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B. L'"ABOMINATION DE LA DESOLATION DANS LES LIEUX SAINTS"


    Pourquoi vouloir éloigner à tout prix les non-catholiques de la cléricature et, surtout, du souverain pontificat? C’est le pape Paul IV qui donne la réponse: « Devant la situation actuelle si grave et si dangereuse, il ne faut pas que l’on puisse reprocher au pontife romain de dévier dans la foi. Il est sur terre le Vicaire de Dieu et de Notre Seigneur Jésus-Christ; il a la plénitude de l’autorité sur les nations et les royaumes; il est le juge universel et n’a à être jugé par personne ici-bas. D’ailleurs, plus le danger est grand, plus la vigilance doit être entière et attentive, pour que les faux prophètes [...] ne puissent [...] entraîner avec eux à la perdition et à la ruine de la damnation les peuples innombrables confiés à leur soin », ce qui serait « «l’abomination de la désolation dans le lieu saint» annoncée par le prophète Daniel » (Cum ex apostolatus, § 1).

    « On peut entendre par «abomination de la désolation », explique saint Jérôme, « le dogme pervers. Lorsque nous l’aurons vu établi dans le lieu saint, c’est-à-dire dans l’Église, et se présenter comme Dieu, nous n’aurons qu’à fuir de la ville vers les montagnes », c’est-à-dire quitter cette pseudo-Église hérétique (Saint Jérôme, in: leçon de matines du bréviaire romain, 24e dimanche après la Pentecôte). Et comment le dogme pourra-t-il être perverti à grande échelle au point de contaminer l’Église (presque) toute entière? Évidemment par un hérétique élu (faux) pape, en violation des lois divine et ecclésiastique. Selon Paul IV, l’installation d’un non-catholique sur la chaire de Pierre constitue « l’abomination de la désolation », annoncée par le prophète Daniel et aussi par Notre Seigneur lui-même (Matthieu XXIV, 15). Cette interprétation des Saintes Écritures faite par Paul IV concorde avec l’enseignement du Père et docteur de l’Église saint. Bernard. Saint. Bernard, en parlant du faux pape marrane « Anaclet II », se lamenta amèrement: « L’abomination est dans le lieu saint » (Saint Bernard: Lettre 124 à Hildebert, l’archevêque de Tours).

    Comment reconnaître un faux pape? L’histoire ecclésiastique nous apprend qu’il y eut neuf faux papes tombés dans l’hérésie, tandis qu’il n’existe strictement aucun pape ayant dévié de la foi. Les saints docteurs, les papes et les conciles certifient à l’unanimité qu’un pape ne déviera jamais de la foi. D’où une règle de discernement très simple et pratique: un homme qui professe des erreurs dans la foi est à coup sûr un imposteur. Si un tel faux prophète réussit à se faire élire (invalidement) par un conclave, il devient une idole abominable. Qu’il se fasse adorer par les dupes et voilà réalisée « l’abomination de la désolation dans le lieu saint ». Malheureusement pour nous, ce scénario cauchemardesque est devenu réalité après la mort de Pie XII: « Là où fut institué le siège du bienheureux Pierre et la chaire de la Vérité [...], là ils ont posé le trône de l’abomination de leur impiété » (Léon XIII: Exorcisme contre Satan et les anges apostats, 1884).

    Que ces usurpateurs, une fois élus (invalidement), diffusent leurs hérésies du haut de la chaire de Pierre et voilà que naît « l’Église hérétique » prédite par St. Césaire d’Arles pour la fin des temps! Cette « Église hérétique », dit St. Césaire, éclipsera la véritable Église.

    Comment distinguer la véritable Église de l’Église hérétique? Afin de ne pas confondre la véritable Église avec sa (ses) contrefaçon(s), il faut méditer attentivement le Catéchisme romain. Voici ce que dit le catéchisme de Trente, qui est le catéchisme officiel de l’Église romaine, qui ne saurait ni se tromper, ni nous tromper: « Le Saint-Esprit qui préside à l’Église ne la gouverne que par le ministère des apôtres. Car c’est à eux que cet Esprit Saint a été premièrement donné; et il est demeuré toujours depuis dans l’Église par un effet de la charité infinie de Dieu pour elle. De sorte que de même qu’il est impossible que cette Église, qui est gouvernée par le Saint-Esprit, puisse errer, ni dans la foi, ni dans la règle des mœurs, il est nécessaire aussi que toutes les autres sociétés qui USURPENT le nom d’Église, étant conduites par l’esprit du démon, soient dans de très pernicieuses erreurs, soit pour la doctrine, soit pour les mœurs » (Catéchisme romain, rubrique « explication du symbole des apôtres », à la section « Credo in... sanctam Ecclesiam catholicam »).

