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Chapitre V. Que contient donc le vrai 3 ème Secret de Fatima ?


Plusieurs livres ont déjà répondu avec pertinence à cette question, notamment celui du Frère Michel de la sainte Trinité : « Toute la vérité sur Fatima, le troisième Secret » et « Fatima, joie intime, événement mondial » du Frère François de Marie des Anges, qui résume le contenu des quatre tomes du Frère Michel. Nous ne reprendrons donc pas ici toute l'argumentation très sérieuse, détaillée et prise aux meilleures sources de ces remarquables ouvrages. Nos lecteurs peuvent s'y reporter. Nous souhaitons seulement, dans ce présent chapitre, établir clairement et en peu de pages ce que contient avec certitude le VRAI texte du troisième Secret. Pour cela, nous nous baserons sur quelques déclarations authentiques et certaines, officielles, et sur des analyses sérieuses indiscutables, en partant par ailleurs du fait clairement établi (cf. chapitre III “5 ème preuve” et chap. IV) que le 3 ème Secret est constitué de PAROLES de Notre-Dame et non d'une vision symbolique.

En préambule, rappelons que « le troisième Secret est sûrement une prophétie de châtiment. Il vient aussitôt après les derniers mots si terribles du deuxième Secret : “Les bons seront martyrisés, le Saint-Père aura beaucoup à souffrir, plusieurs nations seront anéanties.” Et les événements qu'il annonce apparaissent encore comme les conséquences redoutables du refus d'accomplir les demandes de Notre-Dame. Nous savons enfin qu'il se réalise durant la période intermédiaire qui a commencé en 1960 et qui durera jusqu'au terme des châtiments par le triomphe du Cœur Immaculé de Marie. Tous les experts, en effet, sont d'accord sur ce point. Dans son quatrième Mémoire, en dévoilant discrètement la première phrase du troisième Secret [« Au Portugal se conservera toujours le dogme de la foi, etc. » ] , sœur Lucie ne l'a pas située à sa place logique. Elle l'a ajoutée tout à la fin du Secret, alors que sa place réelle est évidemment entre la seconde partie et la conclusion générale [“A la fin, Mon Cœur Immaculé triomphera…”] . »

Poursuivons avec d'autres éléments particulièrement fiables.

Premier élément. À Rome, le Père Schweigl, jésuite autrichien (1894-1964), professeur à l'Université grégorienne et au Russicum, ayant décidé de se rendre au Portugal pour mener une enquête minutieuse sur Fatima, fut chargé par Pie XII d'une mission secrète auprès de sœur Lucie. Le 2 septembre 1952, il interrogea sœur Lucie au Carmel de Coïmbre. Si le Saint-Office n'autorisa pas la publication de cet interrogatoire, à son retour au Russicum le Père Schweigl confia à l'un de ses proches qui le questionnait sur le Secret :

«  “Je ne peux rien révéler de ce que j'ai appris à Fatima à propos du troisième Secret, mais je peux dire qu'il a deux parties : l'une concerne le Pape. L'autre, logiquement –bien que je ne doive rien dire– devrait être la continuation des paroles : Au Portugal se conservera toujours le dogme de la Foi.” […] Au sujet de la partie qui concerne le Pape, j'avais demandé [continue notre témoin] : “Le Pape actuel ou bien le prochain ?” À cette question, le Père Schweigl n'a rien répondu. »

Deuxième élément. Le cardinal Ottaviani rencontra sœur Lucie en mai 1955 et l'interrogea sur le troisième Secret. Quelques années plus tard, en 1960 avec Jean XXIII, il fut l'un des rares à lire ce fameux Secret. Ses déclarations sont donc de première importance :

« Le monde a prêté attention au message de Lucie. Ce message qui en plus des parties privées, familières, en plus de la partie qui se référait à tout le monde, contenait la troisième partie des choses qu'avaient confiées la Très sainte Vierge. Et celles-ci Elle les avait confiées, non pour elle, non pour le monde, du moins immédiatement, mais pour le Vicaire de Jésus-Christ (…). Ce que la Vierge lui révéla pour le dire au saint-Père (…) (L'évêque) voulut respecter le secret, par révérence aussi au Saint-Père. Il est important, oh oui, le secret. Il l'est pour le Saint-Père à qui il était destiné. Il en était le destinataire. Et si le destinataire ne se décide pas à dire : c'est le moment de le faire connaître au monde, nous devons laisser à sa sagesse qu'il reste secret. »

Il confirmera cela en privé à l'Abbé Richard : « Le cardinal Ottaviani m'a dit à moi-même, raconte l'Abbé Richard, que ce Secret est très important, mais qu'il est pour le Souverain Pontife. »

Avant de poursuivre, il faut d'abord mettre d'accord les paroles du cardinal Ottaviani avec les faits déjà bien acquis. Ces faits sont les suivants : le texte physique du 3 ème Secret, c'est-à-dire la feuille et l'enveloppe, n'était pas destiné en premier au Saint-Père et sœur Lucie n'a jamais demandé de le lui transmettre. Comme nous le redirons au chapitre VIII, le destinataire immédiat du Secret fut en effet d'abord Mgr Da Silva, évêque de Leira. Il en est resté le dépositaire jusqu'en 1957, quelques mois avant sa mort . Le cardinal Ottaviani, dans son discours du 11 février 1967, à l'Antonianum, l'affirmera clairement : « Bien que Lucie ait dit qu'il le pouvait, il ne voulut pas le lire. » Il précise aussi dans une autre déclaration : « [L'évêque] le remit fidèlement à la Congrégation pour la Doctrine de la Foi, qui le lui avait demandé pour éviter que quelque chose de si délicat, qui n'était pas destiné au public ne tombât pour quelque raison fortuite en des mains étrangères. » De plus, il fut prévu, dès 1945, que s'il [Mgr Da Silva] venait à mourir, le précieux document reviendrait au cardinal Cerejeira, patriarche de Lisbonne. C'était écrit sur l'enveloppe. Ce fait doit être souligné, car il prouve que le 3 ème Secret, contrairement à tout ce que l'on affirmera par la suite, n'est ni exclusivement, ni même explicitement adressé au Saint-Père. Il est seulement confié à l'Église aux fins de publication, à la date prévue. C'est sur la demande du Saint-Office qui craignait sa publication par l'évêque en 1960 que le Secret s'est retrouvé sous bonne garde à Rome, donc près du Saint-Père.

