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CAPITAL : Lettre ouverte solennelle des fidèles aux quatre évêques de la FSSPX

http://www.virgo-maria.org/articles/2006/VM-2006-10-10-A-00-Appel_aux_quatre_eveques_de_la_FSSPX.pdf

Qui et Pourquoi, depuis la mort de Mgr Lefebvre en 1991, a détourné la finalité surnaturelle de l’OPERATION-SURVIE des sacres de 1988, pour assigner à la FSSPX ce FAUX objectif prioritaire de la «ré-conciliation» avec la Rome conciliaire
(en fait la «ré-conciliarisation» de la FSSPX) ?

Qui a, depuis 2000, PROMU, et Pourquoi, le FAUX préalable de l’autorisation de la messe de Saint Pie V ?

Pourquoi n’a-t-on pas posé la VRAIE question du rétablissement du VRAI Sacerdoce de VRAIS prêtres, ordonnés par des Evêques VALIDEMENT sacrés selon le rite VALIDE des Saints Ordres ?

Qui a INVENTE, et POURQUOI, le faux préalable de la levée des «excommunications» ?

Pourquoi n’a-t-on pas posé la VRAIE question de l’abrogation de Pontificalis Romani INVALIDE de 1968 et du rétablissement du vrai rite de la consécration épiscopale VALIDE d’avant 1968?

A quoi servirait-il, en effet, de faire dire le VRAI rite de la messe par de FAUX prêtres ?

Serait-ce donc qu’après avoir obligé de VRAIS prêtres à dire une FAUSSE messe, l’on veuille désormais faire dire la messe du
VRAI rite par de FAUX prêtres ?

Serait-ce que l’on veuille «concilier» les VRAIS prêtres qui disent encore la VRAIE messe avec un clergé aussi INVALIDE que le
FAUX CLERGE ANGLICAN ?


Gaude, Maria Virgo, cunctas hæreses sola interemisti.

(Tractus Missæ Salve Sancta Parens)

lundi 6 juillet 2009

Ce message peut être téléchargé au format PDF sur notre site http://www.virgo-maria.org/.

Cet été, un 2° Motu Proprio de Benoît XVI

pour verrouiller le ralliement de la FSSPX

Le Motu ProprioArmistice

sonnera le glas du combat de Mgr Lefebvre

La Curie à Rome Bernard Fellay

« Le pape Benoît mène la truite [Fellay] qu’il a ferrée vers sa nasse » Osservatore-Vaticano

Une action combinée de Mgr Fellay pour tromper les fidèles

 et de Benoît XVI pour juguler les oppositions progressistes internes à l’église Conciliaire.

Hypnotisé par les perspectives de reconnaissances romaines, Mgr Fellay travaille sournoisement à préparer les clercs et les fidèles de la FSSPX à un ‘armistice’ et à mettre un terme, sans le dire, au courageux et salutaire combat de Mgr Lefebvre. Combien de temps les clercs et les fidèles accepteront-ils de laisser une telle trahison, et un tel abandon du Sacerdoce, se dérouler sous leurs yeux ?

Deux articles convergeant du site progressiste Golias et du blog tradi-oecuméniste Osservatore-Vaticano[1] (proche des milieux Ecclesia Dei) annoncent la prochaine sortie cet été d’un 2° Motu Proprio de Ratzinger-Benoît XVI limitant les « interprétations » de Vatican II et encadrant les discussions doctrinales à venir de la FSSPX (prévues à l’automne), tout en précisant le statut de la Fraternité :

« Le pape souhaite pour les prochains mois la rédaction d’un second Motu proprio. Document qui serait consacré cette fois, non plus à la seule liturgie en latin, mais de façon plus globale à la réintégration des Lefebvristes dans l’Eglise. En posant certes des conditions, mais également en engageant toute l’Eglise dans ce processus (…)

Le nouveau Motu proprio à venir, que préparerait déjà le principal rédacteur du Motu proprio de 2007, Mgr Nicola Bux, professeur de théologie à Bari et conseiller estimé de Joseph Ratzinger, justifiera l’importance accordée à la dimension doctrinale de la controverse intégriste. (…)

Loin de se présenter comme une défense du Concile, le Motu proprio devrait en proposer une relecture minimaliste, gommant les nouveautés et en contestant l’esprit. » Golias

Un tel Motu Proprio s’inscrit visiblement dans la fausse logique de la théorie de la « continuité » de Vatican II avec le Magistère des Papes et la Tradition. Cette théorie qui est poussée en avant par le clan du ralliement de la FSSPX, avec l’indifférence complice de Mgr Fellay, a été condamnée par Mgr Lefebvre au moment de l’affaire des Dubia, où Ratzinger avait déjà servi ce plat empoisonné au fondateur de la FSSPX.