    Selon le catéchisme de Trente, la véritable Église est gouvernée par le Saint-Esprit, tandis que les sectes sont inspirées par le démon. Appliquons maintenant les règles du « discernement des esprits ». Il a été montré, au chapitre 13, que les dirigeants conciliaires ont supprimé tous les exorcismes et prières contre les forces infernales. Question de discernement des esprits: est-ce l’Esprit Saint ou l’esprit des ténèbres qui a inspiré de telles réformes? Ratzinger a interdit à quiconque de réciter les exorcismes de Léon XIII. Quel esprit anime donc l’Église conciliaire? Les francs-maçons lucifé­riens rendent un culte à Satan, en l’appelant « Dieu de l’univers ». Or la nouvelle messe, fabriquée par un franc-maçon (Bugnini), comporte justement une prière adressée au « Dieu de l’univers »! Question de bon sens: l’Église conciliaire est-elle l’Église de Dieu ou la « synagogue de Satan » (Apocalypse fi, 9)?

    Poursuivons notre enquête basée sur le Catéchisme romain. Selon ce catéchisme, les sectes autres que l’Église catholique tombent dans des erreurs concernant la foi ou les mœurs. Vu que les conciliaires enseignent d’innombrables erreurs, cela indique infailliblement qu’ils ne font certainement pas partie de l’Église catholique! L’Église conciliaire est l’une de ces sectes qui « USURPENT le nom d’Église » (Catéchisme romain). Les chefs de cette secte sont des USURPATEURS.

    Quitte à donner dans le truisme, nous soulignons néanmoins une vérité simple: UN APOSTAT NE PEUT PAS ÊTRE PAPE! Durant les trois premiers siècles, on compte onze millions de martyrs des catacombes, dont deux millions et demi à Rome (chiffre calculé par l’abbé J. Gaume: Histoire des catacombes de Rome, Paris 1848, p. 590 - 591). Ils ont préféré mourir plutôt que de sacrifier aux idoles. Les « laps; » (ceux qui avaient « chuté ») étaient considérés comme apostats et, s’ils étaient clercs, on les considérait comme déchus de leur charge et réduits à l’état laïc. Or W ojtyla a sacrifié aux idoles volontairement, sans même y être contraint par la peur de la torture ou de la mort. C’est pourquoi il ne peut être pape. Onze millions de martyrs en témoignent par leur sang!

    Une vie d’homme ne suffirait pas à recenser les innombrables blasphèmes et hérésies proférés par la secte conciliaire, que ce soit par le (pseudo)curé de campagne, par le (soi-disant) évêque du lieu, ou par l’hérésiarque suprême à Rome, qui, grâce à son expérience acquise en tant qu’ancien ACTEUR DE THÉÂTRE, joue parfaitement son rôle de « loup DÉGUISÉ en brebis » (Matthieu Vfi, 15)!

    En bref: ANATHEMA SIT ! Wojtyla est anathème, tout comme les nestoriens. Les nestoriens ont été anathématisés pour avoir nié que Marie soit la mère de Dieu. Or d’après Wojtyla, on peut nier que Marie soit la mère de Dieu tout en gardant la foi. D’après lui, ceux « qui ont contesté les formules dogmatiques d’Éphèse et de Chalcédoine » sont néanmoins des « témoins de la foi chrétienne » (encyclique Ut unum sint, 25 mai 1995, § 62). Wojtyla a la même croyance que les nestoriens: « Nous avons la même foi venue des apôtres » (ibidem).

    En 431, quand Nestorius, évêque de Constantinople, soutint en chaire que Marie n’était pas la mère de Dieu, un laïc très courageux se leva en plein sermon et prononça un seul mot: « Anathème! » (Dom Guéranger: L’année liturgique, 9 février).

