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B. Nul n'est cencé ignorer le magistère


    Selon saint Thomas (Somme théologique, 1, q. 32, a. 4), tous les catholiques sont censés connaître le magistère de l’Église et les vérités révélées dans la Sainte Écriture. Le code de droit canoni­que stipule que tous les fidèles doivent non seulement croire tout ce qu’enseigne l’Église (donc tous sont censés connaître le magistère!), mais encore qu’ils sont tenus d’éviter les hérésies ou les opinions proches de l’hérésie (donc tous sont censés connaître les mises en garde contre le protestantisme, le libéralisme, le modernisme, etc.). C’est bien pour cela que St. Pie X a obligé chaque clerc à prononcer le serment antimoderniste, afin de s’assurer que nul ne resterait ignorant des condamnations prononcées à l’encontre des erreurs ma­çonniques modernistes.

    OBLIGATION LÉGALE DE CONNAÎTRE LE MA­GISTÈRE: « Doivent être crues, de foi divine et catholique, toutes les choses qui sont contenues dans la parole de Dieu, soit écrites soit transmises par tradition, et que l’Église, soit par un jugement solen­nel, soit par le magistère ordinaire et universel, propose comme étant divinement révélé » (canon 1323, § l, citant Vatican 1: consti­tution dogmatique Dei Filius, 26 avril 1870, ch. 3, intitulé « defide »).

    OBLIGATION LÉGALE DE CONNAÎTRE LES HÉ­RÉSIES OU ERREURS VOISINES DE L’HÉRÉSIE: « Il ne suffit pas d’éviter la dépravation hérétique, mais il faut également fuir avec empressement ces erreurs qui en approchent plus ou moins. C’est pourquoi tous doivent, en effet, suivre les constitutions et dé­crets par lesquels ces opinions sont proscrites et interdites par le Saint-Siège » (canon 1324).

    Les décisions du magistère - qu’il s’agisse de l’enseignement de la vérité ou de la proscription d’une erreur ­FONT LOI. Or nul n’est censé ignorer la loi: « L’ignorance de la loi [H’] ne se présume généralement pas » (canon 16, § 2).

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    L’ignorance peut être « affectée », c’est-à-dire qu’elle est volontaire et provient de la décision de ne pas s’instruire de la loi, pour y manquer plus librement. Une attitude aussi détestable n’exempte d’aucune peine latae sente1ltiae. « L’ignorance affectée de la loi, ou seulement de la peine, n’excuse jamais d’aucune peine /atae sententiae » (canon 2229, § 1). La peine latae sententiae est, précisons-le, une punition décrétée à l’avance par le législateur. Exemple: St. Pie X (motu proprio Praestantia, 18 novembre 1907) a excommunié à l’avance toute personne qui, à l’avenir, professerait les erreurs modernistes.

    Quand l’ignorance est seulement le fruit d’une négli­gence, on dit que la personne est dans une ignorance « crasse » (synonyme: « supine »). Mais même dans ce cas-là, l’ignorance n’excuse d’aucune peine latae sententiae. « L’ignorance crasse ou supine de la loi, ou seulement de la peine, n’excuse d’aucune peine latae sententiae » (canon 2229, § 3). L’ignorance « crasse » est le propre des paresseux, qui négligent de s’instruire de ce qu’ils de­vraient savoir. Exemple: un médecin ou une sage-femme qui ignore­raient leurs devoirs d’état spécifiques, parce qu’ils n’auraient jamais voulu lire, par exemple, le Discours aux sages-femmes de Pie XII.

    Autre exemple: un clerc qui prêterait le serment anti­moderniste sans avoir voulu lire les écrits antimodernistes et antili­béraux, auxquels est fait référence explicitement dans ledit serment. Si un tel clerc - Roncalli, Montini, Luciani et Wojtyla, pour ne pas les nommer - tombait dans l’hérésie moderniste, il encourrait - fût-il d’une ignorance crasse - les peines portées latae sententiae contre les modernistes: excommunication, plus perte automatique de son office ecclésiastique.   

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