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CAPITAL : Lettre ouverte solennelle des fidèles aux quatre évêques de la FSSPX

http://www.virgo-maria.org/articles/2006/VM-2006-10-10-A-00-Appel_aux_quatre_eveques_de_la_FSSPX.pdf

Qui et Pourquoi, depuis la mort de Mgr Lefebvre en 1991, a détourné la finalité surnaturelle de l’OPERATION-SURVIE des sacres de 1988, pour assigner à la FSSPX ce FAUX objectif prioritaire de la «ré-conciliation» avec la Rome conciliaire
(en fait la «ré-conciliarisation» de la FSSPX) ?

Qui a, depuis 2000, PROMU, et Pourquoi, le FAUX préalable de l’autorisation de la messe de Saint Pie V ?

Pourquoi n’a-t-on pas posé la VRAIE question du rétablissement du VRAI Sacerdoce de VRAIS prêtres, ordonnés par des Evêques VALIDEMENT sacrés selon le rite VALIDE des Saints Ordres ?

Qui a INVENTE, et POURQUOI, le faux préalable de la levée des «excommunications» ?

Pourquoi n’a-t-on pas posé la VRAIE question de l’abrogation de Pontificalis Romani INVALIDE de 1968 et du rétablissement du vrai rite de la consécration épiscopale VALIDE d’avant 1968?

A quoi servirait-il, en effet, de faire dire le VRAI rite de la messe par de FAUX prêtres ?

Serait-ce donc qu’après avoir obligé de VRAIS prêtres à dire une FAUSSE messe, l’on veuille désormais faire dire la messe du
VRAI rite par de FAUX prêtres ?

Serait-ce que l’on veuille «concilier» les VRAIS prêtres qui disent encore la VRAIE messe avec un clergé aussi INVALIDE que le
FAUX CLERGE ANGLICAN ?


Gaude, Maria Virgo, cunctas hæreses sola interemisti.
(Tractus Missæ Salve Sancta Parens)

vendredi 15 octobre 2010

Ce message peut être téléchargé au format PDF sur notre site http://www.virgo-maria.org/.

Cardinal Rampolla : « Un franc-maçon a-t-il failli devenir Pape[1] ? »

Francesco Ricossa Mariano Rampolla del Tindaro O.T.O.

Nouvelles informations sur le secrétaire d’État F3 pointsM3 points de Léon XIII, dont il apparaît aujourd’hui, au regard de documents récents, qu’il fut en 1896 la cheville de la manipulation du Pape par les R+C anglicans britanniques afin d’obtenir de Léon XIII la reconnaissance de la validité de leurs fausses ordinations.

En tentant vainement de réhabiliter Rampolla, l’abbé Ricossa cherche-t-il à dissimuler le véritable artisan, au sommet de l’Église, de l’attentat anglicano-rose+croix contre les sacres et le sacerdoce catholiques ?

Après le VM[2] du septembre 2010 sur l’O.T.O., nous livrons aujourd’hui un nouveau texte remarquable de Craig Heimbichner au sujet du cardinal Rampolla et de ses affiliations maçonniques[3]. Il s’agit d’une véritable histoire, un cas d’école, de l’infiltration des milieux cléricaux au plus haut niveau de la hiérarchie catholique dès la fin du XIXème siècle.

Cette page d’histoire permet de mieux comprendre comment fonctionne l’entrisme de la loge au sein de l’Église catholique et comment les réseaux Rose+Croix procèdent pour placer l’un des leurs au sommet de la hiérarchie catholique.

De façon très étonnante, l’abbé Ricossa[4] à déployé de très grands moyens à mi-2009 pour tenter de réhabiliter le cardinal Rampolla et de le blanchir de toute accusation d’appartenance à la Loge, dans un article qu’il a consacré à ce but, paru dans le numéro 62[5] de la revue de l’IMB Sodalitium (mai 2009).

Pourquoi ?

Cela est d’autant plus étonnant en effet que l’abbé Ricossa avait – dans le passé – signé quelques articles pionniers de recherche sur la pénétration des ennemis de la sainte Église au sein de la hiérarchie de cette dernière, tel par exemple l’article remarquable – et qu’il faut avoir luqu’il a consacré au sujet crucial de la pénétration des marranes frankistes au sein de la hiérarchie cléricale de l’Église catholique, paru sous le titre « Karol, Adam, Jacob » dans le n°48 de Sodalitium[6] (avril 1999). Du reste VM reviendra prochainement évoquer ce thème crucial.

Rampolla : agent de l’Angleterre et de ses R+C au service de la destruction du Sacerdoce catholique ?

Rampolla : agent de l’Angleterre et de ses R+C au service de la destruction du Sacerdoce catholique ?

Nous l’avons déjà dit, l’abbé Ricossa avait besoin d’une diversion pour « ouvrir un débat » au sujet de Rampolla et parvenir ainsi à faire oublier son silence sur la question de l’invalidité INTRINSÈQUE radicale per se du nouveau rit Conciliaire de consécration épiscopale de 1968, et non pas son invalidité sacramentelle EXTRINSÈQUE en raison du fait que, l’évêque apostat Montini-Paul VI, n’ayant été – selon l’abbé Ricossa – que « matériellement et non formellement pape » n’avait pas le pouvoir de promulguer légitimement et validement ce nouveau rit Conciliaire de consécration épiscopale.

Il faut lire attentivement les deux questions[7] placées ici en note de bas de page qu’un fidèle lui a posées publiquement sur ce sujet DÉTERMINANT à l’occasion de sa conférence du 28 novembre 2008 à Paris, deux questions très précises auxquelles il n’a pas su ou il n’a pas voulu répondre.

Mais aujourd’hui, alors que nous découvrons l’implication de premier plan du cardinal Rampolla dans le projet anglican de 1896 pour faire reconnaître par le Pape leurs faux ordres invalides, nous devons nous poser de nouvelles questions au sujet du directeur de Verrua.

Mariano Rampolla del Tindaro

La tentative de prétendue réhabilitation du cardinal Rampolla par l’abbé Ricossa a-t-elle pour but de masquer le principal artisan, au sein de l’Église, de l’attentat anglican contre les Sacres catholiques ?

L’abbé Ricossa cherche-t-il à rendre le complot anglican contre le sacrement de l’Ordre incompréhensible en brouillant la source : le concepteur de la méthode au sommet de la hiérarchie catholique ?

A-t-il choisi Rampolla comme un chiffon rouge dont il était sûr qu’il susciterait une réaction de protestation propice à faire oublier la question des sacres ?

Ou alors, a-t-il choisi Rampolla car il est justement particulièrement lié à l’affaire des sacres depuis un siècle, et qu’en réhabilitant Rampolla, il polluait la source et rendait incompréhensible la genèse de l’attaque ennemie contre les sacres ?

En d’autres termes, l’affaire Rampolla créée par l’abbé Ricossa en 2009 est-elle destinée à dissimuler sa propre position sur les sacres, ou a-t-elle pour but premier de masquer le rôle clé du cardinal Rampolla dans cet attentat inouï contre le Sacerdoce catholique et dans l’ingénierie de cet attentat à la fin du XIX° siècle et au début du XX° siècle ? Enjeu bien plus important pour la compréhension de la subversion contre l’Église.

Et dans ce cas, la connexion Rampolla-Sacres gênerait car elle révélerait le rôle directeur de l’Angleterre à la tête de l’attaque contre l’Église et le Sacerdoce catholique. En polluant la source par son dossier fallacieux, l’action (téléguidée ?) de Ricossa essaierait de dissimuler cette connexion si révélatrice des véritables commanditaires.

