La constitution apostolique de Paul IV est une définition dogmatique solennelle ex cathedra, qui remplit les quatre conditions de l’infaillibilité fixées par le premier concile du Vatican, savoir:
· EN VERTU DE SA SUPRÊME AUTORITÉ APOSTOLIQUE: « dans la plénitude de notre pouvoir apostolique »
· LE PAPE DÉFINIT: « Nous [...] définissons »
· UNE DOCTRINE SUR LA FOI: le document concerne bel et bien la foi, puisque ce terme revient de nombreuses fois dans le texte. C’est même le souci principal de Paul IV: protéger la foi contre les hérétiques. En outre, la bulle ne donne aucune indication sur le mode électoral (donc disciplinaire). Elle ne précise pas que les électeurs sont les cardinaux, qu’ils doivent délibérer dans telle ou telle salle etc...
L’historien Pastor prétendait que le texte de Paul IV serait disciplinaire, et non dogmatique. Cette interprétation n’est plus soutenable à notre époque, car, depuis que Pastor a écrit son Histoire des papes depuis la fin du Moyen age, l’Église a fourni une « interprétation authentique » du texte de Paul IV. Depuis Saint Pie X, en effet, les théologiens sont dans l’obligation de tenir ce texte comme étant non pas disciplinaire, mais doctrinal (relatif à la foi). Pourquoi? Parce que l’Église l’a mis en relation avec une bonne douzaine de canons du code de droit canonique de 1917 relatifs à l’hérésie, à la rectitude doctrinale, à la renonciation à la foi, à la propagation de doctrines condamnées (voir annexe B).
· QUI DOIT ÊTRE TENUE PAR TOUTE L’ÉGLISE: « Nous décidons, statuons, décrétons » une doctrine « valable à perpétuité », donc irréformable par elle-même, et que tout le monde doit observer sous peine d »’encourir l’indignation de Dieu tout-puissant et des bienheureux apôtres Pierre et Paul ».
Ajoutons encore que le pape Paul IV choisit d’exprimer sa volonté par une constitution apostolique sous forme de bulle, c’est-à-dire sous une forme extérieure constituant le sommet de la solennité d’un document pontifical. « La constitution apostolique se distingue par sa portée générale et son degré élevé de solennité »; elle est « un instrument normatif essentiel aux mains du souverain pontife » (Philippe Levillain: Dictionnaire historique de la papauté, Paris 1994, article « constitution apostolique »).
Paul IV, parlant solennellement ex cathedra, porta donc un jugement dogmatique infaillible. Sa décision, irréformable par elle-même, RESTERA EN VIGUEUR JUSQU’À LA FIN DES TEMPS.