L’Osservatore-Vaticano parle également de ‘Mgr’ Bux qui nie les « différences doctrinales substantielles » entre la FSSPX et Rome.

« Retenons aussi cette déclaration d’un personnage particulièrement important dans l’affaire qui est en train de se jouer, Mgr Nicola Bux, professeur à Bari, très écouté dans les Palais apostoliques : « On a constaté qu’il n’y avait pas de différences doctrinales substantielles [entre la FSSPX et Rome], et que le Concile Vatican II, dont les Décrets furent signés par S. Exc. Mgr Marcel Lefebvre, ne pouvait pas être séparé de la Tradition entière de l’Eglise. Dans un esprit de compréhension, il faut ensuite tolérer et corriger les erreurs marginales [les erreurs des adversaires du Concile ? les erreurs du Concile ?]. Les divergences anciennes ou plus récentes, grâce à l’action du Saint-Esprit, seront redressées grâce à la purification des cœurs, à la capacité de pardon, et à la volonté de parvenir à les dépasser définitivement » (Agence Fides, 29 janvier 2009). » Osservatore-Vaticano, 26 juin 2009

Le très malhonnête ‘Mgr’ Bux fait mine de croire que Mgr Lefebvre aurait signé tous les décrets de Vatican II alors qu’il est établi qu’il a refusé de voter le « placet » pour la déclaration sur la liberté religieuse.

Selon Le Monde du 29 juin 2009, qui relaie cette annonce d’un motu proprio à venir, Mgr Fellay ne rejetterait plus Vatican II en bloc, comme le faisait Mgr Lefebvre qui a fondé la FSSPX sans rien reprendre de ce conciliabule, mais serait prêt à l’accepter, puisqu’il limiterait désormais le combat de la FSSPX a demander une restriction des ‘interprétations’ des textes qui deviendraient ainsi acceptables, à condition de les ‘clarifier’ :

"Je vois chez le pape un désir d'aboutir [à une réconciliation] et là où il y a une volonté, il y a un chemin", a par ailleurs indiqué Mgr Fellay. Un décret papal (motu proprio) doit être prochainement publié afin de lancer les "conversations théologiques" entre Rome et la Fraternité. Ces "conversations" s'annoncent "très longues et sans doute très difficiles", indique Stéphanie Le Bars, qui explique dans quel cadre elles se dérouleront et détaille les points de doctrine qui seront en discussion.

Lundi, Mgr Fellay est resté vague sur sa position vis-à-vis du concile Vatican II (1962-65) dont la reconnaissance a été posée comme condition au rapprochement avec Rome. "On ne dit pas que le concile Vatican II est tout noir, a-t-il déclaré, mais il faut clarifier les textes pour éviter les interprétations".[2] Le Monde, 29 juin 2009

Depuis quelques mois les consignes d’interdiction de critiques en chaire contre Benoît XVI sont férocement appliquées, dans tout le District de France, par l’abbé de Cacqueray, cornaqué par son éminence grise, l’abbé Celier,

Et selon le blog ‘restaurationniste’ ratzinguérien Osservatore-Vaticano, Mgr Fellay trompe ses clercs et ses fidèles en les préparant à déposer les armes contre Benoît XVI et l’église conciliaire :

« 1°/ Que s’il n’y a pas de dialogue diplomatique direct entre la FSSPX et le Saint-Siège – sauf des entrevues rapides –, c’est qu’en fait les deux principaux protagonistes ne négocient pas tant entre eux qu’avec leurs « opinions publiques » respectives. Les petites phrases que lance Mgr Fellay dans des entretiens journalistiques (à Toronto, il se dit prêt à accepter un « compromis provisoire » ; aux États-Unis, le voilà disposé à recevoir à Écône un « observateur » et même… à reconnaître que Vatican II a eu quelques bonnes intuitions) visent Rome bien sûr, mais visent surtout ses propres troupes, via ce discours adressé à Rome, afin de les préparer à un armistice. » Osservatore-Vaticano, 26 juin 2009