Si, donc, le cardinal Ottaviani déclare publiquement qu' «  Il est important, oh oui, le secret. Il l'est pour le Saint-Père à qui il était destiné. Il en était le destinataire  », il voulait dire par là que le texte du 3 ème Secret se rapportait à toute l'Église et plus précisément à la personne même du Pape. Il est souverainement important pour le Pape : vraisemblablement parce qu'il y est question de lui, parce qu'il le concerne. Il n'est pas possible de faire une autre interprétation. Le Frère Michel de la sainte Trinité écrit à ce sujet : « Destiné explicitement et exclusivement au Pape ? Certainement pas ! Mais concernant directement le Pape ? Sans aucun doute. » C'est pourquoi d'ailleurs, après lecture du texte, Jean XXIII déclara qu'il ne concernait pas son Pontificat.

Que le vrai 3 ème Secret concerne donc aussi le Pape, la Papauté, de manière explicite, nous en avons plusieurs indices dans les écrits et les propos de sœur Lucie. Par exemple, le 22 octobre 1940, Lucie révéla que Notre-Seigneur recevrait favorablement une consécration du monde mais qu'elle ne remplacerait pas la consécration de la Russie : « Prie pour le Saint-Père, sacrifie-toi pour que son cœur ne succombe pas sous l'amertume qui l'oppresse. La tribulation continuera et augmentera. Je punirai les nations de leurs crimes par la guerre, par la famine et par la persécution contre mon Église qui pèsera [dans le futur donc] spécialement sur mon Vicaire sur la terre. Sa Sainteté obtiendra que ces jours de tribulation soient abrégés s'il obéit à mes désirs en faisant l'acte de consécration au Cœur Immaculé de Marie du monde entier avec une mention spéciale de la Russie. »

Puis, le 2 mars 1945, après les grands tourments de la seconde guerre mondiale donc, lorsqu'elle écrit au Père Aparicio, son ancien confesseur, alors missionnaire au Brésil : « Là-bas, prie-t-on pour le saint-Père ? Il est nécessaire de ne pas cesser de prier pour Sa Sainteté. De grands jours d'affliction et de tourmente l'attendent encore. »

Nous avons là la preuve que les souffrances du Saint-Père auxquelles fait allusion le Secret ne sauraient être identifiées –comme le pensent beaucoup de commentateurs–, avec les épreuves de Pie XII durant la seconde Guerre mondiale. Non, en 1945, sœur Lucie nous laisse entendre que les grandes tribulations de la papauté sont encore à venir.

Signalons d'ailleurs que jusqu'à sa mort, le 12 décembre 1981, le Père Alonso pensa que l'annonce insistante selon laquelle « le Saint-Père aura beaucoup à souffrir » n'était pas encore réalisée. Le Père Alonso voulait surtout indiquer par là qu'il ne s'agissait pas de Pie XII comme certains ont voulu le faire croire.

Rappelons aussi les célèbres visions de Jacinthe sur le Saint-Père : « Je ne sais comment cela s'est passé, mais moi j'ai vu le saint-Père, dans une grande maison, à genoux devant une table, la tête dans les mains et pleurant. Au dehors, il y avait beaucoup de monde. Les uns lançaient des pierres, d'autres l'insultaient et lui disaient de vilaines paroles. Pauvre saint-Père ! Il nous faut beaucoup prier pour lui. »

« Il y a dans cette vision, la description d'une violente contestation contre le Saint-Père et les mots employés font penser à une rébellion provenant de l'intérieur de l'Église, de la part d'un troupeau, mû par l'orgueil et la haine, en état de violente rupture par rapport à l'autorité suprême de l'Église : cela fait immédiatement penser au progressisme et au modernisme qui se sont habillement emparés des commandes de l'Église à l'occasion du Concile Vatican II et qui n'ont eu de cesse, depuis, d'amoindrir toujours plus l'autorité suprême du Pontife Romain, pour finir, un jour, par la supprimer. Cela nous renvoie aussi à certaines formules du Père Alonso sur le troisième Secret, quand il écrivait par exemple : “Le contenu du Secret doit se référer à des prophéties terribles au sujet de l'état intérieur de l'Église“, doit parler “de luttes intestines au sein de l'Église même“. »

« À une autre occasion, écrit Lucie, nous nous rendîmes à notre “Lapa” du Cabeço. Arrivés là, nous nous prosternâmes à terre pour réciter les prières de l'Ange. Après un certain temps, Jacinthe se redressa et m'appela : “Ne vois-tu pas tant de routes, tant de chemins et de champs pleins de gens qui meurent de faim et n'ont rien à manger ? Et le Saint-Père dans une église, priant devant le Cœur-Immaculé de Marie ? Et tant de monde qui prie avec lui ?”

« Quelques jours après, Jacinthe me demanda : “Est-ce que je peux dire que j'ai vu le Saint-Père et tout ce monde ?” “Non ! Ne vois-tu pas que cela fait partie du Secret ? Et qu'ainsi bientôt tout se découvrirait ?” “C'est bien, alors, je ne dirai rien !”  »

Or, de tous les papes qui se sont succédé jusqu'à Jean XXIII, on ne voit pas à qui appliquer cette vision.

« Certains interprètes ont cru pouvoir l'appliquer au pape Pie XII. Mais il est plus probable que cette vision prophétique concerne encore l'avenir. Peut-être s'agit-il du Pape qui décidera enfin d'accomplir les demandes de Notre-Dame, en commençant par faire connaître au monde son ultime Secret ? Si sœur Lucie a éprouvé une véritable agonie avant de pouvoir l'écrire, on imagine les terribles souffrances du Pape qui aura à le divulguer. Il est sûr aussi que, lorsque le Souverain Pontife, renonçant aux compromis, aux silences et aux concessions que dicte une prudence trop humaine, décidera d'agir en tout avec vigueur, conformément à son devoir de Vicaire du Christ, –c'est-à-dire d'abord en défenseur intrépide du dépôt de la foi, n'hésitant plus à dénoncer nommément les hérétiques qui empoisonnent son troupeau–, il provoquera la fureur de ses ennemis ; il devra essuyer aussi les affronts et supporter la haine de ses propres enfants dévoyés, engagés depuis longtemps au service de l'Adversaire. On l'insultera, on lui jettera des pierres, on le maudira. Oui, alors plus que jamais, “le Saint-Père aura beaucoup à souffrir” . » (…)

« Quant au Saint-Père “priant devant le Cœur Immaculé de Marie”, on peut penser qu'il s'agit du Pape mentionné par la conclusion du Secret : “À la fin… le Saint-Père me consacrera la Russie.” La Vierge a peut-être fait voir à sa petite confidente dans quelle situation tragique aurait lieu finalement la consécration de la Russie réclamée par le Ciel avec tant d'insistance depuis 1929 ? “Ils le feront, mais ce sera tard” , dira Notre-Seigneur à sœur Lucie.

