fer de lance de ‘l’Église de toutes les religions.’" Il déclara que cette  "Nouvelle Église Mondiale utilisera alors le pouvoir d’état contre la société. Elle sera en parfaite symbiose avec le Nouvel Ordre Mondial et nous serons sous surveillance policière vous et moi."

Bien, la police doit arrêter Richard Williamson et l’expulser ; pour terminer juste, il dit : "Le Président Bush est un affreux traître à ce pays. Il fait tout pour démanteler les U.S.A. et les intégrer dans la Russie et le Nouvel Ordre du Monde, au bénéfice des Anti-Christ et au prix de la destruction absolue de tout ce qu’il y a de bon aux U.S.A."

Est-ce exagéré de dire que c’est la parole d’un chef religieux aux limites de la paranoïa ? D’abord il dit "Ils" vont nous tomber dessus, puis un moment après il donne la raison pour laquelle "Ils" doivent effectivement lui tomber dessus. Cela n’est pas parce que ses paroles doivent être considérées comme une incitation à la violence politique, faisant de lui une persona non grata pour le Ministère de la Justice, mais parce qu’"Ils" sont des anti-Christ, devant nécessairement persécuter les derniers restes des vrais croyants.

Les extrémistes politiques fleurissent à l’Académie Saint Pie X (la pension K 12) et au collège de St Mary, Kansas. Depuis 1989, l’abbé Ramon Anglès est le recteur des deux institutions. Les enfants de l’Académie St Mary apprennent à haïr la forme Américaine de gouvernement. Les icônes Américaines sont raillées. La Statue de la Liberté est ridiculisée comme "une prostituée Française". Le seul bon gouvernement, le seul gouvernement Catholique est la monarchie.

La démocratie est le diable. Mais l’abbé Anglès pousse la critique plus loin. Il semble que le bon gouvernement trouve sa réalisation dans la dictature antisémite de l’Allemagne Nazie. Dans une aberrante inversion du bien et du mal, le meurtrier des masses, l’adorateur du diable,  Adolf Hitler est métamorphosé en un type de Roi Chrétien. L’abbé Anglès a un appartement rempli d’attirail Nazi qu’il montre à des garçons favorisés. Il leur montre les dagues de cérémonie portées par les officiers du Troisième Reich. Il est fier de la Mercedes de collection que possède sa famille, qui fut un jour la propriété d’Adolf Hitler. Un étudiant de l’académie fut invité par l’abbé Anglès il y a deux ans. Dans sa chambre du campus, Angles lui offrit une pizza et lui montra un film de propagande Nazie, Le Triomphe de la Volonté.

Il refit passer le film, s’arrêtant à certains moments, commentant avec ferveur et lisant la pile de transcriptions des discours de Hitler qu’il avait à côté de lui. Leni Riefenstahl, la productrice du film et chef de la propagande du Troisième Reich vit encore et réside en Amérique du Sud. L’abbé Anglès lui rend souvent visite (il en parle à ses étudiants), et se vante de cette intimité.

St. Mary's, Kansas, est une cité envahie par la peur et la controverse. Lorsqu’un abbé ou un étudiant de l’académie parlait de "Manœuvres de Gestapo" il voulait dire qu’une tyrannie morale dirige le campus, que les enfants sont intimidés, battus, et dominés par d’autres enfants faisant partie d’un cadre perfectionniste appelé Les Enfants de Marie. Il veut dire que les gens qui ne sont pas d’accord avec l’abbé Anglès ou le contredisent de quelque façon sont condamnés en chaire, mis à l’écart et même menacés physiquement. Treize étudiants de l’Académie ont été renvoyés ou suspendus durant l’année scolaire 1990-91 pour des imperfections diverses de leur part ou de la part de leurs parents. 37 autres ont été retirés par des parents désemparés ou bannis. La Communion a été refusée à une grand-mère parce que sa fille avait été mise à l’écart. Un enfant fut forcé de s’agenouiller dans la neige au plus fort de l’hiver durant une heure en punition d’une faute mineure. Des informateurs signalent à l’abbé Anglès quand ils remarquent une femme en pantalons dans la cité. Elle et sa famille sont condamnées en chaire. On dit aux enfants de suivre ce que disent les prêtres et non ce que disent leurs parents. S’ils suivent au contraire l’autorité de leurs parents, on leur dit qu’ils se dirigent vers l’enfer. On leur dit que leurs parents ont des esprits sataniques."

Si vous avez lu les articles précédents décrivant les cultes malsains, vous reconnaîtrez toutes les marques de ce genre de culte dans la forteresse de St Mary. Un garçon de 10 ans fut envoyé à l’hôpital pour un examen. Le médecin dit à la mère, "Si je pensais que cela puisse faire quelque bien, je vous accuserai de mauvais traitement d’enfant si vous renvoyez ce garçon à St Mary" Les parents retirèrent le garçon de St Mary et le mirent à l’école publique, bien que les prêtres aient dit au garçon qu’un enfant à l’école publique irait en enfer.

Des tests psychologiques appliqués aux arrivants en école publique révélèrent un garçon tellement traumatisé qu’il fut jugé incapable de fonctionner dans une classe ordinaire. La famille a maintenant quitté la Fraternité, ainsi que la ville.

La fille de Sandy Cossette voulait épouser un homme qui ne faisait pas partie de la Fraternité. Elle fut publiquement dénoncée en chaire. Sa famille fut mise à l’écart. Dorénavant cette famille, qui vit toujours dans la ville, est condamnée à l’enfer selon les prêtres de St Mary. Ce genre de sanction surnaturelle, appliquée à des Catholiques profondément croyants, qui savent qu’il y a un paradis et un enfer, et à qui on a appris que "l’abbé a toujours raison", est ce qui met St Mary au rang des sectes Moon, Hare Krisna, du culte au Mount St. Michael, et autres cultes destructifs qui manient le bâton de la damnation envers leurs ouailles. "Hors de la Fraternité point de salut," et qui contredit l’abbé Anglès est hors de la Fraternité. Cela n’est pas étonnant qu’un prêtre anciennement associé à la Fraternité décrive St Mary comme "un futur Jonestown".

Quelques membres de l’armée grandissante des ostracisés, malades et fatigués d’être menacés par l’abbé Anglès, ont acheté des armes pour protéger leurs familles. Pendant ce temps, des inconditionnels de la faction pro Anglès disent que si les critiques continuent "Il y aura du sang dans les rues de St Mary".

Comment les choses en sont arrivées là ? Il n’y a pas si longtemps, une femme qui avait osé critiquer l’abbé Anglès eut un accident et fut hospitalisée. Lorsqu’elle sortit, elle trouva sa maison complètement détruite par le feu. Il n’y a pas de preuve que l’abbé Anglès et ses suppôts soient responsables mais ils en ont une sorte de paternité intellectuelle. Une femme prise en train de porter des vêtements décontractés reçut une lettre de l’administration (de la Fraternite NdT) disant "quiconque contredit l’abbé Anglès rencontre le drame," une référence à l’incendie de la maison. C’est le message issu de la chaire qui se répand à travers la ville pour générer la peur, et de plus en plus, une sorte de rage désespérée.

Il y a environ 2 mois un copain de l’abbé Anglès acquit un lot de 15 ou 20 fusils automatiques SKS (chinois) auprès d’un armurier local. Un observateur me dit que ces armes réapparaissent, une par une dans la ville, aux mains de membres dévoués de la Fraternité. Il n’y a pas longtemps, un ami fut pris pour cible près de la rivière Kansas et parvint au milieu d’un groupe de ces tireurs d’élite amateurs essayant de se perfectionner. St Mary n’est pas une ville heureuse. C’est une ville confrontée à la possibilité d’un bain de sang.

La réhabilitation d’Adolf Hitler n’est pas juste une aberration de l’abbé Anglès. Le premier prêtre Américain ordonné par la FSSPX était un certain abbé Gregory Post. Un jour, il prit un vol et se présenta à l’arrivé à l’aéroport de San José, Californie, entièrement habillé en uniforme de Waffen SS, avec casque, bottes et swastika au le bras. Les membres de la Fraternité de San josé qui l’accueillirent à l’aéroport étaient indignés, le supérieur du district de la Fraternité dut s’envoler pour San José pour réprimander le prêtre et aplanir la situation.

Il existe une maladie virulente de haine et d’hitlérisme répandu dans le mouvement Catholique traditionnel. Pourquoi ces gens ont enfilé les vêtements du vrai diable qu’ils détestent est quelque chose que Dieu doit démêler. Le mal atteint la FSSPX en France, dont les prêtres considèrent le Maréchal Pétain comme un héros et le gouvernement pro-Allemand de Vichy comme un parangon de vertu.

Le traditionalisme Catholique Français dans son ensemble est imprégné de politique d’extrême droite. D’un côté on a le rêve historique d’une restauration Monarchique Catholique, alliée avec les pro-Hitler et le fascisme antisémite. De l’autre côté on a le communisme, la démocratie libérale, la Révolution Française, la Résistance et les Français Libres de la Seconde Guerre Mondiale. Et cette bizarre alliance entre un passé Catholique glorieux et l’extrémisme de droite d’aujourd’hui trouve sa place dans le programme d’enseignement spécial offert à l’Académie St Mary.

Que ce soit en France ou aux États-Unis, on se demande à propos de mouvements Catholiques traditionnels si la religion imprègne la politique ou le contraire. Au début de ce siècle, l’Action Française antisémite soutenait l’Église Catholique comme un bastion contre le libéralisme et le socialisme, mais beaucoup au sein de l’Action Française étaient simplement des athées de droite qui utilisaient l’Église à leurs propres fins. Aux États-Unis, nombre de prêtres formant le noyau des partisans du traditionalisme étaient à l’origine membres de l’Orthodox Roman Catholic Movement (ORCM). L’ ORCM fut fondé et dirigé par l’abbé Francis E. Fenton, qui était également membre de la direction de la John Birch Society. L’Organisation maintenant défunte, disloquée par des dissensions internes, les notions paranoïaques de l’ORCM à propos d’une infiltration Communiste massive du gouvernement US et des structures de l’éducation en motivent encore beaucoup dans le mouvement traditionnel. Fenton est maintenant sédévacantiste, alors que la John Birch Society a été condamnée pour hérésie Américaniste par les chefs de la FSSPX. Dans les mouvements sectaires, politiques ou religieux, vos plus proches alliés deviennent rapidement vos plus dangereux ennemis. Chez quelques-uns des peurs politiques exagérées constituent souvent un credo plus fort que la croyance en Dieu

Décrier la religion d’une personne à cause de ses opinions politiques est une mauvaise affaire, sauf lorsque la religion disparaît derrière la politique. Ce point fut atteint à gauche lorsque les prêtres séculiers du Nicaragua prirent les armes pour les Sandinistes, et lorsque la théologie de la libération détourna les Formes et rites Catholiques et les appliqua à des sacrements Marxistes de violence révolutionnaire. Il est atteint à droite lorsque l’on enseigne aux enfants qu’Hitler était une sorte de saint et que sa "Solution Finale, si tant est qu’un tel programme ait existé, était une solution Chrétienne appropriée au ‘Problème Juif’.'" Avec un antisémitisme virulent enseigné à St Mary et Winona, avec d’autres doctrines déplacées à propos du Gouvernement U.S. et le Bill of Rights, avec la croyance qu’une femme est damnée éternellement, il ne fait aucun doute que Richard Williamson et sa clique ruinent la Fraternité.

Mais il serait plus juste de dire que la Fraternité dans son ensemble ruine le Catholicisme chez ses membres. J’ai parlé à plusieurs paroissiens de la Fraternité localement. Après 10 ou 20 ans de propagande, la plupart sont si imprégnés de haine envers Rome qu’ils semblent contents de demeurer dans le schisme pour toujours. Ils ne s’en rendent pas compte, mais ils ont trouvé leur identité en tant que nouveaux Protestants.

Parler de "Protestant" dans ce contexte signifie que la Fraternité se prépare à achever son schisme en établissant une église totalement séparée. Comment cela se fera ? Williamson le suggère dans un bulletin du 1er Octobre 1989 : "Vers 1970 Il [Dieu] inspira à un archevêque [Lefebvre] de donner aux fidèles une nouvelle génération fraîche de prêtres, et vers la fin des années 1980, de nouveaux évêques. Il n’est pas question qu’ils puissent se donner un nouveau Pape, mais s’ils gardent la Vérité, Dieu leur donnera finalement un Pape de Vérité. Là où est la Vérité, là est l’Église, sans la Vérité, pas d’Église..."

