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Chapitre IX. Analyse de l’écriture du prétendu troisième Secret.


Un catholique américain, conscient de l'invraisemblance du texte publié par le Vatican le 26 juin 2000 comme « le troisième secret de Fatima » appuyé par un fac-similé du pseudo document original, eut la bonne idée de faire analyser ce fac-similé reproduit sur le site internet du Vatican, en comparaison avec d'autres documents manuscrits de sœur Lucie plus anciens. Cette analyse, datée du 11 juillet 2000, a été faite par un laboratoire légal d'analyses des Etats-Unis et par un spécialiste particulièrement compétent pour détecter les contrefaçons et fraudes dans les documents d'affaires comme en témoigne son curriculum vitæ publié ci-après. Il fut en effet témoin expert dans plus de 150 procès. Ce laboratoire fut d'ailleurs célèbre dans l'affaire de JonBenet Ramsey aux Etats-Unis. La conclusion du rapport, bien que réservée faute de pouvoir obtenir les documents originaux en mains propres, est néanmoins très claire : « Il se trouve que les différences d'écriture sont tellement flagrantes entre le document du “Troisième Secret” et les autres écrits supposés authentiques de sœur Lucie que l'on ne peut en conclure que ces deux écrits émanent de la même personne. Je pense, par ailleurs, qu'étant donné toutes ces différences, il est peu probable que le “Troisième Secret” ait été rédigé de la main de sœur Lucie. »

Cette analyse d'écritures va donc dans le même sens que la critique interne du texte lui-même : nous sommes bien en présence d'un FAUX !


Traduction par nos soins :

Page 1 : 11 juillet 2000

Document remis en cause : Prétendu texte du « Troisième Secret » sur site Web, 6 pages.

Ecrits supposés authentiques de sœur Lucie :

•  Lettre du 17 décembre 1927

•  Lettre du 29 mai 1930

•  Lettre du 17 novembre 1935

•  Lettre du 13 avril 1980

•  Lettre du 13 juillet 1989

Travail d'examen : Mon travail d'analyse consiste à déterminer si la rédaction du "troisième Secret" et les autres écrits supposés authentiques de sœur Lucie proviennent de la même personne.

Note: Les résultats qui suivent sont basés sur des documents issus d'un site web d'Internet. En raison de la qualité médiocre des documents énumérés ci-dessus, mon enquête est extrêmement limitée. Il n'a pas été possible de déceler un détail quelconque dans les dits documents, surtout ceux reproduits sur internet, permettant de se faire une opinion au sujet de l'écriture de Lucie. Mon examen est limité à la formation globale des lettres, aux proportions, à l'espacement et au format de l'écriture.

Résultats d'examen : Les écrits supposés authentiques de sœur Lucie couvrent une période de 50 ans et comportent de nombreux réflexes d'écriture, à la fois répétitifs et logiques, et ils prouvent que ces écrits proviennent d'une seule et même personne.

…/…

Traduction par nos soins :

Page 2

Résultats d'examen (suite) :

Lorsque j'essaie de comparer les réflexes d'écriture répétitifs contenus dans les écrits de sœur Lucie, couvrant la période qui va de 1927 à 1989, à ceux trouvés dans le document remis en cause du « Troisième Secret », je constate des différences importantes dans la forme, la proportion et la combinaison de plusieurs lettres.

Beaucoup de ces différences sont particulièrement visibles dans les lettres majuscules, notamment en ce qui concerne le B, le P et le S majuscules. Cependant, en raison de la mauvaise qualité des copies, ces différences sont moins évidentes quant aux minuscules, si ce n'est dans le prolongement du « g » et du « h » au-dessous de la base, et du « t » et du « l » au-dessus de la base de l'écriture.

Je trouve également des différences de format entre la marge et les retraits dans les écrits de sœur Lucie et le document remis en cause du « troisième Secret ».

Les critères qui auraient permis de dire que le document du « Troisième Secret » et les écrits proprement dits de sœur Lucie proviennent de la même personne aurait été le suivant : des similitudes importantes avec de légères différences dans l'écriture.

Or, il se trouve que les différences d'écriture sont tellement flagrantes entre le document du « Troisième Secret » et les autres écrits supposés authentiques de sœur Lucie que l'on ne peut en conclure que ces deux écrits émanent de la même personne.

Je pense, par ailleurs, qu'étant donné toutes ces différences, il est peu probable que le « Troisième Secret » ait été rédigé de la main de sœur Lucie.

Pour se faire une opinion définitive, il serait nécessaire d'examiner les documents originaux ou bien d'examiner une par une des photocopies reproduisant de manière précise les documents originaux.

Nous vous prions d'agréer l'expression de nos salutations distinguées.

Robert D. Kullman (signature)

Traduction par nos soins :

Cher Mr Wohlseheid,

Ceci est un résumé de mes études et qualifications professionnelles.

J'ai été engagé dans la police d'État du Michigan en 1966 comme « trooper » et j'ai servi dans cette fonction aux postes de Flint et Reed City. En février 1972, j'ai été muté au laboratoire de criminologie pour commencer un programme de formation de trois ans dans la section “ remise en cause de documents“. Ceci implique l'examen de l'écriture, de la dactylographie, de l'impression, de l'encre, du papier, des photocopieuses et de datation des documents. Les cas typiques impliquent l'authentification des signatures pour les testaments, les garanties personnelles, les contrats et l'identification de l'auteur de lettres de menaces manuscrites ou tapées à la machine. Les modifications de documents commerciaux ou médicaux prennent souvent la forme de rajouts « innocents » ou subtils qui ont été faits après enregistrement de l'original. La datation de ces rajouts peut être prouvée par des examens modernes de documents médico-légaux. L'équipement utilisé dans ce domaine s'étend de la simple loupe aux instruments infrarouges de balayage et à l'E.S.D.A.

A partir de ma résidence officielle de trois ans et puis après, j'ai fait des études complémentaires dans l'analyse de documents légaux à l'Université de Georgetown, au laboratoire des services secrets des États-Unis, au bureau fédéral du laboratoire de recherche et à la Western Michigan University, à la technologie du papier.

J'ai témoigné plus de 150 fois comme expert dans des cours de district, cours municipales, cours de validation, cours de circuit et cours fédérales. Après avoir achevé ma formation, j'ai été promu « sergent révélateur » et j'ai travaillé à plein temps dans le système de laboratoire de criminologie en tant qu'analyste de documents médico-légaux pendant presque quatorze ans jusqu'en décembre 1988. Depuis mon départ du laboratoire en 1988, j'ai continué à travailler comme conseiller privé dans des cas civils et criminels. En juin 1998, j'ai obtenu un emploi avec M. Léonard Speckin en qualité d'analyste de document, à temps complet.

Nous vous prions d'agréer l'expression de nos salutations distinguées. Robert D. Kullman, analyste légal de document

ANNEXE.

Fac-similé de la lettre du 12 mai 1982 prétendument écrite par sœur Lucie (d'après les documents publiés par le Vatican dans le livret « Le Message de Fatima » –édité en de nombreuses langues–) mais dont l'écriture est très différente de celle de la vraie sœur Lucie. Il suffit en effet par exemple de comparer avec une autre lettre rédigée seulement deux ans auparavant (13 avril 1980), authentique celle-là, et que nous avons reproduite en fin de chap. VI. Comme nous l'écrit une graphologue : « Si ce n'était si triste, ce serait à en rire. Ils ne se sont pas beaucoup fatigués pour essayer l'imitation !! »  En effet, tous les caractères sont formés différemment par rapport à l'écriture habituelle de la vraie sœur Lucie, et qui plus est, ils sont tous séparés les uns des autres, style d'écriture que n'emploie jamais la vraie sœur Lucie (sauf pour reproduire des citations de l'Écriture Sainte comme nous avons pu le constater dans une lettre datée du 12 avril 1970, mais elle reprend aussitôt après son écriture normale) ! Une analyse officielle, par un laboratoire compétent, est en cours afin de donner une conclusion définitive à cette autre tromperie.



Documents manuscrits de la vraie Sœur Lucie allant du 17 décembre 1927 au 13 juillet 1989, s'étalant donc sur 62 ans. L'écriture manuscrite authentique de sœur Lucie est très connue grâce à l'édition du livre « Documentos de Fatima » du Père Antonio-Maria Martins s.j. (1976) qui donna la reproduction en fac-similé de ses Mémoires et de nombreuses lettres manuscrites, le tout sur 500 pages (avec traduction en différentes langues en regard) ! L'authenticité de ces documents manuscrits ne saurait donc être contestée. Le dossier complet de l'analyse de l'expert est à ce jour disponible sur internet (en anglais) à l'adresse suivante : http://www.tldm.org/NEWS/LUCYS_writing.htm. Nous pouvons le fournir en photocopies aux lecteurs intéressés contre 30 F / 4,57 €.

Cela est évidemment impossible pour le faux texte du 3 ème Secret car le Vatican ne communiquera jamais le papier original ! Seul un fac-similé a été publié sur internet (site officiel du Vatican), et dans le livret publié par le Vatican pour le 26 juin 2000 : « Le Message de Fatima » (Libreria Editrice Vaticana – 00120 Città del Vaticano). Voir au chapitre II. S'il y avait une résistance catholique suffisamment unie, il serait possible de faire une action d'éclat et de protester à Rome afin d'obtenir le document original lui-même, aux fins d'analyse par des laboratoires indépendants (avec datation du papier, de l'encre, etc). Nous aurions ainsi une preuve absolue de l'imposture et les traîtres du Vatican pourraient être démasqués solennellement.

Une autre lettre de sœur Lucie, inédite, datée du 12 mai 1982, est reproduite dans le dossier officiel du Vatican, lettre qui évidemment déclare que le 3 ème Secret n'est qu'une « révélation symbolique ». Cette lettre est d'une écriture très différente de celle connue de l'authentique sœur Lucie (cf. ci-après). Une graphologue nous écrit qu'il est impossible que cette lettre émane de sœur Lucie. Les points de divergences entre son manuscrit des deux premiers secrets (et d'autres documents manuscrits authentiques de la vraie sœur Lucie) et cette nouvelle lettre sont trop nombreux pour en douter (photocopie des documents sur demande). « Si ce n'était si triste, ce serait à en rire. Ils ne se sont pas beaucoup fatigués pour essayer l'imitation !! » nous écrit-elle. De surcroît, dans cette lettre, on trouve des expressions bien étranges dans la bouche de la messagère de l'Immaculée, telles que « les droits de la personne humaine » et « le respect de la liberté ».


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