CAPITAL : Lettre ouverte solennelle des fidèles aux quatre évêques de la FSSPX
http://www.virgo-maria.org/articles/2006/VM-2006-10-10-A-00-Appel_aux_quatre_eveques_de_la_FSSPX.pdf
Qui et
Pourquoi, depuis la mort de Mgr Lefebvre en 1991, a détourné la finalité surnaturelle de l’OPERATION-SURVIE des sacres de 1988, pour assigner à
la FSSPX ce FAUX objectif prioritaire de la «ré-conciliation» avec la Rome
conciliaire |
Qui a, depuis 2000, PROMU, et Pourquoi, le FAUX préalable de l’autorisation de la messe de Saint Pie V ? |
Pourquoi n’a-t-on pas posé la VRAIE question du rétablissement du VRAI Sacerdoce de VRAIS prêtres, ordonnés par des Evêques VALIDEMENT sacrés selon le rite VALIDE des Saints Ordres ? |
Qui a INVENTE, et POURQUOI, le faux préalable de la levée des «excommunications» ? |
Pourquoi n’a-t-on pas posé la VRAIE question de l’abrogation de Pontificalis Romani INVALIDE de 1968 et du rétablissement du vrai rite de la consécration épiscopale VALIDE d’avant 1968? |
A quoi servirait-il, en effet, de faire dire le VRAI rite de la messe par de FAUX prêtres ? |
Serait-ce
donc qu’après avoir obligé de VRAIS prêtres à dire une FAUSSE messe, l’on
veuille désormais faire dire la messe du |
Serait-ce que l’on
veuille «concilier» les VRAIS prêtres qui disent encore la VRAIE messe avec
un clergé aussi INVALIDE que le |
Gaude, Maria Virgo, cunctas hæreses sola interemisti.
(Tractus Missæ Salve Sancta Parens)
samedi 20 mars 2010
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L’abbé Cériani (résistant FSSPX) accuse
l’abbé Schmidberger de « masquer la réalité des faits »
Le prêtre allemand, ami de Ratzinger, est la taupe n°2 de la FSSPX
Publication de la traduction en français du commentaire d’une interview, en date du 24 février 2010,
du Supérieur du District d’Allemagne de la FSSPX, par l’abbé Juan Carlos Cériani le 10 mars 2010. L’abbé Cériani a été poussé odieusement par Mgr Fellay à quitter la FSSPX, suite à sa déclaration de fidélité à Mgr Lefebvre et à son combat en fin janvier 2009, alors même que Mgr Fellay se répandait en auto-satisfaction pour reconnaître la réalité d’une prétendue levée des excommunications, alors même que Mgr Lefebvre en faisant un titre de gloire pour la justesse de son combat.
« Voici enfin un membre de la FSSPX – et non des moindres – qui admet qu’avoir demandé le retrait du décret d’excommunication impliquait que l’on reconnaissait la validité de cette dernière ! »
« Cette interview (...) a pour objet de tranquilliser les fidèles et les membres de [la FSSPX] (...), en masquant la réalité des faits. » Abbé Cériani
Le courant des abbés résistants à la politique destructrice de Mgr Fellay avec la Rome apostate s’exprime et élargit son audience parmi les abbés de la FSSPX.
« Je poserai la question au plan doctrinal : “Êtes-vous d’accord avec les grandes encycliques de tous les papes qui vous ont précédé ? Êtes-vous d‘accord avec Quanta Cura de Pie IX, Immortale Dei et Libertas de Léon XIII, Pascendi de Pie X, Quas primas de Pie XI, Humani Generis de Pie XII ? Êtes-vous en pleine communion avec ces papes et avec leurs affirmations ? Est-ce que vous acceptez encore le Serment anti-moderniste ? Est-ce que vous êtes pour le Règne Social de Notre-Seigneur Jésus-Christ ?
« “Si vous n’acceptez pas la doctrine de vos prédécesseurs, il est inutile de parler. Tant que vous n’aurez pas accepté de réformer le Concile en considérant la doctrine de ces papes qui vous ont précédé, il n’y a pas de dialogue possible. C’est inutile.” Mgr Lefebvre
Le traître Franz Schmidberger auprès de Mr Lefebvre, qui, dans sa chambre d’hôpital, aux portes d’une mort inopinée, accusera le prêtre allemand, ami de Ratzinger, de détruire son œuvre.