« Quoi qu'il en soit de ces deux visions de Jacinthe, que seule la révélation du troisième Secret et la réalisation des événements éclaireront parfaitement, la leçon que Lucie a voulu que nous tirions de ces récits est simple, et plus actuelle, plus urgente que jamais : il faut prier, beaucoup prier et offrir des sacrifices pour le Pape. Si la voyante n'a pas pu, dans ses Mémoires, nous dévoiler les raisons de son insistance –sans doute en dépendance directe des révélations du troisième Secret– , du moins a-t-elle voulu nous proposer l'exemple émouvant de sa petite cousine. Avec le souci des pécheurs qu'il faut sauver de l'enfer, la pensée du Saint-Père était sa préoccupation la plus habituelle. À coup sûr, parce qu'elle connaissait des événements que nous ignorons, parce qu'elle savait quels périls, quelles tentations et finalement quelles terribles persécutions le Saint-Père aurait à affronter et à souffrir avant le triomphe du Cœur Immaculé de Marie.  »

Le Père J.-C. Castelbranco écrivait à ce sujet : « On sent qu'en parlant du Saint-Père, les enfants font encore des réticences ! Ce point est probablement un de ceux qui appartiennent encore à la 3 ème partie du Secret qui reste à dévoiler. Mais l'insistance des 3 enfants à prier pour le Saint-Père est significative... » Il ne pouvait mieux dire. D'ailleurs, nous savons que ce fut à la suite du 13 juillet et de la révélation du grand Secret qu'ils commencèrent à offrir leurs sacrifices et leurs prières pour le Saint-Père. Il poursuit : « Aussi, la prière pour le Saint-Père est-elle devenue de tradition dans le sanctuaire de Fatima. De là, cette dévotion si catholique s'est répandue dans tout le pays, au point que le 13 mai 1942, Monseigneur l'Évêque de Leira a pu se féliciter de ce que “Fatima a créé au Portugal la dévotion au Pape”. »

Et de fait, « La lecture attentive des deux premières parties du Secret nous apprend que le rôle du Souverain Pontife est déterminant pour la réussite du grand dessein providentiel. Dans les vingt-trois lignes du manuscrit de sœur Lucie, le saint-Père est mentionné cinq fois. De plus, la structure même du Secret, où les promesses et les châtiments se trouvent formulés deux fois de suite, souligne nettement la souveraine responsabilité du Pape dont tout dépend en définitive. Si le Saint-Père est ainsi nommé cinq fois dans le Secret divulgué, comme premier responsable du salut ou du châtiment de la Chrétienté, comment concevoir qu'il n'ait aucune responsabilité dans une catastrophe infiniment plus grave, spirituelle cette fois, et qui relève ainsi de son pouvoir direct et immédiat ? Comment “le dogme de la Foi” viendrait-il à “faire défaut” sans qu'il y ait eu “défaillance” de celui dont la charge principale consiste précisément à conserver intact le dépôt de la foi au sein de l'Église ? »

Et il faut bien le reconnaître, toute la crise actuelle de l'Église, tout au moins son point central, tourne autour du Pape.

Sur la base de toutes ces déclarations sérieuses et authentiques, il est donc possible d'affirmer sans risque de se tromper que le troisième secret contient deux points essentiels :

Outre la grave crise de la Foi déjà amplement évoquée au chapitre III (“troisième preuve”…) et dans l'ouvrage du Frère Michel de la sainte Trinité (« Toute la vérité sur Fatima » tome 3, partie finale), et sur laquelle nous ne revenons pas ici (se situant donc entre 1960 et le triomphe du Cœur Immaculé de Marie), une autre partie du 3 ème Secret concerne aussi directement le Pape, celui qui «  aura beaucoup à souffrir » et celui-là même sans doute qui accomplira la vraie consécration de la Russie évoquée dans le deuxième Secret, qui se fera mais « bien tard » .

Ces annonces voilées dans les écrits de sœur Lucie, mais insistantes, relatives au Saint-Père laisse bien présager pour un Pape futur des souffrances très grandes sans commune mesure avec ce que peut avoir à supporter un Pontife dans une période ordinaire (et devant survenir avant le triomphe du Cœur Immaculé de Marie). On peut même dire que de telles souffrances ne se seront pas vues dans le passé, précisément parce qu'elles seront liées aux tribulations des « derniers temps ». Marie-Julie Jahenny précisait d'ailleurs à ce sujet, puisqu'elle aussi voyait un pape martyr pour nos temps : « L'auguste Pontife doit lui aussi souffrir toutes sortes de tourments. Vos voix ne seront-elles pas suppliantes pour celui qui sera dans les fers, entouré d'ennemis ? Ses fers seront bien plus pesants que ceux de l'auguste victime qui vient d'être moissonnée (il s'agit de Pie IX). Ils désireront sa mort puisqu'ils veulent la ruine de l'Église Catholique. » (29/09/1879)

De surcroît, pour que la Très sainte Vierge annonce dès 1917 ces tribulations pour un Pape particulièrement , dans le cadre d'un important Secret à ne révéler au monde entier qu'à partir de 1960 « car alors il apparaîtra plus clair » , c'est parce que le monde aura besoin de cette révélation à partir de ce moment précis, qui marque le début de la grande crise , pour bien comprendre ce qui se passera alors tant pour le Pape que pour toute l'Église. On peut donc exclure les faits de guerre, maladies, etc. Sœur Lucie est sur ce point très explicite, puisque écrivant en 1945, donc après les tourments de la guerre qui pourtant, avait-elle annoncée, « allait être horrible, horrible », elle dit : « Il est nécessaire de ne pas cesser de prier pour Sa Sainteté. De grands jours d'affliction et de tourmente l'attendent encore. » Ce sous-entendu de Sœur Lucie est très certainement lié aux annonces du 3 ème Secret. Pie XII étant décédé en 1958 sans autres souffrances que celles de la seconde guerre mondiale, c'est donc que le Pape visé à Fatima est un des Papes qui lui succède !…

Ce pape visé dans le vrai 3 ème Secret est vraisemblablement celui qui doit subir l'aboutissement du complot contre l'Église : l'infiltration massive dans les séminaires catholiques, commencée dans les années 30, avait bien évidemment pour objectif de remonter plus haut dans la hiérarchie, c'est-à-dire à Rome, aux postes de commande de l'Église catholique environ 40 ans plus tard, et donc fatalement une violente persécution devait s'abattre en finale sur le vrai Pontife, pilier essentiel de l'Église, « Pierre d'angle » , qui sera supplanté par un antipape, précurseur de l'Antéchrist.