Comme pour la fondation du mouvement œcuménique à l’époque de Dom Beauduin entre les deux guerres, et puis la destruction de l’épiscopat catholique sacramentellement valide par Dom Botte en 1968, ce sont à nouveau les bénédictins qui œuvrent à mettre en place la politique ‘restaurationiste’ de Ratzinger, qui n’est rien d’autre qu’une réédition, au sein d’une église Conciliaire ayant métamorphosé la religion catholique, du mouvement d’Oxford Anglican du XIX° siècle qui fut la matrice de l’Anglo-catholicisme et de l’attaque contre la validité des saints Ordres catholiques :

« Dans cette affaire, exactement comme dans la politique liturgique "bénédictine" (qui consiste à éroder la réforme de Mgr Bugnini), on voit, autour du Pape, voler des essaims de théologiens ratzinguériens. » Osservatore-Vaticano, 26 juin 2009

Les réseaux qui traitent du cœur du problème d’aujourd’hui, à savoir la destruction du Sacerdoce de la Nouvelle Alliance, subsistent et se perpétuent, telles de véritables dynasties spirituelles et cléricales de la subversion. Saint Benoît dans ses pires cauchemars n’aurait pas oser imaginer une telle postérité pour l’Ordre qu’il fonda. Et ce n’est pas au hasard que Josef Ratzinger a choisi le titre de ‘Benoît XVI’. Ce fut un autre Benoît, le dixième celui-là, que le courageux Saint Pierre Damien fit chasser puis déclarer comme anti-pape ayant rendu le trône vacant pendant plus d’une année.

Mais cela Mgr Fellay se refuse à le comprendre. Il préfère en être la victime consentante, et espère-t-il récompensée, quitte à entraîner des centaines de milliers d’âmes dans sa chute.

Mgr Tissier, qui lui étudie et travaille les textes, ouvrira-t-il enfin ce dossier du Sacerdoce et de l’attaque historique Anglicane contre l’Eglise catholique ?

Dans sa conférence du 13 mars 2009 à Paris, devant le Saint Sacrement, dans le chœur de l’église Saint Nicolas du Chardonnet, s’il a mis en cause Bugnini, il a tenté d’excuser Montini-Paul VI, et a nié l’authenticité de la liste Piccorelli sur les prélats franc-maçons du Vatican[3].

Voilà qui ne devrait pas beaucoup gêner ‘Mgr’ Bux et le courant bénédictin qui soutient la ‘réforme de la réforme’ de Ratzinger-Benoît XVI et qui doit permettre à Mgr Tissier de passer pour très ‘religieusement correct’ auprès de ce courant conciliaire avec lequel Mgr Fellay semble décidé à unir la FSSPX.

Pour reprendre la métaphore que l’Osservatore-Vaticano applique à Mgr Fellay, Mgr Tissier a-t-il aussi été ferré par Ratzinger comme une truite pour être entraîné dans la nasse conciliaire ?

Continuons le bon combat

La Rédaction de Virgo-Maria

© 2009 virgo-maria.org


 
Article de Golias
(non daté mais publié avant les ordinations de la FSSPX du 27 juin en Allemagne)
 

http://www.golias.fr/spip.php?article2914

VERS UN NOUVEAU MOTU PROPRIO pour les Lefebvristes

Selon nos informations, et à la veille des ordinations lefebvristes du 27 juin prochain en Allemagne, le pape souhaite pour les prochains mois la rédaction d’un second Motu proprio. Document qui serait consacré cette fois, non plus à la seule liturgie en latin, mais de façon plus globale à la réintégration des Lefebvristes dans l’Eglise. En posant certes des conditions, mais également en engageant toute l’Eglise dans ce processus.

Gravissime !

Autrement dit, les évêques ne seront plus en droit d’exprimer de façon trop ouverte des réticences et encore moins de freiner la réintégration des traditionalistes. Il faut savoir en effet que les représentants de ces courants se plaignent très régulièrement au pape des obstacles posés à leur réintégration par les évêques et leur entourage. Jusqu’alors, Rome et la commission Ecclesia Dei court-circuitaient les évêques sans cependant, en général, les désavouer ouvertement.