Commentaire d’une interview[1], en date du 24 février 2010,
du Supérieur du District d’Allemagne de
la FSSPX
par l’abbé Juan Carlos Cériani
le 10 mars 2010
Le présent article a été rédigé à partir d’une émission de Radio Cristiandad (www.especialescristiandad.weebly.com)
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L’abbé Franz Schmidberger, actuel Supérieur du District d’Allemagne de la Fraternité Sacerdotale Saint-Pie X et l’un des membres les plus représentatifs de cette dernière, a accordé à Kathnews une interview publiée sur le site officiel allemand de la FSSPX.
Étant donné l’importance de cette interview et des réponses explicites obtenues, il nous a semblé nécessaire de commenter chacune des déclarations de l’interviewé, qui exposent en toute clarté la situation actuelle de la Fraternité Sacerdotale Saint-Pie X.
1. Benjamin Greschner : Monsieur l’Abbé, que pensez-vous de l’état actuel des discussions théologiques entre les représentants de la FSSPX et ceux du Saint-Siège ?
Abbé Schmidberger : Selon les informations – sommaires, il est vrai – dont je dispose, les discussions théologiques ont bien commencé. Pour la première fois, nous pouvons exposer tranquillement aux autorités compétentes les préoccupations que nous inspirent les déclarations du concile Vatican II et l’évolution post-conciliaire. Ces discussions dureront sûrement un certain temps, peut-être des années. Mais il est probable que d’ici peu, nos interlocuteurs constateront que l’on ne peut nier à la Fraternité son essence catholique, même s’il subsiste des points litigieux. Ce serait là un grand pas en avant. Le cadre très discret dans lequel se déroulent les discussions est absolument nécessaire au succès de celles-ci, car le bien ne fait pas de bruit, et le bruit ne fait pas de bien.
Commentaire de l’abbé Cériani :
On notera, d’entrée de jeu, que les préoccupations tournent autour de la Fraternité Sacerdotale Saint-Pie X, et non de l’Église. Cela prouve ce que nous-mêmes disons avec d’autres, à savoir que la Rome moderniste et antichristique s’est rapprochée de la Fraternité, non de la Tradition, et – ce qui est plus grave – que la Fraternité s’est rapprochée de la Rome moderniste et antichristique.
Ces discussions pourront durer des années. Mais il est probable que d’ici peu, nos interlocuteurs constateront que l’on ne peut nier à la Fraternité son caractère catholique.
Par conséquent, l’abbé Schmidberger pense qu’avant que le Fraternité ne convertisse la Rome moderniste et antichristique au moyen des fameuses discussions doctrinales, ses interlocuteurs – modernistes et antichristiques – auront reconnu l’essence catholique de la Fraternité.
Mais comment des non-catholiques pourraient-ils reconnaître l’essence catholique d’une personne, d’une institution ou d’une doctrine ?
Cela montre que l’abbé Schmidberger considère ses interlocuteurs comme des catholiques, et non comme des modernistes.
Il est donc faux de dire que les discussions doctrinales ont pour objet d’amener les interlocuteurs à voir leurs erreurs ; et l’on comprend fort bien que « pour la première fois, nous pouvons exposer tranquillement aux autorités compétentes les préoccupations que nous inspirent les déclarations du concile Vatican II et l’évolution post-conciliaire ».
Monseigneur de Galarreta a dit la même chose dans son sermon des ordinations de décembre 2009 : « Nos interlocuteurs – je me réfère ici spécifiquement à ceux qui échangent avec nous dans cette commission – sont des personnes avec lesquelles on peut parler, ils comprennent notre langage, ils comprennent ce que nous disons, ils comprennent très bien nos objections. Nous pouvons parler pacifiquement et en toute liberté, cela est suffisant. […] Avec ces conditions et les dispositions qui sont les leurs d’accepter de mettre pour la première fois en discussion le Concile – c’est la première fois qu’ils nous donnent la possibilité de leur présenter une critique doctrinale, profonde, fondée sur le Magistère de toujours, c’est la première fois ! »
Mais cela est faux. Monseigneur Lefebvre a présenté en son temps une série de doutes (ses Dubia) sur le thème de la liberté religieuse. Les objections en question furent étudiées et reçurent en 1987 une réponse du cardinal Ratzinger et de ses collaborateurs. Cette réponse officielle, dans laquelle était confirmée la doctrine conciliaire, fut l’un des signes que Monseigneur Lefebvre avait demandés au Ciel pour procéder aux consécrations épiscopales de 1988.