Mais les souffrances pour ce Pape sont aussi liées, manifestement, à l'autre annonce du Secret : la perte de la Foi à grande échelle, jusque dans l'Église, autrement dit l'Apostasie générale nous reliant à la venue prochaine de l'Antéchrist et aux tribulations de la fin des temps, châtiment éminemment spirituel.

On retrouve d'ailleurs ces annonces –presque mot pour mot– dans le Secret de La Salette du 19 septembre 1846 :

1. PERTE DE LA FOI : «  Ils [Lucifer et les démons] aboliront la Foi peu à peu et même dans les personnes consacrées à Dieu… (…) Plusieurs maisons religieuses perdront entièrement la Foi et perdront beaucoup d'âmes… (…) La vraie Foi s'est éteinte… (…) La sainte Foi de Dieu étant oubliée…(…) Rome perdra la Foi et deviendra le siège de l'Antéchrist… »

2. MARTYRE DU VRAI PAPE lié à la crise affreuse : « Le Vicaire de mon Fils aura beaucoup à souffrir, parce que pour un temps l'Église sera livrée à de grandes persécutions, ce sera le temps des ténèbres ; l'Église aura une crise affreuse (…) Le Saint-Père souffrira beaucoup. Je serai avec lui jusqu'à la fin pour recevoir son sacrifice. Les méchants attenteront plusieurs fois à sa vie sans pouvoir nuire à ses jours  ; mais ni lui, ni son successeur [qui ne règnera pas longtemps]…ne verront le triomphe de l'Église de Dieu. (…) L'Église sera éclipsée…(…) Mais voilà Enoch et Elie…(…) Ils condamneront les erreurs diaboliques de l'antéchrist…   »

Pour être plus précis, il faut encore ajouter qu'il s'agit là d'un Pape « à partir de 1960 », donc un Pape du Concile ! En excluant Jean XXIII puisqu'il déclara le 13 mai 1960 après avoir lu le texte du 3 ème Secret avec le cardinal Ottaviani : « Cela ne concerne pas les années de mon Pontificat. » On peut également exclure Jean-Paul I er pour la raison déjà indiquée en note (123). Ne reste donc plus en liste que Paul VI et Jean-Paul II… S'agirait-il sinon d'un pape futur ? Difficile, en l'an 2000, de soutenir cette hypothèse puisque d'une part, nous savons que le 3 ème Secret commençait sa réalisation aux environs de 1960, et d'autre part parce que selon la prophétie des papes de saint Malachie (qui donne des devises aux papes comme aux antipapes), il ne reste plus qu'une seule devise avant la fin : De Gloria Olivae (De la Gloire de l'Olivier), devise relative aux deux oliviers –Apoc. XI, 3-4– que sont Hénoch et Élie prêchant aux temps de l'Antéchrist (3 ans ½ tout au plus)… Le pape vivant cette période ne pourra donc guère régner longtemps. Raoul Auclair précise à propos de cette der­nière devise De Gloria Olivae  : « J'ai dit que cet oracle était l'un des plus clairs. Et même l'on verra quelle grande clarté il projette, jusqu'à permettre de situer le temps qu'il définit. Et ce temps est celui de l'Antéchrist.  »

De surcroît, les secrets de La Salette (celui de Mélanie comme celui de Maximin) précisent tous les deux que le pape qui aura beaucoup à souffrir aura un successeur « qui ne règnera pas longtemps » , « un successeur que personne s'y attend » et que ces deux papes authentiques ne verront pas le triomphe de l'Église de Dieu. Or, De Gloria Olivae , ne peut avoir de successeur puisqu'il est le dernier de la liste !

La Prophétie est donc assez restrictive et contraignante. A chacun d'y réfléchir en son âme et conscience et à l'aide des ouvrages déjà publiés à ce sujet, de se forger une réponse…

Nous ne pouvons en effet ici, faute de place, développer la question mais ceux qui désirent en savoir davantage pourront se reporter aux ouvrages traitant de cette question du martyre de la Papauté à la fin des temps, indiqués en bibliographie. Cela d'ailleurs concorde avec toute la tradition prophétique médiévale qui annonçait en termes clairs que pour les derniers temps de la papauté, le vrai Pape sera neutralisé et supplanté par un anti-Pape “faux prophète” et une fausse Église qui prépareront directement la voie à l'Antéchrist.

* * *

Voilà donc sans risque de se tromper les deux éléments essentiels du véritable contenu du 3 ème Secret de Fatima que la sainte Vierge voulait nous transmettre afin de nous y préparer, et qu'il nous faut donc graver dans notre esprit  pour, à notre tour, ne pas perdre la Foi et la compréhension de ce qui se passe actuellement dans l'Église :

– PERTE DE LA FOI à grande échelle jusque dans l'Église (APOSTASIE GÉNÉRALE prédite par l'Écriture sainte comme prélude à la venue de l'Antéchrist) ; « Les périls qui pèsent sur la Foi et la vie du chrétien et donc du monde », « Le 3 ème Secret correspond à ce qu'annonce l'Écriture [pour les Derniers Temps]… » (dixit C al Ratzinger) : « Quand Je reviendrai sur la terre, trouverai-je encore la Foi ? » (Luc XVIII, 8)

– MARTYRE DU VRAI PAPE devant subir les forces antéchristiques (qui sera supplanté par un ANTIPAPE précurseur de l'Antéchrist, et une FAUSSE ÉGLISE ). Puis venue de l'Antéchrist. « La gravité absolue de l'Histoire (…) l'importance des derniers Temps… » (dixit C al Ratzinger)

On peut comprendre que ces deux annonces ne conviennent pas à la Rome officielle actuelle qui se voit visée par cette importante prophétie, raison pour laquelle, elle a souhaité enterrer définitivement ce texte prophétique gênant par un FAUX texte symbolique qui ne veut plus rien dire. En opérant de la sorte, dans une mise en scène calculée et de grande ampleur, ces autorités romaines nous démontrent clairement qu'elles savent ce qui est réellement annoncé et qu'elles sont même l'objet de ces annonces. C'est ce qu'écrivait d'ailleurs le Père Alonso avec d'habiles précautions : « Nous nous demandons maintenant, écrit-il, d'une façon plutôt suggestive et critique : Le contenu même de cette troisième partie ne serait-il pas la principale raison de sa non-publication ? » C'est sans doute aussi pourquoi avant lui, le secret de La Salette en 1846 a tant été combattu, décrié et rejeté, même encore aujourd'hui « Rome perdra la Foi et deviendra le siège de l'Antéchrist (…) Le saint-Père aura beaucoup à souffrir » : tout était déjà dit en condensé. Ce que la sainte Vierge voulait, devant la persécution subie par son Message donné à La Salette, c'est que ces annonces renouvelées à Fatima soient publiées par l'autorité hiérarchique elle-même, par l'Église, avant qu'elles ne se réalisent. Certains disent que Pie XII en avait l'intention pour 1960, raison pour laquelle il serait mort empoisonné juste avant. Après 1960, hélas, cela n'a plus été possible car nous rentrions déjà –lentement mais sûrement– dans la crise décrite sans nul doute dans le vrai 3 ème Secret, comme le révéla sœur Lucie au Père Fuentès en 1957 : « 1960 et qu'arrivera-t-il alors ? Ce sera bien triste pour tous, nullement réjouissant si auparavant le monde ne prie pas et ne fait pas pénitence. »

* * *

Pour clôturer ce chapitre important, nous souhaitons développer ici un point crucial de la prophétie des « derniers temps », et qui s'avère d'une grande actualité : celui du « faux prophète » précurseur de l'Antéchrist.