Car les anglicans rosicruciens étant les commanditaires de cette opération de suppression du Sacerdoce catholique, ne pouvaient être mieux conseillés sur la méthode à suivre pour parvenir à leurs fins que par celui-là même qui fréquentait Léon XIII tous les jours et, l’échec de la première tentative de 1896 étant passé, avait suffisamment étudié les rites orientaux (il fut le secrétaire des affaires orientales au Vatican avant 1887) pour imaginer de détourner la forme du rite du patriarche maronite pour établir la base d’un nouveau rite certainement invalide qui serait promu à travers un montage pseudo-scientifique autour de la prétendue « Tradition d’Hippolyte ». Les premières manifestations de ce lancement de l’affaire du Patriarche maronite et d’Hippolyte apparaissent dans les années immédiates qui suivent 1896, Rampolla étant toujours en vie.

Qui mieux que cet agent Rose+Croix à la tête de l’Église à Rome pouvait mieux connaître les circuits de décision de l’Église catholique pour imaginer le chemin par lequel pourrait être mise en place une nouvelle forme de consécration épiscopale certainement invalide ?

Il s’agit là de pistes de recherche sur le rôle exact qu’aurait pu jouer le cardinal luciférien Rampolla dans l’ingénierie de la suite de l’attaque anglicano-R+C après l’échec cinglant de 1896, mais les questions qui se posent sont légitimes et parfaitement logiques. La chronologie devient très parlante.

Désormais la question du rôle réel du cardinal Rampolla dans cette conjuration anglicane se pose de façon brulante, tout comme celle de la connexion du cardinal Rampolla avec les réseaux anglicano-britanniques qui président depuis plus de 150 ans à la destruction de l’Église catholique.

Armes du cardinal Rampolla

Armes du cardinal Rampolla

Tout comme se pose la question du rôle très étrange que joue l’abbé Ricossa (de lui-même ou par obéissance à des officines) afin de servir les intérêts anglicans qui veulent anéantir le Sacerdoce catholique sacramentellement valide en anéantissant les vecteurs de sa perpétuation que sont les évêques valides.

Le 16 octobre 2010, l’abbé Ricossa ira donner une conférence à Paris sur le Sillon et Marc Sangnier (sujet bien plus crucial que les sacres ou Rampolla, n’est-ce pas ?) : pour tenter de faire oublier ses manœuvres alors que l’étau de VM se resserre sur l’affaire Rampolla et le rôle suspect de l’abbé Ricossa ?... ce qui, sous forme imagée et avec une pointe d’humour, représenterait un déplacement de sa part à Paris pour le salon de l’auto… 

Continuons le bon combat

La Rédaction de Virgo-Maria

© 2010 virgo-maria.org

 
Un franc-maçon a-t-il failli devenir Pape ?
 

Histoire du cardinal Rampolla

Par Craig Heimbichner

Traduction en français depuis la source : http://cfnews.org/ch-ramp.htm

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            Au sein de l’Église, nul n’est immunisé contre la maladie des idées fixes, qu’il s’agisse de simples bizarreries ou carrément d’hérésies. Il arrive, toutefois, que quelque chose de réellement important soit tourné en dérision comme étant une idée fixe, alors que c’est sa ridiculisation qui est une sottise. Tel est le cas de l’attitude actuelle de certains milieux vis-à-vis du renouvellement d’accusations anciennes concernant les intrigues maçonniques à l’intérieur de l’Église. Ce qui fut jadis une crainte répandue, à savoir l’infitration dans les paroisses (et jusqu’au sein même du Vatican) de comploteurs issus des loges, est présenté aujourd’hui comme un accès de démence résiduelle rappelant l’époque où des bonimenteurs et de mauvais plaisants jouaient sur la prétendue crédulité et la prétendue paranoïa du Vatican[8]. C’est même le cas aussi d’une des plus célèbres histoires (aujourd’hui oubliées) relatives à l’élection d’un souverain pontife. Lorsque le Pape Léon XIII mourut, on dit qu’un franc-maçon fut bien près d’être élu pour lui succéder. Cette histoire ancienne a été largement reprise dans les décennies qui ont suivi le deuxième Concile du Vatican[9], mais depuis quelque temps, elle est de plus en plus mise en doute comme étant une fausse rumeur, et certaines études effectuées à son sujet se caractérisent par le scepticisme de leurs conclusions[10]. Dans le présent article, on cherchera à déterminer s’il existe ou non des preuves historiques permettant d’affirmer que le cardinal Rampolla, qui a failli devenir pape, était réellement un franc-maçon.  La réponse à cette question surprendra peut-être les sceptiques les plus endurcis.

            Qui donc était ce mystérieux cardinal si bien parti pour accéder au trône de Pierre ? Le cardinal Mariano Rampolla del Tindaro (1843-1913) est né le 17 août 1843 à Polizzi, dans le diocèse sicilien de Cefali. Il accomplit ses études à Rome, au Collège Capranica, et après avoir reçu les saints ordres, il étudia la diplomatie au Collège des Nobles ecclésiastiques. En 1875, l’abbé Rampolla fut nommé conseiller à la nonciature apostolique de Madrid. Deux ans plus tard, il était rappelé à Rome et nommé secrétaire de la Propagande pour les affaires orientales et pour les affaires ecclésiastiques extraordinaires. En 1885, il fut consacré archevêque titulaire d’Heraclea. Il retourna à Madrid comme nonce apostolique, mais fut créé cardinal peu de temps après, en 1887. À son retour à Rome, il devint Secrétaire d’État du Pape Léon XIII, farouche adversaire de la franc-maçonnerie. En tant que Secrétaire d’État de Léon XIII, le cardinal Rampolla apparaissait aux yeux de beaucoup comme un nouveau au sein du Sacré Collège et, par conséquent, comme étant libre d’idées traditionnelles et préconçues ; certains ne voyaient donc en lui que l’homme chargé de mettre en œuvre la politique pontificale.

            En cette période tendue et turbulente, alors que la guerre déchirait l’Europe, le cardinal Rampolla joua – à son poste – un rôle actif dans la politique étrangère de Léon XIII. Il faut lui reconnaître le mérite d’avoir rétabli les relations de la papauté avec l’Allemagne. C’était une époque de guerre, où l’Europe se savait assise sur un tonneau de poudre. Bismarck avait organisé, entre 1878 et 1882, une triple alliance défensive entre l’Allemagne, l’Autriche et l’Italie pour le cas où la France prendrait l’initiative d’une guerre de revanche visant à récupérer l’Alsace-Lorraine. En 1880, cependant, la France s’assura l’alliance de la Russie. À tort ou à raison, le cardinal Rampolla fut tenu pour responsable du rapprochement de ces deux États, suscitant ainsi la suspicion de l’Autriche, où on lui trouvait trop de sympathie pour les Slaves catholiques de Croatie, de Carniola[11], de Bohême et d’autres parties de l’Empire. Ce ressentiment diffus devait peserr sur lui jusqu’au conclave qui allait suivre, et au-delà.

            Mais d’autres ombres accompagnaient le cardinal Rampolla, parmi lesquelles l’accusation stupéfiante d’être un franc-maçon. Pour examiner l’origine de cette histoire presque incroyable, passons en revue quelques-uns des faits reconnus concernant la franc-maçonnerie au temps de Léon XIII et de ce cardinal appelé à une certaine notoriété.

Lucifer, le « porteur de lumière » de la franc-maçonnerie

            La franc-maçonnerie date officiellement de 1717, année où les loges fusionnèrent dans la taverne londonienne « de l’Arbre du Diable » (Devil’s Tree Tavern) pour former la première Grande Loge. Largement perçue comme une institution fraternelle et bienfaisante, la franc-maçonnerie (ou maçonnerie) se décrit elle-même comme un système de moralité voilé de symboles, dont les adeptes sont en quête de « lumière ». Mais c’est là une pure façade, comme d’ailleurs toute l’histoire officielle de la franc-maçonnerie. Et cette façade a leurré des générations de maçons, qui ont adhéré innocemment à l’institution et ont contribué ainsi à la bonne réputation de celle-ci, masquant du même coup – par leur ignorance même – la vraie nature de la Loge, connue de ses véritables dirigeants. 