Concrètement, donc, il apparaît à l’évidence que la Fraternité Sacerdotale Saint-Pie X cherche à se faire reconnaître de la Rome moderniste et antichristique.
Dire qu’en juillet 1988, l’abbé Schmidberger avait signé, avec tous les Supérieurs de la Fraternité, le texte suivant : « Nous n’avons jamais voulu appartenir à ce système qui se qualifie lui-même d’église Conciliaire et qui se définit par le “ Novus Ordo Missae ”, l’œcuménisme indifférentiste et la laïcisation de toute la Société. Oui, nous n’avons aucune part, “ nulla partem habemus ”, avec le panthéon des religions d’Assise. Notre propre excommunication par un décret de votre Éminence ou d’un autre dicastère n’en serait que la preuve irréfutable. Nous ne demandons pas mieux que d’être déclarés “ ex communione ” de l’esprit qui souffle dans l’Église depuis vingt ans, exclus de la communion impie avec les infidèles. » !…
Pour conclure sur ce point, et sans même citer Monseigneur Lefebvre, souvenons-nous des paroles de Monseigneur de Castro Mayer. Alors qu’on lui demandait « Croyez-vous possible une réconciliation avec Rome ? », il répondit : « Il n’existe aucune opposition entre nous et la Rome des Apôtres, la Rome catholique arrosée par le sang des martyrs. Il suffit que les autorités de l’Église se réconcilient avec la Tradition infaillible de Rome, qu’elles condamnent les déviations du concile Vatican II et les folies de ce mauvais “ esprit du Concile ”, et la réconciliation sera automatique. »
2. Benjamin Greschner : Monseigneur Richard Williamson s’est exprimé dernièrement sur les discussions théologiques lors d’une interview filmée. Il a formulé des commentaires plutôt défavorables, et il ne semblait pas convaincu que l’on puisse parvenir à un accord. Que pensez-vous de cette affirmation ? Correspond-elle à la position officielle de la Fraternité ?
Abbé Schmidberger : On ne peut que déplorer la position adoptée par Monseigneur Williamson vis-à-vis des discussions avec Rome, car elle ne correspond pas, en effet, à la position de la Fraternité. En même temps, il faut se garder d’afficher un optimisme exagéré quant à ces discussions. Si elles aboutissaient à un plein succès, ce serait un miracle, comme dit Monseigneur Fellay.
Commentaire de l’abbé Cériani :
On notera que le journaliste parle de “ parvenir à un accord ” et que l’abbé Schmidberger parle de “ discussions ”. À cet égard, le 2 février dernier, dans le sermon qu’il prononçait au séminaire de Flavigny lors d’une prise de soutane, Monseigneur Fellay a déclaré en substance : « Nous discutons, nous ne négocions pas ».
C’est dans ce même séminaire que le 17 février 1999, il me disait : « Monsieur l’abbé, ne voyez-vous pas que tout cela est politique ? ». Il affirme aujourd’hui que l’on “ discute ” et que l’on ne “ négocie ” pas. C’est peut-être vrai, mais nul ne saurait nier que pour arriver à ces discussions doctrinales, il a bien fallu négocier…
Et il a transigé sur trois choses qui n’admettent pourtant pas de tractations, sauf à tomber dans la négation ou le renoncement :
- sur la doctrine relative au Saint Sacrifice de la Messe, assimilé à la messe bâtarde de Paul VI ; de même que sur la liberté absolue dont jouissait le Rite romain jusqu’au Motu proprio néfaste du 7 juillet 2007 ;
- sur les excommunications de 1988 et la réplique cinglante citée ci-dessus : « Nous n’avons jamais voulu appartenir à ce système qui se qualifie lui-même d’église Conciliaire […] Nous ne demandons pas mieux que d’être déclarés “ ex communione ”… » ;
- sur la médiation de la très Sainte Vierge, à l’intercession de laquelle il a attribué l’obtention du Motu proprio et du décret de levée des excommunications.