Pour éviter toute partialité dans l'exposé, nous préférons citer un ouvrage publié à l'origine en 1975 , donc avant la venue de Jean-Paul II. Voici ce qu'il écrit à ce sujet :

« De nombreuses prophéties privées rejoignent la grande prophétie de l'Apocalypse, en affirmant que dans les temps de la fin, surgiront de faux prophètes. Le plus illustre sera un antipape. Sous l'inspiration de l'Esprit-Saint, l'Apôtre saint Jean nous décrit ce faux prophète : “Puis, je vis monter de la terre, une autre bête, qui avait deux cornes semblables à celles d'un agneau et qui parlait comme un dragon.” Cette description fait écho à la parole de Jésus : “Gardez-vous des faux prophètes. Ils viennent à vous en vêtements de brebis, mais au dedans, ce sont des loups ravisseurs. Vous les reconnaîtrez à leurs fruits. Dans le vocabulaire de l'Apocalypse, l'agneau signifie le Christ, et le Dragon, Lucifer. Ce personnage du faux prophète de l'Antéchrist sera donc un émissaire de Satan déguisé en Apôtre du Christ  [Tous les commentateurs et les Pères de l'Église sont unanimes sur ce point.] : l'histoire du petit Chaperon Rouge en quelque sorte ! Il sera donc le représentant le plus dangereux de la lignée des faux prophètes contre lesquels saint Paul met en garde . Sous des dehors chrétiens, le faux Prophète sera plus dangereux que le pire des Sans-Dieu. Sans aucun doute, il aura une haute fonction religieuse [une figure de Pape] et se donnera-t-il comme le défenseur de l'unité de tous les croyants du monde en une sorte de religion syncrétiste. Mais lorsqu'il “parlera comme un Dragon”, il mentira et trompera, comme son père le Diable. Il détournera les âmes du vrai Christ vers le faux, l'Antéchrist.

[Dès le V ème siècle, saint Césaire d'Arles, faisait déjà un commentaire identique à propos de la bête de la terre : « “Et elle avait deux cornes comme celle d'un agneau”, c'est-à-dire les deux Testaments à l'image de l'agneau qui est l'Église. “Et elle parlait comme le Dragon”. Celle qui, chrétienne seulement par le nom, présente l'agneau pour répandre secrètement les poisons du dragon, c'est l'Église hérétique ; en effet, elle n'imiterait pas la ressemblance de l'agneau si elle parlait ouvertement. Elle feint maintenant l'esprit chrétien, afin de tromper plus sûrement les imprudents ; c'est pour cela que le Seigneur a dit : “Méfiez-vous des faux prophètes” (Matth. VII, 15). » ]

« Le faux prophète sera le bras droit de l'Antéchrist, [son précurseur, celui qui lui préparera la voie] ; il sera le chef de la fausse religion enfin unifiée, un méli-mélo de toutes, dégagée bien-sûr de toute dimension surnaturelle et des vérités objectives de la Révélation du Dieu Vivant. Elle ne sera plus théocentrique à travers la polarisation du Christ, mais anthropocentrique [tournée vers l'homme]. Et René Pache de commenter : “Le faux prophète sera le chef de la propagande, le créateur de la mystique antichrétienne. Il mobilisera toute la pensée, la sagesse et l'esprit du monde au service de l'Antéchrist.” Et il ajoute : “Cet Antichristianisme ne sortira pas du monde, mais du christianisme lui-même. C'est une perversion de la vraie religion, en même temps qu'un aboutissement du paganisme mondial (voyez Jean II, 18).” [La prophétie “Rome perdra la Foi et deviendra le siège de l'Antéchrist” est en adéquation totale avec cette analyse]

« C'est pourquoi le faux prophète, chef de la religion apostate [la Grande Prostituée de l'Apocalypse, à savoir l'Église officielle romaine ayant perdu la Foi] , y jouera un rôle si considérable. Les lignes de saint Jean dans l'Apocalypse sont riches de sens et suffisent à expliquer les déviations doctrinales, la désacralisation et la confusion qui règnent dans l'Église actuelle. (…) Le faux prophète aura à jouer un rôle important à cette heure décisive. Or, le chantre inspirée de cette épopée du peuple de Dieu en marche vers le combat suprême, et dont le récit est conté par avance dans l'Apocalypse, s'il esquisse du faux prophète un portrait marquant une personnalité d'envergure, n'indique nommément nulle part, qu'il soit Pape. Sans doute, le terme “pape” n'avait-il pas encore d'équivalent à l'époque apostolique, où fut rédigé ce livre. Toutefois, les prophéties privées en grand nombre, le qualifient sans ambages d'antipape.  »

D'autres textes similaires de saints et de Pères de l'Église ont été reproduits dans l'ouvrage que nous avons publié par ailleurs : « L'Antéchrist et le temps de la Fin… ». Que le lecteur s'y reporte.

Le Frère Michel de la sainte Trinité fait aussi une analyse similaire : «  Si le “Faux Prophète” est issu de la chrétienté, membre de l'Église, c'est pour mieux la trahir au profit de l'Adversaire. Ce n'est pas, cependant, un quelconque fauteur d'hérésie. Non, l'Apôtre nous indique qu'il agira au nom de l'Agneau, avec le pouvoir de l'Agneau. Il est remarquable que saint Jean ne se contente pas de reprendre l'image du loup rapace sous une peau de brebis. Dans l'Apocalypse, l'expression est plus forte : cette “autre Bête qui monte de la terre avait deux cornes pareilles à celles de l'Agneau, mais elle parlait comme le Dragon” . Qu'est-ce à dire, si ce n'est que le Faux Prophète aura toutes les apparences de parler au nom du Christ, mais qu'en réalité son langage sera celui de Satan ? Car le Dragon, c'est Satan, sans aucun doute. Et l'Agneau, dans l'Évangile de saint Jean comme dans l'Apocalypse, désigne toujours le Christ comme prêtre et victime de son sacrifice rédempteur et maintenant juge glorieux dans le Ciel.