La lettre est évidemment suggestive. Actuellement (1992), Williamson accomplit un vigoureux lobbying pour que l’abbé. Schmidberger's soit nommé supérieur général de l’ordre (Note : il perdit l’élection en 1993 face à Bernard Fellay ; l’un des évêques excommuniés de la Fraternité), et peut réussir à l’obtenir à la prochaine session. Celle-ci aboutira-t-elle à un Conclave pour l’élection d’un Pape ? Le pape de Vérité descendra-t-il du ciel ? Sera-ce Williamson ?

Ce sera une ascension météoritique pour l’Anglais. Étudiant en langues à Cambridge, il fut baptisé à Écône en 1973. Trois ans plus tard, il fut ordonné prêtre, et en 1988 consacré évêque. Rejoindra-t-il bientôt le club des Anti-Papes qui décorent la frange lunatique du Catholicisme ? A mon sens, la plupart des Catholiques de ce pays qui ont déserté l’Église  pour la FSSPX ou d’autres mouvements de désobéissance n’étaient pas réellement inquiets de la prétendue invalidité de la Messe du Nouvel Ordo ou par des soupçons d’hérésie dans les documents de Vatican II. Ils cherchaient juste un endroit pour prier. C’était, et c’est toujours un problème de lex orandi, lex credendi. Ils ont probablement raison de penser que dans l’ancienne Messe il y avait un sens du mystère qui manque aux plus respectueuses célébrations de ladite nouvelle Messe. Et il y a, et continue à y avoir, des abus déplorables dans les nouvelles Messes de nombreuses paroisses à travers le monde.

Mais maintenant, il existe une opportunité d’être à la fois dans l’Église et de participer à l’ancienne Messe. On déteste briser la bulle à propos du mouvement de Marcel Lefebvre, car beaucoup de pieux Catholiques le révèrent comme un saint. Continuez à le révérer comme un saint, si vous le devez, mais, s’il vous plaît, revenez dans l’Église. Plus vous serez nombreux à revenir, plus vite les évêques récalcitrants seront forcés d’autoriser la Messe de l’indult dans leurs diocèses. Si vous restez en-dehors, certainement vous vous diviserez et vous diviserez encore, boirez le fiel de la haine distillée en chaire, et mourrez seuls et sans amour.

Un coda de tout ce qui a été dit ici est tiré de The Belief of Catholics, de Ronald Knox: "Croire à la doctrine Catholique sans croire à l’existence de cette autorité infaillible qui garantit que tout est sous contrôle, ce n’est pas la foi Catholique, mais une série d’opinions spéculatives. C’est la première infidélité qui compte."


ANNEXE B

http://sspx.agenda.tripod.com/id10.html

LETTERS -- Fidelity Magazine -- December, 1992

Ces lettres ont été écrites en réponse à l’article de Fidelity publié en Octobre 1992 sous le titre "La Fraternité St. Pie X tombe malade." Parmi ces lettres se trouvent les réponses des abbés Ramon Anglès, Principal du Collège et de l’Académie Sainte Marie et Peter Scott, Supérieur du District des États-Unis pour la Fraternité St. Pie X.

Leurs vrais visages

Cette lettre est écrite en réponse à votre article concernant les problèmes qui assaillent la Fraternité St Pie X (FSSPX). Pour commencer, j’exprime mon désaccord avec les conclusions tirées par M. Case concernant le statut de l’Archevêque Marcel Lefebvre et le statut actuel de la Fraternité. J’ai assisté aux Messes de la Fraternité plus de 16 ans durant. Rien ne m’a jamais conduit à penser que l’Archevêque Lefebvre ait été validement excommunié pour quelque méfait que ce soit. Il n’a fait que suivre ce que lui dictait en tout ce qui lui semblait nécessaire d’entreprendre pour la préservation de 2.000 ans de Tradition Catholique.

Je ne crois pas non plus que la Fraternité St Pie X soit aujourd’hui schismatique ou excommuniée, ni qu’elle soit devenue une secte. Néanmoins, je crois que, non la Fraternité prise dans son ensemble, mais quelques individus en son sein, ont posé certains actes qui pourraient peut-être être de nature à les entraîner personnellement au schisme.

Ainsi, alors que je ne considère nullement la Fraternité comme une secte, je distingue bel et bien une attitude ''sectaire" qui me semble se développer chez une partie du clergé, comme chez un bon nombre de ceux qui assistent à leurs Messes. Nulle part ailleurs leur comportement sectaire n’apparaît plus clairement qu’ici dans la ville de Sainte Marie.

Votre article a soulevé un tollé qui à mon avis les a amenés à révéler leurs vrais visages. En d’autres termes, votre article a entraîné une réaction parmi les adeptes de la FSSPX qui a démontré qu’alors que la Fraternité n’est pas une secte, nombre de ses adeptes se comportent comme si elle en était une.

Par exemple, l’un des traditionalistes ici n’a cessé de clamer, en réponse à vos attaques contre l’abbé Ramon Anglès "J’irais en Enfer pour cet homme." Quel genre d’esprit tordu faut-il avoir pour proférer une telle exclamation. Je suis un Catholique Romain et ma loyauté appartient à Dieu Notre Seigneur et à l’Église Catholique Romaine, et non pas à tel ou tel prêtre en particulier.

Pour ce qui concerne les griefs soulevés à l’encontre de l’abbé Anglès, ils ont été entièrement rejetés comme complètement mensongers tant par la congrégation que par ses autorités locales. J’ai le regret de le dire, mais je savais par expérience de première main que nombre de ces accusations n’étaient nullement mensongères, mais qu’en réalité elles sont bel et bien factuelles. J’ai vu de mes propres yeux un poignard Nazi de cérémonie dans le bureau de l’abbé Anglès. Bien que je n’y ai pas participé, j’ai été invité, en même temps qu’un autre garçon, par l’Abbé Anglès, à visionner le film de propagande nazie Le Triomphe de la Volonté. Je connais personnellement trois personnes auxquelles l’Abbé Anglès a refusé la communion. J’ai personnellement vu et lu des passages de la lettre de menace qui annonce que quiconque se met en travers du chemin de l’abbé Anglès connaît une tragédie. Je connais personnellement plusieurs personnes qui ont été publiquement dénoncées en chaire à la Messe dominicale sur la base de fausses accusations.

L’objet même de la vie d’un prêtre est d’administrer autant de sacrements aux fidèles qu’il est possible en vue du salut de leurs âmes. C’est un fait bien connu pourtant que l’abbé Anglès n’a pas ce comportement en ce qui concerne le Sacrement du Mariage. Il est exact qu’il a accepté de présider à quelques mariages au cours des toute dernières années, mais il est bien connu dans cette ville que, la plupart du temps, il évite de présider aux mariages et même qu’il s’y refuse.

Quelques séminaristes m’ont également confié que Mgr. Williamson se comporte de la même manière pour ce qui est des confessions des femmes.

Ces problèmes ont attire l’attention des instances de la Fraternité, mais elles ont refuse d’agir. La seule manière de forcer ces dernières à agir, c’est de révéler publiquement la vérité. C’est précisément ce que j’ai fait dans la mesure de mes moyens. Et je le fais parce que c’est pour moi une obligation morale de le faire.

Je serai sans doute persécuté et mis à l’écart pour ce que j’écris ici, mais c’est la vérité, et, si je suis persécuté pour avoir révélé la vérité, qu’il en soit ainsi.

Mark Gianelloni -- St. Mary's Kansas

Fidelity : L’"Agent Noir" de Satan (Réponse de l’abbé Anglès)

Sous le titre général "La Fraternité St. Pie X tombe malade," le numéro d’octobre de Fidelity Magazinepublie un dossier au sujet de l’action de la Fraternité St. Pie X aux États-Unis. L’auteur, un certain Thomas W. Case, en consacre les pages 40 et 41 au Collège, aux Académies et à la paroisse de St. Mary, et il y est fait aussi tout spécialement mention de votre serviteur.

Les rires homériques que m’ont valu la lecture publique de cet article devant les étudiants du collège et du troisième cycle, tout comme le sentiment général d’outrage qui se répand dans la ville de St. Mary au moment où j’écris ces lignes, semblent me suggérer de n’entreprendre aucune initiative personnelle à ce sujet et de laisser mes paroissiens et étudiants répliquer eux-mêmes s’ils jugent bon de le faire. Mais, étant donné que les charges alléguées sont aussi fausses qu’elles sont sérieuses et que la puissance des medias est terrible, je crois utile de rédiger une déclaration écrite à l’intention de l’édification privée des amis et bienfaiteurs qui auraient pu être troublés et qui méritent une explication.

1) Le drapeau américain est présent à la chapelle, dans les salles de classe, et lors de toutes les manifestations publiques organisées à St. Mary. L’hymne national est solennellement entonné à l’occasion de toutes les cérémonies académiques. Tous les matins, le serment d’allégeance est récité par tous les étudiants américains, tandis qu’est chanté un hymne patriotique et qu’une prière est dite pour la prospérité de l’Amérique, face à la magnifique hampe du drapeau national que l’abbé Anglès a érigée l’an dernier pour honorer "Les icones Américaines" (cf. les différents numéros d’Alma Mater, le bulletin de nos anciens élèves). Nos étudiants sont enseignés à l’amour, au respect et à la défense, fut-ce au prix de leur sang, de leur pays, comme constituant pour eux un devoir de piété et de justice.

2) L’abbé Anglès enseigne dans ses cours, et soutient en public comme en privé, que monarchie ou république sont toutes deux des formes acceptables de gouvernement, pourvu que restent saufs les droits du Christ Roi et de Son Église sur terre. L’abbé Anglès ne révère pas Hitler ; il ne cherche pas à le "réhabiliter," ni ne le considère non plus pour comme un modèle pour qui que ce soit. Pas un seul objet nazi n’est en sa possession ; sa famille ne possède non plus rien qui soit en relation avec le dictateur nazi. Il ne passe, ni ne possède, aucuns films Nazis et n’a jamais non plus entendu parler de Riefenstahl, ni n’a jamais mis les pieds de sa vie en Amérique Latine.

3) Les enfants sont heureux et très épanouis à St. Mary's. Les services sociaux publics (Santé. Service de réinsertion sociale) inspectent régulièrement le campus, contrôlent les dossiers des employés et les habilitations des enseignants, s’entretiennent en privé avec les étudiants et s’assurent qu’aucuns sévices d’aucune sorte n’aient lieu. Les enfants de Marie sont un merveilleux groupe de filles dirigé par les Sœurs dans leurs œuvres spirituelles.

En 1990-91, huit élèves ont été expulsés, et sept autres nous ont quittés en mauvais termes car leurs parents désapprouvaient notre système d’éducation. Les expulsions ont été prononcées à la suite de fautes telles que possession et exhibition de matériels pornographiques sexuellement explicites, obscénités écrites concernant des prêtres ou des sœurs, graves injures envers des enseignants, usage de tabac en zones dangereuses…toutes entièrement justifiées dans notre manuel de règlements, que les parents reçoivent et qu’ils contresignent chaque année.

L’abbé Anglès n’a jamais refusé la sainte Communion, ne serait-ce qu’une seule fois, depuis son arrivée en 1989. Les histoires concernant l’enfant dans la neige, la femme condamnée pour porter des pantalons, et les enfants dressés contre leurs parents constituent de pures inventions sans le moindre rapport avec la réalité.

4) L’histoire concernant l’enfant, la mère et le docteur est complètement fausse. Appelez les médecins de la ville je vous prie si vous avez besoin de plus amples informations : le Docteur Seeley et le Docteur Caroll. Les enfants du Docteur Caroll fréquentent l’Académie. Pour ce qui concerne l’accusation implicite du manque de préparation académique et sociale dispensée à nos étudiants, vous pouvez vous référer à mes précédentes lettres qui mentionnent leurs nombreuses distinctions reçues au cours des tests nationaux, tout comme leurs excellentes performances dans les tests standards, reconnus de niveaux universitaires pour les plus âgés.