Dans ce grave contexte, l’abbé Schmidberger déplore la position adoptée par Monseigneur Williamson, non parce qu’elle serait incorrecte ou erronée, mais parce qu’elle ne correspond pas à celle de la Fraternité.
Souvenons-nous que selon Monseigneur Williamson, il y a trois possibilités : la conversion de Rome, la trahison de la Fraternité ou un dialogue de sourds ; et qu’il affirme que les discussions en cours s’achèveront par un dialogue de sourds.
En effet, le journaliste Pierre Panet lui ayant demandé « Que savez-vous de l’état des négociations entre la Fraternité et le Vatican ? », Monseigneur Williamson a répondu (en français) : « Je crois que ça finira par devenir un dialogue de sourds, parce que les deux positions en elles-mêmes sont inconciliables. Par exemple, 2+2=4, 2+2=5, c’est inconciliable. De trois choses l’une : ou bien ceux qui disent 2+2=4 renoncent à la vérité et s’attachent à 2+2=5, et la Fraternité abandonnerait alors la vérité (que Dieu nous en défende !), ou bien ceux qui disent 2+2=5 se convertissent et reviennent à la vérité, ou bien les deux viennent à moitié chemin, c’est-à-dire que tout le monde se met d’accord sur 2+2=4,5 ; or, c’est faux. Donc, ou la Fraternité trahit, ou Rome se convertit, ou c’est un dialogue de sourds. »
Pour l’abbé Schmidberger, on ne peut que déplorer cette position, qui ne correspond pas, en effet, à celle de la Fraternité.
Mais de quoi s’agit-il ? Le reste de la réponse l’indique peut-être : « Si elles aboutissaient à un plein succès, ce serait un miracle, comme dit Monseigneur Fellay. »
Et puisque Monseigneur Fellay dispose des miracles à volonté, les discussions aboutiront donc à un plein succès…
En effet, dans son sermon du 2 février cité ci-dessus, Monseigneur Fellay a déclaré :
« Alors, humainement, on n'arrivera jamais à un accord ; comme on voit les choses aujourd'hui, humainement ça ne sert à rien. Mais quand on parle de l'Église, on ne parle pas de “humainement”, on parle d'une réalité surnaturelle à laquelle Notre-Seigneur a promis qu’Elle ne succomberait pas, contre Laquelle les portes de l’enfer ne prévaudraient pas. Nous sommes donc en face d’une réalité difficile et contradictoire, nous savons que les choses restent entre les mains de Dieu et que Lui a les moyens de La remettre sur les rails. Il est opportun de rappeler que parler et discuter est utile, mais ne suffit pas : quand on parle de sauver les âmes, quand on pense comment Dieu a fait sortir l’Église d’autres crises au cours des siècles, on voit que ce qui est nécessaire, c’est la sainteté, avec laquelle Il régénère et guérit l’Église. »
Comme le sait bien quiconque a suivi le cheminement de la pensée de Monseigneur Fellay au cours des dix dernières années, il est convaincu qu’en vertu des promesses faites par Jésus-Christ à Son Église, Dieu fera sortir l’Église de cette crise comme Il l’a fait sortir des autres, en recourant à un miracle si c’est nécessaire.
La supposition de Monseigneur Fellay selon laquelle « si [les discussions] aboutissaient à un plein succès, ce serait un miracle » signifie alors : “ Rome se convertit et revient à la vérité ” ou “ sortir de la crise ”.
C’est pourquoi la déclaration dans laquelle Monseigneur Williamson dit croire « que ça finira par devenir un dialogue de sourds » est déplorable, car elle va à l’encontre des promesses divines et du caractère surnaturel de l’Église. Il aurait dû dire “ Rome se convertit et revient à la vérité ”, non pas – cependant – pour marquer son accord avec les promesses divines, mais pour ne pas contredire la position de la Fraternité…
Signalons au passage que cette déclaration de l’abbé Schmidberger met bien en évidence – contrairement à ce qu’a toujours voulu faire croire Monseigneur Fellay – une rupture interne au sein de la Fraternité Sacerdotale Saint-Pie X, principalement entre les quatre évêques. Nous reviendrons sur ce point ci-dessous.