    Que Wojtyla soit anathème, c’est-à-dire retranché de la communion de l’Église catholique, est fort aisé à démontrer. Il ac­corde aux nestoriens le titre de « témoins de la foi chrétienne » et refuse de réitérer la condamnation des erreurs de Nestorius. Or que se passe-t-il avec tous ceux qui ne veulent point condamner Nestorius? C’est le Ve concile œcuménique qui va fournir la réponse à cette question cruciale. Le Ve concile œcuménique (Constantinople II, 8e session, 2 juin 553, canon II) statue ceci: « Si quelqu’un n’anathématise pas Arius, Eunome, Macédonius, Apollinaire, Nestorius, Eutychès et Origène ainsi que leurs écrits impies, et tous les autres hérétiques condamnés et anathématisés par la Sainte Église catholique et apostolique et les quatre saints conciles susdits, ainsi que tous ceux qui ont tenu ou tiennent des opinions semblables à celles des hérétiques susdits et qui ont persisté jusqu’à la mort dans leur propre impiété, qu’un tel homme soit anathème ». Et au canon 14, le même concile statue: « Au cas où quelqu’un entreprendrait de transmettre, d’enseigner ou d’écrire ce qui est en opposition aux déclarations que nous avons formulées, s’ils est évêque ou inscrit dans le clergé, puisqu’il agirait de manière incompatible avec l’état sacerdotal et ecclésiastique, il sera privé de l’épiscopat ou de la cléricature » .

    D’après le droit canonique (canon 2257), le mot « anathème » est synonyme d'« excommunication solennelle ». Wojtyla refuse d’anathématiser Nestorius et les nestoriens; donc il est anathème lui-même, donc il est excommunié, donc il est hors de l’Église, donc il est privé de l’épiscopat (sans parler du souverain pontificat, qu’il n’a jamais possédé depuis le début).

    Et nous faisons grâce à nos lecteurs d’une liste exhaustive des dizaines d’anathèmes encourus par les chefs de la secte conciliaire pour hérésies, crimes et sacrilèges divers. Il n’y a qu’à chercher dans les recueils de textes des pontifes romains et des conciles catholiques (voir notre bibliographie en fin de volume). L’anathème le plus adéquat est sans doute celui intitulé « Contra falsam synodum » (« contre le conciliabule »!), que l’on trouve dans le recueil juridique de St. Yves de Chartres (Decreti, quatrième partie, ch. 198): « Nous gardons inviolablement toutes les traditions ecclé­siastiques, soit écrites, soit non écrites. C’est pourquoi, si quelqu’un viole toute la Tradition ecclésiastique soit écrite, soit non écrite, qu’il soit anathème ». Cet anathème-là, de par sa portée générale, récapitule le mieux le « faux synode » de Vatican II et toutes les ré­formes postconciliaires. Roncalli, Montini, Luciani et surtout Wojtyla ont, en effet, établi un RECORD HISTORIQUE, en cumulant une quantité encore jamais vue dans l’histoire de l’Église d’énormités, de blasphèmes, de trahisons, d’attentats et d’injures contre la Sainte Église.

Phénomène étonnant!

    Qu’ils rencontrent une opposition aussi molle de la part des catholiques est un autre phénomène stupéfiant. Le nerf de guerre des méchants, c’est la mollesse des bons, comme disait le regretté pape saint Pie X[1]!


[1] « De nos jours plus que jamais, la force principale des mauvais, c’est la lâcheté et la faiblesse des bons, et tout le nerf de guerre de Satan réside dans la mollesse des chrétiens. Oh! S’il m’était permis, comme le faisait en esprit le prophète Zacharie, de demander au divin Rédempteur: «Que sont ces plaies au milieu de vos mains?», la réponse ne serait pas douteuse: «Elles m’ont été infligées dans la maison de ceux qui m’aimaient, par mes amis qui n’ont rien fait pour me défendre et qui, en toute rencontre, se sont rendus complices de mes adversaires» » (SI. Pie X: Béatification de Jeanne d’Arc, 13 décembre 1908).

« À l’heure où sévit contre la religion une guerre si cruelle, il n’est pas permis de croupir dans une honteuse apathie, de rester neutres, de ruiner les droits divins et humains par de louches compromissions; il faut que chacun grave en son âme cette parole si nette et si expressive du Christ: «Qui n’est pas avec moi est contre moi» (Matthieu XII, 30) » (SI. Pie X: encyclique E Communium rerum, 21 Avril 1909).


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