            L’un de ces dirigeants était le Grand Commandeur Albert Pike (1859-1891), qui a sa statue à Washington, D.C., ce qui témoigne éminemment de son influence. Albert Pike dirigeait la branche politiquement le plus influente de la haute maçonnerie (qui confère, à titre de « commentaire », les degrés supérieurs aux membres de la Grande Loge). En tant que Grand Commandeur du Rite Écossais, Pike s’est exprimé par écrit en 1871 (peu avant le pontificat de Léon XIII) sur la vraie nature de la « lumière » recherchée par les maçons. Dans son volumineux ouvrage Morals and Dogma, qui n’a jamais été communiqué qu’aux maçons de degré élevé, Pike écrit : « LUCIFER, le porteur de lumière ! Étrange et mystérieux nom à donner à l’Esprit des Ténèbres ! Lucifer, le Fils du  Matin ! Est-ce lui qui porte la Lumière ?… N’en doutez pas ! »[12]

            Dans ce manuel de haute volée, Pike révèle aussi, tout uniment, que le secret diabolique et blasphématoire exposé ci-dessus est caché aux maçons des degrés inférieurs. En ce qui concerne les degrés bleus (ceux de la Loge bleue ordinaire), le Grand Commandeur fait cet aveu candide : « Les degrés bleus ne sont que la cour extérieure ou le portique du Temple. Certains symboles y sont montrés à l’initié, mais celui-ci est volontairement égaré par de fausses interprétations. Ce qu’on veut, ce n’est pas qu’il les comprenne, c’est qu’il croie les comprendre. Leur véritable explication est réservée aux adeptes, aux princes de la maçonnerie […] Il suffit à la masse de ceux qu’on appelle maçons d’imaginer que tout est contenu dans les degrés bleus ; et quiconque tente de les détromper s’y échinera en vain… »[13]

            Pike expose crûment la conspiration des véritables dirigeants de la franc-maçonnerie : « … le monde viendra bientôt à nous pour nous installer ses Souverains et Pontifes. Nous réaliserons l’équilibre de l’univers, et nous règnerons sur les maîtres du monde… »[14] Cette attaque contre l’Église et l’État est symbolisée dans le rite d’accession au 30ième degré, celui de chevalier Kadosh (mot hébreu signifiant « consacré »), durant lequel le candidat doit poignarder rituellement – au cri de « À bas l’imposture ! » – une fausse tiare papale et une fausse couronne ceignant chacune un crâne humain[15].

            Le système protectionniste et préférentiel de la Franc-maçonnerie, qui repose sur la tromperie et la subversion et qui s’est répandu comme un cancer partout en Europe comme aux États-Unis, est révélé dès les degrés inférieurs, où le candidat prête sur la Bible de sinistres serments de mort (ce qui est un sacrilège en soi), par lesquels il s’engage à couvrir ses frères maçons et à leur donner la préférence dans le cadre de l’emploi[16]. Le rituel d’accession au troisième degré prévoit une exception au devoir de dissimulation en cas de meurtre et de trahison, tandis que le rituel du septième degré, celui de l’Arche royale (étant entendu que le troisième a été franchi), apporte au serment une modification substantielle, puisqu’il l’assortit de la formule « sans exception »[17]. Ladite modification donne à entendre qu’en cas de besoin, la dissimulation des « secrets » des frères maçons doit s’étendre au meurtre et même à la trahison. Ce système, qui fonctionne comme un syndicat du crime, domine la vie politique et judiciaire en l’Angleterre et aux États-Unis. Dans les faits rapportés ci-dessus, le lecteur attentif pourra trouver certaines « lumières » sur de nombreux événements politiques récents.

            Les maîtres absolus de la franc-maçonnerie se trahissent dans le symbolisme transparent du troisième degré, au cours duquel le candidat est rituellement escorté à travers un drame au cours duquel il s’engage à reconstruire le Temple de Salomon ; car telle est bien l’aspiration du judaïsme depuis la destruction de ce Temple, prophétisée par Notre-Seigneur[18] et accomplie en l’an 70 de notre ère. S’il restait le moindre doute quant aux véritables maîtres et objectifs de la franc-maçonnerie, il se dissipe forcément avec le rituel du degré de l’Arche royale – celui de l’« exaltation » du candidat –, au cours duquel on récite la formule suivante, qui est sans ambiguïté : « Pour le bien de la Maçonnerie en général, mais aussi de la nation juive en particulier »[19]. L’asservissement de la maçonnerie à la « nation juive en particulier » – ou, pourrait-on dire, à ceux qui se réclament aujourd’hui du judaïsme[20] – apparaît clairement aussi dans le symbole de l’équerre et du compas visible au sein de chaque loge. Ce symbole évoque en effet, quoique de manière incomplète, l’hexagramme occulte de la Kabbale juive. De son côté, l’hexagramme[21] est faussement appelé Étoile de David, alors qu’il n’a strictement rien à voir avec le Roi David ou l’Ancien Testament[22]. Adopté par le deuxième Congrès Sioniste, qui s’était tenu en Suisse en 1898, l’hexagramme est devenu célèbre ensuite comme emblème de l’État d’Israël. Ce lien significatif entre le symbole le plus fondamental de la Loge et l’emblème judaïque le mieux reconnaissable donne à penser que la véritable histoire de la franc-maçonnerie est beaucoup plus compliquée que les maçons ne veulent bien le laisser entendre et qu’elle rencontre en fait celle du judaïsme. Cette question est d’ailleurs trop complexe pour pouvoir être traitée dans le cadre du présent article.

            Tous les faits essentiels rapportés ci-dessus étaient bien connus de la papauté, qui commença (avec Clément XII) à condamner la franc-maçonnerie en 1738, soit peu après la création de celle-ci. Cette condamnation, que plusieurs pontifes devaient renforcer ensuite, trouva son couronnement le plus éminent avec l’encyclique Humanum Genus, publiée par Léon XIII le 20 avril 1884.

            Comment les papes en vinrent-ils à connaître la vraie nature de la franc-maçonnerie ? Parmi bien des réponses possibles à cette question, il en est une qui mérite qu’on s’y arrête. Des documents et de la correspondance de la loge maçonnique appelée Haute Vente (Alta Vendita) tombèrent entre les mains du gouvernement pontifical du Pape Grégoire XVI. Plus tard, le Pape Pie IX autorisa le journaliste et historien Jacques Crétineau-Joly (1803-1875) à publier, dans son livre L’Église Romaine en face de la Révolution, la teneur des papiers en question. En 1884, enfin, six mois environ après la publication d’Humanum Genus, le contenu de ces mêmes documents fut divulgué à nouveau, avec des commentaires historiques exhaustifs, dans une série de conférences données à Édimbourg, en Écosse, par Monseigneur George F. Dillon. Ces conférences produisirent une telle impression sur Léon XIII qu’il en fit publier et diffuser le texte à ses frais.

            Les documents de la Haute Vente ont ceci de remarquable qu’ils exposent un plan d’infiltration et de destruction de l’Église catholique dont la mise en oeuvre (c’était précisé noir sur blanc) pourrait prendre jusqu’à un siècle. En voici quelques extraits typiques : « notre but final est celui de Voltaire et de la Révolution française, l’anéantissement à tout jamais du Catholicisme et même de l’idée chrétienne, […] Le pape, quel qu’il soit, ne viendra jamais aux sociétés secrètes : c’est aux sociétés secrètes à faire le premier pas vers l’Église, dans le but de les vaincre tous deux. Le travail que nous allons entreprendre n’est l’œuvre ni d’un jour, ni d’un mois, ni d’un an ; il peut durer plusieurs années, un siècle peut-être ; mais dans nos rangs le soldat meurt et le combat continue. […] Ce que nous devons demander, ce que nous devons chercher et attendre, comme les Juifs attendent le Messie, c’est un pape selon nos besoins […] vous vous arrangerez à peu de frais une réputation de bon catholique et de patriote pur. Cette réputation donnera accès à nos doctrines au sein du jeune clergé comme au fond des couvents. Dans quelques années, ce jeune clergé aura, par la force des choses, envahi toutes les fonctions ; il gouvernera, il administrera, il jugera, il formera le conseil du souverain, il sera appelé à choisir le Pontife qui devra régner… »[23]

            C’est sur ce fond de révolution et de guerre spirituelle dû aux loges maçonniques – dénoncées par le Pape Pie IX comme étant la « Synagogue de Satan » – que Léon XIII devait publier sa fulminante encyclique contre la franc-maçonnerie. Et pourtant, son Secrétaire d’État, si proche de lui, allait être accusé plus tard d’appartenir à l’une des sectes les plus diaboliques de cet infernal réseau de subversion.

