Certains
penseurs, contraints et forcés d’admettre
l’évidence que Wojtyla professe des
hérésies, essaient néanmoins de lui
sauver
la mise, en prétendant qu’il serait pape
malgré son hérésie.
Voilà leur
raisonnement: il aurait
« seulement »
(« seulement »! Une
broutille, quoi...) dévié en tant que simple
particulier, mais non en tant que
docteur enseignant ex cathedra.
Ce raisonnement est basé sur une analyse incorrecte de la situation. Car Wojtyla a engagé (au moins) une fois son autorité de docteur ex cathedra pour imposer des hérésies. Il a approuvé ex cathedra le Catéchisme de !’Église catholique, qui est hérétique en plusieurs endroits. Ce catéchisme contient plusieurs hérésies: évolutionnisme, abandon du Filioque, droit à l’insurrection, liberté religieuse, déicide. Prenons, à titre d’exemple, la présentation du déicide par le C.E.C., en vue de démontrer l’HÉRÉSIE FORMELLE[1] de ceux qui ont rédigé et de celui qui a approuvé le catéchisme.
Résumons d’abord la doctrine chrétienne sur le déicide. Qui est responsable de la mise à mort de Jésus? Écoutons l’enseignement de l’Église catholique. « «Ils ont aiguisé leurs langues comme un glaive» [Psaume LXIII]. Que les juifs ne disent pas: «Nous n’avons pas tué le Christ». Il est vrai qu’ils le mirent entre les mains du juge Pilate, afin de paraître, en quelque sorte, innocents de sa mort. Car Pilate leur ayant dit: «Faites-le mourir vous-mêmes», ils répondirent: «Il ne nous est pas permis de faire mourir quelqu’un». Ils voulaient rejeter l’injustice de leur forfait sur la personne du juge; mais pouvaient-ils tromper Dieu qui est juge aussi? Pilate a été participant de leur crime dans la mesure de ce qu’il a fait; mais si on le compare à eux, on le trouve beaucoup moins criminel. Car il insista autant qu’il put pour le tirer de leurs mains; et ce fut pour cela qu’il le leur montra après la flagellation. Il fit flageller le Seigneur non à dessein de le perdre, mais parce qu’il voulait donner une satisfaction à leur fureur, espérant qu’en voyant l’état dans lequel l’avait mis la flagellation, ils s’adouciraient et renonceraient à vouloir le faire mourir. Voilà donc ce qu’il fit. Mais quand les juifs persistèrent dans leur poursuite, vous savez qu’il se lava les mains et déclara qu’il n’était pas l’auteur de cette mort, et qu’il en demeurait innocent. Il le fit mourir néanmoins, mais s’il est coupable pour l’avoir condamné, quoique malgré lui, sont-ils innocents, ceux qui lui firent violence pour obtenir cette condamnation? Non, en aucune manière. Pilate a prononcé contre Jésus la sentence, il a ordonné qu’il fût crucifié, et il l’a comme immolé lui-même; mais c’est vous, ô juifs, qui l’avait réellement tué. Comment lui avez-vous donné la mort? Par le glaive de votre langue, car vous avez aiguisé vos langues. Et quand l’avez-vous frappé, sinon lorsque vous avez crié: «Crucifiez-le, crucifiez-le»? » (matines du vendredi saint, sixième leçon, tirée du Traité sur les psaumes (Psaume LXIII) de St. Augustin).
Cette leçon de saint Augustin, approuvée par la Sainte Église, est conforme à la Révélation. Voici, en effet, quelques passages tirés de la Sainte Écriture.
Pilate demanda aux juifs: « «Que ferai-je donc de Jésus, qui est appelé le Christ?». Ils répondirent TOUS: «Qu’il soit crucifié», Le gouverneur leur répliqua: «Mais quel mal a-t-il fait?». Et ils se mirent à crier encore plus fort: «Qu’il soit crucifié!», Pilate voyant qu’il ne gagnait rien, mais que [s’il continuait à essayer de sauver Jésus], le tumulte en deviendrait encore plus grand, se fit apporter de l’eau; et lavant ses mains devant tout le peuple, il leur dit: «Je suis innocent du sang de ce juste: voyez, vous autres [si vous voulez vous en charger]», ET TOUT LE PEUPLE répondit: «QUE SON SANG RETOMBE SUR NOUS ET SUR NOS ENFANTS» » (Matthieu XXVII, 22 - 25).