3. Benjamin Greschner : Selon votre appréciation personnelle, un accord entre le Saint-Siège et la Fraternité Saint-Pie X est-il possible ? En 1988, on avait déjà constaté que ce genre de discussion ne pourrait avoir lieu dans un avenir proche. Vous étiez alors Supérieur général. La situation a-t-elle changé depuis ?
Abbé Schmidberger : un accord entre le Vatican et la Fraternité ne pourrait signifier que ceci : Rome reconnaît la voix du Magistère antérieur au Concile. La Fraternité n’a jamais adopté une position personnelle, mais elle se réfère à l’enseignement des Papes, en particulier ceux qui ont régné au temps de la Révolution française et jusqu’au Concile Vatican II. La situation a changé en ce sens qu’aujourd’hui à Rome, on prend nos objections au sérieux et l’on cherche à y répondre.
Commentaire de l’abbé Cériani :
« Un accord entre le Vatican et la Fraternité ne pourrait signifier que ceci : Rome reconnaît la voix du Magistère antérieur au Concile. » Telle est la condition qu’avait fixée Monseigneur Lefebvre, mais qui – on le sait – a été laissée de côté par les autorités actuelles de la Fraternité, au nom de la raison.
Or, la Rome qui doit reconnaître la voix du Magistère traditionnel est la même qui, “ d’ici peu ”, constatera l’essence catholique de la FSSPX…
Le journaliste se souvient qu’en 1988, la Fraternité s’est aperçue que de telles discussions ne pourraient avoir lieu dans un avenir proche. Et il se demande avec raison si la situation a changé depuis.
Rappelons-nous qu’en 1988, l’abbé Schmidberger fut l’un de ceux qui incitèrent Monseigneur Lefebvre à signer le protocole du 5 mai, alors que le prélat était prêt à abandonner les discussions…
Pour l’abbé Schmidberger, « la situation a changé en ce sens qu’aujourd’hui à Rome, on prend nos objections au sérieux et l’on cherche à y répondre »… ce qui n’empêche pas Benoît XVI de chercher cette réponse auprès du grand rabbin de Rome…
Dans le commentaire sur la première réponse, nous avons déjà abordé le fait qu’à Rome, paraît-il, on prendrait nos objections au sérieux et l’on chercherait à y répondre.
4. Benjamin Greschner : Sur quels points voyez-vous la nécessité d’éclaircissements et de discussions au niveau théologique ou magistériel ? Y en a-t-il que l’on puisse qualifier de “ brûlants ” ?
Abbé Schmidberger : La question de la nouvelle liturgie est manifestement un thème de discussion, mais il y a aussi l’œcuménisme, la place des autres religions, les relations de l’Église avec le monde. Comme thème “ brûlant ”, je pense particulièrement à la question de la liberté religieuse et du magistère.
Commentaire de l’abbé Cériani :
Il aurait fallu poursuivre et actualiser (“ éclaircir ”, comme dit le journaliste) la question de la nouvelle liturgie aussitôt après la publication du Motu proprio, au lieu d’accepter ce dernier et de s’en réjouir.
Toutes ces questions sont brûlantes, et ce ne sont pas des thèmes de discussion. L’erreur ne se discute pas, et ces erreurs sont condamnées par le Magistère de l’Église.
C’est pourquoi il aurait fallu appliquer la condition définie par Monseigneur Lefebvre :
« Nous n’avons pas la même façon de concevoir la réconciliation. Le Cardinal Ratzinger la voit dans le sens de nous réduire, de nous ramener à Vatican II. Nous, nous la voyons comme un retour de Rome à la Tradition. On ne s’entend pas. C’est un dialogue de sourds. Je ne peux guère parler de l’avenir, parce que le mien est derrière mois. Si je vis encore un peu, et en supposant que d’ici à un certain temps, Rome fasse un appel, qu’on veuille nous revoir, reprendre langue, à ce moment-là, c’est moi qui poserai les conditions. Je n’accepterai plus d’être dans la situation où nous nous sommes trouvés lors des colloques. C’est fini.