            Chose étonnante, les aspects les plus sombres de la franc-maçonnerie ne sont même pas enseignés dans le rituel d’accession – pourtant fort élaboré – au degré le plus élevé du Rite écossais. Albert Pike écrit que « La Science occulte des anciens mages […] est enveloppée d’énigmes qui semblent impénétrables, dans les rituels de la maçonnerie supérieure[24]. C’est un fait, pourtant, que le 33ème degré lui-même ne donne pas accès à des études occultes[25]

            Force est donc de se demander où se pratique au juste la « maçonnerie supérieure » à laquelle Pike fait allusion.

            Le réponse – peu connue – à cette question est que la maçonnerie supérieure se trouve dans les loges occultes, dont les deux principales étaient (et sont encore) l’Ordre hermétique de l’Aube dorée (Hermetic Order of the Golden Dawn), fondé par les francs-maçons en Angleterre en 1888, et l’Argenteum Astrum (étoile d’argent), lié à l’Académie maçonnique connue sous le nom d’Ordo Templi Orientis (Ordre des templiers orientaux), c’est-à-dire – en bref – l’OTO. Cette dernière loge naquit des activités initiales conduites par le franc-maçon Karl Kellner dans les années 1800, et c’est le franc-maçon Theodor Reuss qui lui donna sa forme définitive au début des années 1900. Son membre le plus notoire, fondateur de l’Argenteum Astrum, fut le « Grande Bête » Aleister Crowley, espion britannique et grand-père du satanisme moderne. L’OTO existe aujourd’hui dans une quarantaine de pays et a fusionné avec l’Église Gnostique Catholique française[26], dont il célèbre les services dans le monde entier, chaque dimanche « à la nuit tombante ». La messe gnostique, écrite par nul autre qu’Aleister Crowley lui-même, fut institutionnalisée par Theodor Reuss à l’usage de tous les membres de l’OTO.     

Le veto autrichien

            Alors que grouillait ce sombre marécage d’intrigues sataniques et d’antichristianisme maçonnico-kabbalistique, Léon XIII mourut le 20 juillet 1903. Pendant qu’affluaient les hommages au pontife disparu, notamment ceux du Roi Édouard et du Kayser Guillaume, le conclave entreprit les préparatifs de l’élection solennelle d’un successeur au trône de Pierre. Le cardinal Rampolla arrivait largement en tête du scurtin lorsque, soudain, le conclave fut interrompu par un véritable coup de tonnerre : le cardinal Jan Puzyna, évêque de Cracovie (qui se trouvait alors dans l’Empire autrichien) se leva et fit une déclaration qui stupéfia l’assemblée. Il dit en latin : « … officiellement, ainsi qu’au nom et par l’autorité de Franz-Josef, Empereur d’Autriche et Roi de Hongrie, que Sa Majesté, en vertu d’un ancien droit et privilège, prononce le veto d’exclusion à l’encontre de Son Éminence le Cardinal Mariano Rampolla del Tindaro. »[27]

            Le droit d’exclusion ou de veto (ou Jus Exclusivae), cette institution presque oubliée, est peut-être un reliquat du seizième siècle. Il est certain qu’on en a débattu au milieu du siècle suivant, lorsque des traités ont commencé d’apparaître qui faisaient mention du Jus Exclusivae, et il a été invoqué à plusieurs reprises lors de conclaves, entre 1721 et 1903, par les empereurs d’Allemagne et d’Autriche comme par les rois d’Espagne, le dernier exercice en date de ce droit ayant abouti à l’exclusion du cardinal Rampolla.

            Pour expliquer l’institution du Jus Exclusivae, on a avancé plusieurs raisons allant de la politique pure à la clairvoyance catholique et à la protection de la papauté. Dans un sens, l’ancien Saint Empire Roman – à sa grande époque – se jugeait tenu de jouer ce rôle protecteur. Il est possible qu’un empereur ou un roi pieux disposant d’informations vitales ait exercé le droit en question avec intégrité pour écarter du Siège de Pierre un candidat corrompu.

            Dans le cas du cardinal Rampolla, les motifs du veto sont, aujourd’hui encore, sujets à controverse. Ce qui n’est pas controversé, c’est le résultat : le cardinal se leva pour protester, on refit un tour de scrutin, et c’est le candidat placé en second qui devint pape. Ce candidat – le cardinal Giuseppe Melchiore Sarto, Patriarche de Venise – accéda au trône de Pierre à l’âge de soixante-huit ans et prit pour nom Pie X. Ainsi que le voulait la Providence, malgré l’humble protestation du cardinal Sarto contre son élection, le conclave choisit l’homme qu’il fallait. Le Pape Pie X devait devenir ensuite le dernier souverain pontife à gouverner l’Église avec la prudence d’un saint canonisé.

            Mais abstraction faite de la Providence, quels furent les motifs humains de l’exclusion du cardinal Rampolla ? Faut-il voir là un jeu de pouvoir rusé et cynique de la part de l’Autriche, ou bien comprendre qu’un empereur vigilant a sauvé Rome d’une tentative d’usurpation maçonnique ?

            Il est toujours possible d’invoquer des raisons politiques, et d’une manière générale, les causes ordinaires d’événements aussi importants relèvent en effet de la politique. Les tenants d’une analyse purement politique de l’événement en question avancent plusieurs considérations à l’appui de leur thèse : d’abord, si le pape Pie X avait su que le cardinal Rampolla était franc-maçon, il ne l’aurait maintenu à aucun poste ; ensuite, c’est en 1929 seulement, soit après le pontificat de Pie X, que des rumeurs auraient commencé à se répandre concernant l’affiliation maçonnique supposée du cardinal Rampolla[28] ; enfin, celui-ci aurait contrecarré les souhaits de la Hongrie, en particulier pour ce qui a trait aux nominations épiscopales[29], ce qui aurait inspiré à Franz Josef un désir de vengeance.

            Une telle analyse serait convaincante en l’absence de preuves directes du contraire. Or, il existe des preuves directes que le cardinal Rampolla était non seulement franc-maçon, mais aussi membre d’une académie maçonnique diabolique qui n’était autre que l’OTO. En outre, l’analyse en question fait l’impasse sur l’intervention de Monseigneur Jouin. Commençons par examiner cette dernière.