« De plus, dans le langage biblique, les cornes symbolisent le pouvoir. (…) En décrivant, quelques pages plus loin, le Faux prophète comme une seconde Bête “portant deux cornes pareilles à celles de l'Agneau”, saint Jean ne suggère-t-il pas qu'il agira en quelque sorte avec le pouvoir du véritable Agneau, “au Nom du Christ, in Nomine Domini” ? Mais sans agir toutefois, dans cette forfaiture, avec la plénitude de l'autorité divine du Christ, symbolisée par les sept cornes dans la vision du chapitre cinquième, sept étant le chiffre de la perfection. L'Agneau au service de la Bête n'a que deux cornes. Cela dit, sous des dehors évangéliques d'humilité et de charité apostolique, déguisé en “apôtre du Christ”, en “ministre de justice”, comme disait saint Paul, il parlera comme le Dragon, au mépris de la Vérité divine, fourvoyant les fidèles par cette imposture suprême [pour les conduire en finale à l'apostasie en les amenant à admirer, à servir et à adorer la Bête impie que sera l'Antéchrist]. (…) Ce qui est sûr, c'est qu'il agira extérieurement comme exerçant l'autorité au nom de Dieu et à son service, alors qu'il sera en réalité tout au service de la Bête.

« Prophétie déroutante, si terrible que les commentateurs –sauf de rarissimes exceptions– ont préféré proposer les hypothèses les plus invraisemblables, comme pour éviter de lire ce qui est pourtant écrit. Mais aujourd'hui, hélas ! c'est la tragique réalité qui nous ouvre les yeux sur le sens obvie de la prophétie. »

Plusieurs prophéties datant du Moyen-Âge font la même analyse et certaines précisent même que cet antipape-faux-prophète sera slave  !

Le célèbre Matthias de Janow, « le Maître de Paris », catholique romain (1350-1393) enseigne par exemple que cet antéchrist-antipape « est un antichrist qui ne se déclarera ni de la religion juive, ni du paganisme, ni du mahométantisme, ni d'une église hérétique mais de la sainte Église Apostolique Catholique et Romaine. Il ne viendra pas en chef de guerre, comme un tyran ou un persécuteur. Ce sera, déclare Matthias de Janow, un faux chrétien, c'est-à-dire plus précisément une personne qui prétendra avoir la Foi Catholique alors que dans son fond intérieur il se sait antichrétien, et s'est toujours donné pour objectif secret de détruire l'Église de l'intérieur. Ce sera, nous dit encore ce grand théologien, “un hypocrite” qui réussira à se faire passer pour un bon catholique, un bon dévot. Cet antichrist s'avancera par conséquent, explique toujours ici Matthias de Janow, “couvert des apparences de la religion” et ce n'est pas par violence mais par contagion qu'il entraînera l'Église officielle romaine dans l'erreur. Ce suprême antichrist, manifestation par excellence du diable dont cet Antéchrist collectif est le corps, est appelé à vivre au milieu de nous, c'est-à-dire à l'intérieur du peuple de Dieu, à l'intérieur des membres de l'Église officielle romaine. Et ce fils d'iniquité, précise toujours Matthias, siègera dans le Temple, c'est-à-dire au Vatican, et occupera même “frauduleusement le plus haut degré dans l'Église, jouissant de toutes les richesses et de tous les honneurs, détenant surtout dans ses mains ces biens précieux entre tous, ces biens de Jésus-Christ, que sont les Écritures et les Sacrements…” »

Est-il besoin aujourd'hui en 2001, de commenter et d'expliciter un tel texte qui trouve un grand écho avec ce qui se passe actuellement à Rome ? Nous y reviendrons néanmoins en fin d'ouvrage.

« Il importe de ne pas majorer le contenu de cette promesse. La tournure est impersonnelle : la vraie foi sera conservée au Portugal. Mais il ne nous est pas dit par qui. Sera-ce par un peuple unanime ou par un petit reste de fidèles ? En tous cas, ce n'est pas un éclatant triomphe de l'Église qui est annoncé. Le sens obvie de la phrase est ailleurs : cette promesse étroitement limitée dans l'espace suppose un fond de tableau très sombre. » (Frère Michel, « Toute la vérité sur Fatima » tome III, p. 459)

Frère Michel de la sainte Trinité « Toute la vérité sur Fatima, le troisième Secret » p. 459.

Lettre au Frère Michel de la sainte Trinité, 30 novembre 1984, citée p. 476 du tome 3.

« La vérité sur le Secret de Fatima » par le R.P. Alonso, p. 56. Téqui, 1979.

« Toute la vérité sur Fatima, le troisième Secret » par le Frère Michel, p. 477 note 1.

« Lorsque Mgr l'évêque reçut le document cacheté, le 17 juin 1944, raconte le Père Alonso, il reçut également une communication de Lucie où elle lui fit quelques suggestions : par exemple, qu'il le gardât lui-même tant qu'il vivrait et qu'il soit remis après sa mort [à lui] au patriarche de Lisbonne. » (« La vérité sur le Secret de Fatima » par le R.P. Alonso, p. 31).

Documentation Catholique, 19 mars 1967, col. 541-546.

« La Vérité sur le Secret de Fatima » par le R.P. Alonso, p. 34. Téqui, 1979.

« Toute la vérité sur Fatima, le troisième Secret » par le Frère Michel, p. 477.

« Fatima Documentos », Père A.-M. Martins, p. 467. Cf. également « Fatima, joie intime, événement mondial » du Frère François de Marie des Anges, p. 234.

« Fatima Documentos », Père A.-M. Martins, Porto 1976, p. 497-499. Cf. également « Toute la vérité sur Fatima, le troisième Secret » du Frère Michel, p. 157 et 475.

« Fatima, joie intime, événement mondial » du Frère François, p. 398 note 1.

III ème Mémoire de sœur Lucie. Cf. « Lucie raconte Fatima ».

Abbé Fabrice Delestre dans « Bulletin saint Jean Eudes » juin-juillet 2000, p. 9.

III ème Mémoire de sœur Lucie. Cf. « Lucie raconte Fatima ».