5) Je n’ai jamais entendu parler de cette Sandy Cossette, ni de sa fille ni de sa famille. Un autre fieffé mensonge.

6) La seule maison qui ait brûlé à St. Mary depuis mon arrivée était l’appartement occupé par mon amie Mlle Eleanor Chavez, notre professeur d’Espagnol. Je l’ai amenée à St. Mary et elle fait toujours partie de nos cadres. Vous pouvez la contacter à l’adresse de l’Académie ou lui téléphoner aux heures de bureau. Quant à la lettre de menace envoyée par l’administration, jamais une telle lettre, ni aucune de ce genre, n’a jamais été envoyée.

7) L’armurier local, M. Terence MacGuire, m’informe que c’est lui, et non un fan de l’abbé Anglès, qui en fait a acheté 15 fusils non-automatiques pour son commerce. L’ensemble de l’allégation à ce genre de possession de la part de l’abbé Anglès, constitue un mensonge intégral du début à la fin.

Tout ceci est écrit sous couvert de mon honneur sacerdotal en ayant Dieu pour témoin qui me jugera un jour.

Fidelity Magazine se déshonore lui-même par la publication d’un article aussi absurde et abominable, indigne d’un journal catholique. Thomas W. Case a écrit une série de calomnies qui dénotent tant sa pitoyable qualité professionnelle que sa totale absence d’éthique élémentaire.

Comme cet abject scandale est certainement de nature à affecter notre réputation, je vous demande de prier pour l’œuvre remarquable de la Fraternité à St. Mary, de sorte que Celle qui est ici notre Reine et notre Mère écrase la tête du Père des mensonges, et celles de ses agents noirs.

Abbé Ramon Anglès – Recteur et Principal – Collège et Académie St. Mary --St. Mary's, Kansas

M. Case répond :

Lorsque j’ai entrepris mes recherches pour rédiger mon article La Fraternité St. Pie X tombe malade, j’ai cherché à joindre mes sources pour leur demander l’autorisation de révéler leurs noms. La plupart d’entr’elles ont refusé, surtout parce qu’elles craignaient des représailles. Aux alentours de St. Mary plusieurs personnes m’ont déclaré qu’elles avaient peur que leurs maisons ne soient incendiées. Je pense que ces peurs sont exagérées, mais le fait que tant de gens soient intimidés par l’abbé Anglès et ses affidés illustre l’atmosphère malsaine de la ville. Une personne m’a dit que tout le monde a l’impression d’être espionné.

Dans l’intention d’apporter une réponse au déni global de l’abbé Anglès sur tout ce que j’ai écrit au sujet de St. Mary, je me suis retourné vers mes sources, et j’ai réussi à obtenir que quelques unes se révèlent publiquement. Certaines ont également accepté d’écrire des lettres à la rédaction de Fidelity pour confirmer les informations révélées dans l’article.  

1)      L’ancien étudiant de troisième cycle de l’Académie St. Mary, Joe Souther confirme que des enseignants et des prêtres avaient souvent dans leurs cours dénigré la forme américaine de gouvernement, et enseigné que la Constitution des États-Unis était le fruit d’un complot Protestants et Maçonnique – ou prétendu que le gouvernement américain était mauvais dès son origine car il n’avait pas établie l’Église Catholique comme Église officielle nationale. Un autre étudiant de troisième cycle, récemment diplômé, Ted Remark, confirme que ces enseignements ont été dispensés dans les cours de Religion de la Fraternité par des prêtres et séminaristes envoyés de Winona. La remarque selon laquelle la Statue de la Liberté serait celle d’une prostituée française a été rapportée par un autre étudiant assistant à l’un de ces cours.

Ces enseignements dispensés à St. Mary sont tout à fait dans la ligne des positions du Supérieur du District des États-Unis de la Fraternité, l’abbé Peter Scott. Dans une lettre adressée à William Grossklas, d’Elmhurst en Illinois, [cf. le lien sur la gauche dans la barre de navigation - About Site Originator] (5 Mai 1992), l’abbé Scott déclare en réponse à la défense de la Constitution des États-Unis par M. Grossklas : "La question est simplement celle de savoir si la Constitution Américaine est Catholique ou non. Et si elle n’est pas catholique, comme manifestement elle ne l’est pas, dès lors comment pourriez-vous oser soutenir que 'Dans l’instauration de ce gouvernement il n’est rien d’incompatible avec les droits de l’Église.' Excusez moi, mais le gouvernement Américain, comme dans toutes nos autres démocraties libérales modernes, ne reconnaît aucun des droits de l’Église, car il ne reconnaît pas (sic) l’Église Catholique pour l’unique Corps Mystique du Christ."

Faire réciter par les enfants de l’école le serment d’allégeance "à la République..." (cette même République qui est fondée sur la Constitution des États-Unis), alors que le point de vue de la fraternité est celui qui a été exprimé ci-dessus, est pour le moins retors.

(2) Ted Remark et Joe Souther confirment également que, selon les enseignants de l’Académie, les États-Unis devraient être une "Monarchie Catholique." On a enseigné la même chose à un étudiant de la classe de huitième, selon un de ses parents à in Omaha. C’était Ted Remark et Joe Souther qui étaient les deux jeunes gens qui ont visionné le film de propagande nazie Le Triomphe de la Volonté, sur le campus dans le bureau privé de l’abbé Anglès, au mois de Mai 1990. Tous les détails de cet événement, tels que consignés dans mon article, sont confirmés par l’un comme l’autre de ces deux étudiants. Un troisième étudiant m’a déclaré avoir été lui aussi invité à voir le film, mais qu’il avait décliné l’invitation.

Joe Souther se souvient de l’abbé Anglès lui déclarant que la famille Anglès était en possession de la Mercedes d’Hitler. Une confirmation ultérieure de la possession de cette Mercedes a été apportée à partir d’une conversation avec l’abbé Pazat et Mark Mateyka qui a eu lieu à Phoenix.

L’abbé Anglès s’est en outré vanté devant Joe Souther de connaître très bien la propagandiste nazie Leni Riefenstahl, la réalisatrice du Triomphe de la Volonté, en ajoutant qu’il lui parlait fréquemment au téléphone. Ted Remark confirme lui aussi que l’abbé Anglès lui avait dit que lui et sa famille étaient des amis de Leni Riefenstahl. A l’occasion d’une seconde visite à l’abbé Anglès, ce dernier a montré à Joe Souther un livre écrit par un Colonel de la Waffen SS contenant une dédicace signée à l’égard de l’abbé Anglès. L’abbé Anglès a déclaré à Joe Souther que c’était lui (Anglès) qui avait administré les derniers sacrements à ce Colonel SS. Lors de cette visite, Souther avait note la présence de piles de littérature anti-sémite dans l’appartement. Des souvenirs nazis étaient également placés en évidence dans l’appartement d’Anglès. Parmi d’autres souvenirs, Souther se souvient tout particulièrement d’avoir remarqué des poignards de cérémonie en ivoire et en argent portés par les officiers supérieurs dans la SS.

J’ai téléphoné à la librairie du Collège St. Mary, et j’ai choisi de demander si le pamphlet antisémite frauduleux Les Protocole des sages de Sion, y était en vente. L’employée à laquelle j’ai parlé m’a précisé qu’un autre livre également sulfureux Le Talmud Démasqué, était également en vente, mais en rupture de stock pour le moment. Elle m’a déclaré qu’elle pouvait m’en commander un exemplaire. On peut considérer qu’une grande université puisse mettre ces livres en vente pour un cours sur l’histoire de l’antisémitisme, mais dans une petite Académie comme St. Mary, dans le contexte des diatribes de Mgr. Williamson et des penchants de l’abbé Anglès, je pense que c’est une autre interprétation qu’il faut en l’occurrence apporter à ce propos.

(3) La fille d’une famille de la FSSPX était membre des Enfants de Marie. Cette famille confirme que les Enfants de Marie avaient l’ordre d’espionner les autres filles sur le campus et de rapporter à leurs supérieurs tout comportement "déviant". Les sœurs soutiraient des informations des filles à propos de leurs familles. Les affaires des armoires des étudiants sont ouvertes et fouillées. Les courriers entrants, comme les courriers sortants sont ouverts et lus par des supérieurs de l’administration avant d’être remis aux élèves, ou dans le cas des courriers sortants, d’être remis à la poste. La fouille des affaires comme la censure du courrier est officiellement confirmée dans un Manuel remis aux parents.

J’ai une liste de 50 étudiants suspendus, expulsés ou retirés de l’Académie au cours de l’année scolaire 1990-91. Au cas où l’abbé Anglès prétendrait que ces étudiants expulsés auraient été virés pour différentes sortes de comportements déviants ou outrageux, il appartiendrait aux parents impliqués de rétablir la vérité. Je possède quant à moi dans mes dossiers plusieurs lettres de parents ; l’une d’entr’elles de Frank Denke de Nampa dans l’Idaho, le père de l’un des étudiants expulsés. Il écrit : "Il apparaît…qu’un 'étudiant d’élite' doive pour St. Mary être, entr’autre chose, absolument docile là-bas à toute autorité quelle qu’elle soit, soumis (inconditionnellement), prêt à dénoncer les autres pour avoir enfreint une règle ou fait preuve d’une 'mauvaise attitude' (par exemple des murmures), être pieux et, si possible, bon élève. Quiconque manque de manifester ces caractéristiques court le risque définitif d’être renvoyé dans ses foyers."

La censure du courrier, la fouille des chambres et des affaires, l’atmosphère de rumeurs, et la preuve de l’existence de parents en détresse, tout cela suggère une communauté d’étudiants sous étroit contrôle. Si le chef d’une secte avait la volonté de former une armée d’esclaves psychologiquement rigides, soupçonneux et mal dans leurs peaux, il s’y prendrait exactement comme le font l’abbé Anglès et ses collègues prêtres avec ces enfants.

L’abbé Anglès a refusé la Communion à la mère d’Alice Souther, sous le prétexte que son nom figurait sur la liste des ennemis de l’abbé Anglès.

L’enfant qui a été punie en étant obligée de rester à genoux dans la neige était Teresa Gainer, la filleule âgée de cinq ans de Sandy Cossette. L’incident a eu lieu sous le régime de l’abbé De La Tour.

Des femmes en ville sont condamnées, intimidées et vilipendées comme mauvaises pour porter des tenues négligées. Pour une femme, cadre de la Fraternité, c’est remplir son devoir divin que d’être habillée à l’ancienne avec des robes jusqu’aux chevilles. La campagne de la Fraternité contre les femmes qui portent des pantalons a été lancée à la suite des numéros de la lettre Lettre de Winona de Mgr. Williamson. Toutes les sources concordent pour confirmer que des femmes qui portent des pantalons sont dénoncées en chaire à la messe. De surcroît, il en existe la preuve tirée de l’"Engagement de Modestie : Groupe du Cœur Immaculé," diffusé à St. Mary's, qui commence par spécifier "ni tenues négligées ni shorts."

Le fait que l’obéissance doit être due aux prêtres par dessus et même contre celle due aux parents est confirmé par une récente allocution prononcée par Mgr. Williamson à l’occasion d’une remise de diplômes : "Je ne suis pas en train de me livrer à un jeu, l’abbé Anglès n’est pas en train de jouer, Vos professeurs non plus ne sont pas en train de jouer, vos parents, en consentant à des sacrifices en vous plaçant ici et en vous gardant ici, ne se sont pas livrés à un jeu. Mais au cas où vos parents commenceraient à vous retirer d’ici en étant en désaccord avec les prêtres et les sœurs, alors j’aurais bien peur que vos parents ne soient en train de commencer à jouer, et, dès lors, vous ne devez pas prendre le parti de vos parents – tout en conservant, bien sûr, tout le respect que vous leur devez. Mais vous devez suivre les prêtres et les sœurs que votre conscience et que la lumière de Dieu vous indiqueront comme étant ceux qui vous enseignent dans son intégralité la véritable Foi." (Cette allocution est publiée dans son ensemble dans le numéro d’été/automne 1992 d’Alma Mater, la lettre de liaison des anciens élèves de l’école.)