            Mgr Ernest Jouin (1844-1932), ennemi implacable de la franc-maçonnerie, était Protonotaire apostolique et curé de la paroisse Saint-Augustin, à Paris. En 1913, il fonda la Ligue Franc-Catholique, vouée à la défense de la patrie et de la société. Le 23 mars 1918, avec l’approbation du Saint-Siège, il fonda la Revue Internationale des Sociétés Secrètes (RISS). Mgr Jouin s’acquit la réputation d’une sorte de Sherlock Holmes, capable de débusquer l’intrigue talmudique et maçonnique. C’est d’ailleurs à lui qu’on doit le pertinent adjectif « judéo-maçonnique ». Au cours d’une audience privée, le Pape Pie XI demanda à Mgr Jouin de poursuivre son combat contre la franc-maçonnerie. En 1918, le Pape Benoît XV loua Mgr Jouin d’avoir risqué sa vie dans ce combat contre les sectes maçonniques. Un an après, le 20 juin 1919, le Vatican lui adressait des félicitations officielles dans une lettre signée du cardinal Gasparri, Secrétaire d’État, et s’achevant par ces mots : « Sa Sainteté est donc heureuse de vous féliciter et de vous encourager dans votre tâche, qui contribue tant à mettre les fidèles en garde et à les aider à lutter efficacement contre les forces dont le but est de détruire non seulement la religion, mais aussi tout l’ordre social. »[30]

            Mgr Jouin serait intervenu personnellement auprès de l’Empereur Franz Josef pour lui demander d’user de son Jus Exclusivae, au vu de certaines preuves qu’il existait au moins d’étroites affinités entre le cardinal Rampolla et les francs-maçons[31]. L’OTO lui-même, dans le bulletin 1999 de la loge Thelema (Berkeley, Californie), reconnaît que Mgr Jouin a accusé le cardinal Rampolla d’appartenir aux rangs de cette organisation[32].

L’Ordo Templi Orientis

                Existe-t-il des preuves que Mgr Jouin avait raison au sujet du cardinal Rampolla ? Oui, comme en témoigne le Manifesto (manifeste) de l’OTO lui-même, qui proclamait l’existence de cette organisation à l’attention du monde maçonnique.

            La date de ce manifeste a donné lieu à controverse entre les branches modernes de l’OTO, la date la plus ancienne étant 1912[33] et les plus récentes 1917[34] et 1919. Les dernières recherches en date – fort exhaustives – effectuées en la matière au sein de l’OTO s’inscrivent dans un projet en cours de Peter Koenig (Suisse). Koenig parle d’un premier manifeste, publié en 1912, et d’un second, datant de 1919[35]. C’est ce dernier document – Liber LII – qui contient le nom du cardinal Rampolla, bien avant la date initiale qu’avancent des auteurs catholiques mal informés cherchant à discréditer le lien entre Rampolla et l’OTO.

            Le manifeste de l’OTO a été publié dans le journal maçonnique de Reuss The Oriflamme, organe qui n’avait pas une très large audience (ce qui est du reste typique des journaux de l’OTO), car il contenait des informations de caractère relativement interne à l’attention des francs-maçons eux-mêmes. Le manifeste avait pour objet d’établir la suprématie de l’OTO en tant qu’Academia Masonica (ou « académie maçonnique »), sorte d’« école d’études avancées » pour francs-maçons. Toutes les éditions complètes de la « Blue Equinox », importante collection ultérieure de documents officiels de l’OTO, contiennent le manifeste et mentionnent le nom du cardinal Rampolla.

            Selon le manifeste, l’OTO est un « corps d’initiés dans les mains desquels sont concentrées la sagesse et les connaissances des organismes suivants :

        « 1.         l’Église Catholique Gnostique (Gnostic Catholic Church;

2.                  l’Ordre des Chevaliers du Saint-Esprit (Order of the Knights of the Holy Ghost) ;

3.                  l’Ordre des Illuminati (Order of the Illuminati;

4.                  l’Ordre du Temple (Chevaliers du Temple) (Order of the Temple (Knights Templars);

5.                  l’Ordre des Chevaliers de Saint Jean (Order of the Knights of St. John;

6.                  l’Ordre des Chevaliers de Malte (Order of the Knights of Malta) ;

7.                  l’Ordre des Chevaliers du Saint-Sépulcre (Order of the Knights of the Holy Sepulchre) ;

8.                  l’Église Cachée du Saint Graal (Hidden Church of the Holy Graal) ;

9.                  la Fraternité Hermétique de la Lumière (Hermetic Brotherhood of Light) ;

10.              le Saint Ordre de la Rose-Croix d’Heredom (Holy Order of Rose Croix of Heredom) ;

11.              l’Ordre de la Sainte Arche Royale d’Enoch (Order of the Holy Royal Arch of Enoch) ;

12.              le Rite Ancien et Primitif de la Maçonnerie (33 degrés) (Ancient and Primitive Rite of Masonry) ;

13.              Le Rite de Memphis (97 degrés) (Rite of Memphis;

14.              Le Rite de Mizraïm (90 degrés) (Rite of Mizraim) ;

15.              Le Rite Écossais Ancien et Accepté de la Maçonnerie (33 degrés) (The Ancient and Accepted Scottish Rite of Masonry;

16.              le Rite Maçonnique Swedenborg (Swedenborgian Rite of Masonry;

17.              l’Ordre des Martinistes (Order of the Martinists) ;

18.              l’Ordre du Sat Bhai (Order of the Sat Bhai), et bien d’autres ordres d’égal mérite, quoique de moindre notoriété.

«  Il ne comprend cependant pas l’A.A.[36], avec l’auguste corps duquel il n’est pas moins en alliance étroite.

«  Il n’empiète en aucune manière sur les prérogatives légitimes des organes maçonniques autorisés. »[37]

            Voilà de grandioses revendications. Theodor Reuss a bien obtenu un statut (surtout par l’intermédiaire du maçon anglais John Yarker) au sein de plusieurs organisations maçonniques, qu’il a cherché à rassembler au sein de l’OTO. D’autre part, il a beaucoup travaillé à la reviviscence du célèbre ordre bavarois des Illuminati d’Adam Weishaupt. Ce serait trop long d’examiner la légitimité de chacune des revendications ci-dessus ; qu’il suffise de dire que les principaux points de l’initiation maçonnique ont été ingénieusement condensés dans les six premiers degrés de l’OTO à partir des 33 degrés typiques (or des 97 et 90 degrés, respectivement, des rites de Memphis et Mizraïm). Les trois premiers degrés suivaient largement ceux de la Loge bleue typique ; le quatrième degré transmettait le secret de l’Arche royale appelé « nom de Dieu », combinaison blasphématoire de Yahweh, Baal et Osiris (« Jah-Bul- On ») ; le cinquième consistait en l’iniation Rose-Croix, qui tourne la Messe en dérision, y compris par le piétinement d’un crucifix[38] ; le sixième, enfin, conférait le degré de Kadosh des Chevaliers du Temple, son rite consistant à poignarder symboliquement une tiare et une couronne ceignant respectivement deux crânes humains. Avec ces six degrés, l’OTO propulsait l’aspirant franc-maçon à travers l’essentiel de l’initiation à l’avant-dernière « lumière » accessible dans les loges supérieures ordinaires.

            L’OTO offrait toutefois quelque chose de plus à ses degrés supérieurs. Au septième degré était enseignée la théorie, mais aux huitième et neuvième degrés, on initiait le candidat à l’un des secrets les plus jalousement gardés de la dépravation kabbalistique, connu sous le nom de « sex magick » (magie sexuelle)[39]. Des recherches récentes sur les origines de l’OTO indiquent que cette tradition a sans doute été perpétuée, à travers la Fraternité Hermétique de la Lumière (mentionnée dans le manifeste), par Louis-Maximilien Bimstein, fils du rabbin Judes Lion Bimstein, qu’on appelait « Max Theon » (« Dieu suprême ») et qui avait reçu l’initiation hassidique en Pologne[40]. Le dixième degré conférait la direction maçonnique occulte des loges de l’OTO se trouvant dans un pays ou un groupe de pays donné (ainsi Aleister Crowley était-il « Suprême et Saint Roi d’Irlande, d’Iona[41] et de toutes les Bretagnes qui sont dans le Sanctuaire de la Gnose »). Au onzième degré, il y avait de la sodomie, et le dirigeant mondial de l’OTO était appelé OHO (Outer Head of the Order, c’est-à-dire chef extérieur de l’ordre). Theodor Reuss a été OHO, et plus tard, Crowley devait revendiquer ce titre.