Ainsi, en 1988, la commission régularisa très rapidement et de façon très bienveillante la situation de l’ abbaye bénédictine du Barroux , sans informer ou consulter l’archevêque d’Avignon d’alors, Mgr Raymond Bouchex.

Plus récemment, Rome procéda de la même façon à l’égard de l’Institut du Bon Pasteur sans en informer l’archevêque de Bordeaux, sur le territoire duquel il siégeait. Récemment encore, un autre signal a été donné par le Vatican qui rétablit dans sa charge de curé un prêtre « tradi » en dissidence avec son évêque dans le Calvados, façon aussi de rappeler à l’ordre les évêques. Suite à un tel Motu proprio, un évêque jugé trop peu enclin à bien accueillir des ralliés intégristes se fera certainement taper sur les doigts.  

Les évêques ne pourront plus exprimer leurs réticences

Benoît XVI et ses conseillers entendent profiter du calme estival pour avancer sur le chemin de la réconciliation. Après l’autorisation de célébrer partout selon les anciens livres liturgiques (Motu proprio de 2007), après la levée de l’excommunication des quatre évêques schismatiques ordonnés par l’archevêque Lefebvre, une nouvelle étape est en train de s’ouvrir, plus délicate au demeurant : celle qui concerne les dissensions théologiques de fond en particulier au sujet de Vatican II et du Magistère des derniers papes.

Il faut savoir que le pape a choisi le nouveau secrétaire de la commission théologique internationale, le Père dominicain Charles Morerod, en fonction précisément de sa sensibilité proche du partenaire traditionaliste. Il faut savoir en effet que Morerod est l’auteur d’une thèse de doctorat, présentée à la faculté de théologie de l’université de Fribourg, en Suisse, sur le maître général des Dominicains, commentateur de Thomas d’Aquin, Thomas de Vio dit Cajetan(1469-1534) dans son débat polémique avec Luther.

Le Père Morerod pour l’accord théologique

Mais le Père Morerod s’est surtout fait remarquer par son ouvrage “Tradition et unité des chrétiens”. Le dogme comme condition de possibilité de l’œcuménisme (Parole et Silence, Paris, 2005), dans lequel il prend de façon très radicale le contre-pied d’un œcuménisme plus libéral (comme celui des théologiens Fries,Rahner ou Tillard) en insistant sur le caractère incontournable d’une vraie pensée catholique, indissociablement théologique et philosophique.

Par là, il accentue la différence entre catholicisme et protestantisme d’une façon qui ne doit pas déplaire aux courants les plus « tradis ». Le même Père Morerod s’est attaché également à étriller la pensée d’un protestant libéral britannique, John Hick, dont il conteste précisément l’esprit relativiste. ( Tiens, cela nous rappelle quelqu’un d’autre... )

Le choix du Père Morerod ne relève donc en rien du hasard ! De façon très concrète, la commission Ecclesia Dei sera rattachée à la congrégation pour la doctrine de la foi (cf. Golias Hebdo n°85). Il fut un temps question de l’unir à la congrégation pour le culte divin, mais c’était oublier que le problème n’est pas seulement ni d’abord liturgique. Le nouveau Motu proprio à venir, que préparerait déjà le principal rédacteur du Motu proprio de 2007, Mgr Nicola Bux, professeur de théologie à Bari et conseiller estimé de Joseph Ratzinger, justifiera l’importance accordée à la dimension doctrinale de la controverse intégriste. Le rôle de Don Nicola ne saurait être assez souligné.