« Toute la vérité sur Fatima, le troisième secret » Frère Michel, p. 480. Ouvrons ici une parenthèse sur les confidences que la petite Jacinthe fit à Mère Godinho lors de son séjour à son orphelinat en janvier 1920, quelque temps avant sa mort. « Mère Godinho a beaucoup, beaucoup parlé des faits et gestes de la petite Jacinthe dont elle fut souvent, et c'est très regrettable, l'unique témoin. Au point que cette prolixité et le caractère déroutant de certains propos attribués par elle à la voyante ont suscité justement quelque méfiance de la part des critiques les plus avertis. Cependant, tout en signalant que les déclarations de Mère Godinho ne sont pas toujours parfaitement crédibles, l'expert de Fatima (le Père Alonso) faisait remarquer qu'il serait injustifié de rejeter sans discernement l'ensemble de ses témoignages. Maints faits et gestes qu'elle nous a rapportés de sa pensionnaire semblent pris sur le vif et correspondent très bien au caractère de Jacinthe, tel que Lucie nous l'a donné à connaître. » (Frère Michel, tome 2, p. 96). Or, pour le sujet qui nous intéresse, signalons la lettre que Mère Godinho écrivit à Pie XII le 25 avril 1954, pour lui révéler certaines confidences de Jacinthe et où elle écrit notamment qu'il faut « se préparer à l'année 1972 parce que le péché (…) apporterait au monde des châtiments tels qu'ils occasionneraient de grandes souffrances au Saint-Père. “Le pauvre !” disait-elle. » (p. 112). Certes, la lettre de Mère Godinho est confuse, et après 1972, rien de visible ne s'étant produit, cette lettre fut déconsidérée. Mais nous ferons remarquer deux choses. Les châtiments annoncés n'étaient pas forcément des cataclysmes matériels visibles. Ces châtiments, en effet, devaient occasionner de grandes souffrances au Saint-Père : n'est-ce pas alors la prise complète du gouvernement de l'Église par des prélats francs-maçons et la neutralisation du pouvoir Pontifical ? Il n'y a pas de plus grand châtiment que le monde puisse endurer et dont nous subissons encore jusqu'à nos jours les conséquences effroyables… Une guerre ouverte aurait été moins désastreuse pour les âmes ! C'est tout le sens d'ailleurs du 3 ème Secret qui ne concerne plus des châtiments matériels visibles (revoir chap. III “preuves 1 et 3”) mais qui a plus trait à des châtiments d'ordre spirituel comme ceux que nous subissons depuis 1960, malgré que rien ne soit vraiment visible, là non plus, matériellement. Enfin, comment Mère Godinho aurait-elle pu inventer cette date précise de 1972 , sinon parce que Jacinthe la lui avait révélée ? Une chose qu'elle n'a pu inventer 18 ans avant, de son propre cru, c'est bien cette date de 1972 (d'ailleurs rappelée à Bayside dans une photo miraculeuse) ! Année où de fait commença vraiment le martyre du Pape lorsqu'il se rendit compte à quel point l'Église était infiltrée. Car si cette date est bien exacte, elle nous désigne, par la bouche de Jacinthe, le pape martyr visé dans les prophéties de Fatima.

dans « Le prodige inouï de Fatima », publié en 1958 avec imprimatur, p. 84. Ouvrage abondamment diffusé (360 ème mille). Réédité par Téqui.

Ibidem, p. 85.

« Fatima, joie intime, événement mondial » par le Frère François de Marie des Anges (2 ème édition 1993), p. 403.

“Fais savoir à mes ministres, étant donné qu'ils suivent l'exemple du roi de France en retardant l'exécution de ma demande, qu'ils le suivront dans le malheur…“ (Révélation de Rianjo que Lucie rapporta à son évêque dans une lettre du 29 août 1931) — “Ils n'ont pas voulu écouter ma demande !… Comme le roi de France, ils s'en repentiront et ils le feront mais ce sera tard… La Russie aura déjà répandu ses erreurs…” (Récit détaillé de l'apparition de Tuy –13 juin 1929– que Lucie rédigea pour le Père Gonçalves. Cf. « Lucie raconte Fatima » p. 192). Des annonces qui ne sont pas banales quand on connaît l'histoire de Louis XVI et de son infortuné fils Louis XVII –prétendument mort au Temple– dont la survivance a fait couler tant d'encre !

Cf. « Points de repère dans la crise effroyable que l'Église traverse actuellement » (1993) où d'autres textes prophétiques similaires sont aussi mentionnés.

Il n'a jamais été dit à Fatima : « Les papes auront beaucoup à souffrir » mais toujours « Le Saint-Père » désignant manifestement un Pape en particulier. Idem pour les visions de Jacinthe qui voyait bien un Pape en particulier. On est loin des propos du cardinal Ratzinger quand il interprète la vision de son faux 3 ème Secret : « Ainsi, nous pouvons réellement voir dans cette vision l'histoire des martyrs de ce siècle et aussi, en ce sens, les Passions des papes de ce siècle…  » (« Le Secret de Jean-Paul II » par Aura Miguel p. 236). Tout est ainsi noyé dans le flou.

Il est impossible de ne pas penser au concile Vatican II qui fut convoqué à la fin de 1959, et dont les résultats ont été désastreux pour l'Église… Jamais, dans toute l'histoire de l'Église, un Concile n'aura apporté de tels fruits, une telle destruction ! Le châtiment spirituel annoncé occasionnant de grandes souffrances au saint-Père, n'est-ce pas celui-ci : la prise complète du gouvernement de l'Église par des prélats infiltrés francs-maçons et/ou communistes, neutralisant le vrai Pape et préparant ainsi la voie à l'Antéchrist ?

Lettre citée dans « Toute la vérité sur Fatima. Le troisième secret » du Frère Michel de la sainte Trinité (1985), p. 475. Cf. aussi « Fatima Documentos » Porto 1976, p. 497-499.

Il faut noter que ces infiltrations d'agents communistes dans l'Église catholique –sur laquelle nous reviendrons en fin de chapitre VI– correspondent aussi aux plans maçonniques (datant de 1820-1846) de la haute-vente (maçonnerie italienne : loge des Carbonari) qui tombèrent entre les mains du pape Léon XII. Ils ont été publiés sur la demande de Grégoire XVI, puis de Pie IX par l'historien Jacques Crétineau-Joly dans son ouvrage «L'Église Romaine en face de la Révolution». Par le Bref d'approbation du 25 février 1861 qu'il adressa à l'auteur, Pie IX a pour ainsi dire consacré l'authenticité des documents cités dans cet ouvrage. Cf. « Points de repère dans la crise effroyable que l'Église traverse actuellement » (1993), et « La Conjuration des illuminés » (les Illuminati fondés par Weishaupt : Dès 1784, les Illuminati prévoyaient se servir de guerres et de révolutions pour arriver à l'établissement d'un gouvernement mondial contrôlé par eux.) Voir aussi la récente réédition, publiée à l'origine par Mgr Jouin (la RISS), des « Écrits originaux concernant la secte des Illuminés et son fondateur Adam Weishaupt » (440 p. 190 F / 28,97 € + port).

