Lorsque le conclave est terminé, un cardinal annonce une « grande joie » au peuple: « Habemus papam! » (« Nous avons un nouveau pape! »). Depuis la mort de Pie XII, une question tourmente bien des consciences: Habemus papam? Notre Seigneur ne pouvait en aucune façon permettre l’apostasie générale sans avoir au préalable laissé tous les arguments pour la discerner et pour s’en tenir éloigné. De même, la « question du pape » devait être déjà réglée à l’avance, par la papauté elle-même, inspirée et régie par le Saint-Esprit.
La CLEF pour comprendre la crise actuelle de l’Église romaine, c’est l’INVALIDITÉ DES CONCLAVES. Les hommes arrivés au pouvoir depuis la mort de Pie XII avaient dévié de la foi avant les conclaves. Leur élévation au pontificat fut par conséquent invalide. Ce constat a pour fondements:
N’étant pas papes, ils pouvaient dévier dans la foi et entraîner les fidèles dans leurs erreurs, ce qui ne serait arrivé « en aucun temps » (Innocent III: lettre Apostolicae Sedis primatus, 12 novembre 1199) s’ils avaient été de véritables successeurs de Pierre. Le conciliabule de Vatican II - qui, en principe, aurait dû être un concile œcuménique infaillible - put se tromper et se trompa effectivement, parce qu’il lui manquait l’élément constitutif obligatoire: le pape (cf. St. Thomas: Somme théologique, supplément de la IIIe partie, q. 25, a. 1 et Vatican I: Pastor aeternus, prologue).
Celui qui a dévié de la foi n’est nullement papabile, conformément à la Sainte Écriture (Matthieu XVI, 15) et à la Tradition (Sts. Cyprien, Augustin, Thomas d’Aquin etc.). De plus, la clause de catholicité a été définie ex cathedra par un pontife romain (Paul IV, 1559), ce qui la rend « irréformable par elle-même, et non en vertu du consentement de l’Église » (Vatican 1: Pastor aeternus, ch. 4). De surcroît, le texte de Paul IV a été repris explicitement dans le Codex iuris canon ici de 1917. Et le règlement régissant les conclaves rédigé par Pie XII en 1945 stipule bien que l’élection doit être « faite selon le droit canon » pour être valide. En un mot: on ne devient pape que « sous condition que l’élection ait été légitime » (canon 109)!