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D. Rampolla 


    À la mort de Léon XIII, les catholiques faillirent avoir un pape franc-maçon, et même un franc-maçon arrivé aux plus hauts grades des cultes lucifériens! Le cardinal Rampolla di Tindaro, secrétaire d’État de Léon XIII, allait tous les samedis dans une loge près de l’abbaye d’Einsiedeln (Suisse) et tous les quinze jours dans une arrière-loge à Zurich. Cette arrière-loge faisait partie de l’O.T.O., l’Ordo templi orientis. À cet Ordre du temple oriental étaient affiliés, entre autres, les organisations suivantes: l’Église ca­tholique gnostique; l’Ordre du Temple (chevaliers templiers); l’Église occulte du saint Graal; la Fraternité hermétiste de la lu­mière; l’Ordre des rose-croix d’Hérédom; ainsi que diverses organi­sations maçonniques: les illuminés de Bavière, le rite ancien et primitif de la maçonnerie (système avec 32 degrés initiatiques); le rite de Memphis (97 degrés); le rite de Misraïm, fondé par le frère juif Bédarride (90 degrés); le rite écossais ancien et accepté (33 de­grés); l’Ordre des martinistes (fondé par le luciférien Saint-Martin); le rite de Swedenborg (qui avait annoncé à l’avance la Révolution française) (renseignements fournis par Georges Virebeau: Prélats et francs-maçons, Paris 1978, p. 28 - 33).

    Rampolla était un haut initié, puisqu’il appartenait aux huitième et neuvième grades de l’O.T.O., seuls grades autorisés à approcher le grand maître général national ainsi que le chef suprême de l’Ordre, appelé Fater superior (frère supérieur) ou O.H.O. (Outer head of the order). Il n’est pas sans intérêt de savoir que l’Ordo templi orientis fut fondé par Aleister Crowley, considéré comme le plus grand sataniste des temps modernes et qui se disait être l’Antéchrist! La décence interdit de rapporter en détail les orgies et rites lucifériens qu’il organisa avec ses disciples.

    Monseigneur Jouin, fondateur et directeur de la Revue internationale des sociétés secrètes, ayant eu en main les preuves de l’affiliation du cardinal Rampolla, chargea son rédacteur en chef, le marquis de La Franquerie, d’aller les montrer aux cardinaux et évê­ques de France. Félix Lacointa, directeur du journal Le bloc anti-révolutionnaire (ex-Bloc catholique), témoigna de son côté en 1929: « Au cours de notre dernier entretien [avec Mgr Marty, évêque de Montauban], comme nous le tenions au courant des découvertes faites récemment et que nous venions à parler du cardinal Rampolla di Tindaro, il voulut bien dire que, lors de la visite ad limina qu’il fit à Rome, quelque temps après la mort de l’ancien secrétaire d’État de Léon XIII, il fut appelé par un cardinal [Merry del Val, secrétaire d’État de saint Pie X] qui lui raconta avec force détails qu’à la mort du cardinal Rampolla, on découvrit dans ses papiers la preuve formelle de sa trahison. Ces documents accablants furent portés à Pie X: le saint pontife en fut atterré, mais voulant préserver du déshonneur la mémoire du prélat félon et dans le but d’éviter un scandale, il dit très ému: «Le malheureux! Brûlez!». Et les papiers furent jetés au feu en sa présence » (in: Virebeau, p. 28).

    Le pouvoir occulte chargea le frère Rampolla de deux missions: 

1. fonder, au sein même du Vatican, une loge (celle de « St. Jean de Jérusalem »), qui allait fournir les hauts dignitaires du Saint-Siège;

2. se faire élire pape à la mort de Léon XIII. Rampolla exécuta la première besogne, mais échoua de justesse à la deuxième tâche.

    Au conclave, il concentra sur lui la majorité des voix, mais le cardinal Pucielsko y Puzyna, archevêque de Cracovie, montra un billet écrit par le gouvernement de la monarchie austro-hongroise. L’empereur François-Joseph opposait son veto à l’élection de Ram­poIla. Pourquoi? La police autrichienne avait eu vent de l’affiliation du cardinal. Mais comme ce motif ne fut pas divulgué durant le conclave, les cardinaux furent scandalisés par cette ingérence du pouvoir civil. Au scrutin suivant, le nombre de voix fut plus grand pour Rampolla qui, tout en protestant contre le veto, déclara qu’il n’accepterait pas. Le sacré collège élut alors Giuseppe Sarto, qui prit le nom de Pie X. Dans sa première encyclique, le nouveau pape, ignorant encore les raisons qui avaient motivé ce veto, protesta contre l’ingérence de l’Autriche au conclave. Ce ne fut qu’après la mort de Rampolla qu’il apprit le pourquoi de l’intervention impé­riale.

    Quelques décennies après, le neveu du cardinal luciférien avait formé (ou continué?) un cercle de conspiration, qui misait sur... Montini (voir chapitre 10) !


VOIRDocuments de Virgo-Maria sur Rampolla

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