En d’autres termes, si jamais il arrivait qu’une vraie dispute éclate entre parents et prêtres, en particulier sur la question de savoir si leurs parents seraient des hérétiques Américanistes, l’enfant ou le jeune doivent accorder leur loyauté ultime aux prêtres. En pratique une prescription est déjà intervenue sur le sujet en raison du chaos qui s’en est suivi parmi des familles de St. Mary, Kansas et de ses alentours. C’est la raison pour laquelle tant de sources refuseront de m’accorder leurs noms – elles ont des frères ou des sœurs ou des enfants qui sont de fervents adeptes de l’abbé Anglès. Sandy Cossette affirme que des parents qui prennent la défense de leurs propres enfants contre la condamnation des prêtres sont maudits comme ayant un esprit satanique.

 (4) L’histoire concernant le garçon victime d’abus psychologiques est confirmée par les Cossettes, amis de la famille y compris. Le médecin impliqué était quelqu’un d’autre que les deux docteurs mentionnés par l’abbé Anglès.

 (5) L’incident concernant la fille de Sandy Cossette dénoncée en chaire est confirmé par les Cossettes eux-mêmes. Cet incident s’est produit avant que l’abbé Anglès n’arrive pour assumer la direction de St. Mary.

 (6) L’appartement de Mlle Chavez a été détruit par un incendie alors qu’elle était à l’hôpital. Le point que j’avais soulevé dans mon article n’était pas d’accuser l’abbé Anglès ni ses camarades d’être des incendiaires, mais bien que bien avant cet incident les gens craignaient que leurs maisons ne soient détruites par un incendie si elles osaient se mettre en travers du régime d’Anglès. Cette peur est entretenue par des lettres de menace telles que celle qui a été écrite à un paroissien ostracisé par un supporter d’Anglès, à savoir : "Et pour votre propre sauvegarde, tirez la leçon de l’histoire récente…Mlle Chavez avait refusé de vivre sur le campus, comme le souhaitait l’Abbé – son appartement a brûlé avec tous ses biens."

 (7) M. MacGuire, un vendeur d’armes sous patente, a acheté un lot de fusils semi-automatiques SKS comme part d’une vente groupée pré-arrangée. M. MacGuire n’a pas de boutique d’armurerie. Il rassemble des clients pour procéder à des achats en volume à prix réduits. Il refusera de me révéler pour le compte de qui il a acheté ces fusils, mais, Joe Souther et d’autres témoins m’ont certifié qu’ils avaient fini dans les mains des partisans de l’abbé Anglès. La possession de fusils d’assaut semi-automatiques par des partisans d’Anglès est source de préoccupations, compte-tenu de ce que l’on peut entendre en chaire au sujet des ennemis de la Fraternité.

L’abbé Anglès a bien passé le film Le Triomphe de la Volonté

J’ai été content de lire votre article sur la Fraternité St. Pius X dans votre numéro d’octobre. Il a soulevé de nombreuses questions qui préoccupent une majorité des gens de St. Mary et je vous remercie, M. Thomas W. Case, ainsi que Fidelity Magazine, pour avoir pris l’initiative de porter tout cela au grand jour

Outre mes remerciements, je tenais à vous faire savoir et confirmer à l’adresse de vos lecteurs que j’étais l’une des personnes qui ont regardé le film de propagande nazie Le Triomphe de la volonté. Une lettre a été mise ici à St. Mary en circulation, portant la signature de l’abbé Anglès, qui prétend qu’"… il [l’abbé Anglès] n’a jamais passé, ni possédé, aucun film nazi…" Le fait est qu’il nous a bel et bien, à moi-même en même temps qu’à l’un de mes amis, fait visionner Le Triomphe de la volonté. J’ai également des témoins qui étaient présents quand l’abbé Anglès m’a demandé si je désirais le regarder en mangeant une pizza. Ils sont sortis de leur réserve et sont prêts à me soutenir en tout cela.

Joseph Souther -- St. Mary, Kansas

Fidelity se disqualifie elle-même (réponse de l’Abbé Peter R. Scott)

Le numéro d’Octobre de Fidelity Magazine a publié un article scandaleux sur la Fraternité St. Pie X. Cet amalgame sensationnel de mensonges, de commérages et d’attaques personnelles ne mérite aucune réponse. Néanmoins, pour réparer le scandale cause aux âmes innocentes, et pour démontrer la fausseté de ces allégations, nous formulons les remarques qui suivent.

Le propos de l’auteur est des plus simplistes. Une organisation en schisme est en train de se transformer en secte, et par suite fait apparaître comportements sectaires, chaos et désordres. Avant même d’entreprendre son "enquête" il avait déjà arête que tel était bien le cas de la Fraternité St. Pie X. Voici les principales accusations.

1)      La FSSPX est un mouvement protestataire en opposition à l’autorité condamné à ne jamais réussir à réintégrer le sein de l’Église en raison de ses possessions d’églises, de propriétés, d’immeubles et d’hypothèques.

Depuis quand un ordre religieux est-il à même de posséder ses propres biens ? Ce fut toujours le cas. La Fraternité a été fondée dans le parfait respect de la légalité et de la soumission à Rome, non pas en tant que mouvement protestataire mais pour former de véritables prêtres. L’objet en demeure immuable, même s’il implique nécessairement une opposition continuelle à la destruction moderniste continuelle de la Foi. L’exclusion de divers prêtres sedevacantistes et rebelles au cours des années passées n’en est pas une réfutation, mais bien plutôt en constitue la preuve.

2)      Le 'schisme' de 1988 a éclaté à la suite des déclarations intransigeantes et contradictoires de l’Archevêque Mgr. Lefebvre.

Il n’existe nulle contradiction entre tenter de négocier avec la Rome Conciliaire, et reconnaître l’infiltration Maçonnique et moderniste qui tendrait éventuellement à paralyser toute négociation.

Il n’y a rien de contradictoire entre refuser la Nouvelle Messe, et admettre qu’elle n’est pas "par elle-même invalide ni hérétique, quand elle est célébrée selon le rite indiqué dans l’édition romaine." Notre refus de la Nouvelle messe est basé sur le danger qu’elle représente pour la Foi et sur son incorporation d’un grand nombre d’éléments protestants et modernistes.

Il n’y a rien de contradictoire entre affirmer que Vatican II "doit être compris à la lumière de la sainte Tradition", et réclamer une révision totale de la Déclaration [Conciliaire] sur la Liberté Religieuse. Car la lumière de la sainte Tradition exclut certains éléments de la Déclaration sur la Liberté Religieuse et requiert que d’autres soient reformulés d’une manière plus clairement catholique.

Il n’y a rien de contradictoire entre accepter de reconnaître la fonction du Pape Jean-Paul II, et dénoncer la "manifestation blasphématoire" d’Assise dont il doit porter la responsabilité. 

3)      L’Archevêque Mgr. Lefebvre a muté précisément les supérieurs qui considéraient une consécration épiscopale comme constituant un acte schismatique formel, et les a remplacés par d’autres qui y consentaient, en particulier aux États-Unis.

C’est là une accusation totalement fausse. Le seul supérieur aux États-Unis qui ait été muté (l’abbé Bolduc) qui a été muté en 1984, l’a été pour des raisons totalement différentes. L’archevêque Mgr. Lefebvre a pris certainement conseil de ses prêtres auxquels il accordait sa confiance, mais la fausseté de cette accusation est démontrée par le fait qu’il a conservé son second assistant qui était connu pour être hostile aux consécrations (l’abbé Bisig).

4)      Une campagne de propagande d’un an et demi a été lancée à St. Mary, Kansas, avant les consécrations, et imposée à tous les "croyants," prétendant que le Pape était déchu de toute autorité légale.

Il s’agit là encore d’une accusation totalement fausse, car personne ne savait encore, à ce stade, ce qui allait se passer. En réalité, jusqu’en Mai 1988, la majorité des fidèles qui assistaient aux messes des prêtres de la Fraternité croyaient et espéraient contre tout espoir que le Pape apporterait son approbation aux consécrations désirées. La raison pour laquelle le nombre de ceux qui quittèrent la Fraternité après les consécrations fut si faible, ne provient clairement nullement d’un quelconque lavage de cerveau (il n’est possible de trouver aucune documentation à l’appui d’une telle propagande imaginaire), mais bien plutôt de la confiance que les gens plaçaient en leur bon pasteur, de leur défiance de Rome, et ils pouvaient clairement se rendre compte de l’injustice de la manière dont l’Archevêque était traité.

5)      Comme Luther, l’archevêque Mgr. Lefebvre a fondé sa propre église.

Comment peut-on comparer Luther, dont c’est l’attaque même de l’Église de Rome "le véritable royaume du péché, de la mort et de l’enfer " qui fut à l’origine de son schisme et de son hérésie, à l’Archevêque Mgr. Lefebvre, dont la raison même de la lutte contre le modernisme résidait dans son attachement à Rome. Bien des fois il répétait combien il était fortement attaché à sa déclaration de 1974, qui commençait par ces mots : "Nous adhérons de tout notre cœur et de toute notre âme à la Rome Catholique, la Gardienne de la Foi Catholique et à ces traditions qui sont nécessaires au maintien de cette Foi, à la Rome éternelle, maîtresse de Sagesse et de Vérité."

6)      Les consécrations ont été reportées en raison de l’achat du séminaire de Winona (Minnesota).

C’est là une accusation totalement absurde. Comment un tel événement, annoncé un an à l’avance, aurait-il pu dépendre de l’achat d’une propriété dans une Fraternité qui en possède tant ? En tout cas, le séminaire a été acheté une année complète avant que les consécrations n’aient eu lieu, et il n’a pas été acheté par une seule personne non plus.

7)      Mgr. Williamson, évêque pour l’Amérique du Nord, est un sedevacantiste, et l’Archevêque Mgr. Lefebvre tablait sur l’audience que recevait cette question.

Mgr. Williamson est l’évêque désigné pour les États-Unis, car aucun des quatre évêques de la Fraternité n’ont de juridiction ni d’autorité territoriale (celle-ci provient du Pape seul), et il n’est pas non plus un sedevacantiste. Sa Lettre aux Amis et Bienfaiteurs du 5 Mars 1992 constitue, au contraire, une réfutation de cette position. L’Archevêque, Mgr. Lefebvre a autorisé que cette question de la vacance du Siège soit soulevée de manière spéculative, mais il a refusé de se reconnaître à lui-même comme à quiconque la compétence nécessaire pour l’affirmer.

8)      Une querelle entre patriotes américains et fascistes européens est en train de déchirer la Fraternité.

Il est exact que l’abbé Finnegan, de manière tout à fait déraisonnable et injustifiée, à accuse des prêtres non-américains d’être anti-américains et antipatriotiques. En réalité leurs enseignements sur la Royauté sociale du Christ et sur ce en quoi cette dernière est directement opposée aux formes démocratiques et libérales de gouvernement telles qu’on les trouve dans toutes les sociétés modernes, ne diffèrent nullement de ceux des autres prêtres américains de la Fraternité sur ce même sujet. Si il lui a été demandé d’accepter son transfert, c’était parce qu’il était devenu évident que ses critiques outrées des autres prêtres (comme, destructeurs de la Foi, infiltrés communistes) étaient en train d’être la cause d’une division au sein de l’unité sainte de la Fraternité que nous procure l’autorité centrale. En refusant de reconnaître cette fonction et ce principe à l’autorité, il avait par là même accepté le principe protestant du jugement privé.

9)      Un nouveau prêtre (étranger) va bientôt arriver à Post Falls.

Ce prêtre étranger est l’abbé James Doran, un Américain de Detroit. Il a été nommé à Post Falls non pour poursuivre une lutte contre l’Américanisme, ni pour enseigner l’Unique, Véritable, Foi politique. Il n’y a jamais eu aucune bataille d’aucune sorte à propos de l’Américanisme à Post Falls ni ailleurs, ni non plus rien de politique au sujet de sa nomination, comme de la Foi qu’il prêche. S’il a été ainsi désigné, c’est pour administrer et être le pasteur de notre seconde plus vaste paroisse des États-Unis, au vu de son expérience, de ses capacités et de ses excellents états de service à St. Mary, St. Louis and Kansas City.

10)  Il y a eu gaspillage d’argent à Campbell, California.