« Je poserai la question au plan doctrinal : “Êtes-vous d’accord avec les grandes encycliques de tous les papes qui vous ont précédé ? Êtes-vous d‘accord avec Quanta Cura de Pie IX, Immortale Dei et Libertas de Léon XIII, Pascendi de Pie X, Quas primas de Pie XI, Humani Generis de Pie XII ? Êtes-vous en pleine communion avec ces papes et avec leurs affirmations ? Est-ce que vous acceptez encore le Serment anti-moderniste ? Est-ce que vous êtes pour le Règne Social de Notre-Seigneur Jésus-Christ ?
« “Si vous n’acceptez pas la doctrine de vos prédécesseurs, il est inutile de parler. Tant que vous n’aurez pas accepté de réformer le Concile en considérant la doctrine de ces papes qui vous ont précédé, il n’y a pas de dialogue possible. C’est inutile.”
« Les choses sont ainsi plus claires.
« Ce n’est pas rien, ce qui nous oppose. Il ne suffit pas qu’on nous dise : vous pouvez célébrer l’ancienne messe, mais il faut que vous acceptiez celle-ci. Non, ce n’est pas seulement cela qui nous oppose, c’est la doctrine. C’est clair. »
On notera que Monseigneur Lefebvre dit : « On ne s’entend pas. C’est un dialogue de sourds. »… Certes, l’abbé Schmidberger s’abstient soigneusement de condamner comme déplorable cette condition posée par le fondateur de la Fraternité. Mais souvenons-nous que dans le numéro 189 de Fideliter, on a supprimé cette phrase de Monseigneur Lefebvre…
Oui, mais voilà ! N’oublions pas non plus que la situation a changé et qu’aujourd’hui à Rome, on prend nos objections au sérieux et que l’on cherche à y répondre…
5. Benjamin Greschner : Il y a un an, le Pape Benoît XVI a levé l’excommunication de vos quatre évêques. Cette décision du Saint-Père a-t-elle eu un effet positif sur l’apostolat de la Fraternité.
Abbé Schmidberger : Grâce au retrait du décret d’excommunication, de nouveaux fidèles sont venus à nous, certaines barrières sont tombées. Néanmoins, à cause du matraquage des moyens de communication, d’autres barrières se sont élevées. Je crois pourtant que le geste courageux du Pape a été positif non seulement pour la Fraternité et son apostolat, mais plus encore pour l’Église tout entière.
Commentaire de l’abbé Cériani :
De la question précédente et de la réponse qui lui est faite découlent quatre possibilités :
- ou bien le journaliste et l’interview dénaturent les propos entendus ;
- ou bien l’un et l’autre respectent les propos entendus ;
- ou bien le journaliste dénature les propos entendus alors que l’interview les respecte ;
- ou bien le journaliste respecte les propos entendus alors que l’interview les dénature.
Or :
Le journaliste ne dénature pas les propos entendus, puisqu’il fait allusion au Décret du Vatican, en vertu duquel « je remets aux évêques Bernard Fellay, Bernard Tissier de Mallerais, Richard Williamson et Alfonso de Galarreta la levée de l'excommunication latae sententiae décrétée par cette Congrégation le 1er juillet 1988, et je déclare privé d'effet juridique, à partir de ce jour, le Décret émis à l'époque. »
L’abbé Schmidberger ne ment pas, puisque par définition, les prêtres de la Fraternité ne peuvent mentir. En disant le contraire, on s’exposerait à être immédiatement excommunié de son prieuré, prérogative réservée au Supérieur de district…
Ni l’un ni l’autre ne travestissent donc la vérité, pour les raisons exposées ci-dessus.
Il en découle que l’un et l’autre disent la vérité. Par conséquent, la phrase du journaliste « le Pape Benoît XVI a levé l’excommunication de vos quatre évêques » est équivalente au membre de phrase de l’interviewé « retrait du décret d’excommunication ».
Autrement dit, demander le retrait du décret d’excommunication signifie reconnaître la validité de l’excommunication.