La sainte Vierge dit : « La VRAIE Foi », comme pour sous-entendre qu'il y aura dans le même temps de fausses doctrines et donc une FAUSSE Foi pleine d'erreurs voire d'hérésies, bâtie sur le spiritualisme maçonnique (œcuménisme maçonnique, New-Age, modernisme, humanisme, etc.).

Cette précision du message de La Salette sur le Saint-Père qui “aura beaucoup à souffrir” nous indique qu'il ne peut s'agir là de Jean-Paul I er qui est mort assassiné. Selon ses propres termes, le cardinal Luciani avait d'ailleurs dit avoir usurpé son titre de Pape, et qu'il n'était donc « qu'un pauvre pape maudit » , qu'il devait mourir, et qu'après quoi il serait remplacé par l' étranger qu'il désigna être Wojtyla, bien avant le conclave d'octobre... Par ces révélations ahurissantes, Jean-Paul I er a prouvé sa bonne foi et sa volonté de ne pas coopérer à la destruction de l'Église au moyen d'un usurpateur… Lire à ce sujet la note 70.

En présence du Cardinal Ottaviani. Cf. « La vérité sur le Secret de Fatima » par le R.P. Alonso, Téqui, 1979, p. 106. Pour que Jean XXIII fasse une telle réflexion, il fallait que le vrai texte du 3 ème Secret soit particulièrement précis ! Peut-être même contient-il une date, le nom d'un Pape futur, ou l'annonce de signes précurseurs, comme dans le 2 ème Secret ?

« La Prophétie des Papes » par Raoul Auclair, N.E.L. 1969, p. 142.

« La Grande Nouvelle des Bergers de La Salette » par Michel Corteville, 2000, p. 152, 437 et 441 (pages inédites reproduisant le Secret de Maximin). 190 F / 28,97 €.

II Th essal. , II , 2, 3 -4 . “Que personne ne vous égare d'aucune manière ; car auparavant viendra l'apostasie, et se manifestera l'homme de péché, le fils de la perdition, l'adversaire, celui qui s'oppose et se dresse à l'encontre de tout ce qui porte le nom de Dieu ou reçoit un culte, au point de siéger en personne dans le Sanctuaire de Dieu, se produisant lui-même comme Dieu.” Actuellement, l'apostasie n'est pas encore totale et généralisée : elle ne le sera qu'aux jours de l'Antéchrist. Mais comme un cancer déjà implanté dans l'organisme, on la sent présente, sous-jacente, menaçante. L'apostasie des Nations en est le prélude…

C'est en effet ce qu'annonce l'Apocalypse chap. VIII à XIII : l' “Agneau à la voix de dragon”, le “Faux prophète” trahissant l'Église au profit de “la Bête” (l'Antéchrist), selon la prophétie de l'Apocalypse pour les « derniers temps ». Pour bien comprendre cette lutte entre l'Église du Christ et la fausse Église des derniers temps (la fameuse prostituée –Apoc. XVII, 15–, Babylone la Grande –Apoc. XVII, 5–), il faut lire l'excellent livret : « La Lutte de la fin des temps entre les deux cités » toujours plus actuel à mesure que les événements décrits s'accomplissent… Une étude plus récente (1999) vient le compléter avantageusement : « Le Pape martyr de la fin des temps, selon la Tradition Prophétique médiévale » par Eric Faure. Cf. Bibliographie.

« Vérité sur le Secret de Fatima » Madrid, 1976, p. 56.

Les Pères de La Salette comme les autorités officielles de l'Église ne reconnaissent toujours pas l'authenticité du Secret de La Salette publié par Mélanie avec l'Imprimatur de Mgr l'évêque de Lecce. Ils ont même tenté de le faire interdire par Rome, sans résultat. A sa lecture, Pie IX avait déclaré : « La société est à la veille d'un fléau qui ressemblera à l'engloutissement des Egyptiens dans la Mer Rouge ». A plusieurs reprises, ce même Pape a évoqué l'aide inestimable apportée par les Secrets de La Salette pour la conduite surnaturelle de son Pontificat, dans les circonstances douloureuses que l'Église traverse… L'histoire de la persécution faite à ce Secret est clairement établie dans la première partie du livre : « L'extraordinaire Secret de La Salette » de Louis de Boanergès (1988), 350 pages, 150 F / 22,87 € (+ port). Des catholiques traditionalistes ont même fait paraître récemment un article affirmant (faussement) qu'il était condamné par Rome et qu'il n'était qu'une production de l'imagination de Mélanie Calvat ! Quel aveuglement !

« Imminence de la Parousie », par Eric Renhas de Pouzet, tome 2, p. 203-206 (réédition Hovine 1993).

Apocalypse, XIII, 11.

Matth. VII, 15-16.

Cor. XI, 13 à 15.

« L'Apocalypse expliquée par Césaire d'Arles », éd. D.D.B. 1989, p. 102.

René Pache, « Le retour de Jésus-Christ ».

« Toute la vérité sur Fatima, le Troisième Secret » p. 547-548-549. Le Frère Michel est sans doute lui aussi “dérouté” car, malgré son analyse pertinente, il ne veut voir dans le faux prophète que « l'apostasie et la trahison de maints pasteurs de l'Église » (p. 551). Ce n'est pas entièrement faux puisqu'en 1975 la sainte Vierge avertissait déjà : «  Dis au clergé qu'il est en train de paver la voie pour l'arrivée de l'Antéchrist »… Mais, ce n'est pas complet car « les cornes de l'agneau symbolisent le pouvoir  » écrit-il aussi (cf. ci-dessus). Cornelius a lapide ajoute que ces cornes représentent le bicorne de l'évêque ! Et pas n'importe quel évêque bien-sûr, un évêque qui aura autorité sur toute la chrétienté, et qui aura donc usurpé le pouvoir pontifical, autrement dit un antipape ! Un évêque sans autorité ne pourrait rendre compte de la puissance de cette Bête et de son pouvoir de séduction sur toute la chrétienté. Les faux pasteurs représentent donc aussi cette Bête de la terre que dans la mesure où ils sont soumis à l'antipape-Faux Prophète.

Lire à ce sujet : « Le Pape martyr de la fin des temps d'après la tradition prophétique médiévale » par Eric Faure. Aux éditions D.F.T. (1999). Cf. Bibliographie.

Ibidem, p.90-91. Cf. Henri de Lubac, Exégèse médiévale , tome IV, Cerf, p. 361.


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