La chapelle temporaire et inadéquate et de Campbell a été vendue pour 12 fois la somme que nous avons payée pour l’acquérir. La commune de Campbell était sur le point de nous forcer à la vendre. Une chapelle de remplacement et un rectorat ont été acquis à 15 km de là seulement, ce qui était de loin l’emplacement le plus proche possible. Bien entendu les fonds de cette vente furent utilisés pour financer les constructions (une nouvelle église et les services du rectorat). Ce fut pour nous un magnifique extra bonus si cette propriété constitue un centre de retraites et de camps, avec de nombreux bâtiments sur un endroit spectaculaire de 26 acres – le tout constituant les commodités nécessaires à une vaste paroisse.

L’abbé Foley, qui y exerçait jusqu’alors la charge de curé, fut expulsé de la Fraternité en raison de son refus de respecter la règle de vie commune à laquelle il s’était engagé avant son ordination. Il continuait à vivre dans sa propre maison et il refusait d’accepter ne serait-ce qu’un seul des différents postes qui lui ont été proposés.

11) L’abbé Scott s’est décidé à annoncer aux paroissiens d’Omaha [Nebraska] qu’ils n’auraient désormais plus de prêtres de la Fraternité.

Ceci est faux. Nulle décision de cette nature n’a jamais été prise. Cette mission végétait depuis un certain temps en raison du manque d’enthousiasme de la part des habitants. En conséquence la fréquence des messes a dû y être temporairement réduite quand il y avait un manque de prêtres. Lorsque quelques familles ont cherché à fermer cette mission, elle a été déplacée à Lincoln [Nebraska] où les choses maintenant se passent bien.

12) "Si vous n’êtes pas dans la Fraternité, vous n’êtes pas dans l’Église" est une doctrine de Williamson enseignée au séminaire et à St. Mary.

C’est une proposition absurde. Non seulement la FSSPX n’est pas sedevacantiste, mais elle admet volontiers et elle reconnaît le bien fait par beaucoup d’autres prêtres traditionnels indépendants (pourvu qu’ils ne soient pas sedevacantistes, et qu’ils ne fassent aucun compromis avec le modernisme de l’Église Conciliaire). Elle ne l’affirme pas non plus pour les nombreux prêtres et fidèles qui demeurent encore attachés au Novus Ordo, et n’affirme pas qu’ils ne peuvent sauver leurs âmes (bien qu’elles soient en grave danger en raison de la tromperie du modernisme).

13) Les publications de la FSSPX, Verbum, Angelus et La Lettre du séminaire sont interdites au Canada.

Encore une allégation aussi totalement gratuite que fausse.

14) Il n’existe pas un seul Américain en position de Pouvoir au sein de la Fraternité aux États-Unis.

Encore une autre accusation complètement fausse. Des citoyens Américains occupent des postes de responsabilité dans la Fraternité aux États-Unis en tant qu’assistants du Supérieur du District (Abbé Ward) et des supérieurs ou prieurs locaux à Dickinson, Armada. St. Louis, Kansas City, Browerville, Post Falls, El Paso (soit dans 7 des 11 prieurés).

15) Les accusations au vitriol portées par l’"abbé Abel" contre Mgr. Williamson.

Des déclarations ainsi rapportées telles que "aucune femme ne peut être sauvée," "des retraites pour des femmes sont pires qu’inutiles," "il ne peut y avoir de pardon pour les filles d’Eve," les indiens sont des "bêtes," "l’Amérique du Nord aurait due être maintenue sous la domination britannique" n’ont jamais été proférées par Mgr. Williamson. En outre, ses commentaires sur les progrès du Nouvel Ordre Mondial n’ont jamais à aucun moment donné l’occasion d’incidents de violences politiques, mais ils constituent plutôt une prise de position sur le fait d’un monde moderne opposé à la Royauté sociale de Jésus Christ.

16) (Les points 16 à 23 sont identiques aux points traités dans la lettre de l’Abbé Anglès. Voir plus haut.)

24) L’abbé Post est arrive à l’aéroport de San Jose habillé en grande tenue d’apparat d’un officier SS allemand et a dû être réprimandé par son supérieur.

C’est là, une fois encore, une accusation entièrement fausse, sans aucune espèce de fondement. Il n’existe non plus, au sein de la Fraternité, aucune "maladie virulente de haine ni d’Hitlérisme." Une fois encore, la Fraternité n’a rien en commun avec quelque mouvement politique que ce soit, à plus forte raison avec un mouvement politique qui a été condamné par le Pape Pie XI en 1937. A aucun moment il n’a été enseigné aux enfants de nos écoles que l’anticatholique enragé que fut Adolph Hitler ait été une espèce de saint, ou que le génocide serait une solution chrétienne au "problème juif."

25) Mgr. Williamson manœuvre continuellement avec opiniâtreté pour être élu Supérieur Général, et pour tenter ensuite de devenir un antipape.

Une autre assertion totalement fausse. L’archevêque Mgr. Lefebvre a précisé de manière parfaitement claire que le Supérieur Général ne devait pas être l’un des évêques (une autre entorse de la part de la direction de la Fraternité a été constituée par l’élection comme Supérieur Général de la FSSPX de Mgr. Fellay en 1995 – Note de la Rédaction), en sorte d’éviter de donner l’impression que les évêques qu’il avait consacrés ne possèdent une quelconque juridiction. Personne le moins du monde familier de Mgr. Williamson ne pourrait imaginer de sa part qu’il puisse entreprendre des manœuvres pour obtenir un poste quel qu’il soit.

Que cet article scandaleux et les commérages qui lui sont associés soient pour nous une occasion de renforcer nos convictions, et de redoubler nos efforts pour établir la Royauté sociale de Notre Seigneur Jésus Christ. Que notre zèle pour la Vérité, naturelle et surnaturelle, soit la grande motivation de nos vies. Soyons assurés que par notre refus de tout compris avec les erreurs modernistes de l’Église Conciliaire nous démontrerons notre véritable fidélité à l’Église Catholique, et que nous assurerons l’avènement d’un véritable renouveau qui soit le triomphe du Cœur Immaculé de Marie.

Abbé Peter R. Scott – Supérieur du District des États-Unis – Fraternité St. Pie X -- Kansas City, Missouri

Mr. Case répond :

1)     L’abbé Scott fabrique un bonhomme de paille pour mieux l’abattre. Je n’ai jamais prétendu qu’un ordre religieux ne devait pas posséder ses propres biens. Ce que j’ai soutenu dans mon article c’est que la possession de propriétés, d’églises, d’hypothèques, comme les 20 années de critiques du Souverain Pontife avaient pour conséquence de rendre très difficile qu’une réunion avec Rome puisse avoir lieu un jour. La propriété foncière entraîne la permanence et la continuité du pouvoir – ainsi que l’illustrent les querelles et litiges de propriété au sein de la Fraternité et son éclatement en divers groupes.

2)     Il y a certainement de la mauvaise foi de la part de Mgr Lefebvre quand, en plein milieu de délicates négociations avec le Vatican, celui-ci accuse le Pape d’être l’instrument d’une Maffia Maçonnique "qu’il a mise en place et avec laquelle il sympathise."

Il existe certainement une contradiction implicite, quand Mgr. Lefebvre accepte la validité de tous les documents de Vatican II, et déclare ensuite qu’au moins l’un d’entr’eux serait invalide.

3) Il est intéressant que l’abbé Scott mentionne l’abbé Bisig comme prêtre opposé aux consécrations qui aurait été maintenu à son poste de second assistant auprès de l’Archevêque Mgr. Lefebvre. En réalité l’abbé Bisig avait été muté de son poste de recteur du séminaire allemand de la FSSPX deux ans avant les consécrations en raison de son jugement selon lequel celles-ci constitueraient un acte schismatique formel. Le recteur adjoint, l’abbé Baumann, fut en même temps déplacé, pour la même raison. L’abbé Bisig est demeuré quelques temps assistant, mais il a quitté la Fraternité au moment des consécrations, et il est aujourd’hui le Supérieur Général de la Fraternité St. Pierre (approuvée par le Pape).

4) Ici l’abbé Scott dissimule. Sandy Cossette affirme qu’un nouveau "catéchisme" obligatoire fut impose aux étudiants et aux familles à St. Mary au cours des deux années qui ont précédé les consécrations. Tout le monde était obligé d’assister à une série de réunions. Si vous n’y assistiez pas, on vous en demandait la raison en termes explicites. Lors de ces réunions, les paroissiens recevaient un enseignement sur les nombreux mauvais papes ou antipapes au cours de l’histoire. On leur enseignait que les consécrations imminentes étaient justifiées car le Pape actuel s’était détourné de la Foi. David Melechinsky, de St. Mary, Kansas, écrit dans une lettre où par ailleurs il critique mon article, qu’"avant les consécrations nous fumes, c’est vrai, informés sur certains points du Droit Canon, qui, de fait, reconnaît, à titre extraordinaire, cette action comme justifiée, compte tenu de la situation de détresse."

5) L’Archevêque Mgr. Lefebvre a également déclaré en 1986, "Nous allons devoir, à partir de maintenant, être de plus en plus obligés d’agir comme si cette nouvelle Église Conciliaire avait cessé d’être catholique," ce qui constitue exactement l’argument de Martin Luther à propos de l’Église de son temps. Luther ne s’est pas lui-même appelé Protestant. Il prétendait représenter le véritable Catholicisme, et il prétendait maintenir la tradition en s’opposant aux abus de son époque tels que la vente des indulgences.

6) L’abbé Scott ne sait-il pas que les actes de propriété font l’objet d’un enregistrement public ? Le Registre du Comté de Winona, Minnesota, m’informe que la propriété du séminaire St. Thomas d’Aquin a été acquise le 31 Mai 1988, un mois avant les consécrations. (Et non pas un an avant comme le prétend l’abbé Scott) Le propriétaire inscrit au Registre est " Séminaire St. Thomas d’Aquin, une société par actions du Michigan ; Mgr. Richard N. Williamson, St. Thom. Aq. Sem. Ass. Inc., Président." Notez bien que cette propriété n’est pas possédée par la FSSPX.

La Lettre aux quatre futures évêques de l’Archevêque Mgr. Lefebvre fut envoyée le 29 Août 1987. Dans sa tonalité, comme dans ses termes – "La Rome des anti-Christs," par exemple – ce document apparaît comme un document de rupture. Il apparaît témoigner du fait que le Rubicon ait été franchi, et les consécrations devenues imminentes. Et pourtant 10 mois pleins se sont encore écoulés avant que les quatre nouveaux évêques n’aient été consacrés. C’est au cours de ces 10 mois que Williamson était en train de négocier l’achat de la propriété de Winona. L’acte de propriété est finalement verrouillé. Un mois plus tard Williamson est devenu évêque. Ainsi apparaît consistante l’accusation, émanant d’une source anonyme de haut rang, selon laquelle les consécrations auraient été reportées pour les raisons que j’ai présentées dans mon article. L’acte de propriété a été enregistré le 6 juin 1988. Relisez le passage de mon article traitant des dates de ces négociations de dernière minute et de leur échec soudain, et constatez comme ces dates coïncident bien avec l’achat de Winona.

7) La FSSPX tente de préserver la fiction selon laquelle ses évêques ne le seraient qu’en termes de pouvoirs sacramentels seulement et non en termes de pouvoirs juridictionnels. S’il en est ainsi, pourquoi Williamson commande-t-il à Scott, le soi-disant Supérieur de District ? Pourquoi Scott est-il un Supérieur de District, si la Fraternité ne possède pas de districts ? Que Williamson ait été très tôt sedevacantiste, nous le savons par "l’abbé Abel," qui était sur les bancs d’Écône avec lui. Je possède dans mes dossiers les bandes magnétiques où l’on entend Archevêque Mgr. Lefebvre "spéculer" sur la question du sedevacantisme. Comme je l’ai rapporté mot pour mot dans mon article, cela ressemble plus à une certitude implicite qu’à une simple spéculation. (Voir également la réponse au commentaire No. 12 de l’abbé Scott.)

8) L’abbé Finnegan n’est pas le seul à mettre en cause les prêtres d’origine étrangère et leurs valets américains pour dénigrer le gouvernement des États-Unis et le Bill of Rights, et il n’est pas le seul non plus à être accusé d’idolâtrer son pays jusqu’à annihiler la mal définie Royauté sociale du Christ aux diverses interprétations. Demandez aux gens d’Omaha, ou à ceux de la chapelle de la FSSPX d’Oak Park, IL, SSPX. Demandez à l’abbé Hunter à Post Falls, Idaho, qui a écrit un livre pour critiquer la théorie du "Complot Maçonnique" dans la formation de nos gouvernements, livre qu’il n’a pas été autorisé à publier ; ou demandez aussi à l’abbé Rizzo, récemment transféré de Post Falls en Angleterre, et maintenant de retour au Kansas (1992). C’est bien cette question qui, plus que tout autre, divise en ce moment la FSSPX.