Le prélat italien Nicola Bux pour le nouveau Motu proprio

Consulteur à la congrégation pour la doctrine de la foi et en attente d’une promotion stratégique, Mgr Bux, un prêtre italien de 63 ans, cordial et discret, mais redoutablement conservateur et précis dans son argumentation, se veut l’artisan déterminé et infatigable, non seulement d’un rapprochement avec les intégristes mais d’une restauration traditionaliste du catholicisme tout entier. C’est lui qui a rédigé le Motu proprio de 2007 sur la messe en latin.   Dans son dernier ouvrage, sorti en octobre dernier en Italie,“ La réforme de Benoît XVI, ” préfacé par Vittorio MessoriMgr Bux estime qu’il faut revaloriser l’essence de la « sacrée et divine liturgie », qui ne saurait être faite de main d’homme. Sinon, elle « ne servirait à rien d’autre qu’à se représenter soi-même et surtout elle ne sauverait ni l’homme ni le monde, elle ne le sanctifierait pas ». Il est convaincu que la liturgie de Saint Pie V honore davantage le sens du sacré que celle de Paul VI.Il critique d’ailleurs de façon très féroce la réforme baptisée du nom du pape Montini, une vraie « décomposition » de la liturgie selon lui, exprimant et aggravant ce que le théologien Louis Bouyer appelait la « décomposition du catholicisme ».

En effet, Mgr Bux ne se cantonne pas au seul domaine liturgique. Il dénonce l’ouverture au monde qui souille le mystère chrétien et fustige la vie relâchée des prêtres en particulier en matière de vie privée (célibat...). Il s’en prend également à la déviance fondamentale selon lui de la théologie contemporaine, qui est d’opérer un « tournant anthropologique » (qu’il dénonce aussi, à la suite de Cornelio Fabro, chez Karl Rahner). Il lui oppose un nouveau tournant théocentrique et christocentrique comme symbolisé par le fait de célébrer à nouveau vers l’Orient, le dos tourné aux fidèles. On imagine aisément le contenu et le ton du futur et proche Motu proprio avec un tel rédacteur.

Le cardinal William Levada, préfet de la congrégation de la doctrine de la foi, par ailleurs éprouvé par des problèmes de santé, exaspéré et affligé, démoralisé, n’a plus de pouvoir ni l’entrain nécessaire pour s’opposer à un tel revirement ultra-conservateur.

Loin de se présenter comme une défense du Concile, le Motu proprio devrait en proposer une relecture minimaliste, gommant les nouveautés et en contestant l’esprit. En somme, un Concile « selon la tradition » tel que Mgr Lefebvre reconnaissait pouvoir l’accepter !

Est-ce encore le Concile dont un Paul VI proclamait l’importance en 1976 face à la dissidence intégriste ? Rien n’est moins sûr.

GOLIAS   

 
Article de l’Osservatore Vaticano du 26 juin 2009
 

http://www.osservatore-vaticano.org/article-33117157.html

Un été chaud se prépare pour le Concile...

A la fin d’un article du 11 mai sur les conversations doctrinales préliminaires informelles qui ont déjà eu lieu entre le Saint-Siège et la FSSPX je remarquais que le cardinal Ratzinger et le pape Benoît XVI utilisaient l’évolution de l’affaire "lefebvriste" pour faire « rentrer » les principaux adversaires de ce Concile en s’aidant de cette « rentrée » pour imposer une certaine réception de Vatican II.

Je ne croyais pas si bien dire!


Un mois plus tard, toutes les informations et toutes les analyses du jeu qui se déroule entre Mgr Fellay et le Saint-Père confirment :

1°/ Que s’il n’y a pas de dialogue diplomatique direct entre la FSSPX et le Saint-Siège – sauf des entrevues rapides –, c’est qu’en fait les deux principaux protagonistes ne négocient pas tant entre eux qu’avec leurs « opinions publiques » respectives. Les petites phrases que lance Mgr Fellay dans des entretiens journalistiques (à Toronto, il se dit prêt à accepter un « compromis provisoire » ; aux États-Unis, le voilà disposé à recevoir à Écône un « observateur » et même… à reconnaître que Vatican II a eu quelques bonnes intuitions) visent Rome bien sûr, mais visent surtout ses propres troupes, via ce discours adressé à Rome, afin de les préparer à un armistice.

De même, lorsque le Pape commente Summorum Pontificum, lorsqu’il écrit une lettre aux évêques pour expliquer la levée de l’excommunication des quatre évêques de la FSPX ou lorsqu’il prépare un Motu Proprio pour réorganiser le « système » Ecclesia Dei en le rattachant à la Congrégation pour la Doctrine de la foi, c’est à l’épiscopat du monde qu’il cherche à faire passer le message selon lequel le Concile peut s’interpréter tout autrement qu’on l’a fait jusqu’à présent.

