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Cinquième preuve (le vrai troisième Secret contenait des paroles de la sainte Vierge et non une vision symbolique)


La première phrase du 3 ème Secret : « Au Portugal se conservera toujours le dogme de la Foi, etc. » vient à la suite (sans même d'alinéa dans le manuscrit original portugais !) du 2 ème Secret et entre les deux, Sœur Lucie n'a jamais intercalé une nouvelle vision ni laissé entendre qu'un « interlude », une rupture ou un changement de style, existait entre les deux. Au contraire, c'est toujours la Vierge qui parle pour la première phrase du 3 ème Secret, et elle ajoute pour la suite de ce qu'Elle leur dit [symbolisé par le "Etc" , donc la phrase n'est pas achevée] : « Ceci, ne le dites à personne. A François, oui, vous pouvez le dire. » (4 ème Mémoire de Sœur Lucie). Cette petite phrase apparemment sans importance est pourtant aujourd'hui capable de nous prouver qu'il s'agit bien de paroles de la sainte Vierge et non d'une vision !…

Il convient en effet de faire ici une déduction capitale : François, au cours de toutes les apparitions de Fatima (aussi bien celles de l'Ange que celles de Notre-Dame) a toujours tout VU (y compris la vision de l'enfer) mais n'a jamais rien entendu des PAROLES célestes . Cela est parfaitement expliqué par Sœur Lucie elle-même au début de son 4 ème Mémoire de 1941, lorsqu'elle dresse le portrait de François . Or, Notre-Dame dit, en parlant de la 3 ème partie du Secret : "A François, oui, vous pouvez le dire" . Nous avons ainsi la preuve formelle que la 3 ème partie du Secret ne peut pas contenir une vision mais bien uniquement un ensemble de paroles de Notre-Dame ! Car si le 3 ème Secret pouvait être dit à François , c'est qu'il ne contenait pas de vision… Lui qui voyait toutes les apparitions et visions mais n'entendait rien, il n'y aurait pas eu besoin de lui répéter le contenu du 3 ème Secret si celui-ci n'était qu'une vision ! Argument décisif  qui, à lui seul, convainc de mensonge le Vatican qui nous présente une vision symbolique comme texte officiel du 3 ème Secret !

Ce point important est encore confirmé par le chanoine Barthas : « Dans les documents du procès canonique, il est question du secret pour la première fois dans l'interrogatoire de Lucie, lors de l'enquête de 1924. En racontant l'apparition du 13 juillet, elle déclara : “Ensuite la Dame nous confia quelques petites paroles ( palavrinhas ) en nous recommandant de ne les dire à personne, seulement à François.”  » Ici donc, nulle possibilité de se tromper puisque le chanoine Barthas rapporte dans son ouvrage le terme portugais précis utilisé par Sœur Lucie lors de cet interrogatoire officiel de 1924 : PALAVRINHAS , c'est à dire PAROLES.

Le chanoine Barthas qui, lors de ses entretiens avec sœur Lucie les 17 et 18 octobre 1946, eut l'occasion de l'interroger sur le troisième Secret, confirme encore cette version : « Le texte des PAROLES de Notre-Dame a été écrit par sœur Lucie et enfermé dans une enveloppe scellée… »

Même terme également utilisé par le Vatican lui-même dans son communiqué de presse qu'il diffusa le 8 février 1960 par l'intermédiaire de l'agence portugaise ANI , pour annoncer que le secret ne serait pas publié. La troisième raison avancée pour justifier la non divulgation est ainsi formulée : « Bien que l'Église reconnaisse les apparitions de Fatima, elle ne désire pas prendre la responsabilité de garantir la véracité des PAROLES que les trois pastoureaux dirent que la Vierge leur avait adressées. » Version officielle encore confirmée par le Cardinal Ottaviani qui, après avoir lu le texte du 3 ème Secret, déclara : « Elle a écrit sur une feuille ce que la Vierge lui dicta pour le dire au Saint-Père. » Aucune trace donc d'une quelconque vision.

Signalons aussi le témoignage du Père Schweigl que nous relaterons plus en détail au début du chapitre V. Après l'enquête faite auprès de sœur Lucie sur la demande de Pie XII, il déclara à son retour à l'un de ses proches : « Le Secret a deux parties : l'une concerne le Pape. L'autre, logiquement –bien que je ne doive rien dire– devrait être la continuation des paroles : Au Portugal se conservera toujours le dogme de la Foi. »

Ajoutons encore cet élément :

« En 1946, plusieurs historiens de Fatima ont pu faire préciser à Sœur Lucie certains points importants que voici : (…)

– En écrivant le Secret, avez-vous cité littéralement les paroles de la Sainte-Vierge ? — « Oui, lorsque j'écris, je tâche de citer littéralement. J'ai donc voulu écrire le secret mot à mot.  »

– Etes-vous sûre d'avoir tout retenu ? — « Je pense ! et j'ai écrit les PAROLES dans l'ordre même où elles furent prononcées ! »

D'ailleurs, comme nous l'avons déjà fait remarquer, la sainte Vierge PARLE pour la première phrase qui commence le 3 ème Secret. Cette phrase a été laissée inachevée dans le manuscrit du IV ème Mémoire de sœur Lucie [etc] . C'est donc que la sainte Vierge continue à parler pour la suite, ne serait-ce que pour terminer cette première phrase, et faire la transition avec une éventuelle vision, comme on le voit d'ailleurs entre le 1 er Secret (vision de l'enfer) et le 2 ème Secret. Or, dans la version du Vatican, il n'en est rien.