L’Église a toujours montré de la prudence en traitant du Pouvoir temporel. Elle a su, et pu, cohabiter avec la monarchie, l’aristocratie,  la république, ou toute autre forme de gouvernement qui lui laissait son espace vital. Une union parfaite entre l’Église et l’État n’a pas toujours non plus bénéficié à l’Église. Plus étroite une telle union s’est-elle réalisée au cours de l’histoire, plus les Papes ont rencontré de difficultés en s’efforçant de conserver le Pouvoir spirituel indépendant du Pouvoir temporel. Voulons-nous en revenir à l’époque où les princes nommaient les évêques, et où des nations jouissaient d’un Pouvoir de veto sur l’élection du Pape ? Voulons-nous en revenir à l’époque de la Renaissance, quand les Papes successifs étaient élus par les versions italiennes des Hatfields et des McCoys ? A chaque fois que l’Église et l’État se rapprochent de trop près, c’est ordinairement l’État qui commence à corrompre l’Église au lieu que l’Église n’élève l’État.

L’abbé Scott déclare que les critiques de l’abbé Finnegan "furent la cause d’une division introduite dans la sainte unité de la Fraternité fournie par l’autorité centrale." Une unité sainte fournie par l’autorité centrale, voilà précisément ce qui fait défaut à la FSSPX, et pourquoi elle est en train de se désintégrer si doucement. Lorsque l’Archevêque Mgr. Lefebvre était vivant, il assurait une autorité de cette nature, et tenait la bride aux pulsions désordonnées et aux théories insensées de ses lieutenants. A présent celles-ci sont rampantes et sont en train de ruiner la Fraternité. Mais à Mgr. Lefebvre lui-même faisait défaut cette autorité sainte qui n’appartient qu’au pape seul en tant que Vicaire du Christ, laquelle a préservé la cohésion de l’Église, contre vents et marées et contre tous les génies de la division. C’est ce même défaut d’autorité spirituelle qui a débouché au bout de cinq siècles dans l’éclatement du Protestantisme en 30.000 dénominations.

9) Mon erreur. Ce n’est pas un prêtre étranger qui a été désigné pour Post Falls. Le prêtre qui a été nommé, l’abbé Doran, tonnait lors d’une réunion de prêtres à St. Mary en déclarant, "Post Falls est tombé dans un chaos total.'' La source de ce chaos, auquel l’abbé Doran va tenter de mettre un terme, c’est la notion idiote, selon Mgr. Williamson et ses fans, notion selon laquelle une personne peut aimer son pays sans pour autant réduire son amour pour le Christ. Le curé Rizzo et le vicaire Hunter ne trouvaient nullement que cette notion fut idiote.

10) L’abbé Scott admet que l’argent destiné à une nouvelle église et une nouvelle école a finalement été utilisée pour un centre de retraites et de camps. Cette nouvelle propriété, si elle est bien située à 15km seulement de l’ancien emplacement, est située dans les montagnes de Santa Cruz, difficilement accessibles aux paroissiens, et affligée d’immeubles délabrés nécessitant des réparations massives. Mme Billie Quinn, une dame de 72 ans, n’est pas très satisfaite de ce déménagement. Alors qu’elle était en train d’essayer de distribuer des petits livrets à des paroissiens, elle a été bousculée par le nouveau prêtre, un certain abbé Daniels du Zimbabwe. Des poursuites pénales pourraient être engagées contre ce prêtre.

Il est compréhensible que l’abbé Foley ait décliné un poste pour le Minnesota, conçu pour l’éliminer de la scène. Il avait protesté contre l’achat du camp, et avait été réprimandé en chaire par Mgr. Williamson et par l’abbé Peter Scott. Il a quitté la Fraternité en emmenant avec lui nombre d’anciens Lefebvristes. L’abbé Scott est complètement hypocrite quand il affirme qu’il aurait été expulsé "pour son refus de respecter la règle de la vie commune."

11) Vous aurez un son de cloche entièrement différent sur les événements d’Omaha si vous interrogez n’importe Lequel des anciens Lefebvristes dans la région. Il n’existait nul manque d’enthousiasme ni de loyauté avant que le nouveau message anti-patriotique ne commence à y être répercuté d’en-haut. D’autres préoccupations furent suscitées par une ultra-scrupulosité imposée aux étudiants du collège après l’arrivée de l’abbé Anglès, et la campagne exagérée contre l’"immodestie" des femmes émanant de Winona. On ma dit que la chapelle de la FSSPX à new Lincoln, Nebraska, n’a plus qu’une assistance de quatre paroissiens.

12) Un séminariste de Winona rapporte que Mgr. Williamson enseigne que 1) si vous n’êtes pas dans la fraternité, vous n’êtes pas dans l’Église ; 2) la position officielle de la Fraternité est qu’il n’y a pas de Pape, mais que nous déclarons qu’il y a un Pape pour des raisons de relations publiques.

Un prêtre qui a quitté la Fraternité m’a affirmé que Mgr. Williamson lui aurait dit qu’en quittant la Fraternité il serait damné pour l’éternité.

À un prêtre qui assistait à une récente réunion de prêtres à St. Mary's, il aurait été dit qu’"hors de la Fraternité, il n’y avait pas de salut."

S’il n’y a pas de salut hors de la Fraternité, deux conséquences s’en suivent logiquement ; 1) Il n’existe strictement aucune possibilité de salut hors de l’Église ; 2) La Fraternité et le dernier et le seul reliquat de la véritable Église – ce qui entraîne isolation and paranoïa.

13) C’est à partir d’une propre publication de la Fraternité que j’ai recueilli l’information selon laquelle des publications de la FSSPX seraient bannies du Canada. Dans Verbum, n° 45, Hiver 1992, dans un article intitulé "La presse souterraine," l’auteur écrit, "Au Canada, par exemple, il est interdit au journal que vous êtes en train de lire d’entrer dans le pays, tout comme il en est pour l’Angelus et nombre d’autres publications qui osent remettre en cause l’actuel 'status quo libéral'." Peut-être l’abbé Scott devrait-il lire ses propres journaux avec plus de soin avant de me qualifier de menteur ?

14) Sous l’expression "supérieurs locaux" l’abbé Scott désignent des pasteurs de paroisses ou de missions. Ridgefield au Connecticut est un centre majeur de retraites. Il servit naguère de quartier général à la FSSPX aux États-Unis. C’est de là que le Français l’abbé Jean-Luc Lafitte règne et envoie à travers tout le pays sa Letter la lettre de liaison de la FSSPX aux États-Unis. Les membres de la FSSPX qui se préoccupent de leur pays, devraient bien jeter un œil sur les numéros 17 et 18 de cette lettre de liaison Letter(1991). L’abbé Scott, un Australien, est le Supérieur de District des États-Unis ; l’abbé Anglès, un Espagnol, est recteur du Collège et de l’Académie de St. Mary, Kansas ; Mgr. est Anglais. Selon toutes les manières honnêtes de considérer les choses, ces quatre clercs sont les prêtres les plus puissants de la FSSPX dans le pays. Et de fait le règne de Williamson (bien qu’il prétende ne jouir d’aucuns pouvoirs de juridiction) est total sur tous les prêtres de la FSSPX en Amérique, ainsi que ceux qui ont osé critiquer ses théories fascistes ont pu s’en rendre compte

15) Les témoignages apportés par l’"abbé Abel" concernant Mgr. Williamson ont été établi par quelqu’un qui était proche de lui à Écone, et qui l’est resté de nombreuses années durant. Les citations sont tirées d’enregistrements de conversations privées entre les deux hommes. L’abbé Scott n’est nullement en position de savoir ce qui a été dit. C’est à Williamson qu’il appartient de démentir qu’il n’ait jamais tenu les propos qui lui sont prêtés par l’"abbé Abel", et dès lors ce serait au lecteur de croire Mgr. Williamson plutôt que l’"abbé Abel"

L’idée même que Williamson puisse penser qu’aucune femme ne puisse être sauvée semble incroyable au premier abord. Je n’aurais pas cité "l’abbé Abel" sur cette question si ce propos n’apparaissait pas conforme au caractère du personnage. Je possède de nombreux témoignages concernant le mépris de Mgr. Williamson pour les femmes. L’un d’entr’eux provient de V.J. Gianelloni. Mgr. Williamson assistait à un dîner en l’honneur d’un membre de la FSSPX et de sa fiancée, une non-Catholique ou une "Novus Ordo" Catholique. Certains propos furent tenus à cette occasion qui apparemment perturbèrent l’évêque, qui se serait alors exclamé "C’est trop dommage que nous ne vivions plus à une époque où un homme pouvait battre sa femme."

L’abbé Finnegan atteste lui aussi de l’attitude de Williamson envers le beau sexe. Williamson lui aurait dit : "Des retraites pour femmes sont une perte de temps." Lors d’une autre occasion Williamson lui aurait déclaré : "Une femme, un enfant, un chien, plus vous les battez, meilleurs ils sont."

A mon avis, Williamson est tout simplement irrationnel au sujet des femmes, comme il l’est sur d’autres sujets comme la politique. De la part d’un étranger, quand bien même il soit évêque, déclarer publiquement que le Président des États-Unis est "un horrible traître à son pays " – je possède cette déclaration sur bande magnétique – constitue quelque chose de plus sérieux que "le simple constat du fait d’un monde moderne opposé à la Royauté sociale de Jésus Christ."

Si Williamson était Jésus Christ, et en même temps le Roi des États-Unis, alors je suppose que nous aurions réalisé la "Royauté Sociale Jésus Christ" conforme à la définition de l’abbé Scott. Toute attitude plus modérée serait celle de ceux qui haïssent le Christ, celle des libéraux, ou de tous les êtres démoniaques qui leur sont associés, tels ces "idolâtres" qui gouvernent la John Birch Society.

16-23) Ces points ont été réfutés dans la réplique à l’abbé Anglès.

24) C’est de l’"abbé Abel" que j’ai obtenu l’information de l’arrivée à l’aéroport de l’abbé Post vêtu en uniforme Nazi. J’ai contrôlé cette information auprès d’un autre prêtre, qui a reconnu la réalité de cette histoire mais l’a minimisée par son commentaire selon lequel l’abbé Post serait un excentrique aux manières étranges de plaisanter. J’ai à nouveau contrôlé cette information auprès d’un autre prêtre encore, lequel m’a précisé que l’abbé Post avait déployé un drapeau Nazi à l’aéroport, et plus tard, lors d’une réception, portait une cape d’officier Nazi. Il y avait dans la congrégation une Catholique Polonaise qui avait vécu dans un camp de concentration. Elle en était outrée. En fait, le Supérieur du District des États-Unis dut alors prendre l’avion pour venir en Californie afin de réprimander le "comédien" et apaiser les sentiments de colère des paroissiens.

Cette "maladie virulente de haine et d’Hitlérisme" est illustrée par

l) la manière étrange de plaisanter de l’abbé Post ;

2) le témoignage de l’abbé Finnegan selon lequel Richard Williamson faisait, à Écône, auprès de ses collègues séminaristes, comme auprès de l’abbé Finnegan lui-même, la promotion du Mein Kampf d’Hitler ;

3) la tentative de promotion du Troisième Reich de la part de l’abbé Anglès en leur (aux élèves de St. Mary) distribuant Coca et pizzas au cours d’une séance privée où l’on montrait le film Le Triomphe de la Volonté ;

4) le fait que les tracts grossièrement antisémites Le Talmud Démasqué et Les Protocoles des Sages de Sion soient vendus à la librairie du Collège de St. Mary ;

5) sur le plan international, par le fait que le "Boucher de Lyon," Paul Touvier – qui avait envoyé des milliers de juifs français dans les camps de la mort – ait été caché des décennies durant, et enfin découvert en 1989 dans une maison de la FSSPX à Nice où il lui avait été accordé "refuge". Williamson apporte le style spécial qui lui est propre à propos des crimes de Touvier, en ajoutant que l’Holocauste "est largement un mythe." (Lettre de Winona, 1er Juin 1989).