Voici enfin un membre de la FSSPX – et non des moindres – qui admet qu’avoir demandé le retrait du décret d’excommunication impliquait que l’on reconnaissait la validité de cette dernière !
Depuis juillet 2004, j’avais essayé – sans succès – de le faire comprendre aux supérieurs de la Fraternité. En 2005, je leur avais annoncé que tôt ou tard, ils accepteraient la formule “ levée des excommunications ” ou une formule analogue.
Plus grave encore, si le geste pervers du retrait des excommunications, qualifié de courageux par l’abbé Schmidberger, a été positif pour l’Église tout entière, cela veut dire que les consécrations épiscopales de 1988 ont été nocives pour elle.
La FSSPX aura donc permis pendant vingt et un ans que persiste une situation nocive pour l’Église. Mesure-t-on la gravité de ces affirmations ?
D’autre part, l’abbé aurait dû préciser quelles étaient les barrières dont il parlait, aussi bien celles qui étaient tombées que celles qui s’étaient élevées.
6. Benjamin Greschner : Comment ressentez-vous l’état d’esprit actuel dans vos prieurés et institutions ? Que pensent les fidèles et les prêtres des discussions avec Rome ?
Abbé Schmidberger : En général, et pour autant qu’on puisse en juger, il règne un très bon climat dans nos prieurés et institutions. Et en général, mes confrères se réjouissent de ces discussions avec le Saint-Siège. Toutefois, nul ne se fait des illusions.
Commentaire de l’abbé Cériani :
Lui-même n’y croit pas… La preuve en est que selon ses propres termes, « on ne peut que déplorer la position adoptée par Monseigneur Williamson vis-à-vis des discussions avec Rome, car elle ne correspond pas, en effet, à la position de la Fraternité. »
De par sa position identique à celle de Monseigneur Lefebvre, Monseigneur Williamson représente le quart des évêques.
Si l’on garde cette proportion en tête et si on l’étend aux prêtres et aux fidèles restés dans les prieurés (sans compter ceux qui ont déjà quitté ces derniers), 25% d’entre eux sont inquiets ou en désaccord avec les discussions en cours… Le climat est donc bien pire que l’abbé ne voudrait le faire croire.
“ En général ”… C’est la loi du nombre, non celle de la Vérité…
De même, pour autant qu’on puisse en juger, il règne un très bon climat dans tous les pays du monde quant au respect de la démocratie, aux lois sur l’avortement, à la fécondation in vitro, aux transplantations d’organes, à l’homosexualité… bien que nul ne se fasse des illusions…
Peu importe qu’aient raison ou tort les nombreux ou rares fidèles et prêtres qui n’acceptent pas la politique actuelle des supérieurs de la FSSPX… Ce qui importe, c’est le “ en général ”… c’est la masse…
7. Benjamin Greschner : En avril 2005, on a vu élever à la chaire papale un prélat qui, aux yeux de nombreux catholiques traditionalistes, incarnait un certain espoir. Benoît XVI gouvernant l’Église depuis près de cinq ans, que pensez-vous de ses cinq premières années de pontificat ?
Abbé Schmidberger : Avec Benoît XVI, la barque de l’Église navigue désormais dans des eaux plus tranquilles. La réhabilitation du Saint Sacrifice de la Messe sous sa forme traditionnelle, le retrait du décret d’excommunication, les discussions doctrinales avec le Vatican sont des actes très positifs de ce pontificat.
Nous n’en déplorons pas moins la visite à la Synagogue de Rome, et surtout que le Pape ait déclaré en substance : « nous voudrions prier avec les Juifs le même Dieu ».
Nous autres chrétiens adorons la très Sainte Trinité et prions Notre-Seigneur Jésus-Christ en tant que Fils égal en tout à Son Père. Or, les Juifs d’aujourd’hui n’acceptent aucune de ces deux vérités fondamentales de notre sainte Religion. Comme il n’est pas d’autres dieux que la Sainte Trinité, aucun autre seigneur que Notre-Seigneur Jésus-Christ, nous ne prions pas le même Dieu que les Juifs.