Mais la tromperie va plus loin car les autorités Vaticanes veulent s'appuyer, pour accréditer leur fausse vision, sur l'affirmation d'une prétendue Sœur Lucie à qui ils font dire pour l'occasion le contraire de ce qu'elle a toujours affirmé : désormais, il n'est en effet plus question de PAROLES mais seulement d'une VISION. Interrogée le 27 avril 2000 au sujet du 3 ème Secret, par Mgr Bertone, voici en effet ce qu'elle déclare :  «   J'ai écrit ce que j'ai VU, l'interprétation ne me regarde pas, elle regarde le Pape ». Une très probable fausse lettre du 12 mai 1982 déclare encore que « la troisième partie du Secret est une révélation symbolique ». (cf. chap. IX)

Cette affirmation est bien-sûr et de nouveau en contradiction formelle avec ce qu'avait affirmé précédemment la vraie Sœur Lucie et avec les faits eux-mêmes comme rappelés ci-dessus. Jamais sœur Lucie auparavant n'a demandé au Pape où à l'Église d'interpréter le Message des deux premiers secrets ! Elle n'a jamais demandé au Pape auparavant d'interpréter sa vision de l'enfer, d'interpréter sa vision de Tuy (demande de la consécration de la Russie et dévotion réparatrice) et les différents messages qu'elle a reçus par ailleurs. Leur contenu était clair et n'avait nullement besoin d'interprétation ! Tout le message de Fatima est ainsi. Et les seules consignes que sœur Lucie avait données pour la publication du 3 ème Secret, qu'elle avait remis à son évêque aux fins de publication, et non au Pape pour qu'il l'interprète, sont les suivantes : « Quand Mgr l'Évêque se refuse à l'ouvrir, Lucie lui fait promettre qu'il serait ouvert définitivement et lu au monde à sa mort ou en 1960 selon ce qui se produirait d'abord. Lucie dit qu'on pouvait le révéler immédiatement si l'évêque le commandait. »

Si ce 3 ème Secret devait être lu au monde, sans même passer par le Pape, c'est qu'il n'avait pas besoin d'une interprétation préalable de celui-ci ! Tout esprit honnête est bien obligé de reconnaître cette évidence, et que faire appel maintenant à une interprétation du Pape ou de l'Église pour le 3 ème Secret, montrée comme presque nécessaire pour arriver à le comprendre, est incohérent et contraire au style déjà connu de tout le reste du message de Fatima.

* * *

Ainsi, pour conclure ce chapitre, le texte divulgué le 26 juin 2000 comme étant le prétendu « 3 ème Secret » ne résiste à aucun examen comparatif. Ni avec les écrits et propos plus anciens de Sœur Lucie, ni avec les confidences des personnalités religieuses qui avaient eu accès au Secret, ni avec les hypothèses convergentes des experts depuis quarante ans , ni avec la simple logique. Ce texte ne peut donc qu'être un FAUX comme la suite de notre étude le démontrera encore.


On peut maintenant d'ailleurs mieux comprendre pourquoi François fut privé de la grâce d'entendre la sainte Vierge. La raison restait jusqu'à ce jour mystérieuse. Or, ce « handicap » sert aujourd'hui à dévoiler une énorme imposture !

« Fatima, Merveille du XX ème siècle », Chanoine C. Barthas, 1952, p. 81.

Ch. Barthas, « Fatima, merveille du XXème siècle », Fatima-éditions 1952, p. 83.

Cf. La Documentation Catholique 1960, page 752. Ce texte est également reproduit p. 42-43 du livret du Père Alonso : « La vérité sur le Secret de Fatima », Téqui, 1979.

« La vérité sur le Secret de Fatima » par le R.P. Alonso, Téqui, 1979, p. 51.

Lettre au Frère Michel de la sainte Trinité, 30 novembre 1984, citée p. 476 du tome 3.

« Le prodige inouïe de Fatima » par le Père J.-C. Castelbranco, Téqui 1958, p. 76.

Nous analyserons dans le chapitre VIII “Vraie ou fausse Lucie ?” ce qu'il faut penser des nouvelles déclarations de celle qu'on nous présente comme “Sœur Lucie”.

« La vérité sur le Secret de Fatima », par le R.P. Joaquin Maria Alonso. Téqui 1979, p. 34.

Le Vatican s'est bien gardé, dans ses commentaires et analyses faits par les cardinaux Sodano et Ratzinger, de faire référence à ces experts pourtant officiels et compétents ! De même, il faut constater l'absence de tout résumé de l'histoire du Secret, ce qui est pourtant contraire à l'habitude des services du Vatican généralement prolixes en matière de rappels historiques et autres pilpoul justificateurs. Or, là, à aucun moment les circonstances dans lesquelles le Secret fut rédigé par Lucie ne sont rappelées. Il est vrai que ce rappel révélerait à lui seul la manipulation d'aujourd'hui.


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