Qu’Hitler ait été un petit peu dérangé, que les Juifs soient l’incarnation du mal, ces mensonges radicaux sont enseignés plus carrément aux enfants français dans les cercles traditionalistes, car leurs parents y croient déjà. En France, il existe un précédent historique d’une police nationale de l’antisémitisme, très récemment sous le régime de Vichy au cours de la seconde guerre mondiale. En Amérique ces croyances nous sont étrangères, de sorte qu’elles ne sont pas enseignées formellement dans les cours à St. Mary, mais lors de retraites -- Alice Souther m’a cité le cas d’un garçon qui serait revenu d’une retraite à Ridgefield "la tête pleine d’Hitler et d’idées Nazies ;" par la mise en vente de livres discrédités à la librairie Immaculata de St. Mary ; par des séances privées de cinéma ; et non des moindres, par les livraisons enragées de Mgr. Williamson de sa Lettre de Winona, sa lettre de liaison, et par ses discours.

25) Si Mgr. Williamson devait devenir Supérieur Général, la fiction de l’absence de juridiction des évêques toucherait à sa fin (C’est Mgr. Fellay qui en définitive fut choisi de préférence au très controversé Mgr. Williamson). En réalité elle a déjà touché à sa fin. Quelqu’un pourrait-il encore croire sérieusement que le Supérieur du District des États-Unis, l’abbé Peter Scott soit en mesure de dire à Mgr. Williamson ce qu’il doit faire ou dire ? Mgr. n’a cessé de s’exprimer et de se comporter comme s’il était temps de mettre un terme au principe selon lequel il serait sur un pied d’égalité avec de simples prêtres, et il a, sans aucun doute, continuellement détruit l’idée selon laquelle la FSSPX serait d’une manière quelconque encore liée à l’Église de Rome. Il se rend fréquemment en Europe, pour apporter son soutien à – quoi ? Lisez le passage correspondant de mon article. Je ne dis pas que Mgr. Williamson essaierait de se faire élire antipape. C’est par manière de plaisanter que j’évoque la question de ses ambitions papales – peut-être. Qui sait ce à quoi un homme doté d’un ego aussi débridé pourrait aspirer ?

Conclusion

Lorsque j’ai commencé mon enquête sur la FSSPX en Amérique, je n’avais aucune idée ni du mécontentement qui bouillait dans nombre de missions à travers le pays, ni du scénario démagogique en cours à St. Mary. Si j’avais pu commencer avec une idée préconçue, c’était celle selon laquelle historiquement un schisme finit par tourner à la secte, et parfois en culte pervers ; et qu’en outre, manquant d’un centre sanctifié d’autorité, il tendrait sans cesse à se diviser et rediviser, en empruntant la trajectoire déjà suivie dans le passé par les Protestants ou les Vieux Catholiques.

Ce que j’ai découvert a confirmé ma théorie au delà de tout ce que j’aurais pu imaginer. Je pense que du temps où l’Archevêque était encore vivant, il tenait la bride aux théories étranges de ses cohortes. Ce n’est qu’au cours de la dernière année ou de l’année précédente que leur antisémitisme virulent, leur révisionnisme historique d’amateurs au sujet des Pères Fondateurs et de la Constitution des États-Unis, leur scrupulosité exagérée, leurs attaques manichéennes de l’immodestie vestimentaire, et leur nouvel iconoclasme, sont devenus des caractéristiques propres à la Fraternité placée sous la férule de Mgr. Williamson.

La décadence de la FSSPX qui tombe en révolte d’un côté, et en dictature à la Big Brother de l’autre, est illustrée par la réaction suscitée par mon article. À Oak Park, IL, l’abbé Peter Scott s’est répandu en vitupérations et divagations contre mon article quelques jours après sa publication. Il a organisé une réunion publique après la Messe, et a foncé tête baissée dans des questions brûlantes au sujet du nouvel anti-américanisme qui serait le sien et celui de la Fraternité. Joe Maurer, servant de messe et sacristain de la chapelle, déclare que mon article "a lancé un brûlot." Les gens d’Oak Park sont en ce moment en train de décider s’ils doivent quitter la Fraternité et possiblement rejoindre la communauté Ecclesia Dei (Note de la Rédaction : 150-200 personnes parmi eux ont quitté la Fraternité après la réaction de l’abbé Scott du 18 octobre 1992). Les gens de Kansas City ont cessé d’aller aux messes de la chapelle de la Fraternité, et commencé à aller aux Messes indult. A Campbell, California, des paroissiens sont en train de lire avec avidité tout ce qui concerne les troubles survenus à Post Falls, à Phoenix et à St. Mary. Partout les laïcs de la Fraternité découvrent pour la première fois que les troubles qu’ils doivent subir au niveau local sont en réalité partagés par d’autres chapelles à travers le pays.

Il n’est pas dans mon intention de me réjouir. Mon intention est de dire : "Voyez ce qui est en train de vous arriver. Ce qui est en train de vous arriver vous arrive parce que, sur le plan ecclésiastique, comme sur celui de l’autorité, vous en êtes venus à vous séparer du Vicaire du Christ. Vous ne pouvez pas avoir la Foi par le sentiment que vous avez la Foi, ou en pensant que vous avez la Foi. S’il vous plait, rétablissez votre communion avec le Vicaire du Christ et aidez nous à combattre le bon combat pour une restauration Catholique."

Une secte insidieuse

Merci pour avoir eu le courage d’exposer à votre lectorat la secte insidieuse qu’est à présent devenue la Fraternité St. Pie X. Il y a trois ans, j’ai été dénoncée en chaire par l’abbé Anglès, qui a lancé une fausse accusation contre moi et m’a bannie de la paroisse, m’interdisant ainsi de Messe et de sacrements. Il connaît bien la véritable raison pour laquelle il m’a dénoncée. J’avais accès au sanctuaire du temps où y officiait l’abbé Rizzo, lequel connaissait lui aussi le véritable motif pour lequel j’étais l’objet de persécution de la part de l’abbé Anglès.

Je me suis demandé au cours de ces trois dernières années pourquoi l’abbé Rizzo n’avait jamais publiquement pris ma défense. Le dimanche au cours duquel j’avais fait l’objet d’une dénonciation publique, j’avais invité l’abbé Rizzo à dîner avec son frère, lequel m’avait dit que l’abbé Rizzo apporterait la Sainte Communion à ma mère âgée. L’abbé Rizzo n’est jamais arrivé, et n’a jamais rappelé. Ma mère est restée longtemps à jeûner jusqu’à ce que l’on ne puisse plus continuer à attendre pour nous mettre à table. Le frère de l’abbé me dit par la suite que l’abbé Anglès avait interdit à l’abbé Rizzo de venir chez moi et de continuer à entretenir quelque contact que ce soit avec moi, et qu’ainsi il n’avait pu apporter la sainte Communion à ma mère. L’abbé Rizzo ne m’a depuis lors parlé qu’une seule fois au cours de ces trois dernières années.

Oui, la FSSPX est bien malade, mais sa maladie est bien plus profonde que leur anti-américanisme et leur antiféminisme. Il est temps que les victimes de la Fraternité s’expriment publiquement – et tout spécialement les anciens prêtres de la Fraternité. C’est le salut des âmes qui est en jeu, et particulièrement celui des âmes des jeunes gens. La FSSPX n’est en rien ce qu’ils prétendent qu’elle est, et tout ce qu’ils disent être, ils ne le sont pas.

Mme Alice Souther -- St. Mary. Kansas

L’impact des cultes catholiques schismatiques

L’article de Thomas Case sur la Fraternité St. Pie X est plein d’informations. Ayant été impliqué dans le traditionalisme depuis 1978-89, je puis vérifier que les thèmes principaux à propos desquels il écrit sont exacts. La plupart des traditionalistes ne croient pas qu’il y ait un pape. Ils croient dans le même temps être de véritables catholiques. Dans cette même croyance, ils savent de vérité infaillible qu’à moins d’être unis au Souverain Pontife, vous êtes anathèmes.

Je leur demande, "Où est le Pape ? Où est le Magistère ? Où se trouvent les quatre marques de l’Église ?" Je n’obtiens jamais aucune réponse à ces questions. Une grande partie du Catéchisme de Baltimore est mis de côté, car ils savent n’avoir aucune réponse à fournir à ces questions. Aussi leur vie de foi en tant que catholiques n’est-elle nullement prouvée. Il n’existe aucun amour de l’Église du Christ dans le fait de déchirer Son Corps Mystique.

C’est un résultat auquel aboutit ce chemin erroné qu’une corruption continuelle de ces sectes, et une dégénérescence des gens qui s’obstinent à y demeurer. Plus vous y restez longtemps, et plus vous devenez désorientés. L’aspect pathétique c’est que leurs membres en viennent à négliger de graves péchés. Leurs esprits évacuent la réalité. Des exemples peuvent en être trouvés dans le vol de sacramentaux, le parjure et des agressions homosexuelles. Ici, il existe un aveuglement sur le péché de schisme lui-même.

Des traditionalistes adoptent les théories de la conspiration. La paranoïa règne ; "Il nous faut construire une forteresse contre le monde ! Le problème est qu’à l’intérieur du rempart se trouve le vice rampant – naturel et contre-naturel – une auto-destruction. Pourquoi en est-il ainsi ? Il n’existe plus d’autorité ecclésiastique ni de grâce d’état pour les guider.

Ce sont les enfants qui subissent les plus graves torts dans les sectes. Nombre d’entr’eux deviennent incapables d’obtenir un travail, d’aller dans un collège officiel, de se marier hors de la secte. Quand ils y arrivent, cela le plus souvent se termine prématurément. Certains parmi ces enfants grandissent en menant une double vie. Dans la secte, ce sont des modèles de catholiques d’avant Vatican II. Certains en arrivent à s’engager dans des activités immorales tout en édifiant une sorte de mur de dénégations. Il existe aussi une sorte d’émotion dans cette "évolution" et même une excitation perverse dans le fait de se confesser.

A l’inverse, il vous arrivera souvent d’observer des visages vides, sans expressions, des attitudes fabriquées, et un sentiment d’enfermement à leur propos. C’est comme un cercle invisible qui les tiendrait prisonniers. S’ils sortent de ce cercle – comme aller à Coney Island ou à la petite île – ils se sentiront dans un état étrange, en pensant, "Que va dire l’abbé untel ou untel de ce que je suis en train de faire ? On répète parmi les enfants les plus âgés "En grandissant, soit vous devenez gays, soit vous vous révoltez !"

Récemment, avec un ami, j’ai assisté à une conférence du réseau d’alerte contre les sectes. Nous en avons tous les deux conclu qu’il était plus difficile de réintégrer l’Église Catholique ordinaire après être sorti d’une secte traditionnelle, que de se réinsérer au sein d’une Christianité sans dénomination particulière. Il faut se déprogrammer du schisme, réintégrer la véritable Église Catholique et tenter de trouver sa propre place authentique en tant que Catholique. Ce n’est pas facile.

Je pense qu’il est à peu près impossible d’arriver à quitter une secte traditionnelle sans les services d’un conseiller spécialisé ou d’un dé-programmeur. Il existe tant d’aspects dans le contrôle mental et la soumission à de fausses idoles, que le recours à l’aide de professionnels est indispensable. C’est là que l’on retrouve culpabilité, regret, ré-acquisition de la réalité, et un retour à des émotions qui avaient été enterrées depuis si longtemps. De simples émotions telles qu’un sentiment d’amour envers sa famille ou ses amis, refont surface.

Je recommande fortement à tous les traditionnalistes de lire l’ouvrage de Robert Lifton Réforme de la Pensée et Psychologie du Totalisme. Au chapitre 22, il énonce les huit critères du totalisme. Étudiez-les. Prenez un crayon et un papier et écrivez votre propre histoire à la lumière de chacun de ces critères. Si vous faites cela, vous allez réaliser que vous avez beaucoup souffert et que vous avez besoin d’un médecin. Allez à Jésus, à Sa Mère et à Son Église – l’authentique Église Catholique – pour y trouver votre remède, et non pas quelque fausse médecine de fabrication humaine, réalisée à partir d’hypothèses inexactes et conduisant à des cures mortelles.