Que les juifs aient demandé la mise en croix de Jésus ressort non seulement du passage de St. Matthieu cité plus haut, mais encore du récit de saint Marc (XV, Il - 14), de saint Luc (XXIII, 18 - 23) et de saint Jean (XIX, 6 - 15). Dans l’évangile selon saint Jean, on retrouve non seulement les mêmes cris (« Crucifie-le! »), mais encore un dialogue fort instructif entre Jésus et Pilate. Parlant à Pilate, Notre Seigneur lui-même (!) définit clairement le degré de responsabilité des juifs et de Pilate: « Celui qui m’a livré à toi a commis un plus grand péché » que toi, qui me condamnes par faiblesse (Jean XIX, 11).
Le
premier pape, saint Pierre s’adressa ainsi
au peuple juif: « Ô israélites
[...]: Jésus de Nazareth a été un
homme que
Dieu a rendu célèbre parmi vous par les
merveilles, les prodiges et les miracles
qu’il a faits par lui au milieu de vous. Cependant, vous
l’avez crucifié, et
vous l’avez fait mourir par les mains des
méchants. [...] Dieu a fait Seigneur
et Christ ce Jésus que vous avez
crucifié » (Actes des apôtres II, 22-23
et 36).
Prêchant
à Antioche de Pisidie, l’apôtre saint
Paul
s’exclama en pleine synagogue: « LES
HABITANTS DE
JÉRUSALEM et
leurs princes [...], quoiqu’ils ne trouvassent rien en lui
qui
fût digne de
mort, demandèrent à Pilate qu’il le fit
mourir » (Actes des apôtres XIII,
27-28). Le même apôtre écrivit encore
aux fidèles de Thessalonique: « Mes
frères, vous êtes devenus les imitateurs des
églises de Dieu qui ont embrassé
la foi de Jésus-Christ dans la Judée,
ayant souffert les mêmes persécutions de
la part de vos concitoyens, que ces Églises ont
souffertes de la part des
juifs, qui ont tué même le Seigneur
Jésus et les prophètes, qui nous ont
persécutés, QUI NE PLAISENT POINT À
DIEU, ET QUI SONT ENNEMIS DE TOUS LES
HOMMES, [parce qu’ils] nous empêchent
d’annoncer aux gentils la parole qui doit
les sauver, pour combler ainsi toujours la mesure de leurs
péchés: car LA
COLÈRE DE DIEU EST TOMBÉE SUR EUX, [et y
demeurera] jusqu’à la fin » (1.
Thessaloniciens II,
14-15).
Montrons maintenant la contradiction entre la doctrine chrétienne et l’enseignement de l’Église conciliaire. Les conciliaires nient que les juifs soient déicides (Nostra aetate, § 4). La leçon liturgique du vendredi saint, qui affirme expressément que les juifs sont les instigateurs de la crucifixion de Jésus, fut supprimée. Le Catéchisme de l’Église catholique (no 597) nie explicitement que les juifs soient responsables du déicide: « On ne peut en attribuer la responsabilité à l’ensemble des juifs de Jérusalem ».
Prouvons à présent que les auteurs de ce catéchisme sont des hérétiques. Ces auteurs sont hérétiques, parce qu’ils contestent la Sainte Écriture. Ils sont hérétiques, parce qu’ils indiquent eux-mêmes plusieurs références bibliques, mais enseignent exactement l’inverse de ce qui est clairement affirmé dans lesdits textes bibliques!
« En tenant compte de la complexité historique du procès de Jésus manifestée dans les récits évangéliques, et quel que puisse être le péché personnel des acteurs du procès (Judas, le Sanhédrin, Pilate) que seul Dieu connaît, on ne peut en attribuer la responsabilité à l’ensemble des juifs de Jérusalem, malgré les cris d’une foule manipulée et les reproches globaux contenus dans les appels à la conversion après la Pentecôte » (C.E.C., n° 597).