Le cardinal Rampolla et l’OTO

            L’OTO énumère beaucoup de noms dans son manifeste à seule fin d’établir sa suprématie occulte et l’authenticité de son « lignage ». Chose typique des usages maçonniques et occultes, il invoque de nombreux noms anciens pour souligner une affinité symbolique et en tirer de la dignité. S’il mentionne des noms tels que Simon Magus [Simon le Magicien] et Apollonius Tyanaeus[42], ce n’est pas parce que les hommes en question faisaient partie de ses rangs, c’est parce qu’ils étaient éminemment associés au gnosticisme, au mysticisme païen, à l’ésotérisme, à l’hérésie ou à certains mouvements ayant prétendu se substituer au christianisme. Voilà pourquoi le manifeste de l’OTO introduit cette liste de noms en soulignant qu’« en des temps plus reculés, les premières assemblées constituantes de l’OTO comprenaient des hommes tels que… »

             Puis, le manifeste captive l’attention du lecteur en interrompant la liste par les mots « Et dernièrement… ». Les noms qui suivent sont au nombre exact de quatorze, et parmi eux figure celui du cardinal Rampolla.

            Certes, la présence d’un nom sur cette liste n’indique par nécessairement l’appartenance de son titulaire à l’OTO, et dans certains cas, celle-ci serait même impossible pour de simples raisons chronologiques. Le manifeste prétend non pas que les personnes ainsi énumérées figurent parmi les membre de l’OTO, mais seulement que « les premières assemblées constituantes de l’OTO comprenaient des hommes tels [qu’eux] ». La présence d’un nom, celui de Wolfgang von Goethe, ne surprend guère sur une telle liste, car on sait que Goethe a été franc-maçon (bien qu’il ait répudié ensuite la maçonnerie). Les festivités de la Nuit de Walpurgis, dans son Faust, sont là pour démontrer qu’en littérature, du moins, il exprimait le même genre d’idées que celles dont l’OTO se ferait un jour le chantre. De même, on ne s’étonne guère de voir mentionner le nom de Friedrich Nietzsche dans le manifeste, car l’esprit de son livre L’Antéchrist colle plutôt bien avec le piétinement de crucifix pratiqué au sein de l’Académie maçonnique. Enfin, Eliphas Lévi était, quant à lui, un magicien maçonnique important. Bref, aucun des noms figurant dans le manifeste n’est dénué de tout lien discernable avec les idées ou l’essence de l’OTO, tandis que d’autres personnages mentionnés ne sont pas connus pour avoir été véritablement membres de ce dernier, comme par exemple Franz Hartmann et « Papus », alias le docteur Gérard Encausse.

            Si le fait d’inclure le nom du cardinal Rampolla dans la liste a été le fruit d’une simple « plaisanterie », comme Bill Heidrick, dirigeant de l’OTO, le conjecture dans son récent bulletin[43], cette anomalie aurait constitué une bien étrange exception. En outre, elle aurait sapé le sérieux d’un manifeste visant à établir une relation autorisée avec d’autres rites de la haute maçonnerie. Enfin, Heidrick n’a tout bonnement aucune preuve à fournir à l’appui de son assertion. Et le nom de Rampolla figure bel et bien sur la liste du manifeste de l’OTO tel que l’a publié un journal maçonnique. Les faits sont têtus, et celui-ci reste à démentir de manière plausible. La présence du nom de Rampolla sur la liste ne risquait guère de discréditer ce prélat, car le journal maçonnique en question avait une très faible diffusion ; en outre, le cardinal était déjà décédé lorsque son nom apparut (celui-ci ne figurait pas dans l’édition de 1912, car l’intéressé était encore vivant à cette date, et un scandale eût été possible). Dans ces conditions, quel intérêt y aurait-il eu à publier son nom ?

            Peter Koenig note aussi que selon certaines informations, le cardinal Rampolla aurait été membre de la branche espagnole de l’OTO[44]. Dans ces conditions, diront les sceptiques, comment expliquer que le Pape Pie X n’ait pas carrément chassé le cardinal et qu’il ait, par contre, aboli le Jus Exclusiva ? Mais cette objection est loin d’être concluante. Tout d’abord, il n’existe aucune certitude quant à ce que le Pape Pie X savait au juste ou même seulement à ce qu’il croyait concernant le cardinal Rampolla du vivant de celui-ci. Il est probable que le souverain pontife était informé de certains soupçons, mais très possible aussi qu’il n’ait pas été disposé à y ajouter foi. Le cardinal Rampolla produisait, en effet, une excellente impression à ceux qui le connaissaient[45]. Ensuite, le cardinal démissionna aussitôt de son poste de Secrétaire d’État et y fut remplacé par le cardinal Merry del Val. Bien qu’il conservât quelques fonctions, il prit volontairement une semi-retraite[46]. Peut-être s’agissait-il là, entre le Pape et lui, d’un arrangement visant à éviter le scandale tout en ôtant à l’intéressé ses importants moyens de nuisance éventuelle ; cela tient peut aussi à la prudence et à la charité du Pape, qui a ainsi donné suite à des informations alarmantes, mais a voulu épargner au cardinal des sanctions plus dures faute d’une preuve absolument irréfutable. Cette preuve devait encore attendre quelques années pour se manifester, et elle le fit sous la forme du manifeste de l’OTO.

            De même, le Pape Pie X avait d’excellentes raisons d’abolir le Jus Exclusivae, car comme le relate son camerlingue : « Pie X faisait souvent connaître ses décisions par un motu proprio, l’un de ses premiers actes officiels ayant été d’abolir le privilège de veto, accordé en des temps très différents aux Empereurs, ainsi qu’aux Rois d’Espagne et de France. Le christianisme dans lequel ce droit avait été toléré n’existait plus, et au cas où l’ultime mésusage dudit droit par l’Empereur serait resté sans réprimande, il n’eût pas été inconcevable que le Président maçonnique de la France revendiquât le même droit en excipant de la succession de la monarchie des Bourbon par la République. »[47]

            Les encycliques de Pie X montrent qu’il était très au courant de la présence d’infiltrés dans l’Église et d’autres dangers aussi inquiétants. Dans Pascendi Gregis « sur les erreurs du modernisme », il écrit en 1907 : « Ce qui exige surtout que Nous parlions sans délai, c'est que, les artisans d’erreurs, il n’y a pas à les chercher aujourd’hui parmi les ennemis déclarés. Ils se cachent, et c’est un sujet d’appréhension et d’angoisse très vives, dans le sein même et au cœur de l’Église […] Nous parlons, Vénérables Frères, d’un grand nombre de catholiques laïques, et, ce qui est encore plus à déplorer, de prêtres… » Le Pape admet donc avec franchise qu’il se préoccupe vivement du fait que les artisans d’erreur se cachent parmi les prêtres eux-mêmes. Cet avertissement reflète-t-il les appréhensions résultant de l’affaire Rampolla ? La chose semble certes possible, voire probable.

            Encore plus importante à cet égard est la toute première encyclique apostolique du Pape saint Pie X, E Supremi Apostolatus « sur la restauration de toutes choses dans le Christ », publiée le 4 octobre 1903. Dans cette encyclique, on lit en effet la surprenante déclaration suivante : « Qui pèse ces choses a droit de craindre qu’une telle perversion des esprits ne soit le commencement des maux annoncés pour la fin des temps, et comme leur prise de contact avec la terre, et que véritablement le fils de perdition dont parle l'Apôtre[48] n’ait déjà fait son avènement parmi nous. » Le Pape redoute donc manifestement que l’Antéchrist soit déjà présent parmi les hommes, et il s’est forcément produit quelque chose pour l’ébranler à ce point dès le début de son pontificat.

