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A. Une doctrine hétéroclite


    La doctrine de Wojtyla est hétéroclite: d’un côté, il énonce des hérésies dogmatiques; de l’autre, il défend la morale. Pourquoi?

    Wojtyla veut fédérer les religions monothéistes. C’est le retour au décalogue de Moïse. Une tentative de judaïser l’Église, tout simplement. Wojtyla dissout les dogmes du christianisme, mais en maintient la morale: juifs, chrétiens et musulmans, nous tous avons le même Dieu unique; nous sommes tous fils d’Abraham; nous sommes tous pour l’ordre moral. Et le tour est joué! Les conservateurs, rassurés par les discours moralisateurs de Wojtyla, se réjouissent et oublient d’ouvrir à son égard une enquête canonique pour crime d’hérésie! D’après eux, Wojtyla dit aussi de bonnes cho­ses. C’est pourquoi ils lui accordent ce qu’ils appellent « une foi ré­siduelle ». Sic! Cela veut dire que l’âme de Wojtyla est en majeure partie hérétique, mais qu’ il lui reste un petit résidu de foi catholique. L’âme de Wojtyla est en grande partie enténébrée par l’hérésie, mais il lui reste un petit recoin d’âme catholique, « sinon il ne serait pas pape ». Sic! Les partisans de cette théorie inouïe insinuent, en quel­que sorte, qu’un être humain peut avoir deux âmes, une mauvaise et une bonne, ce qui est une hérésie anathématisée par le VIIIe concile œcuménique, canon 11. L’expression « foi résiduelle » ou la théorie du recoin catholique au sein de l’âme hérétique évite de dire clairement que Wojtyla n’a pas la foi, donc qu’il n’est pas catholi­que du tout, donc hors de l’Église catholique, donc...? Eh oui! S’il n’est pas catholique, quelle en est donc la conséquence? Un non-catholique peut-il être le chef de l’Église catholique? Voilà la question cruciale que l’on contourne en inventant le terme de « foi résiduelle »!

    Acte de foi « Mon Dieu, je crois fermement tout ce que la Sainte Église catholique, apostolique et romaine m’ordonne de croire... ». La foi consiste à croire tout. Celui qui nie ne serait-ce qu’une seule vérité du catholicisme n’aurait point du tout la foi. Il n’aurait même pas une « foi résiduelle ». « Telle est la nature de la foi que rien n’est plus impossible que de croire une chose et d’en rejeter une autre. [...] Celui qui, même sur un seul point, refuse son assentiment aux vérités divinement révélées, très réellement abdique tout à fait la foi, puisqu’il refuse de se soumettre à Dieu en tant qu’il est la souveraine vérité et le motif propre de la foi » (Léon XIII: encyclique Satis cognitum, 29 juin 1896).

    Wojtyla énonce des hérésies. Qu’il énonce parallèle­ment des vérités sur la morale ne l’excuse point. Bien au contraire: cela ne fait qu’aggraver son cas. Le double jeu est le propre des pi­res ennemis de la foi: les modernistes! « À les entendre, à les lire, on serait tenté de croire qu’ils tombent en contradiction avec eux-mêmes, qu’ils sont oscillants et incertains. Loin de là: tout est pesé, tout est voulu chez eux [...]. Telle page de leur ouvrage pour­rait être signée par un catholique; tournez la page, vous croyez lire un rationaliste » (Saint Pie X: encyclique Pascendi, 8 septembre 1907).

    Si Wojtyla disait exclusivement de mauvaises choses, il ne passerait pas auprès des « conservateurs ». Pour passer, il faut donc qu’il « donne le change » (dixit saint Pie X: Pascendi), en disant égale­ment de bonnes choses, ce qui endort la vigilance des conservateurs. Afin d’appâter les conservateurs, il enrobe son poison avec une bonne couche de chocolat exquis et leur offre ainsi un praliné très tentant... et leur fait prendre les vessies pour des lanternes.

    La même tactique fut déjà employée par Montini durant le conciliabule. Quand les évêques conservateurs protestaient contre un passage hérétique, Montini faisait ajouter un passage orthodoxe, qui disait exactement le contraire. Rassurés, les conservateurs votè­rent Dignitatis humanae. Le chocolat avait fait avaler le poison. Et une fois la déclaration votée, le successeur de Montini, Karol Woj­tyla, laissant de côté les « bons passages », mettra en valeur les « mauvais passages », en citant sans arrêt et principalement le très détestable § 2, qui prône la liberté religieuse!



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