Susan M. Greve -- Cincinnati, Ohio

"Ce Menteur juif !"

L’article de Thomas Case "la Fraternité St. Pie X tombe malade " (Octobre 1992) est d’une exactitude meurtrière en sa vivante description de l’étroitesse, du fanatisme et de l’acrimonie dont témoignent nombre d’adeptes du camp des Lefebvristes et des mouvements "traditionalistes" de l’Église Catholique Romaine.

Je me suis d’abord impliqué avec les "traditionalistes" car je déplorais et me lamentais à propos du comportement iconoclaste que les autorités imposaient aux fidèles de l’Église Romaine. Cela m’apparaissait comme constituant une espèce de viol spirituel. Me remémorant cette époque, je considérais Lefebvre comme une espèce de héro populiste conservateur, un archevêque français classique faisant front à ces autocrates malveillants de Rome. Ce que j’ai appris avec difficultés c’est que la droite Catholique est constituée de tous les éléments aussi négatifs et fascistes dans ses attitudes et approches de la vie que la gauche peut l’être elle aussi.

Le lefebvrisme constitue essentiellement une horrible caricature du Catholicisme Romain préconciliaire et ultramontain, tel qu’il fut réellement. Bien sûr, ils dénoncent la démocratie, mais le Vatican ne cessait-il pas de dire la même chose il y a 150 ans ?

J’ai passé plus de deux ans avec ces gens jusqu’à ce que j’en aie eu assez. L’article de Case m’a quelque peu rafraîchi la mémoire. Un exemple d’antisémitisme que je n’oublierai jamais eut lieu lors d’un pique-nique organisé à la chapelle de l’abbé Wickens dans le New Jersey. J’avais mentionné le nom d’Elie Wiesel quand j’entendis un gamin s’exclamer dans la pièce d’à côté, "Ce Menteur juif !" Je dois admettre néanmoins que je n’ai jamais entendu aucun sermon en ce sens aux Messes Tridentines.

John R. Beeler -- Bala Cynwyd, Pennsylvania

Faire ce qui doit être fait

Cette lettre a pour but de confirmer les informations que j’ai moi-même communiquées à Tom Case qui constituent la matière de son article publié dans votre magazine en Octobre 1992 au sujet de la Fraternité St. Pie X à St. Mary, Kansas.

Il est exact qu’un garçon âgé de 10 ans a été retiré par ses parents de l’école de la Fraternité St. Pie X, et qu’examiné par un psychologue de l’école publique, il a été déclaré comme étant dans un tel état qu’il devait être orienté vers une classe spécialisée.

Il est également exact qu’une enfant fut contrainte de rester à genoux dans la neige une heure durant en punition d’une infraction mineure. En ce qui concerne le commentaire de l’abbé Anglès, par lequel ce dernier dénie me connaître moi-même ou ma famille, il n’existe dans l’article aucune indication en ce sens.

Nous avons cessé d’assister aux messes de la Fraternité quand l’Archevêque Mgr. Lefebvre a consacré ses évêques. Nous ne pouvions plus, en bonne conscience, continuer à les aider.

Les problèmes que nous avions rencontrés avec certains des prêtres, professeurs et personnes qui étaient associées avec la Fraternité, n’avaient cessé depuis 1980. L’article de M. Case nous a prouvé par la suite que nous avions pris la bonne décision.

Sandy Cossette -- St. Mary, Kansas

Une "Mentalité de Police publique" se répand dans la FSSPX

Je vous remercie pour avoir publié l’excellent article de Tom Case. J’ai fréquenté la Fraternité St. Pie X (FSSPX) pendant 10 ans, et je puis confirmer que nombre de leurs prêtres et certains de leurs comportements nécessitent une enquête. Bien des gens qui vont à l’Église dans les missions de la Fraternité ne savent pas comment, ou ont peur de poser des questions. Cet été ma famille et moi sommes passés à St. Mary, Kansas. Ce que nous y avons découvert c’était une ville dominée par une mentalité de police publique où la peur était à l’ordre du jour. Les histoires que nombre de familles nous ont racontées étaient trop violentes pour être crues.

Phil R. Dowd -- Glenview, Illinois

C’est le Scandale qui a fondé la FSSPX

J’ai lu l’article, "La Fraternité St. Pie X tombe malade" avec intérêt. Je suis un prêtre de l’Église de Vatican II et je célèbre la Messe du Novus Ordo. Je ne suis pas membre de la Fraternité St. Pie X. Néanmoins, un certain nombre de choses doivent être prises en considération, en ce qui concerne la situation de l’Église aujourd’hui. Peut-être cela expliquerait-il pourquoi il existe une Fraternité St. Pie X. Je suis sûr que des milliers de Catholiques loyaux sont scandalisés à propos du prétendu "silence prudent" de nos responsables sur des sujets tels que les erreurs de Medjugorje (grâce à Dieu nous avons Fidelity), le défaut de rectification des faux enseignements au sein même de l’Église et le refus de baptiser, de confirmer ou de marier certains catholiques pour des raisons futiles, comme par exemple sous le prétexte qu’ils n’auraient pas suivi un cours ou un rite de l’Initiation Catholique pour les Adultes (RCIA), etc. Qu’est-il advenu du zèle pour le salut des âmes ?

Dans quel but le service pour la Paix a-t-il pu être jamais organisé à Assise ? En réalité pour quel objectif sommes-nous même concernés au sujet de l’œcuménisme ? Si nous croyons que c’est l’Église catholique qui est la véritable Église, nous devrions nous efforcer sans cesse de répandre notre Foi de toutes nos forces.

Finalement, j’ai entendu s’exprimer l’un des prêtres mentionné dans cet article. Bien qu’il soit membre de la Fraternité St. Pie X, il m’a enseigné beaucoup de choses sur les dogmes et sur la dévotion. Il apparaît que nombre de prêtres du Novus Ordone savent plus parler que de sentiments, d’argent, de sans logis ou d’"amour inconditionnel."

Nous devons admettre que tout Catholique loyal doit rechercher un prêtre qui soit rempli de zèle et d’amour pour l’Église Catholique Romaine.

Abbé Thomas McLaughlin -- Bloomfield, New Jersey

"Revenir au bercail à Rome"

Félicitations à Thomas Case et à Fidelitypour la couverture équilibrée et compatissante des problèmes qui assaillent le groupe qui se dénomme lui-même sous le terme de Fraternité St. Pie X.

Nombre de Catholiques, effrayés par l’abandon apparent de la part de l’Église institutionnelle des croyances et pratiques traditionnelles dans lesquelles ils avaient été élevés se sont mis, par désespoir, à la recherche, au delà de leurs paroisses et des Églises de leur voisinage, de quelqu’endroit où ils pourraient exercer leur culte en paix et trouver pour leurs enfants une éducation conforme à la Foi de leurs pères. Certains pratiquent le Rite Byzantin et d’autres des liturgies non familières mais Catholiques. Certains se sont entièrement retirés de l’Église Catholique. D’autres ont le sentiment d’avoir trouvé un refuge en quelque lieu indépendant ou dans quelque chapelle de la FSSPX où la Messe traditionnelle en latin leur est offerte.

Mais un refuge, ce n’est pas un chez-soi. Il est certain que l’Église aujourd’hui est en crise. Mais de même que le Christ Lui-même fut flagellé, couronné d’épines, tourné en dérision et couvert de crachats, et cloué ignominieusement sur la croix pour y mourir, pouvons-nous, nous les membres de Son Corps Mystique, en quoi que ce soit nous attendre à moins qu’à notre propre agonie et à nos propres souffrances ?

Ce n’est pas parce que ceux d’entre nous qui ont été élevés dans les années 1940 et 1950, ont eu l’expérience d’une vie pacifique dans l’Église, que cela signifie en aucune manière que tel serait l’état normal des choses. Que quiconque le penserait, étudie l’histoire de l’Église. Dissensions et schismes ont fait partie de cette histoire depuis l’époque des Apôtres.

Nous sommes nés pour vivre à l’époque actuelle. C’est dans ce siècle que Dieu nous à placés et non dans un autre. Les problèmes auxquels nous sommes confrontés sont ceux que Dieu nous a donnés, ce sont ceux que nous devons surmonter en travaillant à notre salut. Par la grâce de la Confirmation nous avons été faits soldats du Christ. Il nous appartient de combattre avec bravoure, cohérence et endurance contre les ennemis du Christ et de Son Église.

Tout le monde peut être fatigué de combattre et chercher un répit temporaire, un refuge. Mais un refuge n’est pas un chez-soi.

Puisse nombre de ceux qui auront lu l’article de Thomas Case être inspirés de "revenir au bercail à Rome !" Notre Sainte Mère l’Église a besoin de vous. "Ubi Petrus, ibi Ecclesia" – "Là où est Pierre, Là est l’Église." Le Saint Père a besoin de vous. Si les traditionalistes ne l’aident pas quand il fait quelque chose pour soutenir la tradition, comme il l’a fait en publiant son Motu Proprio Ecclesia Dei, personne d’autres ne va encourager un effort de cette nature.

Des évêques, dans la moitié des diocèses des États-Unis, sont en train lentement de mettre en place les décrets Ecclesia Dei du Saint Père. Combien plus nombreux seraient-ils si les milliers de Catholiques, aujourd’hui isolés et dispersés dans des chapelles à travers le pays, unissaient leurs efforts pour respectueusement insister auprès de leurs évêques afin qu’ils rendent la Messe Tridentine plus largement accessible !

En Novembre 1988, cinq mois après que le Pape Jean-Paul II ait publié sa lettre apostolique Ecclesia Dei, il y eut une poignée de Messes dominicales tridentines qui furent autorisées par des évêques américains toutes les semaines. Une autre demi-douzaine ont été programmées tous les mois. Quatre années plus tard, les évêques de 55 diocèses à travers les États-Unis ont approuvé un total de 75 Messes Tridentines qui doivent être dites tous les dimanches. Dans 40 diocèses en outre, plus de 60 Messes additionnelles sont programmées une ou deux fois par mois.

La Fraternité Sacerdotale St. Pierre ne cesse de prospérer. Formée en 1988 par un groupe de prêtres et de séminaristes de la Fraternité St. Pie X qui n’a pas voulu suivre leur bien aimé Archevêque Mgr. Lefebvre dans le schisme, cette Société Sacerdotale de Vie Apostolique est entièrement approuvée par le Saint Père pour dispenser Messes et sacrements selon la forme latine traditionnelle. Leur séminaire en Bavière, Allemagne, est submergé. En Europe, cette Fraternité Sacerdotale est active en Allemagne, en Autriche et en France. Aux États-Unis leurs prêtres desservent des paroisses dans trois diocèses, accueillis qu’ils sont par les évêques Charles Grahmann au Diocèse de Dallas ; Charles Chaput, OFM Cap., au Diocèse de Rapid City, S.D. ; et James Timlin au Diocèse de Scranton, Pa. Des prêtres de la Fraternité Sacerdotale offrent chaque jour de semaine et le dimanche des Messes tridentines dans chacun de ces diocèses et pourvoient aux besoins spirituels des Catholiques traditionnels. Au cours des récents mois, trois anciens groupes indépendants de traditionalistes se sont réconciliés avec leurs évêques, l’un deux avec Mgr. Daniel Walsh du Diocèse de Reno, Nevada, et les deux autres avec Mgr. Walter Sullivan du Diocèse de Richmond, Virginia. L’un est situé à Richmond et l’autre à Chesapeake, à côté de Norfolk. Un porte-parole du premier groupe a déclaré que ce qui les avait poussés à se rapprocher de Mgr. Sullivan ce fut de réaliser que "nous pouvons faire plus pour l’Église de l’intérieur que de l’extérieur.

Il y existe de nombreux signes qui témoignent de ce que la place offerte aux traditionnalistes est en train de s’élargir au sein de notre Sainte Mère l’Église, une place où ils pourront exercer leur culte en paix, jouir pour leurs enfants de l’enseignement d’un bon catéchisme, et travailler pour l’Église de l’intérieur.

Mme Mary M. Kraychy, Secrétaire Executive, Coalition pour le Soutien à Ecclesia Dei

1775 Chestnut Avenue, Glenview, IL 60025, Phone & Fax (847) 724-7151

Website: http://www.ecclesiadei.org

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