            Le Pape fournit lui-même un indice sur les causes de son inquiétude lorsque, dans la même encyclique, il poursuit en ces termes : « En revanche, et c’est là, au dire du même Apôtre, le caractère propre de l’Antéchrist, l’homme, avec une témérité sans nom, a usurpé la place du Créateur… » 

            La devise officielle de l’OTO était – et reste aujourd’hui – Deus est Homo, « Dieu, c’est l’homme ». Si le cardinal Rampolla était affilié ou étroitement associé à l’OTO ou à l’une de ses loges naissantes, alors il est vrai qu’un agent du sombre culte maçonnique de l’homme, incarnant l’esprit orgueilleux de l’Antéchrist, aurait fort bien pu accéder au Trône de Pierre en 1903. L’affaire Rampolla fournit ainsi une explication troublante de la première encyclique de saint Pie X.

            Il n’est certes jamais agréable d’accuser un cardinal de se livrer à des intrigues diaboliques, mais tout porte à croire que Mgr Jouin avait raison et qu’il mérite, à ce titre, la gratitude posthume de l’Église, car il existe des preuves à l’appui de l’allégation selon laquelle un franc-maçon, le cardinal Rampolla, a été bien près de devenir pape il y a un siècle de cela. Mais certaines questions subsistent, qui appellent réflexion : si les loges ont failli remporter la victoire sur le Vatican il y a si longtemps, se sont-elles résignées à cette défaite subie de justesse ? Pourquoi s’y seraient-elles résignées ? N’y ont-elle pas, au contraire, trouvé un encouragement à poursuivre leur action ? Et quelles ont pu être leurs nouvelles tentatives ? Il me semble qu’une réponse réfléchie à ces questions jetterait une lumière bienvenue sur l’historique des nombreux changements ayant affecté la vie de l’Église au cours des dernières décennies, où l’on a assisté à l’ascension du Culte de l’Homme, ainsi qu’aux progrès d’une dépravation sexuelle atterrante, de type kabbalistique, parmi les clercs eux-mêmes, chose qui – par une étrange « coïncidence » – rappelle fortement l’« initiation » à la sodomie pratiquée au onzième degré de l’OTO[49]. Saint Pie X nous a mis en garde contre le danger de voir s’infiltrer des artisans d’erreur jusque dans le clergé. Il serait blasphématoire de tenir le Saint-Esprit pour responsable de la plupart des changements qui ont infligé au Corps mystique du Christ ces blessures parmi d’autres. Non, nous devons en accuser le démon, dont les suppôts issus des loges continueront d’infecter l’Église tant qu’on ne les aura pas démasqués. Il nous faut prendre au sérieux, là encore, l’œuvre de Mgr Jouin – ainsi que celle de saint Pie X – et poursuivre notre travail de détective afin de chasser les démolisseurs infiltrés dans le clergé, quel que soit leur rang. Si nous ne retrouvons pas cette indispensable vigilance, nous verrons l’Église catholique romaine se conformer de plus en plus aux vœux des gnostiques, qui ne cesseront de célébrer le Culte de l’Homme avec une témérité croissante jusqu’au jour où interviendra la Main de Dieu.

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[1] Précisément, la formule de Heimbichner ne peut être reçue théologiquement, car un franc-maçon étant excommunié ne peut formellement être Pape, mais Heimbichner signifie par cette formule choc, plus littéraire que théologique, qu’un tel infiltré prendrait les apparences du successeur de Saint Pierre, bien qu’il ne puisse l’être. C’est là tout le drame que nous vivons depuis la prise de pouvoir par le Rose+Croix Roncalli en 1958.

[2] http://www.virgo-maria.org/articles/2010/VM-2010-09-28-A-00-OTO-Blood_on_Altar.pdf  

http://www.virgo-maria.org/Documents/BloodOnTheAltar/2005_Craig-Heimbichner_BloodOnTheAltar_ch3.pdf

http://www.virgo-maria.org/articles/2010/VM-2010-09-24-A-00-Cardinal_Mercier_a_Dom_Beauduin.pdf 

http://www.virgo-maria.org/articles/2010/VM-2010-09-16-A-00-Rampolla-precurseur_de_Ratzinger.pdf 

[3] http://www.virgo-maria.org/articles/F-Rampolla/VM-2006-04-29-1-00-Operation_Rampolla_Complet.pdf

http://www.the-savoisien.com/livres/Operation%20Rampolla%20-%20Secte%20de%20l%20OTO.pdf

http://www.virgo-maria.org/articles/2006/VM-2006-3-25-2-00-Reussir_avec_Montini_ou_Rampolla_a_echoue.pdf

http://www.virgo-maria.org/articles/2006/VM-2006-11-11-B-00-Le_scandale_d_Einsiedeln.pdf

http://www.virgo-maria.org/articles/2006/VM-2006-10-09-C-00-Rampolla_article_de_SLB.pdf

http://http://catholicapedia.net/Documents/cahier-saint-charlemagne/documents/C287_Rampolla_SLB_8p.pdf 

[4] http://www.virgo-maria.org/articles/2010/VM-2010-08-14-A-00-Defense_du_secret_de_La_Salette.pdf

http://www.virgo-maria.org/Documents/2009-11-28_Questions-a-Don-Ricossa.pdf 

http://www.virgo-maria.org/articles/2010/VM-2010-03-15-B-00-Abbe_Ricossa_rejette_La_Salette%20.pdf

http://www.virgo-maria.org/articles/2009/VM-2009-06-22-A-00-Ricossa_Rampolla.pdf

http://www.virgo-maria.org/articles/2009/VM-2009-06-27-A-00-Ricossa_contre_Cekada.pdf

http://www.virgo-maria.org/articles/2009/VM-2009-06-27-A-00-Ricossa_contre_Cekada.pdf

http://www.virgo-maria.org/articles/2009/VM-2009-09-27-A-00-Ricossa_contre_Cekada-REDIFF.pdf

http://www.virgo-maria.org/articles/2009/VM-2009-10-22-B-00-Abbe_Ricossa-Finances.pdf

http://www.virgo-maria.org/articles/2009/VM-2009-10-30-A-00-Rectificatif_abbe_Paladino.pdf

http://www.virgo-maria.org/articles/2009/VM-2009-11-26-A-00-Abbe_Ricossa_obere_Apocalypse.pd

[5] http://www.sodalitium.eu/index.php?ind=downloads&op=download_file&ide=138&file=Soda-F62.pdf 

[6]  http://www.sodalitium.eu/index.php?ind=downloads&op=download_file&ide=33&file=Soda-F48.pdf

[7] http://www.virgo-maria.org/Documents/2009-11-28_Questions-a-Don-Ricossa.pdf 

[8] On songe ici à la célèbre affaire Leo Taxil, au cours de laquelle – durant le pontificat de Léon XIII – il fut mené une infecte campagne de désinformation destinée à discréditer les adversaires des francs-maçons en exagérant des « révélations » sur les menées internes des loges, campagne que son propre auteur devait ensuite dénoncer comme étant un canular. L’opération fut fort efficace…

[9] Cf. Malachi Martin, The Keys of This Blood, pp. 535-536 ; Piers Compton, The Broken Cross : The Hidden Hand in the Vatican, pp. 21-24 ; Mary Ball Martínez, The Undermining of the Catholic Church, pp. 36-39.

[10] Chose curieuse, ce scepticisme ne se rencontre pas seulement dans les milieux catholiques, car l’OTO lui-même (voir la note 23 ci-dessous) a exprimé, dans un article paru sur l’Internet, ses « doutes » quant à l’affiliation du cardinal Rampolla à cette organisation maçonnique. Il est fort intéressant que des catholiques et des occultistes francs-maçons soient d’accord pour considérer avec scepticisme le même événement, qui eut pourtant une importance cruciale dans l’histoire de l’époque. L’un des deux camps manipulerait-il l’autre ?

[11] NdT : De 1849 à 1918, le duché de Carniola fut une région administrative du royaume des Habsbourg. Il avait pour capitale Ljubljana et comprenait différentes parties de ce qui est aujourd’hui la Slovénie.

[12] Albert Pike, Morals and Dogma of the Ancient and Accepted Rite of Freemasonry (Morales et dogmes du Rite écossais ancien et accepté), p. 321.

[13] Ibid. p. 819.