 
2°/ Dans cette affaire, exactement comme dans la politique liturgique "bénédictine" (qui consiste à éroder la réforme de Mgr Bugnini), on voit, autour du Pape, voler des essaims de théologiens ratzinguériens. Pour appuyer sa politique doctrinale, on pense au livre de Brunero Gherardini,
Concilio Ecumenico Vaticano II. Un discorso da fare (Case Mariana Editrice, 25 mars 2009), qui reprend les thèses de la minorité conciliaire pendant, puis après, le Concile : Vatican II a autant d’autorité que les pères de famille d’après 68...

Retenons aussi cette déclaration d’un personnage particulièrement important dans l’affaire qui est en train de se jouer, Mgr Nicola Bux, professeur à Bari, très écouté dans les Palais apostoliques : « On a constaté qu’il n’y avait pas de différences doctrinales substantielles [entre la FSSPX et Rome], et que le Concile Vatican II, dont les Décrets furent signés par S. Exc. Mgr Marcel Lefebvre, ne pouvait pas être séparé de la Tradition entière de l’Église. Dans un esprit de compréhension, il faut ensuite tolérer et corriger les erreurs marginales [les erreurs des adversaires du Concile ? les erreurs du Concile ?]. Les divergences anciennes ou plus récentes, grâce à l’action du Saint-Esprit, seront redressées grâce à la purification des cœurs, à la capacité de pardon, et à la volonté de parvenir à les dépasser définitivement » (Agence Fides, 29 janvier 2009).

Le Concile reste peut-être un problème, mais pas pour la « communion » !


3°/ L’affaire Williamson et les tergiversations de Mgr Fellay pour accepter les trois formules d’accord incroyablement favorables que lui a présentées le cardinal Castrillón (voir mon article du 25 mai), tergiversations puis refus qui s’expliquent parce qu’il les yeux toujours fixés sur sa Fraternité, ont conduit le Pape, qui, lui, a toujours  les yeux fixés sur son épiscopat, à « doctrinaliser » la question : « Mgr Fellay veut des discussions doctrinales ? Vous allez voir, chers frères dans l’épiscopat, qu’il aura des discussions doctrinales ! » Mais des discussions que les évêques ne vont peut-être pas tous apprécier. Car en semblant accéder à la « feuille de route » de Bernard Fellay, le pape Benoît mène la truite qu’il a ferrée vers sa nasse, et sa nasse n’est pas celle des évêques "conciliaires".

Personne donc ne sait si le nouveau Motu Proprio sortira dans les jours qui viennent ou plus tard, au cours de l’été. Mais sa signification de fond commence à s’éclairer : ce pourrait bien être un « coup d’Église » en douceur, qui proposerait aux principaux adversaires du Concile sa« reconnaissance » en l’aseptisant au point qu’il ne serait plus "Le" Concile. En tout cas, plus celui de Paul VI et du pape Jean XXIII...

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[1] Guillaume de Thieulloy, directeur de la publication de ce blog se présente comme le porte-parole en France du parti « restaurationiste » de Benoît XVI : « au sein même de la Curie romaine, entre prélats désireux de faire avancer la ligne pacificatrice – «restaurationniste», comme disent les sociologues des religions – de Benoît XVI et prélats pariant sur une fin prochaine du pontificat et un prochain «changement de ligne». C’est à la suite de plusieurs contacts inattendus avec certains des tenants de la première « option » que je me suis décidé à lancer ce blog. Ces collaborateurs, petits et grands, de Benoît XVI considéraient en effet, à tort ou à raison, qu’il ne leur était pas possible de diffuser leur point de vue en France. Voilà donc la deuxième raison d’être de ce blog : comme la plupart des informateurs réguliers qui alimenteront ce blog, je suis un catholique désireux de comprendre ce que veut faire Benoît XVI. » 21 mai 2009 - http://www.osservatore-vaticano.org/pages/Pourquoi_ce_blog_-1422696.html. Valentino Ganimara est le rédacteur en chef du blog.

[3] Liste publiée pourtant par le très sérieux Professeur Agnoli au « Courrier de Rome » dépendant de la FSSPX, et dont le journaliste Piccorelli a payé la révélation du prix de sa vie, en se faisant abattre en pleine ville de Rome quelques semaines après ces révélations.