Il en allait autrement chez les Justes de l’Ancien Testament. Ils croyaient à la Vérité trinitaire et à la filiation du Messie annoncé. Avec cette affirmation, le Pape s’éloigne dangereusement des paroles du premier Pape, saint Pierre : « il n’y a pas sous le ciel un autre nom [que celui de Jésus-Christ] qui ait été donné aux hommes, par lequel nous devions être sauvés » (Actes 4, 12). Cela vaut pour chaque homme, y compris les Juifs et les musulmans.
Commentaire de l’abbé Cériani :
a). « Avec Benoît XVI, la barque de l’Église navigue désormais dans des eaux plus tranquilles »… Cela signifie que les plus hautes autorités de la FSSPX ont accepté – tout tranquillement – que l’Église ait été conduite vers la rade du Nouvel Ordre Mondial, lequel n’est évidemment pas un bon port.
L’Antichrist, lui aussi, offrira la tranquillité à ceux qui, prosternés, adoreront le démon, dont il assurera le service en compagnie du faux prophète…
b). « La réhabilitation du Saint Sacrifice de la Messe sous sa forme traditionnelle est un acte très positif de ce pontificat ».
Le Rite romain traditionnel du Saint Sacrifice de la Messe n’avait pas besoin d’être réhabilité.
Parler de la « réhabilitation du Saint Sacrifice de la Messe sous sa forme traditionnelle » signifie qu’il peut y avoir une autre forme à côté de la forme traditionnelle.
Or, cette distinction ne correspond pas à la réalité, car il n’existe qu’une forme ordinaire et officielle du rite en question, l’autre étant bâtarde.
Faire passer la forme bâtarde pour la forme officielle, voilà le mensonge du Motu proprio de juillet 2007, que la FSSPX n’a pas dénoncé comme tel.
c). « Le retrait du décret d’excommunication est un acte très positif de ce pontificat »
Il est faux que ce pontificat ait retiré le décret d’excommunication : le mensonge continue.
La vérité, c’est que Benoît XVI a levé la peine d’excommunication à la demande des quatre évêques de la FSSPX, et que ceux-ci l’ont remercié d’avoir ainsi rendu inopérante la mesure qui les frappait depuis 1988.
Il vaut la peine de rappeler la lettre de Monsieur Bonnet de Viller :
« La Fraternité est actuellement secouée par des tractations secrètes qui aboutissent à des leurres et à des pièges tels que le Motu proprio et la levée des excommunications.
« Un Motu proprio qui consacre la nouvelle messe bâtarde comme norme, qui ne donne à la vraie Messe qu’une autorisation – dont nous n’avons pas besoin depuis l’indult à perpétuité que saint Pie V lui a conféré – et qui la relègue ainsi dans le “ rayon extraordinaire ” du magasin des vieilles lunes, réservé à des “ minorités ” de nostalgiques en voie de disparition !
« Et cette terrible déroute est célébrée par un Te Deum, comme fruit de millions de rosaires !
« Une “ levée des excommunications ” que ne fait que confirmer la prétendue validité desdites excommunications, maintenues s’agissant des évêques fidèles, Monseigneur Lefebvre et Monseigneur de Castro Mayer ! Et qui laisse les quatre évêques actuels et leurs prêtres à “ l’exercice illégitime de leurs ministères ”, ainsi que Benoît XVI le précise dans son dernier Motu proprio, daté du 8 juillet 2009 !
« Mais ce dernier acte, Ecclesiae Unitatem, a du moins le mérite d’être clair ! Ne serait-ce pas la véritable réponse de la très Sainte Vierge aux millions de rosaires demandés dans une intention trompeuse ?… »
d). La question porte sur les “ cinq premières années de son pontificat ”, mais la réponse est évasive.
Où est la condamnation de tous les actes déplorables des cinq dernières années ?
Pas un seul communiqué officiel émanant du Supérieur général de la FSSPX n’est venu condamner l’un ou l’autre de ces actes qui ont humilié l’Église catholique.
En conclusion, cette interview – à l’instar de toutes les autres comme de tous les sermons, conférences et articles des autorités et membres actuels de la FSSPX – jette une lumière crue sur la situation actuelle de la Fraternité Sacerdotale Saint-Pie X et a pour objet de tranquilliser les fidèles et les membres de cette dernière, en masquant la réalité des faits.
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