[14] Ibid. p. 817.

[15] On trouvera une illustration de ce rituel effroyable dans le manuel maçonnique Secret Societies Illustrated, p. 123.

[16] Voir l’ouvrage de Duncan intitulé Masonic Ritual and Monitor, pp. 95-96 et 229-230.

[17] Ibid., p. 230.

[18] Matthieu, 24 : 1-2.

[19] Duncan, Masonic Ritual and Monitor, p. 249.

[20] La grande confusion règnant en matière de terminologie a entraîné de grossières inexactitudes dans la compréhension de l’histoire, qui ont permis à la propagande de façonner le débat actuels sur le Proche-Orient Ainsi, le mot « Sémite » désigne à la fois les Juifs et les Arabes ; ce qui n’empêche qu’à titre d’exemple, les Arabes palestiniens qui se refusent  à voir leurs enfants abattus par l’armée israélienne sont qualifiés d’« antisémites ». Or, cette appellation est à la fois absurde et outrageusement provocante. De même, le terme « Judéen » a été peu à peu supplanté par le terme « Juif », alors qu’en toute rigueur, un Juif descend uniquement de la tribu de Juda. Enfin, il est permis de soutenir que beaucoup de Juifs actuels n’ont aucun lien avec l’une ou l’autre des Douze Tribus d’Israël, parce qu’ils descendent des Khazars d’Europe centrale convertis au judaïsme. (Voir Arthur Koestler, La Treizième Tribu, Collection « Texto », Éditions Tallandier, 2008.)

[21] Les « grands et petits rituels de l’Hexagramme » demeurent la pratique habituelle des loges occultes de l’Ordre hermétique de l’Aube dorée (Hermetic Order of the Golden Dawn) – qui doit lui-même son nom à Lucifer, le « porteur de lumière » apportant l’« aube » –, et celle de l’ordre magique Argenteum Astrum, lié aux loges de l’OTO. Voir ci-dessous.

[22] Gershom Scholem (1897-1982), ancien professeur de mystique juive à l’université hébreuse de Jérusalem, écrit dans Kabbalah (pp. 362-366) : « Le magen David [bouclier de David] […] est un hexagramme, c’est-à-dire une étoile à six pointes formée par deux triangles équilatéraux ayant le même centre et pointant, l’un vers le haut, l’autre vers le bas […] Les plus anciens textes mentionnant un bouclier de David figurent dans l’explication d’un “alphabet [magique] de l’ange Melatron” datant de la période géonique et usité chez les Ashkénazes Hassidiques du douzième siècle […] Le plus ancien texte connu dans lequel est employée l’expression [magen David] est le Sefer ha-Gevul kabbalistique, écrit par un petit-fils de Nahmanide au début du quatorzième siècle. On y rencontre deux fois l’hexagramme ; dans l’un et l’autre cas, il est appelé “magen David” et contient le même nom magique que sur l’amulette mentionnée ci-dessus, ce qui prouve son lien direct avec la tradition magique. »

[23] Voir John Vennari, The Permanent Instruction of the Alta Vendita : A Masonic Blueprint for the Subversion of the Catholic Church, où l’on trouvera le résumé le plus concis de ces passages ainsi que d’autres, accompagné d’un brillant commentaire historique.

[24] Albert Pike, ibid., p. 839.

[25] Voir Secret Ritual of the Thirty-third and Last Degree, Sovereign Grand Inspector General of the Ancient and Accepted Scottish Rite of Freemasonry, Kessinger Publishing Company.

[26] L’histoire de l’Église Catholique Gnostique dépasse le cadre du présent article ; toutefois, le lecteur doit bien comprendre que l’hérésie gnostique a pour essence le péché de Lucifer, le rêve orgueilleux de la déification, la tentation d’être « comme Dieu, connaissant le bien et le mal » (Genèse, 3 : 5). L’adjectif « gnostique » dérive du substantif grec gnosis, qui signifie connaissance. Le « G » qui figure au centre de symbole maçonnique représentant l’équerre et le compas signifie Gnose. (Voir Albert Pike, Liturgy of the Ancient and Accepted Scottish Rite of Freemasonry for the Southern Jurisdiction of the United States, p. 104 : « Masonry in Gnosis… » !

[27] Yves Chiron, Saint Pie X : réformateur de l’Église, pp. 268-269 de la traduction anglaise (Saint Pius X: Restorer of the Church).

[28] Yves Chiron, Ibid., p. 123.

[29] Ibid., pp. 122-123.

[30] David Kertzer, The Popes Against the Jews, pp. 268-269.

[31] Voir « Pope Saint Pius X », dans From the Housetops (n° 13, automne 1976), St. Benedict Center, Richmond, New Hampshire.

[32] Voir pour information http://www.billheidrick.com/tlc1999/tlc1199.htm. Bill Heidrick, membre de l’OTO, s’y efforce de mettre son organisation à l’abri de l’accusation formulée par Mgr Jouin, mais il est contredit en cela par Peter Koenig, ancien archiviste de l’OTO. Voir ci-dessous.

[33] Voir la brochure de l’O.T.O. intitulée An Historical and Modern Perspective, Ordo Templi Orientis, New York, 1995.

[34] Francis King, The Secret Rituals of the O.T.O., p. 9.

[35] Theodor Reuss and Aleister Crowley, édité par Peter Koenig : O.T.O. Rituals and Sex Magick, pp. 79-107.

[36] Argenteum Astrum, ou étoile d’argent, important dépositaire des rituels occultes de la franc-maçonnerie et de la Kabbale.

[37] Aleister Crowley, The Equinox, Vol. III, n° 1, 1919, pp. 197-198.

[38] Francis King, ibid., p. 142.

[39] La signification ultime du « G » figurant au centre du symbole maçonnique est « génération », c’est-à-dire union sexuelle. Voir Pike, Morals and Dogma, p. 632, 771 et 772.

NdT (Wikipédia) : Le terme Magick désigne un système magique utilisé par Aleister Crowley. Dans son sens le plus large, il peut s'agir de tout acte réalisé de façon intentionnelle pour obtenir un changement. L'ajout du « k » en fin de mot fut popularisé durant la première moitié du vingtième siècle par Crowley, qui en fit la pièce centrale de son système mystique, dénommé Thelema (Thélème).

[40] Voir T. Allen Greenfield, The Story of the Hermetic Brotherhood of Light, pp. 6-10, Joscely Gocwin, Christian Channel, et John P. Deveney, The Hermetic Brotherhood of Light : Initiatic and Historical Documents of an Order of Practical Occultism, p. 11.

[41] NdT (Wikipédia) : Iona est une petite île du nord-ouest de l'Écosse, dans les Hébrides intérieures, séparée de l'île de Mull par le détroit d'Iona.

[42] NdT (Wikipédia) : philosophe pythagoricien né à Tyane, en Cappadoce, quatre ans environ avant l’ère chrétienne.  Une grande part de sa réputation tient à la croyance en ses pouvoirs magiques ou surnaturels. C’est l’un des « saints » de l’« Église gnostique catholique ». 

[43] Voir ci-dessus la note 24 en bas de page.

[44] Voir http://homepage.sunrise.ch/homeage/prkoenig/mm1.htm pour plus amples renseignements sur les différents rites et loges, ainsi que sur les allégations relatives à l’affiliation du cardinal Rampolla.

[45] Voir, par exemple, les mémoires de Francis Augustus MacNutt intitulés A Papal Chamberlain : The Personnal Chronicle of Francis Augustus MacNutt, 1937.

[46] Yves Chiron, ibid., p. 123.

[47] Francis Augustus MacNutt, ibid., p. 311.

[48] II Thess. II, 3.

[49] Dans son commentaire sur le Livre de la Loi, Crowley autorise la pédérastie, c’est-à-dire les violences sexuelles exercées sur des enfants. Voir Aleister Crowley, The Law is for All : The Authorized Popular Commentary to The Book of the Law, p. 55.