Cette
phrase du catéchisme comporte, en
note de bas de page, 9 références scripturaires (Marc
XV, II; Actes
des apôtres II, 23 et 36; III, 13 - 14; V, 30;
VII, 52; X, 39; XIII, 27 -
28; 1. Thessaloniciens II,
14 - 15). Les auteurs, tout en s’y
référant,
s’y opposent formellement, puisqu’ils nient la
responsabilité des juifs
« malgré »
les cris de la foule juive et
« malgré »
les reproches globaux que
les apôtres adressèrent au peuple
déicide
après la Pentecôte. Les auteurs du
catéchisme se rendent bien compte que leur
théorie
contredit la Sainte
Écriture, puisqu’ils emploient eux-mêmes
le mot
« malgré ». Le terme
« malgré »
et les 9 références bibliques prouvent
qu’ils savent que
leur thèse est
contraire à la Révélation. LEUR
HÉRÉSIE FORMELLE est ainsi évidente. Car si une
vérité est
révélée,
« tenir
une opinion fausse en ces matières,
c’est par
là même encourir
l’hérésie, surtout si l’on y
met de l’opiniâtreté »
(St. Thomas: Somme théologique, I, q.
32, a. 4). L’opiniâtreté des
auteurs du C.E.C. est particulièrement
grave, car ils s’opposent au
discours de St. Pierre le jour de la Pentecôte, donc
au Saint-Esprit
lui-même! Le Saint-Esprit dit par la
bouche de St. Pierre: « Ô
israélites, [...] vous l’avez
crucifié ».
De plus, l’Église a défini que les juifs sont déicides (matines du vendredi saint, sixième leçon). Les rédacteurs du CE.C, ayant un certain âge, ont tous célébré durant des décennies dans la liturgie ancienne; ils connaissent donc la leçon 6 du vendredi saint, mais s’y opposent opiniâtrement. « Une fois que l’Église a défini que cette position entraîne une conséquence contraire à la foi, l’erreur en cette matière n’est plus exempte d’hérésie. [...] Celui qui, en cette matière, tiendrait une opinion fausse en se rendant compte qu’elle entraîne une conséquence contraire à la foi, tomberait dans le péché d’hérésie » (St. Thomas: Somme théologique, 1, q. 32, a. 4).
Les
rédacteurs du CE.C, ainsi que
Wojtyla qui l’a approuvé, sont donc des
hérétiques. Prouvons
maintenant que
Wojtyla a approuvé ce catéchisme
pseudo-catholique non pas simplement en tant
que « simple particulier », mais
en tant que « docteur parlant ex
cathedra ».
Wojtyla (constitution apostolique Fidei depositum, 11 octobre 1992) imposa ex cathedra à l’Église universelle le Catéchisme de l’Église catholique. « Le Catéchisme de l’Église catholique, que j’ai approuvé le 25 juin dernier et dont aujourd’hui j’ordonne la publication en vertu de l’autorité apostolique, est un exposé de la foi de l’Église et de la doctrine catholique, attestées ou éclairées par l’Écriture sainte, la Tradition apostolique et le magistère ecclésiastique. Je le reconnais comme [...] une norme sûre pour l’enseignement de la foi. [...] L’approbation et la publication du CEC constituent un service que le successeur de Pierre veut rendre à la Sainte Église catholique [...]: celui de soutenir et de confirmer la foi de tous les disciples du Seigneur Jésus (cf. Luc XXII) [...]. Je demande donc aux pasteurs de l’Église et aux fidèles de recevoir ce catéchisme [...qui] leur est donné afin de servir de texte de référence sûr et authentique pour l’enseignement de la doctrine catholique ». Les termes employés engagent l’infaillibilité: en tant que « successeur de Pierre », en vertu de son « autorité apostolique », Wojtyla « demande » à « tous » les fidèles de recevoir ce catéchisme comme étant une « norme sûre » de la foi catholique.
Wojtyla
a
approuvé ex cathedra un
catéchisme hérétique.
Dès lors, comment pourrait-il être le Vicaire du
Christ?
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