Nous livrons, à titre de document dans le dossier de l’affaire du ralliement du Père Sim (agent supporté par le ‘cardinal’ Gagnon), l’interview qu’a donné Mgr Fellay à John Vennari à ce sujet en juillet 2008. Cette information n’a pas été relayée en France par l’abbé Lorans ni l’abbé de Cacqueray-Celier, le clan du ralliement l’ayant jugée inopportune a préféré la censurer.
Ce naufrage des rédemptoristes transalpins est l’un des fruits pourris de la politique de “discussion” avec Rome initiée par Mgr Fellay, sur l’instance du clan du ralliement, en 2000. L’évêque Suisse paraît se démarquer du Père Sim, mais sans évoquer la responsabilité de sa propre politique dans cette apostasie des moines de Papa Stronsay.
Virgo-Maria
DOCUMENT - Traduction depuis l’anglais
http://www.cfnews.org/Fellay-SuplJurs.htm
Que le traducteur soit vivement remercié
Par John Vennari, le 22 juillet 2008
Le 18 Juillet, le Père Michael Mary, Supérieur des Rédemptoristes Transalpins (à présent dénommés Fils du Saint Rédempteur), a affirmé sa conviction que les supérieurs religieux d’ordres traditionnels “irréguliers”, tels que ceux qui sont associés avec la Fraternité St. Pie X, ne jouissent d’aucune juridiction de suppléance. Il a ensuite précisé, “Nous avons interrogé la Fraternité sur cette question, ainsi que les Dominicains traditionalistes en France. Ils ont tous les deux reconnu qu’il n’existe aucune ‘juridiction de suppléance’ pour des supérieurs religieux.”
Nombreux furent ceux qui furent choqués et troublés par cette déclaration. Pourquoi l’Archevêque, Mgr Marcel Lefebvre, un homme dont les connaissances étaient profondes en matière de théologie et de droit canon, aurait encouragé la fondation d’ordres religieux traditionnels si leurs supérieurs ne jouissaient même pas de la juridiction de suppléance minimum pour recevoir des vœux religieux, qu’ils soient simples ou perpétuels ?
Le 22 juillet, j’ai appelé au téléphone Son Excellence, Mgr Fellay, Supérieur Général de la Fraternité Sacerdotale St. Pie X, pour lui demander ses commentaires sur cette position du Père Michael Mary. Son Excellence m’a envoyé la déclaration suivante aux fins de publication :
“Cher M. Vennari,
Je vous remercie pour notre conversation téléphonique d’aujourd’hui.
Je puis vous assurer que nous n’avons jamais rencontré quelque problème que ce fut pour justifier notre propre juridiction, ou celle dont jouissent les diverses Congrégations religieuses de Tradition qui nous sont associées.
Je suis très surpris d’entendre le Père Sim (Père Michael Mary) prétendre que nous aurions reconnu ou que nous n’aurions aucune réponse devant ce que j’appelle son problème. Bien entendu, à partir du moment où l’on ne réalise même plus qu’il y ait une Crise dans l’Église, on peut tomber dans de tels problèmes.
La juridiction de suppléance est une expression générale qui explique que dans certains cas où le canal normal, “ordinaire” de l’autorité ne fonctionne plus selon sa fin, c’est l’Église qui vient en aide.
Le Code de Droit Canon mentionne explicitement cette juridiction de suppléance pour l’exercice de certains sacrements. Mais elle peut être aisément étendue à d’autres situations à chaque fois qu’un acte d’autorité est exercé en dehors du canal ordinaire de l’autorité, en raison de circonstances particulières, en particulier en raison de défaillance humaine. L’Église n’est pas une organisation tyrannique, ni positiviste, ni légaliste. Lorsqu’elle proclame que le Salut des âmes est la Loi suprême, Elle ne fait que rappeler à chacun que c’est là la véritable raison de l’existence des lois et de l’autorité au sein de l’Église.
L’Église catholique a un tel respect pour l’importance du Salut des âmes, que, connaissant les défaillances humaines, comme une bonne Mère qu’Elle est, elle fera tout ce qu’elle pourra pour surmonter l’obstacle de l’erreur et de la défaillance humaine. D’où la juridiction de suppléance, une juridiction décernée ad casum directement par l’institution de l’Église pour assurer avec encore plus de certitude le salut des âmes.
Ce même principe s’applique à l’évidence aux communautés religieuses.
Avec mes prières et ma bénédiction”